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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 Ravie de vous retrouver pour les informer en direct sur France Info, radio et télé
00:08 au Canal 27 jusqu'à 9h30 avec Renaud Delier.
00:11 Évidemment bonjour Renaud.
00:12 Bonjour Salia.
00:13 Et nous informer de ce matin Alex Bouyague, éditorialiste politique sur France Info
00:17 télé, donc Canal 27.
00:18 Et on vous retrouve aussi tous les matins pour l'interview politique à 7h45.
00:22 On y est bon.
00:23 A vos côtés Étienne Girard, rédacteur en chef Alex Press.
00:27 Bonjour Salia.
00:28 Et Mathilde Maire, journaliste au service police justice de France Info.
00:31 Bonjour.
00:32 Renaud, on commence par un fait inédit, le ministre de la Justice devant la Justice.
00:36 Eh oui, un ministre de la Justice en exercice qui est donc renvoyé devant la Cour de Justice
00:40 de la République.
00:41 C'est donc Éric Dupond-Moriti.
00:42 Alors on connaissait jadis l'ancienne jurisprudence dite Bérégovoy-Balladur du nom de ses deux
00:48 anciens premiers ministres successifs qui, entre 1992 et 1995, exigeaient de leurs ministres
00:53 mis en examen qu'ils quittent leur fonction dès la mise en examen.
00:57 C'est donc plus le cas puisque le garde des Sceaux est donc poursuivi pour prise égale
01:01 d'intérêt devant la Cour de Justice de la République et qu'il va rester en fonction,
01:05 y compris pendant la durée de ce procès qui doit durer deux semaines.
01:10 Voici ce qu'en disait ce matin de cette situation inhabituelle, dit-elle la première
01:15 ministre Elisabeth Borne sur France Inter.
01:17 Moi je voudrais dire qu'en tant que garde des Sceaux, Éric Dupond-Moriti a toute ma
01:21 confiance, qu'il fait un excellent travail.
01:23 Mon souhait a toujours été que le garde des Sceaux puisse à la fois assurer sa défense
01:29 et qu'on s'organise pour que le ministère de la Justice puisse tourner.
01:33 Et c'est bien l'organisation qu'on a mis en place.
01:35 C'est une situation inhabituelle, je vous l'accorde, le garde des Sceaux, comme chacun
01:40 a le droit à la présomption d'innocence.
01:42 Présomption d'innocence, certes.
01:44 Elisabeth Borne n'a pas répété ce matin ce qu'elle avait dit il y a un mois, c'est
01:46 que s'il était condamné, le garde des Sceaux serait conduit à quitter ses fonctions.
01:52 D'ici là, Éric Dupond-Moriti reste en fonction, y compris pendant ces deux semaines
01:57 de procès.
01:58 Comment qualifier, quelles conséquences de cette situation assez inédite ? Et puis,
02:04 qu'est-ce qu'on lui reproche ? D'ailleurs, que risque le garde des Sceaux ?
02:06 Mathilde Le Maire, journaliste au service de police-justice de France Info, vous serez
02:09 dans la salle du procès à 13h.
02:12 Alors, qu'est-ce qu'on lui reproche au ministre ?
02:13 On lui reproche d'avoir profité de son poste de garde des Sceaux pour régler des
02:18 comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir, quand il était
02:22 avocat.
02:23 Un juge d'instruction de Monaco qui avait enquêté sur des personnes qui ont été
02:28 ses clients, enquêté pour des affaires de corruption, il n'avait pas aimé que ce
02:32 juge d'instruction s'exprime à la télévision, il avait porté plainte contre lui.
02:35 Et une fois nommé place Vendôme, Éric Dupond-Moriti demande qu'une enquête disciplinaire
02:39 soit ouverte contre lui.
02:40 La même chose avec trois procureurs du parquet national financier qui avaient enquêté dans
02:45 le cadre de l'affaire Bismuth en cause Nicolas Sarkozy.
02:49 Ces procureurs, dans le cadre de leur enquête, avaient dû éplucher quelques factures détaillées
02:55 de différents avocats parisiens, dont Éric Dupond-Moriti.
02:57 Quand il avait appris, il était ulcéré, il avait enragé, il avait même là aussi
03:01 porté plainte.
03:02 Et une fois place Vendôme, une fois ministre de la Justice, là, il a engagé des poursuites
03:07 disciplinaires.
