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« je n’ai pas de distance avec la poésie » nous dit le parrain des Mots en Scène. Et Dans ce coté scène à la Fête du Livre 2023, point de distance effectivement. En 15 mn, nos échanges nous guident vers quelques uns seulement des 200 auteurs présents, mais dont la charge affective ou symbolique est forte ici : Dominique Rocheteau, invité spécial, Eric-Emmanuel Schmitt qui a mené un grand entretien à hauteur de ses fonctions de Parrain de la Fête du Livre. Nous découvrons aussi le roman autour des victimes de la Shoah de Gaëlle Nohant, et la plongée de Spirou en temps de guerre par Emile Bravo. Une BD en 5 tomes également évoquée sur le plateau des Mots en scène. Quatre regards sur le monde, exigeants, attendus par le public de la Fête du Livre. Réalisation : Chantale Joassard

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Transcription
00:00 Je n'ai pas de distance avec la poésie et j'appelle poésie cette musique.
00:15 Et bonjour, bonsoir, bienvenue de côté scène pour la fête du livre 2023 Saint-Étienne,
00:20 une fête du livre créée il y a 37 ans par Jacques Pleyn, libraire, avec cette idée d'une fête.
00:27 Certes, il y a des auteurs, des dessinateurs, des illustrateurs, c'est logique,
00:31 mais il y a aussi des artistes, des comédiens, des peintres, des vélocipédistes,
00:35 un joli petit monde où les lecteurs abordent les auteurs différemment.
00:39 Plus de 200 auteurs, dont pléthore d'auteurs locaux cette année.
00:43 Alors en 15 minutes, on doit faire court et en vous prévient, on n'a pas vu tout le monde, moi c'en faut.
00:48 Du vendredi au dimanche, on a tout fait dans le désordre, à contresens aussi.
00:52 Et je prends pour moi cette citation de Deleuze, "Vous savez, la philosophie, la vraie, c'est comme la vie,
00:59 elle ne connaît pas de contresens, elle progresse, c'est tout."
01:03 Alors dans ce côté scène, ce ne sera pas autre chose que l'envie de progresser
01:07 autour d'une série de rencontres et de paroles de l'autre.
01:11 Dominique Reuchtau, Marc-Alexandre Obambé, Eric-Emmanuel Schmitt, Spirou et Fantasio, Gaëlle Nohan,
01:17 et encore quelques autres, voilà, de près ou de loin, des auteurs de la fête du livre.
01:21 Dans ce premier volet, allez, on se laisse porter, c'est parti !
01:25 Et on commence par l'invité spécial Dominique Reuchtau qui a écrit ce foot sentimentel.
01:30 Un livre, 20 chapitres, le foot de l'ange vert, ses matchs clés, ses grands chefs d'orchestre qui ont été ses entraîneurs,
01:38 The Shadow Army, c'est-à-dire des éducateurs, des bénévoles, une armée de l'ombre au service de milliers de matchs amicaux
01:46 qui ont lieu toutes les semaines, les filles dans le foot aussi.
01:49 À l'image de sa mère qui crée son équipe foot fille dans les années 60, il n'y avait rien encore, ou presque.
01:56 D'autres chapitres, l'argent roi, la violence, ses équipes en Argentine, à Jérusalem, à Gaza, ça ébranle son regard.
02:04 Mais c'est aussi la musique qui l'a ébranlée, d'où ce titre qui sonne évidemment très sous-champ.
02:09 Alors au milieu de la foule, on a droit à une seule question, action, et vous le verrez, il n'y a pas rien, interruption, voilà, c'est parti !
02:15 Une question, on va faire environ 50. Bonjour ! Bonjour ! Vous pouvez me mettre à Jean.
02:20 Et je voulais vous féliciter pour votre carrière. C'est gentil. Merci. On a bien du bruit. D'accord.
02:29 Moi je voulais vous féliciter pour le titre que vous avez donné à votre ouvrage "Foot sentimental".
02:34 Partiment ce foot sentimental c'est très sous-champ.
02:37 De toute façon, vous avez fait soigner avec du goût d'humilité, mais je suis assez fier du titre, parce que c'est moi qui l'ai trouvé.
02:44 Et je l'ai trouvé vraiment à la fin du bouquin, parce que c'est folie de source, quoi.
