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Regardez L'invité de RTL Matin Week-end avec Stéphane Carpentier du 14 décembre 2024.

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00:006h, 9h15, RTL Matin avec Stéphane Carpentier.
00:048h49, c'est RTL Matin face à l'actualité.
00:06L'actualité, c'est donc l'arrivée à Matignon de François Bayrou, 73 ans, maire de Paux,
00:11ministre par le passé, trois fois candidat à la présidentielle, jamais au second tour.
00:15François Bayrou, quatrième premier ministre de cette année 2024, succède à Michel Barnier
00:20et va donc devoir composer un gouvernement pour faire face à l'Assemblée Nationale
00:24et sortir le pays d'une impasse de plusieurs mois.
00:27Marc Fesneau est donc en direct en studio avec nous ce matin, quelques heures après cette nomination.
00:31Député, ancien ministre, vous présidez le groupe Les Démocrates, modem à l'Assemblée Nationale.
00:37Vous êtes un très très proche du désormais locataire de Matignon,
00:40vous avez passé d'ailleurs toute la journée d'hier avec lui.
00:43Marc Fesneau, le socialiste Pierre Jouvet disait hier dans RTL Soir,
00:47encore un perdant à la tête de l'État.
00:49Non mais je trouve que ça c'est des formules lapidaires.
00:52D'abord quand on se présente aux élections, et j'en sais quelque chose, on gagne et on perd.
00:55S'il suffit d'avoir que des responsables publics qui n'ont jamais affronté le suffrage universel
01:00et qui n'ont jamais pris de risques, je ne fais pas l'éloge de ceux qui ne font pas de risques.
01:05Il y a des tas de gens qui nous écoutent, qui prennent des risques.
01:07Et donc s'il suffit d'avoir gagné pour faire quelqu'un qui soit un homme d'État,
01:10je pense que pour être un homme d'État, il faut savoir ce que c'est les victoires,
01:13mais il faut aussi savoir ce que sont les défaites et les difficultés des temps.
01:16Sinon, on est un peu dans la facilité.
01:18Je ne connais pas un seul de nos auditeurs qui n'ait pas perdu ou gagné
01:22dans leur vie professionnelle, dans leur vie personnelle, des choses.
01:25Et ça, c'est la vie. Donc on n'est pas hors sol.
01:27Cette accession à Matignon, visiblement, n'a pas été si simple.
01:30Pleine de rebondissements au téléphone, dans le bureau du président à l'Élysée.
01:34Olivier Boss, le chef du service politique de RTL, disait tout à l'heure
01:37que François Bayrou s'est imposé.
01:39Je vous montre quelques titres des journaux ce matin, c'est la même chose.
01:42Bayrou s'impose, il passe en force.
01:44La même chose pour le Parisien, la même chose pour le Télégramme, pour la dépêche du Midi.
01:48Est-ce qu'il a fait plier le président ?
01:50Non, mais institutionnellement, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
01:53Ils ont toujours eu des discussions sur un certain nombre de sujets.
01:56Il a toujours conjugué avec le président une grande loyauté,
01:59en fond, une liberté qui s'est exercée depuis 7 ans.
02:02On ne passe pas en force sur une décision qui, à la fin, appartient au président de la République.
02:06En revanche, le mot s'imposer me paraît intéressant,
02:09il ne s'impose pas au président de la République.
02:10Dans les moments qu'on traverse, je pense que la figure,
02:13il y en avait peut-être d'autres, mais en tout cas la figure de François Bayrou,
02:16du fait à la fois de son parcours, vous l'avez évoqué tout à l'heure,
02:19et aussi de sa capacité à dialoguer avec tous,
02:21elle s'imposait comme une figure qui pouvait permettre de rassembler,
02:25en tout cas d'essayer de rassembler.
02:27Mais je ne commente pas les discussions auxquelles je n'ai pas assisté,
02:31je commente encore moins les commentateurs des discussions
02:34auxquelles ils n'ont pas eux-mêmes assisté.
02:35Parce que là, on rentre dans quelque chose qui ne passionne pas les foules,
02:38alors ça passionne la titraille et c'est normal.
02:40Mais je pense que ce n'est pas ce qu'attendent maintenant les Français.
02:43Il y a toujours eu des dialogues entre le président de la République et François Bayrou,
02:46des dialogues qui ont parfois été des dialogues de désaccord.
02:49Dans la vie politique, il vaut mieux avoir des gens qui disent des choses
02:51que des gens qui ne les disent pas.
02:52Et malgré tout, ils se sont vus 1h45 hier matin à l'Elysée,
02:558h30 le rendez-vous.
02:56Dans un premier temps, le président lui annonce que ce n'est pas lui,
03:00que ce serait Sébastien Lecornu, un très proche du patron de l'Elysée.
03:03Donc il part de l'Elysée sans savoir, ou en étant déjà perdant peut-être, non ?
