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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 Ravie de vous retrouver pour les informer. On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT.
00:08 Renaud Delis est là. Bonjour Renaud.
00:09 Bonjour Célia.
00:10 Vous allez bien ? Vous êtes en forme ?
00:11 Très bien et vous ? En pleine forme bien sûr.
00:13 Et nous informer ce matin, Carole Barjon, éditorialiste politique à l'Obs. Bienvenue Carole.
00:18 Bonjour.
00:18 Et à vos côtés, Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien aujourd'hui en France. Bienvenue Henri.
00:24 Bonjour.
00:24 Renaud Delis, on va commencer par évoquer l'accord entre Israël et le Hamas, accord fragile dont l'entrée en vigueur ne se fera pas avant demain d'après les dernières informations.
00:32 Un accord fragile effectivement, vous le disiez, et complexe à mettre en œuvre. On a appris du côté des autorités israéliennes que rien ne se passera avant demain.
00:41 Rappelons que cet accord conclu entre le gouvernement israélien et le Hamas stipule 4 jours de trêve, d'accalmie dit-on du côté israélien,
00:50 donc de trêve et des bombardements sur Gaza, et la libération de 50 otages sur un total d'environ 240, en priorité des femmes et des enfants,
01:01 en échange de la libération de 150 prisonniers palestiniens. Tout cela donc n'est toujours pas mis en œuvre. C'est extrêmement complexe.
01:08 Et ça entretient évidemment une attente assez insoutenable. Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de France Info Patrick Klugman,
01:16 qui est l'avocat des familles d'otages français.
01:19 Il y a des noms qui sont à échanger, il y a des noms que l'on suppose, dont certains de nos compatriotes.
01:25 Mais déjà, vous comprenez qu'on est dans un principe de loterie insoutenable, de loterie humaine, de loterie d'enfants et de personnes vulnérables,
01:33 puisqu'on en annonce des libérations partielles de 10 sur un premier groupe de 50, et sur ce premier groupe de 50, sur un total de 240,
01:43 dont nous ne savons pas qui est vivant et qui est mort.
01:46 Nous ne savons pas qui est vivant et qui est mort, dit Maître Patrick Klugman ce matin.
01:50 Rappelons qu'il y a 8 Français disparus. Parmi eux, il y a au moins une jeune femme dont on est sûr qu'elle est détenue,
01:57 mais nous ne sommes pas certains que les 7 autres le soient.
02:00 Et rappelons que sur ces 8 Français, d'ailleurs, il y a aussi 3 enfants qui pourraient répondre entre guillemets aux critères
02:06 qui ont été pour l'instant définis quant aux libérations prioritaires.
02:11 Cette attente est donc insoutenable, et pourquoi est-ce que cet accord est à la fois aussi fragile et aussi complexe à mettre en œuvre ?
02:17 On est sur une attente insoutenable, un espoir aussi du côté des familles.
02:21 Henri Vernet parle de principe de loterie, Maître Klugman.
02:25 Oui, le mot, je ne sais pas s'il est vraiment approprié, parce que ça sonne bizarrement, et dans un contexte aussi dramatique.
02:32 Par ailleurs, il y a une certaine logique macabre, terrible du côté des ravisseurs du Hamas qui, dans son attaque terroriste, avaient pris les otages,
02:43 et puis du côté des négociateurs aussi, parce qu'il faut bien comprendre que chacun était venu avec des listes de noms de leurs otages.
02:51 Et c'est vrai que là a joué forcément une logique un petit peu des propres ressortissants.
02:56 Les Américains, par exemple, qui sont vraiment à la manœuvre avec les négociateurs qataris pour l'essentiel, mais également égyptiens,
03:03 et puis évidemment les émissaires du Hamas, notamment les chefs politiques du Hamas qui sont au Qatar.
03:08 Chacun arrive comme ça avec des noms. Mais après, encore faut-il les identifier.
03:13 C'est cela aussi. Ça a été bien décrit d'ailleurs par la partie américaine, qui a été assez bavarde sur la manière dont toutes ces négociations ont pu avoir lieu,
03:20 ont encore lieu, puisque autant le cadre est bien fixé, autant c'est vrai que les modalités pratiques, même si là aussi ce mot peut te sonner un peu bizarre,
03:27 sont dures à mettre en œuvre. Et c'est vrai que, évidemment que pour les familles, c'est insoutenable.
