SMART CARE - Les mutations de l’industrie pharmaceutique

  • l’année dernière
Avec les hausses de température, le changement climatique va avoir un impact sur la santé. C’est l’un des principaux challenges des industries pharmaceutiques aujourd’hui, qui doivent également être accompagnés de nouvelles orientations business. Les laboratoires souhaitent de plus en plus soutenir l’accès aux médicaments des populations en voie de développement. Pour répondre aux critères ESG d’une part. Mais aussi pour des raisons économiques : les dépenses pharmaceutiques dans ces régions connaîtront une croissance significativement plus rapide que dans les pays développés.

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00:00 Et la première partie de cette émission, c'est un débat, je n'en sais rien, enfin
00:07 en tout cas, on va dire une phase d'explication dans le dialogue, voilà, on va appeler ça
00:13 comme ça, avec Vanina Laurent-Leurderu, bonjour Vanina, directrice générale de Fondation
00:20 S, S comme Sanofi mais ça n'est pas Sanofi mais tu vas nous expliquer tout ça.
00:26 Jessica Wedel, salut Jessica, partenaire de L'Ouat et au cœur de cette practice santé
00:33 et tu vas nous donner un petit peu cette stratégie aujourd'hui des laboratoires autour de l'accès
00:40 aux médicaments, ce que ça veut dire l'accès aux médicaments.
00:42 Mais d'abord Vanessa, petite présentation, Fondation S, qu'est-ce que c'est ?
00:47 Oui absolument, alors tout le monde ne connaît pas Fondation S, le collectif Sanofi, c'est
00:52 son nom entier, c'est l'entité philanthropique portée par le groupe Sanofi, nous avons quatre
00:57 axes d'action et nous servons vraiment les populations les plus vulnérables, principalement
01:00 dans les pays du sud.
01:01 Premier axe qui est un engagement historique pour le cancer des enfants, deuxième, surtout
01:07 ce qui est maladie tropicale et là nous développons des médicaments innovants pour éliminer
01:12 notamment la maladie du sommeil, troisième axe c'est tout ce qui est aide humanitaire,
01:17 nous intervenons pour l'aide d'urgence et puis enfin quatrième axe qui nous tient particulièrement
01:21 à cœur parce que c'est le grand défi sanitaire qui nous attend, c'est l'impact du changement
01:26 climatique sur la santé.
01:27 Et donc pour nous atteler à tous ces défis, on travaille vraiment avec une méthodologie
01:32 innovante qui est autour du collectif, le collectif des communautés que nous servons
01:37 parce qu'on est structuré comme laboratoire d'idées et laboratoire d'action.
01:40 Donc le laboratoire d'idées c'est les experts du collectif qui nous guident, le laboratoire
01:45 d'action c'est comment on implémente ça dans les communautés et puis enfin le troisième
01:50 collectif c'est les partenaires parce qu'on travaille en mode public-privé pour nous
01:54 atteler à relever ces défis.
01:55 Vanina, tu as parlé de philanthropie, je vais être bêtement capitaliste comme je
02:00 le suis à chaque fois, la philanthropie c'est évidemment quelque chose de formidable, il
02:05 y a d'ailleurs des mutations aujourd'hui sur l'organisation, la professionnalisation
02:11 je vais le dire comme ça de la philanthropie qui remonte on va dire à 10-15 ans à partir
02:15 du moment où des gars comme Bill Gates se sont mis à faire de la philanthropie, ils
02:18 ont voulu une efficacité dans la philanthropie qui a totalement changé la donne.
02:23 Reste que je pense que la philanthropie peut être quelque chose de fragile parce qu'on
02:29 peut vouloir changer d'objectif, on va le dire comme ça du jour au lendemain.
02:31 Ce dont on va parler là Jessica, c'est d'une orientation business, c'est bien d'une orientation
02:40 business que prennent aujourd'hui les grands labos vers l'accès aux médicaments pour
02:47 les populations les plus pauvres et pour les pays en voie de développement, sur quoi
02:50 repose cette orientation business ?
02:52 Oui, donc l'accès aux médicaments ce problème ce n'est pas nouveau, ce qui est nouveau c'est
02:58 le fait que comme vous avez dit les laboratoires pharmaceutiques de plus en plus ils réagissent
03:03 sur cet enjeu, donc nous on voit qu'il y a deux dynamiques principales, sur le fait
03:11 que d'abord il y a beaucoup plus de pression sur le ESG, donc le fait de donner et d'augmenter
03:19 l'accès aux médicaments, il y a de la pression des investisseurs, des ONG, des employés également
03:26 sur les actions.
