Autour de Jean-François Achilli et Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du vendredi 24 novembre 2023.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 ...
00:08 -20h21, France Info, Les Informés.
00:12 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
00:15 -Bonsoir à tous. -Bonsoir, Bérangère.
00:17 -Les Informés vous font vivre ce soir le retour en Israël
00:21 des premiers otages libérés par le Hamas,
00:23 24 ans de toute cette première journée de trêve.
00:27 Frédéric Joly, le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge,
00:31 est en ligne pour un premier bilan de cette journée.
00:34 On aura aussi Myriam Benrad,
00:36 la politologue spécialiste du monde arabe,
00:39 pour décrypter cette journée.
00:41 Contre les agresseurs, levons les yeux.
00:44 La campagne lancée ce matin, on en parlera aussi,
00:47 lancée par Elisabeth Borne, qui réclame un sursaut
00:50 contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports.
00:53 Neuf femmes sur dix dits y avoir été confrontées.
00:57 On en parle avec... C'est un hasard, mais c'est comme ça.
01:00 Ce soir, autour de la table de Jean-François,
01:03 Amdame Mostafa Ville, directrice adjointe de L'Express,
01:06 Marie-Estelle Pech, rédactrice en chef Société de Marianne,
01:10 et Véronique Reys, sous-présidente de Backbone Consulting.
01:13 Comme chaque vendredi, sur les réseaux sociaux,
01:16 bonsoir à toutes. -Bonsoir.
01:18 -Bonsoir.
01:21 -L'échange s'est passé comme prévu,
01:23 en tout cas pour ce qu'on en sait,
01:25 à ce stade pour la libération des premiers otages du Hamas,
01:29 même s'il y a eu, au lieu de 13, 24.
01:31 Ce soir, il y a 24 ex-otages qui sont en train
01:34 et qui ont été rapatriés en Israël.
01:36 La Croix-Rouge internationale a la manoeuvre
01:38 pour ramener ces otages d'une part,
01:41 les détenus palestiniens, d'autre part, à leur famille.
01:44 On est en ligne avec son porte-parole.
01:46 Bonsoir, Frédéric Joly. -Bonsoir.
01:48 -Merci d'être en ligne avec nous ce soir.
01:51 Vous nous direz dans un instant
01:53 la façon dont s'est passée cette première journée de test.
01:56 Pour vos équipes, le film de la journée,
01:58 c'est d'abord la trêve, respectée dès 6h ce matin.
02:02 -24 otages, vous le disiez, libérés aujourd'hui.
02:05 13 Israéliens, remis par le Hamas au CICR,
02:08 le comité international de la Croix-Rouge à Gaza,
02:10 ainsi que 10 Thaïlandais et un Philippin.
02:13 Alors, 4 enfants, entre 2,5 et 9 ans,
02:17 et 6 femmes âgées de 72 à 85 ans
02:20 figurent parmi les 13 otages israéliens libérés.
02:24 12 de ces 13 otages sont d'ailleurs originaires du même kiboutz,
02:28 celui de Niros, le plus touché par les attaques terroristes
02:32 du 7 octobre. Aucun Français ne figure parmi eux.
02:35 En échange, 39 femmes et enfants palestiniens
02:39 détenus dans des prisons israéliennes
02:41 ont été libérés.
02:43 Déclaration de Benjamin Netanyahou,
02:45 "Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages."
02:48 Vous le savez, 50 otages israéliens
02:51 doivent être libérés sur 4 jours
02:53 en échange de 150 détenus palestiniens.
02:55 Le CICR parle de très vastes opérations.
02:59 137 camions d'aide humanitaire, par ailleurs,
03:02 ont été déchargés dans l'enclave ce vendredi,
03:05 c'est félicité de l'ONU.
03:06 La trêve, globalement, a été respectée,
03:09 y compris à la frontière avec le Liban.
03:12 -Alors, Frédéric Joly, on se tourne vers vous.
03:14 Cette 1re journée de libération des otages
03:17 a été évidemment un test.
03:19 Quel bilan faites-vous de cette journée ?
03:22 -Bah, écoutez, oui, c'était un test.
03:25 C'était extrêmement important
03:27 de voir comment fonctionnerait l'accord.
03:30 Il a tenu.
03:32 Il a tenu aujourd'hui.
03:33 Il faut qu'il tienne les 3 prochains jours.
03:36 Je crois que c'est extrêmement important, maintenant,
03:39 de viser une libération complète
03:43 de ce qui a été prévu par cet accord,
03:46 ce que l'on peut dire aujourd'hui,
03:48 c'est que le transport de ces personnes s'est bien passé.
03:52 Le séissère intermédiaire neutre dans les conflits
03:54 a pu remplir sa mission.
03:56 C'est une mission qu'il connaît bien,
03:58 qu'il fait régulièrement dans tous les conflits armés.
04:01 Il l'a fait il y a quelques semaines encore au Soudan,
04:04 avec des combattants soudanais qui ont été libérés.
04:08 Donc, aujourd'hui, on va se réjouir
04:11 avec de très, très gros guillemets,
04:13 si ce n'est pour les personnes qui ont été libérées
04:16 et les familles qui vont pouvoir retrouver leurs proches.
04:19 Mais tout reste à faire.
04:21 Il faut que la trêve tienne.
04:23 Il faut que l'accord soit solide
04:26 et que les 3 prochains jours permettent d'aboutir
04:30 aux objectifs qui ont été fixés entre les parties,
04:33 c'est-à-dire la libération de 50 otages
04:36 en échange de la libération de 150 prisonniers palestiniens.
04:42 Et puis, ne pas oublier, vous le soulignez dans votre lancement,
04:46 la situation à Gaza,
04:47 l'entrée, effectivement, d'assistance humanitaire
04:50 de façon un peu plus conséquente.
04:53 Mais que tout l'enjeu réside aujourd'hui
04:55 sur la façon dont...
04:57 Comment pérenniser une aide massive dans Gaza ?
05:00 On ne peut pas imaginer
05:04 que l'aide humanitaire se déploie avec des hostilités.
05:08 Donc, une poursuite nécessaire de la trêve
05:10 semble assez évidente.
05:12 Et puis, par quoi commencer ?
05:14 Est-ce que ce sont les hôpitaux qui sont prioritaires ?
05:16 Est-ce que c'est la population qui a faim,
05:18 qui a froid désormais avec l'hiver arrivant ?
05:21 Bref, c'est un défi humanitaire qui attend toutes les organisations
05:24 présentes à l'intérieur de Gaza, mais aussi à l'extérieur.
05:27 En quelques mots,
05:29 si on veut rentrer un peu dans le détail
05:31 de ce que vos équipes ont fait aujourd'hui concrètement.
05:34 Ils ont reçu ces otages.
05:37 Je ne sais pas quand la liste vous a été transmise.
05:40 Comment on peut raconter, si on peut dire, cette journée ?
05:44 Et où sont-ils actuellement ?
05:46 Alors, une fois que la décision politique a été prise entre les partis,
05:50 signe donc qu'ils se parlent pour libérer les otages,
05:54 c'est à ce moment-là que le Comité international de la Croix-Rouge,
05:57 intermédiaire neutre, je le répète, entre en lice.
06:00 La semaine dernière, la présidente du CISERM,
06:03 Myriam Naz Polyaric, était à Doha,
06:06 à rencontrer les autorités politiques du Hamas,
06:09 à rencontrer les autorités du Qatar,
06:12 et à rencontrer également...
06:14 est en contact avec le plus haut niveau des autorités israéliennes.
06:19 Dès lors que les partis au conflit nous confient la tâche
06:23 de libérer les gens, c'est-à-dire de procéder
06:26 au transfert de ces personnes,
06:28 eh bien, nous fixons les conditions, les critères traditionnels du CISERM.
06:33 Évidemment, la sécurité absolue sur le parcours,
06:36 un parcours qui a été parfaitement reconnu,
06:38 un timing sur le déplacement.
06:41 On sait à quelle heure on part, on sait à quelle heure on arrive.
06:44 Et puis, on va se rendre au point de rendez-vous
06:46 pour réceptionner les otages.
06:48 On les met à bord de nos véhicules et ensuite, on les transporte
06:53 sous les auspices du CISERM, c'est la formule consacrée,
06:56 mais c'est les fameux drapeaux qu'on voit sur les véhicules.
06:59 C'est le symbole de l'humanité, c'est pour signaler à tous les combattants,
07:03 c'est pas tellement pour faire arbre de Noël,
07:05 mais c'est pour signaler à tous les combattants
07:07 que là, il ne peut pas y avoir d'armes,
07:10 il ne peut pas y avoir de combat,
07:11 on est juste en train de déplacer des victimes,
07:13 des personnes qui viennent de recouvrer la liberté.
07:16 Et on les a remises, on a vu les images,
07:18 à Rafah, aux autorités israéliennes.
07:21 Et la fin de la mission sera bien évidemment celle
07:24 où les otages retrouveront enfin leur famille.
07:27 Vous restez avec nous, Frédéric Joly,
07:29 et avec les informés, on poursuit le décryptage
07:33 et le récit de cette journée très particulière.
