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La Poupée sanglante est une mini-série française en six épisodes de 52 minutes, créée par Robert Scipion d'après le roman éponyme de Gaston Leroux et sa suite La Machine à assassiner, réalisée par Marcel Cravenne et diffusée à partir du 17 septembre 1976 sur Antenne 2.

Synopsis
Un horloger génial et son neveu chirurgien avant-gardiste fabriquent Gabriel, homme mécanique à la beauté parfaite que l'on doit remonter comme une horloge. Ses créateurs lui greffent le cerveau d'un condamné à mort, Bénédict Masson, un homme seulement coupable de laideur et de malchance. Revenu à la vie, sous sa nouvelle et splendide enveloppe, Bénédict traque les véritables coupables des meurtres pour lesquels il a payé, lui, poussé par l'amour qu'il voue à Christine, la charmante fille de l'horloger. Mais, ses comptes réglés, ne supportant plus de n'être qu'une âme, un esprit dans un corps inhumain, Bénédict alias Gabriel se jette du haut d'une falaise...

Équipe technique
Réalisé par Marcel Cravenne
Écrit par Robert Scipion
Musique : Musique des génériques Gérard DOULSSANE.
Directeur de la photographie : Albert Schimel
Décors : François Comtet
Distribution
Jean-Paul Zehnacker : Bénédict Masson
Yolande Folliot : Christine Gaillard
Dominique Leverd : Jacques Quentin
Ludwig Gaum : Gabriel
Édith Scob : la Marquise de Coulteray
Georges Wod : le Marquis de Coulteray
Julien Verdier : M. Norbert
Sacha Pitoëff : Dr Sahib Khan
Germaine Delbat : Mme Drouine
Gabriel Gobin : M. Drouine
Cathy Rosier : La Dorga
Jacqueline Rouillard : Mlle Barescat
Florence Brière : Mme Langlois
Roland Armontel : M. Moulinier
Robert Vidalin : le mystérieux habitant du grenier
Marthe Villalonga: la bistrotière
Jim Adhi Limas : Sing Sing
Georges Lycan : Sangor
Jean Rupert : l'inspecteur Ledoux
Jean Laugier : Père Violette
Max Desrau : Père Macchabée
Dominique Paturel : le narrateur (non crédité)
Transcription
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00:59 Bénédicte Masson éprouvait une immense passion pour sa ravissante voisine Christine.
01:04 Mais sa laideur ne lui permettait aucun espoir.
01:10 Condamnée à mort pour avoir assassiné sept jeunes femmes,
01:14 Bénédicte Masson a légué son cerveau au jeune chirurgien Jacques Quentin, le fiancé de Christine.
01:24 Quelques jours plus tard, un paisible herboriste de l'île Saint-Louis voit surgir un inconnu portant dans ses bras Christine évanouie.
01:32 C'est Gabriel, le mystérieux Gabriel que Christine hébergait secrètement.
01:39 Cette apparition est d'autant plus inquiétante que Gabriel parle avec la voix de Bénédicte Masson,
01:47 éprouve pour la jeune femme les mêmes sentiments et ne semble faire qu'un avec lui.
01:52 Mais Christine craint de subir le même sort que les apprentis.
01:56 Gabriel tente de la rassurer, il l'aime.
02:01 Pour gagner son amour, il va tenter de prouver son innocence.
02:05 Le père de Christine et son fiancé Jacques Quentin foutent d'inquiétude, les recherchent en vain.
02:12 Et Gabriel commence son enquête.
02:18 Il retrouve la Dorga, cette belle hindoue maîtresse du marquis de Coulteray, veuve depuis peu.
02:23 En effet, la marquise est morte dans des circonstances mystérieuses, accusant son époux d'être un vampire.
02:31 Et depuis, son fantôme erre lamentablement.
02:43 Gabriel commence à penser que le marquis n'est peut-être pas étranger à la mort des jeunes femmes assassinées.
02:49 Mais voici qu'éclate une incroyable nouvelle.
02:53 Un nouveau meurtre vient d'être commis à Corbière.
02:57 L'opinion publique s'interroge.
03:01 Bénédicte Masson était-il donc innocent ?
03:10 Oui, un beau garçon, avec un regard et une démarche un peu bizarre.
03:16 Il était assis là tout seul à cette place.
03:20 C'est cette pauvre petite giselle qui l'a servi.
03:23 Il a même eu une algarade avec elle avant de partir.
03:27 Une algarade ?
03:28 Oui.
03:29 Elle lui avait dit, en plaisantant, qu'il avait la même veste que Bénédicte Masson.
03:35 Vous savez, le fameux Bénédicte Masson.
03:38 Oui, nous savons.
03:40 Dire que quelques heures plus tard, elle était morte.
03:45 Il l'avait menacée ?
03:48 Oui et non.
03:51 Vous ne pensez tout de même pas qu'il l'aurait tuée parce qu'elle lui a fait une réflexion sur sa veste ?
03:57 Bien sûr que non.
03:58 Alors, patroine, essai d'admission.
04:00 Oui, oui, j'arrive.
04:02 Vous voyez bien que j'avais raison.
04:05 Ce n'était pas Christine.
04:07 On n'a pas retrouvé son corps comme celui de la servante, mais il a quand même pu la tuer.
04:11 Il y en a d'autres dont on n'a pas retrouvé le corps.
04:13 Oui, mais je suis sûr qu'il n'a pas tué Christine.
04:16 C'est une campagne de presse sans précédent.
04:19 Pour une fois, de l'extrême droite à l'extrême gauche, c'est l'unanimité sur notre dos.
04:24 D'élection française à l'humanité, c'est l'unanimité sur notre dos.
04:29 D'élection française à l'humanité, on ne parle que d'erreurs judiciaires, on réclame la révision du procès.
04:36 Et même la réhabilitation de Bénédicte Masson.
04:39 Oui.
04:40 Vous vous rendez compte ? Une réhabilitation.
04:43 C'est une histoire où je risque de sauter tout simplement.
04:47 Bon.
04:50 Mais bien, je vous rappelle.
