• l’année dernière
Les BRICS prennent le pouvoir ! Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud ont fêté, lors de leur sommet en août dernier à Johannesburg, leur nouvelle suprématie sur le monde : leur PIB a dépassé cette année celui des pays du G7. Et ils ne s'arrêteront pas là ! D'autres Etats les rejoindront dès le 1er janvier prochain comme l'Arabie Saoudite et l'Iran, et l'Algérie et le Venezuela sont déjà sur liste d'attente. Après avoir organisé la dédollarisation de leur économie, les pays autrefois appelés émergents ont su prendre la main sur l'Occident en jouant avec ses propres règles. Faire produire ailleurs pour maximiser les profits et faire tourner la planche à billets pour convertir le monde à la démocratie dans des guerres sanglantes auront fait perdre la face à l'ancien monde. Ses sanctions économiques contre la Russie n'auront fait qu'accélérer la transition.
L'économiste Bernard Monot, invité de "Politique & Eco", évoque les moyens mis en œuvre par les pays des BRICS pour dominer le G7 et décrypte les enjeux énergétiques du nouveau conflit du Proche-Orient. Il propose enfin une voie de salut pour l'Europe, grande victime du retournement du monde.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 (Générique)
00:16 Bonjour à tous. Ravis de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Politique et économie, aujourd'hui en compagnie de Bernard Monod.
00:23 Bonjour, monsieur. Bonjour. Bernard Monod, vous êtes financier, ancien député européen.
00:28 Vous êtes passé chez NETXIS, Allianz, HSBC avant de rejoindre une institution financière publique française.
00:35 Votre dernier ouvrage, Le patriotisme ou La banqueroute, publié chez Mueller Éditions avant de commencer cet entretien.
00:42 Je ne peux que vous inciter à cliquer sur le pouce en l'air, à commenter cet entretien et à le partager un maximum
00:49 pour un meilleur référencement de TVL sur Internet. Commençons avec vous, Bernard Monod, l'événement géopolitique majeur
00:57 de cette année. À vos yeux, c'est la réunion des pays du BRICS. En août dernier, c'était en Afrique du Sud.
01:04 Les BRICS, ce sont l'union de ces pays, le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
01:13 Quel est le principe de cette organisation qui est en plein boum, en pleine expansion en ce moment ?
01:19 – Oui, l'ensemble de ces 5 pays et puissances importantes, donc non alignées sur le monde occidental,
01:31 à savoir les 5 pays qui sont membres de l'ONU, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France,
01:41 et puis bien entendu tous les autres du G7. – Angleterre, Japon, Canada.
01:44 – Voilà, qui sont membres également du G7. En fait, il y a une volonté de rupture avec cette suprématie
01:51 notamment des États-Unis via l'OTAN, via l'OMS, via l'OMC, via le FMI, etc.
01:57 Ils veulent se départir de cette soumission et donc ils ont les moyens de le faire maintenant,
02:03 notamment avec cette alliance, coalition de l'ensemble de ces 5 pays.
02:07 Donc il faut les citer, donc Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud,
02:12 sachant qu'à partir du 1er janvier 2024, il devrait y avoir 6 ou 5 nouveaux pays qui devraient y rentrer,
02:19 l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Éthiopie, l'Égypte, les Émirats Arabes et l'Argentine.
02:26 Le bémol est que depuis 2 jours, avec l'élection du nouveau président argentin,
02:32 il est possible que ce soit remis en cause, puisqu'ils veulent, eux, revenir justement sur l'alignement
02:37 sur les États-Unis, notamment en substituant le pesos argentin carrément au dollar américain.
02:45 Donc là, c'est un petit renversement d'actualité. On verra en 2024 ce qui en adviendra.
02:52 Mais en tout cas, voilà, en fait, on se retrouve avec 2 grands blocs mondiaux.
02:56 La dernière fois que ça s'est produit, c'était juste après la 2e guerre mondiale, en 45.
03:01 Et là, il y a une redéfinition totale avec un basculement du pouvoir de l'Occident vers les BRICS.
03:08 Et ça, c'est extrêmement important à comprendre. Et donc, les BRICS, pour répondre à votre question,
03:13 se sont réunis, effectivement, en août dernier avec beaucoup de candidats.
03:18 Je crois qu'il y avait 70 pays représentés de mémoire. Et ils étaient en Afrique du Sud, à Johannesburg,
03:26 où ils se sont rencontrés pour établir les bases de leur coopération et partenariat futur.
03:35 Alors en plus de ces 5 ou 6 pays, 19 autres ont déjà candidaté pour adhérer à ces BRICS, qui deviendraient BRICS+.
03:43 Le Vénézuéla et l'Algérie feraient partie de ces nouveaux adhérents.
03:49 Comment vous expliquez cette bascule en faveur des pays autrefois appelés en développement ?
03:55 – Alors, vous avez raison de mentionner le Vénézuéla en particulier, l'Algérie aussi.
04:00 Comme par hasard, ce sont la plupart des pays producteurs de pétrole. Et c'est là que le bas blesse.
04:06 Puisque là, le grand mouvement que l'on constate quand on est un observateur attentif,
04:10 c'est la dédollarisation du monde qui s'est accélérée depuis les deux dernières années,
04:15 notamment à l'aune du conflit en Ukraine, et puis les 2022 et 2023, ça s'est accéléré.
04:25 Donc la plupart de ces pays-là étaient payés en pétrodollars depuis les années 70.
04:32 Et donc la plupart de ces pays ont voulu se départir de ce paiement en dollars,
04:38 ce qu'ils considèrent, à juste titre d'ailleurs, que c'est une monnaie de singe qui est produite
04:46 autant que l'on en veut aux États-Unis. Et donc les Américains considèrent ça
04:55 comme une attaque directe des États-Unis. Rappelez-vous l'Irak, l'Iran, la Libye,
05:02 c'était des réactions de la part des États-Unis contre la volonté de se départir du dollar.
05:10 – Oui, pendant que Gaddafi voulait installer un diner à bord.
05:13 – Oui, Gaddafi, absolument. Et ça, c'est un casus belli pour les Américains.
05:16 Donc c'est pas récent, ça fait une quinzaine d'années que ce mouvement-là a débuté,
05:21 mais je pense qu'on est en train d'assister de manière accélérée maintenant au crépuscule du dollar.
05:27 Et ça, les Américains ne peuvent pas le supporter compte tenu des 80 années
05:33 où ils avaient le pouvoir absolu, cette hégémonie, cette suprématie.
05:36 – Ils n'ont déjà plus la capacité d'aider l'Ukraine à se départir, en tout cas à vaincre l'armée russe.
05:42 Ils auront encore moins les moyens d'affronter tous ces pays qui sont en train de s'unir,
05:46 non pas contre eux, mais pour se libérer du joug du dollar. Et d'ailleurs, à ce titre,
05:54 parmi ces pays du BRICS qui arrivent, l'Algérie, est-ce qu'il faut s'interroger sur le fait
06:02 que la plupart des gisements de gaz et de pétrole de ce pays appartiennent à des compagnies américaines ?
06:12 – Oui, enfin, pas dans tous les pays, c'est pas tout à fait le cas.
06:15 – L'Algérie avait mis la main sur la manne pétrolière et gazière quand les Français en sont partis.
