Midi News Week-End (Émission du 22/10/2023)

  • l’année dernière
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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Transcription
00:00:00 Il est 11h, bonjour, soyez les bienvenus.
00:00:03 11h-13h, c'est Mili-News Week-end.
00:00:05 Les horaires du dimanche, vous les connaissez.
00:00:07 Deux heures d'informations non-stop avec des témoignages,
00:00:10 des reportages et des débats.
00:00:11 Beaucoup de débats, vous le verrez au cours de cette émission.
00:00:14 Ce dimanche matin, les thèmes ne manquent pas.
00:00:17 Je vous présente mes invités dans quelques instants,
00:00:19 mais tout de suite, le sommaire de notre première heure.
00:00:22 Dimanche oblige, on aura une page politique très importante.
00:00:26 Jordan Bardella a été l'invité du grand rendez-vous politique
00:00:30 CNews Europe 1 Les Echos avec Sonia Mabrouk.
00:00:32 C'est des cliptages avec nos invités et Thomas Bonnet,
00:00:35 notre journaliste politique, qui aura un programme
00:00:38 très, très chargé en ce Mili-News Week-end.
00:00:42 On reviendra aussi sur la longue interview de Gérald Darmanin
00:00:45 chez nos confrères de journal du dimanche.
00:00:46 Aucune question taboue pour protéger les Français, dit-il.
00:00:50 Sur le terrorisme, il affirme, la menace intérieure est très forte.
00:00:54 Et puis, autre interview ce dimanche, celle de Sébastien Lecornu
00:00:58 chez nos confrères du Parisien.
00:01:00 Pour le ministre des Armées, le sort de nos otages
00:01:03 est une priorité absolue.
00:01:05 On y reviendra.
00:01:07 Et puis, on évoquera également aussi cet appel
00:01:09 lancé par 20 maires dans le journal du dimanche.
00:01:11 Un appel lancé au président de la République
00:01:14 après la mort de Dominique Bernard,
00:01:15 ce professeur de français assassiné à Arras.
00:01:18 Il réclame une meilleure implication des élus
00:01:20 dans la lutte contre le terrorisme à l'échelle locale.
00:01:22 On sera avec le maire de l'Espar-en-Médac,
00:01:25 Bernard Guirault, qui a signé cet appel.
00:01:28 Et puis enfin, on évoquera le climat lourd sur le sol français
00:01:31 avec les alertes qui se succèdent,
00:01:33 comme par exemple au château de Versailles,
00:01:35 vécu hier pour la sixième fois.
00:01:38 Les lieux publics sont placés sous haute surveillance.
00:01:41 Quelle époque, oui, quelle époque.
00:01:43 Voilà pour le programme.
00:01:44 Merci de nous accueillir.
00:01:46 Nous sommes ensemble durant deux heures.
00:01:47 Tout de suite, place à l'information avec Isabelle Piboulot.
00:01:50 Bonjour Isabelle.
00:01:51 Bonjour Thierry. Bonjour à tous.
00:01:53 Dans le 20e arrondissement de Paris,
00:01:55 dans la nuit de jeudi à vendredi,
00:01:57 une porte d'un appartement a été incendiée
00:01:59 après avoir été aspergée d'essence.
00:02:01 Les habitants de ce logement sont de confession juive.
00:02:04 Le suspect Mohamed B s'est dénoncé spontanément auprès de la police.
00:02:08 Il aurait affirmé avoir entendu des voix l'incitant à commettre ce geste.
00:02:13 Il a été ensuite transféré à l'infirmerie psychiatrique
00:02:16 de la préfecture de police de Paris.
00:02:18 Cet appel de la dernière chance dans le journal du dimanche
00:02:21 au collectif de maires interpelle le président de la République,
00:02:24 inquiet du niveau d'insécurité en France face à la menace terroriste.
00:02:28 Écoutez à ce propos Fabien Verdier,
00:02:30 maire de Châteaudun dans l'Eure-et-Loire,
00:02:32 qui réclame un retour de l'ordre public.
00:02:35 L'ordre public, je le disais tout à l'heure, c'est l'État.