03:08 On ne parle pas de poursuites judiciaires, on parle de poursuites disciplinaires, enquêtes
03:10 administratives contre ces magistrats.
03:13 Ensuite, tous les trois ont été blanchis.
03:16 Et lui, Éric Dupond-Moriti, dit "non, pas du tout de conflit d'intérêt, pas de prise
03:19 d'égal d'intérêt, je n'ai fait que suivre les recommandations de mon administration".
03:23 Et Nicole Belloubet, avant un mois, avait déjà avancé un peu ses dossiers, lancé
03:27 des inspections.
03:28 Et Éric Dupond-Moriti a-t-il profité de son poste de garde des Sceaux ? A-t-il abusé
03:34 de son poste pour pouvoir régler ses comptes avec les magistrats ? On continue d'en parler
03:38 après le Fil info à 9h10 de Diane Ferchitte.
03:41 Un euro en moins sur le ticket de caisse du panier.
03:44 France Info, du mois d'octobre, première vraie baisse pour nos 37 articles du quotidien.
03:48 Baisse très loin cependant de compenser l'augmentation des derniers mois.
03:52 Invité de France Info ce matin, le PDG du groupe Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, indique
03:55 qu'il va y avoir de vraies baisses dans les semaines qui viennent, de l'ordre de 2 à
03:59 3%, notamment sur les jouets de Noël.
04:02 En Bretagne, 22 établissements scolaires fermés.
04:05 Aujourd'hui, à cause du passage de la tempête Kiran.
04:07 Kiran suivit ce week-end de Domingos.
04:09 Des transports perturbés aussi dans les deux.
04:12 Sèvreries d'importantes inondations en Corse.
04:14 126 000 foyers au total n'ont toujours pas d'électricité ce matin.
04:18 Le Hamas évoque 200 morts cette nuit, alors qu'Israël a intensifié ses frappes sur
04:22 la bande de Gaza.
04:23 L'Etat hébreu assure que l'enclave palestinienne est coupée en deux.
04:26 Alors qu'on apprend ce matin qu'une soldate israélienne est grièvement blessée après
04:30 une attaque au couteau à Jérusalem-Est.
04:32 L'assaillant, lui, a été tué.
04:33 Et la Première ministre Elisabeth Borne précise le bilan des Français tués en Israël.
04:38 Il se lève à présent à 48.
04:40 Français aussi ont été blessés.
04:42 En clôture de la 11e journée de Ligue 1 de football, la victoire de Nice.
04:46 2 à 0 sur Rennes.
04:47 L'OGC Nice qui reste ce matin en tête du classement.
04:50 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis.
05:04 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
05:07 Mathilde Lemer, journaliste au service polyjustice de France Info.
05:10 Et Alix Bouyagué, éditorialiste politique sur France Info Télé.
05:14 Alix, Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, reste donc en poste alors que lui-même
05:19 comparait devant la justice dès aujourd'hui.
05:20 Oui, et c'est vrai que certains se sont posé la question à la fois d'une éventuelle
05:25 démission pour assumer justement ce tribunal ou au contraire au moins un intérim.
05:32 Parce que c'est vrai que le cas est inédit parce que comme la Cour de justice de la République,
05:36 les procès sont assez lents, la plupart de ceux qui ont été jugés, il y en a une dizaine,
05:42 ils n'étaient plus en exercice de leurs fonctions.
05:44 Donc lui c'est une première, c'est le seul ministre qui est dans l'exercice de ses fonctions
05:47 et qui se prête donc à cette justice.
05:50 Alors lui, il explique que s'il avait été suspendu, ce serait une manière de dire qu'il
05:56 est présumé coupable.
05:57 Or il se dit toujours présumé innocent.
05:59 Et ça c'est logique et ça aurait été donc un signal d'afflémissement, un signal
06:04 négatif politique.
06:06 Lui tout ce qu'il veut c'est chercher à banaliser en quelque sorte la situation et
06:09 dire finalement "Business as usual, vous allez voir, ça va vite se passer".
06:15 Après la question qu'on peut se poser quand même, parce que le garde des Sceaux jusqu'à
06:19 preuve du contraire, on imagine qu'il a un emploi du temps extrêmement contraint, qu'il
06:22 doit gérer des milliards de dossiers.
06:24 Donc lui il nous explique qu'en fait il sera ministre de 5h30 du matin à 8h30.
