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Delphine Alazard-Courtier, directrice marketing et achats chez Picard, était l'invitée de BFMTV pour évoquer l'inflation alimentaire, alors que les produits de grande consommation ont augmenté de 9,5% en septembre en France.

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Transcription
00:00 Picard, les Surgelés, invité de 22h max ce soir.
00:02 Bonsoir Delphine Alazar-Courtier.
00:04 Merci d'être avec nous, directrice marketing et achats chez Picard.
00:06 Je ne me suis pas trompé, plus de 1000 magasins ?
00:08 Plus de 1100 dans la France, il y a le monde entier maintenant.
00:11 Combien de clients en France ?
00:13 On a plus de 12 millions de clients.
00:14 Combien de clients autour de la table ?
00:16 Moi, j'ai ma carte.
00:17 Moi, je n'ai pas les moyens.
00:18 Ah, il attaque !
00:21 Bonsoir Olivier Dauvert.
00:23 Ça attaque sévèrement d'entrée, spécialiste de la consommation,
00:27 de la grande distribution.
00:28 Qu'est-ce que vous...
00:29 C'est ma carte.
00:29 Ah, c'est gentil.
00:30 Ça permet d'avoir des réductions.
00:32 Vous ne l'avez pas sur votre téléphone ?
00:34 Non, non, moi je préfère faire les vrais cartes.
00:36 Les privales, à part mon amour.
00:38 J'ai été un fan de Picard, j'ai quelques bémols.
00:41 J'ai été un fan de Picard, j'ai quelques bémols aujourd'hui.
00:43 Ah, bon ben on va en parler.
00:45 Je dis gentiment.
00:46 C'est très bien.
00:47 On a voulu vous inviter ce soir,
00:48 et je vous remercie parce que c'est la première fois que vous venez sur ce plateau.
00:50 On a reçu plein de noms, de grands noms de l'alimentation.
00:54 On sait que c'est une des enseignes préférées des Français,
00:56 vous confirmez Olivier Dauvert ?
00:57 Oui, tout à fait.
00:58 Avec Action notamment, c'est dire que c'est le grand écart dans les positionnements.
01:01 Mais c'est la réalité.
01:03 Parce que pour vous, c'est une enseigne chère, Picard ?
01:08 Ah ben si vous comparez...
01:09 Je veux dire, presque de luxe.
01:11 Si vous ne regardez que le critère du prix,
01:13 que vous le décorrelez de la proximité,
01:16 puisqu'il y a des magasins qui sont plutôt dans les centres-villes que dans les périphéries,
01:19 quand vous comparez à unité de besoin comparable,
01:22 un kilo de haricots verts surgelés chez Picard
01:24 coûtera plus cher qu'un kilo de haricots verts chez Leclerc.
01:27 Ça, c'est un fait.
01:27 Ça ne veut pas dire que Picard est honteusement cher,
01:31 ça n'a pas les mêmes coûts.
01:32 Un magasin de proximité et un hypermarché
01:34 ne seront jamais au même prix par prix.
01:36 Qu'est-ce que vous répondez à ça, Defina Lazare-Courchy ?
01:37 Juste un mot.
01:38 Tu fais fi d'une annonciation de rapport qualité-prix.
01:41 C'est plus cher, mais c'est moins cher puisque c'est meilleur.
01:43 C'est pour ça que je prends un kilo de haricots verts surgelés.
01:46 Je ne prends pas une moussaka où il peut y avoir, par exemple,
01:48 dedans un taux de viande différent qui pourrait être plus important.
01:50 Du bœuf et de l'agneau, c'est un taux de bœuf différent.
01:53 Exactement.
01:54 Le haricot vert, après, il y a un cahier des charges aussi.
01:56 En plus.
01:56 Il y a des filières, un cahier des charges,
01:58 il y a des zones de récolte, il y a des choses complètement différentes.
02:01 On veut essayer de rentrer dans les coulisses un peu de Picard ce soir,
02:03 et notamment des prix.
02:04 On a une inflation alimentaire qui ralentit en ce moment.
02:06 On est quand même à 7,8 % au mois d'octobre.
02:09 Chez vous, l'inflation alimentaire,
02:11 elle est présente chez tous vos concurrents aussi,
02:13 mais chez vous, elle est de combien aujourd'hui ?
02:14 Autour de 10 % et le marché autour de 14 %,
02:17 donc on a essayé de la limiter au maximum.
02:19 Et ce qui est important aussi pour nous,
02:21 c'est le travail qu'on a avec nos fournisseurs
02:23 et les gammes de produits qui sont très larges.
02:25 Et nous, on a des produits en trait de gamme.