04:52 Et tout ça pour une servante d'auberge.
04:57 L'assassin actuel a pu tout bonnement utiliser la même méthode que Bénédicte Masson, pour brouiller les pistes, compliquer l'enquête.
05:04 Ça n'empêche pas que Masson ait tué toutes les autres.
05:07 Si vous croyez que c'est avec des arguments pareils qu'on va calmer l'opinion...
05:11 Entrez.
05:13 Monsieur le directeur.
05:20 Il y a là un monsieur un peu bizarre qui insiste pour vous voir.
05:24 Il dit qu'il a d'importantes révélations à faire sur le nouveau crime de Corbière.
05:28 Comment s'appelle-t-il ?
05:29 Gaillard. Monsieur Gaillard.
05:31 Gaillard. Mais ça doit être le père.
05:34 Oui, sûrement.
05:35 Faites-le entrer.
05:36 On ne sait jamais. Il ne faut rien négliger.
05:41 Monsieur le directeur.
05:45 Messieurs.
05:47 Asseyez-vous, je vous en prie.
05:52 J'étais justement en train de parler avec l'inspecteur Ledoux et monsieur le juge d'instruction...
05:57 qui ont suivi la première affaire de Corbière.
06:00 Il n'y a pas de première ni de deuxième affaire de Corbière.
06:03 C'est la même, puisque c'est le même assassin.
06:06 Vous pensez donc, comme la plupart des gens, que Masson n'était pas coupable.
06:10 Rassurez-vous, messieurs. Vous n'avez pas fait condamner un innocent.
06:14 Comment pouvez-vous l'affirmer après le nouveau crime de Corbière ?
06:17 Il y a eu un nouveau crime à Corbière, monsieur le directeur.
06:20 Il y en aura peut-être d'autres, là ou ailleurs.
06:23 Parce que Bénélice Masson n'est pas mort.
06:26 Mais qu'est-ce que vous racontez ?
06:29 Il a été guillotiné ?
06:31 Oui, il a été guillotiné.
06:34 Alors, il est mort ?
06:36 Mais non, c'est bien là le drame. Il n'est pas mort complètement.
06:40 Écoutez, monsieur Gaillard, nous n'avons pas de temps à perdre.
06:44 Moi non plus, monsieur le directeur.
06:46 Car la prochaine victime sera peut-être ma fille.
06:49 Mais la victime de qui ?
06:51 La victime de l'automate que j'ai eu le malheur de fabriquer.
06:55 Non, messieurs, je ne suis pas fou.
06:59 J'ai fabriqué un automate extraordinairement perfectionné.
07:03 Une véritable merveille dont je suis de...
07:06 dont j'étais légitimement fier.
07:09 Mais enfin, vous n'allez tout de même pas me faire croire
07:12 que c'est votre "automate", aussi perfectionné soit-il,
07:16 qui a tué toutes les apprenties de Bénédicte Masson.
07:19 Mais non, pas celle-là.
07:21 Mais la dernière victime de Corbière.
07:23 Parce que mon automate n'est plus un automate.
07:26 Vous avez entendu parler de mon neveu, Jacques Pantin ?
07:29 Oui, c'est un disciple du professeur Carel.
07:32 Mais quel est le rapport ?
07:34 Le rapport, c'est que le disciple a dépassé le maître.
07:37 Mon neveu est un génie de la biologie.
07:40 Et par une série de greffes, il a, pour ainsi dire,
07:42 habillé mon automate de tissu humain
07:44 jusqu'à l'armature intérieure,
07:46 qu'il a dotée d'un réseau de véritables nerfs
07:48 prélevés sur des cadavres conservés et vivifiés dans du sérum
07:51 et soumis à l'action du radium.
07:53 Bref, nous avions réussi à en faire presque un homme.
07:56 Mais il lui manquait un cerveau.
07:59 Et mon neveu lui a donné le cerveau de Bénédicte Masson.
08:02 Vous comprenez maintenant pourquoi il y a eu un nouveau crime à Corbière ?
08:06 C'est extravagant, ce que vous racontez là.
08:08 Vous avez rêvé tout ça.
08:10 Hélas non, monsieur le directeur.
08:12 Vous avez évidemment entendu parler du mystère de Pontoise,
08:15 de l'homme qui marche avec un couteau dans le dos.
08:17 Oui.
08:18 Eh bien c'était lui, il n'y a plus de mystère.
08:20 Il tue, monsieur le directeur, il tue.
08:22 Et on ne peut pas le tuer.
08:23 Moi je commence à m'y perdre.
08:25 Mais il y en a un que j'aimerais bien voir me confirmer scientifiquement,
08:30 toute cette histoire à bras cadavrantes.
08:32 C'est le professeur Jacques Quentin.
08:35 C'est malheureusement impossible.
08:37 Il a disparu.
08:39 Il est parti à leur recherche.
08:40 À leur recherche de qui ?
08:42 De ma fille, que cette maudite chose a enlevée.
08:44 Votre fille a été enlevée par... par votre automate ?
08:48 Mais oui, par Gabriel ou Bénédicte Pinson, appelez-le comme vous voulez.
08:52 Mais retrouvez-le, je vous en supplie.
08:54 Arrachez-lui ma fille avant qu'il ne soit trop tard.
08:56 Tenez, je vous ai apporté son portrait.
09:00 Il faut le diffuser dans tous les journaux, dans tous les commissariats.
09:06 C'est une tête angélique mais avec un cerveau d'assassin.
09:09 C'est la poupée sanglante.
09:11 Arrachez-lui ma fille.
09:13 Arrachez-lui ma fille.
09:16 Arrachez-lui ma fille.
09:18 Arrachez-lui ma fille.
09:20 Arrachez-lui ma fille.
09:23 Arrachez-lui ma fille.
09:26 Arrachez-lui ma fille.
09:29 Mon Jacques chéri, je suis heureuse de vous voir.
09:32 Je suis heureuse de vous voir.
09:34 Je suis heureuse de vous voir.
09:36 Je suis heureuse de vous voir.
09:38 Je suis heureuse de vous voir.
09:40 Je suis heureuse de vous voir.