03:31 On a dans notre journal ce matin le témoignage d'une grand-mère israélienne qui attend, qui attend, et en effet, sans savoir...
03:39 Alors elle a perdu déjà une partie de sa famille dans les attaques du 7 octobre, mais elle est sans nouvelles de sa petite-fille,
03:45 dont elle l'espère, la libération, mais sans savoir en effet si elle est vivante ou morte. Donc ça, c'est terrible.
03:51 Mais maintenant, cet accord, il faut vraiment qu'il puisse entrer en vigueur.
03:55 On continue de parler de cet accord fragile entre Israël et Hamas et cette attente insoutenable des familles d'otages,
04:02 juste après le Fil info à 9h10. Maureen Suynard.
04:04 Le gouvernement veut durcir les règles d'indemnisation des seniors au chômage. Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances,
04:11 le dit sur France Info, il souhaite aligner la durée d'indemnisation des plus de 55 ans sur celle des autres chômeurs.
04:18 Elle est pour le moment plus favorable. Il faudra encore attendre pour voir des otages du Hamas libérer.
04:23 Le groupe terroriste Israël doit encore se mettre d'accord sur les modalités des libérations et sur la liste des personnes relâchées.
04:30 Au moins 50 sur 240 otages, pas de trêve non plus avant demain.
04:35 S'informer sur les réseaux sociaux augmente les comportements médicaux à risque. Confirmation d'une étude de la fondation Descartes,
04:42 publiée ce matin par France Info et L'Express. En trouvant des informations erronées, les Français refusent plus les vaccins ou d'autres traitements médicaux.
04:50 Qui sera le lauréat cette année ? La proclamation du vainqueur du 36e prix Goncourt des lycéens dévoilé à la mi-journée.
04:57 Le lauréat peut espérer vendre 125 000 exemplaires de plus de son ouvrage.
05:02 (Générique)
05:14 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis, avec Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien, aujourd'hui en France,
05:20 et toujours Carole Barjon, éditorialiste politique à l'Obs. Juste avant le Fil-Info, on parlait des dernières tractations qui avaient lieu en ce moment même
05:28 pour mettre en œuvre la difficulté de mettre en œuvre cet accord entre Israël et le Hamas. Carole ?
05:34 Oui, c'est très compliqué parce que, et c'est pour ça d'ailleurs que les tractations ont duré si longtemps et qu'il y a probablement un détail de dernière minute
05:42 qui n'était pas entièrement réglé. On sait que ça a été très difficile à mettre au point, notamment parce que, on l'a dit tout à l'heure,
05:50 il fallait, et ce n'était pas évident apparemment, d'obtenir la liste et d'identifier les otages. Les Israéliens et les États-Unis voulaient une liste précise,
06:05 ce qui a été difficile à obtenir. Parce qu'il faut le rappeler quand même, il y a des disparus, on ne sait même pas s'ils sont en vain.
06:11 On ne sait pas s'il y a des vivants, des gens qui sont déjà décédés ou pas. Donc ça c'était un premier point qui a été extrêmement difficile
06:20 parce que comme les relations, enfin les communications, pardon, entre la tête politique du Hamas et la branche militaire sur place
06:29 étaient en partie coupées, ça a été extrêmement difficile à obtenir. Par ailleurs, Israël, pardon, le Hamas demandait aussi une trêve,
06:41 enfin qui a été actée entre les participants apparemment, mais une trêve sans, demande le Hamas, surveillance de l'espace aérien par Israël.
06:53 Est-ce que ça s'est totalement accepté ? On n'en sait rien. Donc oui, du coup ça traîne et c'est normal parce que tout se passe dans les détails.
07:06 Et évidemment, non seulement parce qu'Israël pense à sa propre sécurité, mais aussi pour la sécurité des otages.
07:14 On sait qu'ils devraient être récupérés par l'Égypte et par le CICR, la branche internationale.
07:21 Donc quel est le détail qui a bloqué ? Mais ce n'est pas étonnant parce que c'est une opération très difficile.
