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RDC : le départ de la SADC était-il prévisible ?

Les troupes de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) vont entamé leur retrait progressif de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient alors que le groupe rebelle du M23, soutenu par le Rwanda, continue de progresser dans l’est du pays.

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Transcription
00:00Allô, bonjour, M. Christian Moléka.
00:07Bonjour.
00:08Voilà, on n'a juste pas votre image, sinon votre son, là.
00:12Oui, voilà.
00:13OK, d'accord.
00:14On va juste placer le téléphone du côté en portrait, en paysage, comme ça on aura
00:22une image plus large.
00:23En paysage, hein.
00:24Voilà, c'est ça, en paysage.
00:25Mais là, on est juste renversé, de l'autre côté peut-être.
00:39Là, vous êtes renversé.
00:41Non, pas ce côté.
00:44Est-ce qu'il n'y a pas le mot de paysage dans le téléphone ?
00:48Si, si.
00:49OK.
00:51Si vous cliquez sur le mot de paysage, ça devrait le faire.
01:13Voilà.
01:16On était bien tout à l'heure.
01:21Non, là, on est toujours en portrait, là.
01:24On était bien tout à l'heure.
01:28Voilà.
01:29Là, on est bon, on est parfait.
01:31Vous allez juste vous décaler, juste pour être au centre de l'image, parce que maintenant,
01:36sur notre écran, on a beaucoup d'informations sur la droite, là.
01:40Encore un tout petit peu, pour que vous soyez bien au centre.
01:43Non, là, un tout petit peu encore, pour que vous soyez bien au centre de l'image.
01:48Là, ça va.
01:49Voilà.
01:50Là, c'est tout bon.
01:51On est tout bon, là.
01:52On est tout bon.
01:54On a une chaise par là-bas.
01:55On va juste pousser ça un tout petit peu, la chaise.
01:58On a une chaise sur le côté, là-bas.
02:00Voilà.
02:01On est parfait, parfait, parfait.
02:03OK.
02:04En tout cas, merci beaucoup pour votre temps, votre disponibilité.
02:07Ça nous fait grand bien de pouvoir avoir…
02:12Donc, la première question, c'est est-ce que vous êtes…
02:17Est-ce que vous avez été surpris?
02:22Est-ce que vous avez été…
02:24OK.
02:25Il n'y a pas de souci.
02:26Allez-y, allez-y.
02:31D'accord.
02:32OK.
02:33Voilà.
02:34C'est bon.
02:35Voilà.
02:36Est-ce que vous avez été surpris par l'annonce du retrait de la Samir d'Ierzi?
02:43Surpris, non.
02:44Je m'attendais peut-être à une décision minimale.
02:47Mais depuis les événements de Goma, depuis le 28 janvier,
02:53on sentait qu'il y avait une forme de rétro-pédalage de la Samir d'Ierzi,
02:59liée notamment au nombre de décès qu'ils ont connus,
03:02aux 14 morts pour le Sud-africain particulièrement.
03:05On sentait également que l'opinion intérieure en Afrique du Sud,
03:08avec la ANC qui n'a pas une majorité confortable,
03:11qui est une majorité qui est rafistolée des alliés,
03:14avait du mal à expliquer à l'opinion intérieure les sens de son engagement.
03:18Les pays comme le Malawi avaient déjà exprimé leur volonté de quitter,
03:23donc c'était presque prévisible, même si certains espéraient,
03:28je dirais, un format minimal pour y rester,
03:32protéger en couleur humanitaire, protéger les civils.
03:36Est-ce que c'est un échec pour Kinshasa et Paris-Cauchy,
03:40une victoire pour Kigali qui demandait et qui exigeait le retrait de la Samir d'Ierzi ?
03:47Oui, c'est un échec stratégique parce que la logique pour Kinshasa
03:51c'était de refaire le coup en 2013, à savoir une très grande intervention,
03:55modèle Samir d'Ierzi aujourd'hui,
03:57qui accompagnerait l'IRDC à une victoire militaire sous le 123.
04:03Et donc 2013 ne va pas se répéter,
04:06parce qu'on a aujourd'hui des structures régionales
04:09qui veulent une solution davantage négociée, qui est militaire,
04:12et de ce point de vue-là, on peut dire que c'est un point également pour Kagame.
04:16Est-ce que vous comprenez la décision ou vous comprenez la position du Rwanda
04:21qui a demandé le retrait de la Samir d'Ierzi
04:24et qui en même temps exige des négociations plutôt diplomatiques ?
04:30Est-ce que finalement, il n'y a pas une sorte d'ingérence dans les affaires intérieures d'un État ?
04:36Mais l'ingérence est avérée, l'ingérence est documentée.
04:40C'est depuis maintenant deux ans que des groupes d'experts ont publié suffisamment de rapports.
04:46Énormément de rapports ont témoigné de l'implication directe de l'armée rwandaise,
04:50notamment de la prise de Goma.
04:52Donc vous avez un État qui est engagé directement dans le conflit à l'est du Congo.
