La poupée sanglante - Episode 1

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La Poupée sanglante est une mini-série française en six épisodes de 52 minutes, créée par Robert Scipion d'après le roman éponyme de Gaston Leroux et sa suite La Machine à assassiner, réalisée par Marcel Cravenne et diffusée à partir du 17 septembre 1976 sur Antenne 2.

Synopsis
Un horloger génial et son neveu chirurgien avant-gardiste fabriquent Gabriel, homme mécanique à la beauté parfaite que l'on doit remonter comme une horloge. Ses créateurs lui greffent le cerveau d'un condamné à mort, Bénédict Masson, un homme seulement coupable de laideur et de malchance. Revenu à la vie, sous sa nouvelle et splendide enveloppe, Bénédict traque les véritables coupables des meurtres pour lesquels il a payé, lui, poussé par l'amour qu'il voue à Christine, la charmante fille de l'horloger. Mais, ses comptes réglés, ne supportant plus de n'être qu'une âme, un esprit dans un corps inhumain, Bénédict alias Gabriel se jette du haut d'une falaise...

Équipe technique
Réalisé par Marcel Cravenne
Écrit par Robert Scipion
Musique : Musique des génériques Gérard DOULSSANE.
Directeur de la photographie : Albert Schimel
Décors : François Comtet
Distribution
Jean-Paul Zehnacker : Bénédict Masson
Yolande Folliot : Christine Gaillard
Dominique Leverd : Jacques Quentin
Ludwig Gaum : Gabriel
Édith Scob : la Marquise de Coulteray
Georges Wod : le Marquis de Coulteray
Julien Verdier : M. Norbert
Sacha Pitoëff : Dr Sahib Khan
Germaine Delbat : Mme Drouine
Gabriel Gobin : M. Drouine
Cathy Rosier : La Dorga
Jacqueline Rouillard : Mlle Barescat
Florence Brière : Mme Langlois
Roland Armontel : M. Moulinier
Robert Vidalin : le mystérieux habitant du grenier
Marthe Villalonga: la bistrotière
Jim Adhi Limas : Sing Sing
Georges Lycan : Sangor
Jean Rupert : l'inspecteur Ledoux
Jean Laugier : Père Violette
Max Desrau : Père Macchabée
Dominique Paturel : le narrateur (non crédité)
Transcript
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01:28 (musique douce)
01:51 Christine !
01:52 Christine !
01:54 (musique douce)
02:01 Tu descends ?
02:02 Ton père voudrait te parler.
02:03 Oui, j'arrive.
02:05 (bruit de moteur)
02:29 Bonjour papa.
02:30 Bonjour.
02:31 Jacques m'a dit que tu voulais me parler.
02:34 Oui, enfin, c'est à dire que nous aurions quelque chose à te demander, ton cousin et moi.
02:40 Eh bien, je t'écoute.
02:42 Tu comprends, avec ce que nous sommes en train de faire, Jacques et moi, chacun de notre côté, nous sommes tellement pris en ce moment.
02:51 Et puis, comme nous sommes sur le point d'aboutir, enfin tu es au courant, est-ce que ça ne t'endurerait pas si on remettait encore un peu la date de votre mariage ?
03:02 Mais non, voyons. Nous ne sommes plus à six mois près, c'est plus le temps que nous sommes fiancés. J'avais encore des matées des poupées.
03:11 Oui, c'est vrai. Des poupées. Plein de poupées.
03:15 Et puis comme ça, j'épouserais peut-être le plus jeune prix Nobel de biologie.
03:19 Ou le plus vieux des jeunes suévergiens. Bon, mais il faut que je parte à la faculté. Ah, n'attendez pas, ce soir, j'y travaillerai toute la nuit.
03:29 Tu fais une nouvelle expérience ?
03:31 Oui. J'ai maintenant tout ce qu'il faut. Ce soir, ça peut être décisif. Je te promets, Christine, pas plus de six mois.
03:44 Pas plus de six mois.
03:46 [Musique]
04:15 [Musique]
04:44 [Musique]
04:55 Monsieur Bénédicte Masson ?
04:57 Oui, c'est moi.
04:59 Je voudrais parler à Mademoiselle Dumas, seule ange Dumas.
05:04 Elle n'est pas là.
05:06 Mais elle travaille bien chez vous.
05:09 Mais elle travaillait. Mais je ne l'ai pas vue depuis une quinzaine de jours.
05:14 Ah, vous non plus. Je suis sa grand-mère. Comme elle n'a plus ses parents, elle passe chez moi régulièrement, deux ou trois fois par semaine.
05:23 Mais voilà, une quinzaine de jours qu'elle n'est pas venue et qu'elle n'est pas rentrée à son domicile.
05:28 Oui, je sais. Pardonnez-moi.
05:33 Je suis passé également. Il ne faut pas vous inquiéter. On va la voir réapparaître d'un jour à l'autre. Petite fugue, ça rend conséquence.
05:43 Oh, ça m'étonnerait, c'est pas son genre. Elle ne s'absentait jamais. Sauf quand elle allait travailler chez vous à la campagne.
05:53 J'ai fini la chambre. Vous venez un petit coup ici ?
05:57 Oui, mais surtout ne touchez à rien sur l'établi.
06:00 Ça n'est tout de même pas normal. Je vais avertir la police.
06:03 Je l'ai déjà fait de mon côté. Il y a tout hasard. Mais il ne faut pas s'affoler. Je suis sûr que nous allons la revoir bientôt.
06:11 Bon, en tout cas, s'il la voit avant vous, je lui dirai d'aller tout de suite pour rassurer.
