Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans "La Santé expliquée à ma fille",
00:02 je répondrai aux questions de Sacha sur la fièvre.
00:05 Et nous vous dirons à quel moment il faut s'en préoccuper.
00:08 Puis avec le docteur Jean-Michel Cohen, nutritionniste,
00:11 nous vous parlerons de ces médicaments
00:13 dont l'usage est détourné pour la perte de poids.
00:16 Sacha, aujourd'hui, un sujet auquel je crois tout le monde a été confronté,
00:25 surtout en cette période, d'ailleurs,
00:27 avec tous les microbes qui circulent, la fièvre.
00:30 OK, alors, avant de voir déjà à quel moment on s'en inquiète,
00:33 réexplique-nous à quel moment on parle de fièvre.
00:36 Alors déjà, il faut distinguer la fièvre de la température.
00:41 La température, c'est la température corporelle.
00:43 Et tu le sais, nous sommes tous des homéothermes.
00:46 C'est-à-dire que notre température corporelle
00:49 doit rester en permanence aux environ 37.
00:53 - 37, pourquoi ? - Et sinon, qu'est-ce qui se passe ?
00:56 Parce qu'en fait, dans le corps humain, les fonctions, elles sont optimales.
01:00 Tu sais, tu peux avoir une usine de quelque chose,
01:02 il faut qu'elle soit à une certaine température pour que tout fonctionne.
01:05 Là, c'est pareil.
01:06 Dans cette merveilleuse usine qu'est le corps humain,
01:08 pour bien fonctionner, il faut qu'elle soit à 37.
01:11 Quand la température monte trop, les fonctions vont même jusqu'à s'arrêter.
01:15 Ça ne fonctionne plus.
01:16 Et quand la température baisse trop, c'est pareil.
01:19 Il faut savoir que cette température, elle doit rester aux environ 37,
01:23 mais elle varie quand même, par exemple, dans la journée.
01:28 - OK. - T'as moins de fièvre,
01:30 moins de température le matin, t'es aux alentours de 36,8, 36,9.
01:34 En revanche, en fin de journée, c'est plutôt 37,8.
01:38 - D'accord, mais les fonctions marchent quand même correctement.
01:41 - Oui, ça marche très bien. C'est pour ça qu'on demande aux gens
01:43 de prendre leur température le matin.
01:45 Ça varie aussi en fonction de la température extérieure.
01:47 Si t'es couverte, si t'es sous 12°C, du V, effectivement,
01:50 ça va monter en température.
01:52 Ça va varier aussi en fonction des efforts.
01:55 On sait que quand on pratique une activité physique,
01:57 la température corporelle monte.
02:00 On a quand même pris la température de certains marathoniens.
02:04 Ça peut monter jusqu'à 39,5, 40 après un marathon.
02:08 Après, ça varie aussi en fonction de...
02:10 Par exemple, chez la femme,
02:12 en fonction de sa période de son ovulation.
02:14 - Les premiers jours... - Dans le cycle,
02:16 - Oui, dans le cycle, ça varie. - d'accord.
02:18 Donc, les premiers jours,
02:19 elle est moins élevée à partir de l'ovulation.
02:22 La température monte et elle reste plus élevée.
02:24 C'était d'ailleurs une méthode qui était utilisée
02:27 il y a quelques années, une méthode contraceptive.
02:30 Les femmes mesuraient leur température
02:32 pour savoir si elles étaient fécondables ou pas.
02:34 Mais il y a eu un peu trop de bébés, méthode, température,
02:38 ça n'a pas trop marché, donc on a arrêté.
02:39 Donc, ça, c'est vraiment la température du corps.
02:41 Et ça n'a pas grand-chose à voir avec la maladie, la fièvre,
02:46 tel qu'on en parle.
02:47 Alors, la fièvre, ce n'est pas une maladie.
02:49 La fièvre, c'est un symptôme.
02:51 Ce n'est pas un changement de température du corps naturel.
02:54 Voilà. Il faut bien comprendre ça.
02:55 C'est important ce que tu viens de dire.
02:57 La fièvre n'est pas une maladie.
02:58 Aujourd'hui, on va parler de la fièvre,
03:00 fièvre sans qu'il y ait d'autres signes associés.
