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Près de 44 millions de Congolais sont appelés aux urnes ce 20 décembre pour la présidentielle, les législatives et les communales. Mais les électeurs de plusieurs régions de l'est du pays ne pourront pas voter en raison de la situation sécuritaire. Décryptage en vidéo.

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00:30 La réalité est qu'aujourd'hui les compteurs sont au rouge.
00:35 Les tuveries et les attaques contre les civils ont empiré.
00:39 Le nombre de déplacés internes n'a jamais été aussi élevé,
00:45 à près de 7 millions, dont la plupart à l'est du Congo.
00:50 La population souffre d'une crise de la faim les plus grave au monde.
00:55 L'est de la RDC est en réalité une petite galaxie de groupes armés,
01:02 les uns plus actifs que les autres,
01:05 même si évidemment l'actualité de ce jour, ou de ces deux dernières années d'ailleurs,
01:13 se focalise sur la résurgence de la rébellion du mouvement du 23 mars,
01:21 qu'on appelle le M23.
01:23 La situation est telle qu'aujourd'hui,
01:26 les bruits de bottes et de canons continuent à résonner autour de la ville de Goma,
01:34 évidemment, et au-delà.
01:36 Donc la situation est très très instable.
01:41 Le programme de démobilisation des groupes armés n'a jamais pris forme,
01:47 et au contraire, aujourd'hui, le gouvernement utilise une coalition de groupes armés,
01:52 qu'il était d'ailleurs censé démobiliser au front contre le M23.
01:58 Et au final, la réponse a été de sur-militariser la région,
02:05 au profit de la seule option militaire.
02:08 Le président Séké dit, quand il arrive au pouvoir,
02:16 il met la question du retour de la sécurité comme un indicateur des réussites de sa présidence.
02:25 Et quand il le disait, la principale menace à l'est de la République démocratique du Congo,
02:31 c'était plutôt les ADF, les terroristes ougandais de l'ADF,
02:37 qui étaient très très actifs au nord de la province du Nord Kivu.
02:42 On peut parler d'un échec, et d'un échec patent.
02:45 Même si on peut peut-être lui trouver des circonstances atténuantes,
02:51 mais de façon objective, sur le plan de la sécurité,
02:56 le candidat Séké dit, tout comme le président Séké dit, "non, pas de bilan à présent".
03:02 Le bilan de l'état de siège est catastrophique.
03:05 Les militaires et policiers au pouvoir au nord Kivu et en Ituri
03:10 s'en sont servis pour réprimer les libertés fondamentales,
03:16 notamment la liberté d'expression, le droit de manifester pacifiquement.
03:20 Et il aura fallu un massacre à Goma le 30 août par les forces de sécurité gouvernementales
03:29 qui ont tué au moins une soixantaine de civils lors d'une opération
03:35 visant à faire appliquer l'interdiction d'une manifestation
03:42 pour que le président Tshiseké dit finalement allège l'état de siège.
03:48 La paix à l'Est reviendra, si on prend à sa juste mesure
04:04 la dimension complexe du problème.
04:07 Une réponse qui ne serait que militaire ne donnerait que des résultats partiels.
04:13 Il faut bien une réponse militaire pour calmer la situation
04:19 et poser les bases pour qu'on arrête de prioriser la menace
04:27 en fonction de ce qu'elle représente politiquement.
04:31 Il est important de ne pas perdre derrière les rideaux
04:37 toute cette galaxie de groupes armés qui est cumulée de la RDC.
04:44 Et il est clair que tant que les questions de justice restent survolées ou occultées,
04:53 en tout cas, et qu'il n'y a pas de réforme systémique qui soit entreprise,
04:59 il est difficile de voir comment la résolution des conflits sera réellement effective.
05:09 Merci à vous.
05:11 [Musique]

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