Agressions / Drogues / Pouvoir d’achat : Être maire en France est-il une mission impossible ?

  • l’année dernière
Avec Thibaut Guignard, maire DVD de Ploeuc-L’hermitage (Côte d’Armor) depuis 2014, 4108 habitants / commune rurale et Julien Sanchez, maire RN de Beaucaire depuis 2014, 15 659 habitants / commune urbaine

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-11-22##
Transcript
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:07 En direct du Salon des maires,
00:09 depuis le stomp de la Confédération nationale des Buralistes,
00:12 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:19 C'est bien d'utiliser le RON.
00:20 Ouais, ça c'est bien.
00:27 Oui.
00:28 C'est à nous.
00:31 Bien, nous sommes à l'antenne.
00:33 J'étais en train de discuter avec nos maires, nos deux maires invités.
00:37 Julien Sanchez, je le rappelle, maire Rassemblement national de Bocquer,
00:42 depuis 2014, Bocquer c'est dans le Gard,
00:44 15 659 habitants.
00:47 Exactement, c'est bien ça.
00:49 Bonjour Julien Sanchez.
00:50 Avec nous Thibaut Guignard aussi, maire d'Hiverdroit de Pleuk-l'Hermitage.
00:56 On dit Pleuk ?
00:56 Pleuk-l'Hermitage.
00:57 Pleuk-l'Hermitage.
00:58 Côte d'Armor, depuis 2014 également.
01:01 2014 également.
01:02 Bien, 4 108 habitants.
01:04 Alors, vos problématiques ne sont pas tout à fait les mêmes, et encore.
01:08 Quoique, quoique, je voulais commencer sur ce que j'appellerais la fatigue républicaine.
01:15 Quelle est cette fatigue républicaine ?
01:17 D'abord, de nombreux maires n'ont pas envie de se représenter.
01:21 D'autres démissionnent.
01:22 Des conseillers municipaux démissionnent.
01:26 Pourquoi ?
01:26 Eh bien parce que le maire est devenu la cible privilégiée de beaucoup.
01:33 Cible sur les réseaux sociaux, cible même chez vous, agression en tous genres,
01:39 incivilité dans vos communes.
01:42 Les atteintes aux élus ont augmenté de 15% en 2023.
01:48 Je commence avec vous Thierry Guignard, comment le vivez-vous ?
01:50 Thibaut Guignard.
01:51 Thibaut Guignard.
01:52 Jean Garmet.
01:52 Thibaut Guignard, comment le vivez-vous ?
01:54 Eh bien on le vit assez difficilement cette évolution.
01:58 C'est vrai que nos concitoyens sont devenus de plus en plus exigeants.
02:03 En tout cas, une partie de nos concitoyens a une relation de consommateur vis-à-vis du service public
02:08 et est devenue vis-à-vis des élus, vis-à-vis du maire, de plus en plus exigeant.
02:13 Mais il ne faut pas non plus oublier la grande partie de nos concitoyens qui vivent dans nos communes,
02:18 qui sont respectueux des élus locaux, qui participent à la vie locale.
02:21 Et il ne faudrait pas non plus généraliser une petite partie de nos concitoyens
02:25 qui aujourd'hui effectivement a une relation avec les élus.
02:28 Ça vous est arrivé ?
02:30 Oui.
02:30 Ça vous est arrivé ?
02:31 Vous avez connu la menace, l'incivilité dans la commune, je ne sais pas moi, l'agression même peut-être ?
02:39 J'ai connu l'agression verbale, j'ai connu la violation de domicile il y a quelques jours encore.
02:44 Mais pour autant, on ne peut pas généraliser sur toute une population.
02:48 Il y a des gens qui...
02:49 C'était un administré qui est venu vous voir je crois ?
02:51 Qui est rentré dans ma maison pour vérifier que je n'avais pas récupéré l'électricité
02:55 plus tôt que les autres après la tempête en Bretagne.
02:57 Voilà.
