Category
📺
TVTranscription
00:00:00 Le Grand Rendez-vous de l'Épargne, une émission présentée par Capital et Radio Patrimoine en partenariat avec Fortunéo.
00:00:08 Bonjour à tous, ravie de vous retrouver dans Le Grand Rendez-vous de l'Épargne.
00:00:14 C'est l'émission qui aborde tous les sujets qui touchent à votre argent, que ce soit pour votre épargne, votre succession, vos impôts,
00:00:21 des investissements immobiliers, votre préparation à la retraite.
00:00:25 Chaque mois, nous vous donnons des conseils pour gérer au mieux votre patrimoine à l'aide des meilleurs experts invités sur notre plateau.
00:00:32 Et comme chaque mois, je suis avec Thibault Lamy. Bonjour.
00:00:34 Bonjour Bélaire Lys.
00:00:35 Vous êtes chef de service pour le magazine Capital.
00:00:37 Bonjour.
00:00:38 Vous allez bien ?
00:00:39 Ça va bien.
00:00:39 Cette dernière de l'année.
00:00:42 Tout à l'heure, il y aura votre séquence "Ça vous concerne ?" où nos experts répondent à vos questions.
00:00:48 Il y aura le coup de cœur, coup de gueule de Pierre Sabatier, président du cabinet Primeview, également président de l'OREP.
00:00:54 Mais tout de suite, c'est le grand témoin.
00:00:56 Et je l'ai dit, c'est la dernière émission de l'année, juste avant les fêtes.
00:00:59 Dans quelques jours, c'est Noël, l'occasion de gâter vos proches et surtout vos enfants et vos petits-enfants, si vous en avez,
00:01:05 avec des cadeaux, bien sûr, mais aussi avec de l'argent.
00:01:07 C'est vrai que ça plaît.
00:01:09 Qui peut fructifier.
00:01:10 C'est encore mieux s'il fructifie.
00:01:12 Alors, comment éviter que vos enfants, que vos petits-enfants, quel que soit leur âge, ne dilapident les chèques, les virements, les billets reçus à l'occasion des fêtes ?
00:01:19 Comment placer au mieux leur argent et faire travailler leur épargne ?
00:01:22 C'est ce que nous allons voir avec nos invités, Thibault.
00:01:24 Oui, tout à fait. Alors aujourd'hui, le grand rendez-vous de l'épargne accueille Thaïs Castan, associé chez L&A Finance.
00:01:30 Bonjour Thaïs.
00:01:31 Bonjour Thibault, bonjour Bérnice.
00:01:32 Et à vos côtés, Émeric Richard, fondateur de Chartron Patrimoine et membre de l'écosystème Néopharm.
00:01:37 Bonjour Émeric.
00:01:38 Bonjour Thibault, bonjour Bérnice.
00:01:40 Eh bien, le grand rendez-vous de l'épargne, spéciale épargne pour les enfants.
00:01:44 C'est parti.
00:01:45 Le grand témoin.
00:01:47 Alors on va commencer Thibault avec la première chose, l'épargne peut-être dès la naissance ?
00:01:52 Oui, c'est ça, la première épargne parce que bon, dès la naissance des enfants,
00:01:57 on peut ouvrir un certain nombre de produits d'épargne pour les tout-petits.
00:02:00 On pense naturellement au Livret A.
00:02:02 Thaïs Castan peut-être pour commencer, est-ce que le Livret A, c'est indispensable pour un enfant ?
00:02:07 Est-ce qu'il faut l'ouvrir tout de suite ?
00:02:09 Alors, indispensable, peut-être pas, mais c'est vrai que c'est un des outils importants lors de la création d'épargne
00:02:17 puisque le Livret A, c'est un placement qui va être liquide, qui a un rendement,
00:02:21 surtout actuellement, plutôt attractif et qui est disponible immédiatement.
00:02:26 Donc ça fait partie des outils et des placements à ouvrir à ces enfants, mais pas le seul.
00:02:32 Pas le seul parce qu'il y en a d'autres qui vont permettre de construire une épargne sur du plus long terme,
00:02:37 avec des manières plus personnalisées, plus structurées.
00:02:40 Et voilà, donc pas...
00:02:42 Oui, et quand on ouvre un Livret A, par exemple, à un bébé, il est rattaché à notre compte
00:02:46 puisque l'enfant ne peut pas avoir de compte courant, comment ça se passe ?
00:02:48 Oui, en fait, quand le souscripteur n'est pas majeur, ce sont les représentants légaux,
00:02:54 donc les parents, qui s'en occupent et voilà.
00:02:57 Donc on peut avoir deux Livret A, un pour son enfant et un pour soi.
00:03:00 Parce que c'est un Livret A par personne, normalement, c'est ça ?
00:03:01 Oui, c'est ça, tout à fait.
00:03:03 D'accord, donc on ne va pas plus loin sur le Livret A, Éric, c'est pareil, vous confirmez.
00:03:07 Non, c'est ça, on vient de le dire, c'est liquide, un taux de rendement fixé par l'État
00:03:15 et de la disponibilité.
00:03:19 Il y a un autre produit dont le taux est fixé par l'État, ça va tomber dans quelques jours,
00:03:25 c'est le PEL, le plan épingle-logement.
00:03:27 Alors le taux devrait remonter de 2 à 2,5%.
00:03:30 C'est un produit qui a été très longtemps plébiscité par les Français.
00:03:34 Il y a des gens qui, quand ils se retrouvent majeurs, ont déjà plusieurs dizaines,
00:03:38 voire une centaine de milliers d'euros sur un PEL.
00:03:41 Est-ce que c'est encore aujourd'hui un produit qu'il faut viser pour ces enfants ?
00:03:45 Alors le PEL, c'est un produit bancaire par excellence, on le retrouve dans beaucoup de foyers.
00:03:50 Il n'est pas toujours très bien compris.
00:03:55 C'est à la fois un placement qui donne droit à un crédit.
00:04:00 Ce placement aujourd'hui a un rendement qui est plutôt faible, inférieur au Livret A,
00:04:07 puisqu'on est autour de 2%.
00:04:09 En plus, il est brut, maintenant.
00:04:10 Il est brut.
00:04:11 Et il donne droit à un crédit qui est un crédit exclusivement immobilier,
00:04:17 avec une limite, puisqu'on est autour de 90 000 euros maximum.
00:04:21 Et il n'est pas toujours utilisé dans ce sens-là.
00:04:26 De mon point de vue, il y a toujours mieux à faire.
00:04:32 Oui, en réalité, le PEL a été mis en place à l'époque où les taux d'intérêt étaient très élevés
00:04:37 pour avoir des taux immobiliers attractifs.
00:04:39 Aujourd'hui, ça n'a plus tellement de sens.
00:04:42 Même avec la remontée des taux ?
00:04:44 Oui, parce que la remontée des taux, aujourd'hui, on est à 5% en moyenne,
00:04:48 5% de taux d'intérêt.
00:04:50 À l'époque, on parlait de nos parents qui devaient emprunter à des taux de 9, 10, 11, voire même plus,
00:04:55 et qui, grâce au PEL, pouvaient emprunter à des taux inférieurs.
00:04:59 Là, aujourd'hui, ça a moins de sens, d'autant qu'aujourd'hui, le taux de rentabilité du PEL est de 2%.
00:05:05 Ça devrait augmenter à 2,5%, mais nette de fiscalité, on est à 1,4%.
00:05:09 Donc, clairement, surtout avec une inflation en moyenne à 5%,
00:05:14 est-ce que ça a du sens aujourd'hui ? On ne pense pas.
00:05:18 Bon, donc...
00:05:19 Voilà, c'est réglé pour le PEL.
00:05:21 Les parcs réglementés ne seront pas forcément la bonne solution.
00:05:23 Il y a quelque chose, Bérénice, à laquelle on pense moins,
00:05:27 parce qu'on se dit que c'est plutôt quelque chose d'adulte,
00:05:29 c'est l'assurance vie.
00:05:31 C'est moins évident, mais on peut ouvrir une assurance vie pour son enfant,
00:05:34 de la même manière qu'un livret A, dès sa naissance.
00:05:37 Est-ce que ça, c'est un bon choix pour vous, Émeric ?
00:05:40 Oui, c'est un bon choix.
00:05:40 C'est un bon choix, d'abord parce qu'on est sur un investissement long terme,
00:05:46 qui est à la fois long terme et qui assure une certaine disponibilité.
00:05:51 Donc, c'est un investissement qu'on peut alimenter progressivement,
00:05:56 qu'on peut aussi, quand l'enfant arrive à l'âge de 18, 20 ans,
00:06:02 et qu'il peut y avoir des besoins dont on peut se permettre des retraits progressifs.
00:06:09 Et l'assurance vie procure aussi un avantage fiscal qui est non négligeable.
00:06:16 Si on commence tôt, comme on sait qu'après 8 ans,
00:06:19 on peut retirer les sommes avec un abattement,
00:06:24 la durée qui va se passer jusqu'à l'âge adulte,
00:06:31 va permettre ensuite aux futurs adultes de pouvoir faire ses retraits en toute liberté
00:06:40 et avec un avantage fiscal qui lui sera dû.
00:06:45 C'est vrai que souvent sur l'assurance vie, on dit "prenez date" pour l'avantage fiscal.
00:06:49 Avec les enfants de bas âge, notamment, on est vraiment dedans.
00:06:51 Et le deuxième avantage majeur, c'est qu'il permet une vraie diversification
00:06:56 puisqu'à l'intérieur, on a plusieurs enveloppes selon les catégories d'actifs
00:06:59 dans lesquelles on va investir.
00:07:01 Oui, nous partageons entièrement l'avis d'Emmerich sur l'assurance vie.
00:07:05 Vous parliez du livret A tout à l'heure.
00:07:09 L'assurance vie est aussi un primordial à ouvrir pour ses enfants le plus tôt possible.
00:07:15 Après, il y a deux manières de le faire.
00:07:17 Soit les parents sont souscripteurs et l'enfant est bénéficiaire.
00:07:21 L'objectif n'est pas le même.
00:07:23 Soit l'enfant mineur est souscripteur et les parents qui sont les représentants légaux,
00:07:28 jusqu'à la majorité de l'enfant, resteront les gestionnaires du contrat.
00:07:34 Et à la majorité, les enfants pourront récupérer la somme qui a été valorisée,
00:07:39 qui a été créée sur ce contrat, ou en tout cas, pourront le gérer à leur manière.
00:07:44 Mais c'est vrai qu'une assurance vie, ça comporte plusieurs avantages,
00:07:46 qu'on soit mineur ou majeur.
00:07:49 C'est un incontournable déplacement et de l'épargne de manière générale
00:07:53 du fait de sa fiscalité, parce qu'effectivement,
00:07:55 on arrive à maturité fiscale au bout de huit ans d'ouverture.
00:07:58 Et c'est le placement financier qui, aujourd'hui, permet une fiscalité à terme,
00:08:03 à habitants très avantageux du fait de l'abattement.
