Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Alessandra Sublet, comédienne, pour son spectacle "Tous les risques n'auront pas la saveur du succès" au Théâtre Libre à Paris, du mercredi au samedi à 19 heures jusqu'au au 23 décembre 2023.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 - Culture Média sur Europe 1, Thomas-Yves vous recevez ce matin à Lysandre Assublay,
00:04 on parle de son seul en scène "Tous les risques n'auront pas la saveur du succès",
00:08 c'est au Théâtre Libre du mercredi au samedi à Paris évidemment à 19h.
00:12 - C'est vrai que ce titre il faut le lire plusieurs fois pour bien le comprendre.
00:15 "Tous les risques n'auront pas la saveur du succès".
00:18 - Et c'est vrai.
00:18 - Ça veut dire prenez des risques et puis ça marchera peut-être pas d'ailleurs.
00:21 - Oui mais c'est...
00:21 - Mais ça vaut le coup de le tenter.
00:22 - Exactement, ce sont ces sommes d'erreurs là qui au bout d'un moment en fait font de nous ce que
00:27 l'on est et on n'a pas le choix, on doit commettre ces erreurs pour avancer et se construire.
00:32 - Mais vous si vous êtes célèbre aujourd'hui, si les gens viennent vous voir sur scène,
00:35 c'est aussi parce que vous avez eu des grands succès plutôt à la télévision ?
00:38 - Moi je pense que ça tient d'abord à la façon dont on s'adresse aux gens,
00:44 c'est-à-dire je crois pas être différente dans la vie qu'à l'antenne et c'est le plus
00:49 beau compliment qu'on m'ait fait à chaque fois. Et le fait de ne pas tricher, vous savez c'est
00:53 marrant on n'est pas plus intelligent que les gens qui nous regardent ou qui nous écoutent.
00:56 Et déjà quand on a compris ça c'est pas mal, parce que cette condescendance que certains
01:00 ne peuvent avoir par rapport au public qu'ils ont moi m'a toujours étonné et je crois que
01:05 j'aime profondément les gens aussi. Donc peut-être que ça, ça triche pas. Et puis après effectivement
01:09 j'ai construit des émissions qui n'étaient pas forcément simples dès le départ et notamment
01:13 c'est à vous. Et puis oui ce sont les gens qui font de nous ce que nous sommes Thomas à l'antenne.
01:18 - Effectivement, allez on va dresser votre portrait sonore, des petits sons qui vous
01:21 rappelleront quelques souvenirs. Voici le premier.
01:23 - Allez Sandra Sublet, vous êtes allée à New York pour faire un stage à MTV.
01:34 - Oui j'ai chanté avec Alicia Keys.
01:35 - Allez !
01:36 - Et Jazzy bien sûr.
01:37 - Bien sûr !
01:38 - Et il paraît que vous avez un petit peu bidouillé votre CV pour faire ce stage à
01:43 MTV. Une des choses que vous racontez.
01:46 - J'étais fille au père aux Etats-Unis à New York et je m'ennuyais un petit peu pour
01:49 être honnête et donc du coup je me baladais très souvent dans ce quartier-là et MTV
01:53 à l'époque c'était vraiment les années 80, 90. Donc en fait c'était des grands studios
02:00 en verre où passaient les plus grands artistes comme Prince, comme Madonna, c'était fou
02:04 quoi. Donc je me suis dit non mais il faut que je me démerde à travailler ici. Et j'ai
02:09 parlé intermédiaire à chaque fois de copains de réseau, essayé de rentrer en tant que
02:12 stagiaire via l'université new-yorkaise. Et j'y suis arrivée et effectivement j'ai
02:16 bidouillé un CV parce que je ne parlais pas beaucoup l'anglais. Pas du tout.
02:19 - Mais alors comment on bidouillait un CV dans les années 90 ? Tu mettais du typex ?
02:22 - Non, tu demandais à un copain de te faire un CV de toute pièce quoi. Que tu écrivais
02:31 à la main par ailleurs. - En fait votre vraie qualité c'est le culot.
02:35 - J'ai appris, parce que j'ai compris petit à petit, en fait c'est la quête de la confiance.
02:40 Et la quête de la confiance au bout d'un moment t'amènes un petit peu le culot. De
02:43 toute façon on n'a pas le choix qui dans cette pièce n'a pas un petit peu triché
02:46 à un moment donné pour avoir quelque chose. - Pas moi. Non alors là franchement...
02:49 - Alors moi totalement ! - Que ce soit un CV, tout le reste c'est bidouiller.
02:56 - Si on a vraiment envie de faire quelque chose dans la vie, je crois qu'il faut s'en
03:01 donner les moyens. Et ça ne veut pas dire avoir de l'ambition c'est pas écraser les
03:04 autres. C'est juste s'en donner les moyens. - Allez, extrait suivant.
03:07 - Bonjour et bienvenue dans l'amour et dans le pré. Souvenez-vous, la semaine dernière,
03:14 c'est ici que trois de nos agriculteurs rencontraient leur prétendant.
03:18 - En tout cas moi je voulais te souhaiter le meilleur et si ta bonne fée est là,
03:23 que tu rencontres quelqu'un avant tes 40 ans fin août, mais moi j'en suis pratiquement
03:27 certaine parce que t'es un garçon généreux, sympathique et que t'es très très attachant
03:32 et que t'as toujours les grands yeux bleus. - Alors attends, lancer cette émission a été
03:40 un des plus merveilleux moments de ma vie. - Vous avez fait deux saisons, l'amour et dans le pré.