00:02:37 C'est l'État qui en est le garant.
00:02:38 Et c'est une démarche qui vient des villes, qui vient du territoire.
00:02:41 Et on veut surtout de l'efficacité, de l'efficience.
00:02:44 C'est ce qu'attendent les citoyens aujourd'hui,
00:02:45 de la fermeté et de l'efficience, de la performance opérationnelle.
00:02:48 C'est ce qui manque. On ne va pas continuer à pleurer nos morts.
00:02:51 On a vu Samuel Paty il y a trois ans,
00:02:53 Dominique Bernard il y a quelques jours malheureusement.
00:02:56 Ce sont les hussards noirs de la République qui sont attaqués.
00:02:58 Ce sont l'éducation nationale qui est attaquée.
00:03:00 Et donc c'est la République qui est attaquée.
00:03:02 La République est en difficulté.
00:03:03 Il faut agir et réagir fortement.
00:03:05 Des actes et moins de discours.
00:03:08 Alaï Malherbe dans l'Heure.
00:03:09 Une marche blanche se tiendra à 15h en mémoire d'Enzo.
00:03:13 Souvenez-vous, le jeune homme de 15 ans avait été tué fin juillet
00:03:16 par deux coups de couteau, asséné par un autre adolescent de 15 ans,
00:03:20 placé en détention provisoire.
00:03:22 Enzo aurait dû fêter ses 16 ans aujourd'hui.
00:03:25 Sa mère espère qu'un tel drame ne se reproduira pas.
00:03:29 Notre but, c'est à l'issue de cette enquête,
00:03:31 on aimerait que Enzo, ce soit l'enfant de trop,
00:03:35 qu'on reconnaisse que ça ne va plus du tout en France
00:03:39 et qu'il y a trop de jeunes maintenant qui utilisent,
00:03:43 moi je vais parler des armes blanches,
00:03:45 il y a plein d'autres sortes de crimes et ce n'est pas possible.
00:03:49 Il y a quelques années, on n'était pas comme ça,
00:03:52 les jeunes ne réagissaient pas comme ça.
00:03:54 Moi je suis, on va dire, au milieu de ma vie,
00:03:58 il y a 10 ans en arrière, avec mes amis,
00:04:00 il n'y avait pas de règlement de compte comme aujourd'hui.
00:04:04 La colère hier dans le Tarn.
00:04:06 2 400 opposants au projet d'autoroute A69
00:04:10 entre Toulouse et Castres ont manifesté,
00:04:12 ajoutés à 2 500 éléments radicaux et violents
00:04:15 qui ont dévié le parcours initial du cortège.
00:04:18 Deux entreprises sous-traitantes du chantier controversé
00:04:20 ont été prises pour cibles,
00:04:22 7 personnes ont été interpellées.
00:04:24 Au total, 1 600 policiers et gendarmes avaient été déployés.
00:04:28 La mobilisation se poursuit aujourd'hui.
00:04:31 Et puis dans l'actualité internationale,
00:04:33 avant son opération terrestre,
00:04:35 l'armée israélienne intensifie ses frappes sur la bande de Gaza
00:04:39 afin de détruire les infrastructures
00:04:41 et les terroristes du Hamas.
00:04:43 Les bombardements se sont succédés cette nuit,
00:04:45 faisant au moins 80 morts.
00:04:47 Parallèlement, les Etats-Unis ont annoncé
00:04:49 le renforcement de leurs moyens militaires dans la région
00:04:52 pour y prévenir un embrasement généralisé.
00:04:55 Voilà pour le journal.
00:04:57 Tout de suite, Midi News Weekend avec vous Thierry.
00:04:59 Merci beaucoup chère Isabelle.
00:05:01 C'est parti pour deux heures d'informations non-stop.
00:05:03 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:05:04 Avec moi pour décrypter cette actualité en ce dimanche,
00:05:07 Tamer M. Fadel, essayiste et chargé de mission politique de la ville.
00:05:10 Soyez la bienvenue ma chère Naïma.
00:05:11 Merci Thierry, bonjour.
00:05:13 Kevin Bossuet, professeur d'histoire.
00:05:14 Bonjour Thierry.