00:08:07 C'est 4 600 euros si on est célibataire et 9 200 euros d'abattement par an sur les plus-values.
00:08:13 C'est quand même important.
00:08:15 Il y a aussi un deuxième point, c'est le sujet de la succession.
00:08:18 On peut mettre n'importe qui bénéficiaire de son contrat d'assurance vie
00:08:21 et le nombre de personnes que l'on souhaite.
00:08:23 Et on peut léguer à cette personne-là jusqu'à 152 000 euros
00:08:26 sans payer aucun droit de succession.
00:08:28 Donc c'est révolutionnaire dans le monde de la succession d'une part
00:08:33 et des placements financiers d'autre part.
00:08:35 Et puis, troisième point, c'est le sujet du véhicule en lui-même.
00:08:40 On peut diversifier et personnaliser entièrement le placement à l'intérieur
00:08:46 en fonction de son profil d'investisseur, de son horizon d'investissement
00:08:50 et de la thématique qu'on a envie de lui donner.
00:08:53 - On le sait, on va parler un petit peu d'allocation, parce que vous parliez du long terme.
00:08:58 Et c'est vrai qu'on dit souvent, plus on a de temps, plus on peut prendre des risques.
00:09:02 Le français, généralement, il est quand même plutôt averse aux risques.
00:09:07 On va dire, il n'aime pas trop ça.
00:09:09 Il aime le fonds euro sur l'assurance vie, je crois, 1 900 milliards d'euros d'encours.
00:09:13 Environ 1 400 milliards sur le fonds euro.
00:09:16 Est-ce qu'il a, il ne faut pas que papa, la maman réfléchissent exactement à l'opposé
00:09:21 de ce qu'il fait habituellement ?
00:09:22 C'est-à-dire, là, je prends des risques.
00:09:24 Le fonds euro, limite peut-être, pour un enfant, on l'oublie totalement, en tout cas dans un premier temps.
00:09:29 - Oui, là, on a du temps devant soi.
00:09:30 À partir du moment où on a du temps devant soi, on peut se permettre de prendre un peu plus de risques,
00:09:34 d'aller sur des fonds actions, de pouvoir travailler peut-être aussi sur des ETF, par exemple,
00:09:40 qui sont accessibles aujourd'hui dans l'assurance vie, pour suivre les indices,
00:09:44 et des fonds diversifiés, flexibles ou autres.
00:09:50 Mais il faut se permettre, en fait, cette prise de risque quand on est jeune.
00:09:55 Et donc, là, la durée va permettre de le faire.
00:09:59 L'assurance vie, c'est un vrai couteau suisse.
00:10:01 On a vu tous les avantages.
00:10:03 C'est un couteau suisse en matière fiscale, mais c'est un couteau suisse aussi en matière de gestion d'actifs.
00:10:08 Et on a accès à des OPCVM, mais on a aussi aujourd'hui accès à d'autres catégories.
00:10:14 On voit de plus en plus de FCPR accessibles dans les contrats d'assurance vie.
00:10:19 C'est aussi peut-être une catégorie intéressante dans la durée.
00:10:24 - Et si on parle d'allocations, vraiment, est-ce qu'il y a un portefeuille type, par exemple,
00:10:29 si, je ne sais pas, pour Noël, la famille est très heureuse avec l'enfant,
00:10:34 qu'on se retrouve avec 5 000 euros ?
00:10:36 Est-ce qu'aujourd'hui, par exemple, je vous demande à tous les deux,
00:10:39 comment je les place dans une assurance vie ?
00:10:42 - Il n'y a pas réellement d'allocation de type parce que ça, ça va dépendre du souscripteur.
00:10:46 Enfin, voilà, quelle est sa situation ? Quels sont ses besoins ? Quel est son horizon ?
00:10:52 Donc, allocation type, on n'aime pas tellement ce terme.
00:10:55 On n'aime pas tellement le terme non plus de prise de risque
00:10:58 parce qu'en fait, ça dépend de la durée sur laquelle on investit.
00:11:01 Le risque n'est pas le même, c'est vrai, si on investit sur 6 mois ou même 3 ans
00:11:05 que si on investit sur 18 ans.
00:11:07 - Mais plus concrètement, l'enfant, il a un an.
00:11:10 On se dit, j'investis pour, je ne sais pas, qu'il puisse...
00:11:14 On habite dans une petite ville, on se dit peut-être qu'il a affaire à ses études ailleurs.
00:11:18 Il faudra qu'il paie son logement.
00:11:21 Donc, dans 20 ans, il faudra qu'il soit indépendant à ce niveau-là.
00:11:24 Donc, je veux lui construire une épargne dans laquelle il pourra piocher pour vivre à ce moment-là.
00:11:29 - L'idéal, la gestion de bon père de famille, comme on le dit, c'est de diversifier ses actifs.
00:11:34 Donc, effectivement, investir à la fois sur des fonds,
00:11:37 des fonds actions, comme le disait Emeric, mais aussi sur des fonds obligataires.
00:11:41 Et pourquoi pas varier sur des produits structurés ?
00:11:44 Pourquoi pas sur des fonds qui sont indiciels ?
00:11:46 Mais c'est vrai, avoir une allocation qui soit suffisamment variée,
00:11:49 aussi bien en termes de classe d'actifs qu'en termes de zone géographique,
00:11:54 et en termes de secteur d'activité.
00:11:56 Diversifier un maximum, surtout sur le long terme.
00:11:59 - On peut aussi envisager, si on n'est pas à l'aise avec, justement, cette allocation d'actifs,
00:12:06 de confier en gestion sous mandat ou en gestion profilée le portefeuille,
00:12:14 et en choisissant le profil qui nous convient.
00:12:17 - Oui, c'est vrai, parce que quand on parlait des parents qui doivent prendre des décisions pour les enfants,
00:12:22 peut-être que les parents ne sont pas à l'aise non plus avec la gestion de leurs actifs, de l'épargne.
00:12:26 Comment faire pour investir sur tel ou tel fonds ?
00:12:29 À quel moment faut-il investir ? À quel moment faut-il les retirer ?
00:12:32 C'est vrai qu'il vaut mieux avoir recours à un professionnel, de manière générale,
00:12:35 pour savoir où placer, comment le faire, et quel serait le meilleur véhicule.
00:12:41 - Conseil classique, si on n'a pas le temps ou pas les connaissances,
00:12:44 on va avoir un conseiller en gestion de patrimoine, par exemple, qui nous racontera.
00:12:49 - Et en termes de performance, qu'est-ce qu'on peut espérer au maximum avec une assurance vie pour son enfant ?
00:12:56 La question piège.
00:12:58 Mais que les Français se posent, quand on place de l'argent pour son enfant, c'est ce qu'on veut savoir en priorité.
00:13:02 - Oui, bien sûr. Mais après, tout est dans le ratio rendement/risque.
00:13:06 Il y a une chose aussi.
00:13:11 Souvent, les Français, dont on parlait du fonds euro,
00:13:14 sont habitués à ce que l'assurance vie, ce soit un rendement, un peu comme le livret, finalement, un rendement figé.
00:13:20 Mais sauf que si on choisit une allocation diversifiée, le rendement ne sera pas figé.
00:13:24 Le rendement va varier avec le temps, selon les années, selon le contexte économique.
00:13:30 Et c'est là où la réponse n'est pas unique.
00:13:36 Bien sûr, ça va dépendre du profil.
00:13:38 Et on peut voir des rendements qui vont varier, peut-être des années négatives, peut-être des années positives.
00:13:45 Ce qu'on peut viser, c'est mieux que le livret ou mieux que l'inflation.
00:13:52 - Donc plus que 3% ?
00:13:53 - Plus que 3%. Si on a 4-5%, ce serait idéal.
00:13:57 Mais tout dépend de la construction de l'allocatif, de sa résistance au contexte économique.
00:14:03 - Et puis finalement, là où peut-être on pourrait être gagnant, au-delà du rendement,
00:14:06 ce serait peut-être sur la fiscalité également de la plus-value, d'une part.
00:14:09 Parce que si on ressort les fonds après 8 ans, sur ce type de produit comme l'assurance vie,
00:14:15 on aura moins de fiscalité que sur le compte-titres, par exemple.
00:14:17 Donc peut-être qu'on peut gagner un peu plus de performance grâce à la fiscalité.
00:14:20 Et aussi, peut-être qu'on peut gagner un peu plus de performance à nouveau sur les droits de succession
00:14:24 qu'on devrait payer si on s'était investi sur un autre contrat, par exemple.
00:14:27 Donc ce n'est pas que la rentabilité en elle-même,
00:14:29 peut-être qu'il y a d'autres avantages aussi qui jouent sur la rentabilité au final.
00:14:33 - Et une petite question pratique, encore une fois sur l'assurance vie.
00:14:37 On souscrit une assurance vie pour son enfant.
00:14:41 Est-ce que son enfant peut toucher à son assurance vie ?
00:14:44 Est-ce qu'il y a un âge à partir duquel il le peut ?
00:14:48 - À sa majorité.
00:14:49 Si le souscripteur est le mineur, il pourra toucher l'argent sur son propre compte courant à sa majorité.
00:14:57 Puisque de toute manière, un compte courant ne peut être ouvert que par une personne majeure.
00:15:02 Et donc, tant que le mineur ne l'est pas, il ne pourra pas toucher l'argent pour soi.
00:15:08 Ça tombera sur le compte des parents.
00:15:12 - On va parler des STPI maintenant, les sociétés civiles à emplacement immobilier.
00:15:17 - Oui, la pierre papier, c'est pareil.
00:15:19 C'est comme l'assurance vie.
00:15:20 Finalement, on peut souscrire des parts de STPI pour son enfant dès la naissance.
00:15:25 Mais comment on fait concrètement ?
00:15:27 Comment ça se passe ?
00:15:28 - En deux mots, la STPI, comme l'assurance vie sur ce plan-là, c'est un placement long terme.
00:15:41 Ça, c'est le premier point.
00:15:43 Le deuxième, on peut le souscrire en direct ou on peut le souscrire au travers de l'assurance vie.
00:15:48 L'avantage de l'assurance vie, c'est que ça va rentrer dans l'enveloppe fiscale
00:15:52 de l'assurance vie qu'on vient de décrire.
00:15:54 Si c'est en direct, on va toucher des revenus, presumablement.
00:16:00 Et ces revenus vont être perçus par les parents.
00:16:07 On peut imaginer d'ailleurs de positionner les revenus dans des livrets ou dans d'autres placements
00:16:14 qui seront délivrés à la majorité des enfants.
00:16:17 Ça peut être aussi ça.
00:16:19 - Ce qu'on peut imaginer, un montage, par exemple, je souscris des parts de STPI pour mon enfant.
00:16:23 Il a un livret A ou un livret bancaire.
00:16:26 Je flèche directement les dividendes, les loyers vers ce produit.