03:03 La fièvre quand on est malade.
03:04 La fièvre en tant que signal d'alerte
03:08 qu'il se passe quelque chose dans le corps.
03:09 Parce que ça aussi, on voit tous la fièvre
03:12 un peu comme un truc, un ennemi, quelque chose à redouter.
03:15 - Ce n'est pas très agréable. - Oui, c'est vrai.
03:16 Mais en fait, la fièvre est un signal d'alerte.
03:20 Elle te dit que tu es peut-être malade.
03:22 Elle est aussi un moyen de défense.
03:26 En fait, c'est une alliée, c'est une amie,
03:28 tant qu'elle fonctionne bien.
03:29 On parle de fièvre à partir de 38.
03:33 Comment le fait d'avoir une température qui augmente,
03:37 puisque tu nous as dit que tout à l'heure,
03:39 c'était vital pour tout le fonctionnement du corps,
03:42 que ce soit à 37, comment ça peut être une alliée ?
03:44 C'est une alliée parce qu'en fait,
03:46 quand il y a un corps étranger qui va pénétrer dans l'organisme,
03:49 que ce soit bactéries, virus, champignons, etc.,
03:52 c'est un moyen de défense.
03:54 Prenons un exemple.
03:55 Les virus adorent le froid.
03:58 C'est pas pour rien qu'il y a plus de maladies.
04:00 - Ils circulent en hiver. - Ils adorent le froid.
04:02 Ils se multiplient très vite.
04:03 Ils se multiplient beaucoup plus vite à 37 degrés, par exemple,
04:07 qu'à 38 degrés où ça ne leur plaît pas du tout trop, etc.
04:09 Donc en fait, la température, elle monte dans le corps
04:12 pour que les virus ne se multiplient pas,
04:14 pour arriver à nous débarrasser des virus.
04:16 - Donc la fièvre, c'est pour nous défendre contre les virus.
04:19 - C'est un moyen de défense. Mais pas seulement.
04:21 En fait, la température augmente aussi
04:24 parce qu'en fait, il va y avoir une vasodilatation.
04:27 C'est-à-dire que les vaisseaux vont s'ouvrir
04:28 pour qu'il y ait beaucoup de globules blancs de notre armée de défense
04:31 qui viennent pour nous débarrasser de l'intrus.
04:34 Donc c'est aussi une des raisons pour lesquelles la température monte
04:37 quand il y a une infection,
04:38 quelqu'un qui essaye de pénétrer dans notre organisme.
04:41 Comme ça, les globules blancs vont arriver.
04:42 Il y a notamment des macrophages,
04:44 les fameux Pac-Man qui viennent pour manger macro, ça veut dire gros,
04:47 et phage, ça veut dire manger, qui viennent manger les microbes.
04:50 Il y a aussi la fabrication des lymphocytes, des anticorps,
04:53 tout ça pour nous débarrasser.
04:54 Et d'ailleurs, la plupart du temps, ça marche.
04:56 - Mais c'est ce que je ne comprends pas.
04:58 Si ça nous aide à nous débarrasser de virus,
05:00 alors ça voudrait dire qu'il ne faut pas la faire baisser.
05:02 Il ne faut pas la traiter, il faut la laisser agir.
05:06 - Alors, tant qu'elle est bien supportée à 38, 38,5,
05:10 il faut effectivement...
05:11 D'ailleurs, il y a certaines personnes qui recommandent
05:14 de ne surtout pas faire baisser la température corporelle.
05:18 Il y a des personnes qui vous expliquent, qui vous disent
05:20 "Non, ne la faites pas baisser parce que c'est un moyen de défense."
05:24 Et non seulement c'est un moyen de défense,
05:25 mais aussi si vous avez l'impression...
05:28 Enfin, si vous n'avez plus de température
05:30 puisque vous la faites baisser avec des médicaments,
05:32 vous allez aller travailler, vaquer à vos occupations,
05:35 rencontrer du monde et peut-être être encore porteur du virus
05:38 et transmettre, donc voilà, effectivement.
05:41 - D'accord, et tu nous parles de 38, 37 degrés,
05:43 donc pour ça, il faut prendre sa température.
05:46 Alors, c'est quoi le moyen le plus efficace ?