02:51 Je voulais trouver un titre au niveau de la musique, par rapport à la musique, et je me suis pensé à la chanson de sous-champ, aux paroles.
03:00 Et ça allait complètement avec le bouquin, je l'ai trouvé.
03:04 Alors, vous, vous avez fait raconter un peu de ce que vous avez fait.
03:07 Madame Elphard, c'est une d'actrices qui travaille ici.
03:11 J'ai hommage à énormément de gens de l'école. Et aux supporters surtout.
03:15 Et aux supporters, aux bénévoles, etc.
03:17 Les éducateurs.
03:18 En quoi est-ce que les mots de Sous-champ sont porteurs aussi de vos valeurs ?
03:24 Je ne vais pas vous chanter toute la chanson.
03:27 Il y a le côté sentimental, bien sûr, parce que qui veut dire football sentimental, ça veut dire au contraire de football business.
03:36 Et il y a le côté soif d'idéal, parce que moi, j'ai encore envie de l'idéal.
03:42 Je recherche toujours l'idéal.
03:44 Et l'idéal, je retrouve plutôt dans le foot amateur, dans le foot des petits.
03:47 Pas que dans le foot, aussi.
03:49 Je parle de sport, je parle de mes patients, de rugby, de footbis, de beaucoup de choses.
03:54 Mais d'une certaine philosophie de vie.
03:58 Vous êtes l'invité spécial de cette fête du livre.
04:02 Qu'est-ce que vous avez envie de transmettre ?
04:04 Alors, moi, je ne suis pas un dingue de micro, de télé, de radio.
04:09 Et donc, j'ai préféré transmettre à travers un livre.
04:12 Ou alors, à travers un livre, quand on est devant une feuille blanche, on se pose et on a plus de réflexion.
04:17 Et voilà, pour moi, c'est aussi, c'est surtout aussi un outil de communication pour communiquer avec les gens qui m'ont suivi pendant toute ma carrière, et qui me suivent encore.
04:27 Vous écrivez un foot sentimental, c'est-à-dire à côté du football.
04:31 Et j'ajouterais, quelle fierté a la vôtre d'être un auteur, ici, à la fête du livre ?
04:36 Mais il y a écrire et écrire. C'est ce que je vous dis.
04:38 Moi, j'ai fait des bouquins, comment dire, c'était plus des interviews.
04:41 On m'appelait Langevers, avec un journaliste.
04:43 Là, c'est... Je ne me considère pas comme un écrivain, mais j'ai écrit le livre.
04:48 J'avais une feuille blanche, j'ai écrit un livre.
04:51 Voilà, j'ai vu ce que c'était que d'écrire, d'essayer d'écrire un bouquin.
04:55 Voilà Dominique Rocheteau, dans la soif d'idéal, est toujours là, un footeux sans surenchère.
05:00 Et il faut voir comme il parle à ses lecteurs, aux supporters, avec beaucoup d'attention.
05:04 Alors voilà, j'avais envie de ce croisement avec le parent des mots en scène.
05:09 Un Rocheteau sentimental et Marc-Alexandre Obombe et son message quant à la poésie et sa place.
05:17 Je n'ai pas de distance avec la poésie.
05:24 Entre le monde et moi, il y a toujours un poème ou un poète dont les mots me rassemblent,
05:33 ressemblent à une poignée de main chaleureuse. Un poème ou un poète dont les mots m'offrent une vision, un visage.
05:43 Je n'ai pas de distance avec la poésie.
05:49 Entre le monde et moi, il y a toujours des phrases de lumière, étincelles, d'âme à âme,
05:55 qui semblent avoir été écrites pour moi et moi seul, comme pour me dire quelque chose de moi, de nous, du monde lui-même.
06:05 Je n'ai pas de distance avec la poésie.
06:12 Voilà ce très très beau message de Marc-Alexandre Obombe. On y reviendra, bien sûr.
06:18 Et comme lui, on n'aura pas de distance avec les livres, les auteurs, les sujets.
06:23 Une non-distance qu'on retrouve aussi chez Eric Emmanuel Schmitt, le parent de cette édition à noter très très très attendue à Saint-Etienne, et très lu ici.
06:33 Il était l'invité d'un grand entretien pour son dernier ouvrage en dédicace, "Le Défi à Jérusalem".