00:05:15 Philippe David, animateur sur le radio.
00:05:17 Voyons tant que je ne vous ai pas eu sur ce plateau ce dimanche matin.
00:05:19 C'est un plaisir de vous avoir.
00:05:20 Un grand plaisir d'être en votre compagnie. Bonjour.
00:05:22 Et Thomas Bonnet, journaliste politique CNews.
00:05:24 Je l'ai annoncé dans le sommaire.
00:05:25 Programme chargé pour vous pour cette première demi-heure.
00:05:29 Beaucoup de choses évidemment.
00:05:30 Et on va débuter cette première heure avec vous justement Thomas.
00:05:33 Nous sommes dimanche, donc on va beaucoup parler politique.
00:05:35 Et on va commencer avec Jordane Bardella, qui était l'invité du grand rendez-vous politique de Sonia Babouk.
00:05:39 Vous avez pu vivre juste avant cette émission.
00:05:42 Alors, que faut-il retenir des principales interventions de Jordane Bardella interrogées par Sonia Babouk ?
00:05:47 Évidemment, beaucoup de choses au cours de cette interview.
00:05:51 On ne découvre pas aujourd'hui l'opposition de Jordane Bardella au gouvernement,
00:05:54 mais elle s'est exprimée à de nombreuses reprises.
00:05:56 D'ailleurs, elle s'exprimait déjà dans les colonnes du GDD,
00:05:59 puisque vous avez à la fois une interview de Gérald Darmanin,
00:06:02 aujourd'hui en une du GDD, mais aussi une tribune de Jordane Bardella.
00:06:06 De quoi confronter les deux visions, à la fois du président du Rassemblement national et du ministre de l'Intérieur.
00:06:12 Beaucoup de critiques exprimées ce matin par Jordane Bardella,
00:06:16 qui n'est véritablement, vraisemblablement pas convaincu par les annonces de Gérald Darmanin
00:06:20 en matière de lutte contre l'immigration illégale.
00:06:23 Il déclare par exemple "après le Bataclan, il ne s'est rien passé.
00:06:27 Après Charlie Hebdo, ni Saint-Etienne-du-Rouvray ne s'est rien passé.
00:06:30 Après le drame d'Annecy, il ne s'est rien passé non plus.
00:06:34 Il estime que le gouvernement n'a pas la volonté politique de passer au-delà de certains obstacles,
00:06:39 notamment des obstacles juridiques.
00:06:41 Et c'est pour cette raison qu'il a exprimé ce matin la volonté du Rassemblement national
00:06:45 d'organiser un référendum sur la question de l'immigration,
00:06:47 justement pour inscrire dans la Constitution un certain nombre de leviers.
00:06:51 C'est notamment ce qu'on a pu retenir ce matin de l'interview de Jordane Bardella.
00:06:55 On va écouter justement le son de Jordane Bardella.
00:06:58 On l'écoute.
00:07:00 Le 18 octobre 2020, après l'assassinat qui avait visé Samuel Paty,
00:07:04 Gérald Darmanin était ministre de l'Intérieur.
00:07:07 Il avait passé une consigne à tous les préfets de France
00:07:09 pour leur demander d'éloigner les étrangers radicalisés.
00:07:13 Trois ans après, qu'est-ce qui a été fait ?
00:07:15 Pas grand-chose.
00:07:17 Après Charlie Hebdo, Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray, il ne s'est rien passé.
00:07:21 Après le drame d'Annecy, il ne s'est rien passé.
00:07:25 Et pour une raison très simple, c'est que les gens qui sont aujourd'hui à la tête de l'État
00:07:29 n'ont pas non seulement la volonté politique,
00:07:31 mais ne se donnent pas les moyens politiques et juridiques
00:07:34 pour mener le combat contre l'idéologie islamiste.
00:07:38 Allez, petite réaction autour de cette table, Naïma Amfadel,
00:07:41 les propos de Jordane Bardella.
00:07:43 Écoutez, on ne peut que souscrire en tout cas à la liste des attentats
00:07:50 qu'a connue notre pays.