07:28 On règle les derniers détails et puis surtout il y a Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien, qui insiste et qui dit que ce n'est pas la fin de la guerre non plus.
07:35 Ce qui illustre d'ailleurs la complexité de la situation politique côté israélien, puisque c'est un gouvernement de coalition,
07:40 donc un gouvernement qui penche très très très à droite, voire à l'extrême droite, où il y a aussi d'ailleurs des partis religieux.
07:45 Et au sein de ce gouvernement, Benyamin Netanyahou est contesté par certains. C'est-à-dire qu'il n'y a pas une unanimité sur cet accord.
07:51 En tout cas, cet accord ne fait pas d'unanimité en Israël. Il y avait d'ailleurs la nécessité, ce qu'ont fait les Israéliens,
07:57 de publier une liste de 150 détenus palestiniens. En l'occurrence, ils ont publié 300, mais semble-t-il, en tout cas, de détenus palestiniens,
08:05 de prisonniers palestiniens susceptibles d'être échangés, de façon à ce que les citoyens israéliens ou les associations ou les partis politiques,
08:11 ils souhaiteraient puissent déposer un recours. Ils avaient 24 heures pour le faire, pour contester tel ou tel choix.
08:16 Parce qu'il y a des noms qui créent la polémique aussi en Israël, y compris au sein de la coalition gouvernementale.
08:22 Donc c'est pour ça que Benyamin Netanyahou a dit « Attention, ce n'est pas la fin de la guerre. La guerre n'est pas finie.
08:27 Sous-entendu, la guerre reprendra une fois ces quatre jours d'agami, dit-il, passés en quelque sorte.
08:34 Parce qu'il a le souci de montrer à la frange la plus radicale des radicaux de sa coalition que non, non, Israël ne baisse pas la garde.
08:43 Mais pour autant, c'est vrai qu'il y a une crainte de ce côté-là, notamment, que le Hamas, d'une façon ou d'une autre,
08:48 grâce justement aux fameux tunnels, puisse reconstituer une partie de ses forces en profitant de cette trêve.
08:56 Justement, ce que disait Carole Henry-Vernay, sur la surveillance pendant la trêve, la surveillance de la bande de Gaza,
09:02 c'est ce que le Hamas dit pendant la trêve, il ne faut pas de surveillance aérienne.
09:06 Il faut vraiment que les opérations, quelles qu'elles soient militaires, s'arrêtent, y compris la surveillance.
09:11 On peut penser qu'Israël, de toute façon, a des moyens assez puissants pour contourner éventuellement ça,
09:16 y compris des moyens humains, d'ailleurs. Il ne faut jamais l'oublier. Ils ont des gens sur place.
09:20 Et puis c'est quand même une guerre qui dure depuis suffisamment longtemps pour que militairement, ils soient très organisés des deux côtés.
09:25 Mais c'est vrai, il y a cette demande. Il y a des petites choses qui coincent.
09:28 Mais je pense réellement que le cadre, il est là, que le fait de 4 jours d'accalmie, de vraiment silence des armes totale,
09:36 ce serait difficile d'y croire. Néanmoins, bon, c'est quelque chose qui, d'après en tout cas les experts militaires
09:40 et surtout ceux qui sont à la manœuvre, c'est envisageable. Maintenant, c'est vrai que c'est le message politique qui est derrière,
09:47 qui compte énormément. C'est vrai que Netanyahou, il sait là qu'il y joue beaucoup, parce que d'abord, lui, c'est terrible à dire,
09:53 mais quelque part, il est tellement fragilisé depuis ce fiasco du 7 octobre que lui n'a pas forcément intérêt à une guerre qui s'arrêterait assez vite.
10:01 Quelque part, de ce côté-là, ils ont une espèce de point commun, lui et le Hamas, c'est-à-dire d'une guerre qui pourrait durer.
10:07 Le Hamas, parce que plus il aura de victimes, plus d'images d'horreur et plus la rue Arabe, en quelque sorte, se solidarisera,
10:13 elle l'est déjà bien solidarisée et fera donc pression sur ses propres dirigeants. Netanyahou, plus la guerre durera et moins leur décompte pour lui viendra,
10:20 c'est quelqu'un dont – vous savez, dans les chancelleries, à l'extérieur, on mise sur l'après Netanyahou.
