Loi sur l’Immigration : qui a gagné le match aller ?

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse à l'adoption du projet de loi Immigration par le Sénat dans une version durcie.

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Transcript
00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers. - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent.
00:06 - Bonjour Vincent. - Alors le Sénat a adopté en première lecture par 210 voix pour,
00:10 115 contre le projet de loi immigration.
00:13 Hier le texte a examiné au mois de décembre à l'Assemblée nationale pour ce que certains présentent déjà comme un match
00:19 retour. Alors faisons déjà peut-être un premier bilan Vincent si vous le voulez bien, à la fin du match aller, le match
00:25 sénatorial qui l'a emporté ? - C'est pas simple de vous répondre parce qu'au coup de sifflet final tout le monde a levé les bras en disant
00:31 "j'ai gagné".
00:32 Gérald Darmanin s'est félicité rappelant que pas grand monde n'aurait parié sur le vote de son texte il y a une semaine, ce qui est
00:37 absolument vrai.
00:38 Bruno Retailleau s'est réjoui d'un texte qui n'est plus celui du gouvernement mais celui du groupe LRO-Sénat et il a raison, le projet de loi
00:44 était considérablement durci, on peut même dire que si la droite avait voté un tel texte quand elle était au pouvoir
00:49 et bien il y serait encore peut-être aujourd'hui au pouvoir.
00:52 Hervé Marseille, le patron des centristes, s'est réjoui de l'inscription dans la loi de la régularisation possible des clandestins dans les métiers en tension.
00:58 C'est une mention symbolique puisque la pratique existe sur le plan réglementaire depuis plus de dix ans,
01:02 mais la politique ce sont aussi des symboles.
01:04 Et Gérard Larcher, enfin, a fait la preuve qu'il pouvait être l'homme du compromis dans la chambre haute et de l'unité contre l'antisémitisme dans la rue.
01:11 C'est donc pour lui aussi une très bonne semaine, tout le monde est content,
01:14 c'est un peu comme dans nos compétitions d'enfants, vous vous souvenez Dimitri, quand on repartait tous vainqueur ou vaincu avec une magnifique médaille.
01:20 - Très bien, mais bon, en vérité, qui peut brandir la coupe finalement ?
01:24 - La personne et c'est bien le problème. Et si on regarde les médailles, elles ont tout un revers.
01:28 Gérald Darmanin a fait le choix tactique de laisser le champ libre à la droite sénatoriale
01:32 et les députés de la majorité l'attendent désormais au tournant avec la volonté de rendre au texte sa pureté originelle.
01:37 Au gouvernement, quelques ministres, dont la première d'entre eux,
01:40 ne seraient pas mécontents si à l'Assemblée le ministre de l'Intérieur se prenait les pieds dans l'une des mille combinaisons
01:44 qu'il échafaude depuis 18 mois.
01:47 À droite, Bruno Retailleau a fait un choix constructif, mais Éric Ciotti fait celui de la rupture.
01:52 Il a décliné l'invitation du chef de l'État à Saint-Denis, invitation qui avait pour but d'amadouer LR sur l'immigration.
01:57 Laurent Wauquiez lui-même, et c'est un petit événement, est sorti de sa réserve.
02:01 Il s'est déplacé devant les députés pour leur demander de revendiquer en préalable une réforme constitutionnelle sur les sujets migratoires.
02:07 LR dépose d'ailleurs à cet effet une proposition de loi le 7 décembre.
02:11 Olivier Marleix s'est remonté comme un coucou avec l'envie d'en découdre,
02:14 et Aurélien Pradié, comme à son habitude, fait l'intéressant et se met tout le parti à dos.
02:18 Après le Sénat constructif, on voit poindre à droite l'Assemblée éruptive,
02:22 avec une position maximaliste qui a pour objectif de se différencier d'Emmanuel Macron sur un thème où il n'a plus aucun crédit,
02:28 et d'éviter, comme lors des retraites, des votes en ordre dispersé.
02:31 - Donc si je comprends bien, Vincent, les compteurs sont remis à zéro,
02:34 et la partie de l'Assemblée va être beaucoup plus difficile à gérer que celle du Sénat.
02:39 - Le risque d'une absence de majorité, donc d'un 49-3, est réel.
02:42 Mais en vérité, la situation est beaucoup trop mouvante pour pouvoir conclure aujourd'hui.
02:46 Un exemple. Il y a 15 jours, Marine Le Pen a dit qu'elle pourrait voter cette petite loi.
02:50 Et dimanche, dans le journal du dimanche, elle disait qu'elle ne voterait pas le texte sorti du Sénat, pourtant beaucoup plus sévère que la petite loi.
02:57 Au gouvernement, on promet une majorité qui fait bloc, ce qui est loin d'être acquis,
03:02 et on prédit une abstention des députés LR, ce qui semble aujourd'hui très improbable.
03:06 LR, de son côté, brandit une motion de censure qui n'est pas moins hypothétique.
03:10 - Cette partie de poker, tout le monde bluffe, tout le monde ment. Pourquoi ?
03:14 Parce que les vainqueurs du Sénat savent très bien qu'à l'Assemblée, ils peuvent tout perdre.
03:17 - L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers-Lens.

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