02:58 Et je n'avais pas l'électricité effectivement.
02:59 Et vous n'aviez pas l'électricité parce que vous habitez à une...
03:03 Puis parce que vous n'aviez pas à être privilégié quoi.
03:05 Exactement, et j'avais un arbre de tomber devant chez moi donc je n'avais pas l'électricité.
03:09 Mais ça ne doit pas cacher tous ceux qui ont fait preuve de solidarité,
03:12 qui sont les voisins, les anciens, etc.
03:14 Ça montre quand même l'état d'esprit de notre société.
03:18 De notre société.
03:19 Un citoyen, un habitant de votre commune est venu voir si vous n'étiez pas un privilégié.
03:24 Chez vous.
03:25 Tout à fait.
03:26 Parce qu'on imagine que le maire a des privilèges et en France on ne supporte pas les privilèges depuis 1789.
03:31 Ça vous surprend Julien Sanchez ?
03:32 Non ça ne me surprend pas.
03:34 Parfois c'est un peu l'inquisition mais je crois qu'effectivement on a aujourd'hui
03:40 des élus qui sont de plus en plus préventifs.
03:42 Et moi ce que j'ai envie de dire c'est qu'il n'y a pas beaucoup de soutien de l'état face à des maires.
03:47 Je vous prends un exemple, lorsqu'il y a des installations égliges ici sur le domaine public,
03:51 par exemple, il y a des gens comme ça, comme Faifal, ou des gens comme ça qui s'installent.
03:57 Des gens du voyage ?
03:59 Ça peut être des gens du voyage.
04:01 Ça peut être, nous on a eu le cas en avril, mai dernier, de forains qui se sont installés.
04:06 Alors on a un très bon rapport avec les forains, on a plusieurs foires chaque année qui se passent très bien.
04:10 Et là on avait des forains qui se sont installés sans avoir déclaré leur occupation.
04:14 Qui se sont branchés sur l'eau, sur l'électricité, qui ont voulu faire des spectacles non déclarés, motorisés.
04:19 Donc on est allé au contact avec nos écharpes, seuls, abandonnés par l'état.
04:24 Et on a fait respecter le droit, on nous a menacé de bloquer la ville,
04:29 de venir avec 300 personnes pour bloquer toute la ville, bloquer les ronds-points.
04:33 Voilà, et il a fallu tout ça pour qu'ensuite l'état nous envoie quand même des CRS.
04:38 Mais c'était nous qui étions en première ligne.
04:40 — Et avant de montrer l'état du droit, montrons notre société du droit.
04:46 — Oui, oui. Sur la société, oui, il y a effectivement...
04:49 — Oui. — Oui, il y a de plus en plus d'exigences.
04:51 — Les comportements... Vous pensez... Les comportements de vos administrés ont changé.
04:56 Est-ce qu'en 10 ans, parce que ça fait près de 10 ans que vous êtes maire tous les deux,
05:01 est-ce que vous avez senti que ça a changé ?
05:03 — Je pense qu'il y a quand même un... C'est une des dernières fonctions pour laquelle il y a encore un respect.
05:07 Beaucoup de gens respectent le maire, la figure du maire, parce que c'est...
05:10 — Quelle que soit l'opinion politique.
05:11 — Oui, parce que c'est l'élu qui est à portée d'engueulade.
05:14 Et les gens font la distinction entre les élus qui travaillent, notamment les maires qui le voient concrètement,
05:19 et d'autres élus qui sont plus coupés des réalités.
05:22 — Les comportements ont changé, je le disais vis-à-vis des élus, mais du service public.
05:26 Il y a un niveau d'exigence où je paye des impôts dont j'ai droit à.
05:30 Aujourd'hui, d'ailleurs, la commune fait la traite de l'impôt de l'évaluation des activitations.
05:33 Et je paye des impôts dont j'ai droit à, avec un niveau d'exigence sur le service public,
05:37 sur la réactivité, l'utilisation de l'élevence, sur l'accueil de la vie...
