Thomas Sotto reçoit Manuel Bompard, coordinateur de LFI et député des Bouches-Du-Rhône sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 [Musique]
00:02 Bonjour et bienvenue dans les 4V, M. Lepompard.
00:04 C'est votre domaine, l'intelligence artificielle, d'être ingénieur en la matière ?
00:06 Oui, je suis ingénieur, docteur en mathématiques appliquée.
00:09 Je travaillais un peu sur le sujet avant d'être élu.
00:11 Et qu'est-ce que vous vous dites quand vous voyez une start-up comme Mistral ?
00:14 Je me dis que c'est une bonne initiative et je me dis qu'effectivement,
00:16 on a besoin que la France fasse davantage dans le développement de l'intelligence artificielle.
00:21 On a des très bons chercheurs sur le sujet.
00:23 Les experts mondiaux de l'intelligence artificielle ont généralement été des experts français.
00:28 Mais maintenant, il faut qu'on fasse en sorte que ça se développe aussi avec des outils français
00:33 pour qu'on ne soit pas obligé d'utiliser en permanence les outils développés ailleurs.
00:36 On en vient à la politique.
00:37 Il faut redonner aux parents la place qui leur revient à Dior Orberger,
00:39 la ministre des Solidarités et des Familles.
00:41 Et parmi ses propositions, elle veut mettre en place des travaux d'intérêt général pour les parents défaillants.
00:46 Qu'est-ce que vous pensez de cette idée ?
00:48 Je pense que c'est une idée indigne qui vise à culpabiliser ou à rendre responsable des parents
00:54 qui, je crois pour l'immense majorité d'entre eux, veulent le meilleur pour leurs enfants.
00:59 Et les pointer du doigt, les stigmatiser plutôt que de les aider,
01:02 je pense que ça ne contribuera pas et que ça ne résoudra pas les difficultés auxquelles parfois on peut être confronté.
01:08 D'ailleurs, ce type de mesure, c'est-à-dire sanctionner les parents,
01:10 a déjà été mis en place en France pour lutter contre l'absentéisme scolaire.
01:14 L'impact de ces mesures, c'est que l'absentéisme scolaire avait progressé.
01:17 Donc je pense que c'est typiquement une fausse bonne idée.
01:20 Mais il y a un problème quand même, il y a un problème ou pas de déresponsabilisation de certains parents ?
01:24 Vous savez, monsieur, il existe déjà dans ce pays ce qu'on appelle des mesures d'assistance éducative.
01:28 Quand un parent est considéré pas suffisamment en capacité d'éduquer ses enfants dans des bonnes conditions,
01:34 la justice peut mettre en place des mesures d'assistance éducative.
01:37 Le problème aujourd'hui, c'est que ces mesures, elles ne sont généralement pas exécutées
01:41 parce qu'il n'y a pas de moyens dans les associations qui sont censées les prendre en charge
01:44 ou qu'il n'y a pas suffisamment de moyens dans les services publics qui sont chargés de les prendre.
01:48 Et dont les gens, plutôt que de les pointer du doigt ou de les culpabiliser,
01:53 je vous rappelle qu'on parle généralement d'enfants de familles qui sont parfois des familles monoparentales,
01:58 de mamans qui sont obligées de se lever tôt le matin pour venir faire des boulots que peu de gens ont envie de faire.
02:03 Et je trouve que venir comme ça, les pointer du doigt ou les rendre responsables de la situation, je trouve ça abjecte.
02:08 Il y a pourtant un sondage qui a été publié hier par la Tribune Dimanche
02:11 qui dit que 80% des Français pensent que les parents ont moins d'autorité qu'avant sur leurs enfants,
02:15 un sentiment d'ailleurs majoritaire y compris chez les participants de l'EFI.
02:18 Mais l'un n'empêche pas l'autre.
02:20 Peut-être qu'on peut renforcer, mais on renforcera l'autorité des parents
02:23 quand on leur permettra aussi d'avoir des conditions de vie qui sont des conditions de vie acceptables
02:30 en leur permettant d'avoir un salaire qui leur permet de vivre de leur travail,
02:33 qui leur permet aussi d'être un exemple pour leurs enfants.
02:37 Et donc je ne vois pas en quoi ce sondage…
02:40 Donc vous dites vrai problème et mauvaise solution.
02:42 Vrai problème, pourquoi pas, oui bien sûr il peut y avoir des difficultés,
02:46 mais plus que mauvaise solution, solution abjecte, solution indigne,
02:50 solution qui pointe du doigt les gens.
