Regardez Le Journal Inattendu du 09 décembre 2023 avec Nathalie Renoux.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 12h30, 13h30
00:12 Le journal inattendu de Frédéric Beigbeder avec Nathalie Renou sur RTL.
00:17 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur RTL. Avec lui l'amour dure trois ans, Frédéric Beigbeder est l'invité du journal inattendu.
00:24 Romancier, scénariste,
00:27 réalisateur, éditeur, acteur, il ne s'économise pas. Son actualité est multiple. Il publie un dictionnaire amoureux
00:34 des écrivains français d'aujourd'hui et il sera en fin de semaine prochaine sur la scène du théâtre Edouard VII avec
00:40 "L'amour dure 1h15". Bonjour Frédéric Beigbeder. Bonjour, merci de m'accueillir.
00:45 Alors ça dure trois ans ou ça dure 1h15 l'amour ? Ça rétrécit jour après jour.
00:49 Non pas du tout mais bon un spectacle qui durerait trois ans je me suis dit que c'était un peu pénible.
00:54 Peut-être un peu long. Donc voilà donc une heure et quart c'est bien c'est une bonne promesse. Bon ce qui est sûr c'est qu'on va passer
00:59 une heure ensemble et que d'amour il sera forcément question. Mais d'abord les informations que je vous invite à commenter avec moi.
01:06 Un drame à Valenton dans le Val-de-Marne. Un adolescent est mort poignardé par un autre jeune. Il s'était retrouvé pour
01:13 finaliser la vente d'un jogging sur Vinted.
01:16 Le veto des Etats-Unis à une résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu humanitaire dans la bande de Gaza.
01:22 L'enclave où la situation est catastrophique selon un médecin de MSF qui vient d'y passer trois semaines. Vous l'entendrez.
01:29 Les courses de Noël plus que trois week-ends pour remplir la hôte. Mais après avoir profité du Black Friday,
01:34 les Français se précipitent-ils dans les magasins ? Nous sommes allés voir.
01:39 Enfin du sport la 15e journée de Ligue 1 avec le PSG face à Nantes ce soir. Le début de la Coupe d'Europe de rugby et
01:45 huit clubs français en lice. Et puis Tony Oka qui remonte sur le ring.
01:49 Et pour la météo, je me tourne vers vous Valérie Quintin. Bonjour. Bonjour. Alors Valérie, ça n'est pas le plus beau week-end de l'année
01:56 que vous nous annoncez. Alors pas vraiment c'est vrai. Pour autant on a des températures
01:59 relativement douces. Ça va compenser un petit peu. Une dégradation traverse le territoire en ce moment. On a de grosses pluies actuellement
02:04 plutôt vers les régions du nord-est et en glissant vers le massif central. Des pluies assorties de fortes rafales de vent jusqu'à 70 km/h
02:10 y compris dans les terres. Et le puits de Dôme passe même en vigilance orange pour des vents violents ce soir avec des rafales qui pourraient
02:16 friser les 100 à 110 km/h en pointe. Pendant ce temps-là, les régions méditerranéennes vont elles profiter du soleil après les trompes d'eau qu'ils ont eues hier.
02:23 Et puis Normandie, Bretagne et Pays de l'Oire retrouveront des éclairs aussi cet après-midi
02:26 avec 10 degrés attendus à Grenoble, 13 à Cambrai, 14 à Paris, 15 à Rennes et Toulon, 16 à Toulouse et un magistral 20 degrés à Pau.
02:33 Merci Valérie pour cette météo très humide.
02:36 Le journal inattendu sur RTL.
02:39 Commençons par ce fait d'hiver. Cet adolescent qui a reçu un coup de couteau mortel hier à Valenton dans le Val-de-Marne.
02:45 Cette fois pas de guerre de bande mais un rendez-vous symptomatique de cette génération conclue sur Vinted pour vendre un jogging.
02:52 L'agresseur est un autre adolescent, Planar Adenovitz, et c'est sa mère qui a appelé la police.
02:57 Oui car l'adolescent de 17 ans menace en pleine nuit de sauter de la fenêtre de son appartement au troisième étage.
03:03 Le jeune homme, connu des enquêteurs pour des vols, dit qu'il a fait une grosse bêtise de source policière.
03:10 La mère appelle le 17. En garde à vue, le fils reconnaît avoir porté le coup de couteau mortel hier soir à Valenton.
03:17 Il est plus de 20 heures alors quand un jeune homme de 16 ans se rend à un rendez-vous conclu sur Vinted.
03:22 Il est accompagné de deux autres jeunes. Il vient vendre un jogging de marque.
03:26 Sur place, six hommes en cagoule et latents d'une bagarre éclatent. Il est poignardé à la cuisse,
03:32 décédé malgré l'intervention des secours.
03:35 Son cousin qui l'accompagna était touché lui aussi à la cuisse, mais ces jours à lui ne sont pas en danger.
03:40 L'enquête se poursuit pour retrouver les autres jeunes qui se trouvaient à ce rendez-vous.
03:45 Les informations de Plana Radenovic du service police justice de RTL.
03:49 C'est la plus grande opération jamais menée en France en matière de pédocriminalité.
03:53 80 personnes ont été interpellées cette semaine pour avoir téléchargé ou partagé des images pédopornographiques.
04:01 Tous des hommes, certains en contact avec des mineurs du fait de leur activité,
04:06 deux professeurs des écoles, un surveillant de nuit dans un foyer d'enfants en situation de handicap ou encore un ambulancier.
04:12 Quinze d'entre eux ont été placés en détention provisoire.
04:15 Au procès de Monique Olivier, coup de froid à l'audience hier alors qu'est évoquée la disparition d'Estelle Mouzain.
04:22 Un policier chevronné, Philippe Guichard, qui avait mené l'enquête au départ,
04:27 avant d'en être des saisies au profit des gendarmes, est venu dire son scepticisme sur la responsabilité de Michel Fourniret et de son épouse dans cette affaire.
04:35 "Je ne crois pas que Michel Fourniret soit un pédophile" a-t-il ajouté.
04:39 Des propos qui ont suscité une vive émotion chez les parents de la fillette et chez leur avocat, maître Didier Seban.
04:46 Il était ce matin l'invité de Stéphane Carpentier sur RTL.
04:49 "Comment peut-on parler d'une enquête dont il dit qu'il ne la suit que par la presse ?
04:54 C'est un des plus hauts policiers de France et il vient dire le réquisitoire du procureur de la République,
04:59 la décision du juge d'instruction de renvoyer Monique Olivier devant la cour d'assise, et bien tout ça ne vaut rien.
05:05 On attend des réactions du ministre de l'Intérieur, enfin ça n'est pas possible."
05:08 Comment réagit la famille d'Estelle, le papa par exemple que vous représentez, Eric Mouzain ?
05:13 "Il est intérêt d'entendre encore cette espèce de révisionnisme judiciaire.
05:17 Eric Mouzain avait raison de dire lors de son intervention finalement,
05:21 que Monique Olivier a deux avocats, Richard Deljeunesse qui est son avocat devant la cour d'assise,
05:26 et puis la PJ de Versailles.
05:27 Je n'attendais vraiment pas ça du grand policier que nous entendions devant la cour d'assise."
05:31 Maître Didier Seban, avocat de la famille d'Estelle Mouzain.
05:35 Au Proche-Orient, pas de cesser le feu humanitaire dans la bande de Gaza.
05:39 Une résolution a été examinée au Conseil de sécurité de l'ONU hier soir.
05:44 Bilan, 13 voix pour, mais les Etats-Unis ont posé leur veto.
05:47 Ce matin, Israël a poursuivi ses bombardements sur Gaza.
05:51 Le ministère de la Santé du Hamas fait état de plus de 17 000 morts dans l'enclave depuis le début du conflit.