06:39 Il a un carnet de voyage, il est invité à un Terre-Sainte par le Vatican. C'est d'ailleurs le pape qui signera sa poste face.
06:45 Et avec la sincérité qu'on lui connaît, Eric Emmanuel Schmitt raconte ce voyage.
06:51 J'ai rejoint un groupe de pèlerins de la Réunion, très pieux, vraiment très très pieux.
06:56 Et en plus j'étais avec leurs prêtres, etc.
07:00 Et j'arrive, il est 5h30, moi je voulais prendre le thé, et eux ils voulaient aller au Vepre.
07:08 J'ai agace contre eux.
07:12 Et je me suis dit, bon allez, tu joues le jeu, tu vas au Vepre, etc.
07:16 Et le lendemain matin, 8h, une messe.
07:19 Midi au bord du lac de Tiberias, une petite messe.
07:24 Et le soir, Vepre, une orgie de messe.
07:27 C'est un peu comme si c'était le bon sauvage qui découvre le christianisme.
07:31 J'arrive d'ailleurs, j'arrive de ma forêt, et je découvre ça.
07:37 Et bon, après je raconte des choses plus intimes sur ce que tout cela peut produire.
07:42 Eric Emmanuel Schmitt qui se moque gentiment, rappelle aussi qu'enfant en famille, il suivait un peu tous les cultes.
07:48 Il s'était surnommé la famille des poissons rouges, bouche ouverte, en moment des chants, car ne sachant que chanter.
07:55 Je ne savais jamais ce qu'il fallait chanter, ce qu'il fallait dire, etc.
07:59 Donc voilà, je viens de la famille poisson rouge.
08:02 Et après, je fais des études "athées" de philosophie.
08:09 A Normale Sud, je suis élève de Jacques Derrida.
08:12 Après, je fais mon doctorat sur Diderot, philosophe athée.
08:16 Donc j'étais complètement, voilà, j'étais dans un athéisme d'ailleurs qui restait interrogatif, mais qui n'était pas douloureux.
08:25 Le public l'interroge aussi sur les attentats du 7 octobre en Israël.
08:30 Et ce récent voyage lui rappelle ce qu'est Jérusalem.
08:34 Le lieu des trois religions monothéistes, trois fratries à ses yeux.
08:38 C'est-à-dire qu'on peut considérer que c'est un lieu divin, quand on est croyant,
08:44 mais autrement, pour tous les hommes, c'est un lieu qui appelle à l'humanisme.
08:48 C'est-à-dire qui appelle à l'entente entre des communautés absolument différentes.
08:54 Nous montrerons, nous, un jour, capables de relever le défi de Jérusalem.
08:59 Voilà, le défi de Jérusalem, c'est être fraternel.
09:02 Et pour l'instant, non.
09:05 - Moi, dans les événements, l'instant...
09:10 - Ah, mais moi, je suis très pessimiste.
09:13 - Vous évoquez... - Ah, la violence en genre, la violence.
09:17 La violence, c'est la violence.
09:20 Moi, je suis franco-belge.
09:23 Et là, j'ai envie d'être un peu belge.
09:26 C'est-à-dire que, vous savez, la base du rapport humain entre belges, c'est le compromis.
09:33 Le compromis, c'est dire, oui, je vais tenir compte de toi et tu tiens le compte de moi.
09:39 On se reconnaît une existence et une légitimité commune à travers le compromis.
09:44 C'était Michel Rocard qui disait que les Français ignoraient la noblesse du compromis.
09:50 C'est vrai qu'il y a quelque chose de profondément noble dans le compromis.
09:53 La maison-tente, c'est facile.
09:55 Le compromis, c'est moral, c'est éthique.
09:59 Eric et Manuel Schmitt, magnifiques conteurs qui se saient écouter,
10:03 qui parlent avec spontanéité et jaillissent des réflexions, des étonnements.
10:07 Un bonheur pour ces lecteurs, des lecteurs attentifs, mais aussi patients,
10:10 quand ils le rejoindront dans les files d'attente de dédicaces.
10:13 Nous retrouvons ainsi la grande librairie et une auteure très populaire, Gaëlle Nohan,
10:18 qui dans son dernier ouvrage décrit le bureau d'éclaircissement des destins,
10:22 ce bureau où ont été recueillis les objets retrouvés de 200 000 enfants raflés par le nazisme.