03:28 Mais la deuxième dynamique qu'on voit c'est le fait que c'est une question économique,
03:33 le fait que 80% de la population c'est dans les pays en voie de développement et la projection
03:40 sur l'augmentation de revenus possibles sur les médicaments dans les pays en voie de
03:46 développement c'est 8% versus 2-3% dans les pays riches, donc il y a un vrai enjeu économique
03:52 comme vous avez dit.
03:53 Jessica tu me donnais ce chiffre que je ne connaissais pas, 90% de la rentabilité des
03:58 laboratoires aujourd'hui ce sont les Etats-Unis ?
04:00 Oui, dans la plupart des cas la rentabilité ça se fait aux Etats-Unis et il y a 6 mois
04:07 il y avait une politique aux Etats-Unis qui s'appelle Inflation Reduction Act qui va
04:11 mettre une vraie pression sur les prix aux Etats-Unis.
04:15 Donc à la fois il y a des marchés qui sont en croissance, les pays en voie de développement,
04:20 mais aussi il y a une dynamique, il y a une pression sur le marché principal.
04:24 Mais tous les acteurs du business qui peuvent nous regarder, c'est à 80% de ta rentabilité
04:30 qui repose globalement sur un client même si c'est un gros client, c'est une fragilité
04:34 de dingue.
04:35 Oui, il y a un vrai risque.
04:36 Bon, comment est-ce qu'on organise tout ça maintenant Vanina ? Parce que tout ça
04:40 est absolument passionnant et vous allez voir ça dans les 20 minutes qui nous restent.
04:45 Il y a des sujets, j'ai presque envie de dire qu'on ne soupçonne pas et certains
04:50 même dont on aurait du mal à parler ici dans ce pays, je prends par exemple l'exemple
04:56 de formulations qui doivent forcément être ethniques ou en tout cas adaptées aux populations
05:05 qui vont recevoir ces médicaments.
05:07 Alors c'est une excellente question.
05:09 Donc en fait pour repenser l'accès aux médicaments, le groupe Sanofi a choisi de
05:13 repenser complètement son impact sociétal.
05:15 Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est en effet essentiel de pouvoir toucher les populations
05:21 les plus vulnérables parce qu'on sait aujourd'hui que pour un dollar investi en santé, ça
05:26 ramène deux à quatre dollars de bénéfices économiques.
05:29 Donc aujourd'hui pour faire ça, on a choisi de faire reposer l'approche sur Foundation
05:34 Est dont j'ai parlé qui est en effet la philanthropie.
05:38 Et puis le groupe Sanofi a institué un deuxième véhicule qui s'appelle l'unité de santé
05:42 globale et cette unité elle a pour mission de donner accès à prix coûtant 30 de nos
05:49 médicaments dans 40 pays les plus pauvres de la planète.
05:51 Et donc l'important aujourd'hui c'est de comprendre que l'accès c'est un objet
05:57 multifacété et on peut le traiter par différents véhicules qui tous apportent une réponse.
06:05 Oui mais Vanina en fait spontanément on pense au prix et peut-être qu'on aura le temps
06:09 de discuter de l'histoire des brevets par exemple autour du Covid qui était un débat
06:12 que j'ai trouvé absolument passionnant.
06:13 Spontanément on pense au prix.
06:15 En fait je réalise en discutant avec vous pour préparer cette émission, c'est presque
06:18 le plus simple finalement que de baisser le prix d'un médicament.
06:21 Derrière tout ce qui est formulation, définition même des maladies sur lesquelles on va faire
06:27 de la recherche, posologie, logistique, stockage, enfin ce sont énormément de sujets à adresser
06:36 et de problèmes à résoudre.
06:38 Alors en effet ce sont des problèmes à résoudre mais ce qu'il faut comprendre c'est qu'aujourd'hui
06:44 pour l'accès aux médicaments le prix n'en est pas le seul point d'entrée.
06:47 Ce qui est important à comprendre c'est que l'accès aux médicaments c'est un sport
06:51 collectif.
06:52 Ce que je veux dire par là c'est que si on ne pense pas à la mise en oeuvre sur le
06:55 terrain, en fait on n'y arrive pas.