06:16 Oui, bien sûr, bien sûr. Bien sûr.
06:19 Mais moi, ça n'est tout de même pas normal. Je vais avertir la police.
06:24 Elle venait pour Mlle Solange ?
06:35 Oui, c'est ça, grand-mère.
06:37 Celle d'avant, c'était le fiancé qui était venu. C'était le côté là non plus. Toujours pas de nouvelles ?
06:41 Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, Mme Langlois.
06:43 Oh, vous ne pouvez même pas me dire que ni le fiancé, ni la grand-mère...
06:46 Oui, ça va bien, Mme Langlois, ça va bien. Bon, je monte un instant dans ma chambre. Si on me demande, je reviens tout de suite.
06:52 Bon.
06:54 [Il monte dans la chambre.]
06:57 [Il se lève.]
07:00 [Il se lève.]
07:03 [Il se lève.]
07:06 [Il se lève.]
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07:17 [Il se lève.]
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07:23 [Il se lève.]
07:26 [Il se lève.]
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07:32 [Il se lève.]
07:35 [Il se lève.]
07:38 [Il se lève.]
07:41 [Il se lève.]
07:43 [Il se lève.]
07:45 [Il se lève.]
07:48 [Il se lève.]
07:55 [Il se lève.]
07:58 [Il se lève.]
08:01 [Il se lève.]
08:04 [Il se lève.]
08:07 [Il se lève.]
08:11 [Il se lève.]
08:13 [Il se lève.]
08:16 [Il se lève.]
08:19 [Il se lève.]
08:22 [Il se lève.]
08:25 [Il se lève.]
08:28 Où allez-vous, Mme Langlois ?
08:31 Ben, je vais faire l'atelier.
08:33 Ce n'est pas la peine. Je vous ai déjà dit cent fois que je préférais le faire moi-même.
08:36 Faites-le au rez-de-chaussée.
08:38 Mais je l'ai déjà fait, Mlle Christine.
08:40 Oui.
08:42 Jacques n'est pas rentré ?
08:47 Non.
08:49 Cette fois, je crois qu'il avait mieux vu des membres.
08:51 Ça a de lui prendre toute la nuit.
08:53 Oh, mon Dieu !
08:56 Oh, celui-là ! Il me fait toujours peur.
08:58 Si le marquis m'a chargé de prendre des nouvelles de Mlle, pourquoi Mlle ne vient plus ?
09:07 Mlle n'est-elle pas malade ?
09:09 Non, non. Pas vraiment.
09:11 Un peu souffrante seulement.
09:13 Je vous dirai à vos maîtres que je vais revenir bientôt.
09:17 Bon.
09:24 Ben alors, au revoir.
09:26 À demain.
09:27 À demain, Mme Langlois.
09:29 Pourquoi n'es-tu pas allé chez les Coulteret tous ces jours-ci ?
09:38 Parce que...
09:40 Parce que j'ai peur.
09:41 Tu as peur de quoi ?
09:43 De qui ?
09:44 De lui ou d'elle ?
09:45 Les deux.
09:46 Écoute, Christine, ce sont des enfantillages.
09:49 Il faut te maîtriser un peu plus.
09:51 Tu sais tout ce que nous devons aux marquis.
09:53 Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de nous mettre à dos, surtout en ce moment.
09:57 Oui, oui, je sais.
09:59 Je retournerai demain.
10:06 Et il y a un des aides du marquis qui est venu la relancer.
10:09 Oui, là aussi c'est un drôle d'endroit, avec tous ces sauvages.
10:13 Et cette marquise, qu'on ne sait pas ce qu'elle a au juste.
10:16 Une Anglaise.
10:17 On peut s'attendre à tout avec les Anglaises, Mlle Barresca.
10:21 Tiens, Bénédicte.
10:23 Bon, je vais me faire attraper. Au revoir, Mlle Barresca.
10:25 Ah, Mme Langlois.
10:31 Oui, je sais. Je suis en retard pour faire votre ménage.
10:36 Bonjour, Mlle Barresca.
10:38 Je voudrais des chaussettes.
10:40 Un peu plus solides que les dernières que vous m'avez vendues.
10:42 Et l'Organdy, vous en voulez aussi?
10:44 L'Organdy?
10:45 Ah oui, votre dernière apprentie, Mlle Solange, m'en avait commandé un coupon que j'ai fait venir exprès.
10:50 Elle n'est jamais repassée le prendre.
10:52 Ah bon? Je ne le savais pas.
10:54 Mais peut-être qu'elle est partie, elle aussi.
10:58 Oui, je crois.
11:00 Ne vous inquiétez pas, je peux vous le régler.
11:04 Mlle Barresca, il me faudrait un peu de fil blanc, mais un peu plus solide que celui-ci.
11:07 Je m'excuse, Mlle Christine, mais j'ai monsieur à servir avant vous.
11:10 Mais non, je ne suis pas pressé.
11:13 Servie, mademoiselle.
11:15 Vous êtes bien aimable.
11:16 Tenez, en attendant, regardez-voir là-dedans. C'est mon rayon chaussettes.
11:19 Merci.
11:21 Il me faudrait aussi, si vous en avez, un peu de Casimir ou de Baptiste, quelque chose dans le genre, dans les 50 cm.
11:28 C'est du tissu comme on faisait il y a 100 ans, mais ici, je ne fais que la nouveauté.
11:31 Enfin, en cherchant dans mes réserves, j'arriverai peut-être à vous trouver ça.
11:36 Vous avez de la chance, il me reste un peu de Casimir.
11:51 Oui, c'est ça. C'est exactement ce qu'il me faut.
11:54 Je vous dois combien ?
