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00:03 -20h21, France Info, les informés de Jean-François Ackilly.
00:09 -Bonsoir, 3 jeunes Français sur la liste des otages
00:12 qui doivent être libérés ce soir.
00:15 La trêve entre Israël et le Hamas s'est prolongée de 2 jours.
00:19 Et après, nous y consacrons une large partie de ces informés
00:23 avec Guillaume Ancel, ancien officier de l'armée française,
00:27 spécialiste des questions militaires,
00:29 écrivain, chroniqueur, auteur du blog de référence
00:32 "Ne pas subir".
00:33 Olivier Véran a crépaule dans la Drôme
00:36 après le meurtre de Thomas
00:38 et après l'expédition punitive
00:40 de l'ultra-droite samedi soir à Romand-sur-Isère.
00:44 Y a-t-il un risque de basculement de la société
00:46 comme le redoute le porte-parole du gouvernement ?
00:50 Les informés ce soir, Alexandra Schwarzbrot,
00:53 directrice adjointe de la rédaction de Libération,
00:56 Patricia Allemonière, spécialiste des questions internationales,
01:00 ancien grand reporter qui a couvert tous les conflits pour TF1,
01:04 auteure du livre "Au coeur du chaos",
01:07 édité par Artaud.
01:09 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien,
01:12 aujourd'hui en France. Bonsoir à tous.
01:15 Un quatrième échange d'otages israéliens
01:19 contre des prisonniers palestiniens ce soir.
01:21 Ils sont 11 otages avec 3 jeunes Français sur la liste.
01:25 C'était ce quatrième jour d'une trêve
01:27 qui devait s'achever demain matin et qui sera prolongée de 48 heures.
01:31 Bonsoir à vous, Thibault Lefebvre.
01:33 - Bonsoir.
01:34 - Thibault Lefebvre, correspondant de France Info
01:37 et de Radio France à Jérusalem.
01:39 Thibault, où en est l'échange ?
01:41 Vous confirmez la présence de ces 3 jeunes Français ?
01:44 - Je vous confirme surtout leur présence
01:47 sur la liste qui a été fournie aux familles de Français.
01:50 Ce sont en fait ces familles, ces mamans de jeunes Français
01:53 qui nous ont prévenus qu'elles-mêmes avaient été appelées
01:56 par les autorités israéliennes en toute fin d'après-midi.
02:00 On parle de 3 jeunes Français, Hérez et Sahar, 12 ans et 16 ans.
02:04 C'est un frère et une sœur originaires du kiboutz de Niro,
02:07 au périphérie de la bande de Gaza.
02:09 - C'est la famille Calderon, dont nous avons beaucoup parlé.
02:13 - Exactement. Le papa, lui, resterait sur place.
02:16 Et puis, il y a un deuxième garçon, le petit Teitan.
02:19 Son histoire avait beaucoup touché ici.
02:22 On en avait beaucoup parlé après le 7 octobre,
02:24 parce qu'il avait été enlevé avec toute sa famille.
02:27 Son papa avait été blessé.
02:29 Les terroristes du Hamas étaient rentrés dans l'abri
02:32 dans lequel étaient réfugiés son papa, sa maman et ses 2 sœurs.
02:36 Son père a été blessé, toute la famille a été enlevée.
02:39 Sa maman avait réussi à s'enfuir, notamment,
02:42 parce que Teitan était sur une moto,
02:44 sa maman et ses 2 sœurs sur une autre.
02:46 Elle avait réussi à sauter de cette moto pour aller se mettre à l'abri.
02:50 C'est un 12 ans qui est aux mains du Hamas.
02:53 Donc, bien vous précisez que ce soir,
02:55 les 11 otages, 9 enfants et 2 femmes,
02:58 sont aux mains de la Croix-Rouge internationale,
03:01 du Comité international de la Croix-Rouge.
03:03 En revanche, on n'a pas encore l'identité officielle.
03:06 Que ce soit du côté des autorités israéliennes
03:09 et des autorités françaises, on attend que ces otages soient en Israël
03:13 pour confirmer leur identité.
03:15 Ce que l'on sait, c'est que ces 3 jeunes Français
03:18 sont sur les listes, que les familles ont été contactées,
03:20 et que s'il se confirme qu'ils soient en Israël ce soir,
03:26 il n'y aurait plus d'enfants franco-israéliens
03:29 otages du Hamas dans la bande de Gaza.
03:31 - Que savons-nous, Thibault Lefebvre,
03:33 de la trêve prolongée de 48 heures,
03:35 qui est à l'origine de cette rallonge ?
03:38 - Alors, le Hamas a demandé hier,
03:40 a déclaré qu'il était d'accord avec cette trêve-là.
03:43 Il demandait entre 2 et 4 jours.
03:45 Israël était plutôt réticent au début,
03:48 préférant une trêve de 24 heures renouvelable.
03:52 Et puis, évidemment, les médiateurs américains,
03:55 égyptiens, qatariens ont poussé pour que cette trêve se fasse.
03:59 Il y a un avion qui est arrivé du Qatar, ici, de diplomates,
04:03 c'était samedi.
04:04 Donc, évidemment, il y avait à ce moment-là
04:06 la discussion sur les otages,
04:08 parce que ça n'a pas été aussi simple que ça,
04:10 ces libérations d'otages depuis 4 jours.
04:12 Il y a eu, à plusieurs reprises, ça a été retardé,
04:14 il y a eu de nouvelles exigences d'un côté comme de l'autre.
04:17 Il y a eu des belligérances accusant de ne pas respecter l'accord.
04:20 Et puis, finalement, en tourelle de fond,
04:22 il y avait cette prolongation d'accord dont on parle depuis samedi.
04:25 Donc, évidemment, tous les médiateurs ont poussé.
04:27 Après, il fallait juste s'accorder sur le délai, j'ai envie de dire.
04:30 C'est un compromis.
04:32 Deux jours de trêve à partir de demain,
04:35 7h local, 6h heure française, jusqu'à jeudi, 7h local.
04:39 Et donc, l'aide humanitaire va surtout pouvoir être acheminée,
04:43 200 camions par jour pendant deux jours supplémentaires.
04:45 Et vu l'état des infrastructures, vu la misère de la population,
04:49 notamment au sud de Gaza, il faut rappeler qu'il y a 15 000 morts
04:52 selon le ministère de la Santé, affilié au Hamas,
04:55 des chiffres confirmés par l'ONU, c'est un désastre humanitaire.
04:57 Jamais la bande de Gaza n'a connu ça depuis 1948.
05:00 Donc, évidemment, ces deux jours de trêve
05:03 qui vont faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de bien à ces civils
05:06 qui ont été bombardés pendant six semaines.
05:07 Encore un mot avec vous, Thibault Lefebvre.
05:09 Quel est l'état de l'opinion israélienne ?
05:13 Une question qui est importante, puisque, au fond,
05:15 Benyamin Netanyahou a parlé de poursuivre la guerre.
05:19 Alors, très compliqué.
05:21 Aujourd'hui, l'opinion est complètement catalysée,
05:25 focus sur ces libérations d'otages.
05:27 C'est-à-dire que dès que je sors de chez moi,
05:29 j'ai des posters, des images,
05:31 il y a des t-shirts avec ces visages,
05:34 là, je l'ai, nom des otages.
05:35 Donc, évidemment, c'est la question principale aujourd'hui.
05:38 Après, la guerre continue.
05:40 Benyamin Netanyahou est depuis le début sur cette ligne-là.
05:44 Donc, l'opinion, évidemment, partagée.
05:47 L'opinion publique, les Israéliens ne supporteraient pas
05:49 qu'on revienne au status quo,
05:51 c'est-à-dire que lié le Hamas d'aujourd'hui,
05:53 de Yahya Sinouar, de Mohamed Deyf,
05:55 qu'il reste aux portes et que la menace reste là.
05:58 Donc, c'est une opinion partagée.
06:01 Évidemment, il y a deux extrêmes.
06:03 Vous avez, on va dire, ce qu'on appelle le bloc anticolonie,
06:06 plutôt la gauche israélienne, qui demande un cessez-le-feu.
06:09 Et de l'autre côté, vous avez l'extrême droite,
06:11 qui a des représentants au pouvoir.
06:13 Je vous rappelle qu'il y a deux ministres particulièrement emblématiques,
06:15 Bézalel Smotrich et Itamar Benvir,
06:18 qui, elles, poussent justement pour que les hostilités reprennent.
06:22 Écoutez, c'est un compromis qui a, en tout cas,
06:24 le mérite de satisfaire tout le monde,
06:26 c'est-à-dire qu'il y a deux jours de trêve supplémentaire.
06:29 Ça veut dire que la guerre ne s'arrête pas,
06:31 mais qu'il y a encore du temps pour libérer d'autres otages.
06:33 Je vous rappelle que dans le deal, dans l'accord de base,
06:36 c'est un otage israélien pour trois prisonniers palestiniens,
06:39 ce qui veut dire que si tout se passe comme prévu,
06:41 d'ici jeudi matin,
06:42 20 otages supplémentaires et 60 prisonniers palestiniens
06:45 seront libérés.