06:20 – Absolument, c'est un point historique très important.
06:23 Moi, je vais même jusqu'à dire que les Américains ont rourdi et ont préparé le départ de la France
06:30 d'Algérie depuis 1942, date à laquelle il y avait une opération Torch où ils avaient débarqué en Algérie.
06:37 Ils savaient pertinemment qu'il y avait du gaz et du pétrole en Algérie et qu'ils ont faumanté
06:43 en quelque sorte la zizanie interne. Et 20 ans après, on connaît le résultat
06:47 puisque la France a été chassée d'Algérie à ce moment-là.
06:50 Mais effectivement, partout où il y a du pétrole et du gaz dans les sous-sols,
06:54 comme par hasard, il y a la guerre en surface.
06:56 L'actualité, c'est effectivement au mois d'octobre, depuis le 7 octobre,
07:01 le conflit entre la Palestine, enfin Gaza et donc Israël.
07:07 Comme par hasard, on s'aperçoit que les licences de droits d'exploitation gaziers
07:15 sont en train d'être renégociées.
07:16 – On va y venir dans une deuxième partie, Bernard Monod.
07:18 – C'est un point important.
07:19 – Exactement et c'est fondamental.
07:21 Et je voudrais d'abord qu'on revienne sur le fait que du XVIe au XXe siècle,
07:26 l'Occident et plus spécialement les Anglo-Américains ont dominé les mers
07:31 avec leur flotte et leur empire. En tout cas, c'était le cas des Britanniques.
07:35 Pourquoi leur système commercial est-il à ce point en train de prendre l'eau aujourd'hui ?
07:41 – Parce que c'est du fait des BRICS. Donc maintenant, ils vont être 10 ou 11
07:47 à partir de 2024 et en fait, ce sont deux concepts différents de développement
07:53 entre les nations et les États. En fait, on a par exemple le Royaume-Uni
08:00 et les États-Unis qui sont des puissances maritimes.
08:03 La France l'a été au dernier moment de l'année.
08:05 – Et la Socratie.
08:06 – Voilà, exactement. Et donc c'est un développement qui leur a été bénéfique
08:10 pendant 2, 3 siècles. Et aujourd'hui, il y a un coup d'arrêt avec le développement
08:16 notamment des BRICS qui, eux, sont plutôt des blocs continentaux
08:21 et qui utilisent ce qu'on appelle la "route de la soie",
08:25 ce qui a été mis en place depuis une douzaine d'années par la Chine,
08:30 depuis l'organisation de coopération de Shanghai.
08:35 Et donc, ils ont beaucoup investi dans ce domaine-là et bien entendu,
08:39 ça ne plaît pas aux grandes puissances maritimes
08:42 qui ont fait tout leur commerce mondial et international via les navires, etc.
08:49 Et donc, ils sentent bien qu'ils sont en train de perdre leur pouvoir et leur hégémonie.
08:55 – Cette organisation de coopération de Shanghai qui est un sous-produit des BRICS.
08:59 – Qui est le socle des BRICS, effectivement, qui a commencé, je crois, en 2013.
09:04 – Vous parlez de l'erreur du libre-échange du système anglo-américain.
09:08 En quoi se sont-ils trompés sur le libre-échange ?
09:11 – Oui, c'est une erreur dogmatique et un peu prétentieuse, en fait, des États-Unis
09:17 qui, vous savez, organisent toutes les échanges mondiaux,
09:21 enfin, en tout cas, sur leur modèle de l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce.
09:27 Et donc, si vous voulez, ils sont en train de perdre la main
09:33 parce qu'il y a un développement des BRICS qui a un autre modèle de développement,
09:39 celui de la coopération, dans le respect de ses partenaires,
09:43 alors qu'on sait bien aujourd'hui, maintenant, que les Américains
09:46 ne cessent d'affaiblir leurs amis, leurs partenaires, leurs alliés.
09:51 – Oui, ils ont voulu faire produire ailleurs pour maximiser les profits.
09:54 – Et voilà, pour répondre à votre question, le libre-échange, effectivement,
09:58 c'est qu'ils ont désindustrialisé leur pays, tous les pays occidentaux.
10:01 La France en est la preuve triste, en fait, de cette situation-là.
10:08 À part l'Allemagne en Europe, tous les autres pays se sont désindustrialisés,
10:13 au profit, toujours, bien entendu, des intérêts des Américains,
10:15 mais ils font produire hors de leur pays, notamment en Chine.
10:21 Et donc, depuis 20 ou 30 ans, maintenant, l'usine du monde, c'est la Chine.
10:27 – Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale,
10:29 le dollar s'est imposé, notamment à Bretton Woods,
10:31 et pas que notamment, totalement, comme étant la monnaie
10:37 qui domine le système monétaire international.
10:40 Depuis 2009, vous dites que les banques centrales occidentales
10:44 mettent en œuvre une politique d'inflation pour faire baisser leurs dettes.
10:49 Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ce dollar
10:51 a perdu son pouvoir, son hégémonie ?
10:53 – Voilà, alors le problème, il faut distinguer entre les deux blocs,
10:57 donc du G7 et des BRICS, en fait, les pays sur-endettés,
11:02 que sont l'ensemble des 7 pays du G7, en particulier les États-Unis,
11:06 avec le privilège exorbitant du dollar depuis 1944-1945,
11:10 accord de Bretton Woods, qui a imposé sa monnaie nationale
11:13 comme une monnaie internationale de réserve et d'échange.
11:17 Bon, ça, c'était la grande victoire américaine,
11:19 ce qui leur a permis cette suprématie, cette hégémonie générale.
11:24 Et donc là, la donne est en train de changer,
11:29 puisque les BRICS sont en train de s'organiser entre eux
11:32 pour ne plus travailler en dollar, dans les échanges,
11:36 et d'imposer leur monnaie nationale.
11:39 Donc c'est comme ça qu'ils utilisent majoritairement le yuan,
11:43 mais le rouble, la roupie indienne, le reals brésilien,
11:50 et donc ils passent leurs contrats d'échange commerciaux
11:53 essentiellement en yuan, puisque c'est la monnaie la plus reconnue.
11:57 – C'est la monnaie de l'Arabie Saoudite.
11:58 – L'Arabie Saoudite a effectivement signé l'année dernière,
12:01 en décembre 2022, un contrat très important de 27 ans
12:05 sur la fourniture et l'approvisionnement de pétrole et de gaz à la Chine,
12:11 payable en yuan.
12:12 Le pétrole est évacué.
12:15 Donc ça, évidemment, ça fait…
12:17 Et surtout l'Arabie Saoudite qui avait signé l'accord,
12:20 le traité de Quincy en 1945, et donc aujourd'hui…
12:25 – Avec Ibn Sihon.
12:26 – Absolument, qui a tourné le dos aux États-Unis.
12:28 Donc là, ils se prennent des claques les unes après les autres,
12:32 au niveau des États-Unis.
12:32 – Est-ce que c'est la planche, le recours à la planche habillée
12:35 par les États-Unis qui a anéanti l'or de l'art ?
12:39 – Absolument.
12:40 Ils se sont tirés une balle dans le pied, à double titre.
