Jérôme Béglé, directeur général de Paris Match, et Marc Brincourt, directeur photos des hors-séries

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Transcript

00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 et Thomas Hill, ensemble nous découvrons le hors-série Paris Match,

00:06 les femmes du clan Kennedy en kiosque actuellement avec Jérôme Béglé et Marc Brincourt et je vous conseille de nous suivre

00:11 en vidéo sur Europe 1.fr, on vous dévoile quelques très belles photos qui se trouvent dans ce hors-série Paris Match.

00:16 Il est magnifique ce hors-série de Paris Match mais il faut aussi parler de Paris Match tout court.

00:21 Est-ce que vous utilisez d'ailleurs encore la formule "le poids des mots, le choc des photos" ou c'est de la vieille histoire ça ?

00:26 On ne l'utilise pas dans notre communication extérieure, encore qu'on pourrait la ré-exhumer,

00:31 mais en tout cas c'est le ciment qui nous fait décider de passer tel ou tel sujet, d'avoir des photos fortes et un texte qui ne le soit pas moins.

00:40 Et vous êtes un cas vraiment à part, dans la presse Paris Match c'est presque inclassable parce que vous pouvez faire à la fois à votre une,

00:46 une semaine sur le conflit israélo-palestinien par exemple et puis deux semaines plus tard sur Stéphane Plaza ou Ségolène Royal,

00:54 il n'y a aucun autre magazine je crois dans la presse qui fait un tel grand écart.

00:58 Non, d'ailleurs on n'est pas classé comme, on n'est pas un news magazine,

01:02 les news magazine c'est la famille de l'Express, du Point, de l'Obs, etc.

01:05 Nous on est ce qu'on pourrait qualifier un picture magazine, sauf que comme on est les seuls en France,

01:10 Picture voulait en dire photo.

01:11 Photo, comme on est les seuls en France, en Europe et je crois que je peux même dire dans le monde,

01:15 évidemment on ne crée pas une famille à soi seul, mais c'est ce qui fait l'ADN de Match depuis bientôt 75 ans

01:21 et ce qui fait qu'on est un magazine très différent et on joue dans toutes les catégories à la fois,

01:26 à force de ne pas jouer dans une seule catégorie.

01:28 - Oui, je regardais dans le dernier numéro, vous faites un papier sur Britney Spears

01:31 et puis un reportage sur la guerre en Birmanie dont on parle très peu par exemple,

01:34 c'est vraiment, voilà, tout est rassemblé dans le même magazine, c'est ça votre politique ?

01:40 - La vie c'est ça, c'est-à-dire qu'il n'y a pas simplement les informations que l'on entend le soir au JT,

01:45 sur les chaînes d'informations permanentes, il y a autre chose.

01:47 Le point commun de Match, moi j'en voudrais en tout cas deux à tous ces sujets,

01:51 d'abord un sujet Match c'est d'abord une double, voire deux, voire trois, voire plus photo.

01:56 Donc il faut qu'il y ait une photo qui dise quelque chose, qui raconte quelque chose,

01:59 qui nous prenne par la main, qui nous mette au milieu de l'histoire

02:02 et deuxièmement c'est de rentrer par des personnages.

02:04 Une histoire, des bâches d'histoire qui se tournent devant nous, ce sont des hommes et des femmes qui les font.

02:10 Donc on ne veut pas montrer quelque chose d'incarné, de déterré,

02:14 mais il y a toujours un héros, une héroïne qui va nous aider.

02:17 Alors pour la Birmanie par exemple, on voit ce soldat très jeune,

02:20 dont la tête dépasse d'une tranchée, son regard, son visage nous interpelle immédiatement.

02:25 C'est un personnage inconnu, anonyme en tout cas,

02:27 mais il est nécessaire pour d'abord être un sujet dans Match,

02:31 mais aussi pour aider nos lecteurs à comprendre ce qui se passe là-bas.

