Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 -Bonjour. Aujourd'hui, dans "La Santé expliquée",
00:02 je répondrai aux questions de Sacha sur notre immunité.
00:06 Nous verrons si nous pouvons la booster,
00:08 notamment à l'approche de l'hiver.
00:10 Puis le docteur Jean-Michel Cohen, nutritionniste,
00:13 nous dira la vérité sur les faux sucres.
00:16 Musique de tension
00:19 ...
00:23 -Sacha, on s'intéresse à notre immunité, aujourd'hui.
00:27 On a tous envie de la booster, de la stimuler,
00:31 notamment à l'approche de l'hiver.
00:33 -Avant de nous expliquer comment et si on peut la stimuler,
00:37 peux-tu nous réexpliquer ce qu'est l'immunité ?
00:40 En quoi ça consiste ? Comment ça marche ?
00:43 -Il faudrait des heures pour tout expliquer.
00:46 C'est un système très complexe, l'immunité.
00:49 C'est là pour nous protéger.
00:51 Pour simplifier, il y a deux types d'immunité.
00:54 Il y a l'immunité innée,
00:57 qui est rapide, qui est quasi immédiate,
01:00 et qui va nous protéger contre tout,
01:02 mais pas de manière adaptée, pas de manière ciblée.
01:05 Très rapide, c'est quoi ? La peau.
01:07 Ta peau fait partie de l'immunité.
01:10 Ca te protège. -Ca nous protège...
01:12 -La peau, les poils du nez, des oreilles,
01:14 la salive, les larmes, l'acidité gastrique.
01:17 Comme ça, quand les microbes y pénètrent,
01:19 ils sont détruits par l'acidité.
01:21 Après, il y a des réactions inflammatoires.
01:24 La fièvre, c'est un moyen de défense.
01:26 Ca fait partie de notre immunité.
01:28 C'est pour lutter contre les microbes.
01:31 Après, tu vas éternuer, les éternuements,
01:33 tout un tas de choses qui jouent sur notre immunité.
01:37 -C'est l'immunité, comme on l'entend,
01:39 à l'intérieur du corps. Qu'est-ce qu'il y a ?
01:42 -Oui, mais on va y venir, mais il y a d'autres choses aussi.
01:46 Il y a la rate, qui fait partie de notre immunité.
01:48 La rate, là, à gauche.
01:50 Il y a le timus, il y a tout le système, la fatigue.
01:54 Il y a des globules blancs, des macrophages.
01:57 "Macro", ça veut dire "gros", et "phage", ça veut dire "manger".
02:00 Des espèces de Pac-Man qui arrivent,
02:02 et quand un microbe arrive, ils viennent le manger.
02:05 Il y a des cellules tueuses aussi.
02:08 Ca, c'est l'immunité innée, rapide, non spécifique.
02:11 Après, il y a l'immunité acquise.
02:14 Elle, elle est un peu plus sophistiquée,
02:16 elle met un peu plus de temps à agir.
02:18 Ce sont notamment des globules blancs assez spécifiques
02:22 qui vont venir, qui vont voir... Imaginons qu'ils soient un virus.
02:25 Ils vont le scanner, ils vont en faire une espèce de carte d'identité.
02:29 Après, ils vont aller voir nos petits soldats, nos cellules de défense.
02:33 Ils vont aller voir, ils vont les présenter.
02:36 Comme ça, nos cellules de défense, elles vont pouvoir reconnaître l'intrus.
02:40 Donc là, c'est ciblé, c'est spécifique, c'est adapté à l'intrus.
02:44 Elles vont pouvoir le reconnaître et le mémoriser.
02:47 C'est ce qui fait que, par exemple,
02:49 quand tu as une varicelle, une rougeole, une rubeole...
02:52 -Ca n'arrive qu'une fois. -Les oreillons.
02:55 -Si ça se représente, on sait déjà comment s'en débarrasser.
02:59 -Mais l'immunité, ça ne sert pas qu'à se protéger du non-soi,
03:02 de ce qui est étranger.