00:07:52 Et à chaque fois, depuis le 2012, rappelons-nous,
00:07:56 et malheureusement, qu'a-t-on fait ? Qu'a-t-on pas fait, justement ?
00:08:01 Et aujourd'hui, on égrène toutes ces attaques terroristes islamistes
00:08:06 en ayant un peu le sentiment, et c'est ce que nous donne aussi le gouvernement,
00:08:11 d'une espèce d'impuissance et de résignation.
00:08:14 Quand on entend que dans 5 000 aujourd'hui radicalisés,
00:08:18 dont la moitié sont étrangers et qu'on n'arrive pas à expulser,
00:08:23 ça en dit aussi de l'impuissance de notre État de droit.
00:08:27 Et ça nous met dans une terreur absolue.
00:08:29 C'est ça le problème aujourd'hui.
00:08:32 Donc effectivement, quand on entend aussi le président de la République
00:08:36 nous dire qu'il faut qu'on soit vigilants, après il aurait pu rajouter,
00:08:40 et je dis ça ironiquement, "prenez soin de vous".
00:08:43 Mais non, mais attendez, on marche sur la tête.
00:08:45 Ça me rappelle, vous savez quoi ?
00:08:46 2012, quand il y a eu l'attentat de Mohamed Merah,
00:08:50 quand il a tué des enfants juifs, quand il a tué des militaires, etc.
00:08:54 Vous savez ce qu'avait dit Emmanuel Valls ?
00:08:57 "Il faut se résigner".
00:08:59 C'est terrible, il faut se résigner.
00:09:00 Eh bien non, on ne va pas se résigner.
00:09:03 Et je pense qu'aujourd'hui, il faut avoir un élan de résistance, justement.
00:09:08 Kevin Bossuet, réaction rapide, parce qu'on a beaucoup,
00:09:10 beaucoup de points à aborder dans cette première partie.
00:09:12 Kevin et Philippe David.
00:09:13 Jordan Bardella a évidemment raison.
00:09:17 Et moi, je l'ai écouté sur les professeurs,
00:09:20 sur l'autocensure des professeurs,
00:09:22 sur la montée de l'islamisme à l'école.
00:09:24 J'ai trouvé ça lumineux parce qu'il a tout compris.
00:09:27 En outre, il a compris aussi que l'un des problèmes,
00:09:30 c'est l'immigration et qu'il y a un lien entre djihadisme et immigration.
00:09:34 Pourquoi ? Parce que le djihadisme puisse sa source dans l'islamisme.
00:09:38 L'islamisme puisse sa source dans le communautarisme
00:09:40 et le communautarisme puisse sa source dans l'immigration.
00:09:43 Donc, c'est vrai qu'on a un gouvernement qui fait beaucoup de constats.
00:09:47 Il y a beaucoup de "y'a qu'à faucon, y'a qu'à faucon, y'a qu'à faucon",
00:09:49 mais on a l'impression que ça ne bouge pas beaucoup.
00:09:51 Et Jordan Bardella met en avant des mesures pertinentes
00:09:54 qui peuvent en effet améliorer la sécurité des Français.
00:09:57 Philippe David.
00:09:58 Moi, je crois qu'un référendum, ça ne changera strictement rien.
00:10:00 Je vais vous prendre deux exemples.
00:10:01 L'attentat à Bruxelles cette semaine,
00:10:03 deux supporters suédois qui étaient venus voir le match Belgique-Suède tués.
00:10:08 D'où venait le terroriste ?
00:10:09 Il était passé par l'Ampédouza.
00:10:11 Rappelons-nous quand même les trois personnes poignardées à mort
00:10:14 dans l'église de Nice, il y a quelque temps,
00:10:17 par où était arrivé le terroriste ?
00:10:19 Par l'Ampédouza.
00:10:21 Gérald Darmanin nous disait, là, avec les arrivées massives à l'Ampédouza,
00:10:24 "non, non, ils ne viendront pas en France".
00:10:25 Dix jours après, il y avait déjà les photos sur les réseaux sociaux.
00:10:28 "On est arrivé à Paris de ceux qui étaient arrivés à l'Ampédouza".