11:56 Avec le fil blanc, ça fera 4,75.
11:58 Et 25 centimes qui font 5, c'est moi qui vous remercie.
12:05 Au revoir, mademoiselle.
12:06 Mademoiselle.
12:27 Tiens, voilà notre ami l'herboriste.
12:29 Mademoiselle, monsieur Masson, juste un saut hors de la boutique, cher voisiné ami, pour demander si la camomille, ça tient toujours pour ce soir.
12:43 Mais naturellement, monsieur Moulinier, comme tous les mardis.
12:46 Je vous les mettrai sur un hôte, avec leur gandhi.
12:48 Mais, ça n'est pas votre taille, elles sont des fois trop petites.
12:51 Ça fait rien, ça ira quand même.
12:53 Je vous laisse.
12:54 Mais qu'est-ce qu'il a ?
13:00 Il a pas l'air normal.
13:02 Vous en connaissez, vous, des gens normaux dans le quartier ?
13:04 À part nous, bien entendu.
13:06 Mais lui, c'est la Christine qui le met sans dessous-dessous.
13:09 Et son vieux foot-pair à elle, qui recherche le mouvement perpétuel, avec des roues carrées.
13:15 Oui, et pourtant, elle tourne.
13:19 Bonjour, monsieur Masson.
13:21 Bonjour, mademoiselle.
13:23 Je vous apporte quelques livres à relier.
13:25 Tout mon Verlaine, notamment.
13:27 Vous aimez la poésie ?
13:31 Je n'aime que la poésie, monsieur Masson.
13:34 C'est drôle.
13:37 Nous sommes voisins, nous nous apercevons pratiquement tous les jours,
13:41 et nous ne nous sommes pour ainsi dire jamais parlés.
13:46 Je suis un peu comme vous.
13:48 J'ai toujours peur d'importuner les gens.
13:52 Oui, je comprends.
13:54 Je suis un peu comme ça, moi aussi.
13:56 Je ne me lis pas facilement.
13:59 Mais il y a des cas où il n'y a pas toujours besoin de se parler pour connaître les gens.
14:04 Ou tout au moins les deviner, les entrevoir.
14:08 Comment ça ?
14:10 Que voulez-vous dire ?
14:12 En tous les cas, je vous connais mieux que vous ne pensez.
14:15 C'est de vous ?
14:19 Oui.
14:20 De moi qui sais que les livres, par exemple, vous ne vous contentez pas de les relier.
14:25 Vous pouvez aussi les écrire.
14:28 J'aimerais que vous me le reliez également.
14:31 Un livre relié par son auteur, ça ne doit pas être si fréquent.
14:35 Vous n'êtes pas seulement un artiste, monsieur Masson.
14:39 Vous êtes un poète.
14:41 Un vrai poète.
14:43 Vous l'avez lu ?
14:45 Lu et relu.
14:47 J'en connais des passages par cœur.
14:49 Mais comment avez-vous...
14:53 Je l'ai trouvé sur les quais.
14:55 Je ne comprends pas qu'on en ait si peu parlé.
14:58 Mais je suis sûre que la postérité vous rendra justice.
15:01 Vous savez, la postérité, c'est bien aléatoire.
15:05 Puis surtout, c'est bien loin.
15:09 C'est bien clair.
15:11 Mais pas forcément.
15:13 Regardez, vous et moi.
15:15 Nous étions à la fois si près et si loin.
15:18 Quand je pense que je vous apercevais tous les jours,
15:21 et que je ne me doutais pas qu'une âme aussi délicate
15:24 pouvait se...
15:26 pouvait se dissimuler sous une pareille enveloppe.
15:38 Je suis un peu dans les caprices de la nature.
15:41 Je ne peux pas toujours tout donner.
15:43 Elle vous a donné l'inspiration ?
15:45 Elle n'est peut-être pas la seule qui m'est inspiré.
15:52 Enfin, dans tous les cas,
15:55 que ce soit ou non la nature,
15:57 c'est à cette inspiratrice que je dois tout.
16:01 Eh bien, au revoir, monsieur Masson.
16:07 Mademoiselle, vous n'avez pas choisi les pots pour vos relieux.
16:12 Je vous fais confiance. Je vous laisse faire un premier choix.
16:16 Aujourd'hui, je suis un tout petit peu pressée,
16:18 mais je reviendrai bientôt vous voir.
16:20 D'ailleurs, j'aurai sans doute quelque chose à vous demander,
16:23 à vous proposer. Au revoir.
16:27 [Bruits de pas]
16:29 [Bruits de pas]
16:31 [Bruits de pas]
16:58 - Sois. - Bonjour, inspecteur.
17:00 Bonjour.
17:02 Alors, monsieur Masson,
17:05 si je tiens bien mes comptes, ça fait maintenant la sixième.
17:08 Ben oui. Vous l'étonnez parfaitement.
17:12 La sixième. C'est pas normal.
17:15 C'est le moins qu'on puisse dire.
17:18 Et ça s'est passé comme pour les précédentes ?
17:22 Ben oui. Exactement.
17:24 Disparue du jour au lendemain.
17:26 Sans crier "gars". Sans laisser de traces.
17:29 Et elle aussi, vous l'aviez emmenée chez vous à la campagne ?
17:34 Oui.
17:36 Faudrait peut-être y remancer.
17:39 Oui, inspecteur.
17:43 Je devais quand même pas changer mes habitudes parce que les femmes me fuient.
17:46 C'est pas tellement le fait qu'elles vous fuient qui soit étrange.
17:49 Non, bien sûr. Au contraire.