02:33 - Et c'est pour ça aussi que la plupart du temps vous aurez en une un visage,

02:36 une personnalité forte, mais il vous arrive de faire ce que vous appelez Marc Brincourt,

02:41 une "une sacrifiée". Qu'est-ce que c'est une "une sacrifiée" ?

02:44 - Une sacrifiée... Alors pour revenir au style de couverture de Paris Match,

02:50 beaucoup quelquefois s'étonnent que, évidemment, on met...

02:53 D'ailleurs nos détracteurs je dirais, les concurrents disent

02:56 "Paris Match est un journal people". Evidemment non.

02:59 - Mais c'est pas public ou voici quoi ?

03:03 - Pas du tout. Après on va pas se cacher, c'est vrai que Paris Match a fait dans ses couvertures

03:09 ce qu'on appelle des planques, la paparazzade.

03:12 Mais toujours une paparazzade disons avec une information derrière.

03:16 Par contre c'est vrai que quand je parle de couverture sacrifiée,

03:20 on va parler de Haïti par exemple, le tremblement de terre à Haïti,

03:23 le tremblement de terre au Japon, le tsunami.

03:25 On peut pas cette semaine-là mettre en couverture Stéphanie de Monaco.

03:30 Le public comprendrait pas. Mais par contre on sait que cette couverture va moins bien marcher.

03:36 Pourquoi ? Parce que Paris Match est acheté majoritairement par des femmes.

03:41 Paris Match est un magazine qu'on garde chez soi, c'est pas quelque chose qu'on lit et qu'on jette.

03:46 On le laisse sur la table, on revient dessus, on relit, on regarde les photos.

03:51 Donc la mère de famille qui va acheter Paris Match,

03:54 si elle voit que la couverture est trop anxiogène, elle préférera ne pas l'acheter.

03:59 C'est aussi bête que ça. Donc c'est vrai que j'appelle ça une couverture sacrifiée.

04:04 Pourquoi ? Parce qu'on est obligé de le faire.

04:06 Enfin obligé, sacrifié sur l'hôtel de l'actualité.

04:09 Exactement. On sait qu'il va pas marcher, mais on doit être au rendez-vous avec l'actualité.

04:13 Ils vendent aujourd'hui 500 000 exemplaires de Paris Match chaque semaine,

04:16 avec une grande différence d'un numéro à l'autre, Jérôme Bédelay.

04:19 Oui, par exemple, on est très réputé pour les numéros d'Inécro.

04:23 Lorsque Jen Birkin est morte à la fin du mois de juillet, c'est une vente qui sera l'une des meilleures de l'année.

04:29 Et évidemment, quand on fait des couvertures plus actues, plus anxiogènes,

04:33 ce que disait à l'instant Marc Brincourt, la vente est moindre.

04:36 Et il faut savoir jouer dans ce canal entre le point bas et le point haut.

04:39 Jeudi, qui sera en une de Paris Match ?

04:41 Alors, je vous l'ai dit, donc je peux pas faire un petit jeu,

04:45 mais c'est un grand nom de la chanson française qui va avoir 80 ans ces jours-ci.

04:50 Et qui vit en Corse.

04:51 Qui vit en Corse, qui publie ses mémoires dans 15 jours, c'est Jacques Dutronc qui nous a reçus.

04:55 On a une merveilleuse interview, très amusante, très second degré,

04:58 et des photos, à mon avis, jamais vues de lui.

05:00 Très bien.

05:01 Ça, ça donne envie, vivement, jeudi, effectivement.

05:03 Restez avec nous, Jérôme Béguelet, Marc Brincourt.

05:06 Dans un instant, vous allez assister au journal de celui qui a comme devise

05:09 le poids des mots, le choc des infos, le journal des médias de Julien Pichonnet.

05:13 Bientôt, une.

05:15 - L'émission référence sur les médias, c'est Europe 1 Culture Média.

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