02:26 Par exemple, on a des plats cuisinés à 2,40 €.
02:29 Et c'est ça aussi qui est important,
02:30 c'est d'avoir le bon rapport qualité-prix,
02:31 comme disait justement Olivier, c'est le juste prix.
02:34 Et une qualité qui est quand même, nous, avec un savoir-faire,
02:36 et une qualité qui est reconnue.
02:38 Et surtout, je pense que c'est un travail de longue haleine,
02:41 un travail des fournisseurs,
02:42 et puis un savoir-faire et de la culinarité aussi,
02:45 qu'on ne touche pas.
02:46 De la culinarité ?
02:47 Culinarité, oui.
02:48 Ah oui.
02:49 La capacité à faire de bons produits.
02:50 Voilà.
02:51 Merci de traduire.
02:53 On fait de la cuisine.
02:53 Je suis déconneur.
02:54 Oui, merci.
02:55 Quand on vous dit le +10 %,
02:56 ça veut dire que Noël qui arrive dans un mois, là,
02:58 ce sera +10 % par rapport à l'année dernière ?
03:00 Non, non, non.
03:00 On a justement essayé d'en travailler dans toutes les gammes.
03:02 On a plus de 70 % de produits nouveaux sur novembre et décembre.
03:06 Et en fait, on essaie justement d'élargir le maximum de produits.
03:10 On a des produits qui commencent à 3,99 €,
03:12 par exemple dans les entrées apéritives.
03:14 Et après, on a tous les niveaux de prix.
03:17 Et on a aussi des canapés, des choses assez festives,
03:20 qui sont au plus de 10 €.
03:22 Mais on essaie justement d'avoir une grande variété
03:24 pour que tout le monde s'y retrouve.
03:25 Et on a des produits dans toutes les gammes.
03:28 Je suis allé faire mon Olivier Dauvert aujourd'hui.
03:29 Je suis allé chez Picard.
03:30 Avec une veste, par exemple ?
03:31 Non, pas la veste.
03:32 Je n'avais pas la veste, Olivier.
03:33 Mais j'avais mon téléphone portable pour prendre des photos.
03:36 Il y a deux photos que je voudrais vous montrer ce soir.
03:39 D'abord, en arrivant, il y a des promos absolument partout.
03:42 Quand vous arrivez, le -20 %,
03:43 ils s'affichent absolument partout,
03:45 à une condition,
03:47 et c'est la deuxième photo que l'on va voir aussi,
03:50 à une condition,
03:51 c'est carte de fidélité obligatoire.
03:53 C'est pour ça que Christophe a tout de suite sorti sa carte.
03:54 Voilà, Christophe a dégainé sa carte.
03:56 Olivier Dauvert, avant d'entendre Delphine Hazard-Courtier,
03:59 c'est quoi la logique, là ?
04:01 La logique de Picard est la même que celle de toutes les autres enseignes.
04:04 Ce ne sont pas des cartes de fidélité,
04:06 ce sont des cartes de rétention.
04:07 Le rétention ?
04:08 Bien sûr, mais là, pour le coup, ce n'est pas Picard.
04:10 Toutes les enseignes fonctionnent comme ça.
04:12 On ne vous récompense pas à hauteur du montant de vos achats,
04:16 on vous donne des remises que si vous avez la carte.
04:19 C'est bien une rétention.
04:20 On vous retient dans l'écosystème de l'enseigne
04:23 par le fait que si tu as la carte, tu as la carotte.
04:25 Si tu n'as pas la carte, tu n'as pas la carotte.
04:26 C'est aussi bête que ça.
04:27 Et pour le coup, Picard n'est pas une exception.
04:29 Ça, c'est quelque chose qui est...
04:31 Vous avez dit que la carte est gratuite
04:32 et que toutes les cartes sont toujours gratuites.
04:33 Moi, j'ai plein de cartes.
04:34 Mais bien évidemment !
04:35 Mais pourquoi elles sont gratuites ?
04:37 Parce que ce que vous leur donnez a une valeur pour eux,
04:40 ça s'appelle la donnée, la data.
04:42 En fait, on vous rembourse une partie de ce qu'on vous a pris.
04:45 On vous prend d'abord et on dit "je vous le rends".
04:46 "Ah, formidable, c'est une bonne carte."
04:47 Et on vous sollicite avec des promos toujours plus personnalisés,
04:51 plus intéressantes peut-être,
04:52 mais on échange en gros des informations sur vous
04:55 contre des remises.
04:56 C'est ça, le principe de ces cartes-là.
04:58 Une carte de rétention, Delphine Alazard-Courty ?
05:01 Alors, après, il faut savoir qu'on a plus de 12 millions de clients
05:04 et qu'ils ont quasiment tous la carte.