06:46 -Allez, merci à vous, Thibault Lefebvre,
06:48 pour ce panorama complet ce soir depuis Jerusalem.
06:52 Tous les quatre, restez bien attentifs.
06:55 Je vais vous faire réagir tous les quatre à ce qui a été dit
06:57 et ce à quoi il faut s'attendre.
06:58 20h10 sur France Info. Tout d'abord, le Fil d'info.
07:01 Il est signé Stéphane Milhomme.
07:02 -Après le défilé de l'ultra-droite,
07:06 samedi, quartier de la Monnaie, à Romand-sur-Isère, dans la Drôme,
07:09 six militants partent en prison ce soir,
07:11 condamnés en comparution immédiate à des peines allant de six
07:14 à dix mois fermes, reconnus coupables de violences
07:17 sur les forces de l'ordre, avec parfois des tirs de mortier.
07:20 La prolongation de la trêve à Gaza jusqu'à jeudi,
07:22 c'est un signe d'espoir.
07:23 Réaction à cette annonce du Hamas du député renaissance
07:26 Thomas Gazilou sur France Info.
07:29 Cela permet la poursuite de l'aide humanitaire
07:31 et permet d'envisager une libération prochaine
07:34 de nouveaux otages.
07:35 Onze, et notamment trois jeunes franco-israéliens
07:38 de la même famille sur la liste du Hamas,
07:40 qui attendent la libération de 33 prisonniers palestiniens.
07:44 Je viens pour démontrer les mots d'Olivier Dussopt
07:46 au premier jour de son procès.
07:48 En correctionnel à Paris, le ministre du Travail est jugé
07:51 pour avoir favorisé l'obtention d'un marché de gestion de l'eau
07:54 à une société, la Sorre, en 2009,
07:56 alors qu'il était maire d'Hannonay, en Ardèche.
07:58 La Canche-et-Lemme, toujours sous étroite surveillance,
08:01 ces prochaines heures, devant le risque de débordement.
08:04 Vigie Cru maintient sa vigilance orange,
08:06 car il pleut toujours sur le Pas-de-Calais.
08:08 Les sols sont toujours saturés en eau depuis plusieurs jours,
08:11 après la tempête qui ronne.
08:12 (Générique)
08:14 -France Info.
08:15 (Générique)
08:17 -20h, 21h, les informés.
08:19 Jean-François Ackyline.
08:21 (Générique)
08:23 -Guillaume Ancel, je commence par vous.
08:25 Onze otages libérés, trois jeunes français,
08:27 en face, 33 prisonniers palestiniens.
08:29 Il faut toujours se réjouir de ces moments
08:32 où des personnes recouvrent la liberté.
08:34 Chaque vie sauvée, c'est une victoire.
08:36 En même temps, il faut se souvenir
08:38 que chaque jour de guerre comme ça a commencé,
08:41 il y a huit semaines, maintenant, en Israël,
08:43 fait à peu près entre 400 et 500 morts.
08:46 Donc, au fond, on peut se dire
08:48 qu'il y a quelque chose de très léger
08:50 dans le fait qu'on arrive à sortir 10 personnes.
08:53 Il y a quelque chose d'extraordinaire
08:55 parce que ce sont des otages qui, je le rappelle,
08:58 ont quand même été kidnappés
08:59 lors de cette attaque bestiale du Hamas le 7 octobre
09:02 et on ne pouvait que craindre pour leur vie,
09:05 d'autant plus que, contrairement à ce qu'il affirme
09:08 tous les quatre matins, le gouvernement Netanyahou,
09:11 en déclenchant cette offensive très violente
09:13 contre la bande de Gaza,
09:15 ne cherchait pas du tout à préserver les otages.
09:18 Il cherchait à s'attaquer uniquement au Hamas
09:21 et aujourd'hui, on a un doute très sérieux
09:24 qui est de plus en plus étayé du nombre d'otages
09:27 qui sont morts dans les bombardements israéliens
09:29 et qui sont peut-être à peu près équivalents
09:32 aux 69 qui ont été libérés jusqu'ici.
09:35 En termes de nombre,
09:37 on voit bien cette balance impitoyable de la guerre
09:40 qu'est qu'on récupère quelques personnes vivantes
09:43 et on en laisse beaucoup sur le terrain.
09:45 -Difficile de se réjouir, Patricia Lemonière ?
09:48 -Les Israéliens et le peuple israélien
09:50 se réjouissent, évidemment,
09:52 et d'ailleurs, ils sont comme prisonniers, en quelque sorte,
09:56 de ces libérations orchestrées, négociées.
10:00 La population, dans son ensemble,
10:02 mis à part les suprémacistes qui vivent dans les colonies,
10:06 effectivement, est totalement accrochée
10:09 et on les voit, ils regardent les images,
10:12 ils s'embrassent quand ils apprennent
10:14 que les gens, ça y est, sont sur le territoire israélien.
10:17 Donc, effectivement, ces libérations posent un problème
10:20 parce qu'on parle des buts de guerre
10:22 du Premier ministre israélien,
10:24 qui était libérer les otages, mais surtout faire la guerre
10:27 en même temps, comme vous l'avez dit,
10:29 mais on ne parle pas des buts de guerre du Hamas.
10:32 Le Hamas, dans un de ses buts,
10:34 c'était bien de prendre ses otages
10:36 et de les libérer contre des échanges,
10:40 mais aussi pour gagner sur un plan politique
10:43 par rapport à la population.
10:45 -Vous dites quoi ? Cette séquence-là
10:47 était déjà inscrite avant l'assaut.
10:49 -A partir du moment où il y avait des otages,
10:51 parce que les otages étaient prévus dans l'assaut,
10:54 ça faisait partie des buts de guerre du Hamas.
10:57 On ne parle pas des buts de guerre du Hamas
10:59 en ne parlant que des horreurs abominables
11:02 qui ont été commises le 7 octobre,
11:04 mais il y avait bien des buts,
11:06 et parmi ces buts, effectivement,
11:08 c'était jouer sur la sensibilité israélienne,
11:11 en quelque sorte, prisonnier la population israélienne
11:15 de ce 7 octobre.
11:17 -Alexandra Schwarzbrot de libération,
11:19 au bout de six jours, si ça dure, 48 heures,
11:22 et puis si les hostilités reprennent,
11:25 il restera un très grand nombre d'otages, encore,
11:29 qui n'auront pas été remis en liberté.
11:31 -Oui, et d'ailleurs,
11:32 dans le Hamas, on ne sait pas totalement exactement
11:37 où ils se trouvent aujourd'hui,
11:39 puisque manifestement, certains auraient été pris
11:42 par différents groupes,
11:44 et le Hamas ne sait pas les localiser.
11:47 C'est très intéressant, ce qui se passe en ce moment.
11:50 Ce qu'il faut souligner aussi, c'est que c'est une très bonne nouvelle,
11:54 si l'on peut dire, pour la population civile de Gaza,
11:57 qui, quand même, a vécu une horreur terrible,
12:01 qui, là, se relève, sort des décombres,
12:05 et découvre les maisons détruites et les morts,
12:10 et donc, tout jour de trêve,
12:14 c'est pour eux un jour sans mort et sans destruction.
12:18 Donc, pour l'instant, il faut reconnaître
12:23 que le Hamas a plutôt remporté la bataille médiatique,
12:26 en tout cas, de communication.
12:28 Là, Benyamin Netanyahou, ça va être très compliqué.
12:32 Après le moment de soulagement,
12:35 le silence des armes qu'on connaît depuis vendredi,
12:39 ça va être très compliqué pour Benyamin Netanyahou
12:42 de reprendre les bombardements
12:44 dans deux, trois ou quatre jours.
12:46 Et on voit la pression intense.
12:49 Il n'y a jamais eu une telle pression
12:51 de la communauté internationale sur le gouvernement israélien
12:55 pour qu'il ne reprenne pas les combats.
12:57 C'est bien pour ça, d'ailleurs,
12:59 que ces deux jours de trêve ont été arrachés à Netanyahou,
13:02 alors qu'il n'en voulait pas,
13:03 parce que Joe Biden, le président américain,
13:06 a mis tout son poids dans la balance sur le Qatar, sur l'Egypte,
13:09 pour obtenir cette trêve, dont Netanyahou ne voulait pas.
13:13 Là, on voit qu'il est...
13:14 Finalement, il est dépendant de ce que demande le Hamas.
13:19 -Encore un mot, Henri Vernet, sur les otages libérés.
13:22 Je rappelle que Le Parisien était le premier grand quotidien national,
13:26 grand quotidien tout court, d'ailleurs.
13:29 Le Parisien a publié la photo des huit.
13:31 Ce sont trois parmi les huit qui recouvrent la liberté,
13:35 qui ont été remis à la Croix-Rouge,
13:37 attendant qu'ils arrivent sur le sol israélien.