00:16:32 La deuxième solution, ce serait de faire des acquisitions de parts en eue propriété.
00:16:37 Et l'avantage de cette solution-là, c'est que le débat en moment a une durée de 15-20 ans,
00:16:45 ce qui nous permet pendant toute cette durée-là d'être positionné là-dessus,
00:16:50 d'avoir une valorisation des parts qui progresse et surtout au départ,
00:16:53 de faire un gain à l'acquisition puisqu'on acquiert les parts avec une décote.
00:16:59 - Donc le principe, ce sont les parents qui gardent l'usufruit et l'enfant qui a la nuit propriété ?
00:17:03 - Non, ce que je propose, c'est juste faire une acquisition en eue propriété.
00:17:07 Les usufruitiers, ce seront des tiers.
00:17:09 Et au bout de 20 ans, on récupère la pleine propriété.
00:17:14 À partir de ce moment-là, les enfants pourront avoir les revenus.
00:17:18 Les revenus pendant les 10, 15, 20 ans ne seront pas touchés par la nuit propriétaire.
00:17:25 Mais l'avantage, c'est que les gains seront faits dès l'acquisition
00:17:32 puisqu'on acquiert les parts avec une décote.
00:17:35 - Donc à la pleine reconstitution, l'enfant détient pleinement les parts et donc touche les revenus.
00:17:40 - Exactement.
00:17:41 - Oui, il y a plusieurs manières d'investir en SCPI pour ces enfants.
00:17:44 Il y a soit l'enfant étant mineur, les parents achètent des parts de SCPI
00:17:50 et donc reversent, comme le disait Emrick à l'instant, les loyers sur le livret A des enfants ou autres.
00:17:58 Ça permet de venir capitaliser au fil de l'eau une épargne.
00:18:02 Soit on peut aussi l'investir, acheter des parts de SCPI dans une assurance vie qu'on a ouverte pour son enfant.
00:18:08 Et donc on achète des parts de SCPI et ça constitue une partie du portefeuille de l'assurance vie du mineur.
00:18:14 Et troisième solution aussi, et c'est un point qui est très intéressant, comme le disait Emrick,
00:18:19 c'est d'investir en nu-propriété, peut-être dans une SCPI, pourquoi pas,
00:18:24 où effectivement, une fois que le démembrement,
00:18:29 alors soit il peut être temporaire, soit il peut être viagé,
00:18:31 mais s'il est temporaire, on peut mettre une durée fixe sur la nu-propriété des départs
00:18:38 et l'enfant pourrait récupérer donc la pleine propriété au bout de X années en fonction de ce que les parents auraient fixé.
00:18:43 Donc ça, c'est un point intéressant.
00:18:45 C'est un peu plus technique, mais c'est un point intéressant.
00:18:48 - Et si on se tient à la version un peu basique,
00:18:51 j'ouvre, je souscris les parts de SCPI pour mon enfant et je verse régulièrement pour avoir de nouvelles parts,
00:18:57 on fait comment ? On passe par des versements programmés,
00:18:59 d'ailleurs le conseil pour rejoindre aussi l'assurance vie,
00:19:02 comment on fait concrètement ?
00:19:03 On fait des... ou vaut mieux mettre une grosse somme dès le départ ?
00:19:07 Et qu'est-ce qui est le plus efficace finalement ?
00:19:10 - On parle souvent de lisser le point d'entrée, mais ça c'est souvent sur les marchés boursiers.
00:19:13 Alors, l'épargne de SCPI évolue dans le temps et on le voit notamment cette année,
00:19:19 mais bon, ça évolue pas au même rythme qu'une action.
00:19:22 Donc, lisser un point d'entrée chaque année éventuellement,
00:19:26 mais ça bouge pas suffisamment fréquemment pour lisser le point d'entrée tous les mois par exemple.
00:19:30 Donc, en revanche, ce qui peut être intéressant, au-delà de lisser le point d'entrée, c'est pour les parents.
00:19:35 Ça veut dire qu'on n'a pas forcément une épargne à mettre tous les mois pour ce sujet-là de parts de SCPI des enfants.
00:19:42 En revanche, s'il nous reste un reliquat à la fin de l'année, pourquoi pas l'investir tous les ans,
00:19:48 oui, pour ces enfants et dans des parts de SCPI de manière échelonnée.
00:19:50 Ça peut être une stratégie d'épargne intéressante.
00:19:52 - D'accord.
00:19:54 - Vous confirmez, oui.
00:19:56 - Et concernant justement les SCPI, alors c'est vrai que l'année 2022 a été une année record,
00:20:01 avec plus de 10 milliards de souscriptions nettes, avec une très bonne rentabilité aussi.
00:20:07 C'était moins le cas en 2023 et c'est vrai que beaucoup de Français se posent maintenant la question
00:20:14 est-ce que c'est toujours rentable d'investir pour des SCPI et pour ces enfants ?
00:20:18 - On vit une période de réajustement, de réajustement de manière plus globale sur l'immobilier.
00:20:25 Et évidemment, les SCPI sont touchés par le phénomène, bien sûr.
00:20:32 Après, comme toute période de ce type-là, ça peut être une opportunité aussi pour se positionner,
00:20:42 puisque les valeurs des parts ont été diminuées, parfois jusqu'à 30%, donc pourquoi pas,
00:20:47 à condition évidemment qu'on ait confiance dans le support, dans les sous-jacents,
00:20:53 dans les biens immobiliers investis par les SCPI, donc il faut être assez vigilant, regarder la composition.
00:20:58 - Il faut bien l'accompagner en fait.
00:21:00 - Je pense qu'en effet, sur ce sujet-là, c'est important de lire toutes les informations qu'on peut avoir
00:21:09 sur chacune des SCPI et puis d'écouter ce que peuvent nous dire les conseillers.
00:21:13 - Alors Thibault, on a parlé des bébés, on va parler des ados maintenant.
00:21:16 - Les ados, il y a un produit, l'adolescence, on va dire qu'elle commence à 12 ans par exemple,
00:21:21 et à 12 ans, on peut ouvrir un livret jeune.
00:21:23 Est-ce qu'un livret jeune, c'est la même question que pour le livret A finalement,
00:21:27 est-ce que c'est intéressant Thaïs ?
00:21:29 - Alors, c'est intéressant je dirais du fait de sa rentabilité et du fait de sa fiscalité,
00:21:36 puisque la rentabilité est relativement intéressante par rapport à ce qu'on peut trouver
00:21:40 dans l'autre, parmi la gamme des livrets bancaires.
00:21:43 - On rappelle que c'est au moins égal au taux du livret.
00:21:45 - C'est ça, voilà. Et puis surtout, on n'a pas de fiscalité sur la rentabilité.
00:21:49 Bon, après le plafond, il est de 1 600 euros, donc ça reste quand même peu significatif, je dirais,
00:21:55 sur l'épingle globale qu'on peut ouvrir pour ses enfants.
00:21:58 - C'est vrai que 1 600 euros, c'est pas beaucoup.
00:22:00 - C'est assez symbolique et c'est un beau produit d'appel pour les banquiers.
00:22:04 Mais souvent, c'est complété en effet par le livret A.
00:22:06 - Par les produits d'appel pour les banquiers, il y a les livrets bancaires notamment,
00:22:10 qu'on appelle de nouveau les super livrets, parce qu'il y a des offres plutôt sympathiques en ce moment.
00:22:16 Est-ce que c'est la même question pour les autres livrets ?
00:22:19 Est-ce que ça vaut le coup pour un enfant ?
00:22:21 - Ça peut vaut le coup. C'est sûr qu'on peut privilégier le livret A souvent,
00:22:28 parce que c'est un livret qui est garanti par l'Etat, etc.
00:22:36 Ça peut être un complément, mais exactement avec ce qu'on disait tout à l'heure.
00:22:42 C'est-à-dire qu'on est plus dans du placement liquide, court terme,
00:22:45 assurant une certaine disponibilité, avec une visibilité en termes de rendement.
00:22:52 Mais on n'est pas dans du placement long terme.
00:22:55 - Autant pour le livret A, c'est vrai que comme je le disais tout à l'heure,
00:23:01 c'est un des placements primordial à ouvrir, c'est pas le seul, mais c'est un des placements.
00:23:06 Autant les livrets d'épargne classique présentent assez peu d'intérêt,
00:23:11 parce que non seulement la fiscalité est plus importante,
00:23:15 on est sur un taux de fiscalité de 30%, et un rendement qui est plus faible.
00:23:19 Alors, en fait, c'est qu'il n'y a pas de règle à ce niveau-là,
00:23:23 ça dépend des investissements bancaires.
00:23:25 Ils peuvent proposer des livrets à 1% comme à 4% en termes de rentabilité,
00:23:29 mais quoi qu'il arrive, on a une fiscalité qui est quand même très importante sur la rentabilité.
00:23:34 Donc en réalité, entre ouvrir un livret d'épargne bancaire
00:23:39 et ouvrir une assurance vie auprès de sa banque ou d'un organisme spécialisé,
00:23:45 l'intérêt...
00:23:47 - Oui.
00:23:49 Sachant souvent que les offres sont promotionnelles aussi, par les 4%,
00:23:53 c'est aujourd'hui assez rare sur le marché qu'on ait une banque qui, tout au long de la vie du livret...
00:23:57 - C'est le même principe que les forfaits mobiles.
00:23:59 - Oui, les parlements sont boostés pendant quelques mois,
00:24:01 et puis après, il faut bien s'enseigner d'ailleurs.
00:24:03 - Faut faire attention aux petites ligues.
00:24:05 - Oui, aux petites étoiles à côté.
00:24:07 - Il y aura des changements à partir du 1er janvier ?
00:24:09 - Oui, on a déjà pas mal balayé les placements pour les enfants,
00:24:13 mais il y avait quelque chose, c'était une sorte de bizarrerie,
00:24:15 on pouvait souscrire un plan d'épargne retraite,
00:24:18 et on le peut encore jusqu'à la fin de l'année je crois,
00:24:21 souscrire un PER pour son enfant mineur.
00:24:23 Ça, normalement, ça doit être interdit en 2024.
00:24:27 On est d'accord, Américains ?
00:24:29 Plus de PER pour un enfant mineur à partir de l'an prochain.
00:24:31 - On peut encore le faire quelques semaines.
00:24:33 - Alors est-ce qu'il faut se dépêcher pour le faire ?
00:24:36 - Tout dépend pourquoi on veut le faire.
00:24:38 Le PER, c'est un placement retraite.
00:24:43 Donc ça veut dire que, logiquement, sauf qu'à particulier,
00:24:47 le placement est délivré qu'au moment de la retraite.
00:24:52 Donc en effet, pour un enfant, se dire,
00:24:54 je vais lui offrir un placement dont il bénéficiera un jour à sa retraite,
00:24:58 pourquoi pas ?
00:25:00 Si en plus, il me permet de diminuer mes impôts
00:25:04 au moment où je vais verser, pourquoi pas ?