05:05 Donc après, c'est...
05:07 C'est une rétention consentie.
05:09 Mais bien évidemment, chez Leclerc, pareil.
05:11 Comme je sais que t'aimes pas Leclerc, je fais exprès.
05:13 Leclerc-Picard, pour le coup, c'est pareil en termes de stratégie,
05:16 de fidélité.
05:17 C'est de la rétention dans les deux cas.
05:18 12 millions de clients sur une année ?
05:20 Ou 12 millions de clients réguliers ?
05:22 12 millions de clients réguliers.
05:23 Et l'année dernière, on a gagné 1 million de clients supplémentaires
05:25 avec 25 % de moins de 30 ans.
05:27 Et ça, c'est vraiment top d'avoir aussi des jeunes qui viennent chez nous.
05:31 Et comment vous expliquez ça précisément ?
05:32 Parce que je pense qu'on a...
05:33 À la fois d'avoir gagné des clients et des jeunes.
05:35 Après, on a gagné des jeunes,
05:36 je pense qu'on a les gammes qu'il faut.
05:37 On a des gammes snacking, on a des produits,
05:39 justement, comme on disait, à 2,40 €.
05:41 Et je pense qu'ils ont envie de manger bien,
05:43 de manger chaud et d'avoir des choses équilibrées.
05:46 Et on a une gamme Formule Express
05:47 où on a 24 références,
05:50 des recettes complètement différentes,
05:51 avec la même culinarité qu'un plat
05:53 qu'on offrira en plat à Noël ou à 5 €.
05:57 C'est un travail justement sur toutes les matières que l'on a.
06:00 Et quand on parle de culinarité, il y a ça dedans aussi.
06:04 - Alors aussi, un élément, c'est l'aspect extrêmement pratique.
06:07 Parce que c'est quelque chose qu'on peut faire vite,
06:10 très rapidement, on n'est même pas obligé d'avoir une assiette,
06:11 on peut manger dans le plat si on veut.
06:13 C'est-à-dire que c'est comme ce qu'on appelle la fast-food...
06:16 - On est en rock'n'roll, je crois.
06:16 - ...en étant bon, en étant très bon.
06:18 Donc c'est ça aussi qu'on trouve comme équilibre.
06:20 C'est évidemment pas aussi bon que si on a cuisiné soi-même son petit plat,
06:23 sauf que ça prend une heure et demie.
06:24 Et là, c'est beaucoup plus rapide.
06:25 Donc c'est adapté aussi à des vides citadins
06:27 qui permettent de trouver satisfaction
06:30 et surtout, c'est pratique.
06:31 Il y a juste un problème,
06:32 c'est quand votre plat préféré est au fond du congélateur,
06:35 impossible de se pencher sans tomber dedans.
06:37 L'un de mes fois où j'ai dû laisser au fond mon dernier pâte aux champignons
06:42 ou bien une cuillette de poulet...
06:43 - On décongeait le lendemain avec un pire repas, c'est-à-dire qu'on...
06:45 - Où est passé Christophe Barbier ?
06:47 - Il y a aussi pour les urbains un vrai problème de prix,
06:49 c'est que c'est beaucoup moins cher.
06:50 Moi, je prends essentiellement des produits bruts,
06:52 chez Picard, des légumes bruts.
06:54 C'est beaucoup moins cher de les acheter surgelés
06:57 parce que j'imagine que vous négociez vos prix différemment
07:00 quand on va à l'imprimeur ou au marché,
07:03 mais aussi ça évite les pertes, les gaspillages,
07:05 ce qui est de plus en plus prisé par des familles
07:07 qui ne risquent pas de voir les denrées dépérir dans le frigo.
07:12 - Un compliment et un petit coup de crochet,
07:14 Picard fait partie des marques industrielles qui émancipent de la malbouffe,
07:17 les masses de consommateurs.
07:18 Vous avez ouvert l'esprit.
07:19 - Alors là, il faut arrêter l'émission là.
07:20 Arrêtez l'émission là, Alain-Philippe Lazare.
07:22 - Non, non, non, c'est l'avocat, maintenant il y a le procureur.
07:24 Je vous accuse, j'accuse Picard d'avoir donné le pouvoir au directeur financier
07:28 alors qu'avant c'était le directeur culinaire.
07:29 C'est-à-dire qu'aujourd'hui la marge est tellement importante pour vous,
07:32 je le sais par espionnage,
07:33 que vous avez réduit un petit peu la qualité pour améliorer l'armage.
07:36 Dégagez-moi le directeur financier,
07:37 qu'il aille faire ses comptes ailleurs,
07:39 qu'il ne sache pas lui qui fait la recette.