10:25 – Mais justement. – Mais bien sûr. – Il aura beaucoup de pression internationale.
10:28 – Oui, mais il a déjà une pression internationale. Il faut bien voir qu'Israël, de manière générale, quand elle mène ses guerres,
10:33 se fiche un peu de la pression internationale. Sauf que là, c'est vrai que ça devient extrêmement fort. On voit quand même les Américains
10:39 qui passent des messages comme ils ne l'ont encore quasiment jamais fait, ou peut-être à la période de Bush père, mais dans les années 90...
10:46 – Oui, là, il y a des petites alertes de la part de Joe Biden. – Oui, il y a vraiment des alertes. Il y a vraiment cette idée de...
10:51 Il faut quand même une perspective, quoi. Cette guerre, il n'est pas question d'anéantir un territoire qui compte 2 millions, plus de 2 millions de civils.
10:59 Il y a tous ces aspects-là. Il y a la pression aussi du reste du monde, ce qu'on appelle le sud global, les pays arabes, bien évidemment,
11:05 mais également le reste. Voyez le Brésil, voyez tous ces pays-là qui, eux aussi, maintenant, ont lancé des appels, non seulement à une trêve,
11:12 mais au-delà, à un cessez-le-feu. Et puis la France, qui a remis sur le tapis l'idée quand même des deux États, d'une solution politique.
11:18 Bref, il y a toutes ces pressions. Il y a la pression – Renaud l'a rappelé – de la société israélienne, qui veut quand même voir revenir ses otages.
11:25 Et puis les dissensions au sein du cabinet Netanyahou. Tout cela fait que beaucoup d'enjeux entourent cette...
11:30 – Justement, la question, c'est de savoir si Netanyahou sera plus sensible à la pression internationale ou au fait de conserver au fond sa coalition.
11:40 – Parce qu'il a une pression en interne au niveau du gouvernement, où il y a des ministres qui menacent de démissionner,
11:45 s'il continue pas la guerre. – Les représentants les plus extrémistes ou les plus orthodoxes, au fond, aujourd'hui,
11:55 sont contre une sorte de doctrine qui fait partie de l'ADN de l'État d'Israël, qui est « chaque vie est sacrée »
12:03 et on fait tout pour la libération des otages. Et on a compris et on a entendu que cette frange extrême, au fond, est en train d'abandonner cette doctrine.
12:13 Donc Netanyahou est également soucieux de conserver sa coalition.
12:20 – Il faut bien comprendre qu'effectivement, pour Benyamin Netanyahou, si jamais l'accord entre en vigueur à partir de demain
12:26 et de demain, si ces quatre jours de trêve, effectivement, sont respectés et aboutissent en particulier à la libération de 50 otages,
12:33 il sera probablement un peu plus difficile encore de reprendre derrière les bombardements, puisque 50 otages sur 240,
12:40 a priori, qui sont détenus par le Hamas aujourd'hui. Et donc évidemment que la pression, notamment de la société israélienne
12:45 et aussi de la communauté internationale, pour que d'une part la trêve soit prolongée, que la libération des otages qui resteront détenus,
12:53 soit effective et puis que l'aide humanitaire parvienne davantage à Gaza, se fera sentir.
13:00 Et juste un tout dernier point sur la pression américaine qu'évoquait tout à l'heure à raison Henri Vernet.
13:05 Elle est évidemment liée à un certain nombre de considérations internationales et puis à la situation humanitaire,
13:11 mais aussi évidemment intérieure. C'est-à-dire que Joe Biden a bien vu l'impact de cette guerre dans sa code de popularité
13:17 qui est en chute libre dans un certain nombre d'États, les fameux "swing states" en particulier,
13:21 les États qui feront la différence lors d'élections présidentielles l'année prochaine, parce qu'une bonne partie de la jeunesse américaine,
13:27 on va dire, des campus notamment et de la communauté afro-américaine aussi, est en train de lâcher l'accusant de soutenir trop fermement
13:36 Israël et Benyamin Netanyahou. Donc ça renforce la pression que Joe Biden, pour ses propres intérêts électoraux
13:42 et pour l'élection présidentielle américaine de l'année prochaine, est en train d'essayer d'exercer sur Benyamin Netanyahou.