07:35 Après le Fil Info, Emmanuelle Langlois, 20h10.
07:39 Ce sont de premiers signes de répit
07:40 après sept semaines de guerre au Proche-Orient.
07:43 13 otages israéliens aux mains du Hamas
07:45 depuis le 7 octobre dernier ont donc été libérés
07:48 cet après-midi, conformément à l'accord de trêve
07:50 signé entre les deux parties, dont 4 enfants et 6 femmes âgées.
07:54 Aucun Français ne figure parmi eux, selon le Qatar.
07:57 10 autres otages thaïlandais et un Philippin
07:59 ont également été remis en liberté,
08:01 en échange de la libération de 39 prisonniers palestiniens.
08:06 La trêve entrera en vigueur ce matin à Gaza
08:09 et aura ailleurs permis à l'ONU d'augmenter sensiblement
08:11 la livraison d'aides humanitaires dans l'enclave
08:14 où 137 camions ont déjà été déchargés.
08:16 129 000 litres de carburant ont également pu passer
08:19 la frontière vers Gaza.
08:22 En France, Nicolas Sarkozy a la barre au procès en appel Big Malion,
08:26 rejugé pour les dépenses excessives
08:27 de sa campagne présidentielle perdue de 2012.
08:30 L'ancien chef de l'État a contesté vigoureusement
08:33 toute responsabilité pénale,
08:35 dénonçant au passage des fables et des mensonges
08:38 et accusant la société Big Malion
08:40 de s'être enrichie dans son dos.
08:42 Fin de citation.
08:43 Enfin, c'est le premier à afficher la couleur
08:45 chez les complémentaires santé.
08:47 Dans une interview aux Echos,
08:48 le directeur général du groupe AG2R La Mondiale
08:51 annonce que ses cotisations augmenteront de 8 à 9 % l'an prochain
08:56 pour faire face, dit-il, notamment aux transferts de dépenses
08:58 depuis le budget de la Sécurité sociale.
09:01 France Info.
09:06 20h, 21h, les informés.
09:08 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
09:11 -En compagnie de Mme Mostafa Ville-Express,
09:13 Marie-Estelle Pech de Marianne,
09:16 Véronique Ressoult de Backbone Consulting,
09:18 en ligne avec le porte-parole du CICR, Frédéric Joly.
09:21 Je me tourne vers vous.
09:22 Il y aura sans doute des questions pour notre expert, Frédéric Joly.
09:26 Véronique Ressoult, vous qui avez votre oeil sur les réseaux sociaux.
09:30 C'est intéressant de voir comment cette journée a été vécue,
09:33 une journée de libération et de trêve.
09:35 -C'est une journée qui a été remplie d'émotions.
09:38 C'est surtout les visages et les images qui ont été très commentées,
09:42 qui humanisent et qui rendent chacun plus proche.
09:45 C'était beaucoup d'émotions, mais une joie assez calme quand même,
09:48 parce que les uns et les autres n'osent pas trop libérer leur joie
09:52 parce qu'il y a encore beaucoup d'otages.
09:55 Il y avait surtout beaucoup de questions.
09:57 Certaines des questions sont politiques,
09:59 mais globalement, il y avait des questions autour des prisonniers,
10:03 pourquoi un otage et plusieurs prisonniers en face,
10:06 et quel type de prisonnier.
10:08 Beaucoup de questions aussi autour des enfants,
10:10 parce que c'est les images qui ont le plus fait réagir.
10:12 Et il y avait énormément d'internautes qui se posent la question
10:15 pourquoi les enfants ne sont pas prioritaires,
10:16 pourquoi ce n'est pas eux qui sont libérés en premier,
10:19 et en particulier la fameuse petite fille qui est otage et orpheline.
10:23 Et puis des questions autour de pourquoi pas de Français,
10:26 pourquoi pas d'Anglais, pourquoi pas d'Américains,
10:28 et pourquoi des Thaïlandais et des Israéliens, évidemment.
10:33 Donc c'est une question souvent plus politique.
10:36 Et globalement, beaucoup se posent la question aussi du rôle du Qatar,
10:39 qui est là encore très politique,
10:42 et beaucoup de questions sans réponses,
10:43 parce que, voilà, combien y a-t-il encore de vivants ?
10:47 Comment est-ce que les otages qui ont été libérés ont été choisis ?
10:50 Quels étaient les critères ?
10:52 Bref, ça pose beaucoup de questions.
10:54 Et comme il y a beaucoup d'émotions,
10:56 c'est important parfois d'avoir des réponses
10:58 pour vivre bien les événements.
11:00 Frédéric Joly, sur le profil des otages,
11:03 qu'est-ce que vous pouvez dire ?
11:05 Écoutez, je crois que dans les...
11:07 Vous êtes porte-parole de la Croix-Rouge internationale.
11:09 Les négociations qui ont été faites par le CICR,
11:12 qui est en contact permanent,
11:14 ou tout au moins dans un dialogue soutenu
11:16 avec toutes les parties au conflit,
11:18 que ce soit les autorités israéliennes ou le Hamas,
11:21 depuis 1967, le CICR travaille dans la région,
11:26 bien évidemment qu'on fait passer nos messages
11:29 par rapport à la mise en œuvre de l'accord.
11:33 Et que bien évidemment, on essaye de faire en sorte
11:36 que soient libérés les personnes les plus vulnérables,
11:38 donc les personnes âgées, les enfants.
11:43 Mais une fois de plus, il est de la responsabilité
11:46 de ceux qui les tiennent de finalement décider.
11:48 Nous, nous n'avons pas de moyens de coercition,
11:50 c'est uniquement à la fois notre force de conviction,
11:53 notre expérience,
11:55 et puis le travail, parfois mal compris,
11:58 de la confidentialité qui demeure le sésame
12:01 pour pouvoir obtenir ce type de résultat,
12:04 ou pour pouvoir travailler en prison,
12:05 pour pouvoir travailler dans...
12:08 ou passer des lignes de front, par exemple.
12:11 Voilà, donc on est en contact permanent,
12:15 on peut quasiment le dire.
12:17 D'une part, pour rappeler aux belligérants
12:20 leurs obligations à l'égard du respect du droit humanitaire,
12:23 des fameuses conventions de Genève,
12:24 dont le séissère est le gardien, mais aussi l'auteur,
12:28 et que c'est sur cette base-là que nous menons nos démarches.
12:31 Mais la confidentialité nous aide à avoir un dialogue soutenu,
12:35 et l'avantage de la confidentialité,
12:37 c'est qu'on peut tout se dire.
12:39 Pour autant, ça ne veut pas dire que...
12:44 les belligérants vont se plier à nos desiderata,
12:48 impulsés par le droit,
12:49 mais ça nous permet quand même d'avoir le pied dans la porte,
12:52 et au fur et à mesure, d'essayer de l'entre-ouvrir,
12:54 aujourd'hui, je pense que c'est une journée test,
12:57 il faut que les trois jours qui viennent tiennent,
13:00 et puis qu'une fois de plus,
13:02 les belligérants reconnaissent que la place des civils
13:06 n'est pas dans le conflit,
13:08 qu'ils doivent être en tout temps épargnés,
13:09 et qu'ils soient otages,
13:11 qu'ils soient aujourd'hui la population civile de Gaza,
13:15 et que ces gens-là sont protégés par le droit,
13:17 et que c'est un peu notre travail, nous séissères,
13:19 en tant que gardiens du droit international humanitaire,
13:23 de faire en sorte qu'ils soient mieux mis en œuvre
13:26 par ceux qui conduisent aujourd'hui les hostilités.
13:29 -Un détail à ajouter, pour répondre à Véronique Relsoul,
13:34 tu dis les interrogations qui circulent sur le Net,
13:36 sur le fait qu'il y ait quatre enfants, notamment,
13:38 et si femmes âgées libéraient aujourd'hui,
13:41 d'abord, il faut quand même se dire qu'il y a 50 otages
13:44 qui sont supposément libérables sur quatre jours,
13:47 donc il en reste 37, c'est aussi bête que ça,
13:50 il y aura donc d'autres otages libérés,
13:52 mais il faut comprendre aussi que le Hamas n'est pas le seul
13:56 à détenir des otages, le djihad islamique en détient aussi.
14:00 Quel est le dialogue entre les deux factions ?
14:02 Ce n'est pas encore très clair.
14:04 Où sont les otages ?
14:06 Peut-être que les organisations ne sont pas sûres
14:09 de leur localisation, donc il y a toutes ces questions-là
14:13 qui sont également en suspens et qui pèsent dans la balance
14:16 pour le choix des otages qui sont libérés.
14:18 -M. Mostafavi, que retenez-vous de cette journée ?
14:21 Avec peut-être une question pour Frédérique Joly.
14:24 -Je retiens que c'est quand même le retour de la diplomatie
14:29 dans un moment où, depuis le début de cette guerre,
14:31 on avait quand même l'impression que les acteurs humanitaires,
14:35 les acteurs, même internationaux, avaient peu de poids
14:38 et n'arrivaient pas à infléchir que ce soit d'un côté
14:40 la politique israélienne et de l'autre côté,
14:43 le fait que le Hamas puisse libérer des otages,
14:45 puisqu'on est quand même beaucoup de jours après leur enlèvement
14:48 où on a enfin un premier geste de libération.