17:53 Je sais bien que je ne suis pas l'Apollon du Belvédère.
17:57 Mais quand même.
17:59 Mais là, les fères fuient aussi régulièrement.
18:01 Je parlais pas de ça. C'est pas ce que je voulais dire.
18:04 Par contre, là où ça devient vraiment étrange,
18:07 c'est qu'après vous l'avoir quittée,
18:10 elles disparaissent complètement.
18:12 On n'en entend plus parler. Nulle part.
18:14 Oui, je sais bien. C'est incompréhensible.
18:17 Ce qui est aussi difficile à comprendre, et c'est pour ça que je vous en parlais,
18:21 c'est que, ici à Paris, elles restent chez vous.
18:26 Mais dès que vous les emmenez à la campagne, allez, pfff, se volatilisent.
18:30 Presque aussitôt.
18:32 Ce n'est pas moi qui les force à venir.
18:34 Non, elles savent que je vais souvent travailler à la campagne.
18:37 Elles viennent de leur plein gré.
18:40 Je continue à les payer.
18:43 Elles y trouvent leur avantage.
18:45 Apparemment, pas longtemps.
18:49 Ça finit par devenir bizarre.
18:52 Et quand je dis bizarre...
18:54 Je vous rappelle, inspecteur,
18:58 que c'est moi qui, chaque fois, suis venu signaler leur disparition.
19:01 Oui, oui, je sais.
19:03 Mais dites-moi, monsieur Masson, vous avez vraiment besoin d'apprentis.
19:07 Ce sont plutôt elles qui ont besoin de moi,
19:09 pour apprendre leur métier.
19:11 Sans doute.
19:13 Mais ce ne sont pas elles qui viennent vous trouver.
19:17 C'est vous qui cherchez à les recruter.
19:20 Ne perdez pas de temps.
19:22 Elles me rendent service aussi.
19:25 Oui, dès qu'elles ont un peu appris à brocher.
19:28 Ce qui m'intéresse dans la reliure,
19:30 c'est pas ça.
19:32 C'est ça.
19:34 C'est de donner une âme au livre.
19:43 Oui, ce sont de belles reliures.
19:46 Vous savez ce que je ferais à votre place, monsieur Masson ?
19:50 Non.
19:52 Pour cette fois, je chercherais un apprenti "I", au lieu d'un apprenti "E".
19:57 C'est malheureusement impossible, inspecteur.
20:00 Je déteste la compagnie des hommes.
20:03 Je n'aime que les femmes.
20:07 Je n'aime que les femmes.
20:33 Je t'en supplie, ne lâche pas.
20:36 Papa, arrête.
20:38 Papa, ne lâche pas.
20:40 Jacques, il a tué.
20:44 Il a tué Gabriel.
20:46 Oui, mais si ma chérie ne le voit, on va finir par nous seuls.
20:49 C'est de ta faute. Il ne m'obéissait plus.
20:52 Tu me l'as pris, c'est de ta faute.
20:54 Venez, on va voir ce qu'on peut faire.
20:57 Je vais te chercher.
21:00 Jacques !
21:03 Jacques !
21:05 Jacques !
21:07 Jacques !
21:10 Jacques !
21:13 Jacques !
21:16 Jacques !
21:19 Jacques !
21:22 Jacques !
21:25 Jacques !
21:28 Jacques !
21:31 Jacques !
21:34 Jacques !
21:37 Jacques !
21:40 Jacques !
21:43 Jacques !
21:46 Jacques !
21:49 Jacques !
21:52 Jacques !
21:55 Jacques !
21:58 Jacques !
22:01 Jacques !
22:04 Jacques !
22:07 Jacques !
22:10 Jacques !
22:13 Jacques !
22:16 Jacques !
22:18 Jacques !
22:21 Jacques !
22:49 Je voudrais parler à mademoiselle Gaillard.
22:51 Elle n'est pas là.
22:52 Papa, laisse monter monsieur Masson.
22:55 Je suis là et je serai ravie de le recevoir.
22:58 J'ai fait un premier choix pour les pauvres.
23:17 Je me suis permis de venir vous les soumettre.
23:21 Les tons bleus sont très beaux.
23:24 Mais peut-être quand même que les grenats...
23:28 Je ne voudrais pas avoir l'air de vous rendre vos compliments, mademoiselle Gaillard.
23:32 Mais ces esquisses sont remarquables.
23:37 Vous êtes trop indulgent.
23:39 Du simple travail d'amateur.
23:43 Je ne connais pas des amateurs capables de faire un tel buste.
23:48 Et surtout, d'être à la hauteur d'un si beau modèle.
23:55 Il n'y a pas de modèle, monsieur Masson.
23:57 C'est une œuvre d'imagination.
24:00 Pourtant ce nom...
24:03 Gabriel...
24:04 C'est ainsi que je m'imagine l'archange Gabriel.
24:08 C'est curieux, mais...
24:12 J'ai l'impression que ces traits ne sont pas inconnus.
24:16 Vous devez faire erreur.
24:18 Venez plutôt regarder les échantillons.
24:21 Vous voyez, pour le Verlaine, je pense que le grenat sera le mieux.
24:27 Mais pour le vôtre, je laisse ça à votre inspiration.
24:31 Ce sera la surprise.
24:34 Vous avez là une...
24:37 Superbe armoire.
24:39 Oui.
24:40 Elle est très belle.
24:42 Elle a une histoire aussi.
24:44 Une histoire de famille.
24:46 Laquelle ?
24:47 Mon arrière-grand-mère y avait caché son jeune amant
24:50 plusieurs mois pendant la Terreur.
24:53 Malheureusement, on a fini par le découvrir.
