Rassemblements contre l'antisémitisme : selon Louis Aliot, "le RN est à sa place dans les manifestations"

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Après les deux rendez-vous qui ont rassemblé ce dimanche à Perpignan près de 2.000 personnes contre l'antisémitisme, le maire RN Louis Aliot soutient la présence de son parti dans les manifestations en France, malgré les polémiques.

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Transcription
00:00 7h45, Mélanie Juvé, ligne ouverte ce matin sur les rassemblements contre l'antisémitisme.
00:05 Et ce pour un cessez-le-feu au Moyen-Orient multiple rendez-vous ces derniers jours.
00:09 182 000 personnes partout en France hier contre l'antisémitisme.
00:15 Alors est-ce que ça peut faire changer les choses ou c'est uniquement symbolique pour vous ?
00:19 Si vous avez participé à un de ces rassemblements, appelez-nous, on vous donne la parole dans quelques instants.
00:24 0468 35 5000. En attendant, on revient sur les deux rassemblements d'hier à Perpignan contre l'antisémitisme.
00:32 Ils ont rassemblé environ 2000 personnes. Votre invité, Suzanne, c'est le maire de Perpignan, Louis Alliot.
00:37 Bonjour, Louis Alliot. - Bonjour.
00:39 Vous avez donc été le premier maire à annoncer un rassemblement contre l'antisémitisme la semaine dernière.
00:43 Ensuite seulement, il y a eu l'appel de l'Association des maires de France.
00:47 Pourquoi vous avez décidé de maintenir votre rassemblement hier matin
00:51 alors que vous-même vous vous êtes rendu à celui de l'après-midi devant la préfecture ?
00:55 Parce qu'on avait lancé les invitations, qu'un certain nombre de personnes et de personnalités nous avaient dit qu'ils viendraient.
01:00 Ça peut s'annuler, ça. - Oui, sauf que certaines personnalités ne seraient pas allées au second, d'ailleurs on ne les a pas vues.
01:06 Considérant que l'antisémitisme aujourd'hui est bien identifié en France, qu'il est le fait de l'islamisme radical...
01:14 Ah, ça va à deux paires. - Ah oui, là aujourd'hui, oui.
01:16 Vous pourrez regarder tous les actes antisémites en France aujourd'hui et vous verrez qu'à 97%, c'est à peu près ça.
01:22 D'ailleurs aujourd'hui, on est dans une triste mémoire puisqu'on est le 13 novembre, c'est-à-dire les attentats du Bataclan.
01:28 Et beaucoup considèrent que nous sommes dans une situation qui a été le fait de 30 ans de gestion de notre pays par la droite et par la gauche
01:35 et qui ne veulent plus participer à quoi que ce soit avec ces gens-là.
01:37 Donc ceux qui ont fait des actes antisémites ces dernières semaines, depuis le début de la guerre en Israël,
01:41 pour vous c'est forcément des islamistes radicals ?
01:44 - Beaucoup, puisque c'est en lien avec le conflit israélo-palestinien que malheureusement on fait un amalgame beaucoup
01:49 entre les Français de confession israélite et ce qui se passe en Israël,
01:54 ce qui est, il faut bien le dire, très dangereux et assez grave pour l'avenir.
01:58 - Et ce n'était pas contre-productif d'avoir deux rassemblements distincts hier à Perpignan ?
02:02 - Non, écoutez, je ne crois pas, parce qu'il y a eu du monde aux deux, avec des publics différents
02:07 et je pense que ça permet aussi de parler à beaucoup plus de personnes.
02:11 J'ajoute que, pour revenir à votre première question, on avait décidé aussi de dévoiler une bande de rôle
02:17 avec le visage de tous les otages qui sont aux mains du Hamas, avec un seul slogan, "libérez les otages"
02:24 et c'est aussi pour ça qu'on a maintenu ce rassemblement.
02:28 - Il y a eu les deux rassemblements donc hier, sur ces deux rassemblements, près de 2000 personnes au total, est-ce que vous êtes satisfait ?