05:40 — C'est-à-dire que le citoyen veut tout tout de suite ?
05:43 — Le citoyen veut tout tout de suite. — C'est ça. Tout tout de suite. La réponse immédiate.
05:46 — Et s'il ne l'a pas, il s'en plaint sur les réseaux sociaux. Et ça, les réseaux sociaux, ça pourrit la vie des maires.
05:51 — Ah oui. C'est-à-dire que s'il n'est pas content, immédiatement, il se plaint sur les réseaux sociaux.
05:56 — Voilà. — Oui, oui. — Et il montre du doigt le maire. Tout de suite.
05:59 — Il dit sur telle chose, je n'ai pas eu de réponse immédiatement, sur telle chose,
06:02 on n'est pas venu déblayer l'arbre qui est tombé chez moi pendant la tempête, etc. Et il dénonce sur les réseaux sociaux.
06:08 — Vous connaissez la même chose ? — Oui. Et puis c'est pas forcément que sur les élus.
06:11 Ça peut être aussi sur les employés municipaux. C'est-à-dire que vous avez une femme, une hadsem dans une école
06:16 qui fait une réflexion à un gamin. Ça peut prendre des proportions incroyables, alors qu'elle a fait son travail uniquement.
06:22 Donc c'est ça qui est fou avec les réseaux sociaux. — C'est-à-dire que les parents d'élèves viennent vous voir
06:26 ou s'adressent aux maires ou aux élus municipaux. — Ils mettent sur les réseaux sociaux.
06:28 — Voilà. Et... — Il y a plein de gens qui encadrent les ordres.
06:33 — Donc nourrir une forme de violence, quoi. — Oui. — C'est une violence verbale.
06:37 — Avec une version des faits qui est souvent erronée. Voilà. — Oui.
06:39 — Donc c'est-à-dire qu'ils s'en prennent à un employé qui a fait son travail et qui n'a fait que son travail.
06:44 Et derrière, ils transforment la réalité, quoi. — Vous comprenez que de plus en plus d'élus démissionnent
06:49 ou que de plus en plus de conseillers municipaux démissionnent ? — Oui. Bon, même si... Moi, je pense que quand on...
06:55 — Vous vous représenterez tous les deux, Julien Sanchez ? — On verra. Je sais pas. Enfin en tout cas, la fonction me plaît.
07:00 Ça, c'est clair. Je suis heureux d'être maire parce que c'est du concret. Voilà. Quel que soit l'étiquette politique,
07:05 vous voyez, on fait du concret, on fait des travaux, on a des... — Mais d'ailleurs, le dialogue...
07:09 D'ailleurs, il y a une chose que j'ai remarquée. Le dialogue entre les maires, quel que soit l'étiquette politique,
07:15 est plus facile que le dialogue entre les députés ou entre les sénateurs ou entre les responsables de partis politiques.
07:23 — Parce qu'on compatit, en fait. On sait ce qu'on vit. On sait que c'est 7 sur 7, 24 sur 24.
07:27 — C'est-à-dire que vous vivez tous la même chose, quoi, si j'ai bien compris. — Bah en tout cas, quand la commune est d'une certaine taille,
07:32 je pense qu'on vit tous la même chose, parce qu'on met les mains dans le cambouis, on y est 7 sur 7, 24 sur 24,
07:37 on sait qu'on peut être appelés à toute heure, qu'il peut y avoir un problème, et on sait jamais ce qu'on va trouver
07:40 en arrivant le matin, en fait. Donc il y a une solidarité. — Vous dites... Oui. Vous dites la même chose.
07:50 — Je dis la même chose. C'est un beau mandat. C'est le mandat du concret. C'est le mandat des réalisations.
07:55 Mais pour autant, pour 2026, il faut y réfléchir, parce que le contexte a changé.
08:01 Et moi, je ne pense pas que les démissions de maires ne soient liées uniquement aux relations avec nos citoyens.