13:39 Etan Yalomi, 12 ans, sa mère, Batsheva,
13:42 ça a été raconté par notre correspondant Thibault Lefebvre,
13:46 a survécu à cette attaque du kibouz de Niros.
13:48 Je rappelle les faits le 7 octobre.
13:50 Son père, Oad Yalomi, 49 ans, a été blessé pendant l'assaut.
13:54 Il est tombé au sol, puis il a disparu.
13:56 Il a sans doute été enlevé.
13:57 Et puis, il y a Hérèse et Sartre Calderon, 12 et 16 ans.
14:01 Leur mère est sans nouvelles d'eux.
14:03 Le père, Ofer, 53 ans, a été enlevé.
14:05 Lui aussi se retrouve parmi les huit disparus.
14:08 Il y a trois autres visages, 21, 27, 32 ans,
14:11 Miachem, Elia Toledano et Orion Hernandez Radu.
14:15 Je vous rappelle ces noms, ces visages, ces âges.
14:19 Vous les aviez publiés à la Une du Parisien en France.
14:22 Ça vous paraissait nécessaire ?
14:23 - Oui, parce qu'il y avait presque un sentiment d'oubli,
14:27 finalement, d'otage qui était...
14:29 Rappelez-vous, à chaque fois qu'il y a des otages en France,
14:32 il y a toujours un batage médiatique et gouvernemental,
14:35 qui est même important, voire considérable.
14:38 Et là, c'était pas le cas.
14:40 Si on ajoutait à cela le fait qu'il y a eu une autre gêne
14:43 qui venait de l'absence d'hommage national,
14:45 d'hommage de la nation, rendu aux 40 victimes...
14:48 Enfin, bien sûr, il y a eu 1 400 victimes au total
14:51 dans cette atrocité,
14:52 mais aux 40 victimes ressortissants français, franco-israéliens.
14:56 Justement, on dit "franco-israéliens",
14:58 mais ils sont ressortissants français.
15:00 Là aussi, cet hommage n'a toujours pas eu lieu.
15:03 Les deux mis ensemble, on avait cette impression
15:06 que, quelque part, cette tragédie était oubliée.
15:08 Avec des questions qui pouvaient se poser.
15:11 Parce que ce sont des vies humaines, peut-être,
15:14 qui nous semblaient moins proches,
15:16 où on était moins concernés, ce qui est incomble.
15:18 Parce que, quand même, les 40 victimes et 40 morts,
15:21 c'est le plus gros attentat dont sont victimes des Français
15:25 depuis Nice, en 2016.
15:26 Depuis les attentats à Nice, sur le sol français.
15:29 Et ces otages-là, le fait que, chaque jour...
15:31 Souvenez-vous, il y a une espèce de rituel assez macabre,
15:35 assez triste, qui entoure les prises d'otages.
15:37 Régulièrement, on publie leurs photos,
15:40 on nomme leur nom. Et là, c'était vraiment pas le cas.
15:43 C'est vrai qu'aux Parisiens, on s'était dit que c'était le temps
15:46 de montrer que leurs compatriotes sont solidaires.
15:49 -Reviendrons tout à l'heure sur cet hommage.
15:52 Doit-il avoir lieu avant que nous en finissions
15:55 avec cette affaire des otages ?
15:57 Après ce qu'a dit ce matin le président François Hollande
16:01 sur France Info, mais, Guillaume Ancel,
16:03 il va rester un très grand nombre d'otages.
16:06 Vous êtes un expert militaire.
16:08 Vous savez si, au bout de six jours, les combats reprennent,
16:11 il y aura des otages de nouveau encore détenus ?
16:13 Qu'est-ce qui change ?
16:15 -Alexandra l'a très bien esquissé.
16:17 Le problème, c'est que personne ne sait
16:19 ce qui reste comme otage.
16:21 Le Hamas ne le sait pas.
16:22 Le Hamas ne sait pas qui a été tué et que les Israéliens
16:25 ont récupéré. Donc, les Israéliens savent
16:28 que le Hamas ne sait pas quelle est la liste complète.
16:31 Mais les Israéliens n'ont pas suffisamment d'informations
16:34 pour savoir sur la liste de 240, qui, je le rappelle,
16:37 est sur une notion de disparu.
16:38 On n'a pas identifié de corps après l'attentat du 7 octobre.
16:42 -Il pourrait y en avoir moins, en réalité.
16:44 -Oui, sans doute moins.
16:45 Donc, quand on part, si on va vite,
16:48 on se dit qu'il y a 240 otages présumés.
16:50 On pense qu'en réalité, il y en a un certain nombre
16:53 qui sont morts avant ou en arrivant sur la bande de Gaza
16:56 parce qu'ils étaient blessés ou qu'ils ont été maltraités.
16:59 On peut se dire 220.
17:00 On en a sorti 70.
17:02 Ca fait 150.
17:04 Dans mes informations, il y a entre 50 et 80 otages
17:08 qui ont été déjà relevés, décédés dans les tunnels du Hamas,
17:12 en particulier dans la zone nord de Gaza.
17:14 Je ne devrais pas dire "tunnel du Hamas",
17:16 car ce sont des tunnels dans lesquels les gens allaient se réfugier.
17:20 Ce n'était pas seulement des bases secrètes du Hamas.
17:23 Si on fait le calcul, en face de soi,
17:25 il reste moins d'une centaine,
17:27 et donc personne, jusqu'au bout,
17:29 ne pourra donner l'assurance aux familles
17:31 que la personne n'est pas encore détenue.
17:33 -Moins d'une centaine qui reste un nombre considérable.
17:38 -Oui, c'est un nombre important.
17:40 Ca veut dire que, bien sûr, le Hamas va jouer sur ce levier-là
17:45 pour donner le "là" d'un point de vue médiatique.
17:48 On voit très bien comment le Hamas se met en scène.
17:51 On a l'impression que c'est presque eux
17:53 qui sont bienfaiteurs de l'humanité
17:55 en rendant des otages qui sont kidnappés
17:57 dans un massacre le 7 octobre.
17:59 On finit presque par l'oublier.
18:01 -C'est un crime de guerre, faire des otages.
18:04 -Allez, nous restons là-dessus.
18:06 Mise en scène avec des images,
18:08 des petits signes de la main,
18:09 qui sont presque mises en scène au moment de la restitution.
18:13 -Oui, des petites gares.
18:14 -Cette gare de communication.
18:16 Le Nudzi revenant, rassurez-vous.
18:18 Le Fil-Info, le retour avec Stéphane Milhomme.
18:21 -Trois jeunes franco-israéliens sont sur la liste des 11 otages
18:24 que le Hamas se dit prête à libérer
18:26 en échange de la libération par Israël
18:29 de 33 détenus palestiniens.
18:31 Les enfants Sahar, Erez et Eitan sont âgés de 12 à 16 ans.
18:34 Ils doivent retrouver la liberté avec 6 autres enfants
18:37 et 2 femmes âgées.
18:38 Le Hamas souhaite une prolongation de la trêve avec Israël
18:41 de 2 jours jusqu'à jeudi prochain.
18:43 Un premier procès pour évoquer l'assassinat de Samuel Paty
18:47 avec les audiences à 8 clous depuis aujourd'hui
18:49 pour la comparution de 6 collégiens devant le tribunal.
18:53 Les prévenus sont âgés de 13 à 15 ans.
18:55 Ils sont accusés d'avoir surveillé les abords du collège
18:58 et désigné l'enseignant au terroriste contre de l'argent.
19:01 Cohé porte plainte pour tentative d'extorsion de fonds
19:04 et dénonciation calomnieuse.
19:06 Les avocats de l'animateur soupçonnent une femme
19:09 d'avoir diffusé une fausse conversation
19:11 entre elle et lui, accusant Cohé de viol
19:14 dans l'espoir de récupérer de l'argent.
19:16 Il reste visé par 2 enquêtes pour viol, dont une sur mineur.
19:19 Les Russes l'appellent déjà la méga-tempête
19:22 ou tempête du siècle.
19:23 Elle a fait au moins 4 morts et prive déjà d'électricité
19:27 et de la Crimée annexée, causant aussi des accidents de la route
19:30 avec de nombreux arbres arrachés jusqu'à la station Balnéaire.
19:34 ...
19:35 -France Info.
19:37 ...
19:38 -20h, 21h, les informés de Jean-François Ackyline.
19:43 -Une première réaction, ce soir,
19:45 celle de Thomas Gassilou, député Renaissance du Rhône,
19:48 mais président également de la commission de la défense
19:51 et des armées de l'Assemblée nationale,
19:54 entre soulagement et questionnement.
19:57 -C'est non seulement un soulagement,
19:59 mais on pense également à tous les otages encore détenus,
20:02 180 otages, dont beaucoup de femmes, 40 enfants, des bébés,
20:05 mais notamment aux 8 Français qui sont encore otages ou disparus.
20:09 La France a été pleinement mobilisée pour la libération de ces otages.
20:13 On peut tous saluer l'entrée en vigueur de la trêve
20:16 et de la prolongation qui a été annoncée ce soir
20:19 par les 2 parties de 2 jours.