12:43 Alors, tant que ça allait, qu'il y avait la puissance militaire
12:46 et qu'il n'y avait pas trop de résistance en face,
12:49 tout se passait bien, maintenant ce n'est plus le cas,
12:51 depuis 2-3 ans, on le voit bien en Ukraine,
12:54 on le voit dans le conflit au Proche-Orient.
12:57 Et donc, cette prolifération de création de monnaie
13:02 dans toutes les banques centrales occidentales,
13:05 donc à la Réserve fédérale américaine,
13:06 à la Banque d'Angleterre, la BCE, et également la Banque du Japon,
13:11 ils se sont réunis, et pour répondre à votre question de tout à l'heure,
13:14 ils se sont réunis en août 2019 et ont changé totalement le paradigme
13:19 qu'ils avaient mis en place depuis les 30 ou 40 dernières années,
13:22 c'est-à-dire qu'ils se sont dit "maintenant, il faut qu'on fasse de l'inflation".
13:26 Donc, ils ont cédé au principe de l'inflation,
13:30 sans le dire, bien entendu, officiellement,
13:32 au contraire, ils luttent au niveau de chaque État
13:35 contre l'inflation, la hausse des prix, etc.
13:39 Mais en réalité, il y a une volonté d'inflation,
13:41 c'est un moyen de réduire le volume de dette,
13:45 de surendettement global dont on est en train de tous crever.
13:49 Et donc, c'est le bas blesse.
13:52 Alors, pour faire de l'inflation, il faut faire des dettes.
13:55 Pour faire des dettes, il faut faire des déficits.
13:57 Et donc, 6 mois après cette décision de août 2019
14:02 à Jackson Hole, aux États-Unis, eh bien, on voit arriver le Covid.
14:07 – Alors justement, avec la crise du Covid,
14:10 et cette guerre en Russie, en Ukraine, contre la Russie,
14:14 on peut constater que le monde s'est vraiment scindé en deux.
14:17 Alors, quel état des lieux économiques
14:19 on peut dresser entre, d'un côté, les BRICS,
14:22 et l'Occident de l'autre, et la France en particulier ?
14:26 – Oui, c'est ça.
14:27 Donc, j'étais en train de vous dire, il y a eu le Covid,
14:30 puis le réchauffement climatique, puis le conflit en Ukraine,
14:34 puis maintenant le conflit…
14:36 Donc, ce sont toujours des grandes causes mondiales
14:39 qui génèrent justement du déficit, parce qu'il faut financer tout ça,
14:42 il faut financer la transition écologique.
14:45 Juste un chiffre pour vous donner l'ampleur des déficits
14:48 et des dettes en France, 432 milliards d'euros ont été consacrés
14:52 à l'opération du Covid.
14:55 Entre l'arrêt de l'économie, rentrer les économies,
15:00 en matière occidentale, mais là, en l'occurrence,
15:02 ce qui nous intéresse, c'est la France,
15:03 et puis le financement derrière des achats,
15:07 ne serait-ce que par l'Union Européenne et la France,
15:09 des vaccins Pfizer, Moderna, etc.
15:12 432 milliards d'euros, c'est du jamais vu dans toute l'histoire de France.
15:17 Aujourd'hui, la France, en matière de chiffres macroéconomiques,
15:22 est la lanterne rouge du monde.
15:24 On a des déficits à la fois commerciaux gigantesques,
15:27 la balance commerciale budgétaire gigantesque,
15:30 là on a atteint, fin septembre, on était à 186 milliards d'euros
15:35 de déficit depuis le début de l'année budgétaire,
15:38 on devrait terminer fin d'année à 240 milliards de déficit,
15:41 c'est du jamais vu, et puis, je me demande même
15:45 comment on peut voter pour la loi de finances 2024,
15:49 je veux dire, c'est un crime économique à ce niveau-là, si vous voulez.
15:52 Et donc, on est dans le rouge partout,
15:56 moi je dis techniquement aujourd'hui, la France est en faillite,
15:59 techniquement, c'est-à-dire que les actifs sont inférieurs
16:04 au montant de la dette globale, la dette de la France globale,
16:08 bilan et hors bilan, c'est à peu près 6 500 milliards,
16:11 nous avons 4 400 milliards au niveau des actifs
16:14 de l'administration publique et donc de l'État français,
16:17 donc on est factuellement en faillite.
16:20 L'étape suivante, c'est la banqueroute, la banqueroute viendra
16:23 lorsque nous aurons un choc sur les marchés financiers obligataires,
16:27 de la dette, qui sent de plus en plus mauvais puisque,
16:31 d'après, moi je suis régulièrement sur les marchés,
16:34 là la dette à 10 ans de la France est à 3,17%,
16:37 elle était il n'y a pas longtemps à 3,50%,
16:39 c'est-à-dire qu'on a fait un bond de 4% en l'espace de 2 ans,
16:43 même pas 2 ans, et donc c'est tous les signes d'un krach obligataire.
16:48 Aux États-Unis, s'ils passent le cap des 6% du coût de la dette,
16:52 à l'emprunt des bonds du Trésor à 10 ans,
16:56 ils sont en situation d'effondrement de tout leur système
17:00 de finances publiques aux États-Unis, et donc bien entendu de dollars.
17:03 Ce que l'on est en train de vivre, c'est l'effondrement
17:05 du système monétaire international basé sur le dollar.
17:10 Et de l'autre, les BRICS en matière de dette,
17:12 les pays du BRICS, où en sont-ils ?
17:14 Alors les BRICS, globalement les pires sont à l'équilibre
17:18 et les meilleurs sont en excédent.
17:20 Même toutes les sanctions matraquées sur la Russie
17:25 n'ont pas réussi à mettre à terre l'économie russe,
17:29 ils sont à l'équilibre budgétaire.
17:32 La croissance économique est plutôt, en tout cas,
17:37 meilleure que dans l'Union Européenne,
17:39 en Europe, et aussi meilleure qu'aux États-Unis.
17:42 Et donc, si vous voulez, ils sont aussi producteurs
17:46 de matières premières, notamment pétrole, gaz, etc.
17:50 Les matières premières, les métaux précieux,
17:53 et ça, c'est ce qui fait leur richesse, et ils le savent.
17:57 Donc ceux qui s'imaginent l'effondrement économique de la Russie,
18:02 c'est une ineptie totale.
18:04 La Russie est aujourd'hui complètement indépendante de l'Europe, désormais ?
18:06 Elle l'était déjà, ils n'avaient pas besoin de nous.
18:09 C'est nous qui avions besoin.
18:10 En 2014, elle s'est organisée avec les sanctions
18:12 que l'Union Européenne a engagées en développant des industries.
18:15 Ils n'ont pas besoin de nous, ils ont d'autres clients,
18:18 ils nous ont tourné le dos, d'ailleurs,
18:20 moi c'est ce qui m'inquiète énormément,
18:22 parce que l'Europe va rentrer en glaciation,
18:26 ça a déjà commencé, mais ça va être visible de tout le monde,
18:29 dès 2024, on va connaître récession économique,
18:32 la zone où l'Allemagne est déjà en récession,
18:35 et la France devra rentrer en récession à partir du début 2024.
