Joël Guerriau, sénateur (Les Indépendants) de Loire-Atlantique, a été interpellé à son domicile parisien et placé en garde à vue par la police judiciaire. Une parlementaire a porté plainte, accusant le sénateur de l’avoir droguée à son insu. Le sénateur avait donné rendez-vous à une députée avec laquelle il entretiendrait des liens d’amitié. Après avoir bu un verre en sa compagnie, l’élue aurait été prise de malaise et aurait quitté les lieux précipitamment.
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00:00 Est-ce que c'est un phénomène qui est très répandu ?
00:02 Oui, tout à fait.
00:03 Et ce que cette affaire nous rappelle une nouvelle fois, c'est qu'en réalité, on ne
00:06 court pas plus de risques dehors.
00:08 Parce que souvent, vous savez, on entend cette phrase "fais attention en rentrant", j'ai
00:11 encore entendu hier, mais on n'entend jamais la phrase "fais attention chez toi ou avec
00:15 tes proches".
00:16 Et dans 9 cas sur 10, les viols ont lieu dans le cercle proche et sont perpétrés par quelqu'un
00:20 qu'on connaît.
00:21 Et effectivement, l'utilisation de drogue, c'est malheureusement très, très récurrent,
00:26 que ce soit effectivement de l'ecstasie, mais aussi finalement des somnifères ou d'autres
00:31 produits qui vont altérer le discernement des victimes.
00:34 Et est-ce qu'il y a beaucoup de femmes, évidemment, par définition, qui ne se rendent pas compte
00:39 puisque le but, c'est de les droguer et de pouvoir potentiellement en abuser ? Est-ce
00:44 que c'est compliqué justement de quantifier le phénomène et de prouver quand c'est le
00:48 cas que ça a eu lieu ?
00:49 Alors, c'est très compliqué.
00:50 D'ailleurs, je rappellerai qu'il y a seulement 1% des viols déclarés qui aboutissent à
00:53 une condamnation.
00:54 Si on fait un dépôt de plainte, c'est seulement 16% environ.
00:56 Donc, les preuves sont difficiles à rassembler.
00:59 Dans beaucoup d'enquêtes, les investigations sont insuffisantes.
01:02 Donc, c'est aussi qu'on ne cherche pas assez bien les preuves.
01:04 Là, on a une réaction de la justice très rapide.
01:06 C'est aussi parce qu'on a affaire à deux parlementaires.
01:09 Donc, il y a un peu la mise en place d'une justice, je dirais, d'exception.
01:11 Là, on a un exemple de ce qui devrait être toujours fait en réalité.