Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué à son insu la députée de Loire-Atlantique, Sandrine Josso, et mis en examen, a été suspendu par son parti "Horizons" et son groupe parlementaire, avant une possible exclusion définitive.
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00:00 Quand elle vous appelle en sortant de chez le sénateur Guerriot, comment est-ce qu'elle est, Sandrine Josseau, la semaine dernière ?
00:05 – Elle est vaseuse, elle arrive à peine à articuler, je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
00:17 Lorsque je l'ai rappelée, elle est formelle, elle me dit "on m'a mis quelque chose dans mon verre".
00:28 Je savais qu'elle passait la soirée avec Joël Guerriot,
00:32 puisque nous en avions parlé le jour même à la buvette de l'Assemblée,
00:39 et je lui avais dit "tu lui fais une bise".
00:41 – Oui, ils sont amis, vous êtes amis tous les trois depuis des années.
00:44 – On se connaît tous les trois et c'est une bien triste histoire.
00:51 – Vous allez passer plusieurs heures avec elle la semaine dernière à l'hôpital,
00:54 juste après cette soirée, au moment de cette soirée.
01:00 Elle vous raconte donc ce qui s'est passé, elle raconte ce que l'on vient d'entendre là.
01:03 Il y a une première chose qui frappe dans son témoignage,
01:06 c'est d'abord qu'elle trouve tout de suite son comportement très insistant.
01:10 Elle vous le dit ça, très insistant pour qu'elle boive ?
01:12 – On en a discuté, parce que je l'ai accompagnée ensuite à la Riboisière,
01:22 et donc on a eu l'occasion de discuter, de tout décortiquer,
01:25 de voir effectivement tous ces comportements bizarres,
01:33 le fait de trinquer de manière très insistante, plusieurs fois, trois fois,
01:40 tu finis ton verre la fois d'après, le fait qu'elle voit bouger les interrupteurs
01:50 et la regarder de manière insistante.
01:52 – Elle raconte ça effectivement à Sandrine Jossot,
01:55 il modifie l'intensité lumineuse dans la pièce.
01:57 Pourquoi ?
01:58 Ça ce sont les médecins de la Riboisière qui vont l'expliquer à Sandrine Jossot plus tard.
02:01 – C'est ça.
02:02 – Quel est l'intérêt de faire ça ?
02:04 – Moi je ne suis pas médecin.
02:06 – En gros ce que dit Sandrine Jossot c'est que visiblement c'est pour accélérer
02:11 ou entraîner la réaction d'une drogue qu'on a pu placer dans le verre de cette dame,
02:16 l'ecstasy, et pour attiser un petit peu la réaction et faire en sorte que ça se produise.
02:23 – Et la Riboisière est un établissement spécialisé en toxicologie,
02:28 donc ils connaissent très bien ces phénomènes.
02:30 Elle a eu la chance effectivement d'être emmenée dans un établissement
02:36 où effectivement les analyses ont pu être faites rapidement
02:40 et ils avaient un regard très éclairé sur cela.
02:43 – Elle de toute façon avait la certitude d'avoir été droguée, elle le dit,
02:46 je l'ai vu manipuler ce sachet blanc.
02:47 – Oui.
02:48 – Qu'est-ce qu'elle vous raconte à ce propos ?
02:50 – Elle me dit d'emblée, première parole qu'elle me dit au téléphone,
02:55 "j'ai été droguée".
02:56 À ce moment-là, je pense qu'elle a fait une rupture d'un névrisme
03:02 ou un AVC ou quelque chose et qu'elle est dans une situation
03:07 où effectivement tout est confus.
03:10 Donc je l'écoute, je la rassure, j'écoute tout cela
03:17 et ensuite j'appelle ma compagne et je lui dis certainement
03:22 qu'elle a dû faire un malaise.
03:25 À la suite de cela, je sors de la soirée où j'étais à Gala
03:33 des hôteliers, cafetiers, restaurateurs et je rejoins l'Assemblée nationale
03:37 et à ce moment-là, elle me dit, les services de secours m'ont emmené
03:43 parce que je lui avais demandé où tu te trouves etc.
03:46 Je suis à Lariboisière, donc je lui dis,
03:51 "est-ce que tu veux que je te rejoigne à Lariboisière ?"
03:54 Elle me dit, "oui, s'il te plaît".
03:57 Donc j'arrive à Lariboisière, je passe la barrière de l'entrée
04:09 et je donne ma carte pour m'identifier.
04:13 Une anecdote qui est douloureuse puisque j'ai donné ma carte
04:18 de député pour attester de mon identité et ils sont passés dans le box
04:25 et au moment où elle était, elle m'a raconté par la suite,
04:30 elle a vu une carte bleu blanc rouge, elle a pris peur parce qu'elle pensait
04:33 qu'effectivement, ce n'était pas moi mais que c'était le sénateur qui venait.
04:40 Quand ils lui ont dit, elle a demandé quel nom parce qu'elle savait que je venais,
04:44 ils ont dit Gessmar et à ce moment-là, la personne m'a laissé rentrer.
04:47 – On va entendre dans un instant la défense de l'avocat du sénateur Guiriot,
04:51 simplement quand elle a la confirmation par les analyses qui sont pratiquées
04:55 à Lariboisière, à l'hôpital Lariboisière, qu'elle a bien été droguée,
04:58 elle a de la drogue en elle, de l'ecstasie en l'occurrence,
05:01 comment est-ce qu'elle réagit à l'hôpital ?
05:05 – Ça a mis du temps, c'est-à-dire ces analyses prennent du temps,
05:09 c'est-à-dire entre le moment où elle est arrivée, je pense aux alentours de minuit
05:14 et le moment où les résultats tombent, il est 6h30.
05:17 – 6h30 du matin.
05:19 – Ça fait un peu de temps, donc tous les scénarios sont faits, toutes les hypothèses…
05:28 – Parce que c'était presque un soulagement finalement, quand elle a appris que…
05:31 – C'était une confirmation pour elle, c'était clair.
05:35 Depuis le départ, c'était très clair.
05:38 Moi j'essayais de pondérer les choses, je connaissais les deux,
05:42 et quand les résultats sont tombés, la colère, la colère.