02:35 - Non, honnêtement, je pense que c'est peu, je m'attendais à beaucoup plus à l'échelle de la capitale du Roussillon
02:42 mais en France aussi, j'ai été surpris.
02:44 - 182 000 personnes.
02:45 - Voilà, je me souviens de la mobilisation qu'il y avait eu pour Charlie Hebdo,
02:49 qui avait été énorme, 10 fois plus au manifestement, et là, il ne faudrait pas que l'on tombe dans de la banalisation
02:56 et que les Français, finalement, se lassent et s'habituent à des horreurs et des choses comme ça
03:02 et c'est pour ça que justement, il faut maintenir la pression et ne rien lâcher sur cette question-là.
03:08 - Alors, on l'a dit hier après-midi, vous étiez au rassemblement devant la préfecture à l'appel de l'association des maires de France
03:14 mais vous vous êtes mis un petit peu en retrait, exactement comme a fait Marine Le Pen dans le cortège parisien.
03:20 Pourquoi cette position ? Est-ce que, je ne sais pas, vous n'arrivez pas à dire franchement que vous avez mis de côté les positions de Jean-Marie Le Pen ?
03:27 - Non, pas du tout. Est-ce que les socialistes disent qu'ils ont mis à l'écart François Mitterrand et la Francisque Dumaréchal-Pétain ?
03:32 Non, bon, je pense que l'histoire, il y a des fées, ils appartiennent à l'histoire.
03:36 Nous, on a la nôtre, on a modifié tout cela avec Marine et aujourd'hui, même Serge Klarsfeld reconnaît
03:42 que le Rassemblement National est tout à fait à sa place dans la manifestation d'hier.
03:47 Donc, je veux dire, je préfère écouter M. Klarsfeld que quelques autres.
03:52 Simplement, on est arrivé à 15h pile, il y avait déjà la foule rassemblée
03:56 et on n'allait pas s'imposer en bousculant les gens pour se mettre à côté du préfet.
04:01 On était là, c'était bien. - Marine Le Pen a fait exactement la même chose.
04:04 - Oui, c'est vrai, mais c'était prévu alors que nous, ce n'était pas prévu et j'aurais pu aller m'installer à côté du préfet.
04:10 Mais on avait fait le rassemblement le matin, on y était l'après-midi, c'était l'essentiel.
04:14 Juste une mise au point, contrairement à ce que j'ai pu lire dans le journal quotidien local
04:20 qui raconte souvent n'importe quoi, ce n'était pas... - Par les indépendants ?
04:24 - Oui, ce n'était pas un rassemblement le matin du Rassemblement National.
04:28 C'était un rassemblement de la mairie de Perpignan, ce qui est deux choses bien différentes.
04:32 Le maire de Perpignan, il est le maire de tous les perpignanais.
04:35 Et si j'avais voulu faire un rassemblement au nom de mon parti politique, je l'aurais fait et je l'aurais dit.
04:39 Et ça, ça s'appelle de la manipulation de l'information.
04:42 - Et en parlant de votre parti, est-ce qu'il est légitime, au vu de son histoire, de combattre l'antisémitisme aujourd'hui ?
04:47 - Ecoutez, par exemple ici, vous savez, on avait un responsable qui s'appelait Pierre Sergent.
04:53 Tout le monde en parle. C'est quelqu'un qui s'est cousu une étoile juive sur son veston avec ses camarades,
05:01 en solidarité avec ses amis collégiens à Paris.
05:04 Alors, les leçons en la matière, il y avait des gens qui se sont trompés de combat, comme François Mitterrand,
05:09 mais il y avait aussi des gens dans la Résistance qui ont été déportés et qui ont appartenu à la Constitution du Rennes.
05:14 - Effectivement.
05:15 - Nous avons aussi l'invité du 6/9.
05:17 - Il est 7h51, notre invité Suzanne Chaudjahi, Louis Alliot, maire de Perpignan.
05:22 - Alors aujourd'hui, Emmanuel Macron appelle à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
05:26 Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ? Est-ce qu'il faut maintenant trouver une porte de sortie à ce conflit ?