09:42 Je suis heureuse de vous voir.
09:44 Je suis heureuse de vous voir.
09:46 Je suis heureuse de vous voir.
09:48 Je suis heureuse de vous voir.
09:50 Je suis heureuse de vous voir.
09:52 Je suis heureuse de vous voir.
09:54 Je suis heureuse de vous voir.
09:56 Mon Jacques chéri, je t'écris à tout hasard,
09:59 mais je ne sais pas comment je te ferai parvenir cette lettre,
10:02 car il me surveille jour et nuit.
10:04 Nous sommes dans la maison de Corbillière.
10:07 Je vis dans une angoisse permanente.
10:09 Oh Jacques, qu'avons-nous fait ?
10:12 Viens à mon secours.
10:14 J'ai peur. J'ai peur.
10:17 J'ai peur.
10:19 C'est amusant d'être fort.
10:46 On doit finir par se blaser,
10:49 mais au début c'est agréable.
10:52 Aussi agréable que d'être beau ?
10:55 Non.
10:57 Parce que je n'avais jamais rêvé d'être fort.
11:01 Il n'y a vraiment rien à craindre ?
11:11 Non, Gabriel.
11:13 La maison est vide.
11:15 Le père de Ruyne et sa femme sont partis.
11:17 Ils habitent en ville maintenant.
11:20 C'est drôle.
11:32 J'aurais dû venir ici avec Bénédicte.
11:36 J'y suis venue avec Jacques.
11:40 Et me voici maintenant...
11:42 avec Gabriel.
11:45 Mais dis-moi, Christine,
12:03 à propos de Gabriel,
12:06 je n'ai pas encore très bien compris
12:10 la nature de vos rapports avec lui.
12:13 Avant...
12:17 Avant ?
12:20 Je veux dire...
12:23 Avant moi.
12:27 C'est difficile à dire.
12:34 Quand mon père a commencé à...
12:40 à vous fabriquer, en somme,
12:43 j'étais très très jeune.
12:48 Et à ce moment-là,
12:52 Gabriel était pour moi une sorte d'intermédiaire
12:57 entre les poupées de l'enfance dont je venais de sortir
13:02 et le jeune homme idéal
13:05 et rêveride de la jeune fille que j'étais tout juste devenue.
13:09 La jeune fille l'avait peu à peu emportée sur la petite fille.
13:13 Peut-être.
13:15 Mais il n'y a pas que cela.
13:18 Il doit y avoir en moi aussi un tout petit peu de bigmalion.
13:24 Il ne faut pas oublier que c'est moi qui ai dessiné votre visage,
13:30 qui ai choisi votre premier costume,
13:33 d'après un tableau des aïeux du Marquis.
13:36 Vous vous souvenez ?
13:39 Oui.
13:41 Je vous remercie, Christine.
13:44 Surtout pour le visage.
13:48 Mais... mais dites-moi,
13:53 pourquoi votre père a-t-il voulu
13:56 me tuer en quelque sorte ?
14:01 Vous voulez dire, pourquoi a-t-il voulu supprimer le...
14:04 le premier Gabriel ?
14:07 Si vous préférez.
14:09 Mon père est un être exalté,
14:14 exclusif, comme tous les inventeurs.
14:18 Le premier Gabriel,
14:23 qui n'avait pas encore de cerveau
14:26 et qui était entièrement son oeuvre,
14:29 était un automate très perfectionné,
14:32 mais très délicat,
14:35 qui obéissait électriquement.
14:37 Et comme j'étais folle de... de ma poupée,
14:43 je finissais par le dérégler, le détraquer.
14:47 Alors mon père m'avait défendu d'y toucher en son absence.
14:52 C'est quand il a vu que je lui avais désobéi
14:57 qu'il a voulu détruire son oeuvre,
14:59 mais dans un moment d'égarement,
15:02 de jalousie incontrôlée,
15:04 qu'il avait d'ailleurs vite regretté.
15:07 Et c'est de ce moment-là que date la naissance du second Gabriel.
15:12 Oui.
15:13 C'est en voyant mon chagrin que Jacques m'a promis qu'il revivrait.
15:18 Non plus comme une simple mécanique,
15:21 mais comme un homme.
15:24 Comme un homme.
15:26 Et maintenant qu'il est devenu un homme, Christine,
15:33 quels sont vos sentiments à son égard?
15:38 Je...
15:43 Je ne sais pas encore, Gabriel.
15:51 Je ne sais pas seulement que je suis heureuse d'être ici,
15:54 avec vous.
15:56 Au fait, pourquoi ici?
16:05 Vous ne m'avez toujours pas dit pourquoi vous teniez tellement à venir à Gouldoré.
16:10 Parce que j'y attends quelqu'un.
16:12 C'est la personne que vous attendez?
16:18 Non, pas encore.
16:21 Seulement pas à cette heure-ci.
16:23 J'y vais.
16:28 Vous, il vaut mieux qu'on ne vous voit pas.
16:32 Je vous en prie, ne vous en faites pas.
17:01 Vous êtes quand même revenu pour me délivrer.
17:04 Oh, mon Dieu!
17:05 Gabriel!
17:08 Gabriel!
17:10 Christine!
17:15 Christine!
17:19 Qu'est-ce qu'il y a?
17:26 Qu'est-ce que vous avez?
17:29 Qu'est-ce que vous avez?
17:31 La marquise.
17:34 Elle est là, à la fenêtre.
17:37 Je l'ai vue.
17:39 Elle m'a parlé.
17:41 Qu'est-ce que vous racontez?
17:43 Il n'y a personne.
17:50 Vous l'avez bien entendu vous-même quand elle me parlait.
17:53 Absolument pas.
17:58 J'étais dans la pièce à côté.
18:00 Et les coups frappés à la fenêtre, vous ne les avez peut-être pas entendus?
18:04 Les morceaux de branchage,
18:07 arrachés par le vent.
18:10 Vous avez sûrement rêvé.
18:12 Mais qu'est-ce que vous avez tous à dire toujours que je rêve?
18:16 Je suis sûre que je n'ai pas rêvé.