14:50 -Peut-être une question pour Frédérique Joly,
14:52 vous avez l'habitude des conflits de ce type d'opération.
14:57 Est-ce qu'il y a des difficultés qui sont inhérentes
14:59 à ce conflit israélo-palestinien,
15:02 par rapport aux acteurs impliqués ?
15:04 Je ne sais pas s'il m'entend.
15:06 -Je crois que toutes les situations de conflit
15:10 ont leur dynamique propre.
15:12 Je ne sais pas si c'est plus compliqué ici
15:17 que la libération que l'on a faite au Soudan.
15:20 Il y a quelques jours,
15:23 où les milliers de combattants yéménites
15:26 qui ont été libérés au printemps sous les auspices du séissère,
15:31 non, je crois que dès lors, et vous le soulignez en disant
15:34 qu'on commence à se parler, qu'il y a des accords qui se passent,
15:38 et le fait que les accords politiques prennent corps,
15:41 se réalisent, se mettent en œuvre d'un point de vue humanitaire
15:45 à travers le séissère est une bonne chose.
15:47 Après, il faut s'adapter à la situation.
15:50 C'est un conflit, c'est une situation en tout cas
15:52 que l'on connaît bien et depuis très longtemps,
15:55 et on connaît bien tous les interlocuteurs,
15:58 et que donc c'est peut-être...
16:00 Disons que le dialogue est peut-être un peu plus facile,
16:04 il est confidentiel,
16:06 que dans d'autres endroits
16:08 où la dynamique du conflit est très différente.
16:10 Là, on est quand même dans un contexte qu'on connaît bien.
16:13 C'est vrai qu'on nous a reproché la confidentialité
16:17 qui est parfois mal comprise,
16:19 la neutralité qui est parfois mal acceptée,
16:22 mais on n'est pas dans la même temporalité
16:24 entre la douleur de famille, par exemple,
16:26 qui attend des nouvelles, et elle est indicible,
16:29 il suffit de se mettre à leur place,
16:31 et la temporalité de la diplomatie,
16:33 alors politique, déjà faire en sorte que les pays gérants se parlent,
16:37 et qu'ensuite, nous, nous puissions porter
16:40 les préoccupations humanitaires pour mettre en œuvre
16:42 des libérations, passer des lignes de front,
16:45 faire entrer de l'aide humanitaire.
16:47 On n'est pas dans la même dynamique,
16:49 mais on n'a pas trouvé mieux pour travailler,
16:52 tout simplement, je veux dire, le vrai sésame aujourd'hui,
16:55 c'est la confidentialité,
16:57 et c'est accepter qu'au moins une organisation comme le CICR
17:02 utilise la neutralité pour pouvoir travailler
17:05 dans des contextes aussi complexes, tout simplement.
17:09 Merci beaucoup, Frédéric Joly, porte-parole de la Croix-Rouge.
17:12 Merci d'avoir été en ligne avec nous après cette journée
17:16 qui, évidemment, est la première des quatre de Trèves,
17:20 et donc de libérations avec d'autres libérations
17:23 attendues normalement demain.
17:26 On marque une pause pour le Fil info 20h20, Emmanuel Langlois.
17:29 - La Trève est donc respectée à Gaza,
17:32 où les otages du Hamas ont été libérés cet après-midi
17:35 et sont arrivés en Israël ce soir,
17:37 après avoir quitté l'enclave palestinienne par l'Égypte
17:40 et le terminal de Rafah,
17:42 conformément à l'accord de Trèves signé entre les deux parties,
17:45 grâce à la médiation du Qatar.
17:48 Les otages au total sont 24, 13 Israéliens,
17:50 dont quatre enfants et six femmes âgées,
17:52 dix Thaïlandais, un Philippin, pas de Français parmi le groupe.
17:56 Tous ont été pris en charge par la Croix-Rouge
17:59 avant de quitter le sol égyptien,
18:01 par hélicoptère donc vers l'État hébreu.
18:03 En échange, Israël a procédé, comme il s'y était engagé,
18:07 à la libération de 39 prisonniers palestiniens.
18:12 En France, profondément émue, en larmes,
18:14 la famille et les proches de Thomas
18:16 lui ont rendu un ultime hommage lors de ses funérailles dans la Drôme.
18:20 Le jeune hystérien de 16 ans avait été tué le week-end dernier
18:22 en marge d'une fête de village dans le département.
18:25 Un millier de personnes a suivi la cérémonie d'aujourd'hui.
18:29 Enfin, à vie de gros temps sur le Nord,
18:31 le département est passé ce soir à 20h en vigilance orange.
18:35 Vagues, submersions, le vent s'est renforcé sur la mer du Nord
18:39 et devrait entraîner de fortes vagues
18:41 atteignant le littoral du sud de la mer du Nord.
18:43 - La France soirée prévient météo France.
18:45 - France Info.
18:48 - 20h, 21h, les informés.
18:52 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
18:55 - En compagnie de Marie-Estelle Pêche, de Marianne Hamdam,
18:58 Mostafa Vy de L'Express,
19:00 Véronique Reyssoult de Backbone Consulting
19:02 et en accueil, Myriam Benrad.
19:04 Bonsoir, madame. - Bonsoir.
19:06 - Politologue, spécialiste du monde arabe
19:09 et professeure agrégée associée en relations internationales.
19:12 Quel bilan vous faites, vous, de ces premières libérations ?
19:15 Vous diriez que l'échange s'est passé comme prévu ?
19:19 - Comme prévu, c'est compliqué à dire
19:23 parce qu'on avait tout de même des informations limitées
19:26 quant au nombre d'otages,
19:28 quant aux conditions de leur libération,
19:30 quant à l'accord qui avait été négocié
19:32 par un certain nombre de pays,
19:34 au premier rang desquels le Qatar, évidemment,
19:36 avec les Israéliens et le Hamas.
19:40 C'est pas très étonnant, je dirais, au niveau des profils,
19:43 puisqu'on a vu tout de même des enfants,
19:45 des femmes âgées être libérées,
19:47 donc essentiellement des otages,
19:50 des cibles non combattantes, des otages vulnérables,
19:52 enfin, parmi les plus vulnérables.
19:54 Il faut attendre de voir maintenant
19:56 quels seront les prochains otages libérés.
19:58 Il y a eu quand même l'affaire du Philippin
20:00 qui aurait été libérée par erreur.
20:02 Donc ça montre aussi tout de même
20:03 que tout n'était peut-être pas réglé
20:05 au centimètre près, comme on a voulu l'affirmer,
20:08 dans une bande de Gaza tout de même aussi, disons, ravagée,
20:11 où les mouvements de population restent très précaires,
20:14 avec une tierce partie, le CICR,
20:17 qui opère comme il le peut.
20:20 Donc ça reste quand même, à mon avis,
20:22 une négociation qui a été très fragile,
20:26 très sensible jusqu'au bout.
20:28 -Ca veut dire que vous êtes inquiète
20:30 pour les jours suivants ?
20:31 Et on parlera de l'après, évidemment, après.
20:34 -Oui, je suis inquiète, parce que, bon, d'une part,
20:36 tout ne tient qu'à un fil.
20:38 En tout cas, si vraiment on se concentre
20:40 sur la question de la libération des otages,
20:42 et puis on ne sait pas que sont devenus ces otages.
20:45 Enfin, le Hamas a tout de même déclaré à plusieurs reprises
20:48 qu'un certain nombre avait été tués.
20:50 Alors, tués sans doute par le Hamas lui-même,
20:52 et puis aussi, il y a eu une mention de fait
20:55 aux bombardements israéliens
20:57 qui auraient aussi emporté avec eux
20:59 un certain nombre d'otages israéliens et étrangers.
21:02 Et puis surtout, cette trêve,
21:05 elle est de quatre jours.
21:08 Que se passe-t-il si jamais cet accord ne tient pas,
21:11 si on repart vers une escalade ?
21:13 Et c'est plutôt ce que semble dire
21:15 le ministère de la Défense israélien ce soir,
21:18 qu'on est vraiment sur une période très courte,
21:21 très énumère,
21:22 et que les opérations intensives vont repartir.
21:25 Donc ça ne présage pas réellement
21:27 d'un quelconque raidement de sa crise,
21:29 et surtout d'un acheminement de l'aide humanitaire
21:33 aux milliers de Palestiniens qui, aujourd'hui,
21:36 sont complètement étouffés par cet offensif.
21:39 On l'a dit à plusieurs reprises, il faut le redire,
21:41 il est temps de mettre fin à cette surenchère.
21:45 -Le porte-parole de l'armée israélienne,
21:47 Daniel Hagari, dit d'ailleurs ce soir, on va l'écouter,
21:50 que les opérations militaires
21:52 reprendront sitôt la fin de la trêve.
21:54 Écoutez.