00:10:32 Donc, vous pouvez faire autant de référendums que vous voulez,
00:10:35 tant que vous ne contrôlerez pas vos frontières.
00:10:36 Vous m'excuserez.
00:10:37 Ce sera évidemment Cotter sur jambes de bois.
00:10:40 Autre réaction qui a retenu votre attention, mon cher Thomas Bonnet ?
00:10:45 C'est par rapport au contexte actuel,
00:10:47 avec ce qui se passe évidemment au Proche-Orient,
00:10:49 les manifestations qui se sont déroulées cette semaine à Paris.
00:10:52 Une manifestation est à nouveau prévue cet après-midi dans la capitale,
00:10:56 manifestation à l'appel d'associations pro-palestiniennes.
00:11:00 Et il y a eu ces images avec ces slogans qui ont été scandés,
00:11:03 à la Hague Bar, qui ont été scandés.
00:11:04 Et cette ambiguïté du gouvernement, justement, qu'est-ce qu'on fait ?
00:11:07 Fallait-il les interdire ou pas ?
00:11:08 Jordan Bardella s'est exprimé à ce sujet.
00:11:11 Il y a des attaques terroristes d'une gravité sans précédent.
00:11:17 Que le pays passe en alerte rouge, alerte attentat,
00:11:19 on ne va pas hurler à la Hague Bar, à 500 mètres du lieu,
00:11:22 encore une fois, qui a connu l'un des plus grands carnages
00:11:26 de l'histoire récente, à savoir le Bataclan.
00:11:30 Une réaction rapide ?
00:11:31 Oui, mais encore une fois, Jordan Bardella a évidemment raison.
00:11:35 Alors, il ne s'agit pas de criminaliser à la Hague Bar,
00:11:38 qui, dans la religion musulmane, enfin, voilà,
00:11:41 ça fait partie de l'une des bases.
00:11:44 Mais là, on est dans autre chose.
00:11:45 On est place de la République.
00:11:47 On était le jour de la commémoration de l'enterrement
00:11:50 de ce professeur de français assassiné.
00:11:54 Et encore une fois, il faut le dire, que fait la gauche ?
00:11:59 Moi, je me souviens qu'au moment du mariage pour tous,
00:12:01 dès qu'il y avait Civitas qui priait dans les rues
00:12:04 devant l'Assemblée nationale, on disait
00:12:05 "Oh, c'est une remise en cause de la laïcité".
00:12:08 Là, on a des gens qui crient "À la Hague Bar"
00:12:10 et qui font passer la communauté religieuse
00:12:12 avant la communauté nationale,
00:12:14 avec des slogans qui sont innommables.
00:12:16 Quand je vois "Gaza = Auschwitz", moi, ça me scandalise.
00:12:20 Quand je vois "Israël, état criminel, Macron complice",
00:12:23 ça me scandalise.
00:12:24 À un moment donné, qu'il y ait un soutien
00:12:26 au peuple palestinien dans notre pays, je peux le comprendre.
00:12:28 Mais là, ça dérape beaucoup trop.
00:12:30 - Allez, autre interview également aujourd'hui,
00:12:34 c'est celle de Gérald Darmanin,
00:12:35 chez nos confrères du journal du dimanche.
00:12:37 Il dit "Toute personne qui adhérera à une idéologie radicale
00:12:39 se verra retirer son titre de séjour immédiatement".
00:12:43 Synthèse de cette interview, Clémence Barbier,
00:12:46 et on en débat juste après.
00:12:48 - Une semaine après l'attentat d'Arras,
00:12:50 Gérald Darmanin se montre ferme en matière d'immigration.
00:12:53 - Il s'agit du texte le plus ferme,
00:12:55 avec des mesures les plus dures depuis ces 30 dernières années.
00:12:58 Il est radical sur chacun des thèmes.
00:13:01 Au fond, quel est notre sujet principal ?
00:13:03 Notre capacité d'intégration.
00:13:05 - Le ministre de l'Intérieur veut la lever de toutes les protections
00:13:08 dont peuvent bénéficier certains immigrés délinquants,
00:13:11 mais aussi simplifier et accélérer les procédures.