05:57 Christophe Garnier est médecin pour MSF.
06:00 Il vient de passer trois semaines dans la bande de Gaza.
06:03 Écoutez son témoignage au micro d'Emilie Beaujard.
06:06 "C'est une catastrophe.
06:07 Il y a à peu près un million de personnes réfugiées dans les écoles et les hôpitaux.
06:10 Et donc on se retrouve avec un afflux massif sur AFA et sur Al-Sultan qui sont complètement au sud.
06:15 Et comme il n'y a plus aucune place nulle part,
06:17 c'est des shelters de fortune qui sont construits dans les rues, dans les terrains vagues, etc.
06:21 avec trois morceaux de bois et un coup de plastique.
06:24 Mais en plus, il n'y a pas de latrine, il n'y a pas d'accès à l'eau.
06:26 On va vraiment vers une catastrophe sanitaire, humanitaire, tout ce que vous voulez.
06:30 Il y a énormément de morts.
06:32 En fait, la majorité des blessés arrivent dans des cas extrêmement graves.
06:34 Et donc il y a beaucoup de morts et parmi eux, beaucoup d'enfants.
06:37 Je me souviens notamment d'une journée où ils ont reçu 112 personnes
06:40 dans l'espace de quelques heures à l'hôpital.
06:41 Et en fait, sur 112, il y a eu 70 morts."
06:44 Le témoignage d'un médecin de MSF, l'ONG,
06:47 qui déplore l'inaction du Conseil de sécurité de l'ONU.
06:50 La famille de Masha Amini devait venir à Paris
06:54 pour retirer le prix Sakharov, prix européen pour les droits humains,
06:57 attribué à la jeune Iranienne, morte après avoir été interpellée pour un voile mal ajusté.
07:02 Mais ses parents et son frère n'ont finalement pas pu prendre l'avion.
07:06 Leur passeport leur ont été confisqués.
07:08 Le décès de Masha Amini avait provoqué des manifestations de grande ampleur en Iran
07:13 et un mouvement de révolte contre le régime.
07:15 Dans un instant, on va parler du nouveau malaise de Pierre Arditi sur scène hier soir.
07:21 A tout de suite, restez avec nous.
07:23 Le journal inattendu. Frédéric Beigbeder, Nathalie Renaud.
07:28 Le journal inattendu sur RTL. Avec Frédéric Beigbeder et Nathalie Renaud.
07:34 Au théâtre Edouard VII hier soir, la pièce "Lapin" n'a pas pu aller à son terme.
07:39 L'acteur Pierre Arditi, 79 ans, a fait un nouveau malaise après 25 minutes de jeu.
07:44 Il a été pris en charge par des médecins.
07:46 L'attaché de presse avait fait savoir qu'il remonterait sur scène dès ce soir.
07:50 Mais finalement, on apprend qu'il ne rejouera pas avant mercredi.
07:53 Fin septembre déjà, il avait fait un malaise en pleine représentation.
07:57 Puis il avait dû être arrêté en octobre pour cause de fatigue.
08:00 Frédéric Beigbeder, un acteur qui va jusqu'au bout comme ça, ça vous fait réagir ?
08:04 Non mais je l'aime énormément et en plus je joue dans le même théâtre.
08:08 Donc je le croisais tous les soirs quand il sortait de scène.
08:11 Et on plaisantait là-dessus, il a tellement d'humour et tellement de sensibilité.
08:16 C'est vraiment quelqu'un d'exceptionnel et on est évidemment tous très inquiets et effondrés.
08:21 Et puis voilà, je n'ai pas de nouvelles récentes.
08:24 J'espère qu'il va bien et qu'il va se reposer.
08:26 Il se repose et a priori il remontera sur scène mercredi.
08:30 C'est tout ce qu'on lui souhaite en tout cas.
08:32 Plus que deux semaines avant Noël, la course aux cadeaux est lancée.
08:34 A priori avec l'inflation, les problèmes de pouvoir d'achat,
08:37 l'enveloppe moyenne est en baisse.
08:39 Mais est-ce que ça se vérifie dans les centres commerciaux ?
08:42 Antoine Decarne, bonjour.
08:43 Bonjour à tous.
08:44 Vous êtes au centre commercial Lilénium à Lille.
08:48 Alors y a-t-il de l'affluence ?
08:49 Non, ce n'est pas l'affluence des grands jours.
08:51 Malgré les illuminations, les sapins et les Pères Noël qui passent d'escalator en escalator,
08:56 les rares personnes présentes ne sont pas forcément venues pour les cadeaux.
09:00 Est-ce que vous êtes venu faire vos courses de Noël ?
09:02 Non, non, non. Si on peut profiter de quelques promotions, autant le faire.
09:04 On échelonne un petit peu jusqu'à Noël.
09:06 Alors que les ventes ont augmenté de 2% pendant le Black Friday fin novembre,
09:10 début décembre, et bien Morne, Antoine Distantier est le gérant d'un magasin de prêt-à-porter.
09:15 On a eu du monde, vachement plus le jour du Black Friday.
09:18 Et depuis le Black Friday, comment ça se passe ?
09:19 C'est un peu plus calme.
09:20 Les gens, ils savent que le Black Friday, c'est offre, c'est remise, c'est tout ça,
09:24 alors que Noël, c'est compliqué.
09:27 Et Patricia, maman de deux enfants, a déjà fait tous ses achats.
09:30 Le Black Friday, oui, j'en ai profité.
09:31 Les ordinateurs, les casques, c'est intéressant.
09:34 Les habits aussi.
09:35 Et vous avez économisé combien avec toutes ces réductions ?
09:37 Au moins 100 euros. Faire attention à tout maintenant.
09:39 Car avec l'inflation, le timing pour faire les cadeaux a changé pour Christine, une autre cliente.
09:43 Pour moi, ce n'est pas le moment d'acheter. C'est encore trop tôt.
09:46 Moi, j'attends vraiment la dernière minute.
09:47 C'est à cette période-là qu'il y a vraiment, on casse les prix.
09:50 C'est dommage d'acheter maintenant.
09:52 Un raisonnement nouveau qui ne fait pas les affaires des grands centres commerciaux.
09:55 Merci Antoine Decarne, depuis Lille.
09:59 Et puis si vous comptez acheter des livres pour Noël,
10:01 vous pouvez regarder, jeter un coup d'œil au Point qui fait sa liste des 30 meilleurs livres de l'année.
10:08 Vous pouvez lire aussi le dictionnaire amoureux des écrivains français d'aujourd'hui.
10:12 Le Frédéric Beigbeder, ça peut aussi vous donner des idées.
10:15 C'est déjà Noël en tout cas pour l'heureux gagnant de l'Euromillions.
10:18 Un joueur a décroché le plus gros jackpot jamais proposé dans ce jeu.
10:22 240 millions d'euros.
10:23 Aucun détail sur le profil.
10:25 La seule chose qu'on sait, c'est qu'il n'a pas validé sa grille en France.
10:28 Ça n'est donc pas vous Frédéric Beigbeder.
10:30 Oh là là ! Mais en tout cas, enfin une bonne nouvelle dans ce journal.
10:34 C'est vrai.
10:35 Et puis vous avez sûrement un, voire plusieurs événements près de chez vous qui concernent le Téléthon.
10:41 Les dons continuent d'augmenter.
10:42 Ce midi, il s'élève à 18 800 000 euros.
10:45 Et vous pouvez continuer à contribuer à aider la recherche médicale en appelant le 36 37
10:51 ou bien sur le site internet du Téléthon.
10:54 Du sport, voilà des bonnes nouvelles.
10:56 La 15e journée de Ligue 1.
10:58 Elle a commencé par un match nul sans but.