24:56 On l'avait dénoncé.
24:58 Et il a été guillotiné.
25:01 C'est une histoire assez triste,
25:03 comme il en arrive malheureusement assez souvent dans les familles.
25:06 Et vous...
25:08 Vous êtes toute en noir.
25:10 Vous n'êtes pas en deuil ?
25:12 On est toujours en deuil, M. Masson.
25:15 De quelqu'un...
25:17 Ou de quelque chose.
25:20 C'est pas possible.
25:23 [Bruit de moteur]
25:30 [Bruit de porte]
25:40 Ah, M. Masson.
25:51 Une nuit m'avez-vous encore fait passer.
25:53 Hein ?
25:54 Qu'est-ce que vous dites ?
25:56 Une nuit toute dédiée à la poésie.
25:58 Grâce à vous.
26:00 Hier soir, j'étais un peu triste.
26:03 Préoccupée.
26:05 Préoccupée ?
26:06 Vous avez des ennuis ?
26:08 Oh, non.
26:09 Non, pas vraiment.
26:11 Des petits problèmes de famille, sans importance.
26:13 Alors je me suis réfugiée dans votre oeuvre.
26:16 Je connais maintenant tellement bien le poète
26:18 que cela m'autorise à venir demander un service aux voisins.
26:22 Un service qui pourrait d'ailleurs vous être utile.
26:25 Peut-être même agréable.
26:28 Asseyez-vous.
26:32 Comme vous le savez peut-être, nous sommes locataires du Marquis de Coulteret.
26:38 Oui, vous habitez, je crois, une ancienne dépendance de l'hôtel de Coulteret.
26:43 C'est exact.
26:45 Et pour nous ce serait une véritable catastrophe de quitter cet endroit.
26:49 Pourquoi vous en iriez-vous ?
26:52 Il n'y a pas véritablement d'urgence, mais...
26:55 nous sommes dans une situation délicate vis-à-vis du Marquis.
26:59 Nous lui devons plusieurs années de loyer.
27:02 Les affaires de votre père vont si mal ?
27:05 Oui et non.
27:07 D'abord, vous savez, mon père est un curieux commerçant.
27:10 Pour lui, il n'y a que ses expériences de mécanique qui comptent.
27:13 Et nous en coûter déjà beaucoup d'argent.
27:16 Et c'est la même chose avec Jacques.
27:18 Votre cousin ?
27:20 Oui, mon cousin et mon fiancé.
27:24 C'est un savant, un chercheur lui aussi, mais dans un autre genre.
27:29 Ils travaillent ensemble ?
27:32 Non, non, chacun dans sa branche.
27:34 Mais comme je vous ai dit, ce serait catastrophique pour eux,
27:37 pour ce qu'ils sont en train de faire si nous devions quitter la maison.
27:40 Mais je ne pense pas que vous ayez quoi que ce soit redouté de la part du Marquis.
27:45 C'est un homme fort riche.
27:48 Et fort généreux, dit-on.
27:51 Je croyais que vous étiez en très bon terme avec lui.
27:54 Oui.
27:57 En trop bon terme même, dans un sens.
28:01 Le Marquis et la Marquise sont très attachés à moi.
28:06 Alors, je ne vois pas ce qui vous tracasse.
28:10 Surtout en quoi je pourrais vous être utile.
28:13 D'ailleurs, ne travaillez-vous pas vous-même à l'Hôtel de Coulteret ?
28:17 Si, et c'est justement là que j'aurais besoin de vous.
28:21 Je vous suis de moins en moins.
28:23 Qu'est-ce que vous y faites exactement ?
28:25 Divers petits travaux artistiques.
28:28 Je restaure de vieilles terres cuites.
28:31 Vous comprenez, étant donné notre situation vis-à-vis du Marquis, j'ai été obligée d'accepter.
28:36 Ça nous fait quelques petits revenus supplémentaires.
28:39 Et puis, il insista tellement.
28:41 Elle aussi.
28:43 J'ai d'ailleurs commencé une ébauche.
28:45 Une sculpture du buste de la Marquise.
28:48 Je ne comprends pas comment je pourrais vous aider.
28:50 Non, ce n'est pas pour ça que j'aurais besoin de vous.
28:55 Mais je ne veux plus aller seule à l'Hôtel de Coulteret.
28:59 Il y règne un climat étrange.
29:02 Un peu oppressant.
29:04 Le Marquis et la Marquise ont entre eux des rapports assez bizarres.
29:08 On dit qu'elle est malade.
29:10 C'est elle qui le dit, mais on ne sait pas de quoi au juste.
29:14 C'est une Anglaise un peu exaltée qui a fait du spiritisme aux Indes,
29:17 où son père était gouverneur.
29:19 C'est là-bas que le Marquis l'a connue.
29:22 Il y a à l'Hôtel de Coulteret une superbe bibliothèque avec de très beaux livres anciens,
29:27 mais dont certains qui sont en mauvais état doivent être restaurés.
29:31 Alors j'ai pensé à vous pour un poste de bibliothécaire à mi-temps.
29:35 Vous avez pensé à moi?
29:37 Oui.
29:38 Si vous étiez là, avec moi, je me sentirais plus tranquille,
29:41 moins exposée.
29:45 Je suis sûre que vous vous plairiez beaucoup au milieu de tous ces beaux livres.
29:48 Et puis nous nous verrions tous les jours.
29:51 Tous les jours?
29:52 Oui.
29:54 Demain matin, nous pourrions parler, échanger nos idées, nos impressions.
29:59 Quand dois-je commencer, Mlle Gaillard?
