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La bande de 22H Max réagit à la victoire de l'ultralibéral et populiste Javier Milei à l'élection présidentielle argentine.

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Transcription
00:00 Le premier à prendre le pouvoir ce soir, c'est Pablo.
00:03 Pour réagir à l'élection de cet homme, Javier Milei, 53 ans, novice en politique,
00:07 ultra-populiste, ultra-libéral.
00:09 Il vient de prendre la tête de l'Argentine.
00:13 Victoire assez facile à la présidentielle en Argentine.
00:15 Il veut passer les dépenses de l'État à la tronçonneuse.
00:18 Voilà, c'était un des emblèmes de sa campagne.
00:20 Il veut se débarrasser de la plupart des ministères.
00:22 Regardez.
00:23 - Ministère des Sports et du Tourisme, ça dégage.
00:28 Ministère de la Culture, ça dégage.
00:32 Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, ça dégage.
00:35 Ministère des Femmes, des Genres et de la Diversité, ça dégage.
00:39 Ministère des Travaux Publics, ça dégage, même si tu résistes.
00:44 - "Afuera, ça dégage".
00:45 - "Afuera, que se vayan todos".
00:47 C'est un peu...
00:48 C'est un slogan, c'est assez intéressant.
00:49 Aujourd'hui, il a été repris par Javier Milei, mais il avait été initié,
00:53 c'était au début des années 2000, en Argentine, par des mouvements
00:58 qui étaient plutôt à gauche, populistes, mais les deux gauches.
01:01 Exactement.
01:02 Et à l'époque, il parlait plutôt de la caste au pouvoir, etc.
01:07 Aujourd'hui, ça a été récupéré par cet énergumène
01:11 que beaucoup de gens moquent parce qu'il a un peu une coiffure un peu bizarroïde,
01:17 il a une façon d'haranguer les foules un peu bizarroïde,
01:19 il a des tronçonneuses dans les manifs.
01:22 - Anti-avortement.
01:24 - Ah, il est anti-avortement.
01:25 - Il coche toutes les cases.
01:27 - Il est pour le trafic d'organes.
01:28 Enfin, pour légaliser le trafic d'organes.
01:30 - Légaliser le trafic d'organes, oui.
01:32 On ne voit pas trop comment il va faire parce que quand même, l'argent tourne le prix.
01:35 - C'est un libéral, tu peux vendre ton corps par morceau.
01:37 Ce n'est pas un problème.
01:38 Pourquoi ?
01:39 - D'accord, c'est un libéral, mais...
01:40 - Tu coûtes plus cher que moi parce que tu es encore en état de fraîcheur.
01:42 Moi, je suis plutôt particulier.
01:44 - Son libéralisme, effectivement, on peut faire ce qu'on veut de son corps,
01:46 c'est comme ça qu'il le justifie, mais pas le corps des femmes.
01:48 Alors, l'IVG, ça, c'est non.
01:50 - Pablo, regardez la question sur l'écran.
01:52 Un candidat populiste passerait-il en France ?
01:53 C'est ça, la question.
01:54 Est-ce qu'un candidat comme Millei pourrait avoir un succès comme celui-là en France ?
01:57 - Non, on n'a pas exactement...
01:59 Les dynamiques politiques à l'œuvre en France, et maintenant depuis des dizaines d'années,
02:02 ne sont pas tout à fait les mêmes que celles en Argentine.
02:05 En Argentine, en gros, depuis les années 70, vous avez le perronisme.
02:08 Donc, c'était les Perrones, après les Kirchner, etc., qui sont au pouvoir,
02:12 qui incarnent une espèce de populisme de gauche et qui avait un peu hantisté le pouvoir.
02:18 Et en fait, au bout d'un moment, et là, c'est ce qui s'est passé,
02:20 Massa, son adversaire, il venait du perronisme,
02:25 même s'il était à la droite du perronisme, mais il venait du perronisme.
02:29 Il a littéralement explosé en vol, et les Argentins ont dit "non, merde,
02:36 maintenant, c'est fini le perronisme et c'est fini le kirchnerisme".
02:39 Nous, on n'a pas ça.
02:40 Il n'y a pas cette...
02:41 Nous, il y a quand même eu des alternances.
02:42 Alors, il y a la possibilité d'aller voir ailleurs.
02:44 D'ailleurs, c'est souvent ce qu'on entend les gens qui veulent voter Marine Le Pen.
02:47 Ils disent "nous, on aimerait bien aller voir ailleurs",
02:49 comme les Argentins ont voulu aller voir au-delà du perronisme, avec une grosse limite.
02:53 Non, mais il y a quand même une grosse limite.
02:55 C'est que là, nous, on n'a pas...
02:57 Les candidats anti-système aujourd'hui n'existent pas tellement en France,
03:00 parce que même Marine Le Pen, elle n'est pas anti-système.
03:03 Enfin, je veux dire, elle est...
03:05 De toute façon, tout le monde l'a fait rentrer dans le champ républicain, pas moi,
03:07 mais enfin, beaucoup de gens l'ont fait rentrer dans le champ républicain.