05:48 Parce qu'il y en a... Maintenant, il y en a des millions.
05:50 Alors, quel est le moyen le plus efficace
05:52 pour connaître sa vraie température ?
05:53 Pour savoir si on est vraiment malade.
05:55 - Alors, si on n'a rien sous la main,
05:57 on peut déjà, tout simplement, en regardant la personne,
06:00 si vous avez un enfant, vous vous demandez
06:02 s'il a de la température ou non.
06:04 Comme il y a une vasodilatation, c'est-à-dire comme les vaisseaux s'ouvrent,
06:07 on va être rouge quand les vaisseaux s'ouvrent.
06:09 Tu sais, il y a plus de sang qui arrive, donc déjà, tu regardes ça.
06:12 - Oui, mais tu ne connais pas le degré de fièvre en faisant ça.
06:14 - De toute façon, on ne connaîtra jamais un degré comme ça
06:16 sans thermomètre, mais après, on peut prendre la main.
06:19 Alors, surtout pas l'intérieur de la main,
06:22 où la peau est moins sensible, mais le dessus de la main.
06:25 Et avec le dessus de la main, vous allez toucher le front
06:28 ou aussi la région du cou,
06:30 parce qu'en fait, à ce niveau-là, il y a des gros vaisseaux,
06:33 notamment les carotides, qui passent
06:34 et qui sont vraiment le reflet de la température interne.
06:38 Donc c'est bien, tout le monde a l'habitude de toucher le front.
06:40 - Comme ça, en plus. - Oui, comme ça, surtout pas.
06:42 On fait comme ça et on touche au niveau du cou.
06:45 - Donc pareil, ça, ça nous dit si on est chaud ou pas, mais...
06:48 - Après, on peut prendre le poux aussi.
06:50 - Le poux, ça nous donne notre température.
06:52 - Le poux, c'est la fréquence cardiaque.
06:53 Et en fait, quand tu as de la température,
06:55 le coeur s'accélère aussi
06:57 pour apporter plus de sang un petit peu partout.
06:59 Donc en fait, alors ça ne marche pas pour les enfants,
07:01 parce que les enfants, ils ont déjà un poux plus élevé que le nôtre.
07:05 Mais à partir de... Pour un adolescent, là, c'est bon.
07:08 On sait que le poux moyen, c'est à peu près 80 par minute.
07:13 A peu près.
07:14 Bon, après, on a tous des différences,
07:16 mais si on sait qu'on est d'habitude à 80,
07:19 on sait qu'une augmentation de 10 battements par minute...
07:23 Donc pour prendre le poux, on se met là,
07:25 au niveau de cette artère, tu vois, au pli du poignet.
07:28 Tu prends deux doigts comme ça, pas le pouce, l'index et le majeur,
07:32 et tu vas compter le nombre de pulsations pendant une minute.
07:35 -OK. -Voilà. Normalement, c'est 80.
07:37 -Si tu... Si ça augmente... -Si on est à 90 ?
07:40 90, ça veut dire que ça aura augmenté d'un degré.
07:43 Si tu es à 100, ça veut dire que ça aura augmenté de deux degrés.
07:47 On estime qu'on a une augmentation de 10 battements
07:50 par degré de température. Voilà.
07:53 Donc ça, c'est sans rien.
07:54 Et sinon, les thermomètres ?
07:55 Thermomètre. Alors, thermomètre, le plus précis, le plus fiable,
07:59 c'est la température, la prise rectale.
08:02 C'est plus précis, plus fiable,
08:03 parce que c'est le reflet de la température interne,
08:06 de ce qui se passe à l'intérieur du corps.
08:08 Après, il y a auriculaire, frontale...
08:11 De toute façon, c'est vrai que pour le frontal ou les aisselles,
08:15 il faut rajouter quelques dixièmes de degré, mais on s'en fout.
08:19 Ce qui compte, c'est de savoir s'il y a de la fièvre ou pas.
08:22 Une fois qu'on a pris notre température,
08:24 est-ce qu'il y a un degré à partir duquel on s'inquiète
08:28 ou c'est pas comme ça qu'on détermine le niveau d'inquiétude ?
08:32 On va s'inquiéter quand elle est mal supportée, la température.