06:28 Et bon, donc je pense que vis-à-vis d'une opinion publique, du point de vue peut-être
06:35 de l'exemplarité par rapport aux Français, du point de vue aussi de l'efficacité, parce
06:40 qu'on peut se dire qu'il va forcément être pendant 15 jours un petit peu empêché,
06:43 et bien il aurait pu consentir à cet intérim.
06:46 On sait très bien qu'il a bataillé, il en a fait vraiment quelque chose, un cheval
06:51 de bataille.
06:52 Elisabeth Borne était vraiment prête à récupérer le dossier à Matignon et c'est Emmanuel
06:57 Macron qui a effectivement fini par trancher en faveur d'Éric Dupond-Moretti.
07:01 Le ministre de la Justice qui compare devant la CJR, la Cour de Justice de la République,
07:07 Étienne, c'est inédit ?
07:09 Un ministre de la Justice en exercice, oui.
07:12 Un ancien ministre de la Justice, ce n'est pas inédit, puisque Jean-Jacques Hurvoa s'est
07:16 même été condamné par la Cour de Justice de la République.
07:20 Il avait transmis des éléments concernant une enquête en cours à un parlementaire,
07:25 Thierry Solaire.
07:26 Et un ministre de la Justice qui démissionne parce qu'il est visé par une enquête, ce
07:31 n'est pas non plus inédit.
07:32 Même sous Emmanuel Macron, rappelez-vous, dans les premiers jours du premier mandat
07:37 Macron, François Bayrou, lui, avait décidé de lui-même de sortir du gouvernement.
07:43 Il y a effectivement un revirement de jurisprudence dans ce qui se faisait habituellement dans
07:49 les pratiques ministérielles, voulu par Emmanuel Macron.
07:53 D'ailleurs, ça date du précédent quinquennat.
07:56 Rappelez-vous, le ministre des PME avait quitté le gouvernement seulement après sa condamnation.
08:00 Il était resté même après sa mise en examen.
08:03 Emmanuel Macron s'est exprimé à une occasion sur le sujet.
08:07 Au sujet, c'était d'Alexis Kholère, son secrétaire général de l'Elysée.
08:10 Il expliquait que prendre une mise en examen pour un motif suffisant à démission, ce
08:18 serait donner raison à ceux qui font des procédures qui ne prospèrent pas toujours.
08:24 Donc, c'est pousser le principe de présomption d'innocence au maximum.
08:29 Sur le principe, on ne peut pas totalement le critiquer.
08:33 C'est le principe de la présomption d'innocence.
08:36 Maintenant, le gouvernement en paye aujourd'hui le prix politique, puisqu'il n'est pas question
08:42 de droit ici, mais simplement de politique.
08:44 Effectivement, Eric Dupond-Moretti n'apparaît pas actuellement comme étant totalement maître
08:50 de ses moyens dans l'organisation de son action gouvernementale.
08:53 Parce que ça fait tâche quand même sur l'exemplarité.
08:55 On peut se demander si d'ailleurs au fil des années, on n'est pas passé d'un extrême
08:58 à l'autre.
08:59 Il y a pu y avoir par le passé, effectivement, je rappelais tout à l'heure ce qu'on appelait
09:02 la jurisprudence, Bérigovo à Baladur, donc là on remonte au tout début des années
09:06 90.
09:07 On a pu, au cours des années passées, parfois voir des ministres démissionner dès leur
09:14 mise en examen avant de ne même pas être renvoyé devant une cour, qu'il n'y ait pas
09:18 de procès, c'est-à-dire avant d'obtenir un non-lieu ou un classement de l'affaire.
09:21 On a même vu parfois des ministres démissionner dès l'ouverture d'une enquête sans même
09:25 que cette enquête aboutisse à une mise en examen.
09:27 Et ça, c'était probablement effectivement un comportement excessif au regard de la présomption
09:32 d'innocence à laquelle ont droit les ministres comme tout citoyen.
09:35 Mais là, on est passé dans le cas de figure inverse, c'est-à-dire qu'il n'est pas simplement
09:39 mis en examen Eric Dupond-Moretti, et donc toujours bien sûr présumé innocent à l'heure
09:43 où on parle.
09:44 Mais il est aussi renvoyé devant un tribunal.