21:55 -Nous avons vidé les hôpitaux,
21:59 nous avons tué des terroristes,
22:01 nous avons récupéré des armes.
22:04 On a réussi à détruire déjà des tunnels
22:08 avant la trêve.
22:11 Et ces gains, ces victoires,
22:15 ont réussi à mettre la pression sur le Hamas.
22:18 Donc notre plan,
22:19 tout se construit ensemble,
22:22 et notre obligation morale
22:25 est de poursuivre la guerre.
22:29 Les objectifs sont très importants,
22:34 mais elles vont durer longtemps.
22:35 -Maria Stelpech de Marianne,
22:37 c'est une trêve des opérations,
22:39 mais pas dans les déclarations, c'est clair.
22:41 -Non. Après, pour Israël,
22:44 tant qu'Israël est dans une dynamique de guerre,
22:47 de vengeance de ce qui s'est passé le 7 octobre,
22:50 entre guillemets, c'est facile.
22:52 Là, il y a la question des otages
22:54 qui se positionne de plus en plus important
22:56 sur un plan national au sein d'Israël
22:58 et aussi international.
23:00 La pression va continuer,
23:02 parce que les familles des otages qui n'ont pas été libérées
23:05 vont mettre la pression sur l'état d'Israël
23:08 pour, à leur tour, voir leurs proches libérés.
23:11 Et puis, ça va être moins simple pour Israël, en réalité,
23:15 de redémarrer les combats comme si de rien n'était,
23:18 d'autant plus que son image s'est écornée, quand même,
23:21 ces dernières semaines, avec cette boucherie.
23:24 Il faut bien dire de quoi il s'agit.
23:26 C'est un massacre, certes, qui répond à un massacre,
23:29 celui du 7 septembre, au Dieu.
23:31 -Oui, c'est ça. -Du 7 octobre, pardon,
23:33 qui a été au Dieu, mais on a quand même des immeubles entiers
23:37 de femmes, d'enfants, de vieillards qui meurent
23:40 depuis des semaines.
23:41 Je ne sais plus quels sont les chiffres, précisément,
23:44 mais on n'a jamais vu ça depuis 20 ans, quand même,
23:47 entre les Israéliens et les Palestiniens,
23:50 en termes de nombre de morts.
23:51 Et même si ça ne fait pas la une en Israël,
23:56 ça fait la une partout ailleurs, quand même,
23:59 ces massacres, ces bombardements.
24:01 -Les opérations militaires... -Les opérations militaires
24:05 d'Israël dans l'enclave de Gaza.
24:08 Et...
24:09 Et ça ne va pas être si simple que ça
24:13 de redémarrer, entre guillemets,
24:15 toutes ces opérations militaires, comme le dit le ministre
24:18 de la Défense, même, encore une fois,
24:20 si ça fait débat au sein d'Israël,
24:22 ne serait-ce que la libération des otages a fait débat.
24:25 Ces jours derniers, on a eu...
24:27 Il y avait un ministre de la Sécurité intérieure en Israël
24:30 qui disait... Il rappelait le précédent
24:33 de la libération, en 2011, de Gilad Chalit,
24:35 qui était un soldat franco-israélien.
24:38 Et en échange, on avait eu 1027 prisonniers politiques
24:41 palestiniens qui avaient été libérés.
24:43 Et parmi eux, ceux qui avaient été relâchés,
24:46 figurait Yair Yassin Nouvar,
24:47 le cerveau des massacres qui viennent de faire
24:50 1 200 morts le 7 octobre, côté israélien,
24:53 par le Hamas.
24:55 Et donc, bien sûr que la société israélienne est déchirée,
24:59 mais on sent bien que ça chemine, et tant mieux,
25:02 vers une forme de désescalade.
25:05 Est-ce que ça va se poursuivre ou pas ?
25:07 On sent bien que le Hamas va continuer à libérer
25:10 honte goutte des otages pour...
25:12 C'est le Hamas, en ce moment, qui mène un peu le jeu,
25:15 dans cette... -Je voudrais l'avis
25:17 de Myriam Benrad, évidemment, sur tout ça.
25:19 Il y a beaucoup de choses, notamment sur ce que disait
25:23 le fait que le Hamas garde la main, à vos yeux aussi, ce soir.
25:27 -Alors, "garde la main",
25:29 moi, je suis tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit,
25:33 et j'aimerais ajouter peut-être une chose
25:35 en réponse à ce qu'on a entendu.
25:37 On a entendu la notion d'obligation morale.
25:40 L'obligation morale d'Israël, c'est, oui, évidemment,
25:43 le respect du droit de la guerre,
25:45 le respect du droit international, humanitaire,
25:47 et là, on en est vraiment loin.
25:49 Et il est vrai qu'on sent tout de même un repli israélien
25:52 de ses propres références, sa propre société.
25:56 Tout de même, on parle d'une crise internationale.
25:59 Parmi les morts à Gaza, il y a de nombreux étrangers,
26:02 des journalistes, des humanitaires, des Nations unies.
26:05 C'est tout à fait inacceptable que cette réponse,
26:08 encore une fois, disproportionnée perdure
26:10 en créant une situation insoluble au long cours.
26:13 Alors, le Hamas, oui,
26:15 si on revient sur la question des otages,
26:17 sans doute que le Hamas a repris un peu la main,
26:20 étant le Hamas a négocié la libération de prisonniers
26:24 qui sont à présent en séjour d'ennemis,
26:27 mais le Hamas n'a rien négocié
26:28 par rapport aux populations civiles palestiniennes
26:31 qui, pour leur part, et ça a déjà été dit,
26:34 payent le prix fort de ces massacres
26:37 commis par, finalement, une poignée de Gazaouis,
26:40 combattants, militants du Hamas, du djihad islamique,
26:42 ou simples Gazaouis qui avaient décidé
26:45 d'aller se venger d'Israël en commettant ces tueries.
26:48 D'ailleurs, la question n'est pas, évidemment,
26:51 de justifier des tueries qui s'assimilent à des crimes de guerre,
26:54 mais la réponse d'Israël, à mon avis,
26:56 n'est plus tolérable
26:59 sur le plan du droit international.
27:01 Il est vrai qu'on sent, je vais finir là-dessus,
27:04 on sent tout de même ce mépris exprimé
27:08 à l'égard de la communauté internationale,
27:10 à l'égard des appels à la désescalade,
27:12 à l'égard des appels à un règlement de paix,
27:14 qui sera certes très long, mais qui est la seule issue.
27:18 Donc j'espère qu'on reviendra aussi du côté israélien
27:22 à une certaine forme de raison,
27:23 quand bien même je peux comprendre la profondeur du traumatisme
27:27 et, comme il a été dit, la déchirure au sein de la société israélienne,
27:31 mais enfin, on est quand même sur une crise internationale
27:34 où toutes les parties, toutes les voix doivent être entendues,
27:36 et on a l'impression qu'Israël continue malheureusement
27:38 de se faire cavalier seule dans cette volonté, en effet,
27:41 de se venger à tout prix.
27:42 -Merci beaucoup, Myriam Ben Rab, spécialiste du Monde arabe,
27:46 professeure associée en relations internationales.
27:47 Votre dernier livre, "Les affres de la vengeance",
27:50 aux éditions Cavalier Bleu.
27:52 On va marquer une pause pour faire un point sur l'info.
27:53 On sera dans un instant sur la base militaire d'Azerim,
27:56 où se trouve l'un des envoyés spéciaux de France Info,
27:59 Valentin Dunat, mais pour l'heure, donc 20h30.
28:01 Le point sur l'info.
28:02 Et bonsoir, Maxime Glorieux.
28:10 -Bonsoir.
28:11 13 otages de retour sur le sol israélien,
28:13 des femmes et des enfants, détenus depuis une cinquantaine de jours.
28:17 Sur cette liste, aucun Français,
28:18 mais Emmanuel Macron fait part, ce soir, de sa détermination
28:22 à obtenir la libération des otages français.
28:24 En plus de ces 13 otages,
28:26 10 Thaïlandais et un Philippin ont également pu sortir
28:29 de la bande de Gaza.
28:30 Près de 2 000 personnes aux obsèques de Thomas,
28:33 dans la Drôme.
28:34 L'adolescent poignardé à mort le week-end dernier
28:36 lors d'un bal de village à Crépole,
28:39 où Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement,
28:41 est attendu ce lundi.
28:43 Neuf personnes sont toujours en garde à vue,
28:45 dont le meurtrier présumé.
28:47 15 personnes, dont 4 mineurs, ont été mises en examen
28:50 dans l'enquête sur le trafic de drogue à Nîmes,
28:52 cinq d'entre eux placés en détention provisoire.
28:55 Ce trafic avait lieu dans le quartier Pise 20,
28:58 où le jeune Fayed, 10 ans,
29:00 était mort dans une fusillade à la fin du mois d'août.
29:03 La France, à nouveau condamnée par le Conseil d'État
29:06 pour des efforts insuffisants dans la lutte contre la pollution de l'air.
29:10 L'État doit verser 10 millions d'euros,
29:12 soit la moitié du montant payé lors de la dernière condamnation.