18:19 C'était le fantôme de la marquise.
18:22 De la marquise qui ne peut pas mourir.
18:25 Voyons, Christine.
18:27 Vous n'allez pas vous mettre à croire aux fantômes et aux vampires.
18:32 Vous savez bien que tout ça n'existe pas.
18:35 Et la poupée, Gabriel?
18:40 La poupée, sanglante ou pas?
18:44 Est-ce qu'elle existe?
18:46 Oui ou non, M. Gaillard?
18:49 La poupée sanglante existe-t-elle?
18:51 Jacques Cantat, tu me donnes vraiment le cerveau de Bénédicte Masson.
18:54 Fais-moi la pète et fais-moi le canto!
18:56 Mais dites-nous au moins si la poupée peut avoir des enfants.
18:59 Est-ce qu'elle peut se reproduire?
19:00 C'est moi, je ne peux rien dire.
19:02 Je ne vois personne, personne!
19:05 Tant qu'on ne m'aura pas rendu ma fille.
19:07 Elle est toujours aux mains de la poupée sanglante?
19:09 Attention, vous n'avez personne au lanterne.
19:11 Et Jacques Cantat, où est-il?
19:12 À l'intérieur!
19:13 À l'intérieur!
19:14 À l'intérieur!
19:15 À l'intérieur!
19:16 Il n'y a rien d'autre!
19:18 Il ne peut rien vous dire, lui, il ne sait rien.
19:22 Mais moi, je vous dirai tout.
19:24 Tout! Parce que j'ai été la première victime de la poupée sanglante.
19:28 Ne l'écoutez pas, c'est chez moi que tout a commencé.
19:31 J'étais dans le net.
19:32 Pardon, messieurs-dames, pardon.
19:34 J'étais leur femme de ménage.
19:36 Au Gaillard et à Bénédicte Masson.
19:38 C'est moi qui la première ai vu la poupée.
19:41 J'avais tout prévu, je vais tout vous raconter.
19:45 J'ai tout prévu, je vais tout vous raconter.
19:48 [Le son de la cloche]
19:50 [Le son de la cloche]
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20:04 [Le son de la cloche]
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20:18 [Le son de la cloche]
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20:26 [Le son de la cloche]
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20:40 [Le son de la cloche]
20:42 [Le son de la cloche]
20:44 C'est vous, Gabriel ?
20:46 Vous m'avez fait peur.
20:48 J'ai cru que...
20:50 Non, ce n'était pas elle.
20:52 Alors, vous êtes convaincu maintenant ?
21:01 La tombe est bien scellée.
21:04 Même la morte, la moins morte,
21:09 ne pourrait pas s'en échapper.
21:11 Admettez que vous avez rêvé hier soir.
21:16 Oui et non.
21:18 C'est peut-être cet endroit qui me traumatise.
21:22 Je suis sûre que je n'ai pas rêvé.
21:25 Et pourtant, je ne peux qu'avoir rêvé.
21:29 - Vous êtes bon ? - Oui, merci.
21:35 Quand je pense qu'on était là,
21:43 à la table où vous êtes, pas plus tard qu'avant-hier,
21:45 vous êtes sûr que c'était bien lui ?
21:47 Oui.
21:48 Mais quand je l'ai vu, il n'avait pas encore publié dans les journaux
21:51 son portrait robot, en quelque sorte.
21:54 Oui. En quelque sorte.
21:57 Mais vous y croyez, vous, à cette histoire de poupée sanglante ?
22:02 Vous savez, moi, je ne crois qu'à ce que je vois.
22:06 Moi aussi.
22:07 Mais moi, je l'ai vu et je n'arrive pas à y croire.
22:10 En tous les cas, si tout ça n'est pas le cas,
22:14 si tout ça, ce n'est pas des inventions de journalistes,
22:17 le vrai criminel, pour moi, c'est ce Jacques Quentin.
22:20 Vous ne croyez pas ?
22:22 Je ne me suis pas encore vraiment posé la question.
22:26 Mais quand vous l'avez vu, il était seul ?
22:31 Non, il était avec sa dame.
22:33 C'est ce que j'ai cru à ce moment-là.
22:36 Et il vous en dit où ils allaient ?
22:38 Non.
22:39 Mais il consultait une carte routière.
22:42 Et il me semble que ce qu'il regardait, c'était plutôt vers l'ouest,
22:45 vers la Bretagne ou la Vendée.
22:47 Pourquoi ? Vous êtes de la police ?
22:50 Ou vous êtes journaliste ?
22:51 Non, non. Ni l'un ni l'autre.
22:53 Je préfère ne pas me trouver sur le même chemin que
22:56 la redoutable poupée sanglante.
22:59 La jeune fille, en tous les cas, ne paraissait pas la trouver redoutable,
23:02 cette poupée sanglante.
23:03 Bien au contraire.
23:06 Elle n'avait pas l'air d'avoir peur ?
23:08 Loin de là.
23:09 C'est d'ailleurs ça qui me rendrait plutôt sceptique.
23:12 Parce que toute cette histoire d'enlèvement,
23:15 de poupée sanglante et tout le tremblement,
23:19 c'est difficile à croire quand on a l'air d'être amoureux comme ces deux-là.
23:24 Vous avez raison.
23:28 Je ne suis pas un peu sûr.
23:30 C'est difficile à croire quand on a l'air d'être amoureux comme ces deux-là.
23:35 Je ne suis pas un peu sûr.
23:38 Je ne suis pas un peu sûr.
23:41 [ Bruit de moteur ]
23:45 [ Bruit de moteur ]
23:49 [ Bruit de moteur ]
23:52 [ Bruit de moteur ]
24:00 [ Bruit de moteur ]
24:08 [ Bruit de moteur ]
24:16 [ Bruit de moteur ]
24:19 [ Bruit de moteur ]
24:25 [ Bruit de moteur ]
24:31 [ Bruit de moteur ]
24:37 [ Bruit de moteur ]
24:43 [ Bruit de moteur ]
24:46 Non.
24:54 Pourquoi ?
24:55 Parce que ça me fait peur.