09:46 Et de surcroît, il s'avère qu'il est garde des Sceaux, qu'il est ministre de la Justice
09:51 en exercice.
09:52 Donc je pense que cette situation provoque un trouble légitime, que ce n'est pas une
09:57 bonne situation ni pour le gouvernement, ni pour le monde politique en général.
10:01 Et d'autant plus que c'est un tribunal bien particulier, la CJR, la Cour de justice de
10:05 la République.
10:06 Rappelons qu'elle est composée de trois magistrats professionnels et de douze parlementaires,
10:10 six députés et six sénateurs, et qu'on a fait bien des reproches depuis la création
10:14 de cette cour, justement, au début des années 90.
10:17 Alors, certains lui ont reproché, et souvent à raison, la longueur des procédures.
10:21 Ça clémence aussi.
10:22 Et puis le caractère, le soupçon de justice politique du fait même de sa composition.
10:28 Et je pense que ce brouillard entretenu par le maintien en poste d'Eric Dupond-Moretti,
10:35 alors qu'il est jugé par cette CJR, rappelons que et François Hollande et Emmanuel Macron
10:39 avaient successivement préconisé la suppression de la Cour de justice de la République, mais
10:43 n'ont ni l'un ni l'autre mené à bien cette réforme.
10:47 Je pense que tout ça abîme à la fois la politique et la justice.
10:52 Alex ?
10:53 Oui, si je peux me permettre, c'est vrai que cette Cour de justice de la République,
10:58 elle donne une situation totalement schizophrénique, parce que les magistrats, dans ce cas présent,
11:02 ils vont quand même juger celui qui est leur responsable, leur ministre.
11:06 Leur M+ !
11:07 Et puis les politiques, les parlementaires, certains ont été rapporteurs des lois portées
11:13 par le ministre.
11:15 Donc là aussi, situation totalement schizophrénique, avec un résultat périlleux à attendre de
11:22 ce qui se passera à la fin de ce procès.
11:24 Parce que si Eric Dupond-Moretti est condamné, on pourra dire "Tiens, les juges se sont
11:28 payés l'homme qui essaye de les réformer".
11:31 Si Eric Dupond-Moretti est relaxé, on dira "Oh là là, attention, il y a de la collusion
11:35 entre les politiques et tout ça n'est pas clair clair".
11:38 C'est vrai qu'on se demande ce qui se passe, parce que vous l'avez dit, François
11:42 Hollande avait voulu supprimer cette Cour de justice, Emmanuel Macron, et ironie aussi,
11:47 les états généraux de la justice, qui ont rendu leur bilan en 2022, je crois, ont préconisé
11:56 la disparition de cette Cour de justice de la République.
11:59 Donc on se demande un peu ce qu'on attend.
12:01 Alex Revelle soulève quelque chose d'important, c'est que même s'il est jugé innocent,
12:08 il va quand même pouvoir rester à son poste, Etienne, Eric Dupond-Moretti ?
12:12 On comprendrait mal que le gouvernement et Emmanuel Macron aient souhaité qu'il reste
12:16 jusqu'à présent pour, une fois innocent, le faire sortir immédiatement du gouvernement.
12:20 La règle semble claire en l'état, innocent il reste, coupable il part, et c'est mettre
12:26 les juges de la Cour de justice de la République dans une situation extrêmement compliquée.
12:31 Il faut le dire, il faut mettre les pieds dans le plat, la Cour de justice de la République
12:35 est une catastrophe.
12:36 On fait voter en droit des militants politiques, des élus politiques, sur une situation qui
12:44 aura des conséquences politiques majeures et qui pourrait mettre en difficulté le
12:49 gouvernement.
12:50 Il y a quatre élus de la Cour de justice de la République qui sont adhérents au parti
12:54 Renaissance, comment vont-ils arbitrer ? C'est extrêmement compliqué.
12:58 À l'inverse, huit des juges parlementaires sont membres de l'opposition.
13:02 On comprend le tiraillement qui va se jouer chez les uns et les autres entre les motifs
13:08 purement juridiques et judiciaires et la tentation de faire un coup politique, de tirer un bénéfice
13:17 politique de la situation dans un sens comme dans l'autre.
13:20 C'est une situation vraiment délicate et qui abîme notre démocratie profondément.
13:25 Au-delà de la CJR, Mathilde, cet épisode démontre encore une fois que les relations
13:30 entre les magistrats et Éric Dupond-Moretti sont vraiment compliquées.