02:52 Et puis si on veut des mesures de travaux d'intérêt généraux
02:55 pour les parents qui font mal l'éducation de leurs enfants, ça s'applique aussi pour les ministres ?
03:00 Non mais parce qu'il y a eu un certain nombre de ministres dans lesquels on a pointé du doigt
03:04 que leurs enfants avaient été impliqués dans le vol de scooter, dans le trafic de drogue,
03:08 est-ce que ça s'applique pour eux aussi ?
03:09 Vous voyez bien que ce n'est pas le cas, la vérité c'est qu'on va stigmatiser encore toujours la même chose,
03:13 c'est-à-dire les parents pauvres, les parents des enfants pauvres,
03:16 et bien s'ils ont des difficultés parfois, je préfère qu'on ait des dispositifs pour les aider
03:21 plutôt que pour les pointer du doigt et les stigmatiser.
03:23 Autre proposition, celle du ministre de l'Éducation nationale,
03:25 Gabriel Attal, qui veut expérimenter à grande échelle le port de l'uniforme à l'école, ça se tente ou pas ça ?
03:30 Moi j'y suis opposé, je pense que c'est une mauvaise mesure là aussi,
03:34 et je ne vois pas qu'est-ce que ça va résoudre comme problème.
03:37 Parce qu'aujourd'hui dans nos établissements scolaires, ce dont on a besoin,
03:40 ce n'est pas d'uniforme pour les élèves, ce qu'on a besoin c'est d'avoir des enseignants,
03:45 en nombre suffisant, bien formés, avec des bonnes rémunérations.
03:48 Ce n'est pas cette seule proposition sur l'école, il a conscience qu'il y a pas mal de problèmes,
03:51 c'est une des propositions.
03:52 Vous savez qu'à la rentrée, des études qui ont été faites ont montré que dans un établissement scolaire sur deux,
03:57 il y avait eu des difficultés de remplacement de profs qui étaient des profs absents.
04:01 Donc franchement, plutôt que de mettre son énergie sur des mesures démagogiques comme celle-ci,
04:05 je préférerais que le ministre de l'Éducation nationale s'occupe de faire en sorte que nos enfants aient des profs en phase 2,
04:12 que nos enfants aient de quoi manger à la cantine scolaire,
04:14 que nos enfants aient de quoi avoir des fournitures pour pouvoir étudier dans des bonnes conditions,
04:19 et je préférerais qu'il nous propose des mesures sur ce sujet,
04:21 plutôt que de participer à la course des petits chevaux des mesures démagogiques.
04:25 Le lycée Aveyroëst à Lille ne sera plus financé par l'État, suite à une enquête qui a été menée.
04:31 Est-ce que c'est une bonne chose ou pas ?
04:32 Il est notamment soupçonné de ne pas respecter les valeurs de la République.
04:36 Alors moi, vous savez que mon modèle en matière d'éducation, c'est davantage l'éducation publique.
04:41 Et donc, vous n'avez pas en face de vous un partisan des établissements privés,
04:45 je pense qu'il faudrait d'ailleurs limiter un certain nombre de financements des établissements privés.
04:49 Mais par contre, j'ai l'impression, mais je ne connais pas ce dossier en détail,
04:53 mais j'ai l'impression qu'en l'occurrence ici, si on doit limiter les financements des établissements privés,
05:00 je ne voudrais pas que ça soit fait en fonction de la confession religieuse ou de la religion de l'établissement en question.
05:04 C'est le plus grand lycée musulman de France.
05:06 Voilà, donc j'ai l'impression, je ne suis pas d'accord, je crois que la mesure qui est mise en place,
05:10 mais il faudrait vérifier en détail le dossier.
05:13 Vous n'êtes pas sûr que vous n'êtes pas d'accord ?
05:15 Pardon ?
05:16 Vous n'êtes pas sûr que vous n'êtes pas d'accord ?
05:17 Non, mais je vous dis que moi, mon modèle, ce n'est pas tout à fait l'établissement privé, vous l'avez entendu.
05:21 Mais à partir du moment où il existe des établissements privés,
05:24 je ne voudrais pas que certains soient ciblés en fonction de la confession religieuse de cet établissement.
05:29 Voilà, maintenant je ne connais pas le sujet en détail,
05:31 vous admettrez qu'on n'avait pas convenu qu'on allait en discuter ensemble,
05:34 donc je regarderai en détail avant de vous répondre plus précisément.
05:36 Mais c'est vrai qu'on ne convient de rien parce qu'on ne se parle pas avant.
05:38 Ce sera le sujet politique du jour, l'arrivée dans l'hémicycle à l'Assemblée du projet de loi sur l'immigration.