05:00La grande difficulté, c'est que vous avez des faits d'agression avérés
05:05et une conduite diplomatique qui, à ce stade, est minimaliste.
05:10Il se limite à des condamnations, à un constat de l'agression et à l'appel à des solutions négociées.
05:18Dans cette dynamique-là, où la plupart des acteurs appellent à une logique négociée,
05:23le Rwanda est favorisé dans cette dynamique-là, malgré son ingérence
05:28et malgré le fait qu'il aurait dû recevoir beaucoup plus de sanctions.
05:31Après, le Rwanda a toujours maintenu une forme d'influence à la fois économique,
05:36sécurité et militaire sur l'est du pays, en prétextant sa sécurité intérieure,
05:41en justifiant une forme de surmilitarisation des Kinshasa,
05:45qui menacerait de renverser son régime.
05:48Donc, toute cette justification-là, pour Kigali,
05:52justifie également son entrée pratiquement en guerre contre le Congo.
05:55Et donc, à ce stade, oui, le Rwanda est-il parti intéressé dans le conflit congolais.
06:01Sa stratégie diplomatique vis-à-vis de la SADC a certainement pesé,
06:06parce qu'on a vu que l'escalade verbale entre Kigali et l'Afrique du Sud avait également pris les dessus.
06:13Mais cette question-là, à ce stade d'aujourd'hui,
06:16c'est la stratégie de Kigali qui a pris un point
06:20après les victoires diplomatiques de Kinshasa au niveau du Conseil de sécurité.
06:23Est-ce qu'aujourd'hui, à Kinshasa, on est plutôt déçu ?
06:28Premier point pour Kigali, des négociations directes avec l'OM23,
06:32alors que Kinshasa avait décidé de ne pas négocier directement.
06:37Est-ce qu'au final, on ne va pas aboutir à cette balkanisation ?
06:43Un espace qui sera réservé à un pays, un autre à la RDC,
06:47est-ce qu'on ne va pas aboutir à cela finalement ?
06:49Bon, la complexité de la question congolaise,
06:52c'est que les parties présentes ont toujours joué à l'équilibrisme,
06:56une forme de finambulisme où on donne un point à Kinshasa et on donne un point à Kigali.
07:02Cette approche équilibriste est défavorable à Kinshasa.
07:05Autant on a donné à Kinshasa l'approche diplomatique nécessaire,
07:08les premières sanctions et les accusations claires vis-à-vis du Rwanda,
07:13autant également on donne au Rwanda des petits points qui équilibrent les acteurs.
07:18Cette position, malheureusement, ne réglera pas le problème fondamentalement.
07:21Et donc il va peut-être calmer les choses aujourd'hui,
07:24mais il faut à un moment donné que la RDC s'assume,
07:26que l'on reconnaisse qu'il y a un agresseur et un agressé,
07:29et qu'on applique une diplomatie claire qui sanctionne l'agresseur
07:32et ne travaille pas à construire, je dirais,
07:36une forme de ménage commun entre Kinshasa et Kigali.
07:43C'est cette solution-là, malheureusement, qui va maintenir l'instabilité de la sous-région
07:48parce que les acteurs qui jouent un rôle dans la déinstabilisation
07:51ne sont pas mis au point de l'accusation,
07:54ils ne portent pas suffisamment la charge des pressions sur ce qu'ils ont commis au Congo
07:59et donc on ne règle pas fondamentalement le problème.
08:02Et malheureusement, ça va entretenir, à l'aide du Congo,
08:06ces cycles d'instabilité qui pourraient demain revenir sur notre farme.
08:10Et malheureusement, l'Est démènera une forme d'état fragile, de zone fragile.
08:17Cette zone fragile favorise à la fois le commerce extérieur,
08:21le pillage des ressources, l'absence de l'État congolais
08:24et donc des mouvements de population.
08:27Et ce n'est pas forcément une balkanisation en droit,
08:31mais c'est une forme de non-mainstre,
08:36où aucun État n'a de réelle souveraineté dessus
08:40et qui favorise la prolifération des groupes armés et donc des intérêts mafiens.
08:46Est-ce qu'aujourd'hui l'RDC a les moyens de récupérer la souveraineté de l'Est ?
08:52Est-ce qu'aujourd'hui il devrait, on a entendu,
08:55une probable discussion avec les États-Unis ?
09:00Est-ce que ce serait une solution ?
09:04L'RDC dispose quand même encore des leviers.
09:06Il y a encore sous la table une résolution qui est favorable.
09:09Il faut maintenir une pression diplomatique,
09:11donc un travail diplomatique de fond.
09:13L'RDC dispose de notre atout,
09:15c'est qu'il y a une sorte de volonté de vivre ensemble,
09:19qui est plus forte que les tensions politiques,
09:21et les Congolais ont manifesté longuement,
09:23plus de 30 ans après, cette volonté de rester unis.
09:26C'est un élément, un tissu de solidarité très important
09:30qui fait que malgré toutes les volontés de balkanisation,
09:33le pays demeure plus ou moins uni.
09:35Après, il y a des réformes importantes à apporter dans l'appareil sécuritaire.