00:25:07 Maintenant, il faut savoir une chose,
00:25:09 c'est que si vous l'utilisez en réduisant vos impôts
00:25:14 au moment du versement,
00:25:16 votre enfant sera rattrapé en termes de fiscalité
00:25:20 au moment où il va disposer des fonds,
00:25:22 que ce soit à la retraite ou à l'occasion, par exemple,
00:25:25 de l'acquisition de sa résidence principale.
00:25:27 - Donc il sera imposé sur ce qu'il retirera de l'assurance.
00:25:33 - Exactement.
00:25:34 Donc c'est un cadeau, en quelque sorte,
00:25:37 mais qui a aussi ses inconvénients.
00:25:40 Voilà.
00:25:43 Pourquoi pas ?
00:25:46 Mais ce n'est peut-être pas ce qu'il y a de plus opportun.
00:25:50 - Oui, moi, je partage l'avis d'Emeric.
00:25:54 Comme son nom l'indique, c'est un placement d'épargne dédié à la retraite.
00:25:58 Alors, grâce à la loi Pacte de 2019,
00:26:01 on a la possibilité de sortir.
00:26:03 - Oui, ça a été assoupli.
00:26:04 - Voilà, ça a été allégé en termes de sortie,
00:26:06 notamment pour l'achat de la résidence principale.
00:26:08 Mais on doit quand même rembourser l'avantage fiscal qu'on a eu,
00:26:12 parce que je rappelle que les cotisations versées sur un PER
00:26:16 donnent lieu à une réduction d'impôts.
00:26:19 Donc si on ne joue pas le jeu de garder l'épargne jusqu'à la retraite
00:26:24 et de débloquer l'épargne pour acheter la résidence principale,
00:26:27 on doit rembourser, en quelque sorte,
00:26:29 l'avantage fiscal que l'on a eu.
00:26:31 Donc, à la fois, c'est quand même un beau cadeau,
00:26:34 parce que c'est vrai que d'avoir une épargne
00:26:36 qui est mise de côté de la part de ses parents,
00:26:40 c'était toujours intéressant.
00:26:43 Après, c'est vraiment très très très long terme.
00:26:46 - La motivation des parents jusqu'en 2024,
00:26:50 ça aurait plutôt été de défiscaliser à l'entrée,
00:26:54 en espérant qu'au moment de l'achat de la résidence principale,
00:26:56 leur enfant n'ait pas encore de revenus,
00:26:58 peut-être qu'ils aient procédé à une donation,
00:27:00 quelque chose comme ça, qui leur permettent de constituer un apport.
00:27:02 Mais c'est des cas de figure qui semblent un peu improbables
00:27:05 dans la plupart des cas.
00:27:07 - Alors justement, le PER va être remplacé
00:27:11 par le plan Épargne-Avenir-Climat ?
00:27:14 - Oui, alors le PER, c'est plutôt la faculté
00:27:16 de pouvoir souscrire un PER pour un enfant mineur
00:27:19 qui va être remplacé en partie par le PEAC.
00:27:23 Alors les contours encore du produit
00:27:25 ne sont pas totalement définis.
00:27:27 Ça a été voté dans le cadre de la loi Industrie Verte.
00:27:31 Est-ce que vous avez des détails, Tahith, sur ce produit ?
00:27:34 - Alors c'est vrai que tout n'est pas encore entièrement défini.
00:27:37 Je crois qu'il sera disponible au 1er juillet 2024.
00:27:42 En revanche, ça a été mis en place par l'État
00:27:45 pour inciter les jeunes générations à placer leur épargne,
00:27:48 donc de l'épargne privée,
00:27:51 pour des objectifs de sensibilisation
00:27:54 à l'économie durable, responsable,
00:27:57 et tous ces placements ISR.
00:28:00 Donc la thématique est bonne, c'est plutôt intéressant,
00:28:04 notamment pour sensibiliser, dès le plus jeune âge,
00:28:06 les jeunes générations à placer leur épargne
00:28:08 sur des thématiques qui ont du sens.
00:28:11 Et puis au-delà de ça, on va bénéficier
00:28:13 d'une fiscalité qui va être intéressante.
00:28:16 On va pouvoir, alors on sera cantonné, c'est vrai,
00:28:19 à des fonds, comme son nom l'indique,
00:28:22 de développement durable, développement responsable.
00:28:25 Mais en tout cas, ça me paraît plus clair
00:28:29 qu'un PER à destination des mineurs.
00:28:32 Je veux dire que le plan d'épargne Action Climat
00:28:35 me paraît plus clair qu'un PER à destination des mineurs,
00:28:38 en termes de logique.
00:28:40 - Sachant, Emeric, que normalement, les transferts d'un PER,
00:28:44 donc souscrit pour un mineur, vers ce fameux plan d'épargne
00:28:46 Action Climat, seront possibles, vous confiez ?
00:28:48 - Oui, vraisemblablement, c'est ce qui paraît être le cas.
00:28:52 Mais c'est vrai que, à mon sens, c'est un outil
00:28:57 qui pourrait être intéressant à proposer,
00:29:00 dans le sens où il va répondre aux besoins
00:29:06 de pouvoir alimenter un plan d'épargne
00:29:10 au profit de ses enfants,
00:29:12 avec une mise à disposition après 18 ans,
00:29:15 une fiscalité qui semble assez avantageuse,
00:29:19 puisqu'on ne parle pas d'IR et pas de prélèvements sociaux,
00:29:24 ce qui est plutôt rare.
00:29:26 Et il y a les conditions, c'est plus de 5 ans et plus de 18 ans
00:29:32 pour pouvoir retirer les sommes.
00:29:35 - On dit plus de 5 ans, c'est plus de 5 ans d'ouverture.
00:29:38 - D'existence du plan.
00:29:41 Et donc, quand on parlait tout à l'heure de cadeaux
00:29:46 sous forme d'épargne, je pense que là, c'en est un.
00:29:50 Et en plus, on agit pour l'environnement.
00:29:55 - Et alors, toujours la fameuse question, en termes de performance,
00:29:58 que c'est vrai que placement responsable,
00:30:00 on se dit que ce n'est pas forcément très rentable.
00:30:03 - Ce que j'ai pu lire sur le sujet, c'est que, visiblement,
00:30:07 il prévoit que ce soit des profils dynamiques, actions,
00:30:15 et en effet avec les critères de durabilité.
00:30:20 Maintenant, ce que vous dites est vrai conjoncturellement,
00:30:25 par exemple, si on regarde sur le début de l'année,
00:30:28 maintenant, sur le long terme, je pense qu'on peut en tirer parti.
00:30:32 Il y a des valeurs qui sont yacères, qui sont porteuses.
00:30:37 Et il y a des secteurs qui sont largement investis
00:30:42 et qui portent leurs fruits dans ces domaines-là.
00:30:47 - Voilà pour les placements verts.
00:30:50 On va parler de la bourse ?
00:30:51 - Oui, tout à fait, parce qu'on ne peut pas terminer l'émission
00:30:54 sans parler de bourse.
00:30:55 On a parlé de placement long terme avec la ScienceVie.
00:30:59 Je pense que c'est pareil, surtout si on commence tôt.
00:31:03 Déjà, est-ce qu'on peut souscrire des actions pour ces enfants ?
00:31:07 C'est possible, ça ?
00:31:08 - On peut souscrire des actions pour ces enfants.
00:31:10 On peut le faire, oui, bien sûr, on peut le faire dans un compte-titres,
00:31:14 on peut le faire dans un PEA.
00:31:16 - Le PEA, c'est ouvert à tout le monde ?
00:31:20 Ou c'est pour un enfant majeur ? Comment ça se passe exactement ?
00:31:24 - Le PEA, on peut l'ouvrir.
00:31:30 Il y a des PEAs jeunes, et sur lesquels on a des caractéristiques
00:31:36 assez proches du PEA classique, c'est-à-dire qu'on est exonéré
00:31:40 de plus-value au-delà de 5 ans, mais on est par contre redevable
00:31:45 des prélèvements sociaux.
00:31:47 - Sur le choix de l'enveloppe, on priorise le PEA, le compte-titres,
00:31:51 ou au final, ce n'est pas assez important ?
00:31:54 - Le PEA est plus intéressant que le compte-titres.
00:31:57 Attention, le PEA, on a une contrainte, c'est qu'on investit
00:32:01 sur des actions européennes.
00:32:03 - On ne peut pas investir sur des actions américaines, par exemple ?
00:32:05 - Exactement.
00:32:06 Si on veut investir plus largement, il faudra choisir le compte-titres.
00:32:09 Mais fiscalement parlant, c'est intéressant,
00:32:11 puisque ça veut dire qu'on est exonéré de plus-value au bout de 5 ans,
00:32:14 et on peut se faire la main, quand on est jeune,
00:32:18 et qu'on commence à découvrir les actions avec le PEA.
00:32:21 - Direction plutôt le PEA jeune, Thaïs ?
00:32:24 - C'est vrai que le PEA, selon moi, va être plutôt un complément.
00:32:29 C'est-à-dire que c'est assez ciblé comme produit.
00:32:32 En termes de zone géographique, on l'a vu, c'est délimité à l'Europe.
00:32:38 Donc si les marchés ont plus de vent en poupe sur le marché américain,
00:32:44 asiatique, ou autre, on va être quand même cantonné à un certain univers d'investissement.
00:32:50 Après, la rentabilité peut être attractive, du coup,
00:32:54 si le PEA est géré de manière pertinente,
00:32:57 et la fiscalité est également très attractive.
00:33:00 Après, le PEA vient plutôt en outil de diversification
00:33:04 d'un placement qui va être plutôt généraliste,
00:33:07 comme par exemple l'assurance-vie, idéalement, ou éventuellement un compte-titres.
00:33:12 Un compte-titres, ça peut avoir un intérêt, vous voyez,
00:33:15 si on a des restrictions en particulier,
00:33:18 ou si on souhaite investir sur des actifs très spécifiques.
00:33:22 Parce que l'avantage du compte-titres, ça va être un univers d'investissement le plus large possible.
00:33:26 Donc si on a des restrictions, comme étant par exemple US Person,
00:33:30 des personnes qui ont du coup la nationalité américaine,
00:33:33 ou qui ont des liens avec les États-Unis,
00:33:36 le compte-titres peut être une solution pour investir.
00:33:39 Parce que sur une assurance-vie, ça sera quasiment impossible,
00:33:42 sur un PEA, ça peut être compliqué également.
00:33:45 Pareil, si on a envie d'investir sur des titres vifs en particulier,
00:33:48 qui vont être plus ou moins exotiques, mais que l'on ne pourra pas faire
00:33:51 sur une assurance-vie, ni sur un PEA, le compte-titres peut être une solution.
00:33:54 Donc je dirais, ce n'est pas soit l'un ou soit l'autre,
00:33:57 c'est juste que le PEA et le compte-titres ne répondent pas aux mêmes objectifs.