08:07 Il y a tout un contexte qui a changé. L'intercommunalité a changé le rôle du maire.
08:13 Les relations entre l'État et les maires ont changé. Le contexte financier des collectivités locales a changé.
08:19 — Je vais y venir. — Donc il y a beaucoup de choses qui font que les maires se disent
08:22 « Si j'ai pas les moyens de faire, je me sens moins utile, donc je vais faire autre chose ».
08:27 — Donc vous, vous réfléchissez et vous vous dites « Je vais peut-être faire autre chose ».
08:31 — Moi, je réfléchis. Puis je pense que nous faisons partie d'une génération où on n'a pas été élu maire
08:35 pour rester 50 ans comme nos prédécesseurs. On fait partie d'une génération où on s'engage,
08:40 on progresse dans d'autres mandats, mais on requestionne à chaque fois notre engagement. C'est bien normal.
08:44 — Évidemment. Bien. Nous allons nous retrouver dans 2 minutes. Je vais parler et vous parler du rapport
08:50 entre l'État et les collectivités locales, comme vous, l'argent de l'État. Est-ce que vous touchez suffisamment d'argent ?
09:00 Comment faire ? Comment améliorer ces relations ? On va en parler juste après la pub. Il est 9 h 44.
09:08 Vérissure, le n°1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
09:14 — Vérissure présente.
09:16 En direct du Salon des maires, depuis le stand de la Confédération nationale des Buralistes.
09:21 Sud Radio. Parlons vrai chez Bourdin. 9 h 10. Jean-Jacques Bourdin.
09:28 — Bien. Nous avons 2 maires avec nous. Nous sommes, vous le savez, au Salon des maires de France,
09:32 sur le stand de la Confédération des Buralistes. 2 maires. Thibault Guignard, qui est maire d'hiver droite
09:38 de Pleucle-Hermitage, dans les Côtes-d'Armor. Thibault Guignard. Et Julien Sanchez, maire RN,
09:44 de Bocquer. L'État. Est-ce que l'État verse suffisamment aux collectivités ? Notamment aux mairies.
09:52 Vous allez me dire non, évidemment. — Ah voilà. Forcément.
09:54 — Est-ce que l'État réduit... Thomas Cazenave, ministre du Budget, était avec nous tout à l'heure.
09:59 Il nous dit non. Nous n'avons pas réduit nos dotations. — Alors juste, très rapidement.
10:04 Il y a plusieurs choses qui ne sont pas compensées. L'inflation, notamment, qui n'est pas compensée.
10:08 Nous, on a eu une hausse des prix sur un grand nombre de marchés publics. Par exemple, tout ce qui est alimentaire.
10:13 Tout ça, ça a augmenté énormément. On n'a pas en face une augmentation des dotations.
10:18 Ensuite, on a les décisions qui sont prises par l'État en cours d'année. Une fois que les budgets sont votés,
10:22 ils décident de l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires. Tant mieux pour les fonctionnaires.
10:26 Mais moi, ça représente plus de 300 000 € qu'on m'impose d'un coup. — Vos fonctionnaires, mais d'ici 3 ans.
10:31 — Oui. Mais ça, c'est une décision de l'État qui se trouve en cours d'année. Une fois que le budget est voté,
10:35 on nous prévient pas avant. Donc toutes ces choses-là, elles ne sont pas compensées par l'État
10:40 alors que c'est des décisions de l'État. Donc ce qui est décidé par l'État en cours d'année devrait être compensé
10:45 à l'euro l'euro par l'État. Ça n'est pas le cas aujourd'hui. — Thibault Guignard.
10:49 — Ce gouvernement a réévalué la dotation globale de fonctionnement de quelques centaines de millions d'euros,
10:54 il faut le dire. Mais ça ne suffit pas pour couvrir l'inflation. Et surtout, où sont passés les 11 milliards
11:00 que nous a retirés François Hollande ? Personne ne les a jamais remis. Donc aujourd'hui, il nous manque cette somme
11:06 dans nos budgets municipaux. Donc il faut réévaluer fortement la dotation globale de fonctionnement.