07:40 Et aujourd'hui, c'est eux qui font la recette.
07:42 - Alors non, non, non, moi ça fait 28 ans que je suis chez Picard
07:45 et c'est moi qui fais les recettes avec mes équipes.
07:46 - Oui, mais je peux vous dire que vous ne dépensez pas plus
07:48 que ce qu'il vous donne pour acheter le produit
07:50 et vous vous contentez de la somme qu'il vous donne.
07:51 Avant, il donnait plus, maintenant il donne moins.
07:53 - Alors on a beaucoup d'indépendance, je le confirme.
07:55 Et donc on a nos bris.
07:57 - Vous êtes présumée innocente, je n'ai pas la preuve.
07:59 - Oui c'est ça, exactement.
08:00 Mais non, on a la même façon de travailler depuis des années
08:04 et on est complètement indépendants.
08:07 On a des actionnaires qui nous laissent tranquilles.
08:09 J'ai connu plusieurs présidents qui nous ont laissé justement carte blanche.
08:14 Et on a justement une équipe de marketing,
08:16 une équipe de recherche et développement.
08:17 Et on a des briefs très personnels, on a des recettes exclusives.
08:21 Et justement, on a cette chance-là de faire des produits à Marc Picard
08:25 et de faire des produits de qualité,
08:27 les produits que l'on veut avoir dans nos magasins.
08:28 - On va voir dans un instant ce qui cartonne à Noël chez vous,
08:31 voir comment les clients font leurs courses à Noël
08:34 et ce qu'ils font déjà à leur compagnie de sonnel,
08:36 mais quand même pour rebondir sur ce que disait Perico Légas.
08:38 Je lisais cet après-midi un article publié par Le Parisien
08:42 qui aussi formulait quelques accusations contre Picard en disant,
08:45 par exemple, pour réduire les coûts,
08:47 vous aviez changé un certain nombre de fournisseurs
08:50 en allant non plus vous servir uniquement en France,
08:52 mais aussi en allant à l'étranger.
08:54 Vous aviez aussi fait disparaître un certain nombre de labels sur le poisson
08:58 parce que ces produits étaient plus chers
09:00 et donc vous êtes allé vous servir moins cher.
09:02 Et dernière accusation qui était portée,
09:04 vous allez pouvoir répondre évidemment, c'est la shrinkflation.
09:07 Le Parisien disait, ce n'est pas assez simple,
09:09 un sachet de cabillaud, il a pris 1 euro et perdu 200 grammes.
09:12 - Alors, la première question déjà,
09:14 on a toujours eu des fournisseurs dans le monde entier.
09:18 On a quand même 75% des fournisseurs qui sont français.
09:20 Et quand on parle de culinarité, tous les produits élaborés,
09:23 les pâtisseries, les plats culinaires sont français
09:25 parce que c'est là où on a envie de retrouver ce goût-là.
09:29 - Il n'y a pas que du bien en France, il n'y a pas que du meilleur.
09:31 - Il n'y a pas que du bien et quand on a besoin d'aller chercher
09:33 un très bon produit à l'étranger, on va le chercher
09:36 parce qu'une mangue, elle est meilleure à l'étranger.
09:37 - Cologne de l'Aska par exemple.
09:39 - Et quand on a envie aussi, le saumon de Norvège
09:41 et le cabillaud, le scret.
09:43 - Ce n'est pas un problème.
09:44 - Et quand on a envie d'avoir un plat thaïlandais
09:46 avec la note thaïlandaise et pas francisé,
09:48 on va aussi le chercher en Thaïlande.
09:50 Ça, on l'a toujours dit.
09:51 - Ce n'est pas un problème.
09:52 - Ensuite, la deuxième question,
09:55 c'était sur les évolutions de produits
09:59 ou des évolutions de consommation.
10:01 Moi, quand je suis arrivée il y a 28 ans,
10:02 on vendait un sachet de framboises, par exemple, c'était un kilo.
10:05 Ou on avait même des haricots verts à 2,5 kilos.
10:08 Maintenant, les gens ne font plus les confitures,
10:09 ne font plus autant de choses avec ces...
10:11 Et on a aussi modifié, nous...
10:13 - Donc, vous vendez les sachets plus petits.
10:15 - De façon... Parce que de ce côté marketing,
10:17 on a fait des sachets de 600 grammes de framboises
10:20 parce qu'en fait, les gens ne consomment plus un kilo.
10:23 Donc, ce n'est pas du tout...
10:24 - On ne parlait pas de ça.
10:25 - Non, on ne parlait pas de ça.
10:26 Le Parisien vous dit, vous avez réduit la taille
10:27 de certains produits au compte des pays.