05:30 - La porte de sortie ne peut se trouver que par la libération des otages.
05:34 Je ne vois pas comment...
05:36 - Pas de cessez-le-feu ?
05:37 - Ça pourrait en être... Il y a une trêve de 4h pour les populations civiles.
05:40 - 4h par jour, ça ne fait pas beaucoup.
05:42 - Ça ne fait pas beaucoup. En remarquant quand même que le Hamas empêche les Palestiniens de sortir de leur propre territoire
05:47 pour s'en servir comme bouclier humain.
05:49 - La situation c'est aujourd'hui que l'hôpital, le principal hôpital, sert de quartier général au Hamas.
05:54 C'est un mouvement terroriste dont on a vu les horreurs qu'il a pu commettre.
05:57 Donc je pense que c'est une situation très difficile, très délicate.
06:00 Tout le monde aspire à la paix, mais dans cette situation,
06:03 rien ne peut se faire tant que les otages sont aux mains du Hamas.
06:06 - La priorité c'est les otages.
06:07 - Ah oui, je crois que la priorité c'est les otages.
06:09 - En tout cas à Perpignan, il y a eu quelques rassemblements pour réclamer la paix à Gaza.
06:14 Chaque fois ça s'est bien passé ? Pas d'erreurs, pas d'incidents ?
06:17 Est-ce que vous saluez cela en tant que maire ?
06:20 - Je préfère, oui, évidemment.
06:22 Et ça dénote qu'à Perpignan, précisément, il y a des gens plutôt responsables.
06:27 - Mais vous, vous n'y allez pas dans ces rassemblements ?
06:29 - Non, parce que moi je ne suis pas au soutien, comme ils le font, du Hamas et du mouvement palestinien.
06:35 - Ce n'est pas un soutien au Hamas ?
06:36 - Si, si, c'est un soutien au Hamas.
06:37 - Non, c'est une demande pour la paix à Gaza.
06:39 - Pas du tout. Quand vous voyez la France Insoumise et le NPA, la CGT
06:42 et quelques autres syndicats qui manifestent, c'est au soutien du Hamas.
06:45 Ils ne veulent pas condamner le Hamas comme une organisation terroriste.
06:48 Oui, ils sont au soutien du Hamas et du peuple palestinien.
06:51 Moi, je suis au soutien de la paix, d'Israël parce qu'il est victime aujourd'hui,
06:56 du peuple palestinien parce qu'ils sont prisonniers de leur mouvement terroriste
06:59 qui gère aujourd'hui les affaires de Gaza, mais je ne participe pas à cela.
07:03 J'ajoute que le parti communiste est un peu dans cette affaire à du touper.
07:07 Il était à la fois avec les Palestiniens dans ses manifestations
07:10 et à la fois hier avec les Israéliens alors qu'il a déposé à l'Assemblée nationale
07:14 une motion qualifiant Israël de régime d'apartheid.
07:18 Et là, ça pose quand même un problème moral.
07:20 Sachant qu'il n'y a pas que les partis politiques qui participent à ces rassemblements.
07:24 Oui, il y a les syndicats et les associations.
07:27 Une question aussi, Louis Alliot, à propos de votre Conseil municipal.
07:30 La dernière séance jeudi a été assez mouvementée.
07:33 L'opposition a quitté la salle. Elle reproche notamment de ne pas avoir eu assez d'informations
07:37 sur la modification du budget, comme il n'y a pas eu de commission des finances en amont.
07:41 Vous n'étiez pas dans la salle à ce moment-là, alors que vous avez repris cette délégation des finances dernièrement.
07:48 Pourquoi est-ce que vous ne meniez pas les débats jeudi ?
07:51 Parce qu'il y a des sujets sur lesquels je suis obligé de me déporter.
07:54 C'est-à-dire de ne pas participer aux débats.
07:56 Et sur ces sujets-là, il y a quelques sujets où je ne peux pas.
07:59 Le théâtre L'Archipel, mais aussi le Palais des congrès.
08:01 Vous n'avez pas le droit ?
08:02 Je n'ai pas le droit, sinon je serais en conflit d'intérêts.