03:44 Et pour le coup quel succès quand je vois qu'elle est encore à l'antenne aujourd'hui.
03:47 Et cette émission-là, je vois très bien, ce sont deux frères agriculteurs, je peux vous dire que
03:52 je les ai tous en tête. En plus moi je prenais la voiture avec les techniciens pour sillonner
03:56 la France tellement c'était sublime. Donc c'était une émission qui m'allait comme un gant et on
04:01 buvait tout le temps des petits apéros avec eux. Donc la plupart de ces petites interviews sont
04:05 écolisées. - C'est pour ça qu'il y a de grands yeux bleus.
04:10 - Tu as des grands yeux bleus qui m'hypnotisent un petit peu et moi je ne bois pas donc ça allait
04:15 très très vite. Le petit Dijo il me mettait KO. Donc sieste, quoi qu'il arrive. - Est-ce que vous
04:20 avez pas eu le même problème parfois dans une autre émission qui arrive après ? Écoutez.
04:24 - C'est le tout premier générique. - Oui c'est le tout premier de votre époque en 2019.
04:33 - Et là c'était un vrai dîner à l'époque en plus. C'était le concept même.
04:39 - Et vous buviez vraiment aussi. - Oui, mais alors moi je ne bois pas,
04:44 les alcooliques étaient autour de la table. Mais oui, ça c'est une aventure magnifique.
04:50 Quand toutes les étoiles s'allument c'est merveilleux. - Vous regardez encore cette
04:53 aventure en ce moment ? - Non parce que je suis pas très téléphage et que je regarde,
04:56 j'ai pas du tout le réflexe de la télévision. Mais je suis évidemment très très fier pour eux.
05:02 Il y a encore beaucoup de gens dans cette rédaction qui sont des gens qui travaillaient
05:05 avec nous à l'époque et c'est une émission fabuleuse. - Et puis il faut se souvenir que
05:09 vous revenez de loin aussi parce que le démarrage n'a pas été très simple. Pour vous Alessandra
05:13 Surbliez, sur cette case vous arriviez d'M6, on disait "c'est l'animatrice de l'amour et dans le
05:17 pré qui va sur la chaîne du savoir et de la connaissance". - 45 000 personnes !
05:21 - 45 000 personnes. Je me rappelle Nicolas de Taverneau m'avait laissé un super joli message
05:27 en me disant "alors celle-ci je m'y attendais pas mais plein de belles choses pour la suite".
05:31 Vraiment c'était étonnant pour lui et il m'a beaucoup encouragée et quelques mois plus tard
05:37 il m'a dit "alors là, chapeau bas" parce que c'est vrai que cette case on l'a emmené au bout de quatre
05:43 ans à un million et que c'est un petit miracle. C'est évidemment grâce aux gens qui nous regardent,
05:49 évidemment grâce à l'équipe géniale que j'avais parce que j'avais des chroniqueurs,
05:53 il y a Nicolas Poincaré, il y avait Jérémy Michalak, Emmanuel Maubert évidemment et qui
05:56 m'ont pensé à chaque instant parce que voilà ça reste des rencontres magiques et je me suis
06:01 éclatée pendant quatre ans. Mais parce qu'on avait un producteur qui nous laissait libre,
06:05 Pierre-Antoine Capeton, et qui a porté ça d'une main de maître, c'était pas simple et même une
06:11 nana à 19h en talk show il n'y en avait pas. - Ça n'existait pas.
06:15 - Non ça n'existait pas, on a pris quelques papiers.
06:16 - Il y avait quelques papiers et puis on soulignait chacune de vos petites boulettes et tout ça mais
06:21 on soulignait pas forcément votre aisance, votre naturel à l'antenne et c'est je pense ça qui a
06:26 fait aussi le succès de cette émission, c'est à vous parce que ce que vous faisiez tous les soirs,
06:30 mettre tous les gens à l'aise, faire tourner la parole, c'est un truc que c'est pas donné à tout
06:36 le monde ça. - Ouais mais ça c'est mon petit côté
06:38 géoclub-mètre quoi. Mais c'est ce que j'explique sur scène, c'est que effectivement je reviens dans
06:44 le spectacle sur 1h10 il y a cinq minutes de télévision et je reviens sur ces bourdes,
06:48 je reviens effectivement... - Vous les rediffusez même.
06:50 - Oui je les rediffuse parce que d'abord les gens c'est drôle, même moi ça me fait rire,
06:53 et pour expliquer qu'en fait voilà on n'a pas... tout le monde n'a pas la même culture et c'est pas
06:59 très grave, tout le monde ne peut pas tout savoir mais ça ne fait pas de nous quelqu'un qui n'a aucune
07:03 valeur et surtout on est tous l'inculte de quelqu'un, ça j'en suis absolument convaincue. Donc voilà il
07:09 y a des leitmotifs comme ça dans le seul en scène qui reviennent pour vraiment décomplexer les autres
07:14 parce que j'ai vécu ça, j'ai vécu cette condescendance là, sur le coup ça fait mal mais
07:18 en fait après on peut dédramatiser, on peut prendre du recul et voilà, et assumer.
07:24 - Et avancer, c'est ce que vous faites aujourd'hui.
07:26 - Allez Sandra Sublet dans un instant, le premier indispensable du jour avec Joe Hume,
07:30 alors on va parler musique mais on va parler de Björk.