10:29 - Et au niveau des origines,
10:30 donc je peux vous parler du fameux melon, par exemple.
10:33 C'est qu'il parlait du melon.
10:34 On avait toujours eu des melons français, charantais,
10:36 avec... Donc, c'était des billes de melon.
10:38 Malheureusement, l'usine a fermé.
10:39 Donc, on doit aller chercher une autre origine.
10:42 Et surtout, nous, continuer à trouver un fournisseur
10:44 qui fait les billes de melon.
10:45 Ce n'est pas si simple.
10:46 - Comment vous arbitrez ça, Olivier Dauvert ?
10:48 Entre les accusations portées par Perico,
10:51 Ma Pomme, le Parisien et la défense de Picard.
10:53 - Non, mais Picard, il est comme tous les distributeurs.
10:55 Il est prisonnier entre, d'un côté,
10:57 une appétence des consommateurs pour du discount et du prix bas,
11:00 et on l'est tous.
11:01 Christophe Barbier, il a commencé par sortir sa carte Picard
11:04 pour dire que, grâce à elle, il faisait des économies.
11:06 Il a mille fois raison, je vous le redis encore une fois.
11:08 Les prix bas, les pauvres en ont besoin, les riches en raffolent.
11:10 Ce n'est pas une attaque, évidemment.
11:11 C'est juste pour vous dire que ce sujet-là,
11:13 il transcende la société.
11:15 Il y a une attente de prix.
11:16 Donc, les distributeurs, ils entendent cette attente de prix,
11:19 et dans le même temps, ils regardent autour d'eux
11:21 s'il n'y aurait pas, par hasard, le même produit
11:24 avec le même niveau de qualité, un peu moins cher ailleurs.
11:26 Et donc, en fait, c'est un arbitrage permanent.
11:28 Est-ce qu'un distributeur est 100% vertueux ?
11:30 Non.
11:31 Est-ce que ce sont tous des pourris ?
11:33 Non plus. Voilà.
11:34 Pour ça, je voudrais la traçabilité absolue.
11:36 Voilà.
11:37 - Géraldine Christophe.
11:38 - Je trouve que ces débats qu'on a en permanence
11:40 sont totalement schizophrènes.
11:42 Et en fait, une schizophrénie.
11:43 En France, je vais l'expliquer.
11:45 On a une inflation alimentaire depuis deux ans qui est de 21%.
11:48 Ça folle, c'est cher, c'est cher.
11:50 Oui, mais qu'est-ce qu'on a fait ?
11:53 Quand on refuse de poser le problème du revenu agricole.
11:59 Tout le monde en est convenu.
12:00 Il y a quelques années, 2018,
12:02 les agriculteurs ne sont pas payés assez
12:05 par rapport à la qualité de leurs produits.
12:06 - On a fait une loi pour ça.
12:07 - Donc, on a fait des lois.
12:08 Les lois Eganim pour encadrer, administrer les prix.
12:11 Mais ce qu'on n'a pas fait,
12:12 ce qu'on n'a jamais fait d'ailleurs,
12:14 c'est de s'interroger sur la compétitivité
12:16 de l'agriculture française.
12:17 Quand en Allemagne, on a des fermes avec 2000 vaches
12:21 qui font du lait qui n'est pas de mauvaise qualité,
12:23 c'est pas parce qu'il y a 2000 vaches que le lait est mauvais,
12:26 qui font du lait beaucoup moins cher.
12:28 - Ça s'appelle le dumping social, Cécile.
12:30 - Non mais, qui font du lait moins cher.
12:33 Nous, on a dit ah non,
12:34 parce que nous, on est le petit.
12:36 Donc, on interdit aux agriculteurs
12:38 de faire des économies d'échelle.
12:39 On interdit, on ne veut pas de ça.
12:41 Mais on refuse aussi la conséquence de cela
12:44 qui est que la nourriture coûte plus cher.
12:48 Alors, on a essayé de l'administrer avec ces lois.
12:51 Et en période d'inflation,
12:52 ça devient un truc complètement dingue.
12:53 On a créé un système opaque.
12:55 On a interdit les seuils de vente à perte.
12:57 On a créé un système de déterminant prix
12:59 où personne ne comprend rien,
13:01 où les distributeurs peuvent se planquer
13:03 et on passe des heures.
13:04 Ça fait un an qu'on débat sur ce plateau,
13:07 régulièrement, du même problème.
13:08 - On a même plus d'un an.
13:09 - Mais je vous le dis, c'est de la schizophrénie.
13:12 Il faut payer ce qu'on souhaite.
13:14 Vous, Perico, vous plaidez pour le petit producteur.