03:03 Ca sert aussi à se protéger, tu sais...
03:06 Je ne sais pas si tu sais,
03:07 mais on développe en permanence des cellules cancéreuses.
03:11 Et en fait, notre immunité... -Tout le monde développe des cellules.
03:15 -Oui, on développe des petites cellules qui buguent,
03:18 et notre immunité nous aide à nous en débarrasser
03:21 avant que ça devienne...
03:22 Mais parfois, ça ne suffit pas, malheureusement.
03:25 -Cette immunité dont tu parlais, est-ce qu'on peut jouer dessus ?
03:29 Est-ce qu'on peut l'améliorer
03:31 pour qu'elle nous défende encore mieux ?
03:33 Qu'est-ce qu'on peut faire ? -C'est pas...
03:35 On ne reste pas un intrus comme un muscle
03:38 qui nous rendrait plus costauds.
03:40 -On ne peut pas la booster.
03:41 -Comme on vient de le voir, c'est très complexe.
03:44 Il n'y a pas une chose qui peut la booster.
03:47 L'immunité, ça se travaille toute la vie,
03:49 toute l'année, et pas juste avant l'hiver.
03:51 -C'est pas juste avant l'hiver.
03:53 Comment ça se travaille ?
03:55 -Il y a plein de choses à faire.
03:57 C'est la bonne nouvelle.
03:59 Il faut déjà commencer par une bonne alimentation.
04:02 -Pourquoi ? Quel est le rapport entre alimentation et immunité ?
04:05 -C'est essentiel.
04:07 Une bonne alimentation, ça va faire que tu auras un bon microbiote.
04:10 Le microbiote, c'est les milliards de bactéries,
04:14 de virus, de champignons qu'on a à l'intérieur
04:17 des intestins.
04:18 Dans ce microbiote, il y a 60 % des cellules de l'immunité.
04:22 C'est le centre stratégique de notre immunité.
04:26 Comme on va le voir sur ce schéma,
04:28 on va voir que ce microbiote est très important dans l'immunité.
04:32 Il y a déjà...
04:33 Là, c'est représenté de toutes les couleurs,
04:36 les virus, les champignons, les bactéries.
04:38 Il y a un effet barrière avec la paroi.
04:41 Il y a un effet qui va stimuler les cellules immunitaires intestinales.
04:46 Ça va les stimuler en permanence,
04:47 ça va renforcer nos cellules intestinales
04:50 et ça va même produire des substances antimicrobiennes.
04:54 C'est le centre stratégique de notre immunité.
04:57 -Et du coup, pour chouchouter ça, il faut manger...
05:02 -Il faut chouchouter ton microbiote.
05:04 -Il faut manger quoi ?
05:05 Ça passe par l'alimentation, mais quels aliments ?
05:08 -Le microbiote n'aime pas le sucre, trop le gras.
05:11 Il adore les fibres, donc beaucoup de fruits,
05:14 beaucoup de légumes, beaucoup de fibres.
05:17 Il adore les probiotiques aussi, dont on parle beaucoup.
05:20 Ça va améliorer, ça va équilibrer ton microbiote.
05:23 On les trouve dans l'alimentation.
05:25 On peut en trouver dans tout ce qui est choux fermenté,
05:28 dans la choucroute, dans le kéfir, dans le miso,
05:31 dans le pain au levain.
05:32 En ce moment, la grande mode, c'est le vinaigre de cidre.
05:35 Ça aide aussi à chouchouter notre petit microbiote.
05:39 Et si ça ne suffit pas, on peut toujours prendre
05:42 des compléments alimentaires, des probiotiques en complément.
05:45 -En complément alimentaire,
05:47 peut-on prendre des vitamines quand on veut booster son immunité ?
05:51 Quand on est fatigué à cause de l'hiver, etc.
05:53 On prend des vitamines.
05:55 Est-ce que ça a un vrai impact sur l'immunité ?
