Regardez L'invité de RTL du 04 mars 2023 avec Stéphane Carpentier.
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00:00 RTL
00:02 C'est pas vraiment ma faute s'il y en a qui ont faim
00:05 Mais ça le deviendrait si on n'y change rien
00:08 6h - 9h15 avec Stéphane Carpentier
00:13 Ces concerts des enfoirés qui étaient diffusés hier soir à la télévision
00:21 à l'occasion du premier jour de la Collecte Nationale des célèbres Restos du Coeur
00:25 Collecte menait tout le week-end encore aujourd'hui et demain dans des milliers de magasins de notre pays
00:30 Collecte alors que la campagne hivertale a débuté il y a 13 semaines maintenant
00:34 avec un constat, une hausse inédite du nombre de personnes demandant de l'aide dans notre pays
00:40 Le patron des restos parlait hier de 22% de personnes supplémentaires
00:44 Bonjour Jacques Latille - Bonjour
00:46 Merci à vous d'être en studio et en direct ce matin
00:48 Vous êtes à la tête des Restos du Coeur dans les Hauts-de-Seine
00:51 Grand département d'Ile-de-France aux portes de Paris
00:53 Est-ce que oui, vous dites vous, oui, nous sommes aujourd'hui dans une situation alarmante de la précarité ?
00:59 Oui, on enregistre sur le département dont j'ai la responsabilité
01:05 les mêmes chiffres qu'au national, c'est-à-dire qu'on est aux alentours de plus de 20%
01:10 avec des différences selon les centres
01:13 Il y a des centres qui ont même des taux de fréquentation qui font les 50%
01:18 et on fait ce constat après une fin de campagne d'été au mois de novembre l'année dernière qui était à 12%
01:25 donc on franchit encore un palier de plus cette année
01:29 Ces gens qui ont besoin aujourd'hui, ce sont qui ? Ce sont des jeunes d'abord ?
01:32 Alors il y a beaucoup de jeunes, en effet, on fait le constat qu'il y a plus de la moitié des personnes qui viennent nous voir qui ont moins de 25 ans
01:37 Des gens qui travaillent aussi mais qui n'y arrivent pas ?
01:39 Des gens qui travaillent, qui tombent dans la précarité
01:43 parce qu'on subit l'inflation, on subit la hausse du coût de l'énergie
01:48 donc tout ça cumulé fait que certains qui ont des travaux, qui sont dans du travail précaire tombent dans la pauvreté
01:55 Voilà, le travail précaire, les jeunes, vous nous dites aussi, est-ce qu'il y a des familles, est-ce qu'il y a des enfants ?
01:59 Alors on fait aussi le constat de beaucoup de familles monoparentales qui viennent nous voir
02:03 Des femmes seules ?
02:04 Des femmes seules, exactement
02:05 On a eu pendant le Covid pas mal d'étudiants, on continue aussi à en avoir actuellement
02:10 mais bon, ça touche un peu toutes les populations
02:13 la précarité est à nos portes sans qu'on s'en rende compte
02:16 J'entendais des témoignages aérissants justement de bénévoles qui travaillent dans vos centres partout dans le pays
02:21 qui disent qu'on voit de plus en plus de bébés dans les bras des gens qui viennent
02:24 et des poussettes aussi, il y a des bébés de plus en plus
02:26 Exactement
02:27 C'est le résultat de quoi ? De l'inflation, des factures, de l'augmentation du coût de la vie ?
02:32 Oui, nous on le subit également dans nos achats que l'on fait
02:37 mais la population est dans la même situation que tout le monde
02:41 c'est-à-dire qu'on a aujourd'hui une hausse de l'énergie, on a une hausse du prix des matières premières
02:46 on a une hausse des produits alimentaires
02:49 en plus sur des produits de base, qui sont par exemple les pâtes, qui augmentent énormément
02:54 donc tout ça fait que les gens tombent dans la difficulté plus facilement qu'avant
02:58 De plus en plus de monde, vous nous le dites et vous nous le confirmez ce matin sur RTL
03:02 Vous savez, il y a une époque où on disait que les gens venaient ou d'autres ne venaient pas parce qu'ils n'osaient pas
03:07 Aujourd'hui on ose parce qu'on a besoin ?
