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L’Orne est le seul département normand qui a perdu des emplois industriels en 2022. Le bassin d’Argentan est particulièrement frappé mais la situation va s’arranger estime Sophie Gaugain, vice-présidente de la Région Normandie en charge du développement économique

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Transcription
00:00 Il est 8h13, bienvenue sur France Bleu et France 3 Normandie.
00:04 Notre invité ce matin, Didier Charpin, est Sophie Gauguin, première vice-présidente de la région Normandie, en charge du développement économique.
00:10 Bonjour Sophie Gauguin. Bonjour.
00:12 1400 emplois créés dans l'industrie normande en 2022, c'est un chiffre de l'INSEE, donc la courbe est dynamique.
00:19 Est-ce qu'on peut dire que l'emploi industriel se porte bien, les voyants sont au vert, ou il faut toujours être vigilant face à des territoires qui souffrent ?
00:27 La Normandie est la première région industrielle de France, vous venez de le dire, au travers de ces emplois,
00:33 qui sont plus élevés que sur l'ensemble du territoire national, donc c'est très encourageant.
00:37 Nous venons de sortir de trois ans de crise économique suite au Covid, avec évidemment des entreprises qui repartent avec des indicateurs positifs.
00:46 Il faut rester vigilant, l'année 2024 n'est pas forcément si évidente que cela, et nous sommes à leur côté.
00:52 Est-ce que des territoires souffrent beaucoup plus ? On parle beaucoup d'Argentan ce matin, on a choisi de s'arrêter sur cette situation en particulier.
00:59 Grosso modo, l'Inde c'est le seul département normand qui a perdu des emplois industriels l'année dernière.
01:03 Oui, en fonction de différents secteurs, et je dirais que ce n'est pas tellement le territoire, c'est surtout les secteurs d'activité.
01:10 En l'occurrence, le sujet que vous évoquiez ce matin, c'est la transition automobile qui vient impacter, ou d'autres secteurs qui sont touchés pour Marélie.
01:20 Tout à fait.
01:21 Et qui touche Boche à Monteville également, avec des nuages.
01:23 L'Orne ne souffre que de ces secteurs d'activité qui ne sont plus bons, ou alors est-ce que ce département est trop isolé, manque d'infrastructures ?
01:31 Non, je pense que les infrastructures sont là. Argentan est aujourd'hui connecté à l'ensemble du territoire, il y a une mobilité, on est à 45 minutes de Caen.
01:40 Je pense qu'il y a des transitions industrielles aujourd'hui qui sont à accompagner.
01:44 Il y a d'autres succès dans l'Orne, donc j'aimerais envoyer un message positif pour ce département que j'aime beaucoup.
01:49 On voit que selon les poches, l'industrie et comme en Normandie, sont beaucoup dans la campagne.
01:58 Les PME industriels sont dans des territoires, vous en avez à Berdouy, vous en avez à Flair avec Normandinov aujourd'hui, qui fait sa mue et qui va continuer à se développer.
02:10 Après il faut travailler sur des stratégies d'investissement dans les parcs d'activité économique.
02:15 Donc ça c'est vraiment du ressort de la région, choisir les bons investissements, citez-nous un exemple d'un bon investissement.
02:21 C'est du ressort des communautés de communes en lien avec la région Normandie, puisque nous proposons au travers des contrats de territoires,
02:27 de soutenir les territoires qui veulent innover en matière de gouvernance, de travailler, mais j'ai entendu tout à l'heure la chargée de développement économique sur votre antenne.
02:36 C'est ça, c'est travailler en proximité sur l'implication de nouvelles entreprises, par exemple sur les matériaux, sur le recyclage, sur le développement durable et les énergies qui sont autant de potentiels pour la région Normandie.
02:48 Vous savez lâcher ce mot proximité, est-ce qu'il faut davantage faire confiance à des PME locales et les encourager plutôt que Marelli, Fonds de pension américain des localisations Slovaquie ?
02:58 Evidemment, vous savez Marelli, on les a suivis. Quand on est en contact avec des entrepreneurs normands sur une stratégie familiale ou d'investissement privé, c'est toujours plus facile d'accompagner les transitions et donc le tissu de PME est plus favorable.
03:16 Après on ne peut pas non plus fermer la porte aux investisseurs étrangers, il y a un bon curseur à trouver.
03:20 Oui, notamment quand il s'agit d'accompagner des grandes transitions, la région Normandie va être une région stratégique pour la France en matière de développement industriel.
03:28 On le voit bien sur les énergies et pas que, et donc il faut aussi être attractif pour des fonds étrangers, mais poser les conditions du dialogue.
03:36 Il y a un projet de loi qui est encore loin, il s'appelle ZAN Zone sans artificialisation nette.
03:43 Il est 2030, mais quand on essaye de regarder, grosso modo loi contraignante qui interdira de nouvelles constructions pour permettre de perméabiliser la terre.
03:56 Il y a un enjeu environnemental très fort. Est-ce que ce sera un frein économique ?
04:00 La question qui se pose c'est qu'effectivement dans les territoires, il va falloir arbitrer désormais en fonction d'un nombre d'hectares consommables entre l'habitat.
04:10 On sait très bien que la crise du logement aujourd'hui se dessine le développement économique ou le développement public pour construire des écoles ou d'autres structures de la voirie aussi.
04:20 La difficulté c'est que des territoires peuvent se retrouver sans potentiel de développement économique.
04:25 C'est le cas, certains territoires sont pleins et très attractifs.
04:29 Donc ça peut être aussi une opportunité à plus moyen long terme d'accompagner des territoires dans cette transition-là, puisque la rareté du foncier va en faire un élément d'attractivité.
04:40 Très clairement, Argentan qui peine à remplir sa zone d'activité va bénéficier de ce projet de loi ZERO artificialisation nette ?
04:47 Aucun territoire ne va bénéficier, parce qu'il va nous falloir faire des arbitrages sévères et c'est tout l'enjeu de ce que nous portons avec le président de région.
04:54 Essayer de trouver entre les communautés de communes, les 71 territoires de Normandie, des voies de passage.
05:00 Parce qu'en fait, les règles du jeu nous ont été données à nous les élus locaux après le vote de la loi.
05:05 Donc c'est quand même assez inconvenant.
05:07 Maintenant il faut qu'on s'adapte, c'est pas évident. Je vois pas à terme comment cette loi va pouvoir s'appliquer concrètement.
05:12 Vous le dites, elle est inapplicable ?
05:14 En l'état là, aujourd'hui ? Oui.
05:16 Par exemple dans ma communauté de communes, on est en train de faire le calcul.
05:19 Après on voit les inondations et on sait qu'il faut modifier quelque chose dans notre façon de construire.
05:23 Oui mais c'est mieux de le faire avec les territoires qu'après.
05:26 C'est comme si on faisait un match de foot et qu'on donnait les règles du jeu ensuite.
05:29 Donc en fait, non, on est sur du long terme, du moyen terme, mais il faut le bâtir avec les territoires.
05:36 Ce que je dis c'est qu'une politique d'attractivité en lien avec les intercos, et on en échange régulièrement,
05:43 permet effectivement de trouver des solutions d'attractivité et d'engagement.
05:46 En tout cas ce sera un enjeu ce projet de loi et comment s'y adapte.
05:49 Sophie Hauguin, première vice-présidente de la région Normandie en charge du développement économique.
05:54 Merci, vous étiez notre invitée France Bleu France 3.
05:56 Merci à vous.
05:57 Merci à vous.
05:58 Ici France Bleu et les 8.

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