05:42 Quel est votre degré de soutien ou d'opposition, d'opposition j'imagine, à ce projet ?
05:46 Opposition totale.
05:47 Totale ? Tout est ajeté ?
05:48 Oui, c'est une proposition de loi qui est une proposition de loi inutile, démagogique,
05:53 qui s'inscrit toujours dans la même logique, c'est à peu près la 20e proposition de loi sur l'immigration en 30 ans,
05:58 il y en a une tous les 18 mois, toujours dans le même raisonnement,
06:01 en gros on va faire en sorte que les gens ne puissent pas rentrer sur le territoire national,
06:05 et ça ne fonctionne pas.
06:06 Et je pense qu'il faut complètement changer de logique,
06:08 complètement changer de logique ça veut dire d'abord faire en sorte que les gens n'aient pas besoin de partir,
06:13 et deuxièmement faire en sorte que quand les gens arrivent sur le territoire national,
06:16 ils soient accueillis dans des bonnes conditions.
06:18 On a été capable en France d'accueillir dans de très bonnes conditions plus de 100 000 réfugiés ukrainiens,
06:22 ça s'est très bien passé.
06:23 Pourquoi on ne serait pas capable de faire en sorte d'accueillir les gens qui ont besoin de la solidarité qui est la nôtre ?
06:29 Il ne s'agit pas de dire que la France va accueillir l'ensemble des immigrés,
06:32 mais la France doit prendre sa part et je pense qu'elle ne la prend pas suffisamment aujourd'hui.
06:36 Avant d'entrer dans le vif du sujet, les députés vont devoir se prononcer cet après-midi sur une motion de rejet,
06:40 alors c'est un peu technique, déposée par les écologistes.
06:42 Est-ce que les députés LFI voteront cette motion de rejet ?
06:45 Oui, nous avons nous aussi d'ailleurs déposé une motion de rejet, mais il y a un tirage au sort,
06:49 il y a des écologistes effectivement qui vont présenter cette motion de rejet.
06:52 Et oui, nous sommes défavorables à cette loi, nous pensons qu'elle est inutile.
06:55 Mais il ne faut pas que chacun fasse avoir ses arguments pour les contre et les autres ?
06:58 Mais moi je suis opposé à cette loi, nous l'avons combattue en commission,
07:02 nous avons voté à la fin de l'examen en commission,
07:04 donc je ne me fais pas d'illusion sur le résultat de la discussion parlementaire.
07:08 Et donc je suis favorable à son rejet préalable dès le début de l'examen du texte
07:12 et j'appelle tous ceux qui sont opposés à ce texte.
07:14 Si cette motion de rejet, pour comprendre si c'est un peu technique,
07:16 si cette motion de rejet est adoptée, ça ne tue pas le texte, ça décale ?
07:18 Ça veut dire que le texte revient au Sénat,
07:20 mais ça veut dire que l'Assemblée nationale rejette le texte en l'État.
07:24 Et donc le gouvernement est appelé à revoir sa copie, tout simplement.
07:28 Et donc oui, nous voterons cette motion de rejet.
07:30 Le chef de l'État Emmanuel Macron a confié à nos confrères du journal Le Monde
07:33 qu'il préparait un rendez-vous avec la nation en janvier.
07:35 À quoi devrait, selon vous, ressembler ce rendez-vous ?
07:40 Une élection ? Le mieux, si vous voulez faire un rendez-vous avec la nation,
07:44 le mieux c'est une élection, vous savez.
07:45 Parce que moi, les grands gadgets communicationnels d'Emmanuel Macron
07:48 qui sort à peu près tous les trois mois de son chapeau,
07:50 une nouvelle opération pour faire croire que tout va changer
07:53 et puis rien ne change ensuite, je pense que les Français,
07:55 ils en ont soupé, ils n'en peuvent plus.
07:57 Vous demandez quoi ? Une élection présidentielle ?
07:59 Je ne sais pas si le président de la République veut revenir devant les Françaises et les Français.
08:04 Il y a quelque chose qui existe dans notre constitution pour ça,
08:07 ça s'appelle les élections, soit par une dissolution de l'Assemblée nationale,
08:11 soit par une démission du président de la République.
08:13 C'est lui qui dit qu'il veut revenir devant les Français,
08:15 donc s'il veut le faire, qu'il le fasse.
08:17 Mais on voit bien que le macronisme est à bout de souffle,
08:20 que le président de la République est dans l'incapacité aujourd'hui
08:24 de proposer au pays quelque chose d'autre que la détestation des immigrés,
08:30 pointer du doigt, essayer de diviser la population en permanence.