24:57 Parce que vous êtes trop beau.
24:59 Mais avant, vous vous embrassiez bien, Gabriel.
25:02 Oui.
25:04 Mais lui, il ne m'embrassait pas.
25:06 Tandis que maintenant...
25:08 Maintenant ?
25:10 Maintenant, il me dit que je suis un homme...
25:13 et qu'il le veut.
25:15 [ Bruit de moteur ]
25:18 [ Bruit de moteur ]
25:37 [ Bruit de moteur ]
25:40 Allons voir tout de suite où en est le monument.
25:51 Voilà celui que j'attendais.
25:54 Pourquoi ?
25:57 Parce qu'il y a des choses que lui seul peut me dire...
26:01 et que moi seul peux lui dire.
26:05 Pour sauvegarder les convenances vis-à-vis des gens du pays...
26:09 j'espère que ça ne vous ennuie pas, ma chère...
26:12 de vous faire passer pour la femme de notre ami Saïf Khan.
26:15 Ça ne devrait pas trop vous dépayser.
26:18 Comment saviez-vous qu'il reviendrait ici ?
26:23 L'autre soir, à Corbière...
26:26 je voulais me rendre compte de certains détails...
26:29 sans être vu.
26:31 Je suis allé rôder autour du manoir de la Dorgue...
26:34 et je l'ai entendu dire qu'elle ne tarderait pas...
26:37 à venir ici avec le Marquis et ses amis.
26:40 Alors, mes bons amis, où en sommes-nous ?
26:53 C'est pratiquement terminé, monsieur le Marquis.
26:56 J'espère que ça plaira à monsieur le Marquis.
26:59 Mes bons amis, merci.
27:02 Vous vous êtes surpassés.
27:04 C'est très beau.
27:06 C'est très, très beau.
27:08 Quand je pense qu'il a eu l'audace de revenir ici avec sa maîtresse...
27:12 ici où il a aspiré les derniers souffles de vie...
27:15 de cette pauvre marquise, qui depuis...
27:18 Christine...
27:20 vous m'aviez promis de ne plus reparler de ça...
27:24 d'oublier tous ces fantasmes.
27:28 Je ne reparlerai plus, Gabriel.
27:31 C'est promis.
27:33 C'est re-promis.
27:36 Et vous allez m'attendre ici ?
27:38 Bien sagement ?
27:40 Oui, Gabriel.
27:42 C'est aussi promis.
27:45 C'est quand même une étrange impression...
27:56 de m'entendre appeler Gabriel.
27:59 Surtout par vous, Christine.
28:02 Vous préférez que je vous appelle...
28:05 autrement ?
28:07 Non.
28:09 Non.
28:11 Maintenant, il n'y a plus que Gabriel.
28:22 Il vaudrait peut-être mieux que vous alliez vous reposer...
28:25 après un voyage si fatigant.
28:27 Vous avez raison, mais...
28:29 laissez-moi me recueillir encore un moment.
28:32 Eh bien, je vous laisse à vos souvenirs.
28:34 A votre méditation et...
28:36 aux soins dévoués de Saïb Khan.
28:39 Je vous en prie, mes amis, continuez votre besogne.
28:42 Faites comme si je n'étais pas là.
28:46 Voilà.
28:48 Vous êtes enfin décidé à venir.
28:53 Comment ça ?
28:55 Vous m'attendiez ?
28:57 Bien sûr, depuis que nous nous sommes rencontrés à Corbière.
29:00 Mais vous ne m'attendiez pas ici, à Coulteret.
29:03 Ici ou là, un jour ou l'autre.
29:06 Mais je suis venu.
29:08 Je suis venu.
29:10 Je suis venu.
29:12 Un jour ou l'autre.
29:15 Mais je savais que vous viendriez.
29:18 Mon instinct ne me trompe jamais.
29:20 Monsieur... Monsieur Masson, je crois.
29:23 Non.
29:25 Gabriel, tout simplement.
29:28 Ah oui ?
29:30 Je savais que vous viendriez, Gabriel.
29:34 Parce que je le voulais.
29:37 Et quand la Dorga veut quelque chose...
29:40 ou quelqu'un...
29:42 Elle finit toujours par l'avoir.
29:45 Surtout quand ce quelqu'un veut aussi la même chose.
29:49 Est-ce que je me trompe ?
29:52 Non.
29:54 Vous ne vous trompez pas.
29:57 Vous êtes descendu à...
30:02 à l'auberge du village ?
30:04 Oui.
30:06 Ça doit être bien inconfortable.
30:08 Vous devriez venir vous installer au château avec nous.
30:12 Avec vous ?
30:14 C'est toujours avec nous.
30:17 Si c'est du marquis de Coulteret, le Saïd Khan, que vous voulez parler...
30:22 ne vous inquiétez pas pour si peu.
30:25 J'en fais ce que je veux.
30:28 Alors ?
30:31 Vous viendrez ?
30:33 Je viendrai tout à l'heure.
30:36 Je viendrai prendre le thé.
30:39 Pour faire d'abord connaissance avec vos amis.
30:43 Vous vous méfiez ?
30:45 Pas de vous, ma chère Dorga.
30:47 Car je pense que vous avez tout de suite compris que...
30:51 j'étais des vôtres.
30:54 Comment l'entendez-vous ?
30:58 Comme ça.
31:00 Comme ça.
31:02 Comme ça.
31:27 Comme ça.
31:29 Je ne peux pas. Je ne peux pas.
31:56 Je prends et je donne.
31:59 Alors à tout de suite.
32:03 Avec vos amis.
32:06 Par elle, je vais pouvoir approcher...
32:22 la marquise Saïd Khan.
32:26 Elle m'a invité à prendre le thé au château...
32:29 avec ses amis.
32:32 J'y vais maintenant.
32:36 Je suis venu vous prévenir.
32:39 Mais pourquoi ?
32:41 Vous n'êtes quand même pas venu à Coulteret pour résoudre le mystère de Corbillière ?
32:45 Si.
32:46 Parce que Coulteret et Corbillière, c'est la même chose.
