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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la sortie du film de Ridley Scott "Napoléon", Emmanuel Macron, Catherine Colonna et la crèche 2023.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00 - La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, aujourd'hui mercredi c'est jour de sortie ciné
00:06 et un film écrase tous les autres ce matin.
00:09 - Oui, l'icône au bicorne est partout ce matin et pas seulement aux pages ciné.
00:14 Témoin d'ailleurs cet engouement, la une de La Provence, où le plus célèbre Corse du Monde,
00:19 enfin son interprète, est en photo pleine page.
00:22 Napoléon, Ridley Scott, Joachim, Fénix, rien qu'à l'annonce de ces trois noms,
00:26 le biopic sur l'Empereur français a de quoi faire saliver les amateurs d'histoire.
00:31 Écrit le journal, mais commençons par les amateurs de cinéma.
00:35 Les critiques, bon, eux ne sont pas franchement enthousiastes.
00:39 C'est Napoléon en pire pour le Parisien, aujourd'hui en France,
00:43 qui parle d'un sentiment mitigé entre mise en scène impressionnante et raccourci historique.
00:48 Gros sabots et scènes d'alcove, soupire la Croix qui a fort peu goûté les scènes languides et torrides.
00:55 La Libération qui a moins froid aux yeux n'a vu qu'un bourrin.
00:58 Un biopic qui n'offre aucun point de vue ni sur l'homme ni sur le mythe.
01:02 Mais la critique la plus vacharde, c'est dans Télérama que vous la lirez.
01:05 Sous le titre "Le Waterloo cinématographique de Ridley Scott", Jacques-Maurice écrit
01:11 "Un jadis de la stratégie militaire et un envahisseur sanguinaire, voilà à quoi s'arrête ce portrait.
01:17 C'est insuffisant et désinvolte quant à la vérité factuelle.
01:20 Les tirs au canon sur les pyramides d'Egypte font partie des premières inexactitudes
01:24 relevées par les historiens.
01:26 Rien sur la politique de Napoléon en France.
01:28 Sa gouvernance, ses tactiques, son despotisme complexe.
01:32 Et puis le portrait frise la farce, poursuit-il.
01:36 L'utilisation de la langue de Shakespeare dans la bouche du corse pleurard très attaché
01:42 à sa maman n'arrange rien.
01:43 Bref, si on était cocardier, conclut le critique de Télérama, on pourrait soupçonner une
01:48 opération téléguidée par les services secrets britanniques.
01:52 Bic ! Alors laissons tout de même la parole à la défense.
01:54 Ridley Scott, sujet de la perfide Albion, donne une interview au Monde.
01:59 "Monter un drame historique est compliqué.
02:01 Le public est de plus en plus stupide", déclare-t-il.
02:04 "Tous ces films de super-héros, quand est-ce que ça s'arrêtera, bon sang ? Les gens ne
02:09 veulent pas d'une leçon d'histoire.
02:11 Il faut leur proposer un récit centré sur des personnages.
02:14 Bon, un homme puissant dont le talon d'Achille est une femme est une bonne histoire."
02:18 Ah oui, l'histoire, le film, mais Napoléon c'est bien davantage.
02:22 Et pour vous en convaincre, lisez d'abord l'éditorial de l'Humanité, où Stéphane
02:26 Sauc déclare qu'il faut s'attaquer à l'image de Napoléon.
02:30 Et le quotidien communiste d'expliquer que ce culte a été fabriqué par la Troisième
02:34 République, qu'il symbolise surtout depuis deux siècles cette idée de l'homme providentiel
02:39 néfaste au pouvoir parlementaire.
02:41 Et ce, jusqu'à l'actuel président de la République, affirme-t-il.
02:45 "Lors de son élection, Emmanuel Macron a fait le choix d'une célébration devant
02:50 la pyramide du Louvre."
02:52 Référence subliminale à la campagne d'Egypte.
02:55 Bref, Napo, Macron, même combat.
02:58 Mais lisez surtout en contrepoint le formidable article de Michel de Jagers, qui dans le Figaro
03:04 en appelle à Stendhal.