08:33 On a des grands défis qui sont devant nous,
08:35 on est confronté à une urgence sociale énorme,
08:38 on a un défi climatique devant nous, on est en COP 28 en ce moment-là.
08:43 On a beaucoup de choses à faire et le président de la République
08:46 a l'air totalement incapable d'amener le pays dans cette direction.
08:49 Emmanuel Macron qui a organisé à l'Elysée une cérémonie d'allumage
08:52 d'une bougée de Hanoukka, qui est une fête juive,
08:54 en présence du grand rabbin de France.
08:56 Est-ce que ça correspond à votre vision de la laïcité
08:58 ou est-ce que vous êtes surpris comme l'a été le président du CRIF
09:00 pour qui Emmanuel Macron n'est pas dans son rôle quand il fait ça ?
09:02 Non, le président de la République n'est pas dans son rôle en faisant ça
09:05 et il n'y a aucune raison d'accueillir à l'Elysée une cérémonie religieuse
09:09 de quelque religion que ce soit.
09:11 D'ailleurs, le principe de la laïcité c'est la séparation des églises et de l'État
09:15 et là en l'occurrence, en faisant ça, le président de la République
09:18 C'est une rupture de cette séparation.
09:19 Il a fait une faute politique inexcusable et impardonnable
09:22 et je pense qu'il devrait se ressaisir.
09:24 Donc oui, bien sûr, c'était une rupture de la laïcité
09:27 d'accueillir cette fête religieuse à l'Elysée.
09:30 Emmanuel, on parle la semaine dernière, le président du Sénat, Gérard Larcher,
09:32 a dit à Jean-Luc Mélenchon "ferme ta gueule".
09:34 C'était chez nos confrères de RTL.
09:36 Mais qu'est-ce qui se passe ?
09:37 Est-ce que vous êtes tous en train de devenir fous, les politiques ?
09:39 Il y a de l'outrance partout.
09:40 Qu'est-ce qui se passe pour qu'on en arrive à ce degré de langage-là
09:43 de tout bord et de toute part ?
09:45 Là, ce n'est pas de tout bord et de toute part.
09:46 Là, en l'occurrence, c'est le président du Sénat
09:48 qui est censé être le deuxième ou troisième personnage de l'État.
09:52 Deuxième.
09:53 Deuxième, si troisième dans l'ordre protocolaire.
09:55 Bref, c'est un détail.
09:57 Donc je pense qu'effectivement, il ne doit pas parler comme ça.
09:59 On ne parle pas comme ça à son opposition.
10:01 Je crois que ça en dit long sur la manière avec laquelle
10:03 un certain nombre de responsables politiques aujourd'hui
10:06 imaginent les rapports avec leur opposition.
10:08 On a l'impression que l'outrance est devenue la norme, honnêtement.
10:11 De tout côté, l'opposition, la majorité, le délire de l'ensemble.
10:13 Moi, je n'ai jamais dit "ferme ta gueule" à un opposant politique.
10:18 Et je pense que le président du Sénat ne devrait pas dire ça,
10:21 ne devrait pas parler comme ça.
10:22 Mais de manière plus générale,
10:24 je pense que s'il a l'intention de nous faire taire,
10:28 de faire en sorte que la France insoumise arrête de défendre ses propositions,
10:32 je préfère lui dire franchement, sincèrement,
10:34 les yeux dans les yeux, que c'est peine perdue.
10:36 – Alors si on remonte le fil de l'histoire,
10:37 le "ferme ta gueule" de Gérard Larcher,
10:38 il venait en réaction à un tweet de Jean-Luc Mélenchon,
10:40 publié suite à une interview musclée que vous aviez eue,
10:42 vous, face à Routet El-Kriyef sur LCI.
10:44 Et Jean-Luc Mélenchon avait tweeté ceci,
10:46 "Routet El-Kriyef manipulatrice, si on n'injurie pas les musulmans,
10:48 cette fanatique s'indigne, quelle honte".
10:50 Bravo, il félicite.
10:52 "Routet El-Kriyef réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans".
10:55 Est-ce que lui aussi, comme Gérard Larcher,
10:56 n'a pas perdu une bonne occasion de se taire,
10:58 ou en tout cas d'utiliser des mots plus modérés ?
11:00 – Ecoutez, dans cette interview, en l'occurrence,
11:02 effectivement j'ai été confronté à une forme de manipulation,
11:05 puisqu'on essayait de prendre des propos qui avaient été tenus
11:08 par des responsables de la France insoumise,
11:10 pour les déformer et leur donner un autre sens.