13:48 – C'est ce qu'on se disait aussi lors d'autres émissions précédentes, là Joe Biden fait de la politique intérieure,
13:55 c'est le cas aussi pour Emmanuel Macron quand il tient cette position.
13:58 – Ils font tous de la politique intérieure.
14:00 – En parlant du Proche-Orient. Dans un instant on passe à un autre sujet, à tout autre chose,
14:05 on va parler d'argent, de l'économie française, mais d'abord c'est le Filinfo à 9h20, Maureen Suynard.
14:12 Qui sera libéré et comment ? Deux questions qui font encore l'objet de discussions ce matin entre le Hamas et Israël.
14:18 Les deux parties ont conclu un accord hier, au moins 50 otages libérés contre 150 prisonniers palestiniens.
14:24 Les familles d'otages français à Gaza vivent un supplice, réagit ce matin le président du CRIF,
14:29 le Conseil représentatif des institutions juives de France.
14:33 Marine Le Pen se réjouit de voir une victoire spectaculaire et félicite Gert Wilders,
14:38 c'est le candidat d'extrême droite qui a gagné les élections législatives aux Pays-Bas.
14:42 Mais pour gouverner, il va devoir former une coalition.
14:45 Il a mené une campagne anti-européenne, anti-islam et anti-immigration.
14:49 Une allocation exceptionnelle de 115 à 200 euros pour les familles monoparentales précaires,
14:55 une aide qui va compléter la prime de Noël cette année.
14:58 Le Parlement vient de valider définitivement la mesure.
15:01 Les premières gelées apparaissent en France, -2 degrés à Strasbourg, non, Nancy ou encore Metz.
15:07 Météo France constate que c'est un épisode qui arrive bien plus tardivement que d'habitude,
15:12 parfois un mois plus tard que la moyenne historique.
15:15 Toujours sur le plateau des informés avec Carole Barjon, éditorialiste politique à l'Obs,
15:30 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint aux Parisiens, aujourd'hui en France,
15:34 Bruno Dely, le deuxième thème de ces informés, ce sont les finances de la France,
15:39 cette dette qui s'accroît et la pression des agences de notation.
15:42 Et Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, qui était votre invité
15:44 il y a quelques minutes ici même sur ce plateau, qui tire la sonnette d'alarme
15:47 sur l'état des finances publiques, sur la dette qui a dépassé plus de 3 000 milliards d'euros,
15:53 sur l'ampleur des déficits. Il fixe l'objectif de revenir l'année prochaine à 4,4% du PIB
15:58 pour ce qui est des déficits publics.
16:00 Et rappelons l'objectif fixé par Emmanuel Macron de revenir à 3% en 2027.
16:03 Mais tout cela, cet horizon semble encore bien lointain au regard de la situation des finances publiques.
16:08 Et vous le disiez, effectivement, une échéance qui se rapproche des agences de notation
16:14 qui vont de nouveau se pencher sur la situation de la France, à commencer par l'agence Standard & Poor's,
16:18 ce sera le 1er décembre, avec une menace de dégradation de la note financière de la France.
16:23 Qu'en pense le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire,
16:26 et quelles seraient les conséquences d'une telle décision ?
16:29 Bien sûr que le risque existe, j'en suis parfaitement conscient.
16:33 C'est pour cela que je suis aussi intraitable sur la baisse de la dette publique
16:37 et sur la baisse des déficits, parce que si demain notre note devait être dégradée,
16:42 ça veut dire que les taux d'intérêt à nouveau seraient plus élevés,
16:45 qu'on emprunterait plus cher et qu'on jette des milliards d'euros par la fenêtre
16:49 pour les intérêts de la dette.
16:51 Intraitable, dit Bruno Le Maire, pour essayer justement de redresser les finances publiques,
16:55 sauf que jusqu'à présent, les économies annoncées par le gouvernement sont somme toute modestes
16:59 au regard de l'ampleur des trous à combler.
17:01 Il y a bien une revue de dépenses publiques qui a été lancée par Matignon
17:04 pour essayer de dégager 12 milliards d'euros d'économies en 2025, par an 2024 d'ailleurs.