06:57 Pour Foundation S on a été capable par exemple ces deux dernières années de donner 55 millions
07:02 de traitements journaliers qui ont touché 22 millions de vies de patients.
07:07 Ça ne se fait que parce qu'on travaille en collectif et qu'on est sûr que ensuite
07:12 le médicament arrive à la bonne personne au bon moment.
07:15 Et ça c'est le vrai enjeu.
07:17 C'est qu'aujourd'hui on est dans des déficits de mise en oeuvre extrêmes et que donc on
07:24 a besoin de nouveaux véhicules pour arriver à ce que les anglo-saxons appellent le "last
07:29 mile", ces derniers kilomètres pour toucher les populations les plus vulnérables.
07:32 C'est aujourd'hui pour elles qu'on doit se battre.
07:34 Je pense qu'on est plus conscient qu'il n'y a pas que le prix.
07:41 On a fait une étude, Deloitte a fait une étude sur ce que l'industrie fait.
07:46 Il y a cinq ans l'essentiel c'était de la philanthropie, des dons de médicaments.
07:52 Maintenant c'est qu'on réagit beaucoup plus sur les actions sur les R&D, du fait
07:58 de créer des médicaments plus stables pour qu'ils résistent plus la chaîne de froid.
08:04 Donc ça on voit que de plus en plus, on voit que les laboratoires pharmaceutiques font
08:10 des access plans, des plans d'accès aux médicaments au niveau des R&D.
08:15 Il y a les licences qui lient au brevet, comme vous avez mentionné, le fait d'avoir les
08:20 licences volontaires, ça veut dire qu'ils donnent leur brevet ou ils donnent la capacité
08:27 aux génériques, les manufacturiers génériques de distribuer leurs médicaments.
08:32 Donc de plus en plus on est conscient que le prix c'est une partie de ce problème.
08:38 Le prix c'est une partie, les brevets c'est une partie aussi.
08:43 Mais quand je dis simple, c'est évidemment une décision qui a des implications sur le
08:47 compte de résultats qui sont évidemment importantes.
08:49 Mais c'est une décision qui peut être prise comme ça.
08:52 Un directeur général peut dire "allez ok on décide de le faire".
08:55 Ce que tu peux nous raconter Jessica, c'est que quand au départ tu décides de lancer
09:00 un programme de recherche sur la maladie du sommeil, sur le palud, sur des maladies rares
09:08 qu'on ne trouve que dans les pays en voie de développement, là il faut tout reprendre
09:12 finalement à la base.
09:14 Et la façon dont tu vas amener la recherche et ensuite la façon dont tu vas designer
09:20 le médicament ou la molécule qui va sortir de ces laboratoires de recherche.
09:25 Raconte nous un peu comment ça se passe.
09:26 C'est vrai qu'il faut repenser à la façon de faire mais je pense qu'il y a une grosse
09:31 source d'oxy sur le fait que ça va coûter très cher, il n'y aura pas de business case
09:37 pour le faire.
09:38 Mais je pense que c'est ce qu'on voit en vrai, c'est que tous ces changements là,
09:42 si vous le faites très tôt dans le développement clinique, parfois ce n'est pas cher ou c'est
09:48 gratuit.
09:49 Par exemple une étude sur la stabilité, c'est ce que j'ai cité sur le fait que
09:54 les médicaments sont plus stables, ça peut coûter 200 000, 300 000 sur une étude clinique
10:01 qui peut coûter 50 000, 100 000 000.
10:04 Je veux dire 200, 300 000 dollars sur un investissement de 100 millions de dollars pour la molécule.
10:11 Donc c'est un point de détail en fait mais il faut y penser.
10:14 Il faut y penser, il faut avoir conscience ou il faut avoir un objectif de lancer ces
10:21 médicaments dans les pays en voie de développement et donc il faut en penser.
10:25 Maintenant ce qui se passe c'est qu'on lance des produits surtout pour les Etats-Unis
10:30 et peut-être quelques pays en Europe et le Japon.
10:33 Maintenant il faut penser plus large.
10:35 C'est ça, ça doit être l'objectif de départ et je reviens sur la question que
10:39 je posais tout à l'heure sur la composition de la cohorte par exemple qui va servir à
10:46 tester ce médicament.