13:34 Là, c'est sûr qu'on est au climax des relations compliquées.
13:39 Lui d'ailleurs estime que s'il y a un procès aujourd'hui, c'est tout simplement parce
13:43 qu'il y a une enquête à charge qui a été menée, une instruction à charge et que les
13:47 magistrats ne se sont jamais remis de sa nomination en place Vendôme et n'ont jamais accepté
13:51 cette nomination.
13:52 C'est vrai qu'on se rappelle que l'union syndicale des magistrats par la voix de sa
13:54 présidente à l'époque, présidente qui sera entendue comme témoin lors de ce procès,
13:57 avait dit "c'est une déclaration de guerre cette nomination".
13:59 Ça commençait très mal.
14:00 Ensuite, il y a eu ces soupçons de conflit d'intérêt.
14:02 Ils l'ont averti qu'il était en conflit d'intérêt selon eux.
14:05 Il n'a pas écouté.
14:06 Maintenant, on arrive à cette audience de cet après-midi.
14:09 Merci beaucoup Mathilde Le Maire, journaliste au service police-justice de France Info.
14:12 Je vous laisse prendre le chemin de la salle d'audience.
14:17 Ça commence à 13h le procès.
14:19 Dans un instant, on parle de toute autre chose.
14:21 L'autre sujet d'actualité, c'est ce projet de loi à l'immigration qui arrive cet après-midi
14:26 au Sénat.
14:27 Mais d'abord, c'est le Fil info avec Diane Fershit.
14:28 A 9h20.
14:29 40 Français ont été tués en Israël dans les attaques du 7 octobre dernier menées
14:33 par le Hamas.
14:34 8 blessés selon un dernier bilan.
14:36 Le Hamas qui y dément les accusations d'Israël.
14:38 L'Etat hébreu l'accuse d'utiliser les hôpitaux de la bande de Gaza pour tirer sur
14:42 les troupes israéliennes.
14:44 Image à l'appui.
14:45 Israël qui intensifie ses bombardements et assure que l'enclave palestinienne est à
14:49 présent coupée en deux.
14:50 Gaza qui n'a plus ni téléphone ni internet.
14:53 Il est jugé pour prise illégale d'intérêt.
14:55 Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République cet après-midi.
14:59 C'est la première fois sous la Vème République que la CGR juge un ministre en exercice.
15:04 Elisabeth Borne assure qu'il a toute sa confiance.
15:06 La première ministre qui se dit aussi ce matin pas favorable à une suppression de
15:11 l'aide médicale d'Etat pour les étrangers vivant en France.
15:14 Il ne faut pas prendre de décision sur la base de totem, dit-elle alors que le projet
15:17 de loi sur l'immigration arrive au Sénat aujourd'hui.
15:21 Une semaine après sa sortie dans les librairies, le dernier album d'Astérix est en tête
15:26 des ventes de livres en France.
15:27 L'Iris blanc, c'est son titre, s'est déjà vendu à plus de 510 000 exemplaires.
15:31 Les informés avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique sur France Info TV, Etienne Girard,
15:48 rédacteur en chef à L'Express et Renaud Delis, l'autre sujet d'actualité qu'on
15:52 va évoquer, c'est le projet de loi immigration qui arrive au Sénat.
15:54 Et oui, cette fois, ça y est, un texte qui a été plusieurs fois repoussé au fil des
15:58 mois et qui arrive en discussion au Sénat aujourd'hui, un texte qui a un volet répressif
16:04 pour accélérer les procédures d'expulsion des étrangers en situation régulière ou
16:08 des délinquants étrangers.
16:09 Et puis un article, qui est l'article 3, qui doit créer un nouveau titre de séjour
16:15 pour les travailleurs sans-papiers qui travaillent dans les métiers dits en tension, c'est-à-dire
16:18 les métiers qui manquent de main-d'oeuvre.
16:20 Un article 3 dont la droite ne veut absolument pas entendre parler.
16:24 Or, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, aura besoin du soutien des parlementaires
16:28 LR pour essayer de faire passer son texte.
16:30 Voici ce que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, attend du débat qui commence
16:35 au Sénat, c'était hier soir sur France 2.
16:37 Ce texte, c'est la fermeté.
16:39 Fermeté contre les étrangers délinquants.