05:58 -Il y a une vitamine dont on peut manquer,
06:01 surtout à l'approche de l'hiver, c'est la vitamine D.
06:04 La vitamine D est essentielle à notre immunité.
06:08 Cette vitamine D est fabriquée notamment
06:10 avec les rayonnements du soleil.
06:13 -L'hiver, on en a besoin et on n'en a pas.
06:15 -Il suffit de 20 minutes au soleil pour fabriquer la vitamine D.
06:20 Donc ça, effectivement, on peut en manquer l'hiver.
06:23 On peut la faire doser.
06:24 Votre médecin peut vous donner des ampoules de vitamine D
06:28 si vous en manquez.
06:29 Après, les autres...
06:30 Quelqu'un qui a une alimentation variée,
06:33 qui mange de tout, des fruits, des légumes, des produits laitiers,
06:36 des abats, des poissons, des crustacés,
06:39 des eaux minéralisées...
06:40 -Dans une alimentation équilibrée,
06:42 il y a déjà tout l'apport en vitamine nécessaire.
06:45 Il n'y a pas besoin d'en prendre en plus.
06:47 -Après, des personnes qui ont des restrictions alimentaires,
06:51 par choix ou par obligation,
06:53 là, il va falloir supplémenter en vitamine.
06:56 Par exemple, des fumeurs.
06:58 Les fumeurs, on sait que le tabac, ça nuit à la vitamine C,
07:02 ça détruit la vitamine C.
07:04 -Il faudra en prendre en plus.
07:06 -Certaines personnes peuvent en avoir besoin
07:08 si elles n'ont pas une alimentation équilibrée.
07:11 -Autre que l'alimentation,
07:13 qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer son système immunitaire ?
07:16 -Il y a le sommeil.
07:18 Les études ont montré que, pendant le sommeil,
07:21 non seulement on régénérait nos cellules immunitaires,
07:24 mais elles travaillaient vraiment.
07:26 Elles se rendaient parfois, quittaient même le sang
07:29 pour aller dans les ganglions pour prévenir toute notre armée,
07:33 pour éviter les intrus qu'elles avaient rencontrés.
07:36 -Le sommeil, c'est pas inutile.
07:37 Tout le monde dit que c'est une perte de temps.
07:40 -Il se passe plus de choses pendant le sommeil que la journée.
07:45 Non seulement ça, mais il y a d'autres études
07:47 qui ont montré que des personnes en manque,
07:50 en dehors de sommeil,
07:52 faisaient beaucoup plus d'infections que les autres.
07:55 -Le système immunitaire n'est pas à son...
07:57 -Le sommeil est très important.
07:59 Après une activité physique régulière,
08:02 avec la circulation, l'oxygénation,
08:04 et aussi notre système immunitaire,
08:06 éviter le tabac.
08:07 Le tabac, ça abîme tout, on le sait,
08:09 mais ça détruit aussi notre immunité.
08:11 Et les personnes qui fument, déjà, ça détruit notre immunité innée,
08:15 avec les muqueuses, etc., qui sont toutes enflammées,
08:18 mais en plus, on le sait très bien,
08:20 elles attrapent beaucoup plus d'infections,
08:23 les personnes qui fument.
08:25 Par exemple, une bronchite chez un non-fumeur,
08:27 ça va durer huit jours, à peu près.
08:29 Une bronchite chez un fumeur, ça va durer trois semaines.
08:33 -Le système met plus de temps à se mettre en place
08:35 et à aller nous protéger.
08:37 -Il y a non seulement plus d'infections,
08:39 mais elles durent plus longtemps.
08:41 Limiter le stress, c'est toujours facile à dire.
08:44 Mais le stress...
08:45 -Au-delà de le limiter, ça veut dire qu'on sait
08:48 que si on est fatigué ou si on n'est pas en forme,
08:51 ça peut être dû au stress,
08:52 parce que notre système immunitaire est affaibli.
08:55 -Et une des actions, justement, de ce stress,
08:58 c'est que le stress, tu sais,
09:00 on dit que le microbiote, c'est notre deuxième cerveau.