29:16 Mais les niveaux de dioxyde d'azote restent trop importants à Paris et à Lyon.
29:20 Et puis le leader de l'Egan Foots, le Paris Saint-Germain,
29:23 reçoit ce soir Monaco 3e au classement.
29:26 Coup d'envoi 21h après Les Informés.
29:29 (Générique)
29:31 -France Info.
29:32 -20h, 21h, France Info, Les Informés.
29:37 Jean-François Ackilly, Bérangère Bonte.
29:39 -Ce soir, autour de la table, Mme Mostafa V,
29:41 directrice adjointe de la rédaction de L'Express,
29:43 Marie-Estelle Pech, rédactrice en chef Société,
29:46 Amarianne Everoni-Kressoult, présidente de Backbone Consulting.
29:50 On va rejoindre Valentin Dunat, envoyé spécial de France Info,
29:53 puisque tous les otages qui sont entrés en territoire israélien
29:56 en fin d'après-midi sont désormais là où vous vous trouvez,
29:59 sur la base militaire d'Azerim, à Beersheva.
30:03 -Tout à fait. Vous parliez dans les titres de 13 otages.
30:07 Ici, on parle de 24 otages, puisqu'il y a 13 otages israéliens
30:11 auxquels il faut ajouter les 11 otages thaïlandais.
30:15 Il y a donc 24 otages qui ont été libérés aujourd'hui.
30:17 22 se trouvent actuellement sur cette base aérienne.
30:21 Deux ont été sortis de ce dispositif
30:24 pour être transportés directement à l'hôpital.
30:26 On nous explique qu'ils devaient être certainement
30:29 en moins bon état de santé.
30:31 Ce que rajoute l'armée ce soir, c'est également que tous
30:35 les Israéliens qui sont sur cette base actuellement,
30:38 qui comprend 4 enfants et 9 femmes,
30:40 sont exclusivement entourés de personnels féminins.
30:45 Tout cela pour créer une forme de bulle apaisante et relaxante.
30:49 Car le moment que ces otages s'apprêtent à vivre
30:52 est évidemment très important.
30:54 Dans quelques instants, ils vont quitter cette base en hélicoptère
30:57 pour aller dans les hôpitaux rencontrer leur famille.
30:59 Et cette rencontre, évidemment, n'est pas anodine et très importante.
31:04 Il faut la préparer, cette rencontre.
31:05 C'est pourquoi ces otages sont entourés de personnels féminins,
31:09 psychologues notamment, pour, d'une part,
31:12 préparer à cette rencontre, mais également,
31:14 l'armée israélienne reste discrète sur ce point,
31:17 mais faire un débriefing avec les services de renseignement.
31:21 Voilà pour l'instant ce qu'il se passe ici.
31:23 Ils vont donc partir dans deux hôpitaux différents de Tel Aviv
31:27 et un autre au nord de Tel Aviv.
31:30 Et simplement, par rapport à ce que vous indiquiez tout à l'heure,
31:33 à cette trêve qui est censée durer 4 jours,
31:36 voire plus, il y a des tractations actuellement.
31:39 Simplement, vous témoignez par rapport à ce que nous avons vu ce matin.
31:42 Je déborde de cette information sur les otages,
31:45 mais vous témoignez de ce que nous avons vu ce matin
31:48 depuis Sderot et cette colline,
31:50 où il y a eu des bombardements.
31:51 Là, je parle de la trêve, qui va être respectée,
31:54 espérons-le, pendant 4 jours.
31:56 Mais c'est vrai qu'il y a des bombardements intenses.
31:58 Vous parliez de boucheries, je laisse vos mots,
32:01 mais ce que nous avons pu voir, c'est le nord de la bande de Gaza,
32:04 depuis cette ville israélienne de Sderot,
32:06 une petite colline qui est à 800 m de la bande de Gaza,
32:09 le nord est complètement ravagé, d'une part.
32:12 Et d'autre part, les bombardements qui ont duré jusqu'à ce matin
32:15 6h13, donc 13 minutes, je rappelle la trêve,
32:19 étaient d'une intensité incroyable.
32:21 Ce sont des bombes perforantes, hyper puissantes.
32:24 Et c'est vrai que ça secoue le sol.
32:26 Et le décor que nous avions devant nous était assez hallucinant,
32:30 qui m'a fait penser personnellement à Mariupol, par exemple.
32:32 Le nord de la bande de Gaza est totalement détruit.
32:35 Donc voilà pour cette trêve.
32:37 Et c'est vrai qu'il faut bien imaginer qu'ici, en Israël,
32:41 la guerre continue, énoncement,
32:43 et aussi pour les otages,
32:45 qui sont encore très nombreux dans la bande de Gaza.
32:50 Donc c'est une étape, mais c'est une toute petite étape
32:53 dans cette guerre qui peut encore durer très longtemps,
32:55 et guerre psychologique également.
32:57 - Merci beaucoup. Témoignage, évidemment, précieux
33:00 de tout ce que vous nous décrivez du terrain Valentin Dunat.
33:04 Donc envoyé spécial de France Info,
33:06 vous êtes sur la base militaire d'Azerim,
33:10 près de Bercheba.
33:12 Véronique Ressult, on parlait tout à l'heure
33:16 de la façon dont cette journée était décrite,
33:18 était rapportée, était vécue sur les réseaux sociaux.
33:21 Vous vouliez ajouter ?
33:22 - Je voulais ajouter quelque chose qui est assez rare,
33:24 donc autant le noter, c'est que la notion de trêve
33:27 qui a été demandée pour cette période et pour la libération
33:31 a été respectée sur les réseaux sociaux
33:34 par pas mal de comptes, ce qui n'a pas été demandé.
33:37 Il y a par exemple un compte de BOTS
33:39 qui partage des affiches sur les otages,
33:44 qui s'appelle "Bring them home back",
33:46 et qui a décidé ce matin d'arrêter de diffuser,
33:50 de partager des messages en disant
33:52 "Nous aussi on fait une trêve, nous aussi on respecte",
33:54 et c'est quand même assez rare,
33:56 sachant que ça n'avait pas été particulièrement demandé.
33:58 Donc c'était notable de se dire que les internautes eux-mêmes
34:02 avaient envie de participer à ce mouvement de libération
34:05 et à ce moment d'apaisement en soi.
34:08 - Amiane Moussafavi ?
34:09 - Oui, on note qu'il y a une volonté d'apaisement.
34:11 Alors la volonté d'apaisement,
34:13 elle n'est pas forcément chez tous les acteurs.
34:16 - Il y a aussi des gens énervés sur les réseaux.
34:19 - C'est ça. Marie-Estelle parlait de la pression en Israël des otages.
34:24 On a notre envoyée spéciale en ce moment à Jérusalem
34:26 qui nous raconte cette semaine dans L'Express
34:28 à quel point ça a complètement changé,
34:31 puisqu'au début il y avait quand même cette forme d'union nationale
34:33 qui était "il faut aller détruire Gaza s'il le faut,
34:36 mais il faut chasser le Hamas",
34:38 et de plus en plus quand même la voix des familles porte,
34:41 et il y a un renversement politique important
34:43 qui est en train de se produire en Israël,
34:45 qui pousse même à se demander si Netanyahou va rester
34:48 dans cette posture de chef de guerre, va pouvoir y rester,
34:50 et donc va pouvoir continuer la guerre,
34:52 ou si à un moment donné les alliances vont changer
34:55 et que peut-être il va falloir qu'il arrête la guerre
34:57 non seulement à cause de la pression internationale,
34:59 mais aussi à cause de la pression intérieure,
35:01 donc c'est ça qui va un peu déterminer
35:03 ce qui se passe dans les prochains jours,
35:04 mais après cette trêve reste très fragile.
35:07 Comme le disait le représentant du CICR,
35:09 on ne sait pas si déjà les jours qui viennent
35:11 vont pouvoir se dérouler comme aujourd'hui.
35:13 -Il y a les mots ce soir, Berangère,
35:15 du président des Etats-Unis, Joe Biden,
35:17 qui se réjouit donc de ces libérations d'otages,
35:20 qui dit "ce n'est qu'un début",
35:22 il appelle de nouveau à oeuvrer pour une solution à deux Etats,
35:27 il insiste, Joe Biden, il dit qu'il y voit de vraies chances
35:30 de prolonger la pause des hostilités,
35:32 alors ce n'est, j'allais dire,
35:34 que la parole du président des Etats-Unis,
35:36 il y a une détermination forte de la part d'Israël
35:39 de poursuivre les hostilités,
35:41 parce que tant que le Hamas restera constitué
35:44 en force, on va dire, terroriste à côté d'Israël,
35:48 la sécurité d'Israël ne sera jamais assurée.
35:51 Je reviendrai sur un ou deux mots, Marie-Estelle Pech,
35:53 vous parliez de boucheries concernant les bombardements
35:56 du nord de Gaza, ça s'appelle une guerre.