11:00 Zéro partout hier soir entre Montpellier et Lens.
11:02 À suivre aujourd'hui, Rennes-Monaco à 17h et PSG Nantes à 21h.
11:06 Une rencontre qui pourrait signer le retour des deux blessés.
11:08 Marquinhos et Warren Zahir-Emery.
11:10 Une journée de championnat à suivre dès 19h dans "On refait le match" avec Philippe Sanfourche.
11:15 Et bien sûr, de 20h30 à 23h avec Eric Silvestro dans RTL Foot.
11:20 Le rugby. Vous aimez le rugby Frédéric Beigbeder ?
11:22 Bien sûr que j'aime le rugby. J'habite dans le sud-ouest.
11:24 Oui, c'est pour ça que je vous pose la question.
11:26 Alors, la première journée de la Coupe d'Europe ce week-end.
11:28 8 clubs français engagés.
11:29 Hier, Beigle-Bordeaux a pulvérisé le CONACT en Irlande 41 à 5.
11:34 Aujourd'hui, Toulon-Exéter 14h.
11:37 Le Stade Toulousain, champion de France en titre et sa star Antoine Dupont,
11:40 reçoit Cardiff à 16h15.
11:43 Puis Munster à Viron-Bayonnet.
11:45 Là, ça vous intéresse de près.
11:47 C'est à 18h30.
11:48 Et puis le Loup, club de Lyon, se déplace à Bristol à 21h.
11:51 En fin de la boxe, à Roland-Garros ce soir,
11:53 6000 spectateurs sont attendus sur le court Philippe Châtrier,
11:56 garni d'un ring, pour soutenir le français Tony Hoka face au belge Riyad Mehri.
12:01 Après deux revers et beaucoup de doutes,
12:03 Hoka joue gros ce soir.
12:05 Le journal inattendu de Frédéric Beigbeder.
12:09 Avec Nathalie Renaud sur RTL.
12:11 Frédéric Beigbeder, c'est maintenant l'heure de votre portrait.
12:15 Alors, si des auditeurs ne vous connaissaient pas,
12:18 et que je devais vous présenter,
12:19 je leur dirais que vous êtes un trublion,
12:21 un spécialiste du décalage,
12:23 toujours là où on ne l'attend pas.
12:25 À la fois fils de bonne famille et oiseau de nuit,
12:27 intellectuel et people.
12:29 Des études classiques, sciences po,
12:31 puis une carrière de publicitaire,
12:33 mais un publicitaire qui rêve d'écrire.
12:35 Le résultat, c'est 99 francs,
12:36 roman satirique sur le milieu de la pub,
12:39 adapté au cinéma par Yann Kounen,
12:41 avec un Jean Dujardin qui semble vous ressembler un peu.
12:45 J'ai 12 000 tonnes de yaourt à écouler cette année.
12:47 Alors du jeune, ok.
12:49 Du sexy, ok.
12:52 Pense à fermer les yeux quand tu avales.
12:53 Il faut qu'on sente le plaisir en ta gorge aussi.
12:55 Et tu rêves.
12:56 La publication de 99 francs vous vaut d'être licencié
13:00 de votre entreprise Young & Rebicam.
13:02 Qu'importe, vous êtes un artiste, un fêtard,
13:04 un adepte des nuits parisiennes,
13:05 vous aimez parler d'amour et le vivre.
13:08 Avec Laura Smet, les Français s'en souviennent.
13:10 Être juge et parti,
13:12 romancier, prix Interallié, prix Renaudot,
13:14 et critique littéraire, écrivain et éditeur.
13:17 Et même réalisé, après avoir été un roman,
13:20 "L'amour dure 3 ans" devient votre film.
13:23 Enfin, je vais pouvoir avoir un homme
13:24 qui soit ni un ex ni un futur.
13:25 Tu seras mon seul ami du sexe masculin.
13:27 Ah ouais, comme un gay, mais hétéro.
13:29 Tu prends pas en l'amitié homme-femme ?
13:30 C'est comme l'énergie éolienne,
13:31 on en parle, mais il n'y en a pas.
13:33 Insatiable, vous cherchez à dépasser vos limites,
13:37 comme avec ce seul en scène au Théâtre Édouard VII,
13:40 "L'amour dure 1h15".
13:41 Ça n'est pas la même durée, mais toujours la même question.
13:44 Alors dites-nous, Frédéric Beigbeder,
13:46 c'est quoi l'amour ?
13:47 Vaste champ de réflexion dont vous cherchez la réponse
13:50 dans tous vos gestes, vos écrits, vos activités.
13:52 Pourvu que vous ne trouviez pas tout de suite la réponse,
13:56 ça nous garantit quelques romans, films et spectacles
13:59 pour les années à venir.
14:00 Très gentil ce portrait.
14:02 Il faut dire aux auditeurs, je ne sais pas s'ils ont l'image,
14:04 mais Nathalie fait beaucoup de mouvements avec ses mains
14:07 quand elle parle, et c'est très spectaculaire.
14:12 J'aime bien chorégraphier les portraits.
14:14 Voilà.
14:15 Évidemment que je ne connais pas la réponse,
14:17 et c'est pour ça que j'écris, que je monte sur scène
14:21 pour essayer de lire les plus belles déclarations d'amour,
14:25 les plus grands poèmes, et aussi avec un chanteur sur scène
14:29 qui s'appelle Émile Fournier, qui chante toutes les plus grandes
14:32 chansons romantiques.
14:33 Et donc on se met dans cette ambiance très belle,
14:37 très sensuelle, très douce, et on en a besoin en ce moment.
14:40 Franchement, quand on écoute votre journal...
14:42 C'est vrai qu'on a besoin d'amour.
14:44 Je voulais vous demander, est-ce qu'avec le temps,
14:46 avec l'âge, vous avez une vision différente justement de l'amour ?
14:49 Je crois que j'étais très puéril quand j'ai écrit "L'amour dure trois ans".
14:53 J'étais désespéré, comme on peut l'être, quand on est déçu.
14:56 Et je me suis vengé dans un livre, mais au fond,
15:01 quand on mûrit, parce que je ne suis pas vieux...
15:04 Je n'ai pas dit ça !
15:06 Évidemment qu'on accepte un peu plus les défauts des autres
15:12 et les siens, puis on apprend à se connaître,
15:15 et puis on se calme un petit peu aussi sur cette quête hystérique de la passion.
15:21 Je ne dis pas que je sois contre la passion,
15:25 je pense que c'est très important, mais voilà...
15:29 On peut trouver un amour apaisé.
15:30 Un peu d'humour, un peu de complicité, le plaisir du temps aussi.
15:35 Justement, la première phrase de "L'amour dure trois ans",
15:38 le roman, c'était "L'amour est un combat perdu d'avance contre le temps".
15:41 Ce n'est pas vrai, ça, je ne le pense plus du tout.
15:44 Ouf ! Ça nous donne beaucoup d'espoir !
15:46 L'amour de la littérature aussi, on en parle dans votre journal inattendu.
15:50 À tout de suite !
16:13 Le journal inattendu de Frédéric Beigbeder avec Nathalie Renaud sur RTL.
16:17 Le journal inattendu sur RTL avec Frédéric Beigbeder et Nathalie Renaud.
16:28 Voilà, Frédéric Beigbeder applaudi sur les Beatles qui chantent l'amour.
16:38 Votre actualité Frédéric Beigbeder, c'est la publication d'un livre,
16:41 le "Dictionnaire amoureux des écrivains français d'aujourd'hui".
16:44 281 auteurs passés au crible de votre plume,
16:48 qui est tantôt impitoyable, tantôt laudative.
16:50 D'abord, comment est-ce que vous les avez sélectionnés ces 281 auteurs ?
16:54 Avec le maximum d'amour, évidemment, mais aussi d'injustice, de mauvaise foi.