09:03 Le stress et notre cerveau
09:04 discutent, communiquent en permanence.
09:07 Et c'est vrai que quand tu es stressé,
09:09 ça va aussi déséquilibrer ton microbiote.
09:12 Il y a ce mode d'action,
09:13 les hormones du stress, le cortisol, etc.
09:15 Donc on sait qu'une personne stressée...
09:18 On peut se demander, quand on fait des infections
09:21 à répétition ou non, si ce ne serait pas lié au stress.
09:24 -On a parlé des personnes en général,
09:26 mais il y a des personnes qui sont dites fragiles
09:29 et qui ont un système immunitaire
09:31 qui fonctionne moins bien ou qui est moins efficace.
09:34 Ca peut être dû à quoi ?
09:35 -Tu fais référence aux immunodéprimés
09:37 dont on a beaucoup parlé. -Pendant le Covid.
09:40 -Il y a effectivement des personnes
09:42 qui ont une baisse de l'immunité,
09:44 parce que des maladies,
09:45 parce que, par exemple, le sida, c'est un exemple type de l'immunos...
09:49 -Ca fait baisser l'immunité.
09:51 -Mais il y a aussi d'autres personnes
09:53 qui sont immunodéprimées pour d'autres raisons.
09:56 Notamment à cause de traitements.
09:57 Par exemple, une personne qui est greffée,
10:00 une greffe de rein, c'est comme un corps étranger.
10:03 C'est quelque chose qui n'est pas de soi,
10:05 qui est d'une insoi qu'on va te greffer.
10:07 On va faire baisser ton immunité pour que ton corps accepte...
10:11 -Ah oui, pour qu'il essaie pas de se défendre contre...
10:14 -Après, autre chose.
10:15 Il y a ce qu'on appelle les maladies auto-immunes.
10:18 Alors là, en fait, les maladies auto-immunes,
10:21 d'abord, c'est 8 % de la population mondiale
10:24 qui souffre de maladies auto-immunes.
10:26 C'est en nette progression. Bref...
10:28 -Auto-immune, c'est-à-dire sa propre immunité ?
10:31 -Ton immunité, de temps en temps, elle bugue.
10:34 Elle se trompe.
10:35 Et au lieu d'aller attaquer un ennemi,
10:37 quelque chose qui est nocif pour notre organisme,
10:40 un truc qui est hostile, elles vont s'attaquer à nos cellules.
10:43 Elles vont détruire nos cellules.
10:45 -Vraiment, ça veut dire auto-immune.
10:47 -C'est des maladies qu'on connaît,
10:49 comme la sclérose en plaques, la maladie de Crohn,
10:52 la maladie de Mers, la maladie de Mers-10, il y en a plein.
10:55 Chez ces personnes qui souffrent de maladies auto-immunes,
10:59 on leur donne des médicaments pour baisser l'immunité.
11:02 Elles seront plus sujettes aux infections.
11:04 Et puis après, il y a toutes les personnes âgées,
11:07 ce qu'on appelle l'immunosénescence.
11:09 Avec l'âge, notre immunité, comme toutes nos cellules,
11:12 comme tout le reste, ça vieillit, c'est moins efficace,
11:15 et donc on a une baisse de l'immunité.
11:18 On le sait, les personnes plus âgées sont souvent fragiles,
11:21 elles attrapent plus facilement des infections.
11:24 On sait aussi, par exemple, que les vaccins...
11:26 Le vaccin, c'est stimuler son immunité.
11:29 D'où l'intérêt, aussi, chez toutes ces personnes,
11:32 si vous connaissez des personnes immunodéprimées,
11:35 qui ont une baisse de l'immunité, de respecter les gestes barrières.
11:38 -Pour les autres qui n'ont pas une maladie,
11:41 ou une greffe, ou qui ne sont pas des personnes âgées,
11:44 comment on va détecter une baisse de l'immunité ?
11:46 -Alors là, pour les personnes qui...