20:21 Je pense que c'est un signe d'espoir,
20:24 non seulement pour que de nouveaux otages soient libérés,
20:27 mais également que de l'aide humanitaire puisse arriver.
20:31 Et à plus long terme, c'est un signe d'espoir également
20:34 que les parties, d'une certaine manière, puissent s'entendre
20:38 pour avoir une coexistence, peut-être un jour pacifique
20:41 dans ce territoire.
20:42 -Thomas Gassilou se montre prudent,
20:45 tant que les otages en question ne sont pas sur le sol israélien.
20:49 Patricia Allemonière,
20:51 toutes les questions restent entières.
20:53 Cette trêve a le mérite de soulager la population de Gaza,
20:57 de permettre des échanges d'otages contre prisonniers.
21:00 La question qui est posée reste toujours la même, et après ?
21:04 -Oui, la question, c'est effectivement oui, et après.
21:07 Effectivement, dans un premier temps,
21:09 les camions qui rentrent, les centaines de camions,
21:12 200 par jour, 230, 170 un autre jour,
21:14 sont essentiels pour la population de Gaza,
21:17 qui est privée de tout, et on le sait depuis des mois.
21:20 Ce temps suspendu est essentiel
21:22 pour essayer de sortir le maximum d'otages,
21:25 et puis après, reste la question,
21:27 qu'est-ce que peut faire, comme vous le disiez,
21:30 le gouvernement israélien ?
21:32 Parce que le but de guerre, on l'a très bien vu au départ,
21:36 c'était quand même taper, éradiquer Gaza.
21:39 Et puis, on voit, au fil des jours,
21:41 les mots qui changent, en particulier, c'est les Américains,
21:45 c'est presque contenir, c'est affaiblir.
21:48 On sent que du côté des Américains, en particulier,
21:51 qui sont très présents, puisqu'ils ont des généraux
21:54 qui conseillent les autorités et les militaires israéliens,
21:57 déjà, on change.
21:59 Donc, le jour d'après, c'est aussi faire tomber l'émotion,
22:02 je crois, ça, c'est très important,
22:04 et c'est aussi comment arriver avec le fossé immense
22:08 qui s'est créé entre ces deux peuples,
22:10 parce qu'on peut parler de deux peuples.
22:12 Le peuple israélien, aujourd'hui, ne peut pas imaginer
22:16 revenir à un statu quo après ce qui s'est passé.
22:18 C'est impossible, c'est inimaginable pour eux
22:21 d'imaginer vivre un jour avec la bombe de Gaza
22:24 comme ils l'ont connu.
22:25 C'est plus possible.
22:26 Quant au peuple palestinien, c'est pas possible,
22:29 après avoir reçu autant de bombes et avoir eu autant de morts,
22:33 de supporter cette humiliation extrême
22:37 qu'a été, justement, ce tapis de bombe
22:40 sur la bombe de Gaza.
22:42 Donc, on a deux peuples totalement irréconciliables,
22:45 qui ont été mis en place par une pression gigantesque,
22:48 pour peut-être les amener un jour,
22:50 je dis pas maintenant, à une table.
22:52 -Henri Vernet, là-dessus, Benyamin Netanyahou
22:55 a annoncé la poursuite de l'offensive israélienne,
22:58 en tenue militaire, avec le casque,
23:00 visitant les troupes,
23:02 jusqu'à la victoire, a-t-il dit.
23:03 Il met une pression, j'imagine, sur le Hamas.
23:06 Les Américains, Joe Biden,
23:08 le premier d'entre eux, a qualifié d'objectif
23:11 la prolongation de la trêve.
23:13 Apparemment, il y a un discours qui ne s'accorde plus.
23:16 -Oui, mais ça fait quelque temps qu'on l'a constaté.
23:19 Ca a même surpris beaucoup de monde,
23:21 cette espèce de variation des Américains et de Joe Biden.
23:24 Jamais il y a eu une telle réserve par rapport à une action israélienne.
23:28 On l'a déjà dit sur ce plateau,
23:30 Israël mène ses guerres sans tenir compte des pressions extérieures.
23:34 Là, c'est la première fois, parce qu'elle est plus forte
23:37 que d'habitude, et notamment parce que les Américains ont varié.
23:41 Ce qui s'est passé au fil de la dernière décennie,
23:44 c'est que l'opinion américaine a beaucoup varié.
23:47 Les scènes qu'on a pu voir sur les campus,
23:49 principalement, c'est pro-palestinien ou trans, parfois.
23:53 Quand on en vient à célébrer le Hamas,
23:55 qui, s'il débarquait sur un campus américain,
23:58 serait le premier à faire un ménage assez terrible ?
24:01 Il faut être conscient de ces réalités.
24:03 Ca n'empêche pas, aveuglement, une certaine bêtise.
24:06 Un manque de culture, aussi, sur ces campus,
24:09 y compris français. Néanmoins, c'est une opinion,
24:12 dont un Biden, qui est en pré-campagne électorale,
24:15 est obligé de tenir compte.
24:17 Bref, on a une variation américaine,
24:19 qu'a décrite Patricia, à juste titre.
24:21 Néanmoins, est-ce que c'est décisif sur un Etat niaou ?
24:25 Ce qui avait beaucoup joué,
24:26 ce sont d'abord les pressions des familles.
24:29 Parce que là, il y a un mouvement absolument énorme.
24:32 La tradition d'Israël, c'est de s'occuper des otages.
24:35 C'était surprenant.
24:37 Rappelons-nous, il n'y a pas si longtemps,
24:39 on rendait une dépouille, on récupérait une dépouille
24:42 d'un soldat renardat, d'un aviateur,
24:44 contre des centaines de milliers de prédécesseurs.
24:47 -Ce temps est terminé.
24:49 -Guillaume Ancel, puis Alexandre H. Farnsbrode.
24:52 Guillaume Ancel, d'un point de vue militaire,
24:55 qu'est-ce qui peut se passer ? C'est vous, l'expert militaire.
24:58 -En fait, Netanyahou est forcément déchiré.
25:01 D'ailleurs, on voit bien qu'il joue une espèce de double rôle.
25:05 Il y a celui qui, enfin, apporte un résultat tangible à sa société.
25:10 Henri le rappelait, sa société est hypersensible
25:12 à la question des otages.
25:14 Récupérer un otage, c'est sacré.
25:16 Pour l'instant, quand il dit, il peut le dire,
25:19 "J'ai récupéré 69 otages."
25:21 Là, ça, pour les Israéliens, ça sonne.
25:23 C'est enfin, le gouvernement Netanyahou apporte quelque chose.
25:27 Depuis le 7 octobre, le gouvernement Netanyahou
25:30 n'affiche qu'une profonde faillite sécuritaire.
25:33 L'attaque du 7 octobre, l'incapacité à réagir vite.
25:36 Quant à la guerre qu'il mène depuis,
25:38 dans les objectifs réalisés, c'est une catastrophe.
25:41 Quand l'armée israélienne annonce qu'ils ont tué
25:44 le chef des opérations maritimes du Hamas,
25:47 on a l'impression qu'ils ont une US Navy.
25:49 Pardon, mais il n'y a pas d'amiral dans le Hamas.
25:52 -Vous voulez dire que le Hamas n'est pas décapité ?
25:55 -Comment voulez-vous décapiter un Hamas
25:58 dont les chefs sont tous au Qatar ?
26:00 De toute façon, cette guerre est perdue d'avance.
26:03 On a l'impression d'entendre les Américains dire
26:06 qu'on va en finir avec le Vietnam du Nord
26:08 ou les Français avec Al-Khami au Sahel.
26:11 Mais aucun pays qui a été confronté au terrorisme
26:15 ou à un mouvement d'opposition totale
26:18 ne sait le vaincre avec seulement une armée.
26:20 Donc la guerre de Netanyahou ne peut pas achever de but.
26:24 En même temps, on le sent prisonnier de cette guerre
26:27 dont il voudrait sortir.
26:29 Quand il annonce des libérations d'otages,
26:31 il est acclamé par la société israélienne.
26:34 -Alexandre Aschfarsbrot, je vous vois approuver.
26:37 -Pas tout. -Oui, pas tout.
26:38 -Mais j'ai le temps, là ? -Non.
26:41 -Ah ben voilà. J'attends d'avoir le temps.
26:43 -C'est vous qui aurez la parole dans un instant.
26:46 -Je prendrai tout en temps.
26:48 -A 20h30 sur France Info.
26:50 Musique de tension
26:53 ...
26:57 Après, l'info est signée. Edouard Marguier, bonsoir.
27:00 -Jean-François, bonsoir.
27:02 Si tout se passe bien, les premiers Français otages du Hamas
27:05 seront libérés dans la soirée.
27:07 Trois mineurs franco-israéliens font partie des 11 otages
27:10 qui doivent retrouver la liberté ce soir.