09:39Il faut une cohésion intérieure,
09:41il faut ramener une sérénité à l'intérieur,
09:43et ça dépendra de la capacité du Président
09:45à manoeuvrer à fond les léviers politiques
09:47pour construire une vraie cohésion à l'intérieur,
09:49à réduire les sources de conflits à l'intérieur,
09:51à mettre en place les réformes nécessaires,
09:53notamment dans le commandement militaire,
09:55pour avoir une armée capable d'issuader sur le terrain.
09:57Il y a encore des léviers,
09:59mais tout dépend des options que l'on choisira.
10:02Est-ce que vous comprenez qu'on soit en guerre,
10:04ça sera la dernière question,
10:06est-ce que vous comprenez qu'on soit en guerre en ce moment en RDC,
10:08et qu'on trouve le moyen de juger des officiers de l'armée,
10:12est-ce qu'on ne crée pas une sorte de réticence,
10:15de cacophonie au sein de l'armée ?
10:19Je crois qu'il y avait une nécessité pour Kinshasa
10:22de frapper certains officiers après les défaites.
10:26Maintenant, on a pris l'option de frapper les officiers les plus bas,
10:30ceux qui étaient sur le terrain.
10:32Est-ce que ça ne va pas, d'une certaine manière,
10:35refroidir certains,
10:37ça on le verra dans les jours à venir,
10:39est-ce qu'il n'y a pas d'autres responsabilités
10:41que ceux qui étaient sur le terrain,
10:43ça on verra si la justice y répondra,
10:45mais il était nécessaire pour Kinshasa
10:47de donner un signal
10:49dans le commandement de l'armée
10:51que cette défaite-là
10:54ne devait pas rester sans sanctions.
10:56Maintenant, le choix de la sanction,
10:58aujourd'hui, est porté sur les hommes de terrain,
11:00et ça c'est un débat qui est ouvert à Kinshasa,
11:02même dans l'opinion on en discute,
11:04sur le choix de qui sont responsables de la débat.
11:09J'avais dit une dernière question,
11:11mais la dernière, ce sera celle-là.
11:13On va parler de Luanda, rapidement.
11:15Kinshasa n'a pas dit,
11:17ou a dit à demi-mot,
11:19qu'il accepterait,
11:21ou acceptera,
11:23ou accepte de discuter avec le M23,
11:25à Luanda, à quoi faut-il s'attendre,
11:27selon vous ?
11:29Kinshasa a été une forme d'ambiguïté,
11:31parce que le président, pendant très longtemps,
11:33a tenu un discours de rigueur,
11:36qu'il ne négocierait pas avec le Pantin,
11:38et qu'aujourd'hui, ce changement de narratif,
11:40paraît comme un revirement.
11:42Donc il y a une forme d'ambiguïté,
11:44qui est entretenue ici,
11:46sur le fait qu'il partira ou ne partira pas.
11:48Donc on verra jusqu'au 18 mars,
11:50si Kinshasa ira à Luanda.
11:52On a vu également que le M23
11:54a fait de la surenchère,
11:56parce qu'ils veulent aller en prison des forces.
11:58Ils ont fait un communiqué hier,
12:00demandant que le président, de manière explicite,
12:02exprime sa volonté de dialoguer directement.
12:04C'est de la surenchère,
12:06c'est d'être maximaliste.
12:08Donc on verra si d'ici au 18,
12:10les deux parties vont s'y rendre,
12:12chacun en tenant compte du positionnement qu'on a aujourd'hui.
12:14Mais Kinshasa a très peu de marge de manœuvre
12:16pour ne pas aller à Luanda.
12:18Les pressions diplomatiques
12:20internationales sont également
12:22sur Kinshasa pour ouvrir
12:24des possibilités de négociations directes.
12:26On l'a vu dans la résolution 2073,
12:28on l'a vu à l'Union africaine,
12:30on l'a vu dans le sommet conjoint EAS et SADEC,
12:32qui appellent à des négociations directes.
12:34Il y a une réalité sur le terrain également.
12:36On sait que le 1.23,
12:38au-dessus de qui vous continuez à avancer,
12:40hier on parle de l'île d'Ijuïe,
12:42qui a été récupérée par le 1.23,
12:44et donc la crainte, c'est de voir les combats
12:46se déployer sur le Kindu,
12:48sur la Tchopo Kisangani
12:50ou sur le Katanga.
12:52Et donc ce risque d'extension
12:54des combats pèse également
12:56sur Kinshasa.
12:58Et donc il y a très peu de marge pour Kinshasa
13:00de refuser directement le dialogue.
13:02On sait évidemment que des artifices
13:04seront mises en place pour justifier
13:06soit un retard dans les débuts de travaux,
13:08soit s'appuyer sur
13:10l'assurance-chèque du 1.23
13:12pour ne pas s'y rendre.
13:14Mais à ce stade, Kinshasa a très peu de manœuvres
13:16pour refuser les négociations
13:18entre qui s'est présenté.
13:20Merci beaucoup monsieur Christian Moléka.
13:22Merci.
13:24C'est moi qui vous remercie.
13:26A très bientôt.

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