03:06 "Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette
03:12 jeune armée qui venait de passer le pont de l'Odie et d'apprendre au monde qu'après
03:17 tant de siècles, César et Alexandre avaient un successeur."
03:21 C'est ainsi que débute la charpresse de Parme.
03:23 "Et quel lecteur français peut lire ce sublime insipide sans ressentir une fierté inexplicable ?"
03:29 écrit l'historien du Figaro.
03:30 "Il n'est pourtant rien resté de concret des miracles de bravoure et de génie du général.
03:35 N'importe.
03:36 Nous ne voulons voir que la beauté du geste", poursuit-il.
03:39 "Ce moment unique où Paris fut véritablement le centre du monde, où la France crut avoir
03:44 imposé à tout le continent son hégémonie au terme de la plus exaltante des aventures
03:49 militaires.
03:50 Ainsi va l'inconscient des peuples.
03:53 Nous ne vénérons l'œuvre de Napoléon que parce qu'elle fit sa part au rêve."
03:58 Magnifique ligne de Michel de Jagers.
04:00 Et permettez-moi cette petite encart à l'intérieur de votre revue de presse.
04:04 Le livre de Christine Kelly, Marc Meunon et Napoléon Bonaparte, il en est question.
04:08 Autre grande figure de l'histoire, ces destins qui ont fait l'histoire.
04:11 Le livre paraît demain en librairie.
04:13 On revient avec vous, Olivier Delagarde, en 2023.
04:16 Et le rêve est dissipé.
04:17 Paris n'est plus le centre du monde et Talleyrand n'est pas à la manœuvre.
04:21 Dans Libération, vous lirez peut-être l'interview de Catherine Colonna.
04:24 Elle y déclare qu'il est possible d'être solidaire des Israéliens et des Palestiniens.
04:29 Ça ne mange pas de pain, comme aurait dit Madame Sanjen.
04:31 Et avant même de savoir que des otages français du Hamas avaient été libérés, Doval Fond,
04:35 dans son éditorial, ne se faisait guère d'illusions sur l'action de la diplomatie hexagonale dans la région.
04:41 Le seul moyen pour la France de peser sur les négociations a été de passer par ses alliés,
04:46 le Qatar, les États-Unis ou l'Égypte, dont l'influence est bien plus importante que la sienne.
04:52 Nombre de politiques font mine de s'étonner et on s'étonne de leur étonnement.
04:57 Sinon, deux petites choses étonnantes pour finir.
04:59 D'abord, cette polémique qui est en train de monter autour des dévendeurs de l'ADEME.
05:04 C'est l'opinion qui nous expose l'affaire.
05:06 Un spot télévisé commandé par le gouvernement souhaite nous inciter à une consommation responsable.
05:11 Il met donc en scène des anti-vendeurs qui conseillent aux clients de renoncer à leurs achats superfétatoires
05:17 ou de faire réparer un appareil plutôt que de le changer.
05:20 Colère de la CPME qui y voit une apologie de la décroissance
05:24 et un mauvais coup fait aux commerçants à l'approche de Noël.
05:28 Enfin, puisque l'on parle de Noël, peut-être que malgré les dévendeurs,
05:32 vous vous résoudrez à acheter quelques centons d'immuterie.
05:35 Avec cette année une grande nouveauté, nous annonce le parisien.
05:39 Un fabricant de bagnes propose un centon à l'effigie de Bernard Tapie.
05:44 Alors, il n'est pas représenté menottes aux poignets, mais le vent, la coupe d'Europe.
05:48 Je ne sais pas vous, mais moi, ça m'a donné envie de réécrire cette célèbre comptine.
05:53 "Entre le bœuf et l'âne gris, d'or, d'or, toi qui fût tolard,
05:57 mille anges divins, mille séraphins, voient le talon-tour du célèbre nana."
06:02 - Magnifique, magnifique et très joli.
06:05 Olivier Delagarde, La Revue de presse, chaque matin sur Europe 1.
06:08 Merci beaucoup Olivier.

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