00:34:00 Voilà, c'est clair.
00:34:03 Peut-être pour terminer, si vous avez des conseils pour les parents,
00:34:06 si vous avez un produit cœur,
00:34:09 c'est là-dessus qu'il faut que vous défendiez.
00:34:12 - Un priorité pour Noël. - Qu'est-ce qu'il y a sous ce sapin ?
00:34:15 - Je ne pensais pas au produit cœur, je pensais plus aux dons de somme d'argent.
00:34:18 On peut très bien imaginer, soit faire des dons manuels,
00:34:21 si c'est dans des proportions raisonnables,
00:34:24 soit des dons de somme d'argent,
00:34:27 on n'y pense pas toujours, mais on bénéficie d'un abattement
00:34:30 de l'ordre de 30 000 euros.
00:34:33 Et ça, ça peut être, quand on a des rentrées d'argent importantes,
00:34:36 ça peut être l'occasion de transmettre des jolies sommes à ses enfants.
00:34:39 - 30 000 euros, c'est tous les 15 ans aussi ?
00:34:42 - Oui.
00:34:45 - Oui, moi je dirais pour clôturer que plus on investit tôt pour ses enfants,
00:34:48 mieux c'est.
00:34:51 Donc si jamais on se pose la question et qu'on a la possibilité
00:34:54 de mettre de l'argent de côté pour ses enfants, il faut le faire.
00:34:57 Après, peu importe, que ce soit sur un livret A, sur une assurance vie,
00:35:00 sur un plan d'épargne, action climat, mais il faut se lancer.
00:35:03 - Il faut le faire dès que possible, en fait.
00:35:06 - C'est ça, tout à fait.
00:35:09 - Il faut se dépêcher pour Noël. Merci beaucoup à vous deux, en tout cas.
00:35:12 - Merci.
00:35:15 - On se retrouve tout de suite pour la prochaine séquence.
00:35:18 - Ce mois-ci, le coup de cœur est relativement simple à trouver.
00:35:21 On en avait déjà parlé ensemble de multiples reprises.
00:35:24 On considérait que les niveaux de taux d'intérêt
00:35:27 un peu partout dans le monde
00:35:30 constituaient un niveau quasi plafond
00:35:33 et qui rendait la classe d'actifs des obligations,
00:35:36 notamment à forte visibilité, des obligations souveraines,
00:35:39 c'est-à-dire les obligations mises par les États, des pays riches,
00:35:42 mais aussi les obligations d'entreprise bien notées,
00:35:45 celles qui sont assez peu sensibles à la conjoncture.
00:35:48 Les conditions étaient là pour revaloriser cette classe d'actifs,
00:35:51 la rendre extrêmement attractive.
00:35:54 Nous sommes presque le premier mois
00:35:57 durant lequel tout ça se concrétise factuellement
00:36:00 puisque les taux ont beaucoup baissé au cours des 4 dernières semaines,
00:36:03 à une vitesse qui n'était pas anticipée par beaucoup.
00:36:06 Et concrètement, quand les taux baissent,
00:36:09 ça revalorise le prix des obligations.
00:36:12 Et même si les marchés actions ont eu un bon comportement
00:36:15 au cours de ces dernières semaines,
00:36:18 les obligations ont eu un comportement encore mieux orienté.
00:36:21 On peut dire dès demain le fait qu'on soit rentré dans un autre monde.
00:36:24 On était en fait depuis deux ans dans un état d'esprit
00:36:27 où les taux ne cessaient de monter,
00:36:30 ne pouvaient presque faire que monter.
00:36:33 Au cours des derniers mois, on vous expliquait qu'il était très difficile
00:36:36 d'envisager la poursuite des taux, la hausse des taux,
00:36:39 dans un contexte où aussi, tout simplement,
00:36:42 les taux continuaient de monter, l'économie en patirait
00:36:45 et on ne serait plus dans l'ordre de ralentissement,
00:36:48 et on aurait pu monter encore plus, une récession qui pourrait être sévère.
00:36:51 Et bien, fort heureusement, les banquiers centraux n'ont pas commis,
00:36:54 ou en tout cas nous délivrent aujourd'hui les messages,
00:36:57 qu'ils ne souhaitent pas commettre cette erreur de continuer à appuyer trop fort
00:37:00 avec les deux pieds sur le frein.
00:37:03 Parce que, vous le savez, si on appuie pendant trop longtemps
00:37:06 les deux pieds sur le frein, on risque de faire caler le véhicule.
00:37:09 Et bien, en l'occurrence, les différents discours, en particulier aux États-Unis,
00:37:12 qui sont souvent précurseurs en termes de politique monétaire, il faut l'avouer,
00:37:15 les discours ont été relativement clairs.
00:37:18 Nous avons atteint un niveau de taux d'intérêt suffisamment confiscatoire,
00:37:21 suffisamment restrictif, pour faire ralentir la demande finale.
00:37:24 Et tous les indicateurs le confirment.
00:37:27 On est moins dans le temps de l'inflation que dans le temps de la récession.
00:37:30 Et donc la vraie question, c'est jusqu'où le ralentissement va aller aujourd'hui.
00:37:33 Et donc les banquiers centraux nous disent, ça suffit,
00:37:36 on a été suffisamment loin et donc dorénavant,
00:37:39 on s'oriente dans une phase de stabilisation des taux d'intérêt
00:37:42 au niveau qui était l'heure jusqu'à maintenant, des taux directeurs.
00:37:45 Et dans une perspective de rebaisse des taux à terme,
00:37:49 on va dire, horizon second semestre 2024,
00:37:53 tout ça redonne une bouffée d'oxygène,
00:37:55 telle qu'on l'avait évoqué ensemble de multiples reprises, aux obligations.
00:37:58 Puisque je rappelle, les taux qui baissent,
00:38:01 revalorisent le prix des obligations que vous avez en portefeuille.
00:38:04 Donc c'est un coup de cœur qu'on renouvelle.
00:38:07 Ce n'est pas parce que les taux sont passés de 5% sur le 10 ans américain à 4%,
00:38:11 qu'ils ne pourront pas continuer à converger vers le bas.
00:38:14 Je rappelle tout de même que jusqu'à maintenant,
00:38:16 si les taux montaient, c'était parce que les gens avaient peur de l'inflation,
00:38:19 dans un contexte de croissance qui était là.
00:38:21 Aujourd'hui, les taux baissent et ont commencé à baisser,
00:38:24 et vont continuer à baisser parce que le sujet n'est plus l'inflation,
00:38:27 mais la récession et le niveau d'atterrissage.
00:38:30 Et donc dans le cadre d'une récession, le pilote, qui s'appelle la Banque centrale,
00:38:33 naturellement, va essayer de limiter au maximum maintenant,
00:38:36 et dorénavant, le ralentissement de l'activité, de la demande finale.
00:38:40 Ça va se traduire par une baisse des taux directeurs,
00:38:42 et c'est ce qu'anticipent d'ores et déjà les taux longs,
00:38:44 sur les obligations souveraines.
00:38:46 Ça devrait perdurer, donc nous renouvelons, en gros, en dépit déjà du chemin parcouru,
00:38:50 notre vision positive de la classe d'actifs obligataires.
00:38:56 Alors attention, on parle bien des obligations des émetteurs,
00:38:59 qui sont des émetteurs à forte visibilité,
00:39:01 donc des États, des entreprises,
00:39:04 mais qui sont assez peu sensibles au cycle économique,
00:39:07 qui est en train de ralentir.
00:39:09 Attention à ne pas aller trop vite,
00:39:11 pour aller acheter des obligations d'entreprises,
00:39:13 notamment, dont le modèle économique est trop sensible au cycle,
00:39:17 puisqu'on est quand même, nous ne l'oublions pas,
00:39:19 au début de la phase de ralentissement de l'activité,
00:39:21 héritage de la hausse des taux passée.
00:39:23 Ça vous concerne, c'est votre séquence.
00:39:28 Je rappelle que vous pouvez poser toutes vos questions
00:39:31 à l'adresse mail qui s'affiche juste en bas de l'écran.
00:39:34 Et pour cela, nous recevons nos experts.
00:39:36 Thibault, on accueille Charlotte Tamer, directrice conseil chez Yeomanie.
00:39:38 Bonjour Charlotte.
00:39:39 Bonjour.
00:39:40 Alors, une question de Guy, pour commencer.
00:39:42 Oui, Guy se pose une question.
00:39:43 Il a un contrat d'assurance-vie.
00:39:45 Il se demande s'il effectue un retrait, un rachat partiel,
00:39:49 sur son contrat d'assurance-vie en cours d'année,
00:39:52 est-ce qu'il va perdre sa participation au bénéfice,
00:39:55 ses intérêts, par exemple, sur les 6 premiers mois de l'année,
00:39:58 s'il retire au 1er juillet ?
00:40:00 Alors, c'est une question très pratico-pratique,
00:40:02 mais très intéressante que nous pose Guy.
00:40:04 Donc déjà, s'il parle de participation au bénéfice,
00:40:06 c'est-à-dire que Guy est investi en fonds euros.
00:40:08 Et en fait, on sait que la performance d'un fonds euro
00:40:10 est attribuée en toute fin d'année par l'assureur,
00:40:12 voire en début d'année.
00:40:13 Donc imaginons que Guy est investi depuis le mois de février,
00:40:16 et puis au mois d'octobre, il se dit qu'il veut sortir de son contrat,
00:40:19 mais on n'a pas encore eu la performance de l'année en cours du fonds euro.
00:40:24 Alors, dans ces cas-là, ça se passe comment ?
00:40:25 Il faut savoir qu'il ne perd pas sa participation au bénéfice.
00:40:28 La participation au bénéfice, elle est toujours au pro-rata du temps passé dans le contrat.
00:40:32 Par contre, ce qui va varier, c'est d'un contrat à l'autre,
00:40:34 comment est calculé, sur quel taux est calculé ce pro-rata.
00:40:37 Et pour ça, j'invite Guy et toute personne se trouvant dans cette situation
00:40:41 à consulter les conditions générales du contrat.
00:40:44 C'est un petit peu barbant, souvent, quand on parle des conditions générales au client,
00:40:48 mais il faut les regarder, il faut aller dans la rubrique participation au bénéfice,
00:40:51 et là, vous allez trouver différents moyens de calculer le taux
00:40:54 qui va permettre de définir le pro-rata de ce client.
00:40:57 La première possibilité, c'est le taux minimum garanti,
00:40:59 dont on n'entend pas beaucoup parler.
00:41:01 Il n'est pas très généreux.
00:41:02 Il est souvent écrit en tout petit,
00:41:04 mais ça peut être un outil de référence pour calculer le pro-rata.
00:41:08 Ce taux minimum garanti, parfois, il peut s'approcher des zéros.
00:41:11 Des zéros, on y vient juste après.
00:41:13 Donc, il y a ce taux minimum garanti.