11:11 Dans une collectivité, vous avez deux sections, la section de fonctionnement et la section d'investissement.
11:16 L'excédent de fonctionnement doit financer l'investissement. Cet excédent de fonctionnement, il diminue d'année en année
11:23 parce que nos dépenses augmentent et nos recettes n'augmentent pas à la même vitesse. Donc l'investissement va se tasser.
11:28 Et si l'investissement se tasse, c'est les entreprises derrière qui trinquent.
11:31 — Oui, je pense que, si vous me permettez, l'État n'a pas compris quelque chose. C'est que les premiers à faire fonctionner
11:37 les entreprises, ce sont les communes. Et pour ça, il faut qu'on ait plus de soutien à l'investissement.
11:43 — Avec la commande publique. — À l'investissement, voilà. C'est-à-dire qu'il faut qu'on nous aide pour faire des travaux,
11:48 pour lancer des choses. Parce que vous voyez l'état des routes parfois dans certaines communes. Les maires n'ont plus l'argent
11:53 pour rénover leurs routes. On en est là aujourd'hui. — Bien. Et l'État, qui veut faire des économies,
11:58 notamment sur le millefeuille administratif, l'État nous dit qu'il va falloir réduire le nombre de stats.
12:07 — Oui. — Une mission a été engagée ou va être engagée par l'État. Comment pourrait-on faire des économies, Julien Sanchez ?
12:15 — Bah comment... En fait, c'est pas seulement des économies. C'est que là, on nous rajoute... — Tu parles de l'intercommunalité,
12:20 les communautés de communes, la commune, la région, le département, le frambois, etc., etc. — Et on nous en rajoute au fil des ans.
12:26 C'est-à-dire qu'on est obligatoirement membre d'une intercommunalité. On fait aussi partie de ce qu'on appelle des SCOT,
12:32 des schémas d'organisation territoriale. On fait partie de PETR. Tout ça, c'est des structures bis pour lesquelles il y a des réunions,
12:39 pour lesquelles on passe des heures à des réunions qui parfois servent à rien. Et c'est ça qui use les maires, en fait.
12:43 C'est qu'on passe notre temps dans des réunions qui parfois ne servent à rien, dans des strates... — Alors qu'est-ce qu'il faudrait changer, selon vous ?
12:47 — Qu'on supprime certaines strates. Il y a trop de strates. — Lesquelles ? — Bah à titre personnel, moi, je suis pour la suppression
12:52 des intercommunalités, parce que ça éloigne donc le citoyen de la décision. Les citoyens, ils connaissent leur maire.
13:00 Moi, je suis pour une coopération entre les communes sur des projets précis ou des groupements de commandes entre communes.
13:06 Mais là, voilà, les gens nous disent que tout ce qui est fait par l'intercommunalité, ça marche pas. Voilà. Et c'est pour ça qu'on vient me voir.
13:12 Moi, 80% des plaintes que j'ai, c'est sur des compétences intercommunales. — Thibault Guinier.
13:16 — Moi, je pense qu'il faut commencer par supprimer le département. Et on en parle depuis des années. — Oui.
13:20 — Le département, qui est un opérateur social pour le compte de l'État, des missions qui pourraient très bien être confiées à la CAF ou au Conseil régional.
13:28 En plus, moi, je suis breton. Donc 4 départements, 1 région sur la même péninsule, ça n'a aucun sens. Il faut une collectivité unique de Bretagne.
13:35 Et puis je requestionne l'intercommunalité, peut-être pas pour la supprimer, mais en tout cas pour la redécouper.
13:40 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a fait des grandes intercommunalités. Lorsque j'ai été élu en 2014, nous avions une intercommunalité à 4.
13:46 Des communes qui se connaissaient bien dans un bassin de vie, des maires qui se connaissaient bien, un fonctionnement très sobre, peu d'agents, de l'efficacité.