27:13 Pour en être certain, il faut attendre qu'ils arrivent
27:16 sains et saufs en Israël, déclare sur France Info
27:19 l'un des porte-parole de l'armée israélienne.
27:22 Deux jours de trêve supplémentaires dans la bande de Gaza.
27:25 C'est ce qu'annonce le Qatar, confirmé par le Hamas.
27:28 Israël n'a pas encore confirmé, mais la Maison-Blanche, aux Etats-Unis,
27:32 salue d'ores et déjà cet accord.
27:34 Le chef de l'ONU dit que c'est une très bonne nouvelle.
27:38 Six membres de l'ultra-droite, condamnés de six à dix mois
27:41 de prison ferme en comparution immédiate
27:44 devant le tribunal correctionnel de Valence,
27:46 des personnes qui ont participé aux attroupements violents
27:50 à l'appel de l'extrême droite à Romand-sur-Isère
27:53 en représailles du meurtre de Thomas Akrépol.
27:56 Le ministre du Travail devant la justice, Olivier Dussopt,
27:59 comparaît pour favoritisme enquête sur un marché public passé en 2009
28:03 lorsqu'il était maire d'Hannonay, en Ardèche.
28:06 Des accusations qu'il conteste.
28:08 Procès organisé quelques jours après celui du garde des Sceaux
28:11 devant la cour de justice de la République.
28:14 L'Ukraine continue à infliger de lourdes pertes à la Russie.
28:18 Déclaration du patron de l'OTAN après des combats
28:21 parmi les plus intenses, selon lui, depuis le début de la guerre,
28:25 le sud-est de la mer Noire face aux conséquences d'une méga tempête.
28:28 8 personnes sont mortes en crimes et annexés.
28:31 Ukraine occupée et Russie, selon un dernier bilan.
28:34 Près de 2 millions de personnes sont toujours sans électricité.
28:38 Des transports plus chers pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
28:42 Île-de-France Mobilité dévoile le prix.
28:45 Ce soir, le passe-navigo coûtera 70 euros la semaine contre 30.
28:49 Habituellement, le ticket de métro seul sera à 4 euros au lieu de 2,10 euros.
28:54 Hausse des tarifs pour financer l'augmentation
28:57 de la fréquence des bus, métro et RER.
29:00 (Générique)
29:01 -France Info.
29:02 -20h, 21h.
29:05 France Info, les informés.
29:07 Jean-François Ackilly.
29:10 -La trêve entre Israël et le Hamas prolonge de 2 jours.
29:14 Libération d'otages d'un côté, de prisonniers palestiniens de l'autre.
29:18 Les informés, avec Guillaume Ancel,
29:21 ancien officier français de l'armée française.
29:24 Spécialiste des questions militaires, écrivain, chroniqueur,
29:28 auteur du blog "Ne pas subir", que je vous conseille vivement.
29:31 Avec Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe
29:34 de la rédaction de Libération.
29:36 Patricia Lémonière, grand reporter, spécialiste des questions,
29:39 auteure du livre "Au coeur du chaos", aux éditions Arto.
29:43 Avec Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien,
29:47 aujourd'hui en France.
29:48 Alexandra Schwarzbrot, vous aviez la parole il y a un instant.
29:51 Nous évoquions, au fond, la suite, l'après ces 6 jours,
29:55 puisqu'il est question de prolonger de 48 heures cette trêve
29:59 avec une vraie inconnue sur la suite,
30:02 notamment des opérations militaires israéliennes.
30:05 -J'ai plein de trucs à dire par rapport à tout ce qui a été dit.
30:08 D'abord, je pense que les chefs, en effet, politiques du Hamas
30:11 sont ailleurs, au Qatar,
30:14 mais les chefs militaires, c'est pas sûr.
30:16 Ils sont quelque part à Gaza ou en Égypte,
30:20 mais ils sont là.
30:22 Et comme vous le disiez, en effet, de toute façon,
30:25 ce qui s'est passé, les bombardements qui ont lieu
30:28 depuis le 7 octobre,
30:29 enfin, depuis les jours qui ont suivi le 7 octobre,
30:32 ont malheureusement recréé plein d'aspirations à se venger
30:35 parmi les jeunes palestiniens.
30:37 Donc, éradiquer le Hamas, non, c'est pas possible, malheureusement.
30:40 Donc, cet objectif-là est impossible.
30:43 Et les Israéliens, une partie de la population israélienne
30:46 le sait très bien, que cette politique de la guerre,
30:49 de la force, du bombardement,
30:51 ne sert pas la sécurité d'Israël.
30:53 Au contraire, autre chose, aux Etats-Unis,
30:56 et c'est là où les autorités israéliennes
30:59 ne l'ont pas bien compris,
31:00 aux Etats-Unis, ce qui est très intéressant,
31:03 c'est que les Juifs américains,
31:05 la jeune génération de Juifs américains,
31:07 se sentent moins solidaires d'Israël
31:09 que n'étaient leurs parents et leurs grands-parents.
31:12 Et donc, on voit bien que Joe Biden a compris
31:16 qu'il fallait qu'il ne pouvait plus soutenir absolument Israël.
31:22 Mais ce qui est très intéressant,
31:24 c'est les populations des pays arabes.
31:26 Jusqu'à présent, les pays arabes,
31:28 pourquoi les Palestiniens,
31:30 pourquoi ce conflit était mis sous le tapis ?
31:32 C'est parce que les leaders arabes
31:34 n'en avaient absolument rien à faire des Palestiniens.
31:37 Ils avaient été passés par pertes et profits
31:39 des accords d'Abraham.
31:41 Là, les leaders arabes se rendent compte
31:43 que leur population prenne fait et cause pour les Palestiniens
31:47 et qu'ils ne peuvent plus se permettre
31:49 de mettre ce sujet sous le tapis.
31:51 Et par ailleurs, je crois que les Israéliens
31:55 ne veulent plus de ces ministres d'extrême droite
31:59 du gouvernement qui ont conduit, en gros,
32:02 qui ont affaibli la sécurité des Israéliens
32:05 et dont ils voient bien qu'ils conduisent Israël à sa perte.
32:09 Donc, tout ça montre qu'on ne peut pas...
32:12 Il y a un frémissement plutôt positif,
32:16 je pense, qu'on ne peut plus écarter
32:18 un règlement politique de ce conflit.
32:20 -Là-dessus, il faudra un règlement politique
32:22 car la guerre ne mène à rien.
32:24 Guillaume Ancel, nous ne savons pas réellement
32:27 quel est l'état précis de l'opinion,
32:31 non seulement gazaouie, mais palestinienne en général.
32:34 Est-ce qu'au fond, les populations souffrent
32:37 de la mainmise du Hamas ?
32:39 Comme nous le voyons sur des images, là encore,
32:41 mais est-ce que c'est le fait majoritaire
32:44 dans ces territoires-là, ces deux territoires-là ?
32:47 Les populations les vivent comme des libérateurs
32:49 où il y a une forme d'interrogation.
32:51 C'est une donnée qui peut peser sur les choix militaires.
32:55 -Ce qu'on sait, bien sûr, c'est que, d'abord,
32:57 les Palestiniens de la bande de Gaza
32:59 sont les premières victimes de cette guerre.
33:02 Ils en souffrent d'une manière plus totale.
33:04 J'ai eu la malchance d'être sous des bombardements
33:07 il y a quelques jours, là, eux, depuis huit semaines.
33:10 C'est insupportable. Vous avez l'impression
33:13 que votre vie est suspendue au prochain éclatement
33:16 que vous allez entendre et que les uns et les autres
33:18 autour de vous vont disparaître dans un chaos total.
33:21 Donc ils souffrent incroyablement.
33:23 Je pense qu'il y a une partie des Palestiniens qui disent
33:26 "Le Hamas nous a emmenés dans un truc épouvantable."
33:29 En fait, le combat est pour nous et eux vont apparaître
33:33 comme l'acteur incontournable pour Israël.
33:35 Donc c'est un échec.
33:37 Par contre, tant que le Hamas gouvernera la bande de Gaza,
33:40 personne ne s'exprimera. Les gens ont peur.
33:42 Les retours que j'ai de Palestiniens, c'est
33:45 "Il n'est pas question de s'exprimer
33:47 "quand on est dans la bande de Gaza ou ailleurs."
33:50 Donc il y a une espèce de silence
33:52 qui ressemble étrangement un peu à celui de la population russe
33:55 quand on essaie de l'interroger sur la guerre en Ukraine.
33:58 Les gens préfèrent ne rien dire.
34:00 Le jour où Poutine aura disparu, tout le monde viendra dire
34:04 "Il n'y a pas de Hamas."
34:05 Mais je pense qu'il y a un vrai... Comment dire ?
34:08 Il y a une vraie rupture, il y a une espèce de faillite
34:11 dans ce qu'a introduit le Hamas,
34:13 parce que c'est le Hamas qui a déclenché cette guerre
34:16 et qui l'entretient avec la complicité du gouvernement Netanyahou.
34:20 - Pour poursuivre ce qui est dit,
34:21 le Hamas a-t-il la maîtrise de l'agenda aujourd'hui ?