08:36 Mal supportée, ça veut dire que le mécanisme...
08:38 - Ça dépend des gens. - D'abord, on n'est pas égaux.
08:41 Il y en a à 39, ils vont très bien, ils sont impeccables.
08:45 Il y en a à 38, ils sont au fond du lit.
08:48 Il y en a qui supportent bien, d'autres pas.
08:50 Mais après, quand le système est dépassé,
08:53 quand le système de défense est dépassé,
08:55 le thermostat, là-haut, c'est l'hypothalamus,
08:58 il est déréglé, il n'arrive plus à gérer.
09:00 Là, on va avoir des signes assez bizarres.
09:03 On va à la fois grelotter, frissonner, avoir chaud, avoir froid.
09:07 Justement, en ayant de la fièvre,
09:09 c'est-à-dire que la température du corps est plus élevée qu'en normal,
09:13 on peut avoir des symptômes quand on a froid.
09:16 Comment on peut frissonner ?
09:17 - Ça paraît bizarre. - Comment avoir chaud et froid ?
09:19 Ça paraît bizarre quand on le raconte comme ça,
09:21 mais c'est assez logique.
09:22 Il y a toujours des explications.
09:25 Je t'ai dit que les vaisseaux se dilataient
09:27 pour apporter tous nos globules blancs, notre arme de défense,
09:30 pour nous débarrasser du truc,
09:31 et pour que les virus ne se multiplient pas, notamment.
09:35 Pour qu'il y ait plein de sang à l'intérieur du corps,
09:39 c'est le même système, le sang circule partout.
09:42 Donc les vaisseaux en périphérie, ils vont se resserrer.
09:45 Donc on va avoir là, peu de sang.
09:48 - Ils se sacrifient aux extrémités pour tout amener...
09:52 - À l'intérieur. - ... au centre du corps.
09:54 - Tu vas avoir les mains froides, les pieds froids.
09:56 - C'est pour ça qu'on a froid.
09:57 - Tu vas frissonner au niveau des mains,
10:01 et en revanche, tu vas transpirer, suer,
10:04 pour évacuer la chaleur au niveau de l'intérieur.
10:06 C'est pour ça qu'on a à la fois chaud, froid,
10:09 qu'on transpire et qu'on frissonne.
10:11 - Et là, depuis tout à l'heure, on parle de la fièvre et de la température.
10:14 Chez les adultes, chez les enfants, c'est différent.
10:17 On la gère de façon différente, on s'inquiète de façon différente.
10:21 Il y en a qui convulsent.
10:23 Tu fais bien de parler de convulsion,
10:25 parce que ça, ça fait partie de la hantise des parents.
10:28 - Déjà, le fait d'avoir de la fièvre, c'est affolant pour les parents,
10:32 mais en plus des convulsions, ça fait très peur.
10:35 - De toute façon, la fièvre chez les tout-petits,
10:38 là, il faut toujours être vigilant.
10:41 Quand il n'y a pas d'autres signes qui sortent, pas de boutons,
10:44 pas d'autres signes.
10:45 Une fièvre qui est élevée chez un tout-petit
10:48 ou une fièvre qui ne dure plus 24 heures,
10:50 là, il vaut mieux quand même consulter.
10:51 - Pour revenir à ta question sur les convulsions,
10:54 c'est vrai que c'est la hantise des parents.
10:56 Les convulsions, il faut bien rassurer les parents,
11:00 pas que les parents, les grands-parents aussi.
11:02 Les convulsions sont rares.
11:05 Elles existent chez les tout-petits, chez les moins de 5 ans.
11:08 C'est un enfant sur 20 chez les moins de 5 ans.
11:12 C'est impressionnant.
11:13 Pendant une minute, il va être agité de convulsions,
11:15 il va avoir les yeux qui se débuxent un peu.
11:17 Ça dure une à deux minutes.
11:18 C'est le système neurologique,
11:20 mais c'est une fièvre qui monte trop vite,
11:22 qui provoque les convulsions.
11:24 Et surtout, un petit conseil,
11:27 vous demandez quand même dans la famille
11:30 s'il y a eu des convulsions petites,
11:32 parce que c'est souvent génétique.
11:33 - Aux parents...
11:34 - Si le père ou la mère a fait des convulsions petites,
11:36 on est plus à risque d'en faire.