16:41 Fermeté contre l'immigration irrégulière.
16:43 Alors il y a un compromis politique à trouver.
16:45 Ce qui compte, c'est qu'avec le Sénat, j'en suis sûr que nous trouvons avec le Sénat
16:48 une position d'équilibre, on est prêt à ce compromis politique.
16:50 Avec Olivier Dussopt qui porte ce texte avec moi, on est prêt à ce compromis politique,
16:55 à trouver ce point d'équilibre avec le Sénat, qui est une chambre qui a toujours
16:58 écouté l'intérêt général.
16:59 Alors on le voit, Gérald Darmanin courtise les sénateurs et les députés LR d'ailleurs
17:03 depuis des semaines.
17:04 Il continue, il espère toujours réussir à obtenir une majorité pour faire passer
17:07 son texte sans que le gouvernement recourt à l'article 49.3.
17:11 Y parviendra-t-il ? Un consensus politique est-il possible avec la droite ?
17:15 Et voilà que dans ce contexte, Emmanuel Macron prend une initiative.
17:19 Il a adressé une nouvelle lettre pour inviter les chefs de parti à une nouvelle réunion
17:23 à Saint-Denis comme il s'en était déroulée une à la fin du mois d'août avec au menu
17:27 de cette réunion, dit le chef de l'État, notamment l'élargissement du champ d'application
17:31 du référendum.
17:32 Pourquoi pas, dit-il d'ailleurs aux questions migratoires.
17:35 Alex Bouiaghier, il faut y voir un signe.
17:36 Alors c'est très opportun, on ne va pas le cacher, c'est un bon signal.
17:40 Mais on se demande si c'est un signal qui est crédible parce que c'est vrai qu'il
17:44 faut, avant d'arriver à un référendum éventuellement sur la migration, il faut
17:47 donc réviser cet article 11 pour élargir le champ des référendums.
17:51 Et là, on part quand même dans des échéances, un calendrier qui n'est pas du tout celui
17:57 qui régit aujourd'hui ce qui se passe au Parlement, à la fois au Sénat, puisque ça
18:01 commence aujourd'hui, et à la fois à l'Assemblée, ce sera le 11 décembre.
18:04 C'est vrai que Gérald Darmanin, c'est un petit coup de pouce, c'est sûr, au moment
18:08 où Gérald Darmanin est en train d'essayer de trouver ses fameux compromis, mais il doit
18:11 gaudiller sec parce qu'il doit contenter une droite qui veut durcir le texte, contenter
18:16 une aile gauche de la majorité qui, elle, au contraire, ne veut surtout pas oublier
18:20 le volet intégration.
18:21 Il doit aussi faire avec une opinion publique qui est chauffée à blanc depuis l'attentat
18:27 d'Harras, qui demande de l'efficacité et de la fermeté.
18:29 Et puis, il y a un petit volet politique qui n'est pas non plus tout petit, c'est
18:34 celui, le duel à distance avec Elisabeth Borne.
18:37 On sent déjà qu'il y a un enjeu, notamment sur l'usage du 49-3.
18:40 Les deux veulent asseoir leur autorité avec une victoire politique, mais si ce texte
18:45 passe avec un 49-3, forcément, ça portera préjudice.
18:49 Eh bien, que dit aujourd'hui la première ministre ? Elle dit, enfin Matignon plus
18:53 exactement, si il y a le 49-3, c'est que le ministre n'aura pas fait bien son boulot
18:57 parce qu'il n'aura pas réussi à convaincre.
18:58 Que dit Gérald Darmanin ? Il dit, oh là là, non, le 49-3, c'est la prérogative
19:03 de la première ministre, c'est son choix, ce sera donc sa responsabilité si elle le
19:07 sort.
19:08 Etienne, l'idée du compromis, est-ce qu'elle est possible en fait ? Parce que quand on
19:12 regarde la droite, effectivement, elle est arc-boutée.
19:15 On est en plein jeu de posture.
19:17 Le compromis officiel assumé, je n'y crois pas.
19:21 Parce que Bruno Retailleau, le chef de la majorité sénatoriale, s'est avancé de
19:25 manière extrêmement claire pour expliquer que s'il y avait des mesures, quelles qu'elles
19:30 soient, facilitant les régularisations de sans-papier, ce qui est l'article 3 du projet
19:35 de loi, alors la droite ne vaudra pas le projet au Sénat, à l'Assemblée nationale.
