• il y a 11 mois
Anne Fulda reçoit Natasha Fraser pour son livre «Harold !» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 Bienvenue à l'heure des livres, Natacha Fraser.
00:02 Alors vous êtes journaliste, vous êtes écrivain.
00:04 Vous venez de publier un très joli livre qui s'appelle Harold.
00:08 Ma jeunesse avec Harold Pinter, c'est un livre qui est paru chez Grasset,
00:11 qui a été traduit de l'anglais par François Rousseau,
00:14 parce que c'est une originalité.
00:15 C'est un livre que vous avez écrit en anglais et qui paraît en français
00:19 dans un premier temps.
00:20 Un très joli récit émouvant et drôle sur un beau père que vous avez adoré.
00:26 Alors disons-le tout de suite.
00:27 Donc Harold Pinter, c'est le dramaturge très connu,
00:30 surtout dans le monde anglo-saxon, mais aussi en France,
00:33 qui a été le prix Nobel de littérature en 2005.
00:37 Alors, c'est pas si courant d'avoir, d'aimer comme ça,
00:41 d'avoir une vraie admiration pour son beau père.
00:44 Dès la première rencontre, ça s'est scellé, ce lien particulier entre vous.
00:48 Oui, vraiment, j'avais la chance et je me sens un peu comme le messager
00:52 avec ce livre, parce que j'avais la chance.
00:56 Messager, pourquoi?
00:58 Parce que j'ai un peu montré Harold Pinter en privé,
01:02 parce que Harold Pinter en privé avait rien à voir avec Harold Pinter
01:07 un peu le maître de Benaz dans le théâtre.
01:11 Donc, c'était vraiment...
01:13 Aussi, lui-même, il a dit il y a deux Harold Pinter, public et privé.
01:18 Oui, c'est ce que vous écrivez.
01:19 Donc, c'est ça, je parle de ça.
01:21 Alors, ce qui est fou, c'est que d'habitude, dans la littérature,
01:25 on a l'habitude de voir soit une belle-mère horrible, moins des beaux-pères.
01:29 C'est vrai que la figure du beau-père ou de la belle-mère n'est pas
01:32 en général glorifiée.
01:34 Vous, c'est un tel lien qui vous accompagne à l'hôtel lorsque vous vous mariez.
01:38 Donc, comment vous qualifierez la relation que vous avez eue avec lui?
01:42 Je pense vraiment, j'avais la chance que c'est arrivé quand j'avais 11 ans,
01:46 qui était un âge parfait.
01:49 Et on partageait le même goût.
01:53 J'adorais le film et avec le temps, bien sûr, grâce à Harold,
01:57 j'ai découvert le théâtre.
01:59 Avant ça, c'était un peu les pièces de Noel Coward.
02:04 Donc, avec Harold, j'ai découvert Shakespeare,
02:07 j'ai découvert les pièces de ses amis comme Stoppard et puis Harold Pinter.
02:13 Mais aussi, il faut dire que tout de suite, c'est vrai.
02:17 Je pense que j'étais petite,
02:22 j'étais très curieuse et très ouverte.
02:25 Alors, ce qu'il faut dire, c'est que le couple qu'il forme avec votre mère
02:29 est assez improbable parce qu'ils viennent vraiment de deux milieux
02:33 qui n'ont rien à voir.
02:33 Elle vient d'un milieu, elle est bien née,
02:36 elle a épousé un aristocrate qui est député, conservateur.
02:40 Et lui, il vient d'une famille pauvre, il est juif.
02:44 Enfin, c'est le choc des cultures, en fait.
02:46 Oui et non, parce qu'il ne faut pas oublier que c'était les années 60
02:51 à Londres, grâce aux années 60, l'Angleterre a beaucoup changé.
02:55 Il y avait tous les stars dans la mode comme David Bailey, Harold Pinter,
02:58 tous les comédiens comme Terrence Stamp.
03:03 Donc quand même, les points étaient un peu brûlés
03:07 par les gens comme East End, les gens comme Harold Pinter.
03:13 Et donc, c'est un star, il est devenu grâce à son talent un star.
03:17 Et maman, grâce à son talent,
03:21 est devenue une star, donc c'était un peu les deux stars dans le monde.
03:26 Et maman, ma mère avait quand même.
03:30 Oui, elle avait cette vie liée
03:36 avec sa possession milieu social,
03:39 mais était aussi très impliquée dans le monde de l'ivre.
03:45 Oui, elle était déjà connue, parce qu'en fait, il faut se rendre compte,
03:47 Harold Pinter est très connu en Angleterre.
03:49 Votre mère aussi à l'époque.
03:51 Et lorsque leur relation est connue, les tabloïds s'en emparent.
03:56 Et vous, vous devez subir ça.
03:58 Donc il n'y a pas que des points positifs.
04:00 Vous devez subir aussi la tristesse, même s'il la masque de votre père.
04:06 Oui, ça, c'était dur, mais pour moi, c'était quand même fini entre mes parents.
04:11 C'était vraiment une relation aride.
04:14 Je sentais ça.
04:16 Et donc, je pense que c'est mieux d'avoir les parents,
04:20 une mère heureuse que malheureuse.
04:24 Et quand même, après, c'est beaucoup arrangé entre mon vrai père et maman.
04:30 C'était un peu les frères et soeurs.
04:34 Et heureusement, mais comme, mais non, juste pour parler de Harold,
04:39 c'est vrai qu'il était quelqu'un d'extrêmement généreux
04:42 et très inclusif.
04:46 Et il voulait partager son amour pour le théâtre.
04:50 Et c'est quelqu'un qui a compris le théâtre, le monde du théâtre.
04:55 360 degrés.
04:58 Donc ça, c'était fascinant.
05:01 Alors, dernière question, c'est un homme de théâtre.
05:04 C'est aussi un homme qui a fait de la mise en scène pour le cinéma.
05:07 Le messager, c'est vous qui a tout à l'heure le fait qu'il a été messager,
05:10 le servant, dans toute son oeuvre.
05:13 Qu'est ce que vous avez préféré?
05:15 J'adore le messager, le messager, un très beau film
05:17 et aussi la maîtresse de l'hôtel en français.
05:21 Je trouvais quand même sa façon de changer,
05:25 de faire le scénario de ce roman de John Farris était brillant.
05:31 Et qu'est ce qui vous a appris?
05:35 Il faut travailler, il faut travailler et.
05:38 Pas écouter les autres.
05:41 Une belle leçon, en tout cas, je vous conseille de lire ce livre.
05:44 On n'a pas pu l'aborder, mais on plonge aussi dans la vie culturelle
05:48 de Londres des années 70.
05:50 Mais on va aussi à New York, à Los Angeles.
05:54 Donc ça s'appelle Harold, ma jeunesse avec Harold Pinter.
05:56 C'est paru chez Grasset. Merci beaucoup, Natacha Fraser.
05:58 Merci Anne.
06:00 [Musique]
06:03 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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