35:58 Je vous rappelle que la boucherie, c'est ce qui s'est produit
36:01 avec 1 200 civils massacrés de la manière la plus sauvage
36:04 sur le sol d'Israël, quelles que soient les motivations,
36:07 je veux bien qu'on discute de ce qui se passe
36:09 entre ces deux entités, entre l'Etat d'Israël
36:11 et les territoires palestiniens,
36:13 mais ceci a produit cela.
36:16 La réponse de Sahel, et du gouvernement israélien,
36:19 bien évidemment, ce n'était pas de dire "allô, l'ONU,
36:22 on s'est fait massacrer, qu'est-ce qu'on fait ?
36:23 On envoie des casques bleus."
36:25 Il y avait, dans la logique du Hamas,
36:27 une mécanique d'écrasement qui allait suivre.
36:29 Je ne dis pas que c'est bien,
36:30 je ne dis pas que c'est la chose qu'il fallait faire,
36:33 mais ça s'appelle la guerre et c'est ce qui s'est passé,
36:35 notamment, je le rappelle, en 1944, au débarquement des Alliés,
36:39 quand ils ont, les Alliés, rasé des villes françaises
36:42 avec des dizaines de milliers de tués.
36:43 Je ne dis pas que c'est bien, attention,
36:45 mais je dis que c'est une logique
36:46 dont la mécanique a été enclenchée le 7 octobre matin
36:50 quand des terroristes sont venus massacrer des populations civiles.
36:53 Voilà, je voulais le rappeler.
36:54 Je ne remets pas du tout en cause, évidemment,
36:56 cet enchaînement, c'est évident.
36:57 Il y a un massacre terrible commis le 7 octobre
37:00 et une réponse vengeureuse d'Israël
37:03 qui veut détruire le Hamas.
37:04 C'est pas une vengeance, c'est une riposte.
37:07 On peut dire que c'est une vengeance, une riposte, je ne sais pas,
37:09 mais en tout cas, ce qui est certain,
37:11 c'est qu'il y a aussi une guerre de la communication
37:14 entre Israël et le Hamas en permanence
37:18 et on voit bien qu'Israël,
37:19 ça devient de plus en plus compliqué
37:22 puisque on se refait toujours au 7 octobre
37:24 et bien entendu, on comprend très bien la motivation d'Israël,
37:27 mais en même temps, on a toutes ces images d'enfants morts,
37:30 côté palestinien, de vieillards morts, côté palestinien,
37:33 qui sont aussi bombardées et qui sont aussi une réalité.
37:35 Ce n'est pas uniquement des images.
37:37 Et par ailleurs, moi, ce qui m'intéresse surtout,
37:40 c'est ce qui va se passer ensuite,
37:42 c'est-à-dire les puissances régionales et occidentales.
37:45 Bon, elles sont plutôt côté israélien, c'est vrai,
37:48 mais... Enfin, les puissances occidentales,
37:51 mais on voit bien aussi que les puissances régionales
37:53 ne sont pas du côté du Hamas, enfin, elles,
37:55 sur un plan militaire, en tout cas,
37:57 sur un plan diplomatique, certaines les soutiennent,
37:59 mais sur un plan militaire, le Hamas reste quand même...
38:03 ne va pas pouvoir éternellement...
38:06 Enfin, cette guerre peut continuer des mois et des mois,
38:08 mais on voit bien qu'il n'y a pas vraiment...
38:09 Ça va être difficile d'avoir un gagnant et un perdant.
38:12 Israël ne va pas pouvoir détruire le Hamas.
38:14 Le Hamas est toujours dans le sud de Gaza,
38:17 qui n'est pas atteignable par Israël. Enfin...
38:19 - Un mot juste très rapide, Mme. - Mme. Mosavi,
38:21 elle va vous répondre juste après la pause, c'est promis,
38:25 puisqu'il est 20h40, fil info, mais Emmanuel Langlois.
38:27 Et après 49 jours de captivité, un total de 24 otages,
38:33 13 Israéliens, 10 Thaïlandais et un Philippin,
38:35 ont été remis cet après-midi à la Croix-Rouge, à Gaza,
38:38 par le Hamas. Ils sont ce soir de retour en Israël,
38:42 après un passage par l'Égypte.
38:43 En échange, l'État hébreu a libéré 39 femmes et enfants
38:47 détenues dans ses prisons, selon le Qatar.
38:50 Nous sommes engagés pour le retour de tous les otages,
38:53 a martelé ce soir le Premier ministre israélien,
38:56 Benyamin Netanyahou, lors d'une prise de parole.
38:58 Nous restons mobilisés pour obtenir la libération
39:01 de tous les otages, a également tweeté ce soir Emmanuel Macron.
39:04 Et puis pour Joe Biden, il existe de vraies chances
39:07 de prolonger la pause des hostilités.
39:09 Le président américain qui appelle à nouveau
39:12 à une solution à deux États.
39:15 En France, après Edouard Philippe et Agnès Buzyn,
39:17 on apprend ce soir qu'Olivier Véran a, à son tour,
39:20 été placé sous le statut de témoin assisté.
39:22 C'était au mois de juin dernier, pour sa gestion de la crise
39:25 du Covid-19, à l'époque ministre de la Santé.
39:28 Il est poursuivi pour abstention volontaire
39:30 de combattre un sinistre.
39:32 Enfin, les Français, toujours plus généreux,
39:34 malgré un pouvoir d'achat grignoté par une forte inflation,
39:38 un montant record de 3,2 milliards d'euros de dons
39:42 aux associations a été déclaré aux impôts
39:44 par les particuliers l'an dernier, selon les résultats
39:47 d'une étude publiée par le réseau associatif
39:49 Recherche et Solidarité.
39:51 (Générique)
39:53 -France Info.
39:54 (Générique)
39:55 -20h, 21h, les informés.
39:58 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
40:00 -Avec Véronique Reyssout, de Backbone Consulting,
40:03 Marie-Estelle Pech, de Marianne,
40:04 et Amdame Mostafavi, de L'Express.
40:07 On entendait dans le fil d'infos d'Emmanuel Langlois
40:09 les réactions des principales puissances,
40:12 Joe Biden notamment.
40:14 Mais vous voulez réagir, Amdame Mostafavi ?
40:17 -Je voulais réagir à ce que disait Marie-Estelle Pech,
40:19 parce que c'est vrai qu'il y a quand même
40:21 une disproportion dans la doctrine de la guerre d'Israël,
40:24 qui a toujours eu, mais c'est vrai que là, d'un côté,
40:26 il faut quand même se rappeler qu'on a un groupe terroriste,
40:28 de l'autre côté, on a un Etat démocratique.
40:29 C'est quand même important de le rappeler,
40:31 et c'est important aussi pour la suite,
40:32 parce que la question, c'est...
40:33 On parlait des Etats-Unis qui parlent d'un plan à deux Etats.
40:37 Un plan à deux Etats, c'est possible
40:39 s'il y a des interlocuteurs des deux côtés.
40:40 C'est intéressant de voir que dans les prisonniers palestiniens
40:42 qui ont été libérés, il y a beaucoup de gens
40:44 qui sont alliés au FATA, à l'autre partie palestinienne.
40:49 Est-ce que ça veut dire que peut-être
40:50 il y a une voie de discussion, même au sein des Palestiniens,
40:53 pour recréer quelque chose qui ferait
40:56 qu'il y aurait des interlocuteurs fiables
40:59 et qu'il y aurait après cette discussion qui est possible ?
41:01 C'est ça aussi, cette dynamique qui se joue au sein des Palestiniens,
41:05 pour essayer de voir s'il peut y avoir une unité
41:08 quelque part retrouvée après des années de discorde,
41:11 parce que seule cette unité retrouvée permettra finalement
41:14 une paix, une solution, peut-être un jour,
41:16 à un ou plusieurs Etats, on ne sait pas,
41:18 mais en tout cas, il faut avoir les acteurs sur place.
41:20 -Petite lueur d'espoir, si vous le permettez, Bérangère.
41:23 C'est ce que dit, je répète, M. Joe Biden,
41:26 président des Etats-Unis, c'est pas rien.
41:27 Il dit que nous devons renouveler notre engagement
41:29 à oeuvrer pour une solution à deux Etats.
41:31 Et il ajoute, le président des Etats-Unis,
41:34 que poursuivre sur la voie du terrorisme, de la violence,
41:37 des meurtres et de la guerre, dit-il,
41:39 ce serait donner aux Hamas ce qu'il veut.
41:41 Donc du côté des Etats-Unis, il y a une volonté
41:45 de faire en sorte que les choses s'arrêtent en l'Etat
41:48 et de faire en sorte que les belligérants
41:50 s'assoient peut-être à la même table
41:52 et commencent à retenir leurs armes
41:55 et à discuter d'autres choses avec toutes les parties prenantes.
41:58 Ca peut se passer au Qatar ou ailleurs.
42:00 Ce sont les mots du président des Etats-Unis.
42:02 Est-ce que l'influence est toujours aussi forte qu'autrefois ?
42:05 Je ne suis pas sûr qu'il puisse imprimer sa marque
42:08 sur Benyamin Netanyahou,
42:09 mais c'est ce qu'il dit ce soir.