32:50 Je finis par m'y perdre.
32:54 Moi, je commence à m'y retrouver.
32:57 Surtout à la lumière de ce que vous m'avez raconté.
33:01 Le Trocard.
33:04 Le trou minuscule percé dans le mur de la marquise à Paris.
33:08 Oui, mais tout cela n'est pas nouveau.
33:10 Le trou dans le mur, le Trocard, nous le savions déjà.
33:14 Qu'est-ce que vous soupçonnez d'autre ?
33:20 Je ne peux pas vous dire encore ce que je soupçonne...
33:24 mais je peux vous dire ce que je sais.
33:28 Quoi donc ?
33:31 C'est que je t'aime, Christine.
33:36 Et toi ?
33:41 Reviens vite.
33:45 Reviens vite.
33:49 Reviens vite.
33:53 Reviens vite.
34:20 Jacques, je suis heureuse de te voir.
34:23 Je t'en prie, pas de scène d'amour coup sur coup.
34:27 Tu étais là ?
34:29 Oui, j'ai tout entendu.
34:31 Je t'ai bien changé depuis la lettre que j'ai trouvée à Corbillière.
34:34 Tu aurais préféré que je continue à vivre dans l'angoisse d'être tué d'un instant à l'autre.
34:38 Bien sûr, mais entre l'angoisse et les recoulements, il y a quand même un moyen terme.
34:42 Je t'en prie, Jacques.
34:45 Mais comment va mon père ? Où est-il ?
34:48 Je ne peux pas dire que tu cherchais à prendre de nos nouvelles,
34:51 ni à donner des tiennes.
34:53 Je sais, mais j'avais promis à Gabriel de ne pas le faire.
34:57 Il tient absolument à ce qu'on ne puisse pas le retrouver
35:00 tant qu'il n'aura pas prouvé son innocence.
35:02 Pour avant.
35:04 Et c'est ici, à Coulteray, qu'il compte la prouver ?
35:07 Oui, justement.
35:09 C'est pour ça, Jacques, que nos rapports ont complètement changé.
35:12 C'est parce que j'ai compris qu'il était innocent.
35:15 Tu te rappelles, lorsque tu t'occupais des yeux,
35:19 tu me disais,
35:22 "Il verra, mais je ne crois pas qu'il pleure jamais."
35:26 Et bien, Jacques,
35:32 il a pleuré.
35:35 Et c'est parce que Gabriel a pleuré
35:39 et que tu crois, Bénédicte, innocent, que tu aimes un automate.
35:43 Jacques, je l'aime comme un frère, ou plutôt comme un fils.
35:46 Gabriel n'est-il pas notre enfant ?
35:48 Non, Christine.
35:50 Gabriel n'est pas notre enfant, c'est le mien.
35:52 Tu n'as fait que façonner son visage.
35:54 Et ce n'est pas un visage d'enfant que tu lui as donné,
35:57 mais celui de l'homme que tu aurais voulu aimer.
36:00 Et moi, follement, je lui ai donné la vie.
36:03 Mais enfin, Jacques, tu n'es quand même pas jaloux de Gabriel.
36:06 Un automate.
36:08 Oui, mais un automate qui a la tête de tes rêves.
36:12 Et dans cette tête, le cerveau d'un homme que tu considérais comme un poète.
36:16 Je n'ai pas le choix.
36:19 Je suis bien obligé d'être jaloux de ce que tu aimes.
36:22 Mais je t'aime, Jacques.
36:25 Non.
36:27 Non, tu ne m'as jamais aimé.
36:30 Tu n'as jamais aimé que ton rêve.
36:33 Pour toi, je n'étais que le savant,
36:36 le créateur qui seul était capable de donner une réalité à ce rêve.
36:40 Mais que va-t-il arriver maintenant entre vous deux?
36:48 Il suffit simplement qu'il n'y ait plus de nous deux.
36:51 Et ce ne sera pas difficile.
36:54 Cette chose que j'ai créée, je n'ai plus qu'à la détruire.
36:59 Non. Non, tu ne vas pas faire ça.
37:03 C'est évidemment bien gardé de te dire qu'il y avait eu un nouveau meurtre à Corbière.
37:07 Le meurtre après. Et justement, la nuit où vous y étiez, Gabrielle, et toi.
37:11 Non. Non. Je ne peux pas le croire.
37:15 Mais tu ne veux pas le croire.
37:17 Mais s'il est venu ici, ma pauvre Christine, ce n'est pas pour prouver son innocence quand il n'était pas encore Gabriel.
37:22 C'est pour fuir une nouvelle culpabilité.
37:25 Non, ce n'est pas lui. J'en suis sûre.
37:29 D'ailleurs, n'as-tu pas été le premier à croire à son innocence?
37:33 Tu veux bien changer d'avis à son sujet. Pourquoi ne pourrais-je pas en faire autant?
37:38 Non, merci.
37:52 Vous n'aimez peut-être pas le thé. Préférez-vous un peu de porto?
37:56 Non, vraiment, merci.
37:58 C'est tout de même curieux comme coïncidence.
38:01 Se rencontrer à Corbière et puis ici, à Coulteret.
38:06 Ce n'est pas vraiment une coïncidence.
38:08 Il y a longtemps que j'admire la grande Dorga, que je connais de réputation le docteur Saïd Khan,
38:15 que j'avais entendu parler de vous et que je brûlais d'envie de vous connaître tous.
38:21 Il faut vous dire que je m'intéresse passionnément aux Indes, à l'hindouisme,
38:27 à tout cet orient fascinant et mystérieux.
38:32 Que vous êtes venu chercher dans notre paisible Vendée?
38:35 C'est à Corbière où je suis repassé, n'ayant pu malheureusement me rendre la première fois à votre petite fête,
38:42 que l'on m'a dit que vous étiez ici.
38:45 Et je me suis dit que ce serait l'occasion d'un petit voyage agréable.
38:49 Vous avez bien fait.
38:51 Vous voyagez beaucoup?
38:53 Oui, assez.
38:55 Pour votre travail?
38:56 Non.
38:58 Pour le plaisir?