18:39 Donc toute l'Europe entière va rentrer en glaciation,
18:42 puisqu'on va tomber en panne sèche énergétique,
18:45 puisque vous savez que l'Europe était dépendante énergétiquement de la Russie,
18:53 avec des fournitures, des approvisionnements de pétrole et de gaz à bon marché,
18:59 compte tenu d'aujourd'hui du gaz, du GNL américain,
19:03 qui est payé 5 fois plus que sur le marché américain.
19:07 En Europe, donc si vous voulez, on est en train d'importer de l'inflation,
19:10 en plus de ça on paye tout ça en dollars,
19:12 donc on importe de l'inflation structurelle,
19:15 et on est en train de s'écrouler littéralement.
19:18 L'Allemagne en premier, puisqu'elle était ultra dépendante du gaz et du pétrole russe,
19:25 c'est pas pour rien que le gazoduc Nord Stream 1 et 2 ont explosé,
19:33 à qui profite le crime.
19:35 Voilà, tout se tient, le problème c'est que l'Europe est en train de s'enfoncer,
19:41 nous faisons naufrage en silence, et personne ne voit rien.
19:46 Moi c'est ce qui m'inquiète dans la population,
19:47 c'est que personne ne voit la situation catastrophique.
19:51 – Peut-être que cela servira de modèle à l'Europe,
19:54 mais comment les pays du BRICS s'y sont-ils pris pour dédollariser leur économie ?
19:59 – Ah oui, alors ça c'est un élément important.
20:02 Alors la première chose c'est que ça date pas d'aujourd'hui,
20:04 comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
20:05 depuis la crise de 2008, à partir de 2009, la Russie, la Chine et l'Inde,
20:11 qui sont détenteurs notamment de la dette américaine,
20:14 ont commencé progressivement et lentement à vendre la dette américaine.
20:19 Donc du coup il fallait que la réserve fédérale américaine et les États-Unis
20:23 produisent de plus en plus de dettes, rachetées par la Fed,
20:25 donc la planche à billets dont on parlait il y a un instant,
20:28 et derrière, si vous voulez, ce sur-endettement de tout l'Occident
20:34 a fait que l'Occident est en train de s'affaiblir.
20:38 Et de l'autre côté, vous avez les BRICS qui ont shorté, ont vendu la dette américaine,
20:43 deux ont commencé à acheter des quantités d'or,
20:47 notamment en Occident, sur le marché, à bon marché,
20:50 puisque les États-Unis et les banques américaines et les banques occidentales
20:55 manipulent le cours de l'or pour justement le bloquer dans sa hausse.
20:59 Probablement il devrait être aujourd'hui à 3 500 dollars l'once,
21:02 il est limité à l'heure actuelle à 2 000 dollars l'once.
21:05 Donc si vous voulez, c'est très bien pour les BRICS,
21:08 donc l'Inde, la Chine, la Russie,
21:12 nombre de pays des BRICS et de l'Est ont acheté de l'or,
21:17 et ça c'est très important parce que c'est un bien,
21:21 un actif stratégique pour une nation.
21:24 Et moi j'ai d'ailleurs interpellé le gouverneur de la Banque de France
21:27 en écrivant en tant que vice-président du Cercle National des Économistes,
21:31 j'ai interpellé le gouverneur de la Banque de France,
21:33 celui de Leroy de Gallo, sur ce sujet-là,
21:36 en disant qu'il était le garant de l'or de la France,
21:38 et ça c'est vraiment super stratégique.
21:41 – Vous savez, il n'y a pas longtemps, on a invité dans "Politique et Éco",
21:44 un monsieur qui s'appelle Ludovic Malot,
21:47 on sait qu'il y a plusieurs milliers de tonnes d'or,
21:50 en théorie, dans les caves de la Banque de France.
21:52 – 2436 tonnes dans la souterraine de la Banque de France, officiellement.
21:56 – Et ce monsieur me disait qu'on n'était vraiment pas sûr,
21:58 aujourd'hui, que ces milliers de tonnes d'or
22:00 soient effectivement, réellement présents dans nos caves.
22:05 – C'est affiché au bilan de la Banque de France,
22:08 et puis c'est parole du banquier central.
22:11 Mais le problème c'est, est-ce que ça n'a pas été donné en garantie,
22:14 swappé, échangé avec la Banque Centrale Européenne,
22:17 avec d'autres banques centrales ?
22:19 On a encore 10% de ce stock global de 2436,
22:24 qui sont à la réserve fédérale de New York.
22:26 Donc moi, c'est ça mon inquiétude sur tout ça, si vous voulez.
22:29 En plus de ça, la Banque de France avait signé un accord il y a 7 ou 8 ans,
22:32 avec la banque d'affaires américaine JP Morgan,
22:37 pour, soi-disant, dynamiser le marché de l'or en France.
22:41 Bon, je ne vois pas, est-ce qu'on a besoin franchement d'acteurs extérieurs ?
22:46 Mais on s'éloigne un petit peu du sujet,
22:48 mais je voulais quand même vous répondre globalement.
22:50 Le troisième élément, c'est qu'ils sont en train de préparer,
22:53 donc il y a des rumeurs, de préparation d'une monnaie commune à l'ensemble des BRICS.
22:58 Alors ils l'appelleraient 5R. Pourquoi 5R ?
23:00 Parce que vous avez le Rialt, la Rupi, le Riminbis, qui est en fait le Yuan,
23:06 le Rand du Sud-Afrique, et puis le…
23:09 – La Rupi indienne.
23:11 – Et le Rouble russe, bien entendu.
23:14 Donc le 5R. La particularité, c'est qu'ils envisageraient…
23:19 d'abord, ils commercent déjà, dans cette monnaie, entre eux.
23:23 Et puis, ils envisagent peut-être, à terme,
23:27 de lancer une monnaie commune, mais adossée à l'or, justement.
23:32 Et donc la boucle s'est bouclée, c'est-à-dire que ce serait en quelque sorte
23:35 un Bretton Woods 3. Pourquoi 3 ?
23:37 Parce que le Bretton Woods 2, c'était la fin de la convertibilité du dollar en or,
23:42 en 1971, par le choc Nixon, le président Nixon.
23:47 Et donc ça, si vous voulez, là, on serait passé…
23:50 Enfin, s'ils mettent ça en place, on passerait à un Bretton Woods 3,
23:53 ce qui ferait un chamboulement total du système monétaire international
23:56 avec l'arrivée des BRICS et de leur monnaie.
23:58 – Tout cela dans le cadre d'une organisation claire des BRICS,
24:03 qui avait déjà, en 2014, lancé cette nouvelle banque de développement,
24:08 ainsi que le lancement d'un système de paiement alternatif
24:13 au système américain SWIFT.
24:15 – Le SWIFT, c'est ça.
24:16 C'est depuis les misères que les Russes subissent depuis 2014,
24:23 avec les sanctions de l'Union Européenne, puis des États-Unis,
24:25 puis de l'OTAN d'un point de vue militaire, etc.
24:29 Donc oui, effectivement, ils s'organisent, ils n'ont pas besoin de nous.
24:32 Ils ont toutes les matières premières du monde,
24:35 pourquoi voulez-vous qu'ils soient inquiets ?
24:38 Au contraire, ils voient, je pense, l'avenir plutôt serein.