30:02 Eh bien, si vous voulez, demain matin, 9 heures.
30:11 Vous savez, je crois que ce sera plus simple si vous m'appelez Christine,
30:15 je vous appelerais Bénédicte.
30:25 Christine.
30:28 Christine.
30:32 Je vous aime, Christine.
30:36 Je vous aime, Christine.
30:53 Christine.
30:55 Non.
30:57 Non.
31:13 M. Bénédicte Masson.
31:16 Oui, c'est moi.
31:18 Je vous attendais. Je vous guettais.
31:21 Je suis la marquise de Coulteret.
31:24 Je suis contente de vous voir, M. Masson.
31:27 Christine m'a tellement parlé de vous.
31:33 Alors vous allez venir, vous aussi?
31:35 Oui, certainement, si je puis vous être utile.
31:38 Pas utile, M. Masson, pas utile.
31:40 Indispensable.
31:43 Il faut venir souvent, très souvent.
31:45 Tous les jours.
31:47 Oui.
31:48 Oui, je crois d'ailleurs que c'est ce qui était convenu avec le marquis.
31:53 Alors, il y a peut-être encore de l'espoir.
31:59 De l'espoir?
32:01 Oui.
32:03 Il ne faudra pas me quitter, M. Masson.
32:05 Je vous en supplie.
32:07 Il ne faut pas non plus quitter Christine.
32:09 Et ne jamais la laisser seule avec le marquis, sous aucun prétexte.
32:12 Il faut les surveiller.
32:16 C'est toi, Senghor, tu m'avais peur.
32:19 Le marquis doit remonter dans sa chambre. Son médecin l'attend.
32:23 Vous m'excusez, M. Masson, mais il faut que j'y aille.
32:28 Ce n'est pas pour moi, c'est pour lui.
32:33 Il doit être là-bas, dans la bibliothèque, avec elle.
32:36 Allez-y. Allez-y vite.
32:40 Nous nous retrouvons.
33:09 Non, je veux t'en prier, laissez-moi.
33:12 Vous m'avez promis. Je vous avais dit que je ne reviendrais qu'à cette seule condition.
33:20 Vous êtes là, Bénédicte?
33:22 Je viens juste d'arriver.
33:24 Je suis bien contente.
33:27 Et moi aussi, M. Masson. Je suis très heureux de vous accueillir à l'hôtel de Couterey.
33:33 Mademoiselle Cahiers m'a beaucoup parlé de vos talents.
33:37 Elle m'a aussi, M. beaucoup parlé de vous.
33:40 Je crois que vous êtes l'homme qu'il me fallait et que ma bibliothèque vous plaira.
33:44 Elle est très belle.
33:46 Oui, malheureusement, il y a longtemps qu'elle était à l'abandon.
33:48 Je n'ai absolument pas le temps de m'en occuper. Je suis souvent absent.
33:52 M. Masson s'occupe pas de tout.
33:54 Je vous fais entièrement confiance.
33:56 Ce qu'il faudrait dans un premier temps, c'est répertorier l'ensemble
33:59 et réunir la liste des manuscrits les plus précieux susceptibles d'être reliés.
34:03 Bon, je vous laisse jeter un premier coup d'œil.
34:07 Je dois aller prendre des nouvelles de ma pauvre Bessie.
34:11 Mademoiselle Gaillard a dû vous en parler.
34:14 La santé de la marquise me donne bien du souci.
34:18 Je vais aller la chercher.
34:20 Par quoi voulez-vous commencer?
34:44 Par nous.
34:47 Comment ça?
34:50 Je comprends maintenant pourquoi vous teniez tellement à ma présence ici.
34:54 C'est moi, Bénédicte, qui ne comprends plus.
34:57 Vous comprenez très bien, Mademoiselle Gaillard,
35:00 que le rôle de tampon entre le marquis et vous n'est pas précisément agréable.
35:06 Mais en somme, je serai là pour empêcher,
35:10 ou tout du moins atténuer par ma présence, les assiduités du marquis.
35:16 Pour cela aussi, mais pas pour cela seulement.
35:19 D'ailleurs, il me semble que je vous l'avais laissé entendre.
35:23 J'ai dû entendre autre chose.
35:26 Vous avez voulu entendre autre chose.
35:29 Je vous ai dit que le marquis appréciait un peu trop ma présence.
35:34 Ce n'est pas la première fois qu'il me sert de près, comme tout à l'heure.
35:39 C'est un homme très sanguin, très sensuel.
35:44 Cette pauvre marquise ne doit pas toujours le comprendre.
35:49 Il a sans doute des excuses.
35:52 Et puis au moins, il a accepté la présence d'un tiers entre lui et moi.
35:56 Il a préféré ça, ne pas me voir du tout.
35:58 Il a vu ma tête.
36:00 Il ne peut pas prendre ombrage de la présence d'un Bénédicte maçon.
36:03 Il n'aurait rien tenté, s'il avait su que vous étiez là.
36:06 Et c'est pour ça, Bénédicte, que je vous demande de rester.
36:09 C'est curieux.
36:11 La marquise aussi a insisté pour que je reste.
36:14 Vous l'avez vue ?
36:16 Oui.
36:18 Oui, tout à l'heure, à l'entrée.
36:20 Elle me guettait.
36:22 Et elle a demandé que je ne vous laisse jamais seul avec le marquis.
36:27 Elle n'est pas dupe.
36:28 Elle n'est pas dupe, en effet.
36:30 Mais je ne pense pas que ce soit la jalousie qui l'anime.
36:33 Quoi donc, alors ?
36:36 Je ne sais pas.
36:38 Mais il y a un fait certain.