17:08 Mais est-ce que l'effort est à la mesure justement des besoins, des objectifs fixés ?
17:14 Et puis est-ce que Bruno Le Maire ne prêche pas un peu dans le désert au sein d'un exécutif
17:18 qui semble quand même plutôt dépensier, notamment du côté de l'Elysée ?
17:23 Et là je vois le petit sourire de Carole Barjon, qui se montre un peu dubitative.
17:27 Alors d'abord juste une petite remarque sur la menace de dégradation de la note de la France
17:32 par l'agence Standard & Poor's.
17:34 Moi je me souviens que déjà la dernière fois, et je crois que c'était il y a quelques mois,
17:39 avant l'été, Bercy avait un petit peu fait monter la pression autour de ça
17:46 et puis finalement la note de la France n'avait pas été dégradée.
17:50 Donc ça n'est pas du tout pour minimiser le risque, mais voilà, je voulais juste rappeler ça.
17:55 Par ailleurs, effectivement réduire les déficits, réduire la dette,
18:00 tout ça c'est certainement indispensable,
18:05 mais ça paraît beaucoup plus indispensable du point de vue de Bruno Le Maire
18:09 que du point de vue d'Emmanuel Macron.
18:12 Parce qu'il faut quand même se souvenir qu'on nous a déjà annoncé la fin de l'abondance, rappelez-vous.
18:18 Ensuite la fin du quoi qu'il en coûte, et on l'a annoncé plusieurs fois la fin du quoi qu'il en coûte.
18:24 Donc là c'est une sorte de énième fois.
18:27 Mais vous ne le croyez pas, parce qu'il a l'air déterminé.
18:29 Tout à l'heure pendant le 8/30 il avait l'air déterminé.
18:31 Oui mais il a toujours l'air assez déterminé,
18:33 mais après on apprend tout d'un coup que l'Elysée veut prolonger effectivement les boucliers tarifaires,
18:41 qu'ensuite il y a des distributions de chèques tous azimuts,
18:45 notamment le chèque carburant et d'autres.
18:48 Parce qu'effectivement les Français, c'est vrai, il y a l'inflation, il y a des fins de mois difficiles.
18:56 Donc on peut comprendre que Macron soit soucieux d'aider les plus modestes,
19:02 mais en même temps ce sont deux discours totalement contradictoires.
19:05 Sauf qu'on en est à plus de 3 000 milliards de dettes,
19:08 et là on en est carrément Henri Vernet à essayer de vendre le patrimoine de l'État français.
19:13 Oui d'ailleurs le même Bruno Le Maire qui a mis ça en avant,
19:16 qui a eu cette idée-là, qui est avant tout symbolique,
19:18 parce que c'est évidemment pas ça qui va renflouer, vous le dites,
19:20 quand on est à 3 000 milliards, c'est-à-dire davantage que le PIB,
19:23 de tout ce qu'on produit annuellement,
19:24 évidemment il faudra aller creuser très très très loin,
19:27 et au-delà des simples locaux à louer ou à vendre inutiles à Bercy ou ailleurs.
19:32 Mais on sent bien, et donc il y a du symbole,
19:34 mais justement c'est sa marque de fabrique un petit peu à Bruno Le Maire,
19:38 et c'est vrai que je rejoins Carl Barjon là-dessus,
19:40 c'est vrai qu'« intraitable » ce mot-là qu'il aime tellement,
19:42 on l'a déjà entendu le prononcer à plusieurs reprises,
19:45 alors certes c'est vrai qu'il y a eu le Covid,
19:46 mais donc les dépenses tout à fait nécessaires,
19:48 et puis la pandémie, et puis le renchérissement de l'énergie
19:52 suite à la guerre en Ukraine.
19:54 Mais ces périodes-là, malgré tout, soit elles sont passées,
19:57 soit on s'y adapte, comme le font d'ailleurs les partenaires de la France,
20:01 la plupart d'entre eux, donc c'est pas une fatalité,
20:03 donc c'est vrai qu'on peut être plus rigoureux en matière de finances publiques,
20:06 et de dette notamment, ça n'a jamais été le cas de la France,
20:09 je veux dire que la France est le pays européen le plus dépensier,
20:12 et surtout celle qui s'assoit le plus aisément sur les fameux critères,
20:16 alors on peut discuter par ailleurs de la pertinence,
20:18 oui les 3% de Maastricht, on peut discuter de la pertinence de ces critères,
20:21 néanmoins c'est vrai que la France s'y assoit allègrement.