03:09Écoutez, je n'ai pas eu d'échange dans cette...
03:11Vous étiez avec lui ?
03:12Non, j'ai eu des échanges après la désignation,
03:15ou au moment de la désignation, puisque j'étais dans son bureau.
03:17Pas avant ?
03:18Non, parce qu'il me semble que ce type d'échange...
03:21C'est pour ça que je trouve que les commentaires, c'est toujours un peu risqué,
03:24parce qu'il y a toujours des gens...
03:25On a vu d'ailleurs dans la matinée beaucoup de bêtises, d'un certain nombre...
03:28Alors dites-nous la vérité, vous.
03:29Non, mais la vérité, c'est ce qui se passe à la sortie.
03:32C'est-à-dire qu'après cette matinée qui a pu paraître à certains un peu folle,
03:36le président de la République, en conscience, a décidé de nommer François Bayrou.
03:40Il l'a fait parce qu'il l'a fait lui aussi en liberté.
03:43Il a changé d'avis en quelques minutes ?
03:45Il n'a pas changé d'avis en quelques minutes.
03:46En tout cas, je ne crois pas que ça se passe comme ça.
03:48Vous savez très bien que quand on nomme un premier ministre, c'est toujours très complexe.
03:50C'est une équation, une alchimie entre le président de la République et celui qui l'a nommé,
03:55ou celle qui l'a nommé, et puis du moment.
03:57Et donc, c'est normal qu'on se pose des questions,
03:59et qu'on puisse se poser des questions jusqu'à la dernière minute.
04:01Il a quand même changé d'avis en quelques minutes, le président Macron, hier.
04:04Ça veut dire quoi ? Que François Bayrou lui a dit
04:05« Moi, j'ai été fidèle depuis ton arrivée, et je dis ton arrivée à l'Élysée,
04:10donc tu me dois ça, tu as une dette. »
04:12Non, mais c'est...
04:13Et si tu n'as pas un premier ministre, je vais mettre un peu plus le bazar à l'Assemblée ?
04:16Sans être prétentieux, je crois que je connais bien François Bayrou.
04:19Ce n'est jamais quelqu'un qui a pratiqué le chantage avec qui que ce soit.
04:21Il n'aime pas d'ailleurs non plus qu'on lui pratique de la même façon.
04:25Donc, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
04:26Je pense que François Bayrou a dit au président de la République
04:29ce qui lui paraissait être l'équation du moment.
04:31La nécessité de réconciliation, qu'il a rappelée hier.
04:33La nécessité, d'abord et en premier lieu, de trouver un budget.
04:36On voit bien la dégradation.
04:37Il a pu lui dire « ça doit être moi maintenant ».
04:39Mais ce n'est pas une question de personne seulement.
04:41Je vous assure que ce n'est pas comme ça.
04:42Pour en avoir beaucoup parlé avec François, ce n'est pas une question de personne.
04:44C'est une question de la personne, le moment et l'équation qui peut se construire autour de lui.
04:48Et François Bayrou, me semble-t-il, est celui qui est le mieux à même
04:51ou l'un des mieux à même de le faire.
04:53Et donc, c'est plutôt comme ça que les choses se sont posées.
04:55L'objectif que partage François Bayrou, évidemment, avec le président de la République,
04:59c'est de retrouver la stabilité.
05:00Vous le disiez, quatrième premier ministre dans la même année.
05:03C'est assez inédit.
05:04Alors, on va d'inédit en inédit.
05:05Mais moi, je souhaite qu'on arrive à trouver de la stabilité
05:08autour de la figure et du premier ministre de François Bayrou.
05:11Donc, il n'est pas passé en force, on est d'accord là-dessus ?
05:13Moi, je connais un peu le président de la République.
05:16Pour le coup, je ne prétends pas très bien le connaître.
05:17Mais on ne passe pas en force vis-à-vis du président de la République.
05:20Ça n'existe pas.
05:21C'est lui qui nomme.
05:22Donc, on ne passe pas en force.
05:23Quand il est nommé officiellement, il a serré le point comme un sportif.
05:26Il était content.
05:2773 ans après tout ce qu'il a vécu, il est enfin un matignon.
05:30Il n'a pas manifesté une espèce d'euphorie.
05:32D'ailleurs, je le connais bien.
05:34Ce n'est pas quelqu'un qui saute sur la table de joie.
05:37Il n'a jamais été comme ça, François.
05:38Sans doute parce qu'il a aussi passé l'épreuve du feu des difficultés
05:42et qu'il a un regard à une perspective suffisamment longue
05:44pour savoir, ce qu'il a dit d'ailleurs, que maintenant les ennuis commencent.
05:48C'est-à-dire qu'on rentre dans une phase qui est une phase...
05:50Alors, les ennuis sont déjà là.
05:51Mais désormais qu'il est premier ministre,
05:53les ennuis commencent au sens qu'il faut qu'on arrive
05:55à trouver une équation budgétaire, une équation parlementaire.