10:47 Bon, il faut la faire à un moment sur des bases ethniques pour être sûr que ce médicament
10:54 sera efficace pour les populations qu'on veut cibler.
10:57 Oui et c'est beaucoup moins cher de le faire beaucoup plus tôt et de décider de faire
11:02 ça sur la deuxième phase de développement, de refaire après que vous avez lancé parce
11:10 que ça veut dire qu'il faut refaire une étude clinique après vous avez déjà fait
11:15 et ça c'est beaucoup plus cher.
11:16 Vanina, comment est-ce que les pays cibles reçoivent l'ensemble de ces efforts ? Parce
11:24 que là encore le truc n'est peut-être pas forcément binaire.
11:28 Il y a des éléments de souveraineté pour eux aussi qu'il faut gérer, enfin qui sont
11:34 parfaitement légitimes et qu'il faut gérer.
11:35 Comment est-ce que tu analyses ça ?
11:38 Alors aujourd'hui je rentre juste de la COP 28 à Dubaï où en fait on a parlé de changement
11:44 climatique mais on a parlé aussi de changement climatique et de santé parce que la nouvelle
11:48 pandémie auquel on fait face aujourd'hui c'est le changement climatique.
11:51 Et je parle de ça parce que les pays du sud ont absolument bien compris cet enjeu et
11:57 en fait aujourd'hui ils demandent à l'ensemble de la communauté internationale de renverser
12:01 la table.
12:02 C'est-à-dire qu'on ne peut plus continuer à penser l'accès aux médicaments comme
12:04 on le faisait et comme on le fait encore très confortablement je dirais de Paris ou de New
12:08 York.
12:09 On doit le penser avec cet axe du changement climatique en tête.
12:11 Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on a besoin en fait de partenariats,
12:16 donc de construire avec eux les nouveaux besoins auxquels ils sont confrontés.
12:19 On a besoin, et c'est pour ça qu'avec Foundation Health on travaille sur la maladie du sommeil
12:25 pour l'éliminer complètement parce que ce genre de maladie portée par des vecteurs,
12:29 en l'occurrence c'est une mouche, est en augmentation due à l'élévation des températures.
12:34 C'est-à-dire que les moustiques, les mouchetettes qui transmettent la maladie du sommeil arrivent
12:38 dans de plus en plus de zones et menacent tous les progrès qu'on avait en santé globale.
12:43 Donc en fait aujourd'hui quand je dis il faut renverser la table, c'est tous les investissements
12:47 que les entreprises de santé ou d'autres ont fait avec vraiment des efforts considérables
12:52 pour avoir des gains de développement, des gains de santé,
12:56 tout ça est complètement menacé par le changement climatique.
12:59 Et donc on ne peut plus penser l'accès comme on le faisait en se disant
13:01 "oui on va intégrer des populations d'ethnicité différente et donc forcément on aura accès
13:07 ou on comprendra mieux leurs besoins", ça n'est même plus ça aujourd'hui la réalité,
13:10 c'est ce changement climatique qui impacte la santé.
13:13 Oui mais qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
13:15 D'abord attends, je reprends ta phrase parce que quand même j'en avais pas conscience,
13:18 c'est-à-dire la nouvelle pandémie c'est le changement climatique.
13:20 7 millions de morts par an juste dû à la pollution de l'air,
13:24 c'est plus que pendant toute la pandémie Covid.
13:27 7 millions de morts par an qui meurent juste de la pollution de l'air.
13:29 Oui mais la pollution de l'air c'est... enfin malheureusement, c'est pas nouveau.
13:32 Oui mais c'est pas... enfin je pense qu'il y avait il y a 20 ans aussi,
13:35 il y avait 7 millions de personnes qui mourraient du fait de la pollution de l'air.
13:38 Non parce qu'en fait la pollution de l'air fait qu'il y a une élévation du CO2 dans l'atmosphère.
13:43 Il y a d'autres chiffres, il y a 250 000 morts par an et c'est un chiffre très très conservateur.
13:47 Additionnel, rien à voir avec d'autres facteurs mais que des facteurs environnementaux,
13:52 250 000 morts supplémentaires par an
13:54 et tous ces impacts-là sont de prime à bord ressentis dans les pays du Sud.
13:59 C'est vraiment eux qui sont en première ligne.
