Plus de 180.000 personnes ont manifesté partout en France contre l'antisémitisme, dont 105.000 à Paris selon la préfecture de police, en la présence notable du RN et en l'absence de LFI, ce qui alimente les polémiques.
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00:00 Est-ce que pour vous c'était un échec ?
00:01 180 000 personnes réunies à Paris selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:04 En France.
00:05 En France, pardonnez-moi, et 105 000 à Paris.
00:07 Oui c'est un échec.
00:08 C'est un échec si on compare cette marche à d'autres.
00:11 Dans notre histoire, après la profanation du cimetière juif de Carpentras,
00:13 il y avait eu 200 000 personnes à Paris.
00:16 Et le président de la République d'ailleurs s'était joint à cette marche.
00:19 Mais plus grande mobilisation en France depuis 30 ans.
00:21 Je crois qu'il faut chercher à expliquer cet échec.
00:23 Je crois que beaucoup de Français n'ont pas voulu manifester contre l'antisémitisme avec des antisémites.
00:28 Beaucoup de Français...
00:29 Vous confirmez, pardon, le mot échec.
00:31 Pour vous c'est un échec.
00:32 Oui c'est un échec.
00:33 On est surpris dans ce monde.
00:34 Je le regrette au sens où le combat contre l'antisémitisme est un combat indispensable.
00:38 Le combat contre tous les racismes est un combat indispensable.
00:40 Et cette marche a en effet rabougri ce combat en la captant à des fins très politiciennes,
00:46 en faisant une tribune au pire de l'extrême droite.
00:50 Vous savez, pour les Français, on ne combat pas le racisme en brandissant un autre racisme.
00:54 On ne combat pas l'antisémitisme en faisant du racisme anti-musulman, un signal de ralliement,
00:59 comme cela l'a été pour beaucoup de ceux qui ont manifesté hier à Paris.
01:03 Et on ne combat pas, on ne rallie pas, on ne fédère pas, on ne rassemble pas un peuple avec ceux qui cherchent à le diviser.
01:08 On ne mobilise pas les Français avec des personnages qui...
01:13 François Hollande, Manuel Valls, ce vieux monde qui ressurgit à l'occasion des horreurs que le monde et notre pays traversent aujourd'hui.
01:21 Et peut-être avoir fait un cordon républicain comme le PS, E.Coliver, qui ont marché hier avec cette banderole contre l'antisémitisme et tous les fauteurs de la Légion.
01:32 Mon voisin l'expliquera, mais pour notre part, la France Insoumise, je veux le dire à nos téléspectateurs,
01:36 ils peuvent nous faire confiance, nous ne participerons pas à des opérations de blanchiment de l'extrême droite.
01:39 Parce que le rapport du RN à l'antisémitisme n'est pas un rapport passé, il se conjugue au présent.
01:45 David Rachlin est l'actuel vice-président du RN.
01:48 Ce monsieur pratique dans sa mairie de Fréjus des saluts nazis, c'est vos confrères qui le rapportent.
01:52 M. Bocaletti, qui est député du RN, il siège en face de moi dans l'hémicycle.
01:57 Cet homme vendait des ouvrages négationnistes.
02:00 Il est aujourd'hui membre du groupe RN.
02:04 Cette force politique n'a pas rompu avec cette histoire qui est la pire de l'histoire des horreurs du XXe siècle.
02:12 Et donc il était hors de question pour nous.
02:14 Je m'en félicite. Non, le RN n'a pas changé.
02:18 C'est un parti d'extrême droite, il menace le peuple français, il menace son unité.
02:21 Je suis fier que la France insoumise n'ait pas cédé aux tentations du moment.
02:27 Certains camarades ont manifesté à Strasbourg.
02:30 Là où le RN n'était pas convié, et c'était le seul endroit en France où il y avait un appel clair pour le dire.
02:34 Je suis fier que la France insoumise ait adressé ce message à tous ceux qui sont inquiets dans les moments que traverse notre pays.
02:40 Il y a un point de résistance à l'extrême droite, à la recomposition à laquelle nous assistons entre la droite et l'extrême droite.
02:47 Les insoumis sont là, et tous ceux qui veulent, pour tout ceux pour qui compte le combat antiraciste, ont un point d'appui.
02:54 Et nous continuerons à dénoncer tous les racismes.
02:57 Le racisme contre nos compatriotes juifs, l'antisémitisme, et le racisme contre nos compatriotes musulmans aussi.