39:00 Uniquement pour le plaisir.
39:03 Notre chère Dorga nous a dit, effectivement,
39:08 que vous paraissiez vous intéresser à bien des choses sortant des préoccupations ordinaires.
39:16 C'est également pour le plaisir?
39:20 Oui. J'ai une grande attirance pour toutes ces choses religieuses et envoûtantes de vos Indes natales,
39:28 où je compte d'ailleurs me rendre très bientôt.
39:31 Alors il vous faut rester au moins jusqu'à demain.
39:33 Nous avons plusieurs amis qui viennent spécialement de Paris,
39:36 pour une soirée au cours de laquelle je dois danser.
39:39 Cela vous donnera un avant-goût de ce que vous verrez là-bas, n'est-ce pas mon cher Marquis?
39:44 Oui, bien sûr. Même plus qu'un avant-goût.
39:49 C'est curieux. Il me semble vous avoir connu, sans toutefois vous avoir vraiment rencontré.
39:58 Quand on a vu monsieur une fois, il me semble qu'il doit être difficile de l'oublier.
40:03 C'est que justement j'ai l'impression non pas d'avoir déjà vu monsieur, mais de l'avoir entendu.
40:12 Peut-être vous êtes-vous déjà rencontré dans une de vos vies antérieures,
40:17 lorsque vous habitiez chacun dans un corps différent.
40:21 Dans un corps différent...
40:24 Dites-moi, ici à Coulteret, c'est évidemment le berceau de vos ancêtres,
40:45 mais Corbière est également une de vos propriétés de famille?
40:48 Non. Il y a relativement peu de temps que j'en ai fait l'acquisition.
40:52 Et qu'est-ce qui vous a attiré dans cette région?
40:56 Son isolement, sa solitude, et si près de Paris en même temps.
41:04 Et vous avez découvert l'endroit par hasard?
41:08 Pas exactement. Je savais qu'un de mes voisins dans l'île Saint-Louis y possédait une petite maison.
41:13 Mais lui n'a jamais su que c'est à cause de lui que nous étions installés là-bas,
41:16 ni tous les services qu'il nous a rendus.
41:18 Les services?
41:19 C'est sans intérêt.
41:22 Vous êtes sûr que vous ne voulez pas un doigt de porto?
41:25 Non, merci.
41:27 Il va d'ailleurs falloir que je m'en aille.
41:30 Vous ne restez pas encore un petit moment?
41:32 Non, il faut vraiment que je parte.
41:34 Et puis, je ne voudrais pas abuser.
41:37 J'ai l'impression que vous attendez quelqu'un.
41:40 Quelqu'un ou quelque chose.
41:42 Non, absolument pas.
41:48 Mais vous vous sentez bien?
41:51 Oui. Pourquoi ne me sentirais-je pas bien?
41:55 Je ne sais pas, pour rien. Il m'avait semblé.
41:59 Vous êtes vraiment obligé de partir?
42:01 Oui, malheureusement.
42:03 Mais demain soir, je me ferai un plaisir de me rendre à votre charmante invitation.
42:09 Merci.
42:12 "Je t'aime"
42:17 "Je t'aime"
42:21 "Je t'aime"
42:25 "Je t'aime"
42:29 "Je t'aime"
42:33 "Je t'aime"
42:37 "Je t'aime"
42:40 "Je t'aime"
42:43 "Je t'aime"
42:47 "Je t'aime"
43:15 Derrière l'oreille, je l'ai bien vu.
43:18 Comment cela?
43:20 Tu en es sûr?
43:22 Oui, Saïd, absolument sûr.
43:24 Tu ne me l'as pas manqué?
43:26 Mais non, Saïd. Derrière l'oreille, je l'ai bien vu. J'étais derrière lui.
43:29 Oui, moi aussi, je suis sûre de l'avoir vu.
43:32 C'est incompréhensible. C'est la première fois que cela se produit.
43:35 C'est la première fois que cela se produit, mais...
43:38 ça n'est peut-être pas si incompréhensible que cela.
43:41 Comment cela?
43:43 Dans un corps différent, Saïd Khan.
43:46 Dans un corps différent.
43:49 Où sont les journaux?
43:53 Je ne sais pas.
43:56 Je ne sais pas.
43:59 Je ne sais pas.
44:02 Je ne sais pas.
44:05 Je ne sais pas.
44:34 Fais-le au moins par raison, si ce n'est pas par amour.
44:37 Arrache-toi à cet envoûtement.
44:40 Partons vite, avant qu'il ne revienne, pendant qu'il en ait encore tant.
44:43 Non, Jacques. Je ne peux pas.
44:46 Je ne dois pas abandonner Gabriel.
44:52 Coupable ou non.
44:55 Et je persiste à croire qu'il ne l'est pas.
44:58 Et puis, il y a aussi une autre raison pour laquelle je voudrais rester à Goulteret.
45:01 Et puis, il y a aussi une autre raison pour laquelle je voudrais rester à Goulteret.
45:04 Laquelle?
45:07 La Marquise.
45:10 Comment ça, la Marquise?
45:13 Elle m'est réapparue, Jacques.
45:16 Oui, je sais que tu vas me traiter de folle,
45:19 mais je ne partirai pas de Goulteret sans en avoir le cœur net.
45:22 Ecoute, Christine, tu as suffisamment déliré avec la Marquise.
45:28 Je voulais te dire quelque chose au moment où ce monstre est enlevé.
45:31 Vous auriez fabriqué un monstre?
45:34 Vous, M. Quentin?
45:37 Oui.
45:40 J'en ai fait un.
45:43 Mais je vais le défaire.
45:46 Au nom de la science, vous n'avez pas le droit, M. Quentin,
45:49 de priver le monde d'un tel corps,
45:52 d'un tel cerveau,
45:55 d'un tel corps.
45:58 Un être parfait, en quelque sorte.
46:01 Un être qui, pour me remercier de l'avoir ressuscité,
46:04 n'a rien trouvé de mieux pour son premier geste que de m'enlever ma fiancée
46:07 et qui me fait accuser par la France entière d'avoir fabriqué une machine à assassiner.
