• l’année dernière
En Syrie une partie de la ville d’Alep a été prise par une coalition de groupes rebelles, dominée par un groupe islamiste hier. Selon une ONG, plus de 320 personnes sont mortes dans les affrontements et des milliers ont dû être déplacées. La ville était au mains du régime depuis 2016, une victoire pour les opposants du président Bashar Al-Assad.

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Transcription
00:00De nouvelles frappes attribuées au régime de Bachar al-Assad sur la ville d'Itlib, au nord du pays ce dimanche, un bastion des rebelles et des scènes de chaos.
00:10L'attaque aérienne a fait de nombreuses victimes, parmi elles, des femmes et des enfants.
00:15Pendant ce temps, les rebelles syriens poursuivent leur avancée. Sur leur route, des véhicules de l'armée laissés à l'abandon et récupérés par les anti-régimes.
00:24Hier, ils ont repris Alep, deuxième ville du pays, aux mains de Bachar al-Assad depuis 2016.
00:29Cet homme n'y était pas retourné depuis, c'est une véritable libération pour lui.
00:36Après huit ans loin de nos maisons, de nos familles et de nos voisins, on voulait les revoir, les retrouver et tous les saluer.
00:42C'est une joie indescriptible, ça fait vraiment du bien.
00:47La coalition de groupes rebelles menée par des islamistes célèbre cette reprise au prix de centaines de morts.
00:55Quand on est entrés à Alep, les gens se sont rassemblés autour de nous en nous félicitant avec des mots d'encouragement et des fleurs.
01:02Notre but maintenant est de libérer les prisonniers et de réunir les quartiers séparés par le régime d'Assad.
01:08Dans la région, des milliers de personnes ont aussi dû être déplacées. Elles sont parties précipitamment de chez elles et ont trouvé refuge dans ces camps.
01:17On a vécu un moment tragique à cause des roquettes, des bombardements et frappes aériennes d'un côté et des drones de l'autre.
01:23Nos enfants étaient terrifiés.
01:27On compte les jours et les nuits avant de pouvoir rentrer. Les enfants sont fatigués et choqués.
01:31On a tout quitté pour venir ici, juste avec nos vêtements, rien d'autre.
01:38Si Dieu le veut, nous l'emporterons face au régime de Bachar el-Assad et on pourra rentrer sains et saufs.
01:43La région vivait dans un calme précaire depuis quatre ans alors qu'elle est plongée dans une guerre civile depuis 2011.
01:50Nous sommes en direct avec David Rigoulet-Rose, chercheur associé à l'IRIS, Institut de relations internationales et stratégiques.
01:56Bonjour, merci d'être avec nous.
01:58C'est un coup dur pour le régime de Bachar el-Assad soutenu pourtant par la Russie et l'Iran.
02:04Ah oui, c'est effectivement un coup très dur parce qu'il y a eu une accélération des événements en quelques jours.
02:13Vous évoquez les soutiens, mais le problème des soutiens, justement,
02:17les deux soutiens en question, à la fois l'Iran et la Russie, sont mobilisés sur d'autres fronts en réalité.
02:23En tout cas, pour ce qui est de l'Iran, c'est plutôt son mandataire iranien, le Hezbollah,
02:28qui était très présent justement dans le soutien au sol du régime de Bachar el-Assad en Syrie
02:33et qui a dû rapatrier une partie de ses troupes justement au Liban dans sa confrontation avec Israël.
02:38Et puis concernant les Russes, ils sont évidemment une partie des aviateurs russes de la base de Bémine,
02:43qui est dans le gouverneurat, qui est presque tout à côté du gouverneurat d'Alep.
02:49Ils ont été mobilisés sur le front ukrainien.
02:52Donc effectivement, ça montre que seules les forces de Bachar el-Assad sont en difficulté pour soutenir une offensive justement d'envergure.
03:03Il y a aussi l'influence de la Turquie. Quel est le rôle joué par la Turquie ?
03:08En l'été, la Turquie, vraisemblablement, a été mise au courant du lancement de l'offensive.
03:13Elle soutient un certain nombre de groupes, pas directement Hayat Ariracem, qui est le groupe principal à HTS,
03:20mais un certain nombre de groupes, effectivement, dans une myriade de groupes en périphérie d'HTS,
03:28qui sont liés directement au service secret turc et donc effectivement qui ont participé à l'offensive en question.
03:36Et l'intérêt de la Turquie, en réalité, c'est que la Turquie, depuis un certain temps, voulait trouver un accord justement avec le régime Bachar el-Assad,
03:46accord auquel ils se refusaient, notamment sur la question de la présence turque au nord
03:51et surtout sur la possibilité pour les Turcs de relocaliser les centaines de milliers de réfugiés syriens, justement,
03:59qui sont aujourd'hui en Turquie, du côté syrien.
04:02Et donc cette tension entre Ankara et Damas, évidemment, a alimenté la situation actuelle.
04:11Alors aujourd'hui, la Russie annonce avoir évoqué, lors d'entretiens séparés avec l'Iran et avec la Turquie,
04:17la situation, je cite, « dangereuse » en Syrie.
04:19On parle même d'une action coordonnée par ces trois pays pour stabiliser la région.
04:23Ça pourrait être quoi ?
04:25Oui, ils sont très inquiets, les deux, Téhéran et Moscou sont très inquiets.
04:28D'ailleurs, il y a eu un aller-retour de Bachar el-Assad à Moscou.
04:33Mais il y a une grande confusion qui règne.
04:36Certaines rumeurs font état de tentative de coup d'État même à Damas même.
04:40Donc il y a une très grande confusion, puisque les troupes de HTS, d'ailleurs,
04:46qui ont pris Alep, descendent vers d'autres régions du pays, notamment Hama, Homs.
04:54Et donc, du la part de… Effectivement, il y a une coordination qui est mise en œuvre
04:59par les alliés, les soutiens de Bachar el-Assad.
05:02Mais le problème, c'est que c'est fait dans l'urgence.
05:04Et on ne sait pas si ça va être en mesure de garantir le succès
05:09de la contre-offensive annoncée par Bachar el-Assad.

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