Halloween se profile, alors Juliette plante le décor de cette maison hantée. Surnommée la "Ill House", c'est l'objet principal de ce classique littéraire écrit par Shirley Jackson en 1859. On tremble de peur dans le studio 104, avec cette chronique qui fait froid dans le dos.
Retrouvez toutes les dramatiques de Juliette Arnaud dans « Le grand dimanche soir » sur France Inter et sur https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-juliette-arnaud
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AmusantTranscription
00:00 "C'est mardi, que se passe-t-il ? Ce sera Halloween !"
00:03 Alors Juliette Arnault, vous allez nous rappeler que c'est le moment de l'année où, paraît-il,
00:07 chez les Celtes, l'irréel côtoie le réel, le moment où les vivants peuvent communiquer
00:13 avec les gens plus très vivants, d'où le choix de votre classique littéraire qui
00:18 date de 1959, "La maison hantée" de l'écrivaine américaine Shirley Jackson.
00:24 Le grand hôtel isolé en plein hiver dans le film "Shining", l'espace où personne
00:31 ne vous entendra jamais crier dans "Alien", l'océan où se meut sans bruit un requin
00:36 dans les dents de la mer.
00:38 Définitivement, pour raconter un récit d'épouvante, il faut un décor ad hoc.
00:43 Et bien, ce roman, à mon avis, il fait pire.
00:46 Le décor, c'est une maison.
00:48 Un endroit intime que des gens ont construit pour faire un foyer, pour abriter une famille.
00:55 Sauf que voilà, 80 ans après sa construction, dans cette maison-là, plus personne n'y
01:00 vit.
01:01 On parle d'une maison hantée, les gens du coin disent "ici les gens partent, ce n'est
01:05 pas un endroit où on vient".
01:07 Bon, la baraque a un nom, Hill House, "hill" comme les collines qui entourent la maison.
01:12 Sauf que voilà, "hill" en anglais signifie "malade, souffrant, nocif".
01:17 Allez, c'est plié, on a compris que c'est pas la maison bleue adossée à la colline
01:20 peuplée de chevelons de grand lit et de musique.
01:22 C'est une maison hantée, n'y allons pas et puis voilà.
01:24 Sauf que si on n'y va pas, il n'y a pas de livre.
01:28 Donc on y va.
01:29 Un docteur décide d'y passer avec un petit groupe de gens, quelques jours et quelques
01:32 nuits pour comprendre pourquoi on dit que cette maison est hantée.
01:36 Cette maison est, je cite l'autrice, "cette maison paraissait s'être construite toute
01:42 seule, s'érigeant selon ses propres plans entre les mains des bâtisseurs.
01:45 Elle avait surgi par sa propre volonté et dressait sa gigantesque tête contre le ciel
01:51 sans rien concéder à l'humanité."
01:53 Parce qu'il est scientifique, le docteur établit des règles.
01:56 On ferme à clé sa porte la nuit.
01:59 On convient de ne jamais se promener seul dans la maison.
02:02 Parce qu'il est scientifique, le docteur rappelle aux participants ce qu'est la peur.
02:08 La peur, c'est l'abandon de la logique.
02:10 C'est la rénonciation volontaire au schéma de la pensée rationnelle.
02:13 Soit nous la combattons, soit nous nous y soumettons.
02:18 Mais il n'y a pas de solution médiane.
02:20 "Au pire", dit le docteur, "on pourra toujours fuir la maison."
02:36 Bien sûr qu'on pourra la fuir la maison.
02:39 C'est un objet immobile.
02:41 Elle ne pourra pas nous poursuivre, n'est-ce pas ?
02:45 Je vous laisse avec cette question dont moi j'ai la réponse.
02:49 Bonne lecture, merci, bisous, merci.
02:52 Ne nous abandonnez pas Juliette !
03:00 À présent, Juliette Tarnot vous propose d'écrire un nouveau chapitre de ce livre.
03:06 Ça va même mettre plutôt un acte d'une pièce de théâtre radiophonique.
03:10 Imaginez qu'une équipe scientifique dédiée aux paranormales
03:15 décide de s'installer une nuit à l'Elysée.
03:18 Parce que, des rumeurs brusques, le palais de l'Elysée serait hanté.
