[#Exclusif] #Interview avec Emmanuella Atora

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[#Exclusif] #Interview avec Emmanuella Atora

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00:00 Elle tape les gens pour vivre, elle frappe les gens, c'est une amie.
00:03 Elle c'est Emmanuela Atora Iyegi.
00:06 Elle est sur Camembert de la Terre.
00:08 On y va !
00:09 Emmanuela, bonjour.
00:20 Bonjour, monsieur le maire.
00:21 Est-ce que vous vous présentez ?
00:23 Alors, je m'appelle Atora Iyegi Emmanuela.
00:28 Jury LC, parce que j'ai deux prénoms.
00:30 Pas qu'Emmanuela.
00:31 Jury LC.
00:33 Jury LC.
00:34 C'est bien prononcé.
00:35 Qu'est-ce qui a motivé la championne que vous êtes aujourd'hui à vous lancer dans le taekwondo ?
00:42 Premièrement, je veux remercier mon père parce que c'est grâce à lui que je suis dans ce domaine.
00:49 Vu qu'il n'a pas accepté que je fasse du football, malheureusement.
00:54 J'ai commencé au quartier avec mon maître de base, Don Lansky, du club Résorbac.
01:02 Et de 2011 jusqu'à aujourd'hui, je suis là tout le temps.
01:07 En 2011, il va se passer trois ans avant que l'on puisse éclore la face du monde.
01:13 Donc, on parle de la coupe de taekwondo, de la coupe franco-africaine,
01:18 d'abord la coupe du monde francophone du Dakar en 2014.
01:24 Trois ans après, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:27 Bien avant la coupe du monde francophone, il y avait les championnats d'Afrique centrale au Tchèque,
01:35 où j'ai été championne d'Afrique centrale en moins de 53 kg.
01:39 Après ça, nous sommes allés à Dakar pour la coupe du monde francophone.
01:45 Bon, nouvelles sur les tatamis internationales, je me découvre une passion.
01:54 Là-bas, j'ai fait troisième place, malheureusement, parce que j'ai eu un bobo pendant le combat.
02:02 A ma demi-finale, non, quarte finale, oui, quarte finale contre la Côte d'Ivoire.
02:08 Je suis tombée sur le genou et la demi-finale a été un peu difficile pour moi.
02:13 Justement, bobo, carrière, lorsqu'on a un parcours comme le vôtre,
02:20 qu'est-ce qui pourrait être, à votre sens, ou à mi-parcours que vous avez,
02:24 parce que j'imagine que vous avez encore des années devant vous,
02:26 le moment le plus difficile à gérer dans votre gros parcours et comment allez-vous surmonter ?
02:32 Le moment le plus difficile ? C'est vrai qu'il y en a eu, mais...
02:39 Je pense que c'était juste le bobo, parce que vu que je suis une femme,
02:45 il y a ce désir-là d'être mère, de porter, donc ça, ça n'a pas été un frein,
02:50 parce que je me suis dit, ce que je fais, je le fais bien,
02:54 donc au sorti de là, je pourrais recommencer mes entraînements.
02:57 J'ai retrouvé mon niveau et le dépassé.
03:02 Donc le frein, ce que je pouvais avoir comme frein, c'est plutôt au niveau du travail,
03:12 de la carrière professionnelle, parce qu'agencer les deux,
03:16 être dans un milieu professionnel et le sport,
03:19 sauf si je suis totalement dans le sport, que je pouvais avoir un frein.
03:26 Ça ouvre la question sur justement comment on fait lorsqu'on est athlète,
03:34 de haut niveau, comment on vit de ça en fait ?
03:38 Qu'est-ce que... Les gens me disent, une question,
03:42 est-ce qu'elle, comme gagneuse, elle tape les gens pour vivre ?
03:45 Comment ça se passe, à sa suite ?
03:47 Bien sûr qu'actuellement, je tape les gens pour vivre.