36:41 C'est que la marquise elle-même m'a supplié de rester.
36:44 Oui.
36:46 C'est vrai.
36:48 Je vous en supplie encore.
36:56 Tous les deux.
36:58 Monsieur Bénédicte maçon,
37:01 il faut que vous me promettiez de rester,
37:04 pour que Christine puisse rester elle aussi.
37:07 Mais madame,
37:09 pourquoi vous vous soyez si confiante de notre présence ?
37:12 Parce qu'avec vous,
37:16 je saurai peut-être enfin si j'ai le droit de vivre,
37:20 et même si j'ai le droit de mourir.
37:23 Il faut que je m'en aille. Regardez, voilà Sing Sing.
37:33 Il m'épie.
37:35 Il m'épie.
37:37 Sangor ne doit pas être loin, l'autre aussi.
37:40 Ils doivent tous me rechercher.
37:43 Pour mon bien, comme ils disent.
37:46 Adieu.
37:48 Non.
37:50 Non. Non, à bientôt.
37:53 Parce que vous allez revenir, il faut que vous reveniez.
37:57 Adieu.
37:59 Pour le marquis, je ne sais pas encore.
38:20 Pour la marquise, vous n'avez pas tort.
38:25 C'est très, très normal.
38:27 Oui. Par moments, je pense même qu'elle est vraiment folle.
38:32 Mais comme elle, j'aimerais beaucoup que vous acceptiez
38:36 de venir régulièrement ici, à l'hôtel de Coulteret.
38:40 Non, mademoiselle Gaillard.
38:44 Pas mademoiselle Gaillard, Christine.
38:48 Non.
38:51 Je ne veux pas de ce rôle de relière bibliothécaire.
38:55 Pour servir en fait de gardien à une malade, une demi-folle.
39:01 Et de chaperon à une jeune fille qui n'est d'ailleurs pas seule dans la vie.
39:06 Et qui a de plus, un fiancé pour la protéger.
39:12 Non.
39:15 Non, je ne reviendrai pas.
39:18 Non, je ne veux pas, je ne veux pas.
39:22 La merveilleuse, la méchante, la chère méchante.
39:30 Croyez-moi, vous allez...
39:33 Bonjour, monsieur Rasson.
39:44 Bonjour.
39:46 Ma démarche doit sans doute vous surprendre.
39:50 Nous ne nous connaissons pratiquement pas.
39:53 Mais je sais l'homme, le poète que vous êtes.
39:57 Christine m'a tellement parlé de vous.
39:59 Oui, elle parle beaucoup de moi en ce moment.
40:02 Beaucoup de personnes.
40:04 C'est justement à ce sujet que je suis venu vous trouver
40:08 pour vous demander de bien vouloir revenir sur votre décision.
40:12 Monsieur Quentin.
40:14 Oui, oui, bien sûr.
40:16 Je pense que vous devez avoir vos raisons.
40:18 Vous êtes sûrement déjà surchargé de travail.
40:20 Mais je sais que cela ferait tellement plaisir à Christine.
40:24 Vous semblez tenir beaucoup à ce que votre fiancé
40:27 continue de travailler chez le Marquis de Coulteret.
40:30 J'y tiens énormément, monsieur Rasson.
40:36 Pour elle, pour son équilibre.
40:39 Il faut qu'elle s'active, qu'elle s'occupe l'esprit.
40:43 Surtout en ce moment.
40:45 Surtout en ce moment?
40:46 Oui, parce qu'en ce moment,
40:47 je n'ai malheureusement très peu de temps à lui consacrer.
40:50 Vos travaux?
40:52 Oui, mes travaux.
40:54 Oui, il m'accapare beaucoup actuellement.
40:58 Vous êtes, je crois, un émule du professeur Carel.
41:02 Pas un émule, un disciple.
41:06 Et vous vous occupez, comme lui, de greffes, d'organes et de tissus.
41:11 Oui, et de bien d'autres choses.
41:15 Mais tout cela n'est que de la boucherie pour un poète comme vous.
41:19 La poésie, monsieur Quentin,
41:21 n'est que la chirurgie des mots et des sentiments.
41:27 Mes expériences ne font que disséquer le langage.
41:33 Mais j'aimerais en savoir plus sur vos expériences, à vous.
41:38 Nous en parlerons, si cela vous intéresse vraiment.
41:40 Une autre fois.
41:43 Mais promettez-moi de retourner chez les Côtes-Aurées.
41:48 Et surtout, de ne pas délaisser Christine.
41:51 Je n'avais pas vraiment l'intention de la délaisser, monsieur Quentin.
42:07 Bonjour, Bénédicte.
42:10 Bonjour.
42:12 Vous voyez, je me suis installée ici pour travailler près de vous.
42:17 Je suis contente, Bénédicte, que vous soyez revenu sur votre décision.
42:21 Moi aussi, Christine.
42:23 Enfin, plus de Mademoiselle Gaillard.
42:27 Je crois d'ailleurs que je l'aurais fait.
42:36 Même si votre cousin n'était pas venu pour me le demander.
42:40 Jacques est venu vous trouver pour vous demander de revenir ici avec moi.
42:45 Oui, mais vous n'étiez pas au courant.
42:49 Je n'aurais peut-être pas dû le dire.
42:51 Mais si, au contraire. Il a eu raison.
42:54 Il n'a fait qu'aller au-devant de mes désirs.
42:57 Au fait, vous avez vu la marquise en arrivant?
43:00 Non, pas aujourd'hui.
43:02 Mais hier, elle faisait peine d'en voir.
43:05 Je pense que c'est surtout une grande imaginative qui se croit plus malade qu'elle n'est.