42:11 C'est le président de la 1re puissance mondiale
42:14 avec toute l'armada américaine, je vous le rappelle,
42:17 qui est positionnée au large des décôtes israéliennes et gazaouis.
42:20 -Juste un mot pour conclure sur ce sujet.
42:23 -Ce qui est certain, c'est que toutes les puissances,
42:26 régionales, occidentales, ont envie de remettre ce conflit
42:29 sous cloche. C'est ça.
42:30 A part la Russie, qui est contente, parce qu'il y a du chaos,
42:34 tout le monde a envie que ça s'arrête là.
42:36 Mais ça ne va pas être si simple.
42:38 Il faudrait aussi que la France s'en mêle,
42:41 que l'Union européenne, qui est très molle sur ce sujet,
42:44 s'en mêle davantage.
42:45 On a un historique avec les pays arabes
42:47 qu'on a un peu oublié dans ce conflit.
42:50 On pourrait peser si on le souhaitait.
42:52 -Si on le souhaitait, les six semaines écoulées
42:55 ont quand même montré qu'effectivement,
42:57 la France et même l'Europe n'ont pas réellement
43:00 voix au chapitre sur ce dossier.
43:03 C'est un moyen de peser d'une façon ou d'une autre.
43:05 -Oui, alors c'est vrai qu'Emmanuel Macron
43:08 se démène depuis des jours, des semaines,
43:11 des déplacements, des coups de fil.
43:14 Il délègue son ministre de la Défense.
43:16 -Sébastien Lecornu. -Absolument.
43:19 Mais le poids de la France, vous savez,
43:21 c'est l'Orient compliqué,
43:23 est de plus en plus, on va dire, léger.
43:26 La France est de plus en plus distante
43:28 de ce qui se passe dans cette zone-là,
43:30 y compris au Liban.
43:32 Le Qatar a le dialogue avec tout le monde.
43:34 Le Qatar, c'est le pays où ça se passe,
43:36 où la négociation se noue.
43:38 Ca devient une sorte de pays central,
43:40 pivot de la région, pour essayer de tenter
43:43 de dénouer les conflits.
43:44 Faut-il le rappeler avec les responsables du Hamas
43:47 qui vivent librement au Qatar ?
43:49 Ils les abritent.
43:50 Ce n'est pas seulement la Suisse, le Qatar.
43:53 La France est un peu à distance.
43:55 Donc ne rien faire, ne rien tenter serait une faute.
43:58 Mais Emmanuel Macron se démène.
44:00 Mais je ne suis pas sûr, et ce n'est pas lié
44:02 à son personnalité, c'est le poids de la France.
44:05 Il s'est détaché au fil des années,
44:07 au fil des décennies, dans cette région-là.
44:09 -Vraiment d'un mot ?
44:11 -Ce qui est certain, c'est que la France a fait
44:13 beaucoup de faux pas.
44:15 Je pense à Yael Brun-Pivet, qui va sur place,
44:17 certes pour exprimer sa solidarité
44:20 envers Israël après l'attentat du 7 octobre,
44:25 mais on a besoin de finesse, en fait.
44:27 On a besoin de petits pas, en fait, avec ce conflit.
44:30 -C'est normal que la présidente de l'Assemblée nationale
44:33 et des députés se déplacent le jour d'après
44:36 et manifestent une solidarité avec Israël.
44:38 La riposte n'était pas la même. Les mots ont changé, après.
44:42 -Moi, j'ai trouvé que c'était un peu rapide,
44:45 que sa réaction était un peu rapide.
44:48 En tout cas, ça a été perçu comme ça par beaucoup de gens.
44:52 -Bon. Allez, on va refermer cette page
44:54 parce qu'il y aurait matière à y passer toute l'heure.
44:58 D'ailleurs, on y reviendra, évidemment,
45:00 et toute la nuit, sur l'antenne de France Info.
45:03 L'actualité, ce soir, étant la libération,
45:05 le retour en Israël et les otages qui sont sur la base militaire
45:09 d'Azerim et qui vont rejoindre les hôpitaux.
45:13 On referme cette grande page et on voulait se laisser
45:16 un peu de temps pour évoquer cette campagne
45:18 lancée ce matin par Elisabeth Borne, Garcin-Lazard,
45:22 "Contre les agresseurs, levons les yeux",
45:24 contre les violences sexistes et sexuelles
45:26 dans les transports publics.
45:28 -On a besoin d'un véritable changement des mentalités,
45:31 que chacun prenne conscience de la gravité
45:34 et de l'ampleur de ce phénomène.
45:37 Donc, provoquer un sursaut collectif,
45:40 c'est l'objectif de cette campagne.
45:43 Contre les violences, contre les agresseurs,
45:46 ne minimisons pas,
45:48 ne gardons pas les yeux rivés sur nos téléphones,
45:52 réagissons collectivement, levons les yeux et réagissons.
45:56 -Il y a trois affiches avec des grands yeux ouverts
45:59 et le phénomène a une ampleur qu'on ne soupçonnait pas.
46:02 -La Première ministre le dit,
46:04 9 femmes sur 10 déclarent avoir subi des agressions verbales
46:07 ou physiques dans les transports.
46:09 Je suis tombé de ma chaise.
46:11 -Vous confirmez ?
46:12 -Je ne m'étonne pas du tout.
46:14 -Je suis désolée, Jean-François.
46:16 -Ca ne m'étonne absolument pas.
46:18 Ca ne m'étonne absolument pas.
46:20 Je ne pense pas connaître de femmes
46:22 qui ne se soient pas fait embêter.
46:25 Après, ça va de la simple interpellation
46:29 à des choses plus graves,
46:30 mais c'est le quotidien normal.
46:34 -9 sur 10. Je vous avoue que je suis soufflé.
46:36 -Qui est la dixième ? C'est plus ma question.
46:39 -Celles qui ne prennent pas les transports en commun.
46:42 -Mais donc, Elisabeth Borne, qui parle
46:45 qu'on a besoin d'un véritable changement des mentalités.
46:48 Cette campagne va perdurer.
46:50 C'est un million d'euros, je crois, pour des affichages.
46:53 On va peut-être en parler après le Fil-info.
46:56 -Oui. -Ce sont les dispositifs
46:57 évoqués par la Première ministre
46:59 qui ont été mis en place.
47:01 Il faut qu'ils se déploient pour essayer d'enrayer le phénomène
47:04 qui ne concerne pas seulement les transports.
47:07 -Le fil-info, Emmanuel Langlois.
47:10 -13 otages israéliens aux mains du Hamas
47:13 depuis le 7 octobre ont été libérés cet après-midi,
47:16 dont 4 enfants, 6 femmes âgées, aucun Français ne figure parmi eux.
47:20 10 autres otages thaïlandais ainsi qu'un Philippin
47:23 ont également été remis en liberté
47:25 en échange de la libération de 39 prisonniers palestiniens,
47:29 comme les Thaïbreux,
47:31 s'y étaient engagés en négociant cette trêve avec le Hamas.
47:35 En France, les suites du vaste coup de filet
47:38 ont commencé contre un réseau de trafic de stupéfiants à Pissevin,
47:41 ce quartier de Nîmes gangréné par la vente de drogue et la violence.
47:45 15 personnes sont mises en examen d'après le parquet de Nîmes.
47:48 C'est dans ce quartier que Fayed, un garçonné de 10 ans,
47:51 avait été tué d'une balle perdue fin août,
47:54 mais l'enquête d'aujourd'hui n'aurait pas de rapport
47:57 avec ce fait divers.
47:58 L'affaire avait captivé la planète.
48:00 Oscar Pistorius sortira de prison début janvier.
48:03 L'ex-champion paralympique sud-africain,
48:06 âgé de 37 ans, a obtenu une libération conditionnelle.
48:09 10 ans après le meurtre de sa compagne,
48:12 de 8 ans sa cadette, l'ancienne athlète sera libre,
48:14 mais soumis à une surveillance,
48:16 il devra suivre un programme de réinsertion.
48:20 Enfin, cette affiche au parfum de Ligue des champions,
48:23 ils se sont toisés pendant des mois et vont enfin en découdre.
48:26 Troisième de Ligue 1 de football,
48:28 Monaco défie tout à l'heure le Paris Saint-Germain,
48:31 leader mais privé de Warren Zahir-Emery
48:33 et de Marquinhos le match à partir de 21h au Parc des Princes.
48:38 (Générique)
48:39 -France Info.
48:41 (Générique)
48:42 -20h, 21h, les informés.
48:45 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
48:47 -Et un plateau féminin, M. Avid L'Express,
48:50 M. Estelpech de Marianne et V. Creyssoul de Backbone Consulting
48:53 avec vous, Jean-François, sur ces mesures
48:55 qui ont été annoncées contre les violences sexistes et sexuelles.
48:59 -La Première ministre a salué plusieurs mesures
49:01 qui vont entrer en vigueur, on en avait déjà parlé,
49:04 à compter du 1er décembre,
49:05 comme le versement aux victimes de violences conjugales
49:08 d'une aide financière d'urgence.