34:24 - Le Hamas, pour poursuivre ce qui vient d'être dit,
34:27 par rapport à la population gazaouie,
34:30 où on a été tous plus ou moins à des périodes différentes,
34:33 effectivement... - Vous connaissez Gaza.
34:35 - Oui. A le contrôle de la population
34:37 et les opposants, pour survivre,
34:39 il vaut mieux qu'ils se taisent.
34:41 Mais je crois que dire qu'aujourd'hui,
34:44 toute la population est fatiguée du Hamas, etc., c'est faux.
34:47 Il y a un sentiment qui est double.
34:49 La souffrance vécue aujourd'hui par les Palestiniens
34:52 va devenir à ce point insupportable
34:54 qu'ils pourraient un jour peut-être se retourner contre le Hamas,
34:59 comme l'avaient fait les Libanais
35:01 vis-à-vis du Hezbollah dans la dernière guerre de 2007,
35:04 qui a eu un moment où ils se sont retournés contre le Hezbollah.
35:08 Le Hezbollah a repris la main dessus.
35:10 Mais pour l'instant, il faut bien voir que le Hamas,
35:13 et ça, il faut vraiment le comprendre,
35:15 a redonné une forme de fierté, quand même, aux Palestiniens.
35:19 Le Hamas a permis, a montré qu'Israël était vulnérable.
35:23 - Malgré les crimes du 7 octobre...
35:25 - A montré... Il faut comprendre
35:27 qu'après des mois, des années, des années, des années,
35:31 des années d'humiliation, malgré tout,
35:33 parce que c'est une humiliation que de passer des checkpoints,
35:37 de faire contrôler sans arrêt,
35:39 de demander un permis pour aller travailler en Israël,
35:42 d'être enfermé dans une bande fermée.
35:44 Après ces années d'humiliation,
35:46 ces atrocités qui ont été commises,
35:49 et il faut bien ça le percevoir,
35:51 ont redonné un sentiment...
35:53 Je n'ai pas très envie de dire de fierté,
35:56 mais de dignité, un peu,
35:58 le pays qu'on croyait invulnérable
36:00 a été battu dans l'horreur, c'est vrai.
36:03 Pour nous, c'est incompréhensible,
36:06 mais il faut penser que ça, c'est compréhensible
36:08 pour les Palestiniens après toutes ces années.
36:11 - Et malheureusement, en Cisjordanie,
36:14 le Hamas gagne des points.
36:15 - Donc, si j'allais...
36:17 - Henri Garnet, oui.
36:18 - C'est vrai que les libérations
36:20 qui sont obtenues, le Hamas est célébré pour ça.
36:23 Il gagne des points de manière assez considérable.
36:26 Vous l'avez rappelé sur le Hezbollah.
36:28 Il y avait eu ce moment de retournement.
36:31 Il est devenu très populaire.
36:32 Pourquoi ? Parce qu'en 2006,
36:34 le Hezbollah était le premier mouvement,
36:37 la première armée ou para-armée,
36:39 à avoir vaincu Israël.
36:40 C'était la première.
36:42 Ils ont ce crédit, ils surfent sur ce crédit
36:44 depuis maintenant près de 20 ans.
36:46 Et le Hamas, ils sont les seuls, aujourd'hui,
36:49 à pouvoir incarner...
36:50 Je trouve que la comparaison avec la population russe
36:53 n'est pas satisfaisante.
36:55 Le peuple russe n'est pas sous occupation.
36:58 Ce qui est ressenti par les Palestiniens,
37:00 c'est cela.
37:01 Or, aujourd'hui, il n'y a pas d'alternative au Hamas,
37:04 puisque le mouvement, les successeurs d'Arafat
37:07 sont totalement discrédités,
37:09 n'ont pas d'autorité.
37:10 Donc, eux, ils n'incarnent plus rien.
37:13 - Il n'y a pas de leader de rechange ?
37:15 - Non.
37:16 - Il n'y en a pas en prison,
37:18 nous dit Patricia Lemoyne.
37:20 - Il y en a un en prison, il y a Barghouti.
37:22 Tout le monde le traite.
37:24 Il est respecté aussi bien à Gaza
37:26 que dans Cansi Jordani.
37:28 Mais, pour l'instant, les autorités israéliennes
37:31 n'ont pas du tout l'intention de le faire sortir.
37:34 Il faudrait des deux côtés avoir des Mandela,
37:37 ou des hommes qui, comme nous,
37:38 ont réussi la guerre d'Algérie.
37:40 La sortie d'un million et demi de Français d'Algérie,
37:44 un million et demi qui sont venus en France,
37:46 a été réussie, mais il a fallu le courage d'un homme aussi.
37:50 - Dans un instant, nous évoquerons
37:52 l'invincibilité mise à mal de Tsaïl,
37:54 avec vous, notamment, Guillaume Ancel.
37:57 Nous inspecterons également la position française
38:00 avec cette déclaration du président François Hollande.
38:03 20h41 sur France Info.
38:04 Le retour du Fil Info. Stéphane Milhomme.
38:07 - Deux ans de prison requis contre Nordal Lelandé
38:10 pour une agression sexuelle sur sa petite cousine,
38:13 le requisitoire du procureur de la République,
38:16 à Charleville-Mézières.
38:17 Le jugement sera rendu en janvier.
38:20 Nordal Lelandé, déjà condamné à la perpétuité
38:23 de la prison de l'Isère.
38:24 Deux jours après, leur défilé "Quartier de la monnaie"
38:27 à Romand sur Isère, dans la Drôme,
38:29 émaillé de violence, notamment sur des policiers.
38:32 Six militants de l'ultra-droite sont ce soir condamnés
38:36 à des peines de prison ferme jusqu'à 10 mois de prison.
38:39 Le Hamas, le Qatar, confirment qu'il y aura
38:41 prochainement une libération de hauts jotages
38:44 en échange de 31 prisonniers palestiniens
38:47 et d'une prolongation de la trêve à Gaza jusqu'à jeudi.
38:50 Le président est d'accord avec les États-Unis pour cette trêve.
38:53 Emmanuel Macron et Elisabeth Borne seront bien présents
38:56 mercredi à Lyon pour les obsèques de Gérard Collomb,
38:59 l'ancien ministre de l'Intérieur avec qui a porté le gouvernement.
39:03 Après l'affaire Benalla, les Lyonnais rendront hommage,
39:06 demain encore, à leur ancien maire.
39:09 Son cercueil est disposé à l'hôtel de ville.
39:12 -France Info.
39:13 -20h, 21h, les informés.
39:17 Jean-François Ackyline.
39:19 -Guillaume Ancel, nous nous interrogeons
39:21 sur la suite après les six jours de trêve,
39:24 si d'aventure la trêve s'en tient là.
39:27 Benyamin Netanyahou parle d'aller jusqu'au bout,
39:30 jusqu'à la victoire, dit-il.
39:32 Il a été évoqué, comment dirais-je,
39:35 l'incapacité qu'ont les uns et les autres
39:37 à définir des buts de guerre.
39:39 Il y a l'aspect de...
39:40 Le Sahel n'est plus désormais invincible.
39:43 Il y a eu cette faille de sécurité immense le 7 octobre,
39:47 puis ensuite ces massacres de populations juives
39:50 sur la terre d'Israël, en fait.
39:52 Est-ce qu'au fond, il n'y a pas une volonté
39:55 de la part du gouvernement israélien,
39:57 et peut-être de l'appareil militaire,
39:59 vous allez peut-être nous éclairer là-dessus,
40:02 de reconstruire, de rebâtir cette réputation
40:05 d'une armée invincible, ou quasiment invincible,
40:08 qui assure la protection d'Israël ?
40:10 -Dissuasive, terrorisante,
40:12 dont l'action sera implacable.
40:15 Le 7 octobre est une faillite sécuritaire totale.
40:19 Il y a trois faillites.
40:20 La première, c'est que, contrairement à ce qu'a dit
40:23 le gouvernement Netanyahou, ils ont été alertés
40:26 à de multiples reprises et par de multiples canaux,
40:29 y compris des sources militaires israéliennes.
40:31 Dans Gaza, il se passe quelque chose de très dur.
40:34 Et le gouvernement Netanyahou a tranché en disant
40:37 que si Jordanie uniquement,
40:39 il était interdit de dévier le moindre moyen,
40:42 de toute façon, Gaza n'est pas une menace.
40:44 Une erreur terrible face à un système
40:47 qui aurait dû fonctionner.
40:48 La deuxième, qui est incroyable,
40:50 c'est le fait qu'au moment du déclenchement
40:53 de l'attaque du 7 octobre,
40:55 l'armée israélienne est attaquée aussi
40:57 sur ses systèmes de contrôle et de commandement.
41:00 Elle met plusieurs heures à réagir,
41:02 alors que sur une attaque comme ça,
41:04 il faut intervenir en moins de deux heures.
41:07 -Il y a toujours un questionnement sur ce délai ?