03:51 C'est ma passion, c'est mon travail actuellement,
03:55 parce que j'ai des objectifs à atteindre.
03:58 Depuis que j'ai commencé le taekwondo,
04:02 mes objectifs n'ont pas directement été que je dois être championne du monde,
04:08 non, ça a été un peu, c'est-à-dire ceinture blanche.
04:12 Le premier objectif, c'est que je dois d'abord atteindre la ceinture noire,
04:16 après atteindre l'équipe nationale, ensuite, ensuite, ensuite.
04:20 Donc aujourd'hui, j'ai pas mal atteint d'objectifs,
04:25 et je dois encore poursuivre.
04:29 Poursuivre, c'est naturellement aller au-delà de ce que vous avez accompli.
04:35 Récemment, vous avez été, peut-être, 8 champions en titre d'Afrique,
04:41 il y a quelques semaines, je pense.
04:43 Oui, dimanche dernier.
04:44 Voilà, dimanche dernier, vous avez décroché la deuxième place au championnat d'Afrique,
04:48 puis taekwondo, qui ont eu un 8 championnes.
04:52 Qu'est-ce que vous en manquez pour aller en l'eau, pour se fêter, pour un argent ?
04:56 Vous avez perdu en finale contre Shaïmat, c'est ça ?
04:58 Shaïmat, oui.
05:00 Le 17 septième, je l'ai raté.
05:06 C'était l'objectif avec le coach, d'aller prendre, de décrocher la plus belle des batailles.
05:12 Ce qui m'a manqué,
05:16 je dirais le manque de compétition.
05:20 Le manque de compétition parce que la compétition,
05:24 plus on la fait, plus on découvre nos failles, plus on découvre nos adversaires.
05:29 On ne les étudie pas forcément, mais on sait à quoi ça demande.
05:33 Elle, je ne la connaissais pas.
05:36 Parce que j'avais mis un temps d'arrêt à ma carrière.
05:42 Hormis le fait des compétitions, j'avais des bobos,
05:47 au niveau du genou, au niveau de l'épaule.
05:50 Mais bon, je ne vais pas trop me justifier, je ne vais pas trouver de raisons.
05:54 Parce qu'il faudrait que je travaille toujours au double effort pour atteindre cet objectif.
05:59 Toujours avoir la médaille d'or.
06:03 Justement, on se pose la question, on ne comprend pas forcément le mécanisme.
06:07 On se dit, comment on fait lorsqu'on est 8 championnes d'Afrique ?
06:12 Comment on se qualifie pour les Jeux Olympiques ?
06:14 Et si vous êtes qualifié, quel serait l'objectif pour l'ambassadrice du Taekwondo Gabonais que vous êtes aujourd'hui ?
06:21 Et d'abord, sur le plan du défi, quel est l'objectif pour Atorei ?
06:28 Pour se qualifier pour les JO, dès le lancement de la saison du World Taekwondo,
06:37 il faudrait participer aux compétitions et encrocher des points.
06:41 Arriver à 500-600 points, et quand on est dans cette marge,
06:46 parmi les cinq premiers, on est sûr d'être directement qualifié.
06:51 Et en plus, il y a des compétitions qui sont qualificatives pour les JO.
06:55 On a, par exemple, le Grand Prix de Paris auquel j'ai participé.
07:01 Si j'avais atteint la marche des podiums, je pense que je devais être qualifié.
07:06 Il y a ces championnats d'Afrique qui sont passés.
07:08 Il y a également les Jeux Africains, mais actuellement, les Jeux Africains seront après les qualifs.
07:15 Donc, ça ne va pas compter.
07:17 Mais vu qu'il y a des qualifications, une compétition qualificative pour les JO,
07:22 il faudrait participer et arriver en finale pour être qualifié.
07:28 Et quand vous serez à Paris, quelle sera l'objectif ?
07:32 Parce que nous, on est fatigués des médailles d'argent. Deuxième, c'est le premier déplacement.
