Un ancien ministre qui veut revenir, un actuel président qui veut rester connecté et une affaire judiciaire résolue 36 ans après les faits

  • l’année dernière

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, Jérôme Cahuzac qui veut faire son retour en politique, la libération des jeunes otages franco-israéliens et Emmanuel Macron qui a peur d'être coupé de la réalité du pays.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

Category

🗞
News
Transcript
00:00 La revue de presse d'Europe, Olivier Delagarde, on commence ce matin avec un bienfaiteur de l'actualité.
00:05 Nom, Cahuzac, prénom, Jérôme, qualité, super menteur.
00:10 Et si l'on en reparle, c'est qu'il a annoncé hier son intention de revenir en politique.
00:14 Pourquoi ? Eh bien c'est Mann, le caricaturiste du Midi-Libre qui a la meilleure explication.
00:19 « J'ai pensé qu'avec l'actualité déprimante de ces dernières semaines, lui fait-il dire,
00:24 les Français auraient envie de rire un peu. »
00:27 Et c'est vrai qu'en ce moment, le moindre rayon de soleil est bon à prendre dans vos journaux.
00:31 Même si ce matin, c'est le soulagement qui domine Libre.
00:34 Se réjouit par exemple Libération.
00:37 Au-dessus d'une photo, on distingue les jeunes otages franco-israéliens
00:40 qui ont donc été relâchés par le Hamas.
00:43 Ils s'appellent Heeres, Eten et Sahar.
00:45 Vous distinguerez mieux leurs visages d'enfants à la Une du Parisien aujourd'hui en France.
00:50 Et l'on se demande un instant, devant l'innocence de ces visages,
00:53 quelle cause pouvait justifier leur enlèvement ?
00:55 En tout cas, leur libération n'a pas été simple, raconte Henri Vernet dans le même journal.
01:00 Pas facile, car la France, plus que les autres,
01:03 est considérée comme très pro-israélienne, confie une source.
01:06 Or, le Hamas scrute tout ce qui se dit et s'écrit côté officiel,
01:11 comme dans les médias.
01:12 Du coup, les terroristes faisaient expressément en sorte que les Français soient les derniers relâchés,
01:17 explique le quotidien.
01:19 - Oui, mais il n'y a pas que le Hamas qui scrute la presse française.
01:22 - Non, Emmanuel Macron aussi, c'est ce que l'on apprend dans Le Monde,
01:25 qui raconte comment le président de la République a très peur d'être coupé de la réalité du pays.
01:31 Le voilà qui s'agace contre le JDD à l'heure du petit-déjeuner, raconte Claire Gatinois.
01:36 Il scrute toutes les études d'opinion, et puis la presse régionale.
01:40 "Il est très difficile de sentir les choses depuis le palais présidentiel",
01:43 souligne Aspar Ganser, ancien conseiller com de François Hollande.
01:46 C'est un endroit où l'on n'entend même pas le bruit de la rue.
01:50 Métaphoriquement, ça en dit long.
01:52 Le problème d'Emmanuel Macron, c'est effectivement qu'il ne dispose pas de relais locaux,
01:57 à même de lui décrire franchement la façon dont il est jugé,
02:00 explique aussi Franck Louvrier, qui fut lui conseiller com de Sarkozy.
02:04 Alors, faute de maire de province, les humoristes sont des baromètres précieux.
02:08 "Pour le président de la République", écrit la journaliste du Monde.
02:11 Il a dîné en 2021 avec Patrick Sébastien,
02:14 et puis il est attentif à l'opinion de Yacine Belatar,
02:18 qui l'a entendu le décrire telle une coiffeuse parlant de météo.
02:22 - Apparemment, ces relais dans l'opinion, ces capteurs, comme on dit à l'Elysée,
02:27 ça ne fonctionne pas toujours très bien.
02:28 - C'est le moins que l'on puisse dire en ce qui concerne l'affaire de Crépol.
02:31 C'est l'opinion qui revient ce matin sur une semaine de changement de pied
02:35 et d'atermoiement de la part de l'exécutif.
02:37 "La Macronie a patiné", racontent les trois journalistes politiques qui signent ce papier.
02:42 "On a très mal mesuré l'ampleur de l'émotion suscitée par ce drame",