16:59 J'ai voulu être comme un portier de boîte de nuit et dire "à toi oui, toi non".
17:06 Le grand plaisir de ce livre, c'était de faire la liste.
17:09 Mais c'est vrai que c'est aussi un panorama.
17:11 Il y a un certain nombre d'écrivains qui ne pouvaient pas ne pas y être.
17:16 Et puis ensuite, c'est aussi très subjectif, bien sûr.
17:18 Bien sûr. Alors, il y a une condition quand même, c'est d'être vivant pour être dans votre livre.
17:21 Oui, tous les écrivains qui sont dans ce livre sont toujours vivants à l'heure où nous parlons.
17:25 Ouf !
17:26 Oui, mais c'est vrai qu'en plus, malheureusement, il y en a certains qui sont malades, mais ils sont toujours là.
17:30 Et c'était important parce que ça n'existait pas.
17:33 Il y a beaucoup de livres sur la littérature, bien sûr,
17:36 mais un livre où il n'y a que les contemporains,
17:39 les gens qu'on peut aller rencontrer, qu'on peut croiser, avec qui on peut dialoguer,
17:44 ça, ça n'existait pas.
17:46 Alors que ça existait pour la peinture, pour le cinéma, évidemment,
17:49 mais pas pour la littérature.
17:51 Alors, je l'ai feuilleté, je n'ai pas encore lu les 281 portraits.
17:55 J'ai l'impression que vous avez un amour tout particulier pour Michel Houellebecq.
17:59 Oui, bien sûr. C'est un romancier réaliste, global, très ambitieux, très drôle,
18:05 très mélancolique, très romantique aussi.
18:09 J'aime ça. Il me fait rire, il me provoque,
18:13 il me met parfois en colère aussi, mais...
18:16 Mais il vous fait réagir.
18:17 J'aime la littérature qui dérange.
18:21 Et je pense que c'est le rôle des livres de nous réveiller, de nous secouer.
18:25 Vous avez aussi parfois la dent dure.
18:27 Je pense par exemple à Karine Tuil, à Delphine de Vigan.
18:30 Vous ne les avez pas spécialement épargnées.
18:32 Est-ce que vous avez eu des réactions après la publication de votre anthologie, votre dictionnaire ?
18:37 Oui, bien sûr qu'il y a des gens qui ne sont pas contents de ce que j'ai pu dire,
18:42 mais j'essaye aussi, sur ces deux auteurs-là par exemple,
18:45 j'essaye d'être très objectif, de chercher ce qu'elles ont voulu dire.
18:48 Et il y a aussi beaucoup d'éloges sur les deux.
18:52 Donc, souvent, malheureusement, un écrivain,
18:55 et c'est mon cas aussi quand je lis un article sur moi,
18:57 je ne retiens que la phrase qui m'énerve,
19:00 alors qu'il peut y avoir tout un développement très flatteur.
19:03 Et ça, je l'oublie.
19:05 Alors, en 2022, sur les 10 auteurs les plus vendus,
19:08 vous n'en avez retenu que deux dans votre dictionnaire,
19:10 Pierre Lemaitre et Annie Ernaux,
19:12 mais pas de Guillaume Musso, pas de Marc Lévy,
19:14 pas de Melissa da Costa ou de Virginie Grimaldi.
19:17 Est-ce que vous diriez que les Français ont mauvais goût en littérature ?
19:21 Non, mais ce sont des auteurs qui sont, à mon avis,
19:24 qui n'ont pas vraiment envie d'être littéraires.
19:27 Ce sont des storytellers,
19:29 ce sont des gens qui racontent des histoires,
19:31 plus ou moins "feel good", comme on dit,
19:33 c'est-à-dire qui aident à se sentir bien
19:35 et qui ne cherchent pas peut-être à faire des phrases
19:40 qu'on a envie de noter.
19:42 Donc, pour moi, ce sont des romanciers,
19:46 mais plutôt commerciaux.
19:48 Et ça, ça n'avait pas la place dans votre livre ?
19:51 Il y en a, il y a des auteurs qui se vendent beaucoup dans mon livre,
19:55 effectivement, vous avez cité Pierre Lemaitre,
19:57 c'est un bon exemple parce qu'il écrit un roman très populaire
19:59 très efficace et avec quand même une ambition formelle.
20:02 Quand il n'y a pas vraiment d'ambition formelle,
20:04 je ne les ai pas retenus,
20:06 mais c'est uniquement moi-même que j'engage.
20:09 Alors, vous écrivez que vous vous êtes beaucoup posé la question,
20:13 mais vous avez laissé Gabriel Matzneff dans cette liste,
20:16 malgré "L'épanchant pédophile",
20:18 malgré le livre de Vanessa Pringora.
20:20 Ça vous a pris la tête de ce cas précis ?
20:23 Oui, je me suis posé la question,
20:25 et puis il y a d'autres auteurs comme ça qui sont "cancelés",
20:28 et que j'ai mis dans le livre,
20:30 Renaud Camus, Marc-Edouard Nab, François-Marie Bagnet.
20:34 Je pense que j'ai voulu faire un tableau
20:37 de ce qui existe dans les écrivains vivants.
20:40 Ce sont des écrivains qui sont vivants,
20:42 qui choquent, qui sont peut-être pour de bonnes raisons,
20:46 aujourd'hui, tenus au silence.
20:49 Et c'est peut-être pour de bonnes raisons,
20:51 mais c'est bien d'en parler, voilà, il faut dire ce qui se passe.
20:53 Et Matzneff, il a été publié pendant 30 ans
20:56 dans la plus grande maison d'édition française, Galimar.
20:59 Il a été chroniqueur dans le journal Le Monde.
21:02 Donc il a existé, il existe, il est toujours là,
21:04 il faut en parler, il faut regarder en face.
21:06 Vous pensez qu'il faut séparer l'œuvre et l'homme ?
21:09 Non, c'est même pas ça.
21:10 Dans son cas, c'est impossible, puisqu'il n'a parlé que de ça.
21:13 L'amour avec des adolescentes.
21:16 On peut l'accuser de beaucoup de choses,
21:18 mais il était honnête, il était malheureusement sincère.
21:22 Non, je pense qu'il faut faire des mises au point,
21:24 et regarder en face, et non pas se cacher les yeux et les oreilles,
21:29 comme vous savez les singes qui ne veulent pas voir la vérité.
21:33 Une question sur la jeunesse.
21:34 Cette semaine, il y a un classement, le classement PISA,
21:37 qui a montré que le niveau des élèves français
21:39 était radicalement en baisse en mathématiques,
21:41 mais aussi en français.
21:43 Est-ce que vous craignez pour l'avenir de la littérature,
21:45 pour l'avenir de la lecture, de la place du livre
21:48 dans nos vies dans les années qui viennent ?
21:51 Oui, bien sûr, je pense qu'il faut se battre.
21:53 Il faut peut-être aussi, je ne sais pas si Gabriel Attal
21:56 l'a mis dans sa liste de mesures,
21:59 il faudrait des cours d'apprentissage aux nouvelles technologies,
22:02 c'est-à-dire habituer les enfants à se servir de ces outils,
22:07 les téléphones, les ordinateurs,
22:09 mais peut-être aussi apprendre à les éteindre pour faire autre chose.
22:12 Parce que quand on regarde un écran, on est passif,
22:14 on ne crée rien, et on n'utilise pas son cerveau.
22:17 Et la lecture, c'est vraiment de la gymnastique pour l'esprit.
22:21 C'est pour ça que je pense que c'est très grave si on lit moins.
22:24 Moi, je me bats depuis 30 ans, 40 ans, pour donner envie de lire.
22:29 Est-ce que vous avez peur que les vidéos YouTube remplacent les livres ?