00:13:14 - Plus nous mettons du temps à répondre,
00:13:15 plus ces personnes ont de temps pour se marier,
00:13:17 avoir des enfants, travailler irrégulièrement,
00:13:20 s'engager dans une activité culturelle ou associative,
00:13:23 et donc ne plus être expulsables.
00:13:25 - Autre volet de son projet de loi immigration,
00:13:28 améliorer l'intégration des étrangers.
00:13:30 - On intègre par le travail, la langue et les valeurs de la République
00:13:34 les étrangers qui sont sur notre sol,
00:13:36 comme mes deux grands-pères se sont assimilés par le travail
00:13:38 et l'amour de la France.
00:13:39 - L'examen du projet de loi immigration
00:13:42 doit débuter le 6 novembre au Sénat.
00:13:45 - Petite réaction Philippe David.
00:13:47 - C'est quand même retirer les titres de séjour, d'accord,
00:13:50 mais si les pays où on expulse les gens
00:13:53 ne délivrent pas les visas consulaires,
00:13:55 on revient comme sur le contrôle des frontières,
00:13:58 ça sert à quoi puisqu'on ne les expulse pas ?
00:14:00 Donc on est dans une litanie de veupieux
00:14:03 qui montre à quel point le roi est nu,
00:14:07 à quel point dans ce domaine l'impuissance est devenue la règle.
00:14:10 J'aimerais revenir sur un point dans l'interview de Gérald Darmanin
00:14:13 puisque le mot a été utilisé, le mot intégration.
00:14:16 Pour moi le mot intégration ne veut rien dire
00:14:18 parce que la France a toujours assimilé
00:14:20 les personnes qui venaient s'installer en France.
00:14:23 Désolé de le dire ma chère Naïma,
00:14:25 pour moi vous êtes quelqu'un de totalement assimilé et pas intégré
00:14:28 puisque vous êtes, mais c'est vrai,
00:14:29 vous êtes assimilé à la culture française,
00:14:32 vous n'avez pas de revendications communautaires,
00:14:34 vous ne dites pas maintenant
00:14:35 "la civilisation française doit s'habituer à mes coutumes,
00:14:38 mes mœurs, mes traditions".
00:14:40 Tant qu'on ne reviendra pas à l'assimilation,
00:14:43 on ne changera rien, rien.
00:14:46 Et une fois qu'on a posé ce postulat,
00:14:47 je pense qu'on a un petit peu avancé.
00:14:49 - Là dans son interview il le dit très clairement,
00:14:51 la menace intérieure est très forte,
00:14:53 il parle d'actes de djihadisme d'atmosphère,
00:14:55 le projet de loi immigration,
00:14:57 il craint une obstruction de l'extrême gauche.
00:14:59 Il est assez...
00:15:00 - C'est ça le problème, c'est que je crois qu'il pose un diagnostic,
00:15:04 il sait, enfin c'est le ministre de l'Intérieur quand même,
00:15:07 donc il est bien au courant de ce qui se passe et de la menace.
00:15:11 Simplement aujourd'hui, il ne peut pas faire autrement
00:15:13 que de remettre, de rétablir les frontières.
00:15:15 On a aussi l'Ampédouza, on ne sait pas qui c'est.
00:15:18 Tout à l'heure, Philippe a cité tous les cas de personnes
00:15:21 qui sont venues par ce biais-là.
00:15:23 Celui qui a commis l'attentat à Bruxelles justement
00:15:27 était venu de cette manière-là.
00:15:29 Aujourd'hui, on ne peut pas laisser notre pays comme ça,
00:15:34 où on peut accéder facilement.
00:15:36 Donc cette menace est extrêmement grave,
00:15:39 mais est-ce qu'il répond aussi en disant
00:15:40 "je vais rétablir les frontières,
00:15:43 je vais aussi revoir l'accueil,
00:15:47 enfin les différentes demandes d'asile,
00:15:48 parce que je voudrais juste soulever que dans le JDD,
00:15:51 il parle bien de la menace qui viendrait du terrorisme,
00:15:55 qui viendrait du Levant et notamment de l'Afghanistan.