43:09 Ce qui suffit d'ailleurs à ce qu'elle devienne vraiment.
43:12 Si elle est anémiée comme elle est, ce n'est certainement pas seulement en imaginaire.
43:21 En tous les cas, le marquis, lui, n'a pas l'air d'avoir de problème de ce côté-là.
43:25 Il en regorge littéralement de santé.
43:27 Il le peut. Oui, il le peut.
43:30 Monsieur Masson, vous êtes revenu. Merci.
43:35 Merci.
43:37 Et vous aussi, Christine.
43:40 Il faut bien vous installer.
43:44 Faites comme chez vous.
43:48 À deux, vous n'avez rien à craindre.
43:53 Est-ce que vous pourrez poser aujourd'hui?
43:59 Non, pas aujourd'hui.
44:02 Je ne me sens pas assez vivante.
44:06 D'ailleurs, nous ne nous sommes pas pressés.
44:10 Vous avez tout le temps.
44:13 Tout le temps.
44:16 La galerie de portraits peut attendre.
44:20 Le marquis non plus n'a pas son portrait.
44:24 Vous trompez, monsieur Masson. Il y est.
44:28 Non, je veux parler du marquis actuel.
44:31 De votre mari.
44:34 Moi aussi. Mais il y est.
44:37 Il y est bien.
44:40 Comment ça?
44:42 Et où?
44:44 N'importe où.
44:46 N'importe lequel.
44:50 Je vous cherchais.
44:53 Vous regardez les portraits de mes ancêtres.
45:02 Mise à part le bas en l'eau, qui est un peu plus haut,
45:06 vous avez des portraits de mon père.
45:10 Et vous avez des portraits de mes parents.
45:14 Et vous avez des portraits de mes ancêtres, monsieur Masson.
45:18 Mise à part le bas en l'eau, qui est assez beau,
45:22 les autres toiles ne sont pas extraordinaires.
45:25 Ce qui est extraordinaire, c'est la ressemblance.
45:29 Oui, d'abord entre eux, puis avec vous.
45:33 Mais ça, il n'y a pas de doute. Je ne peux pas le nier.
45:37 Je suis inculturé.
45:40 C'est moi.
45:44 C'est moi tout craché, comme on dit vulgairement.
45:48 Il faut absolument que vous regagnez votre chambre.
46:00 Le docteur vous attend.
46:04 Et surtout, ne faites pas comme hier, ma chère amie.
46:07 Je vous en supplie.
46:11 Soyez raisonnable. Faites-le pour moi,
46:18 si vous ne voulez pas le faire pour vous.
46:22 Je vous en supplie.
46:26 Je vous en supplie.
46:53 On dirait qu'elle ne tient pas à guérir.
46:56 Hier encore, elle s'est enfermée pour ne pas recevoir le docteur.
47:00 De quoi souffre-t-elle exactement?
47:03 C'est simple et compliqué en même temps. Une sorte d'anémie.
47:07 Une maladie de langueur qu'elle a dû contracter aux Indes.
47:11 Bon, parlons d'autre chose.
47:14 Vous avez eu le temps de jeter un premier coup d'œil sur la bibliothèque?
47:17 Oui. Il y a des pièces admirables.
47:20 Mais certaines sont en assez mauvais état.
47:23 Il était temps de s'en occuper.
47:26 Je vous abandonne à vos travaux. J'espère que vous aurez plaisir à rester ici.
47:30 Alors, on peut y aller?
47:43 Oui. Maintenant, on est tranquille. Je vais quand même fermer la boutique.
47:47 C'est mieux. Il reste quand même encore pas mal à faire.
47:51 C'est le tronc qui va être le plus dur.
48:14 Je vais le faire.
48:17 Je vais le faire.
48:20 Je vais le faire.
48:48 Alors, Marquis a raison.
48:51 Quelques jours à suivre sagement votre traitement et vous voilà comme ressuscité.
48:55 Regardez, il fait beau.
48:58 Vous allez mieux. Et Marquis vous aime, j'en suis sûre.
49:02 Oui, moi aussi j'en suis sûre.
49:05 Il m'aime.
49:08 Il m'aime trop.
49:11 Le voilà.
49:17 Le voilà.
49:20 Il est revenu.
49:23 Il va être bien content.
49:26 Lui qui se faisait tellement de mauvais sens pour vous.
49:29 Qui se faisait quoi?
49:32 Oui, sûrement. Il va être bien content.
49:35 Je crois que vous aviez raison.
49:45 Je ne crois pas.
49:48 Oui, malheureusement. Parce que là, pour la guérir...
49:52 Sinon, vous avez vu ce que je vous avais dit?
49:55 D'un jour à l'autre, ou presque, ce n'est plus la même femme.
49:59 C'est même étrange de voir avec quelle régularité de pendule...
50:03 la marquise glisse de la vie à la mort, et de la mort à la vie.
50:07 Ce qui est tout aussi étrange, c'est la terreur panique que lui inspire le marquis.
50:12 Mais, dites-moi, Christine.
50:15 Il n'y a pas que la marquise qui a l'air d'aller mieux.
50:19 Il me semble que vous-même, vous êtes plus gai.
50:23 Plus détendu que ces derniers jours.
50:26 Oui, j'avais des petits ennuis personnels qui sont résolus.
50:29 Vous en allez déjà?
50:31 Oui, il faut que je parte. J'ai affaire à la maison.
50:34 A demain, Bénédicte.
50:36 A demain, Christine.
50:39 A demain.
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51:10 Gabriel.
51:25 Gabriel vivant.
51:28 Gabriel ressuscité.
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