13:54 Aujourd'hui, nous sommes dans une communauté de communes à 32, 150 000 habitants, une heure d'un bout à l'autre pour aller en réunion.
14:00 Des services qui explosent en termes de nombre de TP et une incapacité à faire les économies qu'on nous avait annoncées.
14:07 On nous avait annoncées que plus l'intercommunalité sera grande, plus vous ferez l'économie d'échelle. C'est totalement faux. Tout coûte plus cher.
14:12 — Vous êtes des élus de terrain. Vous écoutez vos administrés. Que vous disent-ils ? De quoi vous parlent-ils en priorité, aujourd'hui ?
14:20 — Julien Sanchez, il parle beaucoup... — Lorsque vous les croisez. — ...beaucoup du pouvoir d'achat.
14:25 Je crois que là, on rentre dans une période... — Mais comment ? Pouvoir d'achat, comment vous en parle-t-il ?
14:29 — Les difficultés qu'ils rencontrent. C'est-à-dire que là, vous avez des personnes qui vous disent qu'elles vont pas pouvoir se chauffer, par exemple,
14:34 parce que ça coûte très cher. Et vous avez des personnes âgées qui vous disent : « Bah, je vais devoir mettre 2 ou 3 pulls,
14:40 parce que j'ai pas les moyens de payer certaines factures d'énergie qui ont beaucoup augmenté ». Donc ça, on l'entend.
14:46 On entend beaucoup de mécontentement sur le pouvoir d'achat, sur l'alimentaire qui a beaucoup augmenté, et où les gens nous disent
14:53 qu'ils achètent moins et qu'ils sont en difficulté de plus en plus tôt dans le mois. Donc ça, c'est des choses qu'on entend beaucoup.
15:00 Et bon, après, ça, c'est des politiques d'État. C'est à l'État d'intervenir sur les produits alimentaires, sur les énergies.
15:07 — Oui, mais le citoyen confond pense que vous êtes un représentant de l'État, quelque part, même s'il connaît votre couleur politique, non ?
15:16 — Mais les collectivités œuvrent pour le pouvoir d'achat. Je vais prendre un exemple. La cantine scolaire.
15:20 Le prix moyen de revient d'un repas, 7 €, en France. Prix moyen de revente, 3,50 €. Ça veut dire que l'on subventionne le repas des enfants
15:28 à 3,50 € tous les midis. 182 jours d'école par an, ça fait 654 € par enfant pour financer leur repas. Donc on subventionne
15:37 l'alimentation des enfants, des familles. Et c'est souvent le repas le plus complet, le plus copieux de la journée. Dans les EHPAD, pour nos anciens,
15:45 on s'est pris 50% sur l'électricité et l'ensemble de l'énergie. On s'est pris 20% sur les repas. On n'a pas augmenté le prix de journée pour nos anciens.
15:53 Donc on subventionne par le déficit le prix de journée de nos anciens dans les EHPAD. Mais ça, ça ne se voit pas. C'est pas un chèque.
16:00 — Mais c'est beaucoup plus que 650 €. — Vous accompagnez toutes les associations qui aident les plus démunis ou qui aident les anciens ?
16:10 Vous les accompagnez, vous les méritez, évidemment ? — Bien sûr. Bien sûr. On l'a fait pendant le Covid. Et on le fait à travers les subventions
16:15 qu'on fait chaque année. Sur ma commune, on a la Croix-Rouge, on a le Secours populaire, qui existent, évidemment, et qui font un gros travail.
16:24 Les Restos du Cœur aussi. Donc évidemment, on les aide, on les soutient, que ce soit par des mises à disposition de locaux, par des subventions,
16:30 parce qu'il faut avoir conscience que tout le monde n'a pas les moyens et qu'aujourd'hui, une grande majorité de Français n'a plus les moyens,
16:37 qu'ils ont besoin d'être aidés. Donc... — Est-ce que vous pensez que le citoyen se tourne vers vous parce qu'il a le sentiment que l'État l'abandonne ?