22:33 Oui, en tout cas, c'est avéré,
22:35 d'un point de vue du temps qu'on passe devant les écrans,
22:38 c'est du temps qu'on ne passe plus devant les livres.
22:40 Malheureusement, les journées ne font que 24 heures.
22:43 Donc oui, je pense qu'il faut expliquer ce qu'apporte un livre.
22:49 Ce qu'apporte un livre, c'est tout simplement que ça nous rend plus intelligents.
22:52 Ça nous rend moins bêtes.
22:54 Dans ce dictionnaire, qui aurait pu se glisser entre François Bégaudot et Aurélien Bélanger ?
23:00 Je vois à qui vous faites allusion.
23:02 Mais l'auteur a son nom sur la couverture, donc ça lui suffit.
23:06 Frédéric Begbeder, effectivement, il ne s'est pas glissé parmi ses 281 auteurs préférés.
23:13 Quand on a préparé cette émission, on vous a demandé vos choix musicaux.
23:16 Ils sont éclectiques, c'est ce qu'on va voir.
23:18 Parmi eux, il y a ce morceau.
23:20 "I'm just Ken" de Ryan Gosling, c'est la chanson du film Barbie. Pourquoi ?
23:33 J'adore cette chanson. C'est Ken qui est malheureux, qui est fou amoureux de Barbie, qui s'en fout.
23:38 C'est un homme qui se victimise.
23:41 C'est ce que j'ai fait dans un livre cette année qui s'appelait "Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé".
23:46 Je me suis identifié à Ken. Sauf que je ne lui ressemble pas du tout, bien sûr.
23:51 Mais quand il dit "Where I see love, she sees a friend".
23:56 Là où moi, je vois de l'amour, elle voit un ami.
23:59 C'est tellement "ouin ouin".
24:01 On dit ça des hommes aujourd'hui, qu'on se plaint trop et qu'on a l'air de "ouin ouin" de personnes qui pleurent toute la journée.
24:08 Et c'est ce qu'il fait.
24:10 Notre Ken à nous, Frédéric Begbeder, reste pour une heure d'émission.
24:15 Avec vous, on va parler de la scène de votre nouvelle aventure au Théâtre Édouard VII.
24:19 C'est dans un instant, juste après les titres de 13h.
24:44 Il est 13h.
24:46 Ce drame en banlieue parisienne.
24:58 Un adolescent de 16 ans est mort poignardé hier soir à Valenton, dans le Val-de-Marne.
25:02 Cela s'est passé dans la rue, lors d'une transaction vinted.
25:05 Il a été pris à partie par d'autres jeunes.
25:07 L'auteur du "Coup de couteau mortel" a avoué son geste à sa mère, qui a prévenu la police.
25:12 80 personnes arrêtées dans 53 départements bilans du coup de filet anti-pédophile mené hier.
25:18 C'est l'un des plus importants jamais réalisés en France.
25:21 Parmi les personnes interpellées, deux professeurs des écoles et un surveillant dans un foyer d'enfants.
25:27 A deux jours de la fin de la COP à Dubaï, colère des défenseurs de l'environnement,
25:31 le secrétaire général de l'OPEP, les pays exportateurs de pétrole,
25:35 demande à ses Etats membres de rejeter tout accord ciblant les énergies fossiles.
25:40 Le Téléthon, la barre des 20 millions de promesses de dons vient d'être franchie.
25:44 Et si vous voulez être généreux, toujours le même numéro, le 3637.
25:49 Il est encore temps.
25:50 En football, la suite de la 15ème journée de Ligue 1.
25:53 Deux matchs aujourd'hui, 17h Rennes-Monaco et 21h PSG Nantes.
25:58 Et puis en rugby, quatre clubs français en Coupe d'Europe cet après-midi et ce soir.
26:02 Notamment le Stade Toulousain, que reçoit Cardiff à 16h15.
26:06 Enfin, c'est la tradition dans le journal inattendu.
26:08 La météo, c'est avec vous, Frédéric Beigbeder.
26:11 Merci pour l'accompagnement musical d'Elvis Presley.
26:16 Alors, on m'a donné un texte de météo, je vais en faire une petite critique littéraire.
26:22 Allez-y, faites comme vous le sentez.
26:23 C'est très compliqué de renouveler le genre de la météo en radio.
26:26 Mais je suis sûre que vous allez y arriver.
26:27 Des pluies et des vents forts traverseront le pays en épargnant l'extrême sud-est.
26:32 Alors là, excusez-moi, mais c'est un cliché.
26:34 Il fait toujours beau dans le sud-est, il y en a marre des clichés.
26:37 L'extrême sud-est qui devrait conserver un ciel bien lumineux,
26:41 avec au pire quelques averses en Corse.
26:43 Les départements proches des Pyrénées n'auront toutefois que des pluies assez faibles.
26:47 Alors là, c'est original, pour le coup.
26:49 Et c'est vrai qu'il pleut souvent par là-bas.
26:51 Par ailleurs, la limite pluie-neige remontera à 1800 m dans les Alpes.
26:57 Oui, évidemment, là, c'est encore une fois une banalité, pardon.
27:00 Les températures iront de 8 à 19 degrés entre la Haute-Savoie et les Pyrénées-Atlantiques.
27:06 Il fera 10 degrés à Lyon, 12 à Marseille, 13 à Lille, 14 à Paris, 15 à Nantes.
27:13 Et malgré un ciel nuageux et quelques pluies...
27:16 Alors là, c'est un Alexandrin.
27:17 Malgré un ciel nuageux et quelques pluies, le mercure atteindra 17 degrés à Guétari.
27:25 J'adore cette chute. La chute est très belle.
27:27 Mais on l'a choisie pour vous.
27:29 Merci beaucoup.
27:30 Pour le Pays Basque, et on entend cette chanson basque en fond sonore, évidemment.
27:35 La Peña Bayona, le Pays Basque, votre lieu refuge.
27:39 On va maintenant parler d'un autre lieu de prédilection vous concernant, la Seine.
27:43 Avec un spectacle, "L'amour dure 1h15", que vous jouez au Théâtre Édouard VII les 14, 15 et 16 décembre prochains.
27:50 Mais avant d'en parler, je voudrais qu'on accueille Mathias Lugin,
27:53 qui s'est penché sur cette périlleuse question de la durée de l'amour.
27:58 Alors, est-ce 3 ans comme le dit votre roman ?
28:00 Est-ce 1h15 comme le dit votre spectacle ?
28:03 Ou est-ce 6 minutes ?
28:05 Un peu moins même.
28:07 Olalala, c'est en train de déraper, il n'est que 13h.
28:11 Mathias ?
28:12 Oui, bonjour Nathalie.
28:13 Alors, j'ai bossé un petit peu de mon côté.
28:15 J'ai essayé de remonter il y a quelques années, il y a 8 ans quand j'ai passé mon bac de philo.
28:19 Le sujet que j'ai choisi c'est "suis-je ce que mon passé a fait de moi ?"
28:23 Bon, franchement, si j'avais eu le choix avec combien de temps dure l'amour,
28:26 je crois que j'aurais repris le même sujet.
28:28 Mais partons de votre proposition, si vous le voulez bien Frédéric Bédé.
28:31 Est-ce que l'amour dure 3 ans ?
28:33 Réponse du cardiologue Alain Ducardonnet.
28:35 Non, heureusement, ça voudrait dire qu'en fait il y a une programmation
28:39 qu'elle soit génétique, chimique ou psychologique de l'amour.
28:42 Bon, alors double vérification, cette fois avec Raphaël Blareau.
28:45 Lui est prof de chimie.
28:47 On entend souvent que l'amour dure 3 ans.
28:49 C'est vrai mais c'est faux. En fait, ça dépend de vous.