07:37 Oui, oui.
07:38 À Paris, l'objectif n'est pas de participer, mais d'avoir cette médaille d'or.
07:45 D'être championne olympique 2024 à Paris.
07:52 Bien sûr, c'est de l'argent de l'eau qui sert à rien.
07:56 Le temps est donné, et ça nous amène à une question sur...
08:02 L'état aujourd'hui de l'équipe nationale de Taekwondo, il ne faut pas se mentir,
08:07 la performance n'était pas bonne.
08:08 Si on prend un bilan général, sur les athlètes qui étaient partis à Péjant,
08:13 le retour, on revient à deux médailles.
08:17 Ils n'ont pas d'argent, ils n'ont le bon, c'est tellement de quoi.
08:20 Mais vous, étant à l'intérieur, qu'est-ce qui pourrait expliquer cette baisse de régime
08:25 de Taekwondo gabonais à l'équipe continentale et internationale ?
08:32 Aujourd'hui, on parle beaucoup du matériel adéquat pour se préparer,
08:37 mais il n'est pas que du matériel.
08:38 Comme je ne cesse de le dire, il faut participer aux compétitions,
08:41 aux différentes compétitions, pas forcément les plus grandes.
08:44 Il y a des Opens ici en Afrique, même en Europe, il y a des Opens qui ne sont pas très...
08:52 Enfin, il n'y a pas assez d'affluence.
08:56 Donc facilement, on peut participer à ces compétitions,
09:00 mais au niveau national, il faudrait que l'équipe nationale, ou la tutelle, je dirais,
09:06 puisse mettre des moyens en place pour que l'équipe puisse s'entraîner toujours.
09:16 Parce que l'entraînement au club n'est pas l'entraînement en condom à l'équipe nationale.
09:20 Donc l'équipe nationale, c'est pour préparer un type de compétition,
09:25 mais le club, c'est pour un autre type de compétition, c'est au niveau national.
09:30 Donc on a besoin de s'entraîner, d'avoir une bonne alimentation,
09:37 parce qu'après les entraînements, chacun rentre, vu qu'on n'est pas forcément chez soi.
09:42 Donc si ma mère a fait du bien boi, je lui ai fait du bien boi,
09:46 avant que je sorte des entraînements.
09:47 - Ce qui n'est pas adapté, pour exemple. - Ce qui n'est pas adapté.
09:49 - Aux compétitions, à la veille des compétitions, en entretien de l'entraînement,
09:54 je trouve que c'est un moment marquant dans votre carrière d'à l'époque.
10:01 - Un moment marquant...
10:06 Je dirais que c'est mon retour sur la tête à l'eau.
10:09 Parce que beaucoup n'y croyaient pas.
10:13 J'ai eu pas mal de... J'ai eu une très mauvaise période.
10:21 Donc mon retour, et surtout, cette compétition que j'ai faite à Dakar,
10:28 Open de Dakar 2023, pour moi c'est un moment marquant,
10:32 parce que ça faisait, je pense, deux ans que j'avais pu retoucher
10:36 le tatami international et le plastron électronique.
10:40 Donc sortir de là avec deux médailles et une qualification,
10:44 en plus pour le Grand Prix de Paris, pour moi c'est encore un plus.
10:50 C'est un moment marquant de plus dans ma carrière.
10:54 - On connaît Emmanuela à Torahy, très réservée,
10:59 très humble parce qu'elle peine même à dire
11:03 "Oui, je suis la bichonne d'Afrique", pour faire se dissimuler.
11:08 Mais concrètement, est-ce qu'aujourd'hui, Emmanuela,
11:12 ne se dit pas qu'elle inspire, elle peut inspirer tout le monde ?
11:15 Est-ce que ça vous arrive beaucoup de vous dire que
11:18 c'est une source d'inspiration pour ces jeunes,
11:20 ou d'autres jeunes qui inspirent à devenir des vultés champions ?