24:40 Ils se construisent, je trouve, de manière rationnelle.
24:47 Il n'y a pas de volonté belliqueuse vis-à-vis de l'Occident,
24:52 mais simplement, ils s'organisent sans nous.
24:55 Et c'est là que ça pose un problème politique aujourd'hui pour la France,
24:59 en tant que Français, c'est-à-dire,
25:01 aujourd'hui, est-ce que la France ne devrait pas être une grande puissance d'équilibre,
25:05 surtout quand on a l'arme nucléaire, neutre dans tous les conflits mondiaux,
25:10 que ce soit en Ukraine, que ce soit au Proche-Orient,
25:12 pour justement travailler dans le sens de la paix, de la prospérité,
25:16 du respect des nations entre elles,
25:19 ce qui éviterait toutes les guerres qu'on a connues depuis un siècle,
25:23 notamment avec les États-Unis, le pétrole, le gaz,
25:29 la Première Guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale.
25:31 Tout est lié, justement, à cette volonté d'imposer une monnaie nationale au monde entier,
25:37 donc le dollar, et tous les malheurs du monde, pour moi, viennent des États-Unis et du dollar.
25:43 – Sommes-nous déjà engagés dans une troisième guerre mondiale monétaire ?
25:47 On voit ça dans un instant.
25:48 [Générique]
25:53 On continue avec notre invité Bernard Monod.
25:55 Bernard Monod, est-ce qu'on peut aujourd'hui dresser un état des lieux, des forces, des BRICS ?
26:02 Leur population, leur endettement, leur matière première, leur déficit commercial,
26:09 comment ces pays se portent-ils ?
26:11 – Absolument, c'est très important de faire un peu la synthèse,
26:13 le résumé de la situation des forces entre les deux blocs.
26:18 Donc aujourd'hui, les BRICS pèsent 3,5 milliards d'habitants consolidés,
26:24 ça fait environ 46% de la population mondiale,
26:27 contre 750 millions dans les 7 pays du G7.
26:32 Point très important, le PIB mondial a basculé en 2022 en faveur des BRICS,
26:37 puisque les BRICS sont à 31% du PIB mondial en représentation,
26:43 que les BRICS, je ne parle même pas des BRICS+ qui vont arriver en 2024,
26:47 et les États-Unis au sens large, donc le G7, pèsent 30%.
26:52 Donc depuis l'année dernière, il y a un basculement du poids économique mondial
26:57 en faveur des BRICS.
27:00 Les excédents commerciaux sont très favorables aux BRICS également,
27:07 et très défavorables, bien entendu, en déficit commercial du côté du G7.
27:13 Point très important, la production d'hydrocarbures mondiale
27:16 est là aussi en train d'être chamboulée.
27:20 Les pays du G7, c'est à peu près 220...
27:22 Alors l'unité, c'est le baril de pétrole prouvé, trouvé,
27:27 et donc les pays du G7 représentent à peu près 220 milliards de barils de pétrole,
27:33 en termes de potentiel de production.
27:36 Quant aux BRICS, en y incluant les 11, à partir du 1er janvier,
27:42 pèseraient plus de 750 milliards.
27:45 Si on y inclut la candidature,
27:47 c'est pour ça que vous avez parlé du Venezuela tout à l'heure,
27:50 à Bonetian, parce que le Venezuela,
27:53 c'est 250 milliards de production de barils de pétrole trouvés.
27:57 Et donc si on y rajoute ça, c'est 1000 milliards par rapport à 220 milliards
28:01 du côté des G7.
28:02 Ça veut dire qu'ils représentent 80% de la production mondiale...
28:05 – Le Venezuela, lui tout seul,
28:06 représente plus que la production du G7.
28:08 – Oui, il y a un gisement gigantesque au large, et puis sur les terres.
28:13 D'ailleurs, on en a un petit bout, nous, en Guyane, en France, très presque.
28:17 – On n'a pas le droit de rechercher le pétrole maintenant,
28:19 la production est interdite.
28:20 – Voilà, c'est ça.
28:22 Donc si vous voulez, voilà l'équilibrage entre les forces.
28:26 220 milliards de barils de pétrole trouvés d'un côté,
28:30 pour 750, voire 1000 de l'autre.
28:33 Donc ça fait 80% de la production mondiale de pétrole en faveur des BRICS.
28:37 C'est vraiment crucial d'avoir ça en tête.
28:39 Quant à la consommation des BRICS au niveau mondial, c'est 62%.
28:45 Donc déjà, ils représentent près de deux tiers de la consommation mondiale,
28:49 et ça c'est un poursuit important à comprendre.
28:51 Et ils sont sous-représentés dans toutes les institutions internationales,
28:54 que ce soit à l'ONU, à l'OMC, le FMI, la Banque mondiale, etc.
28:58 Donc il y a vraiment un rééquilibrage du monde à l'heure actuelle,
29:02 dont les gens ne voient pas les conséquences encore.
29:05 – Vous nous disiez tout à l'heure que cette 3ème guerre mondiale est monétaire.
29:11 Vous nous disiez aussi que les États-Unis ne supportent pas la fin de leur hégémonie.
29:16 À quelles conditions est-ce que cela pourrait déraper ce conflit monétaire
29:21 en conflit militaire ?
29:23 – Écoutez, jusqu'à fin septembre, moi je disais que la probabilité
29:27 d'un 3ème conflit mondial militaire était peu probable.
29:32 Mais depuis le 7 octobre, avec la naissance du conflit au Proche-Orient,
29:36 donc Israël-Palestine qui a commencé, etc.
29:40 Moi je ne rentre pas dans ces considérations-là,
29:43 je considère que la France doit être neutre.
29:45 Eh bien moi j'estime que la probabilité est de plus en plus élevée
29:49 d'un dérapage vers une conflagration mondiale,
29:52 justement entre les deux blocs, le G7 contre les BRICS.
29:56 Il y a la Ligue arabe et l'organisation de coopération des pays arabes
30:03 qui s'est réunie pas plus tard qu'il y a une dizaine de jours,
30:06 qui a demandé à l'ONU de trancher et de faire appliquer
30:09 le droit international, notamment à Gaza, en Palestine et en Israël,
30:14 sachant qu'il y a déjà des résolutions qui ont été votées à l'ONU en 1967.
30:21 Il y a deux résolutions, numéro 232, numéro 338,
30:29 ce sont des résolutions qui sont structurantes,
30:32 qui font la reconnaissance d'un État palestinien,
30:36 qui s'est déjà déclaré en 1998, qui s'est proclamé comme État,
30:41 mais qui n'a jamais été reconnu par les grands États membres de l'ONU,
30:45 bien étant dit les États-Unis, l'Israël, le Royaume-Uni, etc.
30:51 La France n'ont pas reconnu l'existence de la Palestine,
30:55 pourtant ça a été proclamé.
30:56 Il y a une volonté de ne pas appliquer les résolutions votées en 67, votées en 73,
31:01 et donc si vous voulez, tant qu'on n'aura pas appliqué le droit international,
31:05 on aura des conflits.
31:07 Et ces conflits-là, ils ne naissent pas comme ça par hasard.