28:52 Bon, alors qu'ils ne soient pas d'accord avec vous, soit.
28:54 Mais si c'est entre eux, ça risque d'être encore un peu plus complexe que prévu.
28:57 Alors, autant élargir notre panel.
28:59 À qui demander ? Un coach en séduction ? Un sexologue ?
29:02 Et si on cassait un petit peu les codes ?
29:04 Pour une fois, j'ai envie de faire confiance à une artiste.
29:07 Chimède Mahdi, qu'est-ce que vous en dites vous ?
29:09 Tu sais, l'amour dure 3 ans
29:12 Avant que ne valsent les sentiments
29:16 C'est l'autre façon de voir les choses. Pourquoi pas ?
29:18 Amour relationnel, l'amour en musique, on l'entend.
29:20 Et l'amour physique aussi, ne faisons pas semblant de l'oublier.
29:23 Là, on est plutôt sur du 5 minutes et demi en moyenne.
29:27 Si on en croit les statistiques, c'est pas moi sur les chiffres.
29:29 On ose demander son avis à l'actrice X, Lisa Del Sierra ?
29:32 Et 5 vraies minutes après une journée de boulot, tout ça, machin, franchement c'est bien.
29:37 Bon, ça devrait en rassurer peut-être quelques-uns.
29:39 Et les Français alors ? Comment est-ce qu'ils voient les choses ?
29:41 On dit en général que ça dure 3 ans.
29:43 Ça dépend.
29:44 Moi, ça fait 14 ans que je suis avec quelqu'un.
29:46 L'amour, ça peut durer toute une vie comme nous jamais trouver l'amour.
29:49 Ça dépend du partenaire.
29:50 C'est éternel l'amour.
29:51 Bon, on ne va pas réussir à se mettre d'accord.
29:53 C'est certainement mieux comme ça, si ça reste propre à chacun.
29:56 Le cœur, ses raisons et ce que la raison ignore surtout.
29:59 Mais une chose inévitable en revanche, l'amour, toujours.
30:01 Amour toujours mais pas longtemps, à la folie, passionnément.
30:08 Ouai, ouai, ouai, passionnément à la folie, de quelle manière, je ne sais pas.
30:11 Mais en tout cas, avec vous, l'amour dure 1h15, en ce moment en tout cas, Frédéric Beigbeder.
30:16 C'est une manière de vous interroger sur l'amour à travers la lecture de textes.
30:20 Comment les avez-vous choisis ?
30:22 Et est-ce qu'ils vous ont apporté une réponse ?
30:24 Alors, bien sûr qu'il n'y a pas de réponse.
30:26 C'est à chacun de faire sa définition.
30:29 Mais quand on parcourt toute l'histoire de la littérature, depuis 3000 ans,
30:33 on voit qu'il y a des points communs entre les textes.
30:38 Par exemple, les plus grandes histoires d'amour sont tragiques.
30:41 Ça se termine très très mal pour Tristan et Iseult, pour Roméo et Juliette,
30:44 pour Hector et Andromaque, pour Johnny Depp et Amber Heard.
30:48 Bref, c'est quand même toujours très compliqué.
30:50 Alors il y a ça, et j'ai essayé pendant 1h15 de raconter une histoire d'amour du début à la fin.
30:55 Donc au début, c'est les rencontres, les grandes déclarations, les poèmes, les lettres.
31:01 Et puis plus on avance, plus il y a l'usure, il y a le couple, il y a la souffrance, il y a l'absence.
31:08 Et à la fin, ça se termine sur une lettre de rupture de François Sagan.
31:12 Et la salle est vraiment très émue, je crois.
31:14 Et moi-même aussi, en la lisant.
31:16 Mais je vois que vous avez une alliance à votre annulaire.
31:19 Ça veut dire que vous y croyez à l'amour toujours,
31:21 parce que quand même on doit répondre à une question quand on se marie.
31:24 Oui, bien sûr, mais je suis depuis 13 ans avec la même personne.
31:28 Ah, l'amour dure 13 ans ! Ouf !
31:30 J'espère même plus !
31:32 Mais c'est un livre que j'ai écrit quand j'avais 30 ans, "L'amour dure 3 ans".
31:36 Est-ce que finalement, il ne faut pas confondre la passion amoureuse, l'état amoureux et l'amour ?
31:41 Est-ce que ce sont deux choses différentes ?
31:43 On vit dans une société qui nous vend l'amour beaucoup.
31:47 Effectivement, le cœur qui bat, la frénésie, les comédies romantiques.
31:52 Tout ça, c'est vrai, il y a une sorte d'idéologie, d'utopie qui est un peu vendue aux gens.
31:58 Et tout d'un coup, quand la vie est calme, douce et complice, ça ne leur suffit pas, parfois.
32:05 Et oui, vous avez raison, c'est un apprentissage.
32:08 Ça prend toute une vie pour s'accepter, accepter l'autre.
32:12 Il y a un moment dans le spectacle, je lis un poème de Valéry Larbaud,
32:16 où il dit "En amour, pas de mystère, soyons sérieux ou léger,
32:20 sans oublier que sur la Terre, il n'y a que des étrangers."
32:24 Et j'avais entendu une fois Barack Obama parler de sa femme, Michelle,
32:28 et il disait "Mais je ne connais pas cette femme, c'est une étrangère.
32:32 Je dors avec elle, mais c'est une étrangère."
32:34 Je trouve que c'est peut-être la plus belle déclaration d'amour.
32:36 Bien sûr, c'est une manière de se renouveler éternellement.
32:39 Oui, il ne faut pas considérer que quelqu'un vous appartient, jamais.
32:42 Et qu'on les connaît, on ne connaît personne.
32:44 Vous parlez de votre spectacle, j'ai envie de savoir comment vous vous sentez sur scène ?
32:49 En fait, je suis terrorisé juste avant,
32:52 et puis une fois que je suis sur scène,
32:56 j'aime bien m'amuser, j'aime bien faire le cabot.
32:59 Si les gens réagissent et rigolent ou sont émus, je trouve que c'est très agréable.
33:05 En fait, ce qu'on oublie de dire sur les écrivains,
33:07 c'est que souvent on fait des conférences avec des salles,
33:11 parfois il y a trois personnes, parfois il y en a plus.
33:13 Donc vous êtes habitué au public ?
33:15 Oui, certains écrivains ont pris cette habitude de s'exprimer en public.
33:21 Ce n'est pas non plus quelque chose de totalement absurde.
33:24 Oui, et puis vous, vous avez fait de la télévision, de la radio, donc vous êtes habitué à ça.
33:27 On va continuer avec les choix que vous avez faits pour cette émission.
33:30 Parmi ces choix musicaux, il y a ce morceau d'Händel.
33:33 La musique classique, pourquoi ce choix ?
33:44 Quand vous m'avez demandé de choisir des morceaux,
33:46 je me suis souvenu que je travaille sur une radio concurrente qui s'appelle Radio Classique.
33:51 Et en animant une émission littéraire, je demande aux invités de choisir aussi des morceaux.
33:56 Donc je fais la même chose que vous, sauf que c'est des morceaux de musique classique.
33:59 Et j'ai découvert beaucoup de chefs-d'œuvre.
34:04 Et celui-ci en fait partie, c'est très très beau, c'est Händel.
34:07 Et on va justement accueillir une musicienne classique, une violoncelliste.
34:11 Camille Thomas est avec nous. Bonjour Camille.
34:14 Bonjour.
34:16 Alors quel est votre lien avec Frédéric Beigbeder ?
34:19 Ne répondez pas maintenant, vous nous le direz dans un instant,
34:22 juste après cette réinterprétation au violoncelle d'une sondate de Chopin, qui est la vôtre.
34:28 A tout de suite.