00:41:15 Il y a la possibilité d'avoir le rendement de l'année passée,
00:41:18 c'est-à-dire que l'assureur peut se retourner sur le rendement de l'année passée.
00:41:21 Et la troisième possibilité, c'est un taux forfaitaire sur le rendement de l'année passée.
00:41:25 Ça va être 75% de la performance de l'année passée.
00:41:28 Mais il n'y a pas d'obligation de la part de l'assureur, il n'y a pas d'obligation légale.
00:41:31 C'est vraiment contractuel, mis dans les conditions générales du contrat.
00:41:34 Donc, renseignez-vous.
00:41:35 Souvent, en plus, quand on investit sur du fonds euro,
00:41:37 c'est sur des périodes parfois un peu courtes,
00:41:39 parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, on ne prend pas l'oscillation des marchés.
00:41:42 Donc, regardez dans les conditions générales,
00:41:44 quel est le taux qui peut être servi.
00:41:45 Et le seul cas où la participation aux bénéfices peut être perdue,
00:41:48 c'est si jamais les conditions générales du contrat se réfèrent au taux minimum garanti,
00:41:53 et que ce taux minimum garanti est de zéro.
00:41:54 Et ça, c'est possible.
00:41:56 Mais on est d'accord, on ne peut pas,
00:41:58 si sur le fonds euro, il y a une très bonne performance en 2023,
00:42:01 et qu'il a retiré en octobre, après avoir placé en février,
00:42:05 ce ne sera pas la performance 2023 qui lui sera servie.
00:42:08 Non, puisque là, on est dans le cadre d'un rachat total,
00:42:10 c'est-à-dire que le contrat derrière est fermé.
00:42:12 Et donc, au moment où le client fait le rachat de son contrat,
00:42:15 l'assureur n'a pas la performance du taux de l'année en cours.
00:42:18 Donc, c'est impossible matériellement de lui rétribuer un prorata
00:42:22 par rapport à la performance réelle de l'année passée.
00:42:24 Ça, ce n'est pas possible.
00:42:25 C'est toujours en N+1.
00:42:27 De toute façon, quand vous sortez en cours d'année,
00:42:29 vous serez soit sur le taux minimum garanti,
00:42:32 sur le rendement de l'année passée,
00:42:33 ou sur un forfait du rendement de l'année passée.
00:42:36 Et tout ça est dans les conditions générales du contrat.
00:42:39 Donc, il faut se renseigner.
00:42:40 Est-ce qu'il peut avenir à choisir un contrat plutôt qu'un autre, par exemple ?
00:42:43 Voilà pour Guy.
00:42:45 On a une seconde question de Pascal, qui est retraité.
00:42:48 Oui, Pascal, c'est une retraitée qui a 62 ans.
00:42:51 Elle s'adresse à vous, Charlotte,
00:42:54 parce qu'au 1er janvier, sa banque lui demande de fermer son PERP,
00:42:58 son plan d'épargne retraite populaire.
00:43:00 Elle cherche conseil pour éviter une imposition trop importante.
00:43:04 Elle hésite entre une rente, un capital.
00:43:08 Elle vous demande ce qu'elle doit faire.
00:43:10 Alors, juste la première chose,
00:43:13 c'est que le fait que la banque oblige cette personne
00:43:16 à clôturer son PERP, son plan d'épargne retraite populaire,
00:43:19 qui est l'ancêtre du PER, plan d'épargne retraite,
00:43:22 moi, je n'ai jamais vu.
00:43:24 Peut-être que ça exige.
00:43:25 Je pense plutôt que sa banque lui propose de transférer son PERP,
00:43:28 plan d'épargne retraite populaire, vers un PER.
00:43:31 A priori, tout dépend si elle a besoin de ce capital ou pas,
00:43:35 ça pourrait être une des solutions pour cette cliente.
00:43:38 En l'état actuel, si elle cherche à sortir de son plan d'épargne retraite populaire,
00:43:42 elle n'a pas tant choix que ça.
00:43:44 Elle a 20 %, parce que les règles ne sont pas les mêmes
00:43:46 à travers un plan d'épargne retraite populaire
00:43:48 qu'à travers un plan d'épargne retraite.
00:43:50 Alors la nouvelle version est plus avantageuse.
00:43:53 Sur l'ancienne version du plan d'épargne retraite populaire,
00:43:56 elle pourra toucher au maximum 20 % en capital,
00:43:59 et le reste sera distribué en rente viagère.
00:44:02 Et en fonction de comment vous sortez,
00:44:04 il y a une fiscalité qui est attribuée.
00:44:06 Donc, sur les 20 % en capital,
00:44:08 elle a choix entre l'imposition sur le revenu
00:44:11 ou le prélèvement libératoire de 7,5 %,
00:44:14 et en fait, cette version plus avantageuse
00:44:16 de la fiscalité au prélèvement libératoire,
00:44:18 en fonction de sa tranche marginale,
00:44:20 mais on est très rapidement à 11 % en termes de tranche marginale,
00:44:23 ça va dépendre si elle touche ces 20...
00:44:25 En fait, on prend l'épargne totale du plan d'épargne retraite populaire,
00:44:28 20 % sont décrochés sous forme de capital,
00:44:30 il faut qu'elle touche le capital en une seule fois,
00:44:32 et il faut que les versements initiaux
00:44:34 sur le plan d'épargne retraite populaire, à l'origine,
00:44:36 aient été déductibles fiscalement.
00:44:38 D'accord ? Si elle remplit ces deux conditions-là,
00:44:40 elle a choix entre l'imposition sur le revenu,
00:44:42 c'est-à-dire tranche marginale plus prélèvement sociaux,
00:44:45 ou alors prélèvement libératoire à 7,5
00:44:47 plus prélèvement sociaux.
00:44:49 Ça, c'est pour la partie capitale.
00:44:51 Pour la partie rente viagère,
00:44:53 qui représente 80 % du reste du contrat,
00:44:56 là, il y a une petite exception,
00:44:58 c'est que si la rente est particulièrement faible,
00:45:00 c'est-à-dire qu'elle représente moins de 40 € par mois,
00:45:02 elle peut demander la totale libération
00:45:04 de son plan d'épargne retraite populaire sous forme de capital.
00:45:06 Mais si la rente viagère est un peu plus importante que ça,
00:45:09 elle sera obligée de la toucher sous forme de rente viagère.
00:45:12 Et ce qui va définir la fiscalité de la rente viagère,
00:45:14 là, elle n'a pas tellement le choix,
00:45:16 les prélèvements à l'entrée ont été déductibles ou pas.
00:45:18 Généralement, ils l'ont été,
00:45:20 c'est pour ça qu'on fait un plan d'épargne retraite populaire.
00:45:22 Les capitaux sont bloqués en contrepartie,
00:45:24 vous avez un avantage fiscal.
00:45:26 Et là, je rentre dans le régime de la rente viagère à titre gratuit.
00:45:28 Donc je vais avoir un abattement sur le montant de la rente perçue.
00:45:31 En fait, cette rente, elle va venir s'ajouter à l'imposition sur le revenu.
00:45:34 Je vais avoir un abattement, comme pour vos revenus, de 10 %,
00:45:37 et ensuite, c'est votre tranche marginale
00:45:40 plus les prélèvements sociaux,
00:45:42 qui, pour le coup, sont à 9,1 % sur cette partie-là.
00:45:45 Si jamais les prélèvements versés à l'origine n'avaient pas été déductibles fiscalement,
00:45:49 je rentre dans le cadre d'une rente viagère à titre onéreux.
00:45:53 Et donc, la fiscalité est un peu...
00:45:56 La fiscalité est sur le revenu,
00:45:58 mais par exemple, les prélèvements sociaux, eux, sont plus importants.
00:46:01 Donc, il faut regarder à l'origine
00:46:05 si les versements ont été déductibles fiscalement ou pas.
00:46:07 Et puis ensuite, comme elle est sur un plan d'épargne retraite populaire,
00:46:10 elle a peu le choix.
00:46:12 Si on a une personne qui est sous un plan d'épargne retraite,
00:46:15 dans la nouvelle version, où on se pose la question de sortir en rente ou en capital,
00:46:19 ça nous amène à une question un petit peu plus générale,
00:46:21 c'est rarement la fiscalité qui doit guider le client.
00:46:23 C'est plus son besoin.
00:46:24 Est-ce que j'ai besoin de récupérer tous mes capitaux d'un coup
00:46:26 pour, je ne sais pas, acheter une maison
00:46:29 ou pour faire une grosse dépense d'un coup,
00:46:31 ou est-ce qu'au final, je me sens plus sécurisée de recevoir ce capital petit à petit
00:46:34 pour ne pas tout grignoter d'un seul coup ?
00:46:36 Et pour les personnes qui souhaitent sortir une grosse somme en capital
00:46:39 d'un plan d'épargne retraite actuellement,
00:46:41 il y a la technique du quotient en fiscalité
00:46:44 qui permet d'étaler le capital perçu en une seule fois
00:46:47 pour éviter de changer de tranche marginale.
00:46:50 J'espère que Pascal a bien tout suivi.
00:46:54 Elle a passé une thèse accélérée en fiscalité en épargne retraite.
00:46:58 Merci beaucoup en tout cas Charlotte Tamer.
00:47:00 Et oui, ça vous concerne, on accueille notre deuxième expert, Stéphane Absolue.
00:47:05 Bonjour.
00:47:06 Bonjour Bernice.
00:47:07 Vous êtes directeur associé chez PIXIS Conseil
00:47:09 et nous avons une première question de notre lectrice Ambre Thibault.
00:47:12 Ambre, elle est propriétaire d'un logement qu'elle a laissé libre pour le moment.
00:47:16 Elle veut savoir qui doit payer la taxe d'habitation
00:47:19 si le logement est occupé au 1er janvier.
00:47:21 Alors, s'il est inoccupé au 1er janvier,
00:47:24 le principe dans le monde, c'est qu'on n'a pas de taxe d'habitation
00:47:28 sur un logement inoccupé au 1er janvier.
00:47:30 Alors, ça, ça implique que ni le propriétaire,
00:47:33 ni le locataire précédent ou le locataire qui va arriver
00:47:37 n'est normalement redevable de cette taxe d'habitation.
00:47:39 Alors, il y a quand même un premier bémol à ce principe
00:47:44 d'exonération de taxe d'habitation,
00:47:46 c'est que si le logement est loué, meublé,
00:47:48 on va se retrouver dans un cas de figure
00:47:50 où même inoccupé un 1er janvier par un locataire,
00:47:53 la taxe d'habitation ou la CFE en fonction,
00:47:56 le propriétaire en est redevable.
00:47:59 Que ce soit une location courte durée,
00:48:01 que ce soit une location saisonnière,
00:48:02 l'administration considère que le propriétaire peut jouir
00:48:05 de ce bien-là à tout moment, puisqu'il est meublé,
00:48:07 donc prêt à être habité.