13:18 - Le juste prix, la traçabilité.
13:20 - Oui, mais ça, ça veut dire 40% plus cher.
13:22 - Et une concurrence royale pour les agriculteurs.
13:23 - C'est pas compatible avec notre société.
13:26 - La règle du jeu est faussée.
13:27 L'agriculture française est soumise à des contrats
13:29 nécessaires et glorieuses
13:32 qui lui imposent une concurrence déloyale
13:35 par rapport à ce qu'ils ne respectent pas.
13:36 Et ça, l'Europe devrait en tenir compte,
13:37 elle n'en tient pas compte.
13:38 - Il faut quand même un Picard, Christophe.
13:39 - Une remarque et une question.
13:41 La remarque, c'est qu'en fait, c'est la règle des trois P.
13:43 Prix, pratique, proximité.
13:45 Conclusion, P comme Picard.
13:46 C'est ça aussi qui motive.
13:47 - Vous allez pouvoir le prendre.
13:49 - Là, c'est le cher.
13:51 - Il cherche pas une légérie.
13:54 Il cherche pas une légérie, Christophe.
13:56 - Il mérite une carte gratuite à 1000 euros.
13:59 - Un sac de framboises de 5 kilos pour les confitures.
14:01 - Un femme m'a dit, il faut que tu rapportes des coupons
14:03 de réductions, sinon tu ne rends pas la maison.
14:05 Plus sérieusement, est-ce que vos nouveaux concurrents,
14:07 ce ne sont pas toutes ces marques qui vendent des produits
14:10 pour le régime, qu'on vous envoie par caisse
14:12 pour faire la semaine, et qui sont censées être bons au goût
14:15 et plus bons pour la ligne ?
14:16 Est-ce que ce ne sont pas eux, vos nouveaux adversaires ?
14:18 - Les avez-vous goûtés ?
14:19 - Non, non, je ne les pratique pas.
14:20 - Ça ne donne pas.
14:21 - On voit la puissance publicitaire de ces marques.
14:24 - Il y a des compagnies publicitaires phénoménales.
14:26 Vous perdez des clients parce qu'ils font venir à eux
14:28 ces produits souvent sous vide, je pense,
14:30 qui sont rapides aussi à cuisiner, qui sont censés les faire maigrir.
14:32 - Pas de ration militaire ?
14:34 - Non, ils parlent de comme j'aime.
14:35 Voilà, c'est simple, c'est ça.
14:37 - C'est mes 2 verres qu'ils disent.
14:39 - Delfine Alazard-Courtier.
14:40 - Après, je pense que nos clients ont l'habitude de cuisiner.
14:44 On a beaucoup de produits bruts, et finalement,
14:46 le régime, ils le font aussi tout seuls.
14:48 Parce qu'on a des plats équilibrés, nous,
14:51 on a une gang qui s'appelle Plus d'équilibre,
14:53 où on a justement des plats qui sont sans sel,
14:56 ou des plats avec plus de fibre,
14:57 encore plus équilibrés qu'un plat cuisiné,
14:59 mais après, il y a les haricots verts,
15:01 les filets de cabillaud, etc.
15:03 Moi, je ne pense pas qu'on soit des concurrents,
15:05 et après, moi, tu savais, des années que,
15:07 pour moi, tout le monde est concurrent.
15:09 Le boulanger du coin, le traiteur, le boucher,
15:11 la GMS, et j'ai toujours regardé la réformation à foyer.
15:14 Parce que c'est ça aussi qui m'a motivée,
15:16 et quand on a voulu faire des entrées apéritives,
15:18 moi, j'étais plutôt aller voir Le Nôtre
15:20 que d'aller voir Carrefour.
15:22 Après, pour nous, on fait attention,
15:24 comme on est dans le quotidien des gens,
15:25 Olivier parlait de proximité,
15:27 tout le monde est concurrent, en fait.
15:28 On doit regarder tout le monde,
15:29 on doit regarder les prix de tout le monde,
15:30 on doit regarder les innovations de tout le monde,
15:32 et après, à nous de faire justement
15:34 le bon produit, le bon prix pour Picard.
15:36 - Noël dans un mois, quel est pour vous
15:38 le produit chez vous qui va le plus se vendre
15:42 d'ici un mois ?
15:44 - Alors, nous, en fait,
15:46 Noël, ça a commencé déjà depuis un an,
15:48 parce qu'on est quand même complètement dessus,
15:49 et on est déjà sur le Noël prochain.
15:51 - Mais vos clients n'ont peut-être pas acheté
15:52 il y a un an ce qu'ils ont rangé ?