20:23 Alors là en revanche, on peut le comprendre,
20:27 c'est vrai que, si les agences ont déjà baissé la note de la France,
20:30 notamment l'agence Fitch, je ne suis pas un entomologiste des agences de notation,
20:34 mais je crois que c'était celle-là, mais bref,
20:36 ce qui était frappant c'est que quand elle l'a fait,
20:38 c'était au moment où il y avait toute la contestation de la réforme des retraites,
20:42 où il y avait vraiment cette difficulté-là pour le gouvernement de faire passer ces mesures.
20:46 Et donc ce qui avait avancé cette agence, qui avait donc dégradé la note,
20:50 c'est que non seulement les finances de la France n'étaient pas bonnes,
20:53 mais que surtout les mesures mises en œuvre,
20:55 ou en tout cas envisagées par le gouvernement pour les résoudre,
20:58 et donc des mesures conformes aux attentes de Bruxelles,
21:01 ne seraient pas suffisantes selon ces gens.
21:03 Donc de quelque sorte, elles avaient un regard un peu politique.
21:05 Et là, on voit bien que ce qu'essaie de démontrer Bruno Le Maire,
21:08 en disant intraitable, etc., c'est que non, la France, quand elle veut réformer,
21:12 elle peut le faire, d'ailleurs elle a un outil formidable pour ça, c'est le 49-3,
21:16 donc de toute façon, elle est en réforme, je l'ai fait passer.
21:18 Bref, donc c'est cet état d'esprit qu'il veut instaurer.
21:20 – Bruno ?
21:21 – Et puis au-delà, certes, Bruno Le Maire est ministre de l'économie et des finances,
21:24 depuis bientôt 7 ans, mais il est effectivement potentiellement candidat.
21:27 On évoquait tout à l'heure, sur l'autre sujet, un certain nombre de dirigeants
21:30 qui font aussi de la politique intérieure, il fait aussi de la politique intérieure, Bruno Le Maire.
21:33 – Et c'est vrai que s'afficher à la fois en garant de la rigueur, justement,
21:37 des finances publiques, et en la matière, il y a du boulot,
21:39 puisque la France est quand même aujourd'hui en queue de peloton de la zone euro,
21:42 en tout cas très nettement en deçà de la moyenne.
21:45 La situation des finances publiques en France est beaucoup plus dégradée que chez nos voisins.
21:49 Et puis d'autre part, en garant, en porte-étendard des réformes,
21:52 des réformes qui doivent continuer, notamment pour aller vers le plein-emploi,
21:55 pour changer notre modèle social, comme il l'a dit, et d'ailleurs, y compris au passage,
21:59 renier un peu plus les assurances chômage, en l'occurrence,
22:01 – Des seniors, c'est ce qu'il a annoncé ce matin.
22:03 – Bref, la rigueur d'un côté, la réforme de l'autre,
22:05 ça fait un mot d'ordre de campagne, très clairement.
22:07 Donc on voit aussi que Bruno Le Maire se soucie,
22:09 et il n'est pas le seul dans la majorité, de 2027, et donc de l'après Macron.
22:13 – Merci beaucoup.
22:14 Merci à tous les trois, Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs,
22:17 L'Obs qui consacre un dossier cette semaine à Patrick Pouyanné.
22:22 – Le roi du pétrole.
22:23 – Le roi du pétrole, le patron de Total.
22:26 Merci beaucoup Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France,
22:30 qui dit ce matin, on l'a dit, sur l'attente insupportable,
22:34 l'attente et l'espoir des familles d'otages,
22:36 c'est-à-dire ce matin dans le Parisien Aujourd'hui en France.
22:39 Merci beaucoup Renan.
22:40 – Merci Célia.
22:41 – Les informations de retour ce soir à 20h,
22:43 avec Bérangère Monte et Jean-François Aikili.

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