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Manifestations et rassemblements sont interdits dans le département de la Drôme après les événements survenus à Crépol et Romans-sur-Isère.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 6h, 9h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:07 Merci de nous rejoindre, il est 9h moins 10, l'invité de RTL Matin est en direct au téléphone
00:11 et c'est le préfet de la Drôme qui va nous accompagner.
00:13 Bonjour Thierry Dovimeux.
00:14 Bonjour.
00:15 Merci d'être là en direct sur RTL, nous sommes deux semaines désormais après la mort de Thomas,
00:20 16 ans, lors d'un bal de village à Crépole dans votre département.
00:23 Il faut bien le dire que depuis la tension n'est pas franchement retombée,
00:26 des manifestations prévues ce samedi à Valence sont interdites par décision de votre préfecture.
00:32 Vous nous expliquez pourquoi, monsieur le préfet, c'est quoi ? C'est par crainte de débordement ?
00:37 D'abord, vous l'avez dit, l'émotion est encore très forte dans le département.
00:41 Ce drame a bouleversé l'ensemble des habitants de ce territoire
00:45 et en particulier les habitants de Valence et de Romand.
00:48 Je vous rappelle que la semaine dernière, nous avons eu des affrontements dans la ville de Romand
00:51 et donc il n'était pas question pour moi de permettre ce week-end de retrouver ces affrontements.
00:59 Nous avions deux déclarations de manifestation, l'une portée par l'ultra-droite,
01:04 l'autre portée plutôt par l'autre côté de l'échiquier, l'ultra-gauche, sur Valence.
01:09 Et j'ai considéré qu'il y avait trop de risques de débordement,
01:12 que la mémoire de Thomas était encore trop fraîche dans nos esprits collectifs
01:16 et que ça pouvait dévoyer le nécessaire recueillement,
01:20 qu'il y avait donc des vrais risques de troubles de public.
01:22 C'est donc effectivement interdit, ce rassemblement.
01:25 Je précise d'ailleurs qu'en parallèle, à Romand,
01:29 il y avait circulé sur les réseaux sociaux une volonté de rassemblement.
01:32 Ça n'a pas été déclaré en préfecture, donc ça n'a pas été interdit, parce que c'est de fait interdit.
01:37 Et c'est bien sur tout le département, deux manifestations à Valence
01:40 et ce rassemblement spontané à Romand qui sont de fait interdits.
01:44 Il y avait une manifestation qui devait être interdite hier soir à Paris
01:48 et qui finalement la justice a changé cette décision et qui s'est tenue à Paris Place du Panthéon,
01:53 hier à l'appel de l'ultra droite, avec une nouvelle fois des chants haineux.
01:57 C'est cette mobilisation de l'ultra droite que vous redoutiez une nouvelle fois particulièrement ?
02:01 Tout à fait, la déclaration que nous avions ici en préfecture de la Drôme pour Valence,
02:06 c'était bien une manifestation portée par l'ultra droite.
02:09 Et comme je vous le disais, une deuxième manifestation déclarée,
02:13 elle portait plutôt par l'ultra gauche.
02:15 Il y avait donc aussi, pour la même ville, des risques de confrontation entre ces deux tendances.
02:20 Il y a déjà eu des heurts, vous le disiez tout à l'heure, dans la Drôme, à Romand, sur Isère.
02:24 La semaine dernière, effectivement le week-end a été difficile.
02:27 Quels sont-ils ces membres de l'ultra droite qui réclament justice pour Thomas ?
02:30 Ils sont jeunes, vous avez une idée du profil ?
02:33 Alors si on regarde ce qu'ont été la vingtaine d'interpellations qui ont été faites la semaine dernière,
02:38 à Romand, ce sont effectivement des gens jeunes,
02:41 qui venaient d'ailleurs la semaine dernière de toute la France.
02:44 Et là aussi, pour ce week-end,
02:47 l'idée c'est bien d'éviter que des jeunes de toute la France reviennent sur Valence
02:52 pour manifester de la même façon que la semaine dernière.
02:55 C'est-à-dire que leurs messages, ils sont quoi, relayés sur des comptes, sur des réseaux sociaux ?
03:00 Oui, oui, c'est ça.
03:01 La manifestation a été déclarée en préfecture,
03:04 mais effectivement, ils appellent via les réseaux sociaux à se rassembler.