19:40 De la même façon, le groupe LR a expliqué qu'il n'hésiterait pas à utiliser même
19:47 la motion de censure s'il y avait une moindre mesure facilitant les régularisations de
19:54 sans-papier.
19:55 Ça c'est pour les postures officielles, et on comprend pourquoi elles sont dites.
19:58 Maintenant, le jeu parlementaire est fait de tout un tas de non-dits, de ruses.
20:05 Les ruses du jeu parlementaire sont relativement simples en réalité, c'est de transformer
20:12 un vote non en une abstention ou une absence de présence à un débat.
20:17 Ce qui est tout à fait possible, c'est ce qu'espère aujourd'hui Gérald Darmanin,
20:22 c'est que le jour du vote, il n'y aura non pas un appel des députés LR, parce que c'est
20:27 quand même à l'Assemblée nationale que ça se joue à voter le texte, mais des députés
20:31 LR qui auront un événement en circonscription, une réunion en commission, qui ne pourront
20:36 pas être présents au vote.
20:38 Vous n'êtes pas présents, votre vote n'est pas comptabilisé.
20:41 C'est exactement comme ça que ça s'est passé pour la loi sur les énergies renouvelables.
20:48 Le gouvernement a obtenu un vote malgré la majorité relative, parce qu'il y a un certain
20:53 nombre de députés qui n'étaient pas présents au moment du vote.
20:55 Mais parce qu'il faut bien comprendre aussi, je pense que la situation est très compliquée
20:58 aussi pour les députés LR et les sénateurs LR.
21:01 Il va être difficile pour la droite, et c'est là-dessus que mise l'exécutif, de justifier
21:07 un vote hostile à un texte présenté comme un texte de fermeté qui accélère les procédures
21:13 d'expulsion, etc.
21:14 Surtout, on regarde l'état de l'opinion.
21:17 Parce que si l'exécutif a un atout dans cette bataille qu'il s'engage, c'est justement
21:22 l'opinion.
21:23 On le voit dans les sondages, il y en a encore un qui est publié ce matin par le quotidien
21:25 Libération, qui montre un soutien massif à ce texte de la part de l'opinion, tant
21:31 au volet répressif qui est soutenu à plus de 80%, qu'aussi au fameux article 3 de
21:35 création d'un nouveau titre de séjour de mémoire.
21:37 C'est de l'ordre de 70% de soutien à cette mesure.
21:39 Donc on le voit bien.
21:40 Et Gérald Darmanin, et c'était d'ailleurs le son de son intervention hier soir aux 20
21:43 heures de France 2, et Emmanuel Macron en prenant cette initiative de proposer une nouvelle
21:46 réunion à Saint-Denis, ils prennent à témoin l'opinion, en fait, montrent "nous, nous
21:50 en parons du sujet, nous allons dans le sens qui est supposé être le vote", comme nous
21:55 l'indiquent les enquêtes d'opinion évoquées.
21:56 Et donc maintenant, il va être difficile aussi à la droite de justifier, encore une
22:02 fois, un vote hostile à ce texte.
22:04 Surtout quand Marine Le Pen elle-même dit qu'elle pourrait voter un petit texte même
22:08 sur l'immigration, parce qu'il faut prendre ce qu'il faut prendre.
22:10 Et on constate qu'il est probable que la chef de file de l'extrême droite a peut-être
22:14 mieux perçu aujourd'hui l'état de l'opinion que la plupart des barons de LR.
22:18 Merci beaucoup.
22:19 Merci à tous les trois, Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info Télé.
22:23 On vous retrouve, je leur dis, à 7h45 tous les matins pour l'interview politique.
22:27 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
22:29 On en profite pour jeter un oeil à la une de cette semaine.
22:32 Le scandale sanitaire des aliments ultra transformés, des produits que vous trouvez
22:37 dans tous les supermarchés.
22:38 Notre enquête inédite à trouver dans tous les bons kiosques.
22:41 Les bons kiosques, c'est tellement bon ça.
22:43 C'est à lire cette semaine.
22:44 Et bien vendu.
22:45 Merci beaucoup Renaud.
22:46 Renaud, on se retrouve demain avec plaisir.
22:49 Les informés sont de retour ce soir avec Jean-François Aquilier et Béron Gerdonte

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