10:28 Un mouchoir brodé, une photo restituée aux descendants, finaliste du prix européen.
10:34 Gaëlle Nohan nous raconte cette traversée des temps gris, des temps terrifiants.
10:39 J'ai eu envie de l'écrire quand j'ai découvert l'existence des archives d'Arrolsen,
10:45 qui ont été créées par les Alliés pour éclaircir le destin des victimes du nazisme
10:52 et qui aujourd'hui encore mènent des enquêtes à travers 80 millions d'archives
10:58 pour savoir ce qui est arrivé à telle ou telle victime sur la demande de leurs proches.
11:02 Et surtout, dans ce livre, il est question d'une mission de restitution d'objets très modestes
11:11 qui ont été retrouvés dans certains camps de concentration après la guerre.
11:14 Et donc là, on essaie de restituer aux descendants des portes qui les avaient
11:20 et donc il faut retrouver des gens qui sont déséminés à travers le monde entier.
11:25 Et ce que vous écrivez, c'est autour d'objets très modestes.
11:29 Oui, c'est des alliances, c'est des montres cassées, c'est des photos,
11:33 comme la photo de la couverture qui est un objet restitué,
11:37 des petits bijoux, des pacotilles, des broches, voilà.
11:41 Il y a beaucoup de photos, il y a des portefeuilles.
11:43 Donc c'est des objets que tout le monde a et les objets qu'on aurait si on nous arrêtait demain,
11:49 qu'on nous envoyait dans un camp.
11:52 Et c'est vrai que souvent, c'est les dernières traces des disparus.
11:57 Et donc les rendre aux descendants, c'est relier, raccommoder un lien qui a été tranché par la guerre
12:05 et permettre aux descendants de se relier littéralement, de réparer leur histoire familiale.
12:10 Alors vous avez reçu ces millions d'archives, vous les avez parcourus.
12:15 Est-ce que ce n'est pas un poids ? Est-ce que ça vous a changé ?
12:17 Oui, ça me change bien sûr.
12:19 En fait, ça m'a bouleversée de faire ce voyage avec tous ces...
12:22 à travers aussi la réalité historique.
12:26 Et ça... mais ça m'a aussi nourrie, inspirée, émue.
12:35 Ça m'a beaucoup émue en fait, voilà.
12:37 Je repars chargée de tas de destins, moi aussi, de tas de gens.
12:42 Il y a les personnages de mon livre, et puis il y a aussi tous les fantômes qu'il y a derrière chaque personnage.
12:47 Et je vais les garder, je crois.
12:50 Vous allez les garder avec vous ?
12:51 Les garder avec vous, ça veut dire témoigner encore,
12:54 parce que peut-être il y a eu un temps de silence, un temps d'oubli, ici en Europe.
13:00 Pas forcément, je pense surtout que c'est une histoire qui doit rester brûlante.
13:05 On doit la transmettre brûlante, elle ne doit pas être figée.
13:09 Et si elle est brûlante, quand on arrive à la rendre de nouveau brûlante,
13:12 on voit combien elle résonne avec des choses, des violences d'aujourd'hui,
13:18 avec l'antisémitisme ou le racisme aujourd'hui, avec des crimes, des génocides aujourd'hui.
13:24 Et donc, c'est pour ça que cette mémoire doit rester brûlante,
13:29 et notamment pour les jeunes générations,
13:31 parce que, évidemment que c'est des histoires qui sont douloureuses,
13:35 mais elles sont aussi remplies de lumière et d'amour.
13:38 Parce qu'il y a aussi dans ces histoires, beaucoup d'histoires de solidarité,
13:42 de courage, de fraternité et de résistance sous toutes les formes.
13:47 Et on a besoin aujourd'hui, on est de nouveau dans des temps obscurs,
13:51 on a besoin de ces histoires de courage et de lumière pour venir éclairer notre présent.
13:57 Mai 1940, quelque part près de la frontière franco-belge-belgo-française.
14:05 Bonsoir, excusez-moi, vous n'auriez pas quelque chose à manger ?
14:09 Après les mots de Guillaume, on entre directement dans l'histoire de Spirou et Fantasio en temps de guerre.
14:16 Oui, je vais finalement rejoindre le front pour combattre l'agresseur.
14:21 Ah, bien, je comprends, mais...