14:01 Non non et puis alors je pensais très cyniquement parce que voilà à chaque fois,
14:05 t'as un argument de plus aussi pour les investisseurs,
14:10 c'est-à-dire le réchauffement,
14:11 ben le réchauffement ce sont aussi des maladies tropicales, subsahariennes etc.
14:17 Qui remontent.
14:18 Absolument.
14:18 Et qui remontent avec leurs vecteurs et qui suivent en fait le réchauffement.
14:22 La dingue, le maladisme arrive, la dingue on l'a vu en France.
14:24 Exactement.
14:26 Donc comment ça se passe à ce moment-là ce dialogue ?
14:28 Quand tu dis il faut renverser la table, ça veut dire quoi ?
14:30 Ça veut dire rentrer dans un dialogue avec directement les autorités de santé de ces pays ?
14:36 Pour moi c'est ce que je disais sur la force du collectif,
14:39 c'est-à-dire qu'on ne peut plus penser l'accès
14:43 comme étant seulement la responsabilité d'une des parties à la table.
14:47 L'accès, c'est ce que je disais, c'est un sport collectif,
14:50 c'est-à-dire que oui les autorités de santé doivent travailler à identifier ces nouveaux besoins,
14:55 les populations locales aussi,
14:57 parce qu'en fait c'est quand même elles qui savent le mieux ce dont elles ont besoin,
15:00 les premiers impacts.
15:02 Par exemple que le paludisme, on travaille au Tchad,
15:05 le Tchad en fait maintenant voit des cas de paludisme absolument flambés
15:09 parce qu'il y a des inondations au Tchad,
15:11 il n'y avait pas d'inondations avant,
15:12 ça c'est complètement lié au changement climatique.
15:15 Et le temps que toutes ces données remontent
15:18 et que les entreprises de santé puissent réfléchir aux impacts que ça va avoir,
15:22 c'est toute la chaîne qui doit être mise en responsabilité.
15:25 Je suis complètement d'accord avec Vénina,
15:28 et ça revient au sujet dont on a parlé,
15:31 avec le fait qu'il faut planifier beaucoup plus tôt sur ce qui va se passer.
15:36 Et je pense que le changement climatique,
15:37 c'est vrai que ça va changer les types de maladies
15:41 qui vont être prévalents dans les pays en voie de développement.
15:44 On voit de plus en plus, il y a des maladies respiratoires
15:48 liées à tous ces effets,
15:50 c'est vrai que ce n'est pas nouveau,
15:51 mais on voit que la prévalence augmente.
15:55 Et je pense que dans le passé, on pensait que les médicaments
16:00 pour les pays en voie de développement,
16:01 c'était plutôt les maladies infectieuses.
16:03 Il y avait beaucoup de progrès sur les maladies infectieuses,
16:06 mais ce qu'on voit, c'est que de plus en plus,
16:08 c'est les maladies non communicables,
16:12 donc type oncologie, respiratoire, etc.
16:15 Donc je pense que de plus en plus,
16:17 il faut réfléchir sur la façon dont on fait les médicaments,
16:20 où on adapte les médicaments,
16:22 mais aussi le type de maladies qu'on traite,
16:24 qui va changer avec le changement climatique, justement.
16:27 Et puis peut-être un point rapide sur comment on les délivre.
16:30 Le groupe Sanofi a lancé cette marque Impact,
16:32 qui est une marque unique dans les 40 pays dont je parlais tout à l'heure,
16:35 délivrée par l'unité de soins global.
16:37 Juste pour compléter ce que Jessica disait,
16:38 c'est important aussi pour Arizona.
16:40 - C'est-à-dire, attends, ça m'intéresse beaucoup,
16:41 c'est-à-dire comment ça, une marque ?
16:43 - C'est-à-dire une marque qui s'appelle la marque Impact,
16:45 c'est-à-dire qu'il n'y a plus de boîte spécifique pays par pays.
16:50 On arrive à avoir une chaîne complètement coordonnée dès l'amont
16:54 pour dire ces 30 médicaments qu'on met pour les maladies non transmissibles,
16:58 donc ce dont Jessica parlait, le cancer, le diabète et d'autres,
17:02 on a des produits qui répondent à ces besoins
17:05 et qu'on est capable de distribuer de façon harmonisée,
17:08 coordonnée dans ces 40 pays.
17:10 - On va voir ce qui se passe du côté aussi de la recherche-développement
17:12 dans la deuxième partie de cette émission.