41:09 -Oui, tout à fait. -Et l'explication ?
41:11 -L'explication, on la connaît,
41:13 c'est que l'armée israélienne s'est retrouvée désorganisée.
41:17 Elle ne savait pas où intervenir et de quelle manière,
41:20 parce que le système de renseignement
41:22 et surtout le système de communication
41:25 avait été piraté en partie par le Hamas,
41:27 ce qui interroge sur leur capacité à le faire.
41:30 On estimait que c'était pas dans leur moyen.
41:32 Et puis la troisième, pour moi, erreur, qui est dramatique,
41:36 c'est que finalement, on a l'impression
41:38 que c'est une guerre de colère.
41:40 Ils vont bombarder pendant trois semaines
41:43 et envahir la bande de Gaza pour détruire le Hamas,
41:46 mais ils s'attaquent au territoire palestinien.
41:48 Ils ne savent même pas où est le Hamas.
41:51 Regardez l'hôpital al-Shifa.
41:53 C'est le ridicule qui arrive à son paroxysme.
41:55 Le gouvernement Benyamin Netanyahou,
41:58 qui diffuse une espèce d'infographie
42:00 avec le Cap Canaveral sous l'hôpital al-Shifa,
42:03 on a l'impression que c'est un QG stratégique.
42:06 On ne sait même pas s'il n'y a que le Hamas qu'ils utilisent.
42:09 C'était pas la peine d'aller sous l'hôpital al-Shifa.
42:12 Donc ça n'a pas de sens.
42:14 On voit une armée qui est très puissante,
42:16 mais son drame, c'est qu'en face d'elle, il n'y a pas d'armée.
42:20 Le Hamas n'a pas commis l'erreur de venir se battre en front.
42:23 -Même si on dit que les brigades disposent de 30 000 hommes,
42:27 il y a quand même une estimation.
42:29 -Ca, c'est une surevaluation totale.
42:31 On a l'impression, là, de nous voir,
42:33 encore une fois, face à l'armée russe
42:35 quand elle a envahi l'Ukraine,
42:37 on avait encore en tête la grande armée russe, invincible.
42:41 Là, l'armée du Hamas, pardon,
42:43 mais pour l'instant, c'est une armée de fantômes.
42:45 Ce sont des militiains qui, une fois qu'ils ont déposé leur arme,
42:49 sont des civils. Comment on se bat contre ça ?
42:52 Mais personne ne sait faire.
42:53 -Henri Verné, vous suivez l'évolution
42:56 de ce qui se passe pour le Parisien en France.
42:58 Vous diriez aujourd'hui que,
43:00 comme la question a été posée tout à l'heure,
43:03 le Hamas, désormais, dicte un petit peu le tempo
43:05 de ce qui se passe actuellement.
43:07 Il gagne du temps. -Oui, il gagne du temps.
43:10 Est-ce que c'est pour s'organiser militairement ?
43:13 C'est plutôt Guillaume Ancel de nous le dire.
43:15 Mais c'est pas ça, l'enjeu. C'est gagner pour souffler un peu,
43:19 pour déjà laisser passer l'aide humanitaire.
43:22 On parlait de ressort des prisonniers.
43:24 Mais l'arrivée des humanitaires, c'est un paradoxe total.
43:27 Le Hamas est responsable, quelque part,
43:30 de ce qui se passe à Gaza, d'un Gaza ravagé,
43:32 meurtri sous les bombes.
43:34 Mais aujourd'hui, ce sont eux qui tirent les bénéfices
43:37 de voir arriver les camions d'aide humanitaire,
43:39 qui arrivent désormais par 200, 300,
43:41 alors qu'ils passaient au compte-goutte
43:44 et que ce territoire mourait, en plus des bombardements,
43:47 de manque de soins, d'électricité, d'énergie, etc.
43:50 Donc oui, c'est quelque part lui qui tient les horloges,
43:53 parce que c'est vrai, on l'a compris, on l'a assez dit,
43:56 l'opinion israélienne en premier chef,
43:59 dans sa chaire, mais également mondiale
44:01 et avec des puissances aussi inattendues un peu dans ce rôle
44:04 quand même que les États-Unis et que la France,
44:07 qui donne de la voix quand même sur ce terrain,
44:10 et d'autres, évidemment la rue Arabe
44:12 et les gouvernements arabes, bref, font pression
44:15 pour que cette trêve dure et se transforme en cessez-le-feu durable.
44:19 Donc le Hamas, c'est vrai, joue de cela.
44:21 Israël est un peu sous pression, néanmoins,
44:23 et vous avez employé le terme de guerre de colère.
44:26 Oui, il y a ça, parce que cette guerre de colère,
44:29 ça peut paraître bizarre de dire ça,
44:31 mais Netanyahou, il la doit en quelque sorte à son peuple,
44:34 qui a quand même été totalement...
44:36 Oui, d'une colère, d'un traumatisme incroyable.
44:39 Après, pour eux, ils l'ont dit, d'ailleurs,
44:42 les termes de la comparaison avec la Shoah ont été utilisés.
44:45 Pour eux, la colère, elle vient de là.
44:47 Il y a une dimension psychologique,
44:50 une dimension de haine de part et d'autre
44:52 qui existe totalement dans ce conflit.
44:54 - Alexandre Aschefans, je vous vois au chez de la tête.
44:57 Vous n'êtes pas d'accord.
44:59 - Si, si, si.
45:00 Non, il y a une grande haine de part et d'autre,
45:03 mais il y a aussi...
45:05 Il y a aussi... On sent de plus en plus...
45:07 J'ai l'impression quand même qu'on sent de plus en plus
45:10 une envie que cette parenthèse dure,
45:13 que ce silence...
45:16 - Vous voulez dire la trêve ?
45:18 - Oui, oui, oui, mais plus que ce soit...
45:21 Que ça devienne plus qu'une trêve.
45:23 Et je pense que... Même de part et d'autre.
45:26 Alors, ce qu'il y a, c'est que ça va être compliqué.
45:29 Pendant qu'on parle de la trêve entre Gaza et Israël,
45:33 pendant ce temps, les colons se déchaînent en Cisjordanie.
45:37 Les colons etalent.
45:38 Et l'armée israélienne, qui emprisonne,
45:41 arrête à tour de bras des Palestiniens
45:45 sous n'importe quel motif pour faire un stock de prisonniers
45:48 au cas où, on sait jamais, ça puisse servir
45:51 pour faire des échanges.
45:53 Et ça, c'est reconnu mondialement et dénoncé, d'ailleurs,
45:57 puisque ça s'appelle la détention administrative,
46:00 puisqu'ils n'ont ni jugement ni motif d'arrestation.
46:04 Bref, il y a quand même...
46:06 Voilà, il y a du boulot.
46:08 Mais pour la première fois, je crois que pour la première fois,
46:12 les leaders internationaux se sont rendus compte
46:15 qu'il y avait un vrai problème
46:16 et que tant que cette crise ne sera pas résolue,
46:19 le monde ne sera jamais en paix et Israël ne sera jamais en paix.
46:23 -Guillaume Ancel, pendant cette trêve,
46:25 oui ou non, le Hamas reconstitue-t-il ses forces ?
46:30 -Non. En fait, il ne peut rien reconstituer pour deux raisons.
46:33 La première, c'est que la bande de Gaza
46:35 est totalement isolée de l'extérieur.
46:38 Pour reconstituer des forces, il faudrait qu'ils se fassent
46:41 réapprovisionner. Or, là, il n'y a aucun, quasiment aucun,
46:44 approvisionnement. Donc, ça ne sert à rien.
46:47 Il ne sert pas au Hamas de reconstituer
46:49 une capacité militaire, d'autant qu'elle n'en a jamais eu beaucoup.
46:53 Donc, reconstituer pas grand-chose, c'est toujours difficile.
46:57 Et puis, la deuxième raison, c'est qu'en fait,
46:59 le Hamas ne cherche pas à faire la guerre à Tsahal.
47:02 Pardon, mais c'est une fiction qu'on installe
47:05 de dire que Tshahal est en train de se battre contre le Hamas.
47:08 Tshahal cherche le Hamas.
47:09 Mais pour l'instant, les retours que j'ai eus de militaires israéliens,
47:13 c'est que quand ils avancent dans le nord de la bande de Gaza,
47:17 ils font des bombardements très durs,
47:19 et ça, les troupes n'aiment pas, parce que c'est dans le dos,
47:22 c'est un piège, une roquette qui est tirée,
47:25 et il y a beaucoup de saloperies qui ont été laissées sur le terrain,
47:28 des pièges, mais aussi des restes de bombes
47:31 des bombardements israéliens, qui fait que le terrain
47:34 est extraordinairement dangereux. Mais en fait,
47:36 la question n'est pas la capacité militaire du Hamas.
47:39 Là, en l'état, ils sont incapables de reconstituer quoi que ce soit.
47:43 Et je pense que la question, c'est plutôt qu'est-ce que Tshahal
47:47 peut faire pour les troupes de guerre ?