03:10 Donc, elle ne se situe pas dans l'anti-système.
03:12 Aujourd'hui, ce qui a fait gagner Javier Millei,
03:15 c'est l'anti-système et la droite.
03:18 Parce qu'il faut dire, la droite argentine,
03:20 Macri qui a été au pouvoir entre 2015 et 2019,
03:23 ont soutenu Millei au deuxième tour.
03:25 - Il est le candidat de Marine Le Pen et de Mélenchon, c'est ça ?
03:28 - Non, non !
03:30 - Je te dis que là-bas, politiquement,
03:31 l'équivalent de la France insoumise et du Rassemblement national a voté pour lui.
03:37 L'Argentine est une très ancienne démocratie.
03:39 C'est la plus ancienne démocratie.
03:40 - Mais je veux qu'on revienne à nous.
03:41 Est-ce que ça serait possible en France ?
03:43 - Maxime Givien, c'est une démocratie.
03:45 - Merci, Péric.
03:46 - Elle a connu le fascisme, avec des dictatures abominables,
03:48 et malgré tout, le suffrage universel, malgré cette expérience...
03:51 Alors le péroniste, c'est les années 50, c'est un militaire.
03:54 C'est le premier des populistes occidentaux sur une base de pré-fascisme,
03:58 populiste, proche des classes défavorisées,
04:01 ce qui a toujours été le fascisme social.
04:03 Et là, on a aujourd'hui l'Argentine, un peuple souverain,
04:05 dans une liberté totale,
04:08 dans une confrontation de classes, terrible à incluser.
04:10 Et bien ce peuple, majoritairement avec une très forte participation,
04:14 a voté pour ce candidat-là.
04:16 Ça veut dire que tout est possible partout.
04:17 Alors, nous n'avons pas ce cas de figure,
04:19 nous n'avons pas ce type de personnalité,
04:21 mais peut surgir dans une démocratie européenne, occidentale, un jour,
04:25 sous le coup de la colère, de l'exaspération,
04:27 du rejet par le peuple,
04:29 d'un système qui ment, qui triche,
04:31 qui nous fait croire que ça va s'arranger,
04:33 et surtout, c'est la réponse à Orianisme, au Tachérisme,
04:37 "Zaluz, non, alternative, il n'y a pas d'alternative."
04:39 Et bien s'il y a une alternative, on sait que c'est une catastrophe,
04:42 mais pour rejeter ce monde libéral, bien rangé,
04:45 orthodoxe, financier, qui nous ment,
04:47 nous votons pour ce candidat.
04:49 - Pas trop long, Juliette et Florence, pas trop long.
04:50 - Oui, non, c'est vrai, alors que, effectivement...
04:52 - Faut rester sur la France.
04:53 - C'est un personnage, M'Nehi, qui pose question,
04:57 et qui est largement, on ne va pas se mentir, très outrancier,
05:00 ce n'est pas forcément ce que moi, je désire pour la France.
05:03 Ce qui est sûr, c'est que M'Nehi, il a été élu, démocratiquement,
05:09 et en plus, très largement,
05:11 et il faut se demander pourquoi il a été élu.
05:13 Il a été élu parce que, en Argentine,
05:16 ça fait maintenant des décennies qu'ils sont plongés
05:19 dans une espèce de quasi-misère,
05:21 avec 40% des personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté,
05:23 une inflation à 140% là-bas,
05:27 et donc, il a été élu en réaction à cette misère, etc.
05:30 Donc moi, ce que je dis, c'est que,
05:34 effectivement, en France, c'est possible,
05:36 mais c'est possible dans une condition,
05:38 c'est qu'on continue exactement comme on est en train de faire
05:40 depuis des années, que la gauche, le centre, ceux qui nous gouvernent,
05:44 continuent à tenir, si vous voulez, des propos
05:46 qui sont totalement déconnectés de la réalité des gens,
05:49 que ce soit en leur disant que l'insécurité n'augmente pas,
05:52 alors que c'est faux, en leur disant qu'ils polluent avec leur carbone,
05:55 alors qu'ils n'arrivent pas à payer leur fin de mois,
05:57 et qu'on continue à leur parler de wokisme,
06:00 d'écriture inclusive, alors qu'en fait, on a tous...
06:04 - Donc vous dites que c'est possible ?
06:05 - Et peut-être qu'un jour, ce sera possible !
06:06 - Florence, en un mot, s'il vous plaît, parce qu'il faut vraiment qu'on avance.
06:10 - Je ne pense pas que ce soit possible,
06:12 parce que pour moi, le parti qui incarne le populisme en France aujourd'hui,
06:15 c'est la France insoumise.
06:17 Donc pour moi, ce n'est pas possible,
06:19 parce que c'est eux, c'est Mélenchon,
06:20 c'est Jean-Luc Mélenchon qui tient un discours,
06:22 il oppose le peuple, aux élites politiques, médiatiques, etc.
06:27 Et donc je ne pense pas, je suis assez confiante,
06:30 je sais que la France n'élira jamais la France insoumise.
06:34 - Juliette Briens.

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