31:10 J'ai évoqué tout à fait rapidement,
31:13 mais moi je constate que les calendriers se superposent,
31:18 c'est-à-dire qu'il y a eu en 1917 une délégation,
31:22 enfin qui a été proposée par le Lord Balfour, la délégation Balfour,
31:27 donc de création de territoire où les Juifs puissent se retrouver.
31:32 – Un foyer national juif.
31:34 – Absolument, donc c'était sur les terres à l'époque palestiniennes,
31:38 ça a été appliqué à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, 1945-1946-1947,
31:43 et donc ça s'est effectivement posé.
31:45 Mais derrière tout ça, il y avait la négociation des droits d'exploitation,
31:50 des gisements pétroliers et surtout gaziers au large de l'Israël,
31:54 au large de la Palestine,
31:56 et donc ces droits sont arrivés à terme le 31 octobre 2023,
32:03 c'est-à-dire 106 ans, le bail durait 106 ans.
32:05 Ça c'est les critères de la délégation Balfour.
32:10 Et donc là aujourd'hui, depuis quelques mois, et ça s'est accéléré,
32:14 l'Israël est en train de renégocier et d'attribuer des licences d'exploitation,
32:20 des droits gaziers, notamment sur le gisement gazier de Gaza, de la Palestine,
32:27 avec 2 ou 3 ou 4 entreprises, dont BP, dont Dana Petroleum, Enie...
32:35 – Donc ce conflit vous servirait les intérêts de l'Israël aujourd'hui,
32:38 en termes économiques, alors qu'on va vous dire que c'est le Hamas qui a attaqué l'Israël.
32:43 – Bien sûr, bien sûr.
32:44 Comme le Japon avait attaqué à Pearl Harbor en décembre 1941,
32:50 et puis ça a servi de prétexte à Roosevelt pour rentrer en guerre
32:54 et pour que l'opinion publique américaine adhère à l'entrée en guerre des États-Unis
33:00 dans la conflagration mondiale.
33:02 Il y a toujours un bon prétexte, voilà.
33:04 Moi c'est mon analyse, ça vaut ce que ça vaut,
33:07 mais en tout cas moi ce que je dis c'est que la France doit être un arbitre,
33:11 puisque nous sommes membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU,
33:18 nous pourrions prendre tout à fait l'initiative diplomatique et politique
33:22 de déposer d'abord une résolution pour le cesser le feu.
33:27 Alors là il y a une trêve temporaire humanitaire,
33:30 mais il faut un cesser le feu, voter à l'ONU pour que le droit international s'applique
33:34 et puis qu'on arrive vers une voie de la paix.
33:37 Et là la France pourrait poser énormément sur la ligne du général de Gaulle,
33:43 d'ailleurs dans les années 60, il n'y a rien de nouveau,
33:45 en 1967 le général de Gaulle allait dans ce sens-là,
33:49 et c'est la bonne voie pour que nous servions d'arbitre en faveur de la paix
33:55 et de la prospérité d'ailleurs.
33:56 – On va venir aux solutions Bernard Monod,
33:59 plutôt en fin de deuxième partie si vous voulez bien,
34:01 revenons sur cette guerre en Ukraine,
34:03 on a vu que l'Occident, l'Union Européenne,
34:06 à la suite du déclenchement du conflit ouvert en février 2022,
34:11 a voulu punir la Russie avec plusieurs sanctions économiques,
34:16 quelle est la réponse de Moscou ?
34:18 On a vu que Moscou a enclenché divers processus pour se défendre
34:23 et la réponse de Moscou continue aujourd'hui, qu'en est-il ?
34:27 – Alors il faut savoir que quand on est attentif quotidiennement
34:32 aux changements et à l'actualité sur le conflit en Ukraine,
34:36 on s'aperçoit que dès le départ,
34:38 dans le mois qui a suivi l'invasion de la Russie dans le Donbass,
34:44 il y avait déjà eu des premières négociations de paix
34:49 et de cesser le feu entre l'Ukraine et puis la Russie.
34:54 Simplement l'ONU, l'OTAN, l'Union Européenne et les États-Unis
35:00 s'y sont farouchement opposés et ont demandé à Zelensky
35:03 de prolonger le conflit.
35:05 – Dès mars 2022.
35:07 – Absolument.
35:08 Et donc on voit bien qu'il y a une volonté de l'Occident de faire la guerre,
35:12 quand on fait la guerre c'est bon pour le business
35:14 parce que derrière on finance la guerre, on fait de la dette,
35:18 je vous ai dit tout à l'heure, ça reboot avec ce que je vous disais,
35:20 c'est qu'il y a une volonté de faire de l'inflation au niveau occidental
35:23 pour essayer de réduire le montant de la dette, mais ils n'y arriveront pas.
35:28 Et puis derrière aussi c'est l'armement, les fournitures d'armes
35:34 dans tous les sens, de tous les pays du G7,
35:36 ce qui fait marcher l'industrie effectivement occidentale.
35:39 Donc si vous voulez, la situation elle est bloquée,
35:44 je pense que le fait qu'il y ait la naissance de ce deuxième conflit
35:48 au Proche-Orient est peut-être une réponse à l'échec
35:52 notamment de l'Occident, de l'OTAN,
35:56 à soutenir l'effort de l'Ukraine contre la Russie,
36:00 de déplacer le front de l'Ukraine au Proche-Orient,
36:05 c'est peut-être une réponse, une première réponse.
36:08 – En préparant cette émission vous évoquiez aussi d'autres façons
36:12 dont les BRICS ont réagi à cette guerre,
36:15 à savoir qu'ils ont réduit la production de pétrole,
36:18 que la Russie est sortie de l'accord d'exportation des céréales ukrainiennes
36:22 vers la mer Noire en août 2023,
36:25 la Russie a décidé aussi de couper l'approvisionnement énergétique
36:27 notamment en diesel, on a vu que le baril de Brent
36:30 avait dépassé le cap des 95 dollars.
36:35 En août dernier l'Inde a limité ses exportations de riz vers l'Occident
36:40 et le 10 octobre dernier la société russe Rosatom
36:44 a décidé de cesser ses exportations d'uranium enrichies
36:50 à destination des États-Unis.
36:51 – Absolument.
36:53 – Donc il y a vraiment depuis le début de ce conflit ouvert
36:57 une réelle réaction, les BRICS mettent en branle
37:00 un système d'interdiction à l'égard de l'Occident.
37:04 – Il faut comprendre que la Russie a subi,
37:06 avec les sanctions déjà qui ont commencé en 2014
37:08 mais qui se sont gravées en 2022, un véritable "hold up"
37:12 sur l'ensemble de ses réserves de change en dollars qui étaient en Occident.
37:17 On leur a volé en quelque part près de 330 milliards de dollars
37:23 qui appartenaient à la Russie.
37:26 Ce qui entre parenthèses a fait un effet "boomerang"
37:29 notamment pour les États-Unis parce que du coup
37:31 tous les autres pays qui détiennent des réserves de dollars
37:33 se sont dit "oh mais ça peut très bien m'arriver
37:35 si je ne suis pas dans la lignée des États-Unis".
37:37 Donc en fait les États-Unis quelque part se sont tirés une balle dans le pied
37:41 et donc si vous voulez les sanctions de l'Union Européenne
37:44 ont été plus maléfiques pour l'Occident, en particulier en Europe.