02:46 confie une députée Renaissance.
02:48 "Nous n'avons pas voulu utiliser les mots marquants alors que la population était marquée."
02:55 "Dans la majorité, cela a joué les vierges et farouchés."
02:58 "Quand Gérald Darmanin a parlé d'ensauvagement",
03:00 juge une autre députée du camp présidentiel,
03:03 "on a eu un retard considérable à l'allumage."
03:06 Hier, neuf jours après les faits, Olivier Véran est tout de même venu délivrer des mots forts,
03:11 rappelle Cécile Cornudet dans les Échos,
03:14 mais au même moment, un homme en jaune capte une caméra et dénonce
03:18 "la honte d'un gouvernement qui défend la France des cités contre la France de Thomas".
03:23 Les réseaux sociaux font leur ouvrage et la séquence éclipse la parole ministérielle,
03:27 explique-t-elle en substance.
03:29 Et de poursuivre, Crépole dit déjà beaucoup plus que la mort terrible de cet adolescent.
03:34 La première lecture de l'événement est celle qui marque les esprits,
03:38 un peu comme le ferait une première impression.
03:40 Une bande de quartiers a voulu taper du blanc,
03:43 lecture faite par l'extrême droite et celle qui s'est imposée dans le débat public.
03:48 On termine cette revue de presse Olivier Delagarde par une autre affaire,
03:51 et ben c'est dans la même région.
03:53 Oui, en Isère, pas loin de la Drôme,
03:55 l'affaire Bonfanti, une histoire incroyable que tout le monde semblait avoir oubliée,
04:00 sauf la croix qui lui consacre deux pleines pages, et elle les mérite vraiment.
04:05 L'affaire Bonfanti, c'est l'histoire d'une famille qui va s'unir et tout faire pendant 30 ans
04:09 pour que la vérité éclate après la disparition d'une jeune maman.
04:13 Nous sommes en 1986 à Ponchara.
04:16 Une femme disparaît, raconte Pierre Bienveau.
04:19 Les recherches lancées par la gendarmerie ne donnent rien,
04:22 et en 88, la justice rend un nom lieu définitif.
04:25 Mais c'était sans compter, sans la ténacité des membres de cette famille,
04:30 qui vont continuer à chercher, fouiller, sans relâche, sans déteté,
04:34 pour payer des détectives privés durant des années.
04:37 30 ans après les faits, c'est le fils qui prend le relais de ses parents
04:41 et qui va réussir à faire ouvrir l'enquête.
04:43 - Incroyable !
04:44 - Miracle ! En 2022, l'assassin est finalement arrêté.
04:48 Confondu, il avoue.
04:50 Le corps de la victime est même retrouvé.
04:52 Alors pourquoi en parler aujourd'hui, me direz-vous ?
04:55 Eh bien parce que c'est ce mardi que la Cour de cassation doit se prononcer,
04:59 dire si les faits sont ou non prescrits.
05:02 Voilà donc une journée qui promet d'être longue pour la famille Bonfanti.
05:06 Tous ses membres vont se réunir pour attendre de savoir
05:10 s'il sera possible de faire comparaître aux Assises
05:13 l'homme qui les a plongés dans un chagrin infini
05:16 en commettant un crime que la justice aura mis 36 ans à élucider.
05:20 - "Aide-toi, le ciel t'aidera" ! Voilà ce que ça m'inspire.
05:23 Mais voilà une histoire qui aurait fait un fabuleux récit dans la bouche de Pierre Belmar.
05:27 Vous me permettez de le dire parce que les récits extraordinaires de Pierre Belmar,
05:31 ça cartonne en podcast.
05:33 Vous êtes plus de 300 000 à l'avoir écouté, à avoir écouté au moins un épisode
05:37 ces deux dernières semaines, donc n'hésitez pas à y retourner.
05:41 - C'est passionnant et si vous voulez écouter Pierre Belmar, c'est simple,
05:44 vous allez soit sur vos plateformes de podcast habituelles,
05:47 soit sur europe1.fr, les récits extraordinaires de Pierre Belmar,
05:50 c'est très facile à trouver et c'est passionnant.
05:52 - Et j'en connais un autre qui s'appelle Christophe Ondelat,
05:54 qui je pense va se pencher sur cette affaire Bonfanti.
05:57 Merci beaucoup de votre lecture attentive des journaux,
06:00 nos chers oliviers de la gare.

Recommandée