Deux ans après son lancement, Emmanuel Macron a fait le bilan du programme France 2030 sur le site d’Airbus à Toulouse. L’occasion de présenter de nouveaux défis concernant l’exploration spatiale et de plaider pour des investissements “plus forts et plus rapides”. Auparavant, le président avait reçu à déjeuner plusieurs acteurs du secteur nucléaire et spatial. Stanislas Maximin, le cofondateur de Latitude est l’invité du call actu et nous apporte son éclairage sur les annonces du président de la République.
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00:00 2 ans après le lancement du programme France 2030, le président Macron a dévoilé lundi
00:09 dernier 7 nouveaux défis allant de la fusion nucléaire à la cartographie des ressources.
00:16 L'un d'eux concerne évidemment le secteur spatial, précisément les ambitions en matière
00:21 d'exploration et de cargo.
00:24 Quelques jours avant, le président déjeunait déjà avec quelques-uns des acteurs du secteur
00:30 comme Hyperspace, que vous connaissez, ou encore Latitude.
00:33 Justement, aujourd'hui, le cofondateur de Latitude, Stanislas Maximin, répond à notre
00:39 coll'actu.
00:40 Bonjour Stanislas, bienvenue dans Smartspace.
00:43 Bonjour Cécilia, merci.
00:45 Est-ce que cet objectif présenté par Emmanuel Macron, qui concerne précisément les ambitions
00:52 d'exploration et de cargo, c'est une vraie étape de plus ? Parce que finalement, il
00:56 avait déjà affirmé cette direction lors du sommet du spatial.
01:00 Je pense que c'est justement la suite de cette affirmation-là, d'une réflexion qui a été
01:06 faite au niveau européen et puis particulièrement au niveau français.
01:09 Et une fois que l'affirmation a été faite au sommet de ses vies, tout comme la volonté
01:13 de mettre en compétition le secteur des lanceurs, derrière, la France se met en état de se
01:19 préparer pour répondre aux challenges et de faire gagner ces entreprises locales, en
01:24 exploitant notamment le plan France 2030.
01:26 Pas de rallonge pourtant, proposé par Emmanuel Macron ?
01:29 Pas de rallonge, mais je pense que ce n'est pas nécessaire.
01:32 Le plan n'a pas été déployé en entier, il est même loin d'avoir été déployé
01:36 en entier.
01:37 Il y a donc encore plein d'évolutions stratégiques qu'on peut faire à partir de ça.
01:41 Je pense que c'est le plan France 2030, combiné au budget de l'ESA, combiné à la Commission
01:47 européenne, qui peut intervenir, combiné au budget du CNES, sans parler des budgets
01:52 d'innovation également présents en général pour des startups comme la nôtre ou comme
01:56 DxProChainCampagne par exemple, côté cargo.
01:58 Il suffit amplement, maintenant sur le long terme, là je vous parle des deux prochaines
02:03 années, sur le long terme, bien évidemment, si on veut faire des capsules et des gros
02:06 lanceurs, il va falloir mettre un peu plus que quelques dizaines ou centaines de millions
02:10 d'euros, on va parler de milliards.
02:11 Alors pour l'instant, on est à peu près à 1,2 milliard alloués au secteur spatial
02:17 en particulier.
02:18 Et la somme globale de France 2030, c'est ce qu'on sait, a quand même déjà été
02:21 bien dépensé, mais on est un peu moins au clair sur ce qui va revenir ensuite sur la
02:26 tranche spatiale.
02:27 Vous avez déjeuné avec d'autres acteurs du secteur spatial la semaine dernière, mercredi
02:33 dernier, avec le président à l'Elysée.
02:36 Qu'est-ce qui s'est dit là-bas ?
02:38 Oui, tout à fait.
02:40 On a été invité à déjeuner par le président de la République et ses équipes, en présence
02:45 également d'autres personnalités importantes comme la ministre de la transition énergétique,
02:51 la ministre Taillau ou encore côté recherche, ou encore Bruno Bonnel également, qui est
02:59 le secrétaire général pour l'investissement et qui gère France 2030.
03:02 Lors de déjeuner, il y avait environ six acteurs côté nucléaire pour parler de la
03:08 transition énergétique et puis également plus ou moins six côté spatial.
03:12 Les sujets que nous avons évoqués, le président voulait savoir ce qu'on pensait aujourd'hui
03:17 des forces que nous avons en France, sur lesquelles on doit s'appuyer pour aller plus loin et
03:22 comment est-ce que nous, les start-up, les nouveaux acteurs, peuvent se mettre à disposition
03:27 pour accomplir les objectifs stratégiques de notre pays et les objectifs stratégiques
03:32 européens pour redevenir sur le devant de la scène, que ce soit sur les cargos, sur
03:34 les lanceurs ou potentiellement sur d'autres sujets, mais également prendre ce qui va
03:38 mal ou ce qui n'est pas encore suffisamment bien, suffisamment compétitif.
03:42 On a parlé du financement, du financement public, du financement privé, on a parlé
03:46 des compétences, on a parlé de la compétition européenne et mondiale.
03:51 Tous ces sujets-là ont été abordés pour derrière continuer à se mettre en ordre
03:56 de bataille avec tous les acteurs du spatial pour permettre à la France de reprendre du
04:01 poil de la bête sur le secteur spatial et particulièrement les lancements.
04:04 Est-ce que vous lui avez demandé, vous Stanislas Maximin, est-ce que vous aviez une requête
04:08 pour le Président ?