17:14 C'est d'autant plus intéressant, indispensable, etc.,
17:18 que globalement, les unités de fabrication de l'ensemble de ces médicaments,
17:22 y compris celles pour les pays riches,
17:24 elles sont en fait dans les pays en voie de développement pour beaucoup d'entre elles.
17:28 Non, elles sont beaucoup en Inde.
17:30 Alors oui, il y a le sujet chinois qui est toujours un sujet ambivalent,
17:34 mais...
17:35 - Là, on voit que les médicaments innovants, au minimum,
17:38 il y a 1% en moyenne qui sont dans les pays en voie de développement.
17:44 Là, on voit qu'il y a des médicaments...
17:45 - Y compris la fabrication ?
17:47 - La fabrication...
17:49 - Oui, oui, je pensais à la fabrication, les principes actifs, etc.
17:51 - Plutôt génériques.
17:52 - Plutôt génériques, oui, voilà, c'est ça.
17:55 - Oui, oui. Je pense que la fabrication des médicaments innovants,
18:00 la plupart sont dans les pays riches.
18:02 - Sont encore aujourd'hui dans les pays riches, d'accord.
18:04 - Je pense que les laboratoires pharmaceutiques sont toujours très averses à risque,
18:09 donc ils restent en général dans les pays riches.
18:12 - Toujours ces histoires de brevets ?
18:13 - Oui.
18:14 - Absolument.
18:16 Bon, il ne nous reste qu'en conclusion.
18:20 Vanina, quel est, à la limite, l'élément qui te semble le plus complexe
18:25 ou le défi le plus important à relever, vraiment, dans ce spectre de l'accès aux médicaments ?
18:30 - Alors, pour moi, je venais vraiment tirer la sonnette d'alarme
18:34 sur l'importance d'associer changement climatique et accès aux médicaments.
18:38 - Ça, on a bien compris le truc.
18:40 - Et donc, aujourd'hui, ce qui est essentiel,
18:42 c'est de faire arriver du financement flexible auprès des communautés locales.
18:46 Et donc, en fait, c'est ça qui va être le nouvel enjeu des Américains.
18:50 - Attends, ça veut dire quoi, "financement flexible" ?
18:52 - Donc, du financement flexible, c'est-à-dire pas arriver à penser l'accès aux médicaments
18:57 à travers des fonds globaux qui soient très verticalisés sur chaque maladie,
19:01 comme on a pu le voir par le passé, où on avait un fonds pour le sida,
19:04 la tuberculose, le paludisme, un autre pour la vaccination.
19:08 Aujourd'hui, en fait, il est essentiel de renforcer les systèmes de santé
19:12 pour être capable d'absorber les chocs et d'avoir une équité dans le système d'accès aux médicaments.
19:18 Ce n'est pas au privé de décider comment l'accès va se faire ensuite sur le terrain.
19:23 Ça doit être des systèmes de santé organisés qui doivent le faire.
19:27 Et donc, notre responsabilité, elle se déplace maintenant
19:30 sur le renforcement de ces systèmes de santé. C'est ça, le nouvel enjeu.
19:35 - Quasi politique. Jessica, le premier défi ?
19:39 - Moi, je suis optimiste et ce n'est pas juste parce que je suis américaine.
19:44 Je suis optimiste, pourquoi ? Parce que là, ça fait des années que je travaille dans l'industrie.
19:51 Ça fait presque 20 ans que je travaille avec les laboratoires pharmaceutiques.
19:55 Il y a une vraie prise de conscience et je pense qu'il y a un vrai business case, comme vous avez dit.
20:00 Je pense qu'il y a un vrai enjeu économique pour continuer à augmenter l'accès aux médicaments.
20:06 On a beaucoup de travail à faire, mais je pense qu'il y a une vraie raison économique pour le faire.
20:12 Et c'est la raison pour laquelle je pense que les labos vont continuer à investir.
20:16 Les autres entreprises de santé vont investir et je pense qu'il y aura de progrès.
20:21 - Il y a un adage qui dit "s'il y a une volonté, il y a un chemin".
20:25 Sur Bismarck, on dit "s'il y a un business, il y a un chemin".
20:29 - Moi, je réponds "quand on a un rêve, on le porte à plusieurs".
20:35 - Merci mesdames et on va aller voir ce qui se passe tout de suite du côté de la recherche-développement.
20:41 On continue Smart Care.

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