11:27 - Oui, je sais, déjà, j'étais encore ceinture jaune,
11:33 ceinture jaune et je pense que j'inspirais déjà pas mal,
11:37 mais aujourd'hui encore, avec mes résultats, mes performances,
11:41 je sais que je suis une source de motivation,
11:45 parce que derrière, il y a beaucoup qui m'écrivent un inbox
11:49 sur les différentes pages sur mon compte,
11:52 pour avoir des conseils et sans hésitation,
11:56 je leur donne, pour moi, sans hésitation,
11:59 c'est "Je suis ouverte à qui a besoin de conseils,
12:04 de comment se comporter face à nos passions, à nos objectifs".
12:11 - Voilà justement ce que vous souvenez au Brèche.
12:14 "Je suis jeune, aspirant, professionnel,
12:18 dans le taekwondo, quels conseils me donneriez-vous,
12:22 pour me lancer ?"
12:25 - Alors, dans le taekwondo, il ne faut pas courir après les ceintures,
12:32 parce qu'il y a beaucoup qui, parce qu'ils veulent être à l'équipe nationale,
12:36 parce qu'ils veulent faire des voyages, ils courent après les ceintures, non.
12:39 Il faudrait que chacun fasse ses classes, petit à petit, étape par étape.
12:45 Bon, je fais mes classes, je m'entraîne, je suis motivée,
12:51 je suis ce que le maître me demande de faire ou le coach,
12:56 parce qu'il faudrait vraiment être assidu pour pouvoir activer la discipline, la rigueur.
13:02 S'il n'y a pas ça, on se perd.
13:04 Parce qu'il y a une année, en 2017, 2017 ou 2018,
13:09 j'avais quatre activités.
13:12 J'étais à l'école, j'étais en deuxième année universitaire à Aisie,
13:17 j'allais à l'école, je faisais du makina, je faisais de la danse et je faisais du taekwondo.
13:21 J'avais pas de programme, c'était pas écrit dans un calendrier,
13:25 je savais juste qu'à tel jour, à telle heure, je devais être à tel endroit.
13:30 Pour ça, il faut être discipliné, il faut se faire violence,
13:33 mes amis sont sortis, ils sont allés se balader, jouer,
13:37 et moi, je sais ce que je veux, je sais ce que je cherche.
13:40 Quand on fait du taekwondo, par exemple, on va finir par là,
13:45 est-ce qu'il y a des activités, par exemple,
13:50 qui sont incompatibles à une carrière professionnelle ?
13:54 Je connais des gens qui font des arts martiaux, qui jouent au foot,
14:00 qui picolent, qui ont du temps, les afters.
14:05 Est-ce qu'on peut devenir champion comme ça ?
14:08 Bien sûr, mais il ne faut pas abuser.
14:11 Il ne faut pas abuser.
14:12 Ça va qu'il y a le travail, même les plus grands champions,
14:15 après une compétition, s'ils veulent se relaxer un moment,
14:18 un petit after, ils le font.
14:20 Mais, par exemple, j'étais en Coupe du Monde,
14:26 champion du monde 2015 en Russie.
14:30 On a fait la compétition, même les plus grands des champions,
14:35 après la compétition, ils se sont amusés,
14:37 mais ils savent qu'au sortir de là, c'est le travail, c'est reparti.
14:41 Donc, ce n'est pas interdit de s'amuser,
14:43 mais il faudrait savoir gérer.
14:48 Emmanoula Akdouraïe, vous l'avez dit,
14:53 les plaisirs sont envisageables, il ne faut pas en abuser.
14:58 Il ne faut pas en abuser.
15:00 Et pour ne pas abuser, je vous entends.
15:02 Emmanoula, elle me l'a dit.
15:05 C'est le commencement.
15:09 C'est le commencement.
15:11 Demande et sors de la félicité.
15:15 C'est dernier pour l'occasion.
15:18 Bon.
15:20 Sous-titrage ST' 501
15:22 [Musique]

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