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Caroline Darian, fondatrice de l'association "M'endors pas - Stop à la soumission chimique" a réagi au témoignage de Sandrine Josso,qui accuse le sénateur Joël Guerriau de l'avoir droguée.

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Transcription
00:00 Je suis personnellement bouleversée et très émue par le témoignage et la force de ce
00:06 témoignage de Sandrine Jossot, même si son histoire, je tiens à le dire, ressemble à
00:10 tellement d'autres victimes.
00:12 Moi, ça fait des mois que je m'immite pour qu'il n'y ait plus de cas comme M.
00:17 Guerriot, pour protéger les victimes comme Sandrine Jossot et toutes celles de demain.
00:23 Et on parle aussi, pas assez, de toutes celles du présent, celles qui ne se savent même
00:27 pas être victimes.
00:29 Néanmoins, arriver comme elle le fait, et si bien d'ailleurs, avec son degré de réminiscence
00:37 et malgré tout le trouble que lui provoque cette agression et ce syndrome post-traumatique,
00:41 en tant qu'élue parlementaire, c'est d'autant plus fort.
00:44 Je crois pouvoir vous dire ce matin que c'est bien la première fois que cela se produit
00:48 en France.
00:49 Caroline, ce qui est effrayant dans le témoignage de Sandrine Jossot, c'est qu'elle raconte,
00:52 lorsqu'elle arrive à l'hôpital, que le personnel hospitalier lui dit « oui, on en a trois
00:56 par jour ».
00:57 Trois par jour, rien que dans cet hôpital ?
00:59 Mais vous n'imaginez pas toute l'inertie qu'il y a aujourd'hui autour de ce sujet.
01:05 C'est-à-dire ?
01:06 C'est-à-dire qu'en fait, on sait que ça existe.
01:11 D'abord, je tiens à le rappeler, la soumission chimique, c'est le fait d'administrer à
01:15 son insu, à l'insu de la victime, des substances psychoactives, que ce soit des drogues, comme
01:21 dans le cas de l'affaire Guerriault, avec là donc à présent des extasies, mais aussi
01:27 des substances médicamenteuses, qui à l'inverse vont complètement sédater la personne et
01:32 pour le coup, la victime n'aura aucune réminiscence, aucun souvenir de l'agression, de la question
01:39 du viol qu'elle aura subie.
01:41 C'est terrible.
01:42 C'est-à-dire qu'il y a un vrai travail de pédagogie à faire, même si aujourd'hui,
01:47 c'est vrai, les professionnels de santé sont un peu plus sensibilisés au sujet, derrière
01:51 tout cela, il y a un vrai sujet de prise en charge, à la fois médicale, sociale et judiciaire
01:58 des victimes.
01:59 Mais vous dites prise en charge, mais aussi de prévention, parce que quand on entend
02:02 ce témoignage, et évidemment le vôtre, on pense à nos enfants, à nos adolescentes
02:06 qui peuvent être piégées.
02:07 Absolument, vous avez raison.
02:10 Il y a une chose qu'il faut dire aussi au travers de cette histoire, comme au travers
02:14 de tant d'autres, c'est que dans la majorité des cas, ce type de pratique, d'abord c'est
02:20 le secret le mieux gardé des agresseurs sexuels, des prédateurs sexuels.
02:25 Le prédateur sexuel, contrairement à ce que l'on peut penser, il est souvent, d'ailleurs
02:31 en tant que victime, la victime connaît souvent son agresseur.
02:34 C'est souvent soit un collègue, un ami, un proche, ça se passe aussi dans la sphère
02:39 intrafamiliale et sociale.
02:41 Il faut le dire, il y a un vrai tabou à lever derrière ça.
02:44 Ça ne se passe pas qu'en milieu festif, dans une ruelle, dans un bar, majoritairement
02:50 les victimes de soumissions chimiques, quel que soit leur âge, leur classe sociale, connaissent
02:56 leur agresseur.
02:57 Pour les jeunes filles qui sortent beaucoup, on nous parle des gobelets sur lesquels on
03:01 peut mettre une sorte de cache pour éviter ça.
03:03 Oui, alors en milieu festif, aujourd'hui, il y a des startups qui proposent des solutions,
03:13 mais je vais vous dire, ce n'est pas ça qui va résoudre le problème.
03:15 Le vrai sujet, c'est apprendre à se connaître, apprendre à s'écouter, à en parler.
03:21 Dans le cas de Mme Jossot, elle s'est rendue compte de ce qui se passait, elle a senti
03:24 des symptômes, parce qu'elle se connaît.
03:27 Elle a réussi à échapper, parce que c'est un « à bien » dans la carrière de Mme Jossot,
03:34 mais il y a tellement d'autres affaires où ça finit par des drames, et en l'occurrence,
03:38 les victimes ne savent même pas par quel bout prendre le problème en matière de pression
03:41 sociale.
03:42 Et de par là, c'est qu'il est hyper important, en tant que victime, pour nos enfants, nos
03:47 filles, nos soeurs, de se dire qu'il faut apprendre à écouter le doute, et surtout
03:55 à aller vers une forme de prise en charge, à ne pas rester dans un silence, dans un silence
03:59 sourd et astonissant.
04:00 Merci beaucoup Caroline, merci d'avoir été en direct avec nous.
04:03 Sandrine Jossot sera l'invitée de Bruce Toussaint à 10h sur BFMTV.

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