34:30 Le journal inattendu de Frédéric Beigbeder, avec Nathalie Renaud sur RTL.
34:40 Nous sommes toujours en compagnie de Frédéric Beigbeder,
34:42 mais aussi de Camille Thomas, violoncelliste.
34:45 Bonjour à vous Camille.
34:47 Bonjour et bonjour Frédéric.
34:49 Bonjour Camille, ça va ?
34:50 Ça va très bien.
34:51 Quelle surprise ! Ils ne m'ont rien dit, je ne savais pas moi.
34:54 Oui, elle est très surprise.
34:56 Camille Thomas, vous allez nous raconter un petit peu votre histoire.
34:59 Oui, je vais vous raconter un petit peu mon histoire.
35:01 Je suis un violoncelliste, je suis un violoncelliste.
35:04 Je suis un violoncelliste, je suis un violoncelliste.
35:08 Camille Thomas, vous allez nous raconter votre rencontre avec Frédéric Beigbeder.
35:11 Comment d'abord vous vous avez fait connaissance ?
35:13 On s'est rencontrés sur un plateau télé,
35:17 où Frédéric parlait de son dictionnaire amoureux des écrivains vivants.
35:23 Français vivants. C'est ça le titre, exact ?
35:26 Dictionnaire amoureux des écrivains français d'aujourd'hui.
35:28 Mais c'est vrai qu'ils sont vivants.
35:29 D'aujourd'hui, mais ils devaient être vivants, ça je me souviens.
35:32 Et aussi, on parlait de ce spectacle.
35:37 Et je me souviens t'avoir dit qu'il y avait des chansons merveilleuses d'amour.
35:42 Et te demander s'il y aurait de la musique dans ce spectacle.
35:44 Parce qu'évidemment, moi, je m'intéresse toujours à la musique.
35:47 Et on avait parlé de Jane Bee aussi dans cette émission.
35:52 Et puis, le lendemain, j'ai reçu un mail
35:55 me demandant si je voulais venir faire Jane Bee avec toi.
35:58 Eh bien justement, on l'entend ce Jane Bee.
36:02 Apprends le dessin dans les silences.
36:09 Et Camille Thomas, si vous avez proposé d'interpréter Jane Bee,
36:12 c'est aussi parce que vous l'avez enregistrée vous-même avec Jane Birkin.
36:17 Exactement, c'est la dernière pièce qu'elle a enregistrée avant de disparaître.
36:22 Quelques mois avant sa mort.
36:24 Et c'était un moment incroyable, très émouvant.
36:28 Un peu comme ses chansons, c'est un peu comme son testament.
36:31 J'avais dit que c'était la chanson de ma vie.
36:33 Et donc, évidemment, dès que Frédéric m'a dit
36:36 "Est-ce que tu veux qu'on fasse cet hommage ?"
36:38 Je n'ai pas hésité une seconde.
36:40 Et puis partager la scène ensemble, c'était très sympa.
36:43 On s'est bien amusé. C'était très touchant.
36:46 J'ai lu une lettre, une sorte de déclaration à Camille sur scène.
36:51 Elle était extrêmement embarrassée.
36:53 Non, je me suis un petit peu troublée.
36:56 Et puis ensuite, elle s'est mise au véloncelle et a joué...
37:03 C'est un air de Chopin, en fait.
37:05 "Jane B", c'est un air de Chopin
37:07 où Serge Gainsbourg a mis ses mots,
37:10 "signalement", "yeux bleus", "cheveux châtains".
37:13 En fait, c'est comme une fiche signalétique de la femme de sa vie
37:16 que Gainsbourg a écrite pour Jane Birkin.
37:19 Et c'est une déclaration d'amour absolument sublime.
37:23 Et donc, ça devait faire partie de votre spectacle.
37:25 Camille, comment est-ce qu'il est avant d'entrer en scène Frédéric Beigbeder ?
37:29 Est-ce qu'il a des tics, des tocs pour lutter contre le traque ?
37:33 Comment il est en scène Frédéric ?
37:38 Avant de rentrer en scène, on est tous un petit peu fébrile.
37:41 Je me souviens qu'on s'est croisés dans la rue
37:43 et que tu m'as demandé
37:45 "Et toi, t'as l'impression de mourir aussi ?"
37:48 Quand tu vas rentrer en scène et je te dis "oui" à chaque fois.
37:53 Une fois qu'on rentre en scène, ça va.
37:55 Et c'est ce que tu viens de dire parce que j'écoutais l'émission.
37:57 Et c'est vrai.
37:58 Une fois que c'est parti, le public est là
38:01 et qu'il est là pour recevoir cette histoire sur l'amour.
38:05 Moi, quand je joue, recevoir la musique,
38:07 on est juste là pour leur donner.
38:09 Mais il y a beaucoup de choses que j'ai remarquées dans ta loge.
38:12 Oui, la bouteille.
38:14 Je n'en ai pas parlé de ça.
38:17 J'aurais pas osé.
38:19 Mais les fraises de tagada.
38:20 Ah oui, c'est vrai.
38:22 D'ailleurs, on avait eu une question qui m'avait touchée.
38:29 Le metteur en scène m'avait dit
38:32 "il faudrait que tu sois une arrivée évanescente".
38:35 J'étais arrivée avec une robe grecque, évanescente, blanche.
38:39 Et Frédéric, ça ne lui plaisait pas trop.
38:41 Non, mais tu avais peur que ça fasse un peu "gnan gnan", musique classique.
38:46 Et c'est justement ce que je n'ai pas du tout envie de donner comme message.
38:50 J'ai plutôt touché que tu partages mon souci.
38:53 Mais ensuite, le metteur en scène m'a écrit
38:57 "on lui a donné tout plein de fraises de tagada et maintenant il aime ta robe".
39:01 Comme quoi les fraises de tagada, ça peut résoudre beaucoup de choses avec Frédéric Vallaudet.
39:06 Merci beaucoup Camille Thomas d'avoir partagé ces anecdotes avec nous.
39:11 Il faut voir, le spectacle est magnifique.
39:13 Et bien c'est bientôt...
39:15 Très émouvant, visiblement c'est bientôt au Théâtre Édouard VII en fin de semaine prochaine.
39:21 Merci Camille.
39:23 Frédéric Beigbeder, on parle de la scène de ce spectacle que vous avez partagé avec Camille Thomas.
39:30 Mais en fait, vous avez tellement d'activités que je voulais savoir comment vous vous définiriez,
39:35 quel est finalement le métier qui vous définirait le plus ?
39:38 Est-ce que c'est romancier ? Est-ce que c'est éditeur ? Est-ce que c'est acteur ?
39:42 Est-ce que c'est réalisateur ? Est-ce que c'est publicitaire ?
39:44 Non mais je ne suis plus éditeur depuis fort longtemps.
39:48 Mais en revanche, c'est vrai que c'est toujours de l'écriture.
39:51 Monter sur scène, il faut écrire un spectacle.
39:54 Le spectacle, il change tous les soirs.
39:56 Je change des choses, j'améliore, j'enlève certains textes, j'en mets d'autres.
40:00 Là, ce que je fais dans la presse, c'est écrire.
40:06 Quand je suis metteur en scène, il y a un scénario à écrire avant.
40:11 Et les romans, bien sûr, je continue.
40:14 J'ai un roman que je commence en ce moment.
40:17 Donc finalement, je n'ai pas l'impression de faire tellement de métier.
40:21 J'ai l'impression que je suis toujours tout seul dans mon coin à écrire
40:24 et puis ensuite, sur différents supports.
40:27 Et ça devient votre vie.
40:29 On va continuer d'en parler dans un instant dans votre journal inattendu.
