Macron absent de la marche contre l’antisémitisme : "c’est incompréhensible" pour Lisnard

  • l’année dernière
Emmanuel Macron a-t-il eu tort de ne pas participer aux marches contre l’antisémitisme, dimanche 12 novembre ? C’est une des (nombreuses) questions qui ont été posées à David Lisnard dans L’Interview à la une qui sera mise en ligne ce samedi à 10 heures.

Le président de l’Association des maires de France, qui avait appelé à la duplication de la manifestation parisienne devant toutes les préfectures du pays, est l’invité du grand entretien hebdomadaire de Nice-Matin, en partenariat avec Radio Émotion. Le maire Les Républicains de Cannes et espoir de la droite dans la course à l’Élysée considère que la place du président de la République « aurait été tout à fait légitime. Mais ce qui m’interpelle, ce sont les motifs qu’il a donnés. Un argument consiste à dire : ma place n’est pas dans une manif. Ce n’était pas une manif comme les autres, c’était pour la République française dont il est le garant. Il dit qu’il est garant de l’unité nationale ; cette manifestation pourrait donc porter atteinte à l’unité nationale mais il y envoie son gouvernement : c’est incompréhensible, c’est contradictoire, c’est ce qui fait beaucoup de mal à la démocratie. Et puis quelle injure faite à nos compatriotes musulmans en disant qu’il ne faut pas les stigmatiser. Je connais plein de musulmans contre l’antisémitisme heureusement. »
Transcript
00:00 On peut dire qu'il devait y être. Et il avait lui-même manifesté à la suite, je crois, des attentats du Bataclan.
00:06 Et c'était quand même une manifestation un peu particulière, organisée, décidée par le président du Sénat,
00:12 la présidente de l'Assemblée nationale, soutenue par l'Association des maires de France, qui est une institution aussi.
00:16 Donc sa place aurait été tout à fait légitime. Mais j'ai pas envie de polémiquer là-dessus.
00:21 En revanche, ce qui m'interpelle beaucoup, ce sont les motifs qu'il a donnés, qu'il a confirmés récemment.
00:27 L'argument qui consiste à dire... Bon, ma place n'est pas dans une manif. Chacun l'aidera à ce qu'il veut.
00:34 Dire « Je peux pas manifester toutes les semaines », c'était pas une petite manif comme les autres, quoi.
00:39 C'était pour la République française, dont il est le garant en tant que président. Mais surtout de dire qu'il est garant de l'unité nationale
00:45 et que cette manifestation, donc par symétrie, pourrait porter atteinte à l'unité nationale, tout en envoyant son gouvernement.
00:51 C'est incompréhensible. C'est contradictoire, c'est ambigu. Et c'est ce qui fait beaucoup de mal à la démocratie.
00:57 Et ça s'est confirmé récemment, parce que c'est quand même pas rien. En demandant son avis, on apprend qu'il a reçu Yacine Benatar...
01:03 — Oui, qui était un humoriste très controversé, qui aurait été reçu par ses conseillers, justement, pour demander son avis sur l'opportunité de participer à cette manifestation.
01:13 — Après, il voit qui veut. Mais enfin c'est quand même... — Ça, ça vous choque.
01:17 Imaginez que ça ait pu influencer la décision du président de la République. Alors on n'est pas sous Pompidou ou sous de Gaulle. Ça, c'est sûr.
01:23 Et puis surtout, quelle injure faite à nos compatriotes musulmans, puisque c'est le président de la République qui lui-même reprend un petit peu
01:32 d'ailleurs les arguments d'Éric Zemmour à travers cela, en disant qu'il faut pas désigner, stigmatiser... Je sais plus quel est le terme...
01:41 Les compatriotes musulmans. Mais moi, je connais plein de compatriotes musulmans qui sont contre l'antisémitisme. Heureusement !

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