11:49 -Sont en pleine santé.
11:50 -Qui ne sont pas immunodéprimées,
11:52 quand vous faites des infections à répétition,
11:55 c'est pas normal de faire infection sur infection.
11:58 -Normalement, notre corps doit nous défendre.
12:00 -Des infections qui se répètent,
12:02 on est toujours malade, tout l'hiver, c'est pas normal.
12:05 On a une plaie, une blessure,
12:07 pareil, elle doit normalement...
12:09 Elle reste infectée, elle ne cicatrise pas, etc.
12:12 Ça va pas non plus.
12:13 Ou sinon, une grande fatigue.
12:15 Donc là, effectivement, on voit.
12:17 Donc on le voit, on rêverait tous...
12:19 -D'un comprimé qui booste l'immunité.
12:21 -Ça relève de la pensée magique.
12:23 On aimerait avoir des substances...
12:25 -On peut agir dessus.
12:26 -Oui, on peut agir, mais justement,
12:29 avec les quelques conseils dont on vient de parler,
12:33 sont, eux, la clé d'une bonne santé générale
12:36 et donc d'une bonne immunité.
12:38 -Docteur Jean-Michel Cohen, bienvenue.
12:47 Vous êtes médecin, nutritionniste.
12:49 Aujourd'hui, vous allez nous dire la vérité sur les faux sucres.
12:53 On a l'impression qu'ils sont partout.
12:55 Comment on s'y retrouve ?
12:56 -On les appelle les faux sucres,
12:58 car ce sont des produits qui ont le goût du sucre,
13:01 mais qui ne sont pas du sucre.
13:03 Vous avez deux grandes catégories.
13:05 La première, c'est les édulcorants intenses nutritifs.
13:08 Ils apportent quand même des calories.
13:10 -Vous appelez comme ça.
13:12 -Et l'autre, les édulcorants non nutritifs,
13:14 ça amène zéro calorie.
13:16 Dans le premier cas de figure, ils amènent 2,4 calories par gramme.
13:19 Ce sont des sucres alcool.
13:21 Vous les voyez sur les étiquettes des produits Xylitol, Erythritol...
13:25 -Ce qui se termine en or.
13:27 -Oui.
13:28 -Vous dites 2,4 calories par gramme, mais par rapport au sucre ?
13:31 -Par rapport au sucre, un sucre apporte 4 calories par gramme.
13:35 -C'est moitié moins.
13:36 -En plus, ils sont moins digérés.
13:38 Ils ont des inconvénients.
13:40 Parmi les deux inconvénients, c'est les troubles digestifs.
13:43 C'est difficile à digérer parce que ce sont des sucres alcool.
13:47 Et ils sont cariogènes.
13:48 -Ca vous donne en plus ? -Oui.
13:50 -D'accord. Donc c'est moitié moins calorique que le vrai sucre.
13:54 En plus, ça entraîne des troubles digestifs.
13:57 Et ça entraîne des troubles digestifs
13:59 parce que notre microbiote ne les reconnaît pas ?
14:02 -C'est irritant pour l'intestin.
14:03 Ca entraîne des troubles digestifs.
14:06 Il y a beaucoup de gens qui ont des douleurs abdominales,
14:09 mais c'est parce qu'ils consomment trop de sucre alcool.
14:12 -C'est un peu comme les confiseries.
14:14 Bonbons, chewing-gum, sucette pour les enfants...
14:17 -C'est pas celui qu'on utilise pour mettre...
14:19 -Non. On l'utilise sous forme de sucre de bouleau.
14:22 Le sucre de bouleau, c'est de l'erythritol.
14:25 Et les autres édulcorants, ceux qu'on utilise plus fréquemment,
14:28 notamment sur le plan ménager, quand on est chez soi,
14:31 c'est des édulcorants intenses, non nutritifs.
14:34 Ceux-là, c'est des petites molécules.
14:36 Ils apportent quasiment zéro calorie par gramme.
14:39 -C'est le but du jeu.