16:45 — Il se tourne vers nous d'abord parce qu'il nous connaît. — Parce qu'il vous connaît, oui. — Il nous a choisis. On est en proximité. Et il a confiance.
16:51 Et il espère qu'on fasse... — Il a confiance. C'est intéressant. C'est-à-dire qu'il a confiance en vous, moins confiance en l'État.
16:57 — C'est certain. D'ailleurs, les enquêtes d'opinion le montrent. — Les enquêtes d'opinion le montrent. C'est l'élu de proximité par excellence
17:04 qui recueille d'ailleurs aujourd'hui, effectivement, dans toutes les enquêtes, ses dits. — Quelle que soit l'étiquette, encore une fois,
17:09 parce que c'est pas une question d'étiquette, c'est une question d'hommes ou de femmes. C'est-à-dire que les gens voient le travail qui est fait par un élu local.
17:15 Et souvent, on a des maires qui sont réélus au premier tour, d'ailleurs, parce que les gens se disent... — Oui. Il y a de bons maires à droite,
17:21 de bons maires à gauche, et inversement. Ça, on est complètement d'accord. — Et les collectivités sont là aussi pour pallier.
17:26 D'ailleurs, ce qu'il y a à manquer... Moi, je suis dans une zone rurale où il n'y a pas de distribution alimentaire,
17:30 resto du cœur, etc. Donc le CCAS de la commune a créé une épicerie solidaire, une distribution alimentaire, qui est itinérante
17:39 avec 10 autres communes et avec une épicerie qui se déplace pour faire de la distribution alimentaire dans 10 autres communes,
17:44 à cheval, d'ailleurs, sur 3 communautés de communes. C'est ce qui montre d'ailleurs qu'on peut coopérer entre communes,
17:48 même si on n'est pas dans la même interface. — Mais alors on ne mesure pas, justement... On ne mesure pas toutes les initiatives
17:53 qui sont prises dans les mairies en France, et toutes les idées qui sont développées, qui viennent du terrain, qui viennent des élus locaux.
18:03 — Mais je pense que l'État ferait bien de nous demander parfois notre avis ou nos idées, parce qu'on a plein d'idées.
18:08 Il y a plein de choses qui sont faites au niveau local, quelle que soit la taille de la commune, quelle que soit l'étiquette politique.
18:13 Et l'État devrait s'en inspirer, notamment sur les économies qui doivent être faites sur des choses qui sont des gaspillages énormes
18:20 au niveau de l'État, sur comment est-ce que les communes gèrent, parce que nous, on n'est pas en déficit, les communes, contrairement à l'État.
18:25 L'État, il a un déficit énorme. Nous, on n'a pas le droit. Donc il devrait s'inspirer de nous. — Bah évidemment.
18:30 — Bien. Merci à tous les deux. C'était passionnant, parce qu'on est dans le concret. Et j'y tiens absolument.
18:36 Et je dis chapeau à tous les maires de France, vraiment, quelle que soit l'étiquette politique. On se moque d'ailleurs de l'étiquette politique.
18:43 Il y a des maires qui font un travail exceptionnel. Bravo. Merci d'être avec nous. Thibault Guignard, maire de Ploques-l'Hermitage,
18:51 dans les Côtes-d'Armor, et Julien Sanchez, maire de Bocquer. Merci à tous les deux. — Merci.
18:55 — 9h56, je voudrais remercier la Confédération des Buralistes qui nous a accueillis ce matin.
19:01 Nous avons passé une heure et demie formidable ici. Dans un instant, après les infos, Sud Radio Média, Valérie Expert et Gilles Gansman
19:08 reçoivent Alexandra Redamiel.
19:12 Sud Radio. Parlons vrai chez Bourdin. 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
19:17 Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur vérissure.fr pour votre demande de vie gratuite.

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