11:39 - Et du coup, quand c'est mal supporté
11:40 ou que c'est chez un petit enfant
11:42 et qu'on doit faire baisser la fièvre,
11:45 est-ce qu'il y a des moyens qu'on peut mettre en place
11:48 pour la faire baisser de façon naturelle ?
11:50 Et ensuite, qu'est-ce qu'on donne comme médicament
11:53 pour faire baisser la fièvre ?
11:54 - Déjà, pour la faire baisser,
11:56 on va dévêtir les enfants,
11:57 contrairement à ce que disaient nos grands-mères,
11:59 qu'il fallait se mettre sous 12 aydredons.
12:01 Non, il faut se dévêtir pour que la chaleur...
12:04 - Même si on a froid...
12:05 - Oui, il faut quand même se dévêtir.
12:06 Je sais que c'est pas facile.
12:07 Pas trop se couvrir.
12:09 Il faut boire énormément.
12:11 C'est important, quand on a de la fièvre,
12:13 de s'hydrater, parce qu'on ne se rend pas compte,
12:14 mais on perd de l'eau,
12:15 même si on n'a pas l'impression de trop transpirer.
12:17 On perd beaucoup d'eau.
12:18 Alors ça aussi, je le dis en toute humilité,
12:21 parce que je l'ai conseillé à mes patients il y a longtemps.
12:24 On disait aux enfants...
12:26 - Prendre des bains froids
12:27 pour faire baisser la température,
12:28 c'est pas logique.
12:29 - Non, il ne faut pas le faire.
12:30 C'est très inconfortable pour les enfants,
12:32 déjà, qui sont malades, qui ont de la fièvre,
12:34 si en plus vous les mettez dans un bain froid.
12:35 Donc non.
12:36 Ce qu'on peut faire, c'est baisser, si on peut,
12:38 si on a quelque chose d'individuel,
12:40 baisser le chauffage pour qu'il ne fasse pas trop chaud
12:42 dans la chambre,
12:43 et puis prendre du paracétamol.
12:45 Alors ça aussi, c'est important,
12:46 parce qu'avant, on donnait plusieurs médicaments
12:48 contre la fièvre.
12:49 Là, je rappelle qu'on parle de température
12:51 sans qu'il y ait de signes associés.
12:53 - Oui, juste quand on a que la fièvre.
12:55 - Avant que les signes arrivent, évidemment,
12:57 s'il y a des symptômes de gravité,
12:59 une eucrède, des douleurs dans les reins,
13:01 des douleurs ailleurs,
13:02 évidemment qu'il faut consulter,
13:04 qu'il faut appeler un médecin tout de suite.
13:06 Là, on parle avant qu'il y ait des signes associés.
13:10 Le médicament essentiel, c'est le paracétamol.
13:15 - D'accord.
13:16 - Parce que c'est le seul qui n'aura pas,
13:17 s'il y a, par exemple, un autre problème infectieux,
13:21 qui ne va pas interagir avec la maladie
13:23 et risquer des effets secondaires.
13:26 Le paracétamol, mais à une certaine dose.
13:29 Ça, c'est important.
13:30 Chez l'adulte, tu vas voir,
13:32 ce n'est pas plus de 3 grammes par jour en trois prises.
13:36 Pourquoi ? Parce qu'en fait, sinon,
13:38 c'est très toxique pour le foie.
13:40 - D'accord.
13:41 - Donc, pas plus de 3 grammes par jour.
13:42 Et chez l'enfant, c'est 60 mg par kilo,
13:47 par jour maximum.
13:48 Et là, c'est en quatre prises.
13:50 Pourquoi en quatre prises ?
13:52 Parce que, comme je te l'ai dit tout à l'heure,
13:53 les convulsions, elles viennent
13:55 quand il y a une montée trop rapide de la température.
13:57 Donc là, comme ça, on n'attend pas qu'elle monte.
13:59 On la prend comme ça.
14:00 - D'accord. - Donc voilà.
14:01 Ce qu'on peut dire sur la température,
14:03 c'est qu'une température, surtout chez un tout petit
14:06 ou chez une personne immunodéprimée
14:08 ou chez une personne fragile,
14:09 une température qui dure plus de 24 à 48 heures,
14:13 là, il vaut mieux consulter.