03:09 Oui, oui, oui, alors les personnes qui viennent nous voir ont toujours du mal à faire le premier pas
03:15 mais nous on fait tout pour les accueillir dans les meilleures conditions
03:18 on fait ce qu'on appelle de la distribution accompagnée, c'est-à-dire qu'on essaye de discuter avec eux
03:23 de savoir dans quelle situation matérielle ils sont
03:25 on leur porte évidemment une aide alimentaire, mais on ne fait pas que ça
03:29 on fait aussi ce qu'on appelle de l'aide à la personne pour savoir dans quelles conditions ils sont
03:33 et de manière à les aider sur tous les plans, le plan juridique, sur un plan de santé
03:37 on a par exemple un accord avec le baron de Nanterre
03:40 quand certaines personnes, certaines mamans sont dans des difficultés parce que le mari les a abandonnées
03:45 donc c'est de pouvoir les aider, de trouver une solution à la situation dans laquelle elles sont
03:50 C'est de l'aide à tous les étages et à tout niveau
03:52 Que faire concrètement aujourd'hui ? Il faudrait plus d'aide, plus de moyens
03:56 je lisais que les restos achètent plus du tiers de ce qu'ils distribuent aujourd'hui
04:00 Oui, ça veut dire qu'on compte énormément sur des journées comme celle d'hier, d'aujourd'hui et de demain
04:06 surtout celle d'aujourd'hui parce que je pense que c'est aujourd'hui qu'il y aura le plus de monde dans les magasins
04:10 mais bon, on est toujours un peu inquiet avant ce genre d'opération
04:14 et puis on s'aperçoit que les français sont très solidaires
04:17 donc on a un objectif de 9000 tonnes certainement
04:20 C'est ça, ce qui est considérable
04:22 Ce qui est beaucoup plus qu'en année dernière et on a proportionnellement sur le département un objectif de 138 tonnes
04:28 Si je vais dans un supermarché aujourd'hui, qu'est-ce que je prends pour aider ?
04:31 Il y a tout un tas de produits qui peuvent servir
04:34 alors les produits qui sont frais, non, parce que ça va le temps de les acheminer dans les centres
04:40 et puis de peser tout ça, enfin tout ce qu'on va récupérer
04:43 c'est surtout des conserves de poisson, des conserves de viande, du riz, des légumes secs
04:48 des produits d'hygiène également, parce que c'est des produits qui sont onéreux
04:51 donc du savon, du gel douche, des protections féminines, des brosses à dents et du dentifrice par exemple
04:57 et puis des conserves de fruits également pour ce qui est de la nourriture
05:00 des biscuits, des gâteaux, du chocolat, de la confiture
05:03 et comme on reçoit également beaucoup de bébés, de mamans qui viennent avec leur bébé
05:06 on a besoin également de couches, de lait de croissance et puis de produits d'hygiène pour les bébés également
05:11 Voilà, on va dans les magasins, on prend ça dans les rayons puis on le donne en sortant
05:14 c'est comme ça que ça se passe, 9000 tonnes de produits et d'enraies espérées
05:18 Jacques Latille, pas question de lâcher, c'est un combat qui continue, un combat annuel
05:23 On est tous mobilisés, les équipes sont d'ailleurs à féliciter parce qu'elles s'investissent beaucoup
05:29 22% de personnes en plus, il faut les recevoir, donc ça demande plus d'activités, plus de manutention
05:36 on manque à quelques fois de bras, parce que le bénévolat, ça a été entendu dernièrement
05:43 on a un peu de difficulté à trouver des gens qui veuillent venir
05:46 et à côté de ça, je pense qu'il n'y a pas trop d'inquiétude non plus à avoir
05:49 parce que la jeune génération est très sensible à ces sujets
05:52 donc on a souvent des sociétés qui se proposent de venir nous aider
05:56 donc ça c'est un point positif à noter
05:58 Ça fait un petit peu d'espoir au milieu de cette précarité
06:00 Merci d'avoir partagé tout ça avec les auditeurs
06:02 On rappelle à tout le monde, Jacques Latille, à la tête des Restos du Coeur dans les Hauts-de-Seine
06:06 n'hésitez pas à donner tout au long du week-end Collecte Nationale, aujourd'hui et demain
06:10 et quand même 9000 tonnes de produits et d'enraies espérées par les Restos du Coeur
06:14 Merci à vous, les Restos du Coeur, le Concert des Enfoirés
06:17 et le dernier titre c'est Révons, justement
06:19 *Musique*
06:35 La météo, Valérie Quintin, dans une poignée de secondes, restez bien là
06:38 RTL Matin, week-end