05:58Ce n'est pas la moindre des...
06:00Il faut d'abord trouver un gouvernement peut-être, non ?
06:01Oui, bien sûr.
06:02Enfin, c'est un tout.
06:03L'équipe gouvernementale qu'on constitue,
06:05elle ne se constitue pas ex nihilo.
06:07D'ailleurs, j'ai entendu un certain nombre de responsables publics,
06:10les LR ou d'autres, dire...
06:11Au fond, quel est le projet qu'il va porter ?
06:13Qu'est-ce qu'il entend porter ?
06:14On ne rentre pas, on ne s'embarque pas.
06:16C'est d'ailleurs ce qu'on avait dit à Michel Barnier à l'époque,
06:18auquel je souhaite quand même, au passage, rendre hommage
06:20parce que je trouvais qu'il a été très digne, très respectueux
06:23et très responsable dans la période qui a été la sienne
06:25et qui était une période très difficile.
06:26Et donc, il faut constituer une équipe sur la base
06:28de ce que peut être une équation budgétaire d'abord et globale.
06:31Vous êtes candidat, vous ?
06:32On n'est jamais candidat à un poste de ministre.
06:34Je ne l'ai jamais été de ma vie.
06:35Par ailleurs, moi, je serai à l'endroit où je crois que je suis le plus utile
06:38et il me semble que c'est à l'Assemblée nationale.
06:39D'accord, vous n'êtes pas candidat pour un poste de ministre.
06:41Je ne suis pas candidat, non.
06:42Et si vous le demandez ?
06:43Mais ça ne se passe pas, c'est toujours...
06:46Et si vous le demandez, est-ce que...
06:47Mais je pense que je suis utile à l'Assemblée nationale.
06:50Après, on peut débattre de tout avec tout le monde,
06:51mais je pense que si on commence à ne pas accepter de s'effacer,
06:56au fond, personnellement, pour essayer de regarder,
06:58là, dans quel cas on peut être utile ?
07:00Je suis président d'un groupe qui a toujours essayé de dialoguer à l'Assemblée nationale.
07:04Je l'avais présidé, d'ailleurs, en 2017 et 2018.
07:07J'ai été ministre des Relations avec le Parlement.
07:08Enfin, je ne suis pas en manque d'être ministre.
07:10Je ne suis pas avide d'être ministre.
07:11Je suis juste avide de faire en sorte
07:13qu'on puisse trouver une équation au Parlement et au gouvernement.
07:16Si vous êtes ministre dans quelques jours, on ressortira l'extrait.
07:20Mais vous sortirez l'extrait et je peux, les yeux dans les yeux,
07:23vous dire que je ne vous aurais pas menti.
07:25Ah, je le note. Bruno Rotailleau, il y sera ?
07:28Moi, je ne souhaite que des personnalités comme Bruno Rotailleau.
07:30Je l'ai toujours dit.
07:31Je considère qu'on a besoin de personnalités qui s'affirment
07:35et qui portent quelque chose.
07:37Il a, depuis trois mois, oeuvré au ministère de l'Intérieur,
07:40qui est un ministère très compliqué, comme vous le savez.
07:42Moi, je ne souhaite que des personnalités comme Bruno Rotailleau.
07:44Je connais bien Bruno Rotailleau depuis très longtemps.
07:46Donc, il y sera ?
07:47Non, vous ne parlez pas au Premier ministre.
07:49Vous parlez à quelqu'un qui parle au Premier ministre.
07:51Donc, essayons de ne pas rentrer dans ce conflit.
07:53On va égrener une liste qui va être grande.
07:54Si vous avez la matinée, on peut passer tout le monde en rue.
07:56En cinq secondes, vous avez le droit.
07:57Xavier Bertrand ?
07:58Mais, je ne vais pas répondre.
07:59C'est ce que je vous dis.
08:00On ne va pas égrener.
08:01Posons les principes.
08:02Je pense qu'on a besoin de personnalités
08:04à la fois compétentes et désintéressées
08:06qui soient capables d'accepter
08:08d'être dans un même gouvernement
08:10au-delà des différences qui sont les leurs.
08:12Il ne faut pas que les différences soient trop grandes.
08:14Il ne faut pas que ça ne ressemble à rien.
08:15Mais, je pense que toutes les personnalités que vous citez
08:18sont des personnalités qui ont un rôle dans la vie politique
08:20et dans la vie publique
08:21et qui sont utiles au pays.
08:22Donc, d'une façon ou d'une autre, il faut qu'ils puissent participer.
08:24Merci Marc Fesneau d'être avec nous ce matin.
08:26Vous reviendrez en tant que ministre dans quelques jours.
08:29Entretien qu'on peut retrouver sur rtl.fr.
08:328h57, toute l'actualité arrive.
08:34Restez bien là.

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