08:04 Donc je sors et c'est un adjoint à moi qui défend ces délibérations.
08:07 Mais je dois dire que c'était un spectacle affligeant.
08:10 Il faut dire que l'opposition est très divisée entre des gens de droite qui pourraient être avec la gauche
08:14 et qui d'ailleurs la prochaine fois seront sur des listes de gauche.
08:17 Et puis une droite qui revendique ce qu'elle est et qui, j'allais dire,
08:21 souvent plutôt soutient ce que l'on fait, contrairement à d'autres.
08:24 Après vous entendez peut-être les demandes.
08:27 C'est-à-dire qu'apparemment ils demandaient simplement des informations pour pouvoir voter.
08:31 J'étais dans l'opposition et dans le même cas de figure.
08:33 Un budget c'est très compliqué.
08:35 Si vous demandez des informations ligne par ligne en séance,
08:38 c'est très difficile de les donner.
08:40 Et le maire avant me répondait "M. Alliaud, on vous fera passer les réponses".
08:44 Et on avait les réponses après le conseil municipal, il n'y a pas de souci.
08:47 Eh bien eux devraient être peut-être plus patients
08:50 et jouer le jeu précisément de la démocratie au conseil municipal.
08:53 - Alors on l'a dit, vous avez repris la délégation des finances
08:56 depuis que votre adjointe aux finances a démissionné.
08:59 Ce n'est pas un peu handicapant de travailler sans adjoint justement aux finances ?
09:04 - Vous savez, il y a une administration et je travaille avec des adjoints.
09:07 - C'est un dossier particulier quand même.
09:09 - Oui, mais oui, c'est un sujet technique.
09:13 Mais après tous les adjoints ont leur propre capacité
09:16 à analyser le budget dont ils disposent et on en discute ensemble.
09:19 Et à la fin c'est moi qui fais les arbitrages.
09:21 C'est ça le plus important.
09:22 M. Pujol n'avait pas d'adjoint aux finances quand il s'est séparé.
09:25 - Et lui, il était avocat financier.
09:27 - Je ne vois pas le rapport, vous savez.
09:29 Si les gens qui avaient des diplômes en matière de comptabilité étaient forts,
09:33 la France ne serait pas dans cet état.
09:35 Si on avait pris tous les énarques qu'on a eu à la tête de l'État,
09:37 on n'en serait pas dans cet état pitoyable.
09:39 Vous savez, moi aussi je suis docteur en droit, je sais analyser un budget,
09:42 je n'ai pas de souci avec cela.
09:44 Et donc avec mes adjoints, on travaille en équipe.
09:46 Et donc tout ce que j'ai pu entendre d'ailleurs sur votre antenne,
09:49 je sais pas si c'est hier ou avant-hier, d'un politologue qui ne sait pas comment ça se passe.
09:52 - Un enseignant de l'université Montpellier.
09:54 - Oui, manifestement il ne sait pas comment ça se passe.
09:56 En revanche, moi je peux vous dire, on parlait de cumul.
09:58 Par exemple, Jean-Paul Aldui à l'époque, il était sénateur, maire,
10:02 président de l'AGLO et directeur de l'Agence nationale du rénovélement urbain.
10:06 - Est-ce que c'est une raison pour faire la même chose ?
10:08 - Mais je ne fais pas la même chose, moi je ne suis pas dans la rue, je ne suis pas sénateur.
10:10 - Mais vous cumulez aussi les délégations, sécurité, finances...
10:13 - Mais je suis le maire, de toute façon à la fin c'est moi qui signe.
10:15 Et les délégations, c'est moi qui les donne à mes adjoints et pas l'inverse.
10:18 Donc sur la sécurité, je vous ai toujours dit que c'est un sujet important que je mène.
10:22 Et sur aujourd'hui les finances, on le mène à plusieurs.
10:26 Et les choses sont évidemment, je vais dire, totalement transparentes.
10:29 - Merci beaucoup Louis Alliot d'être venu nous parler ce matin.
10:31 parler ce matin, vous êtes le maire de Perpignan. A bientôt !

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