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Trois affaires Fourniret jugées sans Fourniret: Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série décédé en 2021, comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans les enlèvements et meurtres d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce.

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Transcription
00:00 suite blanc, cheveux gris coupés court, visage pâle, c'est ainsi qu'est donc apparu Monique Olivier au premier jour de son procès
00:06 devant les assises des Hauts de Seine hier.
00:08 Voilà auquel assistait Mélanie Bertrand, elle va évidemment parler de cette première audience importante avec vous dans quelques instants. La course s'est
00:13 longuement penchée sur le parcours de l'ex-femme de Michel Fourniret, elle a d'ailleurs d'emblée
00:18 minimisé son rôle. On regarde d'abord les temps forts de cette première audience avec Valentin Demey.
00:25 C'est avec un pull blanc et les traits tirés que Monique Olivier s'est installée dans le box des accusés.
00:30 Ferrarissime, elle a accepté d'être filmée. Le procès débute, le président de la cour lui demande si elle va s'expliquer.
00:37 "Je vais faire de mon mieux."
00:39 "Quand Monique Olivier dit qu'elle fait de son mieux, elle va essayer de répondre aux questions.
00:42 Vous allez voir sa personnalité, elle n'est quand même pas quelqu'un de...
00:45 c'est pas quelqu'un de fort quoi. On n'est pas du tout dans le même registre par rapport à Fourniret."
00:49 Pour la première fois Monique Olivier est seule face à une cour,
00:52 Michel Fourniret est mort il y a deux ans, c'est donc elle qui pendant trois semaines va concentrer tous les regards.
00:57 Sur les bancs des partis civils, trois familles, celle de Marie-Angèle Domès, Estelle Mouzin et Joana Parrish,
01:03 toutes trois victimes de l'entreprise criminelle du couple.
01:05 Offensif, le président de la cour lui demande pourquoi elle n'a pas dénoncé le tueur en série plus tôt, elle répond.
01:11 "Par peur d'aller en prison, j'aurais pu le faire plus tôt, il y aurait eu moins de victimes, c'est vrai."
01:16 Durant tout l'après-midi, celle qui est derrière les barreaux depuis maintenant 20 ans se positionne en victime de son ex-mari.
01:21 Elle qualifie de ridicule le pacte scellé avec Michel Fourniret, au nom duquel elle était chargée d'attirer ses futures victimes, deux jeunes filles vierges.
01:29 "Il m'a utilisé comme un objet, il me faisait peur, il me disait tu obéis, cherche pas à comprendre, je regrette tout ça."
01:35 "Je préfère malgré tout qu'elle laisse ses regrets, qu'elle soit dans un discours de revendiquer ses crimes,
01:41 comme le faisait Michel Fourniret, dans le même temps on a l'impression plutôt qu'elle a des regrets pour sa vie gâchée
01:47 que pour les victimes, pour chacune d'entre elles et pour ses vies en portée."
01:51 Déjà condamnée à la perpétuité pour complicité de meurtre, Monique Olivier, 75 ans, encourt encore une fois la prison à vie.
01:58 Alors Mélanie Bertrand, vous avez suivi cette première journée d'audience à Nanterre,
02:02 qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?
02:04 Ce qui m'a le plus marqué, c'est cette dame qu'on vient de voir sur les images, qui finalement est une dame âgée,
02:09 75 ans, qui écoute le président pendant deux heures debout, voûtée, raconter des horreurs
02:15 terribles, on parle de viols, de meurtres, de jeunes filles qui ont été
02:19 droguées, séquestrées, qui ont subi des sévices terribles, et elle qui écoute un peu impassible, presque absente.
02:25 C'est ce décalage, voilà, entre cette dame âgée, qui paraît Madame Tout-le-Monde, et l'horreur des crimes, évidemment,
02:32 détaillée pendant plus de deux heures par le président de la Cour d'assises.
02:35 Les experts, ceux qui l'ont interrogée toutes ces années, évoquent, parlent beaucoup de l'inhumanité
02:39 de cette femme. On pensait qu'elle allait se mûrer dans le silence, et ce n'est pas le cas. Qu'est-ce qu'elle dit ?
02:46 Elle ne se mûre pas dans le silence, parce que désormais, elle est seule dans le box, et c'est vrai que peut-être la mort de
02:52 Michel Fourniret, il y a deux ans,
02:53 l'a libérée, en quelque sorte. C'est tout le paradoxe de Monique Olivier. C'est vrai qu'elle parle, mais elle ne parle pas pour dire des choses
02:59 les plus intéressantes. Elle est très bavarde, elle est très prolixe quand il s'agit de parler de son enfance solitaire, de sa mère
03:05 alcoolique, de ses débuts de femme mariée avec un mari qu'elle raconte avoir été violent avec elle.
03:09 Tout ça, finalement, c'est les à-côtés de l'affaire. Mais quand on rentre, quand le président de la Cour d'assises rentre dans le vif du
03:15 sujet, quand il s'agit de parler des meurtres, des viols, là, tout d'un coup, on sent qu'elle change
03:19 de position, sa voix devient beaucoup plus hésitante, elle ne termine pas ses phrases,
03:23 elle chuchote parfois dans le micro des choses que même nous, dans la salle, on avait du mal à entendre.
03:27 Elle n'a pas envie de parler des détails. Son avocat nous disait finalement qu'elle n'a pas très envie d'être là, qu'elle ne veut pas cristalliser
03:33 toute l'attention, et on sent qu'elle va mettre des freins pour rentrer dans le vif du sujet.
03:36 Et par moments aussi, elle a des paroles complètement à côté de la plaque. Le président de l'interroge sur, vous savez, ce pacte criminel
03:42 qu'elle a scellé en prison avec Michel Fourniret. Il est détenu en 1987, il commence à s'écrire tous les deux des courriers,
03:50 et il va lui demander, à la sortie de prison, de l'aider à chercher des jeunes victimes vierges, et en contrepartie, il va s'engager
03:56 à tuer son ex-mari, chose qu'il ne fera jamais. Elle, elle nie ce pacte criminel qui pourtant, pour les enquêteurs, est au cœur de l'enquête,
04:03 et elle dit "c'était de la littérature adolescente, c'était complètement ridicule". Évidemment, le mot paraît totalement inapproprié
04:08 quand on voit ce qui s'est passé.
04:10 Est-ce qu'on comprend sa stratégie de défense à la lumière de cette première journée d'audience ?
04:14 Oui, clairement. Elle s'est posée, en tout cas toute la première journée d'audience, comme une victime.
04:18 Elle dit "il m'a utilisé comme objet, c'est Fourniret qui décidait de tout, il me faisait peur".
04:22 Le président lui dit "mais pourquoi vous ne l'avez pas quitté plus tôt ?"
04:25 "Parce que j'étais incapable de me débrouiller toute seule". Clairement, on sent qu'elle se met dans l'ombre de Michel Fourniret
04:30 et qu'elle refuse de jouer, d'assumer ce rôle de complice. C'est comme, en quelque sorte, si elle se plaçait aussi
04:36 comme une autre victime de Michel Fourniret.
04:37 Voilà, une nouvelle audience aujourd'hui. Si vous n'avez pas vu le documentaire de Monique Fourniret,
04:43 "La Diabolique", je vous conseille vraiment de le regarder. C'est sur l'appli, évidemment, RMC BFM Play.
04:49 Merci beaucoup.

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