49:10 Un décret publié aujourd'hui au journal officiel
49:13 dote en outre toutes les juridictions de pôles spécialisés
49:16 dans les violences intrafamiliales,
49:18 c'est ce qu'avait annoncé le garde des Sceaux,
49:21 Éric Dupond-Moretti.
49:22 Elle promet également, Elisabeth Borne,
49:24 une proposition de loi Renaissance
49:26 qui va instaurer une ordonnance de protection immédiate
49:29 des violences conjugales sur les transports.
49:32 Si j'ai bien compris, et vous me corrigez,
49:34 c'est un appel à la vigilance des usagers des transports
49:37 si d'aventure, des agressions sont commises sous leurs yeux,
49:41 mais au-delà, elle en appelle aussi,
49:43 elle a salué leur travail, la Première ministre,
49:45 aux forces de l'ordre,
49:47 leur capacité d'intervenir dans ce cas-là,
49:49 mais pour l'instant, c'est très compliqué
49:52 d'aller prendre d'autres mesures spécifiquement
49:55 concernant les transports.
49:56 -Oui, c'est presque...
49:58 C'est une mesure qui n'en est pas une,
50:00 ouvrez les yeux, mais c'est absolument central.
50:03 Clément Beaune, le ministre des Transports,
50:05 a réuni, lui, cet après-midi, les VTC, les taxis,
50:08 pour leur demander d'être vigilants,
50:10 de former leurs chauffeurs.
50:12 C'est un peu la même chose.
50:14 Ouvrir ses yeux, ouvrir sa bouche.
50:16 -Ouvrir ses yeux, ouvrir sa bouche.
50:18 Vous avez énormément de témoignages au quotidien
50:20 de femmes qui racontent des choses plus ou moins légères,
50:24 mais globalement, et qu'elles soient habillées
50:27 ou en petite robe, globalement,
50:28 qu'elles soient jeunes, qu'elles soient plus âgées,
50:31 toutes les femmes se sentent en insécurité.
50:34 Il y a quelque chose qui ressort dans les témoignages,
50:37 et ça rejoint cette campagne, même s'ils la saluent
50:39 et pensent que c'est pas quelques affiches
50:42 qui vont changer les choses, c'est que les gens
50:44 filment ou baissent les yeux, mais n'interviennent pas.
50:47 Et quand il y a une personne qui intervient,
50:50 ça déclenche l'intervention des autres,
50:52 parce que quand on pose la question "Pourquoi vous n'êtes pas intervenus ?"
50:56 et qu'il y ait une seule personne qui réagit,
50:59 ça fait réagir l'ensemble, et c'est ça qui rassurait les femmes.
51:02 Globalement, toutes les mesures annoncées sont les bienvenues,
51:06 mais ce petit sentiment d'insécurité au quotidien
51:08 dans les transports fait que c'est compliqué,
51:11 et que si on sentait que les gens faisaient autre chose
51:14 que simplement filmer, après, que font-ils des films ?
51:17 Voilà. Ou regarder leur téléphone,
51:19 s'ils faisaient une phrase et s'ils soutenaient,
51:22 ça déclencherait une dynamique,
51:24 et on sait que c'est aussi comme ça qu'on déclenche...
51:27 - Ça s'inscrit dans une prise de conscience collective
51:30 que ces violences existent.
51:32 On peut quand même dire que depuis,
51:34 je sais pas si c'est #MeToo qui a fait que ça a été plus mis en avant.
51:38 - Paradoxalement, ça n'a pas changé grand-chose sur cet aspect-là.
51:42 - Non, mais concrètement, les choses mettent du temps à changer,
51:46 à évoluer. Après, on est dans une société de l'indifférence,
51:49 on est une femme enceinte dans le métro,
51:52 si on ne va pas taper sur l'épaule de quelqu'un,
51:54 personne ne va se lever spontanément.
51:56 Mais après, se dire qu'on est obligé,
51:58 on ne peut pas mettre un flic dans chaque couloir du métro,
52:02 c'est impossible, on ne peut pas...
52:04 Et même, je trouve qu'il n'y a pas, jusqu'ici,
52:06 et peut-être que cette campagne va changer,
52:09 mais un dispositif d'urgence simple,
52:11 il y a un numéro de téléphone, mais il n'est pas placardé partout,
52:15 qu'est-ce qu'on fait à ce moment-là pour réagir rapidement ?
52:18 - C'est la première étape de prise de conscience,
52:21 et après, d'avoir une série d'outils
52:23 qui font qu'on peut intervenir facilement
52:25 sans avoir trop peur d'intervenir.
52:27 - Il y avait aussi un sujet sur les numéros d'urgence.
52:31 Dans les témoignages que l'on peut lire,
52:33 il y a aussi sur les petites insécurités,
52:35 où on s'ensole, et on ne va pas appeler
52:38 quand vous avez des gens qui se frottent à vous,
52:40 des gens qui laissent traîner leurs mains,
52:43 vous faites quoi ?
52:44 Vous avez besoin du regard des autres,
52:46 de pouvoir dire "non, vous ne faites pas ça, monsieur",
52:49 et d'avoir d'autres qui vous soutiennent.
52:52 Dans les témoignages, il y a des femmes qui disent
52:55 que quand elles disent "vous ne faites pas ça",
52:57 les gens ne vous soutiennent pas.
52:59 - Il faut qu'il y ait quelqu'un à côté.
53:02 Je me suis déjà fait agresser, il n'y avait personne autour.
53:05 Vous faites comment ?
53:06 Je fais partie de ces gens qui n'ont pas porté plainte,
53:10 car je me suis dit que ça ne servira à rien.
53:12 Je m'étais fait voler un collier à l'arraché,
53:15 et j'ai injurié la personne qui m'avait volé ce collier,
53:18 mais je n'ai pas eu le réflexe d'aller porter plainte.
53:21 J'ai certainement eu tort, mais j'ai eu le sentiment
53:24 que ça ne servirait qu'à alimenter les statistiques
53:27 de la police, et que mon agresseur ne serait pas retrouvé.
53:31 C'est un sentiment qui est très partagé,
53:33 car la plupart des femmes et des hommes,
53:35 car il y a aussi des hommes qui se font agresser,
53:38 pas que des femmes, ne vont pas porter plainte.
53:41 Ces chiffres qui augmentent
53:43 ne sont qu'une petite partie du phénomène
53:45 de ces agressions qu'on peut voir,
53:47 pas qu'à Paris, qu'en Ile-de-France,
53:50 mais dans l'ensemble des transports en commun.
53:52 Les patronnes de rédaction et le chef de service
53:55 ont des exemples vertueux de réponses de tel ou tel pays
54:00 qui a un peu pris le problème différemment
54:02 et qui a une solution qui a l'air de fonctionner.
54:06 Je ne suis pas sûre que ce soit un exemple à suivre,
54:08 mais au Japon, des wagons sont réservés aux femmes.
54:12 Au début, c'était uniquement après 20h,
54:14 et ils ont fini par faire ça toute la journée.
54:16 Je ne suis pas sûre que ce soit une société
54:19 qu'on ait envie de prendre en exemple.
54:21 - Il y a des campagnes en Angleterre...
54:23 - En Angleterre, il y a des campagnes
54:26 dans les transports en commun qui sont assez efficaces
54:29 et il y a des choses qui ont vraiment changé
54:31 depuis 4-5 ans, où une femme qui lève la main
54:34 en disant "on vient de..." est tout de suite soutenue.
54:37 Il y a un vrai mouvement.
54:39 - Ca passe aussi par une présence policière,
54:42 ou une mène, pas que en journée, mais aussi le soir,
54:44 parce que les policiers sont très peu présents le soir,
54:48 on le sait, sur le terrain, dans les villes.
54:50 - Marie-Estelle Pêche,
54:52 vous avez la main, la une de Marianne, cette semaine.
54:55 - La une de Marianne est consacrée à la dérive de Mélenchon
54:58 racontée par ses proches, de Jean-Luc Mélenchon,
55:01 sa paranoïa, ses vérités alternatives, ses purges.
55:04 Et bien sûr, nous avons aussi un long reportage
55:07 sur ces adolescents qui prennent les armes en Céjordanie.
55:10 C'est un vrai sujet d'actualité, en ce moment.
55:13 - Avec vous, Mme Mostafavi,
55:15 quelle est la une de L'Express ?
55:17 - A moins d'un an de la présidentielle américaine,
55:20 on s'est intéressé à Donald Trump, pourquoi il peut revenir,
55:24 il est mieux organisé, très revanchard,
55:26 pourquoi il est bien positionné,
55:28 quelles seront les conséquences pour le monde
55:31 par rapport au conflit au Proche-Orient,
55:33 c'est la question qu'on se pose dans L'Express.
55:36 - Avec une magnifique coiffe de... - C'est la fameuse coiffe
55:40 de l'article sur l'attaquant du Capitole.
55:42 - Pour ceux qui n'ont pas vu la couverture.
55:44 Merci à Véronique Ressoult, les informations là ce week-end.
55:48 C'est à 20h demain avec Victor Maté. Bonne soirée.
55:51 ♪ ♪ ♪