04:09 J'ai une liste au Père Noël même.
04:12 Non, là-dessus, j'ai quand même salué, j'ai démarré par saluer le travail qui a
04:17 été fait de changement depuis deux ans, qui est toujours une révolution copernicienne
04:21 au sein de la France et qu'on commence à administrer au sein de l'Europe également,
04:25 au niveau du changement de culture, d'approche auprès notamment des nouveaux acteurs, des
04:30 start-up et de l'innovation.
04:31 C'est quelque chose qui est en train de se passer au CNES et je salue les travaux incroyables
04:37 faits par toutes les équipes au CNES et sa direction, mais également au niveau de l'État
04:40 en général.
04:41 Maintenant, oui, on peut encore aller plus loin, on peut aller plus loin en déployant
04:44 plus rapidement France 2030, on peut aller plus loin en insistant sur la contractualisation
04:51 et donc passer d'appels à projets à des appels d'offres pour que l'État soit un
04:56 des premiers clients sans passer à l'état de providence bien évidemment.
04:59 J'ai également parlé de l'importance d'impliquer le public dans le secteur spatial.
05:05 On a besoin de l'opinion publique pour nous soutenir sur le long terme.
05:08 Le cargo habité par exemple, ça doit être soutenu par l'opinion publique si on souhaite
05:13 faire quelque chose.
05:14 Donc on a besoin de le mobiliser.
05:17 J'ai relié ça par exemple aux propositions qu'on a pu faire à travers les assises
05:21 du New Space et le Conseil national de l'espace.
05:23 Il y a d'autres possibilités également.
05:25 J'ai également parlé de l'importance d'utiliser nos atouts stratégiques en France.
05:31 C'est-à-dire, on a la chance d'avoir énormément de personnes qualifiées qui travaillent dans
05:36 le spatial, bien les utiliser, mais également on a la chance d'avoir des assets, des actifs
05:41 comme la Guyane par exemple, sur lesquels il faut jouer.
05:44 On peut devenir, la Guyane peut devenir un des meilleurs endroits sur la planète pour
05:50 envoyer des satellites dans l'espace.
05:53 Je ne vais pas revenir sur tous les avantages derrière, mais pour ça il y a besoin d'une
05:57 vraie volonté politique, de moyens mis à disposition et d'un changement de paradigme
06:01 également au sein du centre spatial guyanais qui est en train de s'effectuer partiellement.
06:04 Voilà, c'est les points principaux qui ont été évalués.
06:07 Et puis j'ai également parlé de l'ambition future.
06:10 J'ai dit, voilà, c'est très bien.
06:11 Aujourd'hui on travaille tous ensemble pour faire des micro lanceurs, pour apporter des
06:14 solutions commerciales et prouver des technologies, mais factuellement la France et l'Europe
06:19 ont un retard d'au moins une dizaine d'années, si ce n'est d'une quinzaine d'années sur
06:24 au moins les Etats-Unis sur l'accès à l'espace.
06:27 Il faut résorber cet écart et pour résorber cet écart il faut être ambitieux.
06:30 Et l'ambition c'est de ne pas essayer de copier une Falcon 9 ou ce genre de choses,
06:34 mais c'est de faire, de commencer à se positionner sur des lanceurs lourds, complètement réutilisables,
06:40 très peu chers, qui vont pouvoir nous permettre d'exister et de conserver notre souveraineté
06:46 européenne sur l'accès à l'espace et le spatial en général d'ailleurs.
06:50 Merci Stanislas Maximin d'avoir pris le temps de nous exposer ce qui a pu se dire, et en
06:54 tout cas les réclamations que vous remontez, acteur du secteur spatial au gouvernement
06:59 aujourd'hui et qui nous amènent aussi à ce genre d'évolution.
07:03 On enchaîne quant à nous avec une autre actualité, toujours dans le cadre du plan
07:08 France 2030.
07:09 Mardi, un consortium emmené par la start-up Hyperspace a décroché un financement pour
07:15 son projet Padawan de micro lanceurs.
07:19 Le consortium rassemble la branche française de Telespatio, une co-entreprise entre l'italien
07:24 Leonardo et le français Thales, mais aussi une société, la société c'était Ingenierie.
07:29 Alors un financement qui représente 60% de la somme nécessaire au développement
07:34 complet du projet qui lui est estimé à 35 millions d'euros.
07:38 Obi-Wan, c'est le nom du lanceur, pour Orbital Baguette doit effectuer un premier vol de démonstration
07:46 au premier trimestre 2026.
07:49 Dernière actualité, un lanceur réutilisable pour la Chine.
07:54 L'entreprise chinoise I-Space a testé un démonstrateur de lanceurs réutilisables
07:59 il y a quelques jours seulement.
08:01 Le démonstrateur haut de 17 mètres, alimenté par un mélange oxygène-liquide-méthane,
08:06 a réalisé un vol de 51 secondes.
08:08 Il a atteint 178 mètres d'altitude dans une descente en douceur et en atterrissage
08:15 à la verticale.
08:17 Prochaine étape, une démonstration d'atterrissage sur une autre localisation que celle du point
08:23 de départ.
08:24 Ce sera une étape cruciale pour l'avancée de ce prototype.
08:28 L'entreprise chinoise vise 2025 pour la mise en service du lanceur final Hyperbola 3.
08:35 Voilà pour l'actualité, on enchaîne tout de suite avec le Space Talk sur Bsmart.