15:53 - Alors, les clients, donc, il y a 20 ans,
15:55 commençaient déjà à faire leur repas,
15:57 à tester un petit peu les choses
15:58 dès le début du mois de décembre.
16:00 Là, en fait, ça se fait beaucoup plus tard.
16:02 Donc, pour nous, on est encore finalement
16:03 dans le quotidien, même si on a commencé
16:04 à présenter les produits de Noël.
16:06 Et pour l'instant, c'est encore des produits
16:08 du quotidien, c'est encore le haricot vert.
16:10 Le foie gras commence à bien partir,
16:12 parce qu'on a un beau lobe de foie gras
16:14 avec lequel les gens font leur terrine.
16:16 Donc, là, il faut avancer à aller chercher.
16:17 - Il y a un colégas qui va s'évanouir
16:18 du foie gras congelé ?
16:19 - Non, nous sommes dans une époque
16:20 où on fait Noël avec du congelé.
16:22 Moi, ça me bouleverse, mais si ça peut rendre
16:24 quelques palais heureux...
16:25 - C'est du cru, hein, tiens !
16:26 - C'est du cru !
16:27 - Non, mais le fait de...
16:28 - Vous le décongelez, puis...
16:29 - J'allais dire, Noël, c'est le seul repas de l'année
16:31 où on fait du frais.
16:33 Voilà, c'est le seul.
16:34 Et maintenant, on va même chez Picard,
16:35 ce qui veut dire que la civilisation...
16:36 - Mais c'est de l'art !
16:37 - C'est un recul, et c'est pourtant un très bon...
16:39 - Moi, je ne vais pas défendre Picard pour le principe,
16:42 mais il faut arrêter d'imaginer que parce que c'est surgelé,
16:45 c'est moins bien.
16:46 Il y a des marchés où, écoutez bien,
16:48 le surgelé est meilleur que le frais.
16:50 Les légumes, quand vous achetez une courgette surgelée
16:54 chez Picard ou chez Carrefour,
16:55 parce que pour le coup, c'est le même sujet,
16:57 elle a été récoltée, elle a été tronçonnée,
17:00 ensachée, surgelée, peut-être le jour de sa cueillette.
17:03 - Je passe ma vie à défendre le congelé.
17:05 Je préfère un poisson congeler une crevette tout de suite
17:08 et arriver qu'un poisson qui a vu 4 jours de cale,
17:10 5 jours de maraïlle et 8 jours d'étale.
17:12 - Il ne faut pas condamner le surgelé.
17:14 - Pour revenir à Noël, à la façon,
17:16 qu'est-ce que vous avez vu évoluer dans le comportement
17:18 de vos clients, de ceux qui nous regardent,
17:20 de Christophe Barbier, à cause de l'inflation,
17:24 depuis un an et demi ?
17:25 - Je pense qu'ils achètent leurs produits de Noël
17:27 un petit peu plus tard, mais ils se font toujours plaisir.
17:30 Noël, on disait, c'est quand même important,
17:32 on est en France, on a envie quand même de festoyer,
17:34 de se recevoir, de faire de la cuisine,
17:37 ou de faire un peu moins de cuisine et de s'occuper
17:39 un petit peu plus de sa famille et de ses convives,
17:41 d'aller chez Picard et de chercher la bûche chez Picard.
17:44 - Allez, je remets tout le coup, c'est mieux d'aller
17:45 chez Picard à Noël que d'aller chez Leclerc.
17:47 - Ah, ah, ah ! Ça c'est argumenté !
17:49 - Comment ?
17:50 - Ça c'est argumenté !
17:51 - C'est arbitraire, mais...
17:52 - Ah voilà, mais c'est déjà bien de le reconnaître.
17:54 - Michel-Édouard Saurat, on trouve très bonne chose aussi chez Leclerc.
17:56 - Comment a évolué votre facture d'électricité
17:58 depuis un an et demi, deux ans ?
18:00 Quand on voit la masse de congélateurs
18:01 que représente votre entreprise, ça doit être salé.
18:03 Plus que vos plats.
18:04 - Alors, exactement.
18:05 Parce qu'on a un taux de sel qui est bien plus bas que le reste.
18:08 Mais oui, il a augmenté aussi.
18:09 Mais on a essayé de maîtriser au maximum.
18:11 - Comment on maîtrise ?
18:12 On diminue les salaires des employés ?
18:14 - Non, pas du tout.
18:15 C'est qu'en fait, le contrat d'électricité avait été négocié
18:17 jusqu'à la fin de l'année.
18:18 Et là, la négociation s'est faite,
18:20 ça va faire pour 2024 et 2025.
18:22 - On déménage au poêle nord,
18:23 mais c'est plus compliqué ensuite pour la livraison.