40:34 Deux ou trois mots d'amour
40:37 Pour te parler de nous
40:41 Deux ou trois mots de tous les jours
40:44 C'est tout
40:47 Le journal inattendu de Frédéric Becbédé
40:49 avec Nathalie Renaud sur RTL
40:51 Et oui, votre vie, il faut en parler la façon dont vous la menez Frédéric Becbédé.
41:15 Longtemps, vous avez cherché la compagnie de la cocaïne.
41:19 Vous ne vous en cachiez pas
41:21 et vous racontez que désormais, vous lui avez dit au revoir.
41:25 C'est terminé.
41:27 Comment ça s'est passé ?
41:29 Est-ce un sacrifice ou est-ce une libération ?
41:32 Sûrement une libération.
41:34 Mais il faut savoir que c'est une maladie et que c'est compliqué.
41:37 Il y a des rechutes.
41:39 Mais je pense que j'ai essayé d'expliquer ça
41:42 pour que ceux qui pourraient être tentés
41:46 parce que c'est quelque chose qui est un peu glamour
41:48 quand on a 20 ans, on peut basculer là-dedans
41:52 et simplement j'ai voulu décrire, c'était dans "Confession d'un hétéro"
41:56 il y a tout un chapitre assez long
41:58 où j'explique comment on rencontre ce produit
42:01 comment on est en danger à certaines périodes dans sa vie
42:05 et puis ce que ça fait, comme dégâts
42:09 et je crois que c'était important pour moi d'en parler
42:14 pour que tout ce gâchis serve à quelque chose.
42:20 Vous l'appelez un gâchis ?
42:22 Oui, parce que c'est un plaisir, comme l'alcool
42:26 mais au bout du compte c'est beaucoup d'amnésie
42:30 beaucoup de dépression, beaucoup de lendemains malheureux
42:34 c'est quelque chose qui est extrêmement nuisible
42:37 c'est une banalité de le dire
42:40 mais c'est une addiction
42:43 il faut savoir surmonter ces addictions
42:46 ou remplacer ça par autre chose.
42:48 En revanche, vous dites que vous n'avez jamais écrit
42:51 ni en prenant de la cocaïne, ni en buvant
42:54 vous avez toujours écrit "l'esprit clair"
42:56 C'est Hemingway qui disait "on peut écrire bourré
42:59 mais le lendemain il faut bien relire"
43:01 c'est vrai que la drogue, en tout cas sur moi
43:05 n'avait pas d'effet d'inspiration
43:08 je dirais que c'était plutôt répétitif
43:10 on est persuadé qu'on est génial et on ne l'est pas
43:13 donc non, je déconseille ça
43:16 mais en revanche, un verre de vin blanc
43:19 ça peut désinhiber
43:21 souvent ce qu'il faut c'est perdre sa timidité
43:25 quand on écrit, parce qu'on a peur
43:27 c'est très intimidant, toute la littérature
43:30 tous les génies qui nous ont précédés
43:32 donc un petit verre de blanc ou de bière
43:35 et Bukowski buvait beaucoup de bière
43:36 et il avait écrit de très belles choses
43:38 attention à ne pas remplacer une addiction par une autre
43:40 bien sûr, bien sûr
43:42 de toute façon maintenant, ma vie a tellement changé
43:45 je voulais qu'on parle de votre changement de vie
43:47 ça s'est passé aussi par un déménagement
43:49 vous vivez aujourd'hui dans le sud-ouest
43:51 on en parlait tout à l'heure
43:52 Guétari, le Pays Basque
43:54 pourquoi ça change tout aussi d'habiter loin des grandes villes ?
43:58 oui bien sûr, j'ai eu des enfants qui sont petits
44:03 et pour eux j'avais envie qu'ils aient une enfance
44:05 à la campagne, au contact de la nature
44:08 et puis pour moi aussi
44:10 c'était l'occasion d'un renouveau
44:12 et comme je vous dis, j'écrivais beaucoup la nuit
44:14 maintenant j'écris quand ils sont à l'école
44:16 donc j'écris plutôt le matin
44:18 on a l'esprit un peu plus clair le matin pour travailler
44:21 non, tout a changé bien sûr
44:23 mais je sais que c'est assez banal
44:24 il y a beaucoup de Parisiens qui quittent la ville
44:27 maintenant quand je reviens à Paris
44:29 je suis émerveillé
44:30 alors c'est assez bizarre
44:32 je suis comme un touriste dans ma propre ville
44:34 je regarde les monuments
44:36 j'ai les yeux écarquillés
44:37 j'adore me faire engueuler par tout le monde
44:40 c'est quelque chose que je supportais plus
44:42 et maintenant je trouve ça exotique
44:44 donc vraiment vous pensez que la vie parisienne est trépidante
44:46 et que les Parisiens sont finalement assez agressifs
44:49 depuis votre vision de provincial ?
44:53 oui je pense qu'ils sont malheureux
44:54 ils sont stressés
44:55 la vie est très très chère à Paris
44:57 donc il y a de la pollution
45:01 et c'est difficile
45:02 c'est une vie assez brutale
45:04 finalement vous êtes devenu une publicité vivante
45:06 pour la modération
45:08 l'arrêt de la drogue
45:10 la modération en alcool
45:11 la modération dans le rythme
45:12 tout à fait je suis devenu très très chiant
45:15 je n'osais pas Yves Myre
45:17 non mais je crois en la sobriété heureuse
45:23 oui c'est vrai
45:24 je crois que c'est possible
45:25 et qu'on peut vivre mieux avec moins
45:29 c'est d'ailleurs ce qu'on va tous, toute l'humanité
45:30 être obligé de faire dans les prochaines décennies
45:33 qu'est-ce que vous espérez
45:35 que l'on retienne de vous
45:37 à l'avenir dans plusieurs dizaines
45:40 ou centaines d'années
45:41 est-ce que vous espérez
45:42 qu'on retienne quelque chose de votre oeuvre notamment ?
45:44 c'est très dur de répondre à cette question
45:47 vous savez Céline dit que la postérité
45:49 c'est un discours aux asticots
45:50 moi je ne sais pas du tout
45:52 ce qui restera
45:54 j'ai vécu pleinement mon temps
45:58 j'ai essayé de le raconter
45:59 dans des romans qui sont
46:01 comme des photographies d'une époque
46:03 les années 80, 90
46:06 si aujourd'hui on veut savoir
46:08 ce que c'était que cette vie
46:09 on peut lire certains de mes livres
46:11 ou de mes confrères
46:14 Houellebecq, Ravalec, Virginie Despentes
46:17 on aura une idée de ce que c'était que les années 90
46:19 qui était tellement différente
46:21 de ce qu'on vit aujourd'hui
46:23 on avait une liberté inouïe
46:25 quand on y réfléchit
46:27 et vous lire ce sera le témoignage de ces années-là
46:29 peut-être que c'est ça
46:30 peut-être ce qui restera
46:31 c'est une photographie
46:33 un polaroïd de cette époque
46:35 de ma jeunesse
46:37 merci beaucoup Frédéric Beigbeder
46:39 d'être venu ici dans ce journal inattendu
46:42 pour nous parler de ce dictionnaire amoureux
46:45 des écrivains français d'aujourd'hui
46:46 de ce spectacle "L'amour dure 1h15"
46:49 que vous jouerez au théâtre Edouard VII
46:51 en fin de semaine prochaine
46:53 ça a été un plaisir de passer cette heure avec vous
46:56 la semaine prochaine je recevrai Anne Roumanoff
46:58 et je vous laisse avec Laurent Deutsch
47:00 qui s'intéresse à Alexandre Dumas
47:02 dans "Entrée dans l'histoire"
47:04 très bon après-midi sur RTL bien sûr
47:08 Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
47:12 "L'amour dure 1h15"
47:15 RTL, le journal inattendu
47:24 Genre tu...
47:26 [SILENCE]