14:14 En revanche, quand elle est bien supportée
14:18 et que tout va très bien et qu'elle ne dépasse pas 38,
14:21 éventuellement 38,5,
14:23 là, ça peut être non seulement un signal d'alerte,
14:25 mais aussi une amie, un moyen de se défendre.
14:28 Docteur Jean-Michel Cohen, bienvenue.
14:33 Je rappelle que vous êtes médecin nutritionniste.
14:36 Et aujourd'hui, un phénomène qui paraît assez inquiétant,
14:39 enfin, pour moi,
14:40 c'est ce mésusage, ce détournement
14:43 de certains médicaments pour perdre du poids.
14:47 Je vous propose, pour commencer,
14:49 de regarder quelques influenceuses
14:51 qui utilisent ces médicaments.
14:53 Et vous allez après me commenter ce qu'elles font.
14:56 Donc voilà, elles s'injectent des médicaments
15:00 qui sont normalement réservés à des patients atteints de diabète.
15:05 Elles en mettent plusieurs d'autres.
15:08 Alors, commentez-moi et dites-moi...
15:11 En fait, c'est un phénomène nouveau qui s'est passé.
15:13 Vous savez qu'on a une épidémie de surpoids et d'obésité en France.
15:17 On a à peu près la moitié du pays...
15:19 Nous, on est concernés, là, on a la moitié du pays en surpoids
15:22 et on a 17 % des gens qui sont en obésité.
15:24 Et puis, c'est un problème que les gens voudraient régler
15:27 avec des médicaments miracles.
15:28 Alors, depuis quelque temps, sont apparus quelques médicaments
15:30 qui semblent avoir un effet positif.
15:32 La difficulté, c'est que ces jeunes filles...
15:34 - Ah oui, on est carrément... - Oui, oui, donc...
15:36 Pardonnez-moi, je regarde, là. Les hommes plus que les femmes ?
15:39 Eh oui, c'est assez surprenant.
15:40 Les hommes sont plus en surpoids que les femmes,
15:43 qui veulent plus souvent, elles, maigrir que les hommes.
15:46 Et l'obésité, par contre, touche plus souvent les hommes que les femmes.
15:49 C'est un phénomène de société.
15:51 Non, parce que les femmes ont toujours le désir de maigrir,
15:54 même quand elles ont un IMC normal.
15:56 Un indice de masse corporelle, c'est-à-dire le rapport du poids
15:59 en kilos sur la taille au carré.
16:02 Et donc, on a 20 % des femmes qui souhaitent qu'elles aient un IMC normal
16:07 et 30 % qui veulent maigrir.
16:09 Donc, les gens veulent maigrir, même s'ils n'ont pas un problème de poids.
16:12 Ces médicaments agissent d'une façon particulière.
16:15 Ce sont des analogues d'hormones,
16:17 c'est-à-dire que c'est comme une hormone qu'on injecterait,
16:19 qui agit dans l'intestin, qui freine l'appétit des gens,
16:22 qui augmente la production d'insuline
16:24 et qui ralentit la vidange de l'estomac.
16:26 Ça semble être le médicament miracle.
16:27 Ces gens se précipitent là-dessus,
16:29 en oubliant que c'était des produits qui sont destinés avant tout
16:32 à des diabétiques qui ont un problème de poids,
16:35 chez qui on n'a pas pu régler le problème
16:37 avec une activité physique et des consignes diététiques.
16:40 Donc, c'est une catastrophe à venir qui va apparaître,
16:43 et en plus, ça prive les diabétiques de leur traitement.
16:45 - Oui. Justement, je reviens.
16:48 Je le disais sur l'image, sur la vidéo,
16:50 on la voit qui fait une injection dans la cuisse
16:53 et une injection dans le ventre.
16:54 Or, normalement, c'est une injection par semaine.
16:58 Ces gens-là ne savent pas que le médicament peut être guérisseur,
17:00 mais qu'il peut rendre malade aussi.
17:02 C'est une seule injection par semaine.
17:04 C'est un danger.
17:05 C'est une seule injection par semaine,
17:06 et en plus, on élève très progressivement les doses,
17:09 de telle façon à voir à quel moment c'est efficace
17:11 et à quel moment il y a des effets secondaires qui pourraient être graves.
