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Le fils du couple Fourniret s'est exprimé ce mercredi en visioconférence lors du procès de sa mère, Monique Olivier. Cette dernière est jugée à Nanterre depuis le 28 novembre pour complicité dans trois enlèvements et meurtres de son ex-époux, Michel Fourniret. 

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Transcription
00:00 Il est enmitouflé dans une doudoune,
00:02 égrimé avec une perruque.
00:04 Le fils de Monique Olivier et Michel Fourniret
00:07 se lance dans un échange inattendu avec sa mère.
00:10 Tu ressembles vraiment à ton père déguisé comme ça.
00:12 Merci, montre ton vrai visage.
00:15 Montre-le toi-même, enlève ta perruque et ta fausse barbe.
00:17 Il y a une perversité en accusant son fils d'être finalement le fils de son père.
00:22 On est quand même effarés de ce silence,
00:26 de ce manque que nous ont décrit tous les experts d'empathie.
00:30 Présent à l'audience en visioconférence,
00:33 Célim Olivier, qui se présente comme un agent de sécurité de 35 ans,
00:37 charge à de nombreuses reprises ses parents.
00:40 C'était pas une victime mais une complice.
00:42 C'est une manipulatrice.
00:44 Pendant 15 ans, j'ai vécu avec des acteurs.
00:46 L'acteur papa, l'acteur maman.
00:48 Interrogé sur le sort d'Estelle Mouzain,
00:50 Célim, qui avait 14 ans au moment des faits,
00:53 dit ne l'avoir jamais vue.
00:55 Je n'ai aucun souvenir de cette jeune fille.
00:57 Je n'ai jamais vu de personne dans la cave.
00:59 Tout ce que je sais, je l'ai appris par la presse.
01:02 Célim Olivier assure qu'il n'avait aucune connaissance
01:05 des agissements de ses parents.
01:07 Pauline Revenat, vous assistiez à cette audience hier.
01:10 Qu'est-ce que vous en retenez ce matin ?
01:12 Moi j'en retiens la violence des sentiments,
01:14 la brutalité de Monique Olivier face à son fils
01:17 qui a changé d'identité mais qui se fait quand même appeler Célim Olivier.
01:20 Il y avait quand même un lien qui se dessinait entre lui et elle.
01:24 La fragilité de Célim Olivier et la ressemblance avec son père.
01:28 Moi j'ai assisté au procès à Charleville-Mézières en 2008,
01:31 c'est Michel Fourniret et Monique Olivier.
01:33 Il a ce même visage longiligne, cette même carnation très pâle.
01:38 Moi j'avais le souvenir des mains de Michel Fourniret qui étaient immenses.
01:42 Hier il avait les mains coincées dans la doudoune.
01:44 Il était un petit peu emmuré, Célim.
01:47 Mais il faut savoir que ce choc existentiel qu'il a vécu à 14 ans et demi
01:50 lorsque son père part incarcéré un an après, sa mère part,
01:53 et il ne sait pas pourquoi ils sont incarcérés, il l'apprendra par la presse.
01:56 Donc vous imaginez la construction chaotique qui a été la sienne pendant toutes ces années.
02:00 Et d'ailleurs, elle lui dit "tu ressembles vraiment à ton père".
02:03 Ça a été d'une violence inouïe.
02:05 Il faut quand même souligner le courage de Célim Olivier qui lui a dit "libère-toi, parle".
02:11 Alors il ne l'appelle pas maman, il l'appelle Monique, c'est très intéressant.
02:14 Et tout au long de l'audience, ça va glisser, il va finir par l'appeler maman.
02:17 Mais ça a été un long chemin.
02:18 Et il lui dit "libère-toi, tu n'as plus rien à perdre, personne ne t'attend dehors".
02:22 Et là, elle est sortie de ses gommes, Monique Olivier,
02:25 elle qui était très attentive et qui guettait tous ses mots,
02:27 elle lui a dit "tu n'as pas à me faire à la morale".
02:29 Comme si c'était la mère en colère qui dit à son fils "va ranger ta chambre et fous-moi la paix".
02:33 "Je ne suis pas ton fils, je ne suis pas ta mère", lui répond-il.
02:36 "Je ne suis pas ton fils, tu n'es pas ma mère", c'est une violence inouïe.
02:39 Et elle finit par lui dire "tu ressembles à ton père déguisé comme ça"
02:43 parce qu'il est arrivé grimé devant cette visioconférence.
02:46 Et c'est vrai que c'était frappant, mais imaginez une mère qui dit
02:49 "tu ressembles à ton père, celui-ci que l'on déteste tous autant",
02:53 c'est d'une violence inouïe.
02:55 - Je me demandais si ce n'était pas vu depuis combien de temps, tous les deux ?
02:57 - Ils se sont vus en décembre dernier dans le bureau de la juge Kyris,
03:00 mais ce qui m'a vraiment heurtée, c'est que la première fois qu'elle prend la parole,
03:03 au lieu de dire "bonjour, comment vas-tu, comment ça se passe ?"
03:06 elle dit "écoutez, j'aimerais dire quelque chose, Célim a fait quelques petites erreurs,
03:09 il a mal parlé du château du Sautoux, là il a dit quelque chose qui n'était pas vrai".
03:13 Il n'y a aucun, aucun sentiment, aucune empathie, c'est glacial.
03:17 - Donc tension extrême dans cette audience, et puis déception aussi,
03:20 parce qu'il faut quand même le dire, les familles des victimes, d'Estelle Mouzin notamment,
03:24 espéraient que Célim Olivier se souvienne des crimes de ses parents.
03:28 - Mais il a fait l'effort, Célim Olivier, il faut le lui reconnaître,
03:31 il dit "j'essaye de me rappeler, j'aimerais me rappeler et j'aimerais oublier",
03:37 c'est atroce de dire ça, parce qu'il est pris entre plusieurs sentiments,
03:40 il dit "j'essaye d'y repenser, j'aimerais apporter des éléments nouveaux aux familles",
03:44 mais rien ne remonte.
03:45 - Même sur le dessin, la ressemblance avec le père est frappante, vraiment.
03:49 Il fait quoi d'ailleurs Célim Olivier ?
03:51 - Il est agent de sécurité, il a 35 ans, il vit dans le sud de la France sous cette identité Célim Olivier,
03:56 et surtout il est sous brasser électronique aujourd'hui,
03:58 parce qu'il a été mis en examen pour tentative de viol et agression sexuelle l'été dernier,
04:03 avec une jeune femme dans une cage d'ascenseur.
04:06 On a le droit de déposer devant un tribunal en étant ainsi grimé,
04:09 c'était des conditions d'anonymat, puisqu'il ne veut pas qu'on puisse le reconnaître,
04:14 et qu'en plus c'était des conditions auxquelles la Cour d'Assise a accédé pour Célim Olivier.

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