Guerre au Proche-Orient : les premiers otages libérés de retour en Israël - On décrypte le monde

  • l’année dernière
Avec Myriam Benraad, Politologue spécialiste du Moyen-Orient, professeure en relations internationales à l’Université Internationale Schiller (Paris).

On décrypte le monde, tous les samedi matin à 8h16.

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##ON_DECRYPTE_LE_MONDE-2023-11-25##

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Transcript
00:00 Et c'est l'image de ce week-end, l'une des images en tout cas de ce week-end,
00:02 ces grand-mères, ces enfants qui sont un peu à gare,
00:06 relâchés par des terroristes du Hamas qui les remettent à la Croix-Rouge.
00:10 Les premiers otages israéliens ont été libérés en échange de la libération par Israël
00:15 de plusieurs dizaines de prisonniers palestiniens.
00:18 On en parle avec notre invitée Myriam Benraad. Bonjour à vous.
00:20 - Bonjour. - Soyez la bienvenue sur Sud Radio.
00:23 Vous êtes politologue, spécialiste du Moyen-Orient,
00:26 professeure en relations internationales à l'Université internationale Schiller.
00:30 C'est à Paris. Première question, est-ce qu'on sait comment ces otages,
00:34 parce qu'il en reste malheureusement beaucoup retenus dans la bande de Geza,
00:38 comment ces otages ont été choisis ?
00:40 - Alors on a plusieurs interprétations, mais je pense que si on s'intéresse au profil,
00:48 on voit tout d'abord assez clairement que les otages sont majoritairement des enfants,
00:55 des personnes âgées, essentiellement d'ailleurs des femmes.
00:58 Donc je pense que le choix a été de libérer les otages les plus vulnérables,
01:03 puisqu'on parle encore une fois de mineurs, de femmes très âgées
01:07 qui n'ont vraiment là pour le coup aucun moyen de défense,
01:10 qui se sont retrouvées à Gaza suite à l'attaque du 7 octobre
01:14 sans aucun moyen de s'extraire de cet enfer.
01:18 Je crois que c'était un choix humanitaire que de décider de laisser partir ces cibles
01:24 qui encore une fois sont des cibles non combattantes, elles le sont toutes,
01:27 mais là on parle vraiment de personnes qui ont besoin par ailleurs à mon avis,
01:32 qui vont avoir besoin d'une prise en charge psychologique de santé
01:36 très importante suite à ce qu'elles ont vécu.
01:38 - Et c'est important de rappeler que le Hamas avait donc bien pris en otage
01:41 des grands-mères et des enfants, et c'est presque incroyable d'avoir à le redire.
01:47 Concrètement les négociations sont faites grâce au Qatar.
01:50 Pourquoi c'est le Qatar qui a permis d'avancer ?
01:54 - C'est le Qatar, parce que le Qatar abrite, on le sait,
01:57 un certain nombre de dirigeants politiques du Hamas.
02:00 Donc on peut penser qu'il y a eu évidemment une mobilisation aussi à ce niveau,
02:07 même si le Hamas est un mouvement complexe.
02:10 Il est vrai qu'au moment de l'attaque du 7 octobre,
02:13 on se posait quand même des questions sur les liens qui existaient encore
02:16 entre cette hiérarchie politique basée à Doha
02:19 et la branche plus militaire qui agit à Gaza.
02:23 Mais enfin très clairement, face aussi bien sûr au drame vécu par les Palestiniens
02:28 qui sont bombardés depuis de longues semaines,
02:31 face au drame des populations civiles, je dirais au sens large des deux côtés,
02:34 il a bien fallu que le Qatar prenne ses responsabilités et intervienne.
02:39 Et encore une fois, cette intervention est quand même assez tardive.
02:43 On ne parle que de quelques otages sur les centaines qui ont été enlevés,
02:47 donc il faudra voir la suite des événements.
02:49 Exactement. En échange de ces otages, à un ratio de 3 pour 1,
02:53 des prisonniers palestiniens ont été remis,
02:57 accueillis d'ailleurs triomphalement par la population,
03:00 sur certaines images qu'on peut voir sur les réseaux sociaux,
03:02 ils ont été remis à la bande de Gaza.
03:03 Qui sont ces prisonniers relâchés par Israël ?
03:06 Alors ce sont essentiellement des prisonniers politiques,
03:10 des personnes accusées de liens de soutien ou de liens plus directs au Hamas,
03:17 au groupe qui donc attaque Israël.
03:19 On a certains qui sont en détention depuis un certain temps,
03:23 d'autres qui sont, encore une fois, pour complicité,
03:28 ou qui sont suspectés d'avoir apporté leur soutien, même indirect,
03:33 au mouvement Hamas ou à tout autre mouvement
03:37 qui est considéré par Israël comme menaçant ses intérêts et sa sécurité.
03:42 Maintenant ce qu'il faut quand même dire, c'est que le Hamas,
03:45 finalement, dans cette histoire,
03:48 et bien encore une fois obtient la libération d'un certain nombre de prisonniers,
03:51 ce n'est pas la première fois, on a vu ça par le passé,
03:54 mais ça ne résout pas la situation dans laquelle se trouvent les civils palestiniens aujourd'hui,
04:00 qu'il faut quand même le dire, dans l'enclave de Gaza,
04:03 qui payent collectivement le prix de cette attaque qui a été lancée le 7 octobre,
04:09 et qui vont peut-être bénéficier pendant cette trêve d'une aide humanitaire,
04:13 mais qui sera limitée, il faut quand même être réaliste.
04:16 Je trouve que c'est quand même surtout sur le sort des populations civiles
04:20 que le Hamas aurait dû négocier, au lieu de faire passer avant ses prisonniers.
04:24 Donc ça pose des questions tout de même par rapport aux objectifs et à l'opportunisme
04:28 de ce mouvement qui a quand même placé toute une population dans une situation catastrophique.
04:33 Et ça pose même des questions rhétoriques, parce que la poser c'est y répondre.
04:37 Merci beaucoup pour cet éclairage Myriam Benraad,
04:40 politologue spécialiste du Moyen-Orient, professeure en relations internationales
04:44 à l'Université internationale Schiller à Paris.
04:47 Vous écoutez Sud Radio, il est 8h27, on va reparler évidemment de ces images de libération.
04:51 On va aussi...

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