14:41 -C'est devenu le but du jeu. On les a créés pour deux raisons.
14:44 La première, pour permettre aux diabétiques
14:46 d'avoir un goût sucré sans avoir les calories et le sucre.
14:50 La deuxième, c'était qu'on a espéré
14:52 que ce produit supprimerait l'envie de sucre.
14:54 Mais l'inconvénient de ces produits,
14:57 c'est qu'on conserve le goût sucré.
14:59 On a toujours envie de manger du sucre.
15:01 Récemment, des études ont montré
15:03 que ça pouvait augmenter notre appétence pour les graisses.
15:06 C'est ça, la surprise.
15:08 -La mauvaise surprise.
15:09 -On s'est retrouvé dans une situation
15:11 où ça permet aux diabétiques d'avoir un goût sucré,
15:14 mais ça n'a pas trop arrangé l'envie de sucrer des gens.
15:18 -Moi, je me demande bien,
15:20 puisqu'on voit qu'il y en a partout,
15:22 dans tous les rayons et tout,
15:24 à qui doit-on conseiller d'utiliser les faux sucres ?
15:28 -On peut les consommer,
15:30 parce que c'est toujours mieux de consommer du faux sucre
15:33 que du sucre.
15:34 -Même si ça augmente l'appétit pour les graisses ?
15:38 -C'est ça, l'opération bénéfice-risque.
15:40 Les gens qui prenaient beaucoup de soda,
15:42 des colas ou d'autres sodas sucrés,
15:44 il y avait environ 12 g pour 100 ml,
15:47 c'est-à-dire dans une bouteille,
15:49 vous aviez 120 g de sucre,
15:50 c'est l'équivalent de 30 carrés de sucre,
15:53 c'était un vrai problème.
15:54 Ca rend service pour les gens qui buvaient sucré,
15:57 qui mangeaient sucré, etc.
15:59 Mais on ne peut pas dire que c'est le produit du siècle.
16:02 -D'accord. Quand on voit...
16:04 Imaginons, j'achète des bonbons ou des chewing-gums,
16:07 sans sucre, ça ne veut pas dire sans calories.
16:10 -Absolument. C'est sans sucre,
16:12 au terme propre du sucre,
16:13 mais vous avez un sucre-alcool à l'intérieur,
16:16 donc ça apporte quelques calories, moins quand même.
16:19 -Oui, moitié moins.
16:21 -Et c'est pas digéré de la même façon,
16:23 donc il y a un bénéfice à ce type de produit
16:25 avec les inconvénients que je vous ai décris.
16:28 -Moi, je veux bien, mais vous, par exemple,
16:30 quand vous... Je sais que vous n'aimez pas le mot,
16:33 mais une personne au régime,
16:35 vous vous inquiétez systématiquement
16:37 d'utiliser les faux sucres ?
16:39 -Non, je préfère lui apprendre à consommer des boissons
16:42 sans sucre. On a consommé le café ou le thé
16:45 juste pour la valeur du café ou du thé.
16:47 Je préfère des gens qui prennent sans sucre,
16:50 et si vraiment ils ont besoin d'un coup sucré,
16:52 je vais leur laisser prendre du faux sucre
16:55 et je ne les contrains pas à arrêter les faux sucres.
16:58 -Vous prenez plutôt la restriction que l'imitation ?
17:01 -Oui, si vous voulez. Je préférerais leur apprendre
17:04 qu'un yaourt sans sucre, sans le goût sucré,
17:06 ça ne leur plaît pas, ou qu'un café sans le goût sucré,
17:09 ça ne leur plaît pas. De temps en temps,
17:11 ils prennent ces produits, mais ils posent un problème.
17:15 Ils n'ont pas toujours, à l'exception d'un d'entre eux,
17:18 le goût du sucre qu'ils aimeraient avoir.
17:20 -Quand vous dites "à l'exception d'un d'entre eux",
17:23 c'est-à-dire ? -Le sucralose,
17:25 qui est apparu il y a une dizaine d'années,
17:27 de la marque la plus connue, qui ressemble au goût du sucre
17:31 et qui a le pouvoir sucrant le plus élevé.