37:52 Et effectivement la deuxième réponse, le deuxième niveau de réponse de la Russie
37:57 ça a été de dire "bon ben maintenant nous on va répondre aussi
38:01 par l'arme macro-économique donc on va vous imposer de l'hyperinflation
38:06 puisque donc on va les approvisionnements énergétiques
38:10 puisque vous n'en voulez plus on va les couper totalement".
38:12 Et notamment là où le bas blesse c'est le diesel lourd
38:16 qui est utilisé par tout le commerce mondial.
38:21 C'est le carburant du mondialisme, le fio, le diesel.
38:25 Et donc plus l'uranium qui a continué à être vendu par la Russie
38:31 aux Américains pendant la guerre.
38:33 Il faudrait en être conscient quand même.
38:34 C'est-à-dire que les Américains imposent des sanctions à tous les autres
38:37 mais ils ne se les appliquent pas à eux.
38:39 Donc l'embargo sur l'uranium n'existait pas.
38:45 Et la réponse c'est qu'effectivement Rosatom
38:48 va suspendre les livraisons d'uranium aux États-Unis
38:51 depuis je crois le 10 octobre, vous le disiez.
38:54 Donc ça pour les Américains c'est terrible parce que qu'est-ce qui va leur rester ?
39:00 Ça explique aussi peut-être le problème au Niger
39:03 qui était un fournisseur d'uranium auprès de la France.
39:07 C'est pour ça qu'on a été chassés du Niger.
39:09 Vous voyez, tout est lié en fait.
39:12 C'est-à-dire que les Américains s'accaparent la majorité des ressources
39:16 d'une manière ou d'une autre par la pression ou par la guerre.
39:21 Donc en plus du dispositif russe et des BRICS
39:24 contre ces sanctions à la suite de cette guerre en Ukraine,
39:30 en plus les sanctions qui sont revenues à la figure des Européens spécialement,
39:35 quelles conséquences on peut tirer de tout cela économiquement
39:40 sur la France et sur l'Europe en général ?
39:45 Et qu'est-ce qui va se passer par la suite ?
39:47 Alors dans un premier temps, les conséquences de ces mesures macroéconomiques
39:52 c'est la récession, on en a parlé tout à l'heure.
39:55 Donc nous sommes déjà en récession dans la zone euro et en Allemagne.
39:59 Et nous allons rentrer en France en récession à partir de début 2024.
40:02 Techniquement c'est déjà fait, mais ce sera annoncé
40:05 je pense à la fin du premier trimestre 2024 pour la France.
40:08 Derrière l'hyperinflation liée à l'alimentation
40:11 de tout ce qu'on importe en Europe et en France,
40:15 l'énergie, ce qui est le plus fondamental.
40:18 C'est pour ça que quelque part notre parc de centrales nucléaires
40:23 est hyper stratégique pour la France.
40:26 D'ailleurs ça y est, ça a été reconnu comme une ressource écologique,
40:32 ce qui n'était pas encore le cas il y a bien longtemps.
40:35 Et puis derrière c'est rationnement énergétique, peut-être alimentaire même.
40:41 Et puis des ruptures d'approvisionnement et un risque sur les marchés financiers,
40:48 notamment la dette obligataire de la France, de l'Union Européenne au sens large.
40:54 Et donc une entrée en glaciation de toute l'Europe.
40:57 Et ce qui est peut-être en faveur des Américains
41:01 qui quelque part cherchent à affaiblir par tous les moyens l'Europe
41:05 pour que l'Europe de l'Ouest reste dans le giron du G7
41:11 et éventuellement peut-être de la zone dollar
41:14 si l'euro est mis en difficulté, notamment par une crise de la dette.
41:19 On a déjà connu ça en 2010, ça peut très bien se terminer comme ça.
41:23 Donc là on fait un peu de prospective, mais les risques sont très élevés dans ce sens-là.
41:28 – Vous nous évoquiez aussi tout à l'heure qu'après, lors des dollarisations,
41:33 les BRICS veulent révolutionner le système monétaire international,
41:37 notamment avec une devise commune d'échanges commerciaux adossés à l'or,
41:42 basée sur un étalon or modernisé.
41:45 Comment ça fonctionne techniquement ce système ?
41:48 – Alors c'est à peu près maturé d'en parler,
41:50 parce qu'ils ne l'ont pas annoncé et ils n'ont pas donné les critères de monnaie.
41:54 Mais là déjà, les prémices en tout cas, c'est qu'ils sont plus malins que…
41:58 – Cette monnaie R5 que vous évoquez.
42:00 – La R5, c'est ça, on a cité tout à l'heure le RIAS, le RAND, la ROUPY, le ROUB, le…
42:06 – Renminbi.
42:07 – Et le Renminbi, voilà, ou le Yuan.
42:10 Donc en fait, là où ils sont très malins,
42:13 et on voit qu'il y a vraiment des stratèges macroéconomiques derrière qui conseillent,
42:17 c'est qu'ils ne font pas l'erreur qu'ont fait l'Union Européenne
42:21 dans la zone euro avec la monnaie unique.
42:25 Donc nous, nous avons une monnaie pour 20 pays maintenant, dans la zone euro,
42:31 eux veulent faire une monnaie commune, c'est-à-dire que chaque nation garde sa devise
42:35 et ils utilisent une monnaie commune dans les échanges internationaux entre eux.
42:40 Et ça c'est très habile, ce qu'ils disaient d'ailleurs
42:44 dans le temps avant l'arrivée de l'euro,
42:47 si nous avions eu cette solution-là,
42:48 nous ne serions pas dans une situation aussi catastrophique de l'économie française.
42:53 Et donc, au-delà, s'ils veulent étendre hors des BRICS,
43:00 ils peuvent très bien faire une proposition d'une monnaie alternative
43:04 qui pourrait être un concurrent effectivement du dollar,
43:07 sur la scène internationale, qui soit adossée à de l'or.
43:11 Il faut savoir que la Chine, la Russie, l'Inde,
43:15 ont accumulé depuis une quinzaine d'années,
43:18 enfin depuis 2008, une quantité d'or phénoménale,
43:21 et qu'ils ne l'annoncent pas, ils l'ont perdue vers eux,
43:25 mais peut-être qu'un jour ils annonceront une monnaie adossée à l'or,
43:28 ce qui chamboulerait totalement le système monétaire international.
43:32 – Certains tenants du mondialisme annonçaient une monnaie mondiale unique,
43:38 The Economist en avait d'ailleurs, je crois à la fin des années 80,
43:41 au début 90, fait la une de son journal,
43:44 en présentant un phénix sur son magazine.
43:49 Est-ce que c'est la fin de cette utopie ?
43:53 – Vous savez que le phénix renaît toujours de ses cendres,
43:55 donc les Américains vont tout faire pour essayer de survivre malgré tout.
44:00 Je pense que le juge, l'arbitre va être l'or,
44:05 et le prix de l'or dans la décennie qui va venir,
44:09 et il n'est pas impossible que dans les dix ans qui viennent,
44:12 le monde revienne à la situation d'avant la guerre de 1914,
44:16 c'est-à-dire un standard or,
44:18 qui limitait bien entendu l'expansion illimitée du crédit,
44:23 par le système bancaire, etc.
