Argentine : "le nouveau président répond exactement à la demande du FMI"

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00:00 Le Pesso Argentin, lui, s'effondre après que le gouvernement du nouveau président
00:04 Javier Millei a présenté les premiers détails d'une thérapie économique de
00:08 choc destinée à relancer l'économie locale en grande difficulté.
00:12 On en parle avec Célia Imelfarb, économiste, professeure invitée à l'Institut
00:17 des hautes études de l'Amérique latine, attachée à la Sorbonne, nouvelle
00:22 agronome. Merci d'être avec nous.
00:24 Célia Imelfarb, vous avez été surprise des premières annonces.
00:28 Il n'avait pas masqué, aussi bien durant sa campagne que son discours
00:31 d'investiture, que la potion pour les Argentins du mois dans les premiers temps
00:34 serait amère.
00:35 Oui, dans sa campagne, mais aussi dans la passation de pouvoir, il annonçait
00:41 que les choses seront difficiles, c'est-à-dire que dans la première année
00:48 du gouvernement, il y aura peut-être plus d'inflation que dans le passé
00:54 et qu'il y aura un choc d'austérité très fort.
00:58 Effectivement.
01:00 Oui, un choc d'austérité très fort et puis des réformes qui incluent
01:04 tout de même une dévaluation de plus de 50% du taux de change officiel
01:08 du PSO. Il n'a pas masqué son envie à terme de s'en séparer purement
01:12 et simplement de cette monnaie argentine.
01:14 Je voulais vous dire, et effectivement, je vais élargir les mesures dont
01:21 vous citiez déjà, qu'il s'agit d'une vraie révolution conservatrice
01:25 et d'une vraie politique économique ultralibérale.
01:28 À titre d'exemple, ils ont pris 10 mesures et effectivement, c'est le ministre
01:34 de l'économie, Luis Caputo, hier, qui les a énoncées.
01:37 Les employés publics recrutés cette dernière année ne seront pas renouvelés.
01:42 Il y a la suspension de la publicité de l'État vers les médias.
01:47 Ensuite, les ministères vont être réduits, passer de 18 à 9 et les 54
01:53 secrétariats d'État vont être à 54 seulement.
01:57 Réduire les transferts discrétionnaires de l'État vers les provinces.
02:01 Et par la suite, effectivement, plus d'appels d'offres des BTP publics
02:06 parce que c'était le cœur, si vous voulez, de la corruption kichneriste.
02:10 Nous ne loulions pas que Mme Kichner avait 12 chefs d'inculpation
02:15 concernant le BTP public, la corruption, mais aussi un 13e chef d'inculpation
02:20 et c'était le mémorandum avec l'Iran.
02:22 Le FMI, on ne va pas pouvoir faire toutes les mesures, pardonnez-nous,
02:27 mais c'est vrai que les égrenées risquent de prendre un peu de temps.
02:29 Mais en revanche, le FMI salue des changements audacieux qui pourraient
02:33 contribuer à stabiliser l'économie et stimuler la croissance.
02:36 Vous comprenez cette déclaration ?
02:38 Oui, Madame Giorgieva a fait une déclaration qui approuve
02:44 complètement la politique économique d'Argentine,
02:46 annoncée par Millet et par ce ministre de l'Économie.
02:49 C'est-à-dire que finalement, ce qui prenait le FMI,
02:54 qui était réduction du déficit fiscal, le nouveau gouvernement répond
02:58 exactement à la demande du FMI.
03:01 C'est une demande du FMI qui est donc satisfaite.
03:05 Vous l'avez dit, une diminution aussi des subventions à l'énergie,
03:09 l'annulation de plusieurs appels d'offres pour des travaux publics.
03:12 On va avoir un véritable retrait de l'État argentin de l'économie
03:15 à quand la suppression de la Banque centrale,
03:17 comme il s'y était engagé par exemple,
03:18 ou encore, on l'a dit, de la devise locale, le PSO ?
03:21 Oui, il y a eu pendant la campagne de Millet,
03:26 deux propositions qui étaient l'une, la dollarisation,
03:30 mais ils sont en train de reculer dans ces objectifs, si vous voulez,
03:35 parce qu'ils se sont aperçus que la Cour suprême de justice
03:39 a considéré que c'est non constitutionnel le remplacement du PSO, le cours légal.
03:44 Ensuite, la Fed n'est pas d'accord non plus avec la dollarisation de l'Argentine
03:49 parce qu'elle serait perdante, ça veut dire qu'elle passerait
03:51 à gérer l'économie argentine qui est à l'heure actuelle dans une crise majeure.
03:55 Et deux, par rapport à la Banque centrale, aussi il avait proposé la destruction,
04:00 mais pour le moment, on a nommé un président de la Banque centrale
04:06 et il va continuer à régler, si vous voulez, tout ce qui est de la clearing bancaire,
04:10 les échanges entre les banques et la détermination du taux d'intérêt,
04:14 le cours du PSO et la politique d'emprunt.
04:17 C'est la toute dernière question, on le sait,
04:20 pour mettre en œuvre ce programme, il a besoin d'une majorité,
04:23 or aujourd'hui, il n'en dispose pas au Parlement, Ravien Millet.
04:26 Est-ce que ces mesures vont pouvoir être mises en œuvre ou pas ?
04:29 Écoutez, il va falloir qu'il négocie beaucoup,
04:32 probablement avec l'ensemble qui répond à Mauricio Macri,
04:37 qui vont lui donner des voix, ou un secteur du péronisme non-kitcheneriste.
04:41 Mais il n'y arrivera pas la majorité.
04:44 Je pense que le mot de gouvernance économique va être "par décret".
04:49 C'est l'équivalent de notre 49.3, si vous voulez, ça s'appelle des "NU",
04:53 c'est-à-dire "Décret d'utilité nationale".
04:56 Et c'est là qu'il a commencé déjà, depuis 48 heures,
05:00 à faire par décret des mesures économiques qui ne passent pas par le Parlement.
05:04 Merci beaucoup Célia-Hymel Farve d'avoir été avec nous
05:07 pour nous éclairer sur les premiers choix et les premières annonces économiques
05:09 du nouveau président argentin, Ravien Millet.

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