17:13 Ça augmente la production d'insuline, on ne sait pas ce qui peut se passer.
17:16 - Ça veut dire qu'en fait, ces médicaments,
17:19 ils sont tous réservés pour les personnes souffrant de diabète
17:23 ou il y en a quand même qui ont une indication pour le surpoids ?
17:27 - Alors ça, c'est nouveau.
17:28 Ça veut dire qu'auparavant, on avait juste l'ozempic.
17:31 L'ozempic était vraiment réservé au diabète de type...
17:34 Le diabète normal, quoi, comme un sens insuline.
17:36 - De la maturité. - Voilà.
17:38 Et on n'avait pas le droit de le donner.
17:41 Dans les effets secondaires, on avait une perte de poids.
17:43 Donc il y a des gens qui se sont jetés là-dessus en disant,
17:45 "Oui, oui, oui, ça fait perte du poids",
17:47 en oubliant qu'il fallait le donner quand on était diabétique.
17:49 Et puis plus récemment, sont apparus d'autres...
17:51 - Attendez, vous avez trop vite.
17:52 Donc le premier, il était réservé pour les diabétiques,
17:55 mais voyant qu'on perdait du poids, ça a déjà été détourné.
18:00 - Oui, c'est l'histoire qui fait perte.
18:01 - Ça veut dire quoi ? Puisque c'est sur prescription.
18:03 - C'est sur prescription spécialisée.
18:05 - Donc ce sont des médecins qui...
18:06 - Alors soit il y a des médecins qui sont plutôt attentifs
18:10 à arranger leurs affaires de leurs patients
18:12 sans penser qu'ils sont hors référence,
18:14 ça veut dire qu'ils n'ont pas le droit de le faire,
18:15 soit on se le procure par des voies détournées.
18:17 Il y a des gens qui sont allés jusqu'aux États-Unis
18:19 pour se faire prescrire ces médicaments
18:21 et qui le renouvellent régulièrement
18:22 en allant éventuellement aux États-Unis.
18:24 Donc finalement, c'est un détournement d'usage du médicament.
18:26 Par contre, soyons honnêtes, plus récemment,
18:29 le V. Govy, qui est vraiment...
18:31 Toutes ces molécules sont quasiment les mêmes,
18:33 ce sont des molécules, je le rappelle,
18:35 qui miment l'action d'une hormone
18:36 qui a des effets, les effets que j'ai racontés.
18:38 Eh bien, le V. Govy a demandé l'autorisation exclusivement
18:41 pour la perte de poids et l'a obtenue.
18:44 Mais dans ce cas-là, pour un mois...
18:45 - En France ?
18:46 - Mais il l'a obtenue aux États-Unis
18:48 et il est en train de l'obtenir en France.
18:49 Il est arrivé en France et l'indication pour l'obésité,
18:52 elle sera donnée dans très peu de temps.
18:53 Sauf que, on doit le donner si on a un indice
18:56 de masse corporelle supérieur à 40,
18:58 ça veut dire que vous avez une véritable obésité
19:00 beaucoup plus que sévère,
19:01 si on a échoué dans les traitements diététiques
19:03 et surtout, si vous avez également un facteur de comorbidité,
19:08 c'est-à-dire s'il y a vraiment une raison
19:09 d'aller très vite pour faire maigrir les gens.
19:11 - En fait, si déjà les autres qui n'étaient pas indiqués
19:13 étaient déjà détournés,
19:15 là, on se doute bien que ça va être détourné aussi.
19:17 - Il y a des gens qui considèrent que c'est le médicament miracle.
19:19 Moi, je suis très réservé là-dessus pour deux raisons.
19:21 La première raison, c'est, un, on ne sait pas le devenir.
19:24 On n'a que deux ans à peu près d'expérimentation sur l'homme.
19:27 On ne sait pas ce qui va se passer sur des traitements longs.
19:30 Deuxièmement, il faut bien l'arrêter un jour.
19:32 Et le jour où vous allez l'arrêter, qu'est-ce qui va se passer ?
19:33 Est-ce qu'on va tarir la sécrétion de l'insuline ?