18:24 - Effectivement.
18:25 - Ça avait été fait avant.
18:26 - Je reviens à mes produits de Noël.
18:28 Sur quoi vous misez ?
18:29 Il y a 70 nouveautés.
18:30 - 70 nouveautés entre novembre et décembre.
18:33 - Sur quoi vous misez ?
18:34 La tendance pour ce Noël.
18:35 - Moi, je mise sur tout, en fait.
18:36 - Oui, mais bon.
18:37 J'ai bien un produit fait.
18:38 Est-ce que je peux sortir ?
18:39 J'ai même oublié.
18:40 - Les photos aussi.
18:41 - J'avais les photos,
18:42 mais j'ai aussi les prospectifs.
18:44 Oui, j'ai tout embarqué.
18:45 - Vous faites tripoter de bobos ici, c'est fascinant.
18:47 - Mais pourquoi tripoter de bobos ?
18:49 - Fréquenter Picard et avoir la carte.
18:51 - Non, mais attendez.
18:52 - C'est notre boulot.
18:53 - Il y a 12 millions de clients qui viennent vous dire Noël.
18:56 - Oui, attention.
18:57 Attention, attention.
18:58 Parce que sur le nombre de clients,
19:00 on va faire un peu de pédagogie.
19:01 Toutes les enseignes en ce moment gagnent des clients.
19:03 Ça peut paraître surprenant.
19:05 Vous savez pourquoi ?
19:06 Parce que les Français fractionnent de plus en plus leurs achats.
19:09 Donc quand on dit 12 millions de clients,
19:11 c'est des occasions de consommation.
19:12 C'est des gens qui peuvent venir un coup chez Picard,
19:15 un coup chez Leclerc,
19:16 alors que l'année d'avant,
19:17 ils ne venaient que chez Picard ou que chez Leclerc.
19:19 Il faut entendre ça.
19:20 Aujourd'hui, je connais très peu d'enseignes
19:22 qui ne gagnent pas de clients
19:23 parce qu'on fractionne nos achats.
19:25 On zappe de plus en plus.
19:27 - On zappe de plus en plus.
19:28 Mais donc je n'ai pas ma réponse sur tous ces produits-là,
19:30 dans ce petit fascicule,
19:31 lesquels vous vous dites,
19:32 tiens, ça, ça colle parfaitement à 2023,
19:34 à Noël 2023.
19:35 - Il y a plein de choses.
19:37 Je pense qu'il y a des jolies choses en entrepératives.
19:40 Il y a aussi les bûches,
19:41 parce qu'en fait,
19:42 vous avez une gamme de bûches qui est hyper large.
19:45 - Vous cherchez des bûches.
19:46 - C'est sur la faim, je pense.
19:48 - Il n'y en a pas.
19:49 - Je vais parler à votre classe.
19:51 Je recommande le feuilleté sauvon Picard.
19:53 Il est délicieux.
19:54 - Oui, il est délicieux,
19:55 mais il est très traditionnel.
19:57 Mais il est là depuis très longtemps.
19:58 - Oui, mais il est bien.
19:59 Il est très bien.
20:00 Et pour Noël, au milieu de la table,
20:01 avec un petit beurre blanc autour, c'est...
20:02 - Et ça, tu ne l'auras pas chez Leclerc.
20:04 - Non.
20:05 Alors, il m'en faut deux cartons.
20:07 - Le cubit, sinon le porc, en fait.
20:10 - Non, je n'ai pas...
20:11 - Mais la bûche,
20:12 on a fait une superbe bûche encore cette année.
20:14 Parce qu'on a 21 bûches.
20:16 - On l'a là, pardon,
20:18 mais on ne l'a pas là dans le promo de Noël.
20:20 - On a une gamme de 21 bûches.
20:22 Et on refait pratiquement la moitié des bûches.
20:24 Et on a une superbe collaboration cette année
20:26 avec Geoffrey Cagne.
20:28 Et elle est magnifique, la bûche.
20:29 C'est un mélange de noisettes, de vanille, de citron noir.
20:32 Et il y a un petit coulis huile d'olive basique de citron.
20:35 - Que vous nous avez apporté,
20:36 on pourra l'égoutter juste après.
20:37 - Déjà, la bûche, ce n'est pas bon.
20:38 - On est où ?
20:39 - Merci.
20:40 - Merci beaucoup, Delphine Alazard-Courtier,
20:42 en tout cas, d'être venue ce soir.
20:43 - Merci.
20:44 - C'est la première pour Picard dans 22h max.
20:46 Merci, Olivier.
20:47 La 114e, mais c'est toujours un plaisir, évidemment.

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