00:48:09 Donc, la taxe d'habitation même pour un logement inoccupé,
00:48:12 sans locataire au 1er janvier,
00:48:14 est quand même due pour les logements qui sont meublés.
00:48:18 Alors, il y a une atténuation quand même à ce principe
00:48:21 de non-néligibilité à la taxe d'habitation.
00:48:24 On va se retrouver dans des cas où le propriétaire,
00:48:27 même pour un logement inoccupé,
00:48:28 va se retrouver quand même redevable d'une taxe.
00:48:30 Il y a deux taxes qui sont dues.
00:48:32 La première, c'est la taxe d'habitation
00:48:35 sur les logements vacants.
00:48:36 Donc là, c'est l'hypothèse où le logement est vacant
00:48:38 depuis au moins deux ans.
00:48:40 Au 1er janvier, on se fixe au 1er janvier,
00:48:42 et depuis au moins deux ans, le logement est vacant.
00:48:44 Et là, ça dépendra bien évidemment de la commune.
00:48:46 Il y a des communes, en fait,
00:48:47 qui ont pris des arrêtés municipaux
00:48:49 et qui donnent l'obligation pour le propriétaire
00:48:53 de payer une taxe d'habitation sur les logements vacants.
00:48:56 La deuxième taxe qu'on va retrouver
00:48:59 par rapport à un propriétaire
00:49:01 qui a un logement inoccupé,
00:49:02 c'est la taxe sur les logements vacants
00:49:04 dans les zones tendues.
00:49:06 Donc là, ces zones tendues,
00:49:07 elles sont définies par décret.
00:49:08 C'est-à-dire que le gouvernement
00:49:10 prend le dernier décret,
00:49:11 il doit dater de mars 2023.
00:49:12 On établit un certain nombre de villes
00:49:14 qui sont en zone tendue.
00:49:15 Donc là, ça dépend pas de la commune.
00:49:16 Et dans ces zones-là, un logement vacant,
00:49:18 alors là, c'est un peu différent.
00:49:19 C'est-à-dire qu'on va considérer
00:49:20 comme logement vacant
00:49:21 un logement qui est vide depuis un an,
00:49:22 au 1er janvier.
00:49:24 Et donc, dans ce cas de figure-là,
00:49:26 l'État va percevoir la taxe
00:49:29 sur les logements vacants.
00:49:31 Elle est de 17% la 1ère année
00:49:33 et de 34% la 2ème année.
00:49:35 La base est en fait la valeur locative
00:49:37 du logement.
00:49:38 Donc un propriétaire
00:49:39 qui a un logement vacant
00:49:40 depuis plus d'un an
00:49:41 peut être redevable,
00:49:42 en fonction de je me retrouve
00:49:44 dans une zone tendue ou pas,
00:49:45 peut se retrouver redevable
00:49:46 de cette taxe sur les logements vacants
00:49:48 qui vient un petit peu compenser
00:49:50 la taxe d'habitation
00:49:51 auquel, évidemment, il n'est plus assujetti.
00:49:52 - Elle est assez consécrante, donc,
00:49:53 le final de cette taxe.
00:49:54 - 17% la 1ère année.
00:49:55 Donc, à la limite, on se dit
00:49:56 ça peut passer 17%
00:49:58 de la valeur locative du logement.
00:50:00 Bon, ça peut passer.
00:50:01 On double, on passe à 34%
00:50:02 la 2ème année
00:50:03 et les années suivantes, bien évidemment.
00:50:04 Donc là, ça commence
00:50:05 à être effectivement conséquent.
00:50:07 - Deuxième question
00:50:10 de notre lecteur Fabrice.
00:50:12 - Oui, Fabrice, il a une question
00:50:14 toute simple sur le papier.
00:50:15 Il veut savoir si un enfant mineur
00:50:17 peut être associé
00:50:18 d'une société civile immobilière.
00:50:20 - Alors ça, on le retrouve souvent
00:50:22 parce que dans les schémas d'organisation,
00:50:23 on a souvent des parents qui se disent
00:50:25 mais là, j'ai un mineur dans le lot.
00:50:26 Comment ça va se passer ?
00:50:27 Alors là, la règle nous dit
00:50:29 qu'un enfant mineur peut être associé
00:50:31 d'une société civile immobilière
00:50:33 et d'une société civile, d'ailleurs,
00:50:34 dans son ensemble.
00:50:35 Alors, avec une limite, bien évidemment,
00:50:37 c'est que vu qu'il est mineur,
00:50:38 ce sont les parents qui vont le représenter
00:50:41 dans un certain nombre de choses
00:50:42 et parfois le cas échéant,
00:50:44 avec une autorisation du juge et tutelle.
00:50:46 Mais sur le principe, le mineur
00:50:47 peut bien évidemment être associé.
00:50:49 Alors, il y a plusieurs épisodes,
00:50:51 je dirais, dans la vie d'une société civile.
00:50:53 Le premier épisode,
00:50:54 c'est évidemment la création.
00:50:55 Par exemple, sur un apport,
00:50:56 un enfant mineur peut faire un apport,
00:50:58 un apport de cash.
00:50:59 Alors, il faut évidemment que ce soit de l'argent
00:51:01 qu'il ait sur un compte d'épargne,
00:51:03 un argent qui soit à lui,
00:51:04 donc ses liquidités.
00:51:05 Il peut effectivement,
00:51:06 sans l'autorisation d'un juge et tutelle,
00:51:08 représenté par ses parents, bien évidemment,
00:51:10 il peut les apporter à une société civile.
00:51:12 Si en revanche, il est propriétaire
00:51:13 d'un immeuble ou d'un contrat de capitalisation,
00:51:15 c'est-à-dire d'un portefeuille titre,
00:51:17 là en revanche, ces apports-là
00:51:19 devront passer par une autorisation préalable
00:51:22 du juge et tutelle.
00:51:23 Donc ça, c'est dans la constitution de la société.
00:51:25 De la même manière, d'ailleurs,
00:51:26 on peut donner des parts de société civile immobilière
00:51:29 à un enfant.
00:51:30 Les parents vont représenter dans ces cas-là
00:51:31 l'enfant mineur.
00:51:32 De la même manière, il peut acheter,
00:51:34 avec l'argent qui lui appartient,
00:51:35 il peut acheter des parts de SCI
00:51:37 sans passer par l'autorisation du juge et tutelle.
00:51:40 Avec une limite dans l'achat de parts de SCI
00:51:42 par un mineur,
00:51:43 c'est que s'il les achète à ses parents,
00:51:45 il faudra qu'on ait un administrateur ad hoc
00:51:47 qui puisse, quelque part, valider pour l'enfant mineur
00:51:49 et que ce ne soient pas les enfants qui se représentent,
00:51:51 les parents, pardon,
00:51:52 qui se représentent des deux côtés.
00:51:54 Donc on aura cette limite-là.
00:51:56 Dans le fonctionnement d'une SCI,
00:51:59 évidemment, l'enfant mineur ne peut pas être gérant.
00:52:01 Ça, ça tombe un peu sous le sens.
00:52:03 Dans les assemblées générales,
00:52:04 il sera représenté par ses parents.
00:52:06 De la même manière,
00:52:07 il peut, dans sa minorité,
00:52:09 vendre les parts sociales.
00:52:11 Là aussi, il sera représenté par ses parents.
00:52:13 Mais dans tout ce cadre-là,
00:52:15 on n'a pas besoin de l'autorisation d'un juge et tutelle.
00:52:17 Alors, ça se complique un petit peu
00:52:19 en termes de responsabilité
00:52:20 puisque je rappelle que,
00:52:21 dans une société civile,
00:52:22 la responsabilité, elle est conjointe et indéfinie.
00:52:24 Et il faut savoir que la minorité de l'enfant
00:52:26 ne fait pas obstacle à ce qu'on lui applique,
00:52:28 cette responsabilité conjointe et indéfinie.
00:52:31 Donc ce qui peut quand même être un peu
00:52:33 impliquant pour un enfant mineur.
00:52:35 Alors, il y a une possibilité statutaire
00:52:38 d'intégrer dans les statuts de cette société civile
00:52:41 le fait que le mineur ne sera pas responsable
00:52:44 des dettes au-delà de ses apports.
00:52:46 Donc on peut l'intégrer,
00:52:47 cette clause, dans les statuts,
00:52:48 sauf qu'elle ne sera pas opposable au tiers.
00:52:50 Elle va pouvoir s'appliquer aux associés.
00:52:52 C'est-à-dire qu'on va pouvoir dire entre associés
00:52:54 "écoutez, là, mon fils est mineur,
00:52:55 je n'ai pas envie qu'on aille l'embêter
00:52:57 sur des dettes au-delà des apports qu'il a pu faire".
00:52:59 Donc ça, on sera bien cadré.
00:53:00 En revanche, une banque, le cas échéant,
00:53:02 pourrait très bien aller chercher le patrimoine d'un mineur
00:53:04 puisque cette clause ne lui serait pas opposable.
00:53:06 - Donc il y a des risques.
00:53:07 - Oui, il y a des risques.
00:53:08 Mais de la même manière sur une dette bancaire.
00:53:10 C'est-à-dire qu'un mineur,
00:53:11 sur le principe un mineur, bien évidemment,
00:53:13 ne peut pas souscrire,
00:53:14 sans l'autorisation d'un juge des tutelles,
00:53:16 une dette bancaire, par exemple.
00:53:18 Mais il faut savoir que la SCI fait écran.
00:53:20 Quelque part, la personne morale de la société civile
00:53:22 fait écran à cette interdiction.
00:53:24 C'est-à-dire que même en étant associé mineur
00:53:27 d'une société civile,
00:53:28 cette société civile pourra souscrire un emprunt.
00:53:31 Et donc engager la responsabilité de l'enfant mineur.
00:53:34 On n'a pas l'obligation de passer par un juge des tutelles
00:53:38 lorsque une SCI s'endette
00:53:40 alors qu'elle a à son capital un associé mineur.
00:53:43 Donc il y a effectivement quand même un moment
00:53:45 où il faut se poser la question du risque
00:53:47 qui est pris par cet enfant mineur.
00:53:49 - Voilà. Merci beaucoup Stéphane Absolue.
00:53:51 - Merci à vous.
00:53:52 Ça vous concerne.
00:53:54 - Notre troisième experte est avec nous en plateau
00:53:57 pour répondre à vos questions.
00:53:58 Il s'agit de Nathalie Cousigou-Sias, notaire à Paris.
00:54:00 Bonjour, maître.
00:54:01 - Bonjour. Bonjour à tous.
00:54:02 - Et nous avons une question de Jean-Pierre Thibault.
00:54:04 - Oui, une question de Jean-Pierre pour Nathalie.
00:54:06 L'épouse de Jean-Pierre est bénéficiaire
00:54:09 de son contrat d'assurance vie.
00:54:12 Mais Jean-Pierre, il veut donner la nulle propriété de ce contrat
00:54:14 à son fils majeur.