46:10 Vous savez très bien que j'étais innocent.
46:13 Je voulais le croire, avant.
46:16 Mais je ne peux plus le croire maintenant.
46:19 Pourquoi ne m'avez-vous pas dit qu'il y avait eu un nouveau meurtre, à Corbillière?
46:23 Alors, il a fallu que vous veniez lui raconter ça?
46:26 Pour un innocent, vous m'avez l'air d'en douter singulièrement la vérité.
46:29 Celle des autres seulement.
46:32 Tant que je n'aurais pas fait éclater la mienne, la vraie.
46:35 Je ne vous ai rien dit pour ne pas vous inquiéter.
46:40 Mais dans un sens,
46:45 ce nouveau crime m'arrange.
46:48 Car en prouvant que j'en suis innocent,
46:51 ça m'aidera à prouver que je n'ai pas non plus comme il les autres.
46:54 Vous me croyez, Christine?
47:00 Dites, n'est-ce pas que vous me croyez?
47:03 Vous avez oublié, Christine, une fois pour toutes.
47:10 Vous avez cessé la tourmente et inutilement.
47:13 Vous avez cessé de me croire.
47:16 Vous avez cessé de la tourmenter inutilement.
47:19 Disparissez, faites ce que vous voulez, mais que je ne vous revoie plus.
47:22 Sinon, je vous détruirai impitoyablement.
47:25 Oui, mais après tout, M. Quentin,
47:28 ce n'est pas moi qui suis venu vous chercher.
47:31 C'est vous qui êtes venu me trouver pour me faire cette extraordinaire proposition.
47:34 Il fallait réfléchir avant aux conséquences.
47:42 Maintenant, c'est trop tard.
47:45 Vous saviez que j'aimais Christine.
47:48 Je l'aime plus que jamais.
47:51 Comment pouvez-vous parler d'aimer?
47:56 Vous savez bien que vous n'êtes pas un homme.
47:59 Vous n'êtes qu'une apparence d'homme.
48:02 Mais si, j'en suis sûr, c'est lui.
48:05 Oui, enfin, c'est elle.
48:08 Mais non, je ne sais pas exactement, quelque part dans le village,
48:11 aux alentours du château.
48:14 Mais nous devons faire vite et prendre le plus grand nombre d'hommes possible.
48:17 Allez-vous enfin m'expliquer ce que cela signifie?
48:20 Mais puisque je vous dis que ce n'est pas un homme, c'est lui,
48:23 enfin, c'est elle, c'est la poupée sanglante.
48:26 Vous allez m'faire croire que vous y croyez.
48:29 Je suis de l'avis de la dorgue. Il y a quand même des limites à l'extravagance.
48:32 L'âme étant psychose d'abord, mais...
48:35 Oh, mais faissez-moi la paix avec votre "m'étant psychose".
48:38 C'est peut-être un petit peu extravagant, mais j'ai reconnu sa voix.
48:41 Je m'en suis sûr. Et nous ne pouvons pas nous permettre de prendre le moins grand risque.
48:44 Quel risque?
48:47 Mais enfin, réfléchissez un peu. S'il est vraiment revenu,
48:50 et s'il cherche à s'introduire parmi nous,
48:53 ses raisons ne sont que trop évidentes.
48:56 Il faut s'en débarrasser par tous les moyens.
48:59 Vous voulez vous en débarrasser parce qu'il est trop bon?
49:02 Si vous mettiez à être jaloux comme une midinette, vous me le martyrez de coutelet.
49:05 Alors à qui se fier maintenant? Je vous passe vos caprices,
49:08 et vous me donnez vos pensions. Mais qu'est-ce que vous voulez en faire?
49:11 Puisque je vous dis qu'il n'a pas de sang dans les veines!
49:14 Que je sois actuellement un homme,
49:20 ou que je n'en sois pas un,
49:23 il y a une chose que vous ne m'empêcherez pas de faire.
49:26 C'est de disculper l'homme que j'ai été,
49:31 et qui a été condamné à tort.
49:36 Et ce sera fait demain soir,
49:39 ici même.
49:42 Vous irez prévenir les gendarmes, Christine.
49:46 J'ai l'impression qu'elle n'aura pas besoin de se déranger.
49:49 C'est vous, bien sûr, qui les avez prévenus.
49:53 Oh, Jacques, tu as fait ça?
49:56 Mais non, je te jure, ce n'est pas moi.
49:59 Vite, allons-nous-en.
50:04 Vous ne devriez pas me dire ça.
50:07 C'est pas moi.
50:10 C'est pas moi.
50:13 C'est pas moi.
50:17 C'est pas moi.
50:20 C'est pas moi.
50:23 C'est pas moi.
50:26 C'est pas moi.
50:29 C'est pas moi.
50:32 Ne tirez pas, ne tirez plus.
50:56 C'est pas moi.
50:59 Christine.
51:02 C'est pas moi.
51:05 C'est pas moi.
51:09 C'est pas moi.
51:12 C'est pas moi.
51:15 C'est pas moi.
51:18 C'est pas moi.
51:22 C'est pas moi.
51:25 C'est pas moi.
51:29 C'est pas moi.
51:33 C'est pas moi.
51:37 C'est pas moi.
51:40 C'est pas moi.
51:43 C'est pas moi.
51:46 C'est pas moi.
51:49 C'est pas moi.
51:52 C'est pas moi.
51:55 C'est pas moi.
51:59 C'est pas moi.
52:02 C'est pas moi.
52:05 C'est pas moi.
52:08 C'est pas moi.
52:11 C'est pas moi.
52:14 C'est pas moi.
52:18 C'est pas moi.
52:22 C'est pas moi.
52:26 C'est pas moi.
52:30 C'est pas moi.
52:34 C'est pas moi.
52:39 C'est pas moi.
52:42 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
52:45 "La vie est une aventure"
52:48 "La vie est une aventure"
52:51 "La vie est une aventure"
52:54 "La vie est une aventure"
52:57 "La vie est une aventure"
53:00 "La vie est une aventure"
53:03 "La vie est une aventure"

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