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00:00 Et puis vous le savez, chaque jour on vous fait découvrir un métier, des métiers mal
00:03 connus, méconnus, ça s'appelle "C'est mon boulot", c'est un rendez-vous qu'on vous
00:07 propose tous les jours, du lundi au vendredi, c'est avec vous, Emilie Mendoza.
00:10 Bonjour Emilie !
00:11 Bonjour !
00:12 Et votre invité, il fait du vin !
00:13 Il est vigneron à Ligré, donc en Aoséchinon.
00:16 Bonjour Jérôme Billard !
00:17 Bonjour !
00:18 Alors pour produire cette belle bouteille de vin, de vin rouge d'Aoséchinon, je vous
00:22 imagine...
00:23 Ou blanc !
00:24 Ou blanc !
00:25 ... de la campagne, humant la terre, vérifiant l'état des cèpes de vignes, est-ce que j'ai
00:31 raison de voir ce métier comme ça ?
00:32 Non !
00:33 Si, bien sûr, si, si !
00:35 Bien sûr, oui, non, non, mais c'est la partie, c'est la jolie partie de notre métier, le
00:40 contact avec la nature, l'attention qu'on doit porter à nos cèpes de vignes, à nos
00:44 sols, parce que de plus en plus on fait attention à nos sols pour pouvoir les transmettre,
00:51 pour pouvoir les maintenir, cette activité.
00:53 Et après, il y a toute une autre partie de commerce, d'administratif, le métier de vigneron
01:00 en fait il est multifacette, c'est un métier qui a du sens parce que l'on crée un produit,
01:06 mais avant de le créer et de le proposer aux gens, il faut le produire, produire du
01:13 raisin, des jolis raisins, les transformer et après les vendre.
01:17 Et tout ça, ça regroupe énormément de métiers.
01:20 Il y a une différence entre viticulteur et vigneron ?
01:23 Alors, c'est vrai qu'il y a quelques années on disait "je suis viticulteur".
01:29 Aujourd'hui, c'est vrai que viticulteur, ça parle essentiellement de la vigne et de
01:33 la culture de la vigne, la partie vraiment technique.
01:36 Moi, je me dis plutôt vigneron parce qu'en fait, je me vois plutôt comme le responsable
01:42 d'un paysage, de parcelles de vigne et je regroupe plus de métiers que viticulteur.
01:51 C'est un peu un chef d'entreprise finalement le vigneron ?
01:53 Le vigneron, oui, un chef d'entreprise avec un ancrage très terrien et des racines qui
02:00 sont posées à un endroit et qui ne se dispersent pas.
02:03 Alors, le domaine de la noblet, c'est un domaine familial, vous êtes tombé dans le
02:07 tonneau quand vous étiez petit et hop, c'est bon, on apprend avec les parents et puis on
02:12 devient vigneron ?
02:13 Alors oui, sauf qu'il y a l'adolescence qui passe par là et que pendant l'adolescence,
02:17 on n'a pas forcément envie de faire ça.
02:20 Non, jamais j'entrendrai le domaine !
02:21 Exactement, jamais je serai vigneron et puis un jour, on rencontre des passionnés de son
02:27 côté et puis on va plus loin.
02:31 Je suis devenu oenologue, j'ai travaillé un petit peu à l'étranger en tant qu'oenologue
02:35 et puis après, je suis revenu à Chinon et je me suis rendu compte qu'on avait une région
02:40 exceptionnelle.
02:41 Ça fait un petit bout de temps maintenant que vous avez repris le domaine, qu'est-ce
02:43 qui a le plus changé en 10-20 ans de métier ?
02:46 Oula, c'est long ! Tout a changé ! Le métier de vigneron, quand je suis arrivé, c'était
02:53 quand même au niveau commerce, c'était des représentants en chemise Vichy, le papy
02:59 qui achetait le vin parce qu'il avait connu le papy du grand-père, etc.
03:03 Aujourd'hui, le monde du vin et les codes ont complètement, radicalement changé et
03:09 si on va à la vigne, il y a 20 ans, c'était la technique culture raisonnée où on essayait
03:17 d'utiliser le moins de produits possibles.
03:19 Aujourd'hui, ça fait 20 ans quasiment que je travaille en bio et l'appellation Chinon,
03:24 il y a 50% de la surface qui est en bio.
03:27 C'est ce que je vois sur vos bouteilles, ça veut dire quoi du coup dans le travail
03:31 quotidien le fait d'être labellisé bio ?
03:33 Alors, être labellisé bio, ça veut dire qu'on n'utilise pas de produits issus de
03:38 la pétrochimie, c'est ce que vous vend le label.
03:42 Le label c'est ça, c'est pas de pétrochimie.
03:45 Donc ça veut dire pas de désherbant, qu'on travaille les sols pour cultiver la vigne,
03:53 mais après, beaucoup de vignerons bio vont beaucoup plus loin en essayant d'aller vers
04:00 une empreinte carbone moindre, en essayant d'aller vers un côté social un petit peu
04:07 plus important.
04:08 Nous, on vendange tout à la main, on a 30 personnes.
04:11 Et puis, travailler en bio, ça veut dire moins travailler avec des produits, donc
04:19 beaucoup plus de manœuvres et du coup plus de management.
04:22 Un vrai métier de chef d'entreprise et puis il y a même des petits moutons dans vos
04:26 rangs de vigne, c'est ça ?
04:27 Oui, on a la chance d'avoir un de nos collaborateurs, Nicolas, qui s'est transformé en berger.
04:34 Et donc, moi je mets mes vignes et des terrains autour du domaine à disposition pour faire
04:41 pâturer les moutons, bien sûr l'hiver dans nos vignes, et l'été il leur faut quand
04:45 même à manger, et donc un peu de pâturage.
04:47 Là, pour le coup, on est sur des désherbants naturels qu'on découvrira pendant vos portes
04:51 ouvertes qui ont lieu ce week-end, samedi et dimanche, avec plein d'autres producteurs
04:54 aussi, et puis des dégustations, évidemment !
04:56 Voilà, on ouvre nos caves, nos caves pour Angèle, et nos bouteilles, nos vieux millésimes.
05:02 Merci Jérôme Billard d'être venu faire découvrir le métier de vigneron.
05:06 Avec grand plaisir.
05:07 8h14, vous restez avec nous, dans un instant, on reçoit Monsieur l'ambassadeur.
05:11 Je compte sur vous pour être évidemment tenu correct et exigé sur notre 31, l'ambassadeur
05:17 de Touraine au Japon est notre invité dans un instant.

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