Alexandre Wahl, directeur agence de développement de la Normandie

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Comment la Normandie attire les investisseurs étrangers ? Au lendemain du sommet “Choose france” organisé hier par Emmanuel Macron, le directeur général de l'agence régionale de développement explique la méthode normande pour capter des projets internationaux.

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00:00 Les 6/9, France Bleu Normandie.
00:03 Didier Charpin, une question ce matin, la Normandie est-elle attractive pour les investisseurs étrangers ?
00:09 Question posée à notre invité.
00:11 Au lendemain du sommet de choses, France, organisée hier par Emmanuel Macron, il recevait 200 investisseurs étrangers pour leur vanter les qualités de la France.
00:19 Qu'en est-il en Normandie ? Bonjour Alexandre Vall.
00:22 Bonjour.
00:23 Vous êtes le directeur général de l'agence de développement de la Normandie.
00:26 Selon Emmanuel Macron, la France est plus attractive aujourd'hui. Est-ce que vous le constatez dans vos discussions avec des investisseurs étrangers ?
00:34 Je vous le confirme, la France est attractive. Il faut donner de l'envie de France et c'est vrai que depuis quelques années, il y a beaucoup de mieux.
00:41 Mais au-delà de la dimension nationale, il faut aussi donner une envie d'implantation locale. Et c'est ce qui se passe en Normandie.
00:47 Quels sont les leviers sur lesquels vous appuyez pour donner envie à un investisseur de venir en Normandie ?
00:53 Vous savez, tout compte fait, lorsque vous mettez la dimension fiscale, la dimension subvention publique ou autre, on est tous plus ou moins à égalité.
01:00 On arrive à peu près au même niveau. Ce qu'il faut donner, c'est vraiment de l'envie d'une région à travers des relations personnelles, en assumant des choix de développement.
01:07 Chez nous, c'est la décarbonation et l'industrie. C'est vraiment un élément fort. Et surtout, il faut être tenace.
01:13 Comme une bernique sur son rocher, ne jamais rien lâcher. Et c'est cette ténacité qui fait qu'en Normandie et cette relation interpersonnelle, on a un tel succès.
01:21 L'investisseur a besoin de sentir qu'il est désiré.
01:24 Il a besoin de sentir qu'on l'aime et qu'on a envie qu'il soit là.
01:27 Et vous êtes à son service en permanence ? On sait que la France est le pays des normes, des tracasseries administratives.
01:32 Eh bien, ça nous donne l'opportunité d'être à son service en permanence.
01:37 Tellement de normes, effectivement, avec une administration parfois un peu tatillonne.
01:41 Et notre rôle à nous, c'est de lui offrir une forme de welcome package, où on le prend par la main.
01:46 Et puis de très loin, effectivement, cette dimension norme est un peu problématique.
01:49 Et donc, on lui offre un accompagnement, un service en réalité, de bout en bout jusqu'à son installation finale.
01:56 Donner envie et faciliter.
01:58 En termes de chiffres, quel a été le nombre d'investissements étrangers l'année dernière, par exemple ?
02:04 Et surtout, en termes d'emploi, qu'est-ce que ça a donné pour la Normandie ?
02:07 On peut revoir un peu une dynamique complète depuis 2014-2015.
02:11 On a vraiment, vraiment une augmentation très importante des investissements étrangers, avec un pic en 2021.
02:17 Et cette année, encore une très bonne année.
02:19 Vous avez cette année aux environs de 80 projets, 76 exactement, qui correspondent à peu près à 2500 emplois maintenus ou créés.
02:27 Et principalement dans l'industrie.
02:29 Et avec une répartition géographique, principalement évidemment centrée sur l'Axe-Seine.
02:35 Mais avec des projets qui sont aussi dans le Calvados, dans l'Eure, et un peu dans la Manche et dans l'Ordre.
02:40 Sur l'année dernière, 50% des investissements en Seine-Maritime.
02:43 L'année dernière, 50% des investissements en Seine-Maritime.
02:46 Alors 50% du nombre de projets, effectivement.
02:49 Mais en nombre d'emplois, vous avez une répartition qui est...
02:52 Parce que le nombre de projets, évidemment, un projet ne donne pas autant d'emplois que d'autres.
02:56 Et vous avez une répartition qui est plutôt correcte, mais des typologies effectivement très différentes.
03:01 Après c'est la Seine-Maritime, ça part au Jérôme, qui attire le plus les plus gros investissements.
03:05 Les plus gros, les plus emblématiques, effectivement, ceux dont on parle le plus.
03:09 - Eastman, l'américain, 850 millions d'euros.
03:13 - Oui, pour vous remettre un peu plus en réalité, 350 emplois.
03:19 Et ça c'est un exemple intéressant, puisque là on a vraiment tout.
03:22 On a de l'industrie qui décarbone finalement, qui donne une identité propre à la Normandie.
03:29 Cette dimension industrielle, identitaire, tout à fait assumée.
03:32 Mais qui emprunte un nouveau chemin de développement lié à la décarbonation.
03:36 Et qui fait qu'on a envie de choisir ce type de projet plutôt que d'autres.
03:40 - Lorsque l'américain Eastman investit à Port-Jérôme, est-ce qu'il y a un ruissellement économique sur l'ensemble du bassin, via la sous-traitance ?
03:49 - Il faut rappeler qu'on est une petite région.
03:51 L'île Bonne, là où va être Eastman, c'est 50 minutes en voiture.
03:55 C'est les gros jours de périph'
03:57 - De camp, par exemple, ouais.
03:58 - Les gros jours de périph' c'est le temps qu'il faut pour aller du centre de camp à Falaise.
04:02 Donc ce ruissellement, de toute manière, il existe.
04:04 Parce que vous avez presque un milliard d'investissements.
04:07 Et que les sous-traitants, qu'ils soient de rang 2 ou de rang 3, sont là, autour.
04:11 - Est-ce que la Normandie a pu bénéficier, à quelque part, de l'effet Brexit ?
04:15 Des projets qui auraient simplement traversé la manche ?
04:17 - Eh bien écoutez, si oui, on ne l'a pas vu.
04:20 Et c'est pas faute d'avoir travaillé le sujet.
04:24 On n'a pas d'implantation, ni de grand mouvement sur ce sujet là.
04:28 On a beaucoup travaillé dessus à l'issue du référendum Brexit.
04:31 On continue à travailler dessus, mais on a assez peu de liens.
04:34 On travaille beaucoup maintenant sur l'Irlande, qui est un vrai sujet.
04:38 Puisque l'Irlande fait encore partie de l'Union Européenne.
04:42 Et c'est un bien intéressant.
04:43 - Et la Seychelles-Bourg qui en bénéficie, avec son terminal servi, qui est sur la route.
04:46 - C'est Seychelles-Bourg à travers une dimension logistique, oui, bien entendu.
04:49 - Très bien. Merci beaucoup Alexandre Val, directeur général de l'agence de développement de la Normandie.

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