03:24 Imaginez une atmosphère inquiétante où on baisse les lumières,
03:28 seule une chandelle tremble dans l'obscurité,
03:31 et, pour l'amour, l'équipe scientifique est composée de Juliette, Doulie et Emmerick.
03:44 Soyez attentifs à tout, le palais est potentiellement hanté.
03:49 Mais non, c'est rien, c'est juste une vieille baraque bourgeoise.
03:52 Oh, mon Dieu, la possession a déjà commencé !
03:56 Mais non, Juju, c'est ma voix, c'est ma voix normale !
04:00 Autant pour moi.
04:02 Sachez que cette maison a un pouvoir maléfique.
04:06 Potentiellement, elle pourrait transformer les gens de gauche en gens de droite.
04:11 Mais si, bien sûr, regarde.
04:14 Mitterrand en 81 de gauche, en 82 de droite.
04:17 Hollande en 2012 de gauche, en 2013 de droite.
04:19 Emmanuel Macron en 2017...
04:21 Bon, là, ça marche pas.
04:23 Non, non, non, j'ai pas envie de devenir Gaspard Proust !
04:26 Mais t'en fais pas, c'est des contours enfants, ça !
04:30 C'est quoi, ça ? C'est quoi ?
04:36 Qu'est-ce que c'est, ça ?
04:39 Non, c'est rien, ça doit être Marine Le Pen qui a refait la déco pour 2027.
04:43 Mais non, non, non, vous voyez pas, c'est hanté, je vous dis.
04:46 Vous savez ce que c'est que l'Élysée dans la mythologie grecque ?
04:49 C'est un plat épicé ?
04:50 Un palais à chiottes ?
04:51 Non, c'est une partie du royaume des morts.
04:54 Alors, on se concentre et on invoque les esprits.
04:57 Esprit, esprit, esprit là...
05:00 *sonnerie de téléphone*
05:02 Ah ! C'est une sonnerie de téléphone !
05:05 Allô ? Qui c'est ?
05:11 Bonjour, c'est Marine Le Pen.
05:13 On se réunit demain à 8h30.
05:15 Putain, ça commence à foutre la trouille, votre truc !
05:23 Regarde ! Ça y est, la possession est en masse !
05:26 Non, je t'ai pas ! La trouille est en moi, ta mère s'use des gars !
05:30 Ouais, j'ai senti que j'étais allé un peu trop loin.
05:35 Les chômeurs sont des fainéants !
05:39 Allô ? C'est qui ?
05:43 Muy buenas días.
05:45 Manuel Valls ?
05:47 Si, bien, bien, bien bon.
05:49 Bon, allez, ça suffit maintenant.
05:51 *pleurs*
05:54 Jean-Pétro !
05:56 Il faut supprimer les RSA, les charges sociales, les entreprises sont trop élevées !
06:01 Ah putain, mais on est foutu ! Il est vraiment devenu de droite !
06:05 Mais qu'est-ce qu'on peut lui faire ? Qu'est-ce qu'on peut faire de lui ?
06:08 Je ne vois plus qu'une solution.
06:10 On appelle un prêtre ? Quoi ? Non ! On le sacrifie !
06:13 Non.
06:14 On l'envoie sur la matinale de France Inter.
06:19 *pleurs*
06:22 Merci Juliette Arnaud, Gulli et Henrik Lefraix.
06:29 Avec la participation amicale, exceptionnelle et néanmoins involontaire de Manuel Valls, bien sûr.
06:36 Juliette, le téléphone employé dans le sketch, vous allez pouvoir l'offrir.
06:41 Il vient de la grande récré.
06:42 Allez, vas-y, de la pub à la lantenne, carrément, sur le service public.
06:45 Non, j'allais tout simplement dire que vous pourriez l'offrir à votre petit-neveu à Noël.
06:48 Il a 11 ans, Charline.
06:50 Oui, mais il est très en retard.
06:51 Mais à l'âge, vous, ce qu'il veut, c'est un smartphone.
06:53 Rappelez-moi, quel âge avez-vous ?
06:55 Voilà. Et vous avez fait quoi, là, tout de suite ?
06:57 Voilà. Il n'y a pas d'âge. Il n'y a pas d'âge pour le téléphone.
07:00 Ça, c'est la Vénopause, Charline.
07:02 *Rires*