44:25 Et la boucle serait bouclée, si vous voulez,
44:28 c'est-à-dire que le désordre, tout le grand désordre du monde,
44:31 et les grands malheurs du monde,
44:32 proviennent de la fin du standard or en 1914.
44:37 – Mais qui fixe le prix de l'or, Bernard Moineau ?
44:40 – Alors aujourd'hui, il y a une fixation en Occident,
44:43 et en particulier à Londres, et puis récemment…
44:46 – Qui l'organise spécialement, j'aimerais que vous me le dîtes.
44:49 – Il y a la bourse de Shanghai,
44:50 qui est d'ailleurs décalée en termes de prix de celle de Londres,
44:54 et qui l'organise, ce sont la Citi,
44:57 avec bien entendu la tutelle des États-Unis,
45:01 et notamment les grands acteurs des banques d'affaires américaines,
45:05 JP Morgan, Goldman Sachs, etc., enfin bien d'autres,
45:09 qui œuvrent à la contrainte, enfin comment dire,
45:15 à la limitation du cours de l'or,
45:18 ça date pas d'aujourd'hui, ça fait une trentaine d'années que ça dure.
45:20 – Pourquoi, si aujourd'hui, il n'aurait pas intérêt
45:22 à faire monter le prix de l'or pour empêcher les pays du Brix, d'en acheter ?
45:28 – Parce que le problème, c'est que, ce que je vous disais,
45:30 c'est que depuis 12 ou 13 ans, il y a une quantité d'or très importante
45:35 qui est passée de l'Occident dans les Brix,
45:38 et qu'aujourd'hui, officiellement, les pays du G7
45:42 ont peut-être 12, 13, 14 000 tonnes, officiellement,
45:47 comme il n'y a pas d'inventaire d'audit des stocks,
45:50 on croit sur parole les banquiers centraux,
45:55 mais le problème, c'est que probablement,
45:57 il y a au moins le double en quantité de volume d'or dans les pays des Brix,
46:03 en particulier la Chine, la Russie, l'Inde et tous les autres pays.
46:08 – Entre les Brix et les États-Unis, le continent européen, on le voit, est exsangue,
46:14 cette guerre en Ukraine a accéléré cette situation,
46:18 désindustrialisation, on n'a aucune ressource naturelle, ou quasiment pas,
46:22 tous les pays occidentaux de l'Europe sont sur-endettés,
46:26 quelles solutions voyez-vous aujourd'hui pour notre continent ?
46:29 Vous l'évoquiez déjà un petit peu tout à l'heure.
46:31 – D'abord, macroéconomiquement, nous, au Cercle National des Économistes,
46:38 nous proposons une ou deux mesures phares,
46:41 c'est que la France arrête d'importer en payement en dollars,
46:47 donc dé-dollariser les importations françaises,
46:49 tout en respectant le marché unique,
46:51 c'est-à-dire que les importations dans le marché unique restent en euros,
46:54 mais tout ce qui est libellé en dollars devrait être interrompu
46:58 parce que, en ce faisant, nous importons de l'inflation.
47:02 Deuxièmement, c'est reprendre notre indépendance vis-à-vis de l'Union Européenne,
47:08 qui est en fait un carcan permanent pour la France,
47:12 mais pour tous les autres pays, bien entendu, de l'Union Européenne,
47:15 et notamment reprendre, rapatrier le pouvoir de contrôle
47:19 de notre système bancaire en France, voilà, ça c'est fondamental.
47:24 Et puis ensuite…
47:25 – Donc lâcher l'Union bancaire européenne.
47:27 – Oui, c'est ça, aujourd'hui les centres de décision sont à Francfort,
47:32 à la Banque Centrale Européenne,
47:33 pour tout ce qui est bancaire, monétaire et financier,
47:35 et la France n'a le droit que d'obéir à la Commission Européenne
47:40 au niveau des règles sur les dettes, sur les déficits, etc.
47:45 D'ailleurs, c'est pour ça que Bruno Le Maire tente de renégocier
47:50 les critères du traité, enfin le règlement sur les finances publiques,
47:56 il n'y arrivera pas bien entendu, tout ça c'est de la communication.
47:59 – En plus d'un fexi d'une sortie de la France de l'Union Européenne,
48:02 vous rêvez d'une Europe continentale unifiée avec la Russie,
48:06 est-ce que vous pensez que les Russes seraient aujourd'hui d'accord
48:10 pour renouer les liens avec les économies de l'Europe de l'Ouest ?
48:14 – Alors non, moi je suis plutôt pour un Bruxites,
48:16 c'est-à-dire que moi ce que je veux c'est sortir l'Union Européenne de l'Europe.
48:22 L'Union Européenne c'est une construction artificielle administrative,
48:25 l'Europe c'est une zone géographique, voilà.
48:28 Le problème c'est la Commission Européenne qui nous impose tout son diktat,
48:33 elle-même soumise aux lobbies étrangers,
48:37 et donc si vous voulez on est complètement sous la coupe d'Ursula von der Leyen,
48:42 la vraie patronne de la France,
48:43 aujourd'hui il faut que les Français le sachent, c'est Ursula von der Leyen.
48:47 Donc non, moi ce que je propose notamment aux Européennes prochaines,
48:51 il faut un Bruxites, c'est-à-dire moi ce que j'avais baptisé à l'époque
48:54 l'Alliance Européenne des Nations, une Europe des Patries,
48:57 c'est-à-dire on ne se soumet pas au fédéralisme de l'Union Européenne,
49:00 pour autant on ne sort pas, pourquoi ?
49:04 Parce que de toute façon c'est voué à l'échec,
49:06 c'est une impasse électorale et politique,
49:08 et personne ne votera pour la sortie de l'Union Européenne
49:11 qui entraîne immédiatement la sortie de l'Euro.
49:13 Les gens auront trop peur de l'inconnu.
49:15 – Donc retour à une Europe des Patries, des Nations,
49:17 ce que voulait De Gaulle en son temps.
49:20 – C'est exactement ce que voulait De Gaulle en son temps,
49:22 et notamment en y incluant, en constituant un continent eurasiatique,
49:27 l'Eurasie, donc de l'Atlantique au Pacifique,
49:30 et bien entendu en y incluant la Russie.
49:33 Ce qui me fait dire que la France, si elle était bien inspirée et sans Macron,
49:40 pourrait très bien faire candidature pour rentrer dans les BRICS,
49:44 et permettre d'avoir une initiative diplomatique,
49:46 et permettre de jouer un rôle d'arbitrage, de puissance d'équilibre,
49:50 entre d'un côté l'Occident et de l'autre les BRICS.
49:55 C'est la vocation de la France pour obtenir la paix et la prospérité,
49:59 et je vous garantis que ça changerait toute la situation
50:02 que nous connaissons aujourd'hui, qui est dramatique.
50:04 – C'est la fin de cet entretien, Bernard Monod.
50:07 Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine.
50:09 Je vous incite toujours à cliquer sur le pouce en l'air,
50:13 à commenter et à partager cet entretien.
50:15 Merci Bernard Monod d'avoir été avec nous pour cet entretien.
50:18 – Merci également.
50:19 – Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine.
50:21 [Musique]

Recommandations