14:25 Tu m'accompagnes ?
14:26 Où ? À la guerre ?
14:28 Bien sûr ! Tu es devenu un homme, tu as le droit de prendre les armes pour protéger ta patrie !
14:33 Ha ha ! Mais regarde-moi bien, Fantasio !
14:36 Et puis, je n'ai pas fait mes classes, je ne sais même pas tirer !
14:39 Ah, mais ça c'est facile, tu prends ton fusil...
14:41 Quel fusil ?
14:42 On en trouvera un, tu vises et... PAM !
14:44 Oui, en effet, on retrouve au Magic Mirror le Spirou et Fantasio d'Emile Bravo,
14:48 l'auteur du... créateur de Jules au pays des sciences,
14:52 qui invente ou adopte ce Spirou d'avant franquin.
14:56 Il émerge en 5 tomes en temps de guerre, un temps retrouvé du Groum qui entre en résistance.
15:02 C'est le Spirou des éditions Dupuis, adopté par son auteur. Explication ?
15:07 Jules... Jules c'est mon enfant à moi.
15:10 Oui, parce que c'est un...
15:12 Spirou je l'ai adopté, c'est un enfant adoptif.
15:15 Mais en fait, c'est Jules... J'ai d'abord fait Jules avant de faire Spirou.
15:21 Mais c'est construit de la même façon.
15:24 Ici, le fond, il est historique, et là, il est plutôt scientifique.
15:28 Quand j'adopte Spirou, déjà on est venu me chercher pour me demander si je voulais l'adopter.
15:34 Et ce pauvre gamin, je lui ai dit "bah oui, je vais te prendre sous mon aile pendant un temps".
15:38 Mais c'était surtout pour raconter sa construction.
15:42 Ce que j'ai fait, c'est pas une nouvelle aventure de Spirou, c'est l'avant Spirou.
15:47 Comment le personnage de Spirou... Comment un jeune garçon qui est Groum devient un aventurier.
15:52 C'est pas facile à comprendre, c'est quand même pas le métier le plus épanouissant.
15:56 Il faut montrer un peu comment il s'est construit.
16:00 Comme il est né en 1938, ce personnage, finalement, dans l'esprit, il s'est construit pendant la Seconde Guerre Mondiale,
16:06 et pendant un traumatisme. On apprend des choses terribles pendant cette période, mais au moins ça ouvre l'esprit.
16:12 Donc c'est ça que j'ai voulu faire avec ce petit personnage.
16:16 Ils sont les agresseurs qui jettent sur les routes nos civils et les massacrent.
16:20 Nous devons riposter et pour ça nous endurcir.
16:23 Malheureusement, comme le dit Monsieur en scène.
16:25 Arrête de te morfondre et pense plutôt à défendre la veuve et l'orphelin, voyons.
16:30 Ça va. Et toi, cesse de jouer avec le feu, ta cocasse est en train de cramer.
16:34 C'est pour t'endurcir comme une flèche que tu brûles la pointe du pied.
16:40 Je ris, évidemment. Je suis venu en tant qu'auditeur et ça m'a trompé.
16:46 Quand on crée une œuvre, on passe à autre chose et on oublie un peu l'essence.
16:53 C'est troublant. Je pense qu'ils ont narré les passages les plus profonds de ce que j'ai fait.
17:03 Ça me touche vraiment parce qu'ils ont vraiment choisi ce qui me reste important sur la condition humaine.
17:11 Je trouve que d'une bande dessinée, on peut dire aussi beaucoup de choses et que ça a bien été compris.
17:20 Emile Bravo qui a ce commentaire pendant les mots en scène et qui dit que la bande dessinée c'est du théâtre surtout.
17:26 Résumé ici en 20 minutes, les 5 tomes mis en scène par la compagnie La La Chamade de Saint-Etienne
17:33 ont montré les bons mots, les bonnes situations de ce temps retrouvé d'un groume plus porteur de valeur et de résistance
17:40 que son costume pourrait y laisser penser.
17:43 Entre le livre et les mots en scène se construit une aventure des histoires ici à Saint-Etienne pendant cette fête du livre.
17:50 On se retrouve pour une suite la semaine prochaine avec d'autres auteurs et d'autres thèmes.
17:56 D'ici là, prenez le temps de lire. Portez-vous bien. Bye.

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