11:12 Donc je ne pense pas que le terme de "manipulatrice",
11:14 en l'occurrence, soit excessif.
11:16 – Vous ne regrettez pas cette epidémie quand même,
11:17 vous ne dites pas "ça va trop loin",
11:19 du coup elle se retrouve menacée, sous protection policière.
11:21 – Je regrette bien évidemment que "Routet El-Kriyef" soit menacée,
11:23 si elle est menacée.
11:25 – Elle est menacée, c'est plutôt "Twitter" Jean-Luc Mélenchon.
11:27 – Je n'en sais rien, je ne sais pas comment vous pouvez faire le lien,
11:29 mais en tout cas, que les choses soient très claires,
11:31 personne ne doit être menacé.
11:32 Je trouve par contre que la réaction assez unanime
11:35 a tranché avec l'absence de réaction dans d'autres cas de figure.
11:39 – Vous parlez de Maraha Oluvias-Andrani, ça présume.
11:41 – Peut-être, c'est intéressant.
11:42 – Qui est une journaliste de RCI, qui est une radio huellupéenne,
11:45 qui était en charge du "13h Week-end" sur cette radio,
11:48 et qui a pris une interview de Jordane Bardella, n'est plus en charge de ce journal.
11:51 – Peut-être que… – Comme qu'on en parle aussi.
11:53 – Oui, mais j'observe qu'elle n'a pas obtenu le même soutien,
11:56 assez unanime, qui a été exprimé après la polémique sur "Routet El-Kriyef".
12:00 Donc je trouve qu'il y a une forme d'indignation à géométrie variable.
12:02 – C'est deux problèmes différents, et deux problèmes qui sont sans doute légitimes l'un et l'autre.
12:04 Pourquoi une stratégie ? Pourquoi les opposer en fait ?
12:06 – Ce n'est pas moi qui les oppose, j'observe juste que quand cette journaliste-là
12:10 est écartée de la présentation du journal,
12:12 parce qu'elle a soi-disant interviewé un peu trop vivement M. Bardella,
12:16 il n'y a pas le même concert de soutien qu'il y a eu alors que "Routet El-Kriyef"
12:20 effectivement avait tenu ou avait utilisé des pratiques à mon égard que je trouvais inacceptables.
12:24 Mais maintenant franchement, soyons clairs, moi je préfère effectivement
12:27 que le débat se fasse sur les propositions politiques des uns et des autres,
12:31 en tout cas c'est mon souhait, et puisque le président du Sénat a dit
12:35 à l'égard de Jean-Luc Mélenchon, "Ferme ta gueule", j'ai envie de leur dire,
12:38 puisque c'était quand même le point de départ de cette difficulté,
12:41 il y a une situation à Gaza qui est insupportable, il y a plus de 20 000 morts,
12:44 il y a eu davantage de morts en deux mois qu'en quatre ans du siège de Sarajevo,
12:47 j'ai envie de dire, le président du Sénat et une grande partie de la caste médiatique et politique,
12:51 ouvrez vos gueules, dites quelque chose, ne laissez pas faire,
12:54 ne laissez pas faire comme ça dans le silence coupable de la communauté internationale,
12:58 il faut faire en sorte que ces massacres s'arrêtent,
13:00 il faut faire en sorte qu'il y ait un cessez-le-feu le plus rapidement possible,
13:03 et donc oui là on a besoin de gens qui l'ouvrent et pas de gens qui la ferment.
13:06 – La caste politique et médiatique, il faudrait dire là-dessus,
13:08 mais on est au bout malheureusement, on aura l'occasion de le dire.
13:11 – C'est l'image que vous avez renvoyée, que vous avez donnée globalement,
13:14 c'est-à-dire le sentiment qu'il y avait une manière de traiter ce conflit
13:19 qui est extrêmement orientée, en tout cas c'est comme ça que ça a été perçu
13:22 par une grande partie de la population.
13:24 – C'est sans doute comme ça que vous avez perçu,
13:25 mais c'est sans doute pas comme ça que la plupart des journalistes font leur travail.
13:27 Merci beaucoup. – En tout cas c'est comme ça
13:28 que ça a été perçu par une grande partie de la population.
13:30 – C'est bien Manon Robry qui sera à votre tête de liste aux européens ?
13:32 – Ça on aura le temps de le décider, laissez-nous un petit peu de temps,
13:35 mais en tout cas Manon Robry est une très bonne présidente de groupe
13:38 au Parlement européen et je suis très fier qu'elle soit effectivement
13:42 députée européenne de la France.
13:43 – Merci Emmanuel Bompard de "Mesdames et Messieurs", bonne journée à vous.