47:49 - 20h50 sur France Info, le Fil-Info, Stéphane Milhomme.
47:52 - Dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris,
47:55 l'été prochain, Île-de-France Mobilité
47:58 et sa présidente Valérie Pécresse préviennent
48:01 le prix des tickets de métro va quasiment doubler
48:03 pendant l'été, 4 euros contre 2,10 euros le trajet actuellement.
48:07 Avant cela, le pass Navigo passera dès janvier à 86,40 euros.
48:11 C'est 2,30 euros de plus qu'actuellement, chaque mois.
48:15 La prolongation de la trêve de Gaza jusqu'à jeudi,
48:18 soit 2 jours de plus, c'est ce que propose le Hamas.
48:21 Pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire,
48:24 il est envisagé une libération de 11 otages.
48:27 11, et notamment 3 jeunes franco-israéliens de la même famille.
48:30 Le Hamas attend en retour la libération de 33 prisonniers palestiniens
48:34 détenus par Israël. Gérald Darmanin appelle à la mobilisation
48:38 pour prévenir les actions violentes de l'ultra-droite.
48:41 Message au préfet, responsable des forces de l'ordre,
48:44 qui a été arrêté la semaine dernière à Romand-sur-Isère
48:47 en guise de représailles après la mort de Thomas
48:50 lors de la fête du village à Crépole.
48:52 6 militants d'ultra-droite sont condamnés ce soir
48:55 à des peines de prison après des violences commises
48:58 sur les policiers de samedi à Romand.
49:00 La Grande-Bretagne n'a toujours pas l'intention
49:03 de rendre les marbres du Partenon à la Grèce.
49:06 Le Premier ministre Richie Sounak le dira demain à son homologue.
49:09 Les Grecs parlent toujours d'un pillage.
49:12 -La vente légale d'un objet en 1802.
49:14 ...
49:16 -France Info.
49:17 ...
49:19 -20h, 21h, les informés.
49:22 Jean-François Achilline.
49:24 -Stéphane Milhomme le rappelait à l'instant.
49:26 11 otages israéliens libérés ce soir,
49:30 parmi lesquels 3 jeunes Français.
49:33 Et contre 33 prisonniers palestiniens,
49:36 les otages en question, officiellement,
49:38 ne sont toujours pas sur le sol israélien,
49:41 comme la Croix-Rouge.
49:42 Vous faites écouter ce que disait le président François Hollande,
49:46 l'invité de France Info, ce matin, à propos de "faut-il, oui ou non,
49:49 "rendre hommage aux 40 victimes françaises du 7 octobre".
49:53 -Tout Français qui meurt dans un attentat terroriste,
49:57 que ce soit sur notre sol ou à l'extérieur,
50:01 doit avoir une reconnaissance.
50:03 Une reconnaissance à la fois compassionnelle
50:05 et aussi de ce qui s'est produit.
50:08 Je pense que nous avons ce devoir
50:11 de... Non pas de mémoire, en l'occurrence,
50:13 puisque nous ne sommes pas encore dans la mémoire,
50:16 de reconnaissance de ces victimes.
50:18 On peut mettre des photos.
50:20 De la même manière, pour les otages,
50:22 chaque fois qu'il y avait des otages,
50:24 on mettait les photos.
50:25 Il faut savoir qui est otage.
50:27 -Oui. Que dites-vous, Guillaume Ancel ?
50:29 -Je pose une question terrible.
50:31 Pour moi, il y a eu aussi beaucoup, malheureusement,
50:34 de Palestiniens qui ont la double nationalité française
50:38 qui sont morts dans les bombardements.
50:40 Ce qu'on pourrait faire le 7 octobre,
50:42 c'est prendre le risque d'ouvrir un front autour d'eux.
50:45 On ne va rien dire pour les Français palestiniens.
50:48 -Il est trop tôt. -Je dirais aussi
50:50 qu'il est trop tôt, parce qu'on le disait il y a un moment,
50:53 on ne sait pas, parmi ceux qui sont disparus
50:57 et considérés comme peut-être otages,
51:00 on ne sait pas le nombre d'otages qui sont morts.
51:03 Donc il y a peut-être parmi ces morts, là,
51:06 des Français. Donc, attendons et ne faisons pas
51:09 de politique sur le dos des otages.
51:11 -Alexandra Schwarzbrot, sage décision
51:14 du président Emmanuel Macron d'attendre.
51:16 -Enfin, bon, on peut toujours rendre hommage publiquement
51:19 ou surtout, voilà, dénoncer ce qui s'est passé le 7 octobre,
51:24 plus les bombardements qui ont suivi,
51:26 mais je crois qu'après le 7 octobre,
51:28 il y a eu une telle tétanie, une telle stupeur,
51:31 et en effet, on ne savait pas, personne ne savait
51:34 qui était vivant, qui était mort, qui était kidnappé.
51:37 Alors, certains, si, on savait qu'ils étaient morts,
51:40 mais je pense que ça a été très compliqué
51:42 d'organiser cet hommage,
51:44 tant qu'on ne savait pas exactement
51:47 dans quelle situation se trouvait tel ou tel,
51:50 et je pense que ça explique l'espèce de confusion
51:54 qu'il y a pu y avoir au plus haut niveau de l'Etat,
51:57 mais je pense quand même que cette histoire...
52:00 On a besoin de cohésion en ce moment.
52:02 Vu le climat international et national,
52:05 il faut avoir de la cohésion, pas de reprocher.
52:07 -Pour moi, cet hommage, il a clairement manqué.
52:10 Je comprends qu'il y ait ce souci, en effet,
52:12 d'avoir, comment dire, de savoir plus
52:15 sur le sort des disparus, des manquants,
52:17 ça, très clairement, néanmoins, cet hommage a manqué,
52:20 les mots du président ont parfois manqué,
52:23 de même que sa non-présence, son absence, d'ailleurs,
52:26 à la grande manifestation contre l'antisémitisme,
52:29 était incompréhensible, c'était une erreur politique,
52:32 il y a des moments où il faut revenir
52:34 aux choses simples et évidentes,
52:36 et c'est pour ça qu'on parlait de la une du Parisien.
52:39 Ne les oublions pas, c'était à la fois
52:41 les otages présumés et les victimes du 7 octobre.
52:44 -À l'instant, Tsahal confirme
52:46 que 11 otages du Hamas sont actuellement en route
52:49 vers Israël. Il va falloir conclure.
52:51 Guillaume Ancel, vous vouliez évoquer la trêve,
52:54 le principe de la trêve.
52:56 -J'ai été très marqué par les propos de Joseph Bouraël
53:00 à l'État, représentant l'Union européenne
53:02 sur les affaires étrangères, qui dit qu'il faut que la trêve
53:06 devienne durable, car une trêve, c'est temporaire.
53:09 C'est la différence qui est fictive,
53:11 c'est le même mot avec un cessez-le-feu.
53:14 Mais c'est important de savoir si c'est juste pendant une journée
53:17 ou si on estime que la guerre doit se terminer.
53:20 Or, la question qui est cruciale, c'est qu'après huit semaines
53:24 de conflit, d'une intensité et d'une violence rare,
53:27 comment est-ce qu'on sort de ce tunnel de la guerre ?
53:30 -Comment est-ce qu'on en sort ?
53:32 C'est la question qui est posée, à laquelle nous n'avons personne
53:35 de réponse, Guillaume Ancel.
53:37 Patricia Lémonière, conclusion, avec vous,
53:40 vous qui étiez rendue à Gaza, jadis.
53:43 Vous êtes optimiste, pessimiste,
53:45 vous avez l'impression que nous sommes dans un moment suspendu,
53:49 personne ne sait ce qui va se passer.
53:51 -On est dans un moment de silence, le silence des armes.
53:54 Pour savoir ce qui va se passer,
53:56 la trêve qui se prolonge en cessez-le-feu,
53:59 j'ai du mal à y croire,
54:01 vu les engagements pris par le Premier ministre israélien
54:05 et par aussi une partie de sa population,
54:08 qui peut-être ne comprendrait pas
54:10 qu'on solde de tout compte comme ça.
54:14 Donc je crois qu'il faut attendre et rester prudent pour l'instant.
54:19 -Je rappelle le titre de votre livre,
54:21 "Au coeur du chaos", aux éditions Artaud,
54:24 qui est désormais la une du Parisien.
54:27 Aujourd'hui, en France, je... -Elle est sur cette libération,
54:30 alors qu'elle était encore attendue.
54:32 -C'est sur ce sujet, bien évidemment.
54:35 -Et la une de libération demain ?
54:37 -On me dit qu'on a décalé le bouclage
54:39 pour attendre les libérations,
54:42 mais qu'on part à priori sur les photos
54:44 de ces trois enfants, de ces trois petits Français,
54:47 avec la manchette "libre".
54:49 -Allez, les informés reviennent demain matin
54:52 sur France Info.
54:54 Je vous souhaite à toutes et à tous de passer une excellente soirée
54:57 avec nous sur France Info, bien évidemment.
55:00 [Musique]