00:54:16 Il vous demande s'il en a le droit, Nathalie.
00:54:18 - Alors, c'est très intéressant cette question
00:54:20 et ça peut être à la fois intéressant fiscalement et civilement.
00:54:24 Alors, tout d'abord, il faut savoir si l'épouse de Jean-Pierre,
00:54:27 elle a accepté la clause bénéficiaire.
00:54:29 Entre nous, c'est très rare.
00:54:31 Si elle a accepté la clause bénéficiaire,
00:54:33 eh bien Jean-Pierre ne pourra plus modifier
00:54:35 la clause bénéficiaire de son contrat d'assurance vie
00:54:38 sans l'accord de son épouse.
00:54:40 Alors, notons, petite précision,
00:54:42 que la réforme de la clause bénéficiaire
00:54:44 a été vraiment considérablement modifiée
00:54:46 avec une loi du 17 décembre 2007.
00:54:48 Pourquoi ?
00:54:49 Avant le 17 décembre 2007,
00:54:51 eh bien quand le bénéficiaire d'un contrat d'assurance vie
00:54:55 avait accepté le bénéfice de la clause,
00:54:57 donc du vivant du souscripteur,
00:54:59 celui-ci ne pouvait absolument plus modifier la clause.
00:55:02 La Cour de cassation avait dit quand même
00:55:04 il peut faire des retraits.
00:55:06 Et le législateur s'est ému de cette situation.
00:55:08 Ce qu'il dit maintenant, le législateur,
00:55:10 eh bien dans ces cas-là,
00:55:12 maintenant, à partir du 18 décembre 2007,
00:55:14 un bénéficiaire ne peut pas, en cas timini,
00:55:16 lorsqu'il apprend l'existence
00:55:18 d'une clause bénéficiaire à son profit,
00:55:20 faire un petit courrier à l'assureur
00:55:22 pour dire "voilà, j'accepte la clause bénéficiaire".
00:55:24 Donc maintenant, il faut que le souscripteur
00:55:27 soit informé du désir du bénéficiaire
00:55:30 d'accepter le bénéfice de l'assurance vie
00:55:33 et auquel cas il doit donner son aval.
00:55:35 Donc là, on va considérer
00:55:37 que l'épouse de Jean-Pierre,
00:55:39 elle n'a pas donné son accord.
00:55:41 Donc bien sûr, Jean-Pierre,
00:55:43 il peut à tout moment modifier la clause bénéficiaire.
00:55:45 Et donc, ce faisant,
00:55:47 il suffit d'adresser un courrier à son assureur
00:55:49 en disant "voilà, notez
00:55:51 que je modifie la clause bénéficiaire,
00:55:54 je mets mon épouse usufrutière
00:55:56 et mon fils nu propriétaire".
00:55:59 Il peut aussi le faire par voie testamentaire
00:56:01 à déposer chez son notaire.
00:56:03 Alors, ça peut être effectivement très intéressant.
00:56:06 Plutôt qu'un usufruit d'ailleurs,
00:56:08 faites en sorte que Jean-Pierre,
00:56:10 Jean-Pierre, on va lui conseiller plutôt
00:56:12 de faire un quasi-usufruit.
00:56:14 Et c'est particulièrement intéressant sur le plan fiscal.
00:56:16 Pourquoi ? Parce que dans ces cas-là,
00:56:18 lors du dénouement du contrat d'assurance vie,
00:56:21 c'est-à-dire lorsque Jean-Pierre va décéder,
00:56:23 eh bien, le bénéfice du contrat
00:56:25 va aller à son épouse
00:56:27 si elle est quasi-usufrutière,
00:56:29 mais ce faisant avec une créance
00:56:31 de restitution dans sa propre succession.
00:56:33 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:56:35 Ça veut dire qu'au propre décès de l'épouse de Jean-Pierre,
00:56:38 eh bien, son fils nu propriétaire
00:56:40 devra récupérer les fonds
00:56:42 dans la succession
00:56:44 de l'épouse de Jean-Pierre
00:56:46 et ça sera porté au passif fiscal déductible
00:56:48 des droits de succession.
00:56:50 Pourquoi ? Parce que quand une personne décède,
00:56:52 dans les 6 mois, on doit déposer une déclaration de succession,
00:56:55 les héritiers sont imposés
00:56:57 sur l'actif taxable, déduction faite des dettes.
00:56:59 Et s'il y a eu un quasi-usufruit
00:57:02 au profit de l'épouse,
00:57:04 eh bien, si elle a dépensé les sommes,
00:57:06 eh bien, il y aura au passif déductible
00:57:08 de son actif
00:57:10 le montant de cette créance de restitution.
00:57:12 Et si elle ne les a pas dépensées,
00:57:14 eh bien, elles ne seront pas taxées.
00:57:16 Alors, tout ça est bel et bien,
00:57:18 ça marche encore pour l'assurance-vie
00:57:20 parce qu'on a une proposition
00:57:22 du projet de loi de finances
00:57:24 pour 2024
00:57:26 qui est venue retirer l'intérêt
00:57:28 des quasi-usufruits consentis sur une somme d'argent.
00:57:30 Je m'explique.
00:57:32 Si vous imaginez qu'une personne
00:57:34 consente une donation à ses enfants
00:57:36 en faisant un quasi-usufruit de son conjoint,
00:57:38 eh bien, le projet de loi de finances
00:57:40 de 2024 dit que dans ce cas-là,
00:57:42 s'il y a un usufruit
00:57:44 réservé sur la tête du défunt,
00:57:46 cette créance de restitution n'est pas déductible.
00:57:48 Donc, le projet de loi de finances
00:57:50 envisage quand même
00:57:52 de modifier l'article 774
00:57:54 du Code général des impôts
00:57:56 et de faire en sorte que ne sont plus déductibles
00:57:58 ces créances de restitution.
00:58:00 Sauf que là, comme ce quasi-usufruit
00:58:02 n'est pas consenti au nom du défunt
00:58:04 mais au profit de son épouse,
00:58:06 ça fonctionne, la créance de restitution
00:58:08 fonctionne encore.
00:58:10 Si Jean-Pierre ne veut pas faire un quasi-usufruit
00:58:12 mais un simple usufruit nu propriété,
00:58:14 il y aura en fait
00:58:16 une répartition des sommes à son décès
00:58:18 avec la fiscalité afférente
00:58:20 pour chaque bénéficiaire du contrat d'assurance-vie.
00:58:22 Et nous avons donc une
00:58:24 seconde question de Cathy
00:58:26 qui a reçu une somme d'argent d'un héritage, Thibault.
00:58:28 Et elle veut savoir si cette somme
00:58:30 entrera dans son actif successoire.
00:58:32 Elle a, au moment de son décès,
00:58:34 elle veut savoir si c'est cette somme
00:58:36 ou la somme restant sur son compte
00:58:38 qui comptera
00:58:40 justement. Sachant qu'en plus, elle compte
00:58:42 acheter une voiture avec cette somme.
00:58:44 - Très bien, très bonne question de Cathy,
00:58:46 notre auditrice. En fait,
00:58:48 ce qu'il faut savoir, c'est que lorsqu'une
00:58:50 personne décède, et donc au décès de Cathy
00:58:52 le plus tard possible, il y a
00:58:54 une photographie de son patrimoine
00:58:56 au jour du décès.
00:58:58 C'est-à-dire qu'en fait, les héritiers de Cathy
00:59:00 seront tenus, souvent avec l'aide
00:59:02 de leur notaire, de déposer dans les 6 mois
00:59:04 du décès, une déclaration de succession
00:59:06 disant "ben voilà, Cathy est décédée
00:59:08 et elle laisse dans son
00:59:10 patrimoine, à l'actif,
00:59:12 les sommes, déduction faite des dettes".
00:59:14 Et donc, ce ne seront uniquement
00:59:16 non pas les sommes dont elle a été
00:59:18 propriétaire durant sa vie, et notamment la somme
00:59:20 dont elle a hérité, mais la somme qui restera.
00:59:22 C'est-à-dire que si notre Cathy, elle a tout dépensé,
00:59:24 il n'y aura plus rien à déclarer.
00:59:26 Donc c'est vraiment ce qu'on laisse
00:59:28 à son décès, qui est taxé.
00:59:30 Ce qui a été dépensé
00:59:32 n'est plus taxé. - Peu importe l'origine
00:59:34 finalement. - Peu importe l'origine. En revanche,
00:59:36 si Cathy ne les a pas dépensés,
00:59:38 elle aura payé un impôt
00:59:40 à la suite du décès
00:59:42 de la personne dont elle a hérité, et ses propres
00:59:44 héritiers paieront aussi
00:59:46 un impôt sur les sommes qu'ils héritent de Cathy.
00:59:48 Alors, quand je dis
00:59:50 attention, il faut être méfiant, parce qu'on se dit
00:59:52 que les héritiers ne paient
00:59:54 que sur les sommes qu'il y a.
00:59:56 Donc les héritiers vont se dire, "Ah bah, est-ce que ça serait
00:59:58 pas malin de retirer plein de sous
01:00:00 du compte de notre maman, avec son
01:00:02 aval, parce qu'on sait qu'elle va décéder."
01:00:04 Alors, c'est pas aussi simple que ça,
01:00:06 parce qu'effectivement, l'administration fiscale
01:00:08 dans ce cas-là, eh bien, elle a un droit
01:00:10 de regard sur les sommes qui sont sorties
01:00:12 un an avant le décès,
01:00:14 et aux héritiers, à charge pour les héritiers,
01:00:16 de prouver que ces sommes ont
01:00:18 vraiment été utilisées par la défainte
01:00:20 et non pas par eux, parce que sinon,
01:00:22 on s'amuserait à tout sortir, et puis au jour du décès,
01:00:24 bah regardez, monsieur l'administrateur fiscal,
01:00:26 il y a zéro sur les comptes, alors qu'il y avait
01:00:28 50 000 euros il y a deux mois.
01:00:30 Mais la déclaration de succession,
01:00:32 eh bien, c'est vraiment la photographie
01:00:34 de ce qu'il y avait au jour du décès.
01:00:36 Donc si Cathy l'a dépensée,
01:00:38 ses héritiers n'auront plus rien à payer.
01:00:40 Si elle a acheté une voiture,
01:00:42 ça sera la valeur à l'argus de la voiture.
01:00:44 Si la voiture ne vaut plus rien, ça sera zéro.
01:00:46 - Très clair, maître.
01:00:48 - C'est parfait. - Merci beaucoup.
01:00:50 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:00:52 On se retrouve le mois prochain, l'année prochaine,
01:00:54 pour un tout nouveau numéro
01:00:56 du Grand Rendez-Vous de l'Épargne.
01:00:58 Le Grand Rendez-Vous de l'Épargne
01:01:00 à retrouver sur Radio Patrimoine
01:01:02 et Capital.fr
01:01:04 [SILENCE]