17:33 C'est comme ça qu'on dose, qu'on regarde la valeur
17:36 d'un faux sucre, son pouvoir sucrant.
17:38 -Vous nous avez fait un tableau, justement,
17:41 où on voit, mais c'est énorme, 600 fois...
17:43 Attendez, j'ai toujours entendu dire
17:46 que le sucre appelle le sucre. -Il n'est pas ces produits-là.
17:49 -Si vous avez un pouvoir sucrant qui est 600 fois supérieur,
17:52 ça veut dire que notre cerveau va se dire
17:55 "c'est super bon, c'est super sucré",
17:57 il va avoir envie de sucre, puisque le sucre appelle le sucre.
18:01 Ca ne coupe pas l'envie de sucre, mais les gens qui consomment
18:04 ces produits ne prennent que des faux sucres.
18:07 Mais cette envie sucrée est plutôt une envie de sensation
18:10 plutôt qu'une envie métabolique, c'est-à-dire qu'une envie,
18:13 quand vous secrétez de l'insuline, vous déclenchez le besoin
18:17 de reprendre du sucre. C'est un besoin.
18:19 Là, c'est surtout le goût qui vous manque.
18:22 C'est pour ça que vous reprenez du faux sucre.
18:24 Je ne voudrais pas vous donner l'impression
18:27 de condamner ce type de produit. -C'est à l'heure pour notre cerveau.
18:31 -C'est un produit, bien sûr, que c'est à l'heure.
18:33 Mais le sucralose, c'est 600 fois...
18:36 Vous comprenez pourquoi ça ne contient pas de calories.
18:39 Avec un microgramme, vous avez le goût sucré.
18:41 L'asacarine, c'est le plus vieux, mais il a un goût amer.
18:45 -Il y en a encore ? -Très peu.
18:46 -On a tout entendu sur l'aspartame.
18:49 -L'aspartame, aujourd'hui, a un fort pouvoir sucrant.
18:52 C'est une protéine, l'aspartame.
18:54 On a beaucoup dit de choses sur lui.
18:56 Il y a eu plus de 1300 études qui n'ont rien démontré.
19:00 -On peut donc la réhabiliter ? -Oui.
19:02 La seule étude à laquelle on peut donner une valeur,
19:05 c'est celle qui a montré que quand on en prenait trop,
19:08 on pouvait avoir une appétence plus importante pour les graisses.
19:11 Je n'ai pas dit qu'il fallait en prendre à 100 sous l'heure,
19:15 mais personne ne boit 30 canettes de soda.
19:17 -Et Stévia, c'est très à la mode.
19:19 -C'est un produit naturel, c'est une faute de marketing.
19:23 -Je veux la vérité.
19:24 -Le Stévia est issu d'une plante qui s'appelle le Stévia,
19:28 qui servait au Japon pour faire avorter les femmes.
19:31 De ce set Stévia, on extrait deux produits,
19:34 Rébodoside A, qui sont des produits chimiques,
19:36 et D, qui donne un goût sucré.
19:38 C'est une extraction chimique.
19:40 On peut l'utiliser, mais arrêtez de croire que c'est naturel.
19:44 -Ce n'est pas le produit dont on vante l'égalité.
19:47 -Non. Il a un petit goût réglissé,
19:49 qui fait que le sucralose est probablement le meilleur
19:52 et que l'aspartame pose peu de problèmes.
19:54 -Vous nous avez dit que vous préférez
19:57 que l'on diminue les quantités petit à petit,
19:59 car on s'y habitue très bien à manger de moins en moins sucré.
20:03 -Une dernière précision.
20:04 Le sucralose, ça se cuit.
20:06 C'est intéressant pour les gens qui font des gâteaux.
20:09 -Merci beaucoup, Dr Cohen.
20:11 Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
20:15 L'info, c'est sur CNews.