19:36 Est-ce qu'on va reprendre les habitudes d'avant ?
19:38 Et finalement, ça n'aura servi à rien ?
19:39 - Oui, mais alors justement, d'abord, est-ce qu'on va regrossir ?
19:42 - On regrossira, bien sûr.
19:44 - Mais est-ce que...
19:46 Je rebondis sur ce que vous venez de dire sur l'insuline.
19:48 Puisque ça fait sécréter beaucoup d'insuline,
19:51 est-ce qu'on ne va pas risquer de se retrouver avec un diabète
19:53 alors qu'on n'en avait pas avant ?
19:54 - C'est ce que nous ne savons pas aujourd'hui.
19:55 - C'est-à-dire une maladie à long terme.
19:58 - C'est ce que nous ne savons pas aujourd'hui.
19:59 Et ce qui va se produire probablement,
20:00 c'est que les gens n'arriveront pas à arrêter ce traitement
20:02 qui, rappelons-le, est extrêmement coûteux.
20:05 L'Olympique va aller, grosso modo, la cure,
20:06 200 à 300 euros par mois.
20:08 Le Végovis, c'est un peu plus cher, 500, 600 euros.
20:10 Et le Zep Bond qui est en train d'arriver,
20:12 qui a eu l'autorisation aux Etats-Unis,
20:13 qui l'aura en France, il vaut 1 000 euros par mois.
20:16 - Ah oui, ça fait cher quand même.
20:17 - Bien sûr. Non, remboursé par la Sécurité sociale,
20:19 bien entendu, pour la plupart, sauf l'Olympique.
20:22 Donc, voilà, ça va être problème à venir, probablement.
20:26 Un, vous n'êtes pas sûrs que vous conserverez le poids
20:29 que vous avez perdu.
20:30 Deuxièmement, on ne connaît pas les effets à long terme.
20:32 Et troisièmement, il faudra bien arrêter un jour
20:33 ou alors ça vous coûtera jusqu'à la fin de vos jours.
20:35 - Je me fais volontairement l'avocat du diable.
20:39 - Oui.
20:40 - On connaît tous les problèmes liés au surpoids, à l'obésité.
20:44 Les maladies cardiovasculaires, les problèmes d'articulation.
20:48 Enfin, il y a tout un tas de problèmes,
20:50 même une augmentation du nombre de cancers, etc.
20:53 Est-ce que finalement, ce ne serait pas intéressant
20:56 d'essayer tout de même, puisque ça marche réellement,
20:59 vous avez dit, sur la perte de poids ?
21:01 On perd combien de kilos en combien de temps à peu près ?
21:02 - Alors, ça dépend du produit.
21:04 Par exemple, on arrive à perdre 10 kilos
21:07 en l'espace d'une dizaine de semaines avec le Végovie
21:10 et on perd sur plusieurs semaines, c'est-à-dire un an et demi,
21:13 on a perdu du poids avec l'Ozempic,
21:16 qui semble moins bien marcher.
21:17 C'est-à-dire que c'est 15 % sur l'Ozempic.
21:19 - Parce qu'ils ne sont pas dosés pareil.
21:20 - Voilà, ce n'est pas dosé pareil.
21:20 10 % sur 5 premiers mois avec le Végovie.
21:23 Donc, voilà, le problème, il est là.
21:25 Moi, je trouve que l'Agence du médicament a très bien fait
21:27 de dire que ce médicament, il a des indications.
21:29 Il faut avoir un certain seuil d'obésité pour le prendre.
21:32 En dessous, il ne faut pas le prendre.
21:34 - D'accord. Et est-ce qu'on ne pourrait pas dire aussi
21:36 instaurer ce médicament d'abord avec un suivi médical,
21:39 ça, on oublie tout le reste, un suivi médical,
21:42 mais en même temps, une alimentation équilibrée,
21:44 une activité physique et un bon sommeil ?
21:46 - Absolument. - Et comme ça, après,
21:47 il garderait tout ça ?
21:48 - Absolument, ça ne dispense ni de l'activité physique
21:51 ni du contrôle hygiénique de l'alimentation.
21:53 - Merci pour tous ces conseils.
21:55 - De rien d'accord.
21:55 - Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
21:58 L'info, c'est sur CNews.