03:06 Là, pour ces manifestations, vous interdisez, ce samedi, dans votre département,
03:10 dans la Drôme et la Valence en particulier.
03:12 Ça veut dire que vous n'avez pas assez de moyens, par exemple, en termes de policiers pour y faire face ?
03:16 Ah, si, si, si. Non, non.
03:18 J'ai d'ailleurs les moyens, en force de l'ordre, pour faire face à tout débordement.
03:23 Non, c'est simplement que nous avons considéré qu'il y a un véritable trouble à l'ordre public
03:28 dans un département qui est encore traumatisé par la mort de Thomas,
03:32 et les sensibilités sont encore à fleur de peau.
03:35 Et moi, je veux éviter tout débordement.
03:38 Vous interdisez, mais vous pouvez imaginer qu'ils vont se rassembler quand même, non ?
03:42 C'est pour ça que je prends mes précautions et que des forces de l'ordre seront présentes,
03:45 tant à Romand qu'à Valence, pour pallier à tout débordement.
03:48 Et pour faire face éventuellement à des débordements,
03:51 ça veut dire que si ça avait lieu, s'ils se rassemblaient,
03:54 il y aurait des mesures prises, c'est-à-dire des interpellations ?
03:57 Ah, tout à fait. J'ai donné des consignes très strictes aux forces de l'ordre
04:01 d'empêcher tout rassemblement, puisqu'ils sont interdits.
04:04 J'ai d'ailleurs pris en complément des arrêtés préfectoraux
04:07 pour interdire tout transport d'armes ou de munitions,
04:14 et pour interdire la vente et l'utilisation de mortiers, de pétards, etc.
04:19 Pour que les forces de l'ordre ne soient pas confrontées à des gens
04:21 qui pourraient détenir des barres de fer, des battes de baseball ou des mortiers.
04:25 Comment espérer un retour au calme ?
04:27 Vous parlez de tensions, justement, et d'émotions encore très vives
04:29 15 jours après le drame de Crépol. Comment faire au mieux ?
04:33 Eh bien, éviter tout débordement, éviter toute manifestation provoquant
04:37 ou recherchant la confrontation et provoquant la haine.
04:40 Et puis, il faut laisser le temps au temps pour qu'effectivement
04:44 l'émotion dans ce territoire puisse retomber et que nous puissions nous recueillir.
04:50 Vous savez, le temps du deuil, au-delà du deuil de la famille de Thomas,
04:54 nous vivons un deuil collectif dans ce département.
04:57 Il faut laisser un petit peu de temps pour que tout ça se repose.
05:01 La mer de Romand menacée par téléphone de mort et notamment par décapitation,
05:05 et les habitants du quartier sensible de la Monnaie,
05:07 qui eux non plus ne peuvent pas manifester de leur côté comme ils le voulaient,
05:10 manifestation interdite aussi, c'est vraiment la preuve d'une grande tension
05:13 dans ce département ces jours-ci-là.
05:15 Vous arrivez à garder la contrôle ou pas ?
05:18 Ce n'est pas la preuve d'une grande tension, c'est la preuve d'une émotion.
05:21 Une émotion, je préfère ce mot-là plutôt que tension.
05:24 Et il faut que nous soyons collectivement responsables.
05:26 Effectivement, la mer de Romand a été l'objet de menaces de mort graves,
05:29 parce que la décapitation, c'est quelque chose d'extrêmement grave.
05:32 Une enquête démarre, j'espère que nous arriverons à trouver les auteurs rapidement.
05:36 Je suis moi-même en contact régulier avec Mme Thoraval,
05:39 et nous faisons en sorte qu'elle puisse continuer à vivre.
05:43 Sa résidence est surveillée, son lieu de travail, la mairie est surveillée,
05:46 pour que, là aussi, nous arrivions à retrouver une vie normale.
05:52 J'en appelle encore une fois au calme.
05:54 Le temps du deuil n'est pas terminé,
05:57 et toute manifestation intempestive n'est pas souhaitable.
06:01 Merci Thierry Devimaux d'avoir été en direct sur RTL ce matin, préfet de la Drôme.
06:05 Face à cette actualité, entretien que vous retrouvez évidemment sur notre site rtl.fr.
06:10 !

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