00:15:57 Aujourd'hui, toutes les populations qui arrivent d'Afghanistan
00:16:00 et notamment des jeunes hommes,
00:16:02 sont d'office acceptées,
00:16:04 leur demande d'asile est d'office acceptée.
00:16:06 Donc il faut réinterroger aussi nos protocoles.
00:16:09 – Thomas Bonnec, retenez-vous de cette longue interview au JDD ?
00:16:12 – Oui, déjà c'est une interview qui vient ponctuer
00:16:14 une semaine très médiatique de la part du ministre de l'Intérieur
00:16:17 qui a donc défendu son projet de loi immigration
00:16:20 tout au long de la semaine.
00:16:21 Alors dans cette interview, il dit qu'il est confiant
00:16:23 quant au fait que la droite sénatoriale notamment
00:16:25 lui accorde une sorte de confiance
00:16:27 et que peut-être il pourra faire voter cette loi immigration
00:16:30 sans recours au 49-3.
00:16:32 Bon, rien n'est moins sûr à cette heure,
00:16:33 on sait qu'il y a des discussions qui sont toujours très compliquées.
00:16:36 Le message aussi que veut faire passer Gérald Darmanin,
00:16:37 c'est qu'avec cette nouvelle loi immigration,
00:16:39 on pourrait à l'avenir empêcher des attaques terroristes sur notre sol.
00:16:43 C'est là où il y a débat, c'est d'ailleurs là où Jordan Bardella
00:16:46 n'était pas forcément d'accord avec le ministre de l'Intérieur.
00:16:49 Autre point intéressant, je crois, dans cette interview,
00:16:51 c'est l'aspect sur la Cour européenne des droits de l'homme.
00:16:53 De plus en plus, on voit Gérald Darmanin
00:16:55 s'affranchir d'une certaine manière de cette Cour européenne des droits de l'homme
00:16:58 en disant "assumez le fait que la France payera des amendes".
00:17:01 Mais vous savez, les Français, ils ne veulent que le croire.
00:17:04 On est tous en situation où on veut croire.
00:17:08 On évoquera un peu ce clément au cours de cette émission, évidemment.
00:17:11 Kévin Bossuet.
00:17:12 Moi, j'aime beaucoup Gérald Darmanin,
00:17:14 mais on voit bien qu'il est prisonnier de la majorité présidentielle,
00:17:17 parce que même sur la régularisation des sans-papiers,
00:17:19 une partie des macronistes a dit "si jamais on retire cela du texte,
00:17:23 on ne votera pas cela".
00:17:25 Donc il fait ce qu'il peut.
00:17:26 Il est prêt, il renonce, c'est ce qu'il dit dans le JDD.
00:17:29 Donc peut-être on peut voir une ouverture justement pour retirer cette partie-là.
00:17:33 Après, il a un peu de courage politique quand même.
00:17:34 Quand il s'assoit sur certaines décisions de la CEDH,
00:17:38 c'est quand même assez courageux.
00:17:40 Mais encore une fois, c'est l'ensemble de la politique migratoire qu'il faut revoir.
00:17:44 Regardez ce que font les Suisses.
00:17:45 Les Suisses ferment leurs frontières
00:17:47 et c'est une immigration à haute valeur ajoutée.
00:17:50 Ils n'accueillent que des étrangers qui apportent avec eux un bagage culturel,
00:17:56 un diplôme, quelque chose qui va leur permettre de donner quelque chose à la Suisse.
00:18:02 C'est la base de tout.
00:18:04 Et même au niveau de la naturalisation, il faut parler suisse,
00:18:07 il ne faut pas avoir commis des infractions.
00:18:10 Enfin, c'est finalement le bon sens.
00:18:12 Donc, inspirons-nous des Suisses.
00:18:14 Et dernière chose que j'aimerais ajouter, parce qu'on nous traite de fachos
00:18:17 dès qu'on parle de préférence nationale.
00:18:19 Mais regardez ce qui se passe en Suisse, c'est-à-dire qu'un employeur
00:18:22 peut recruter un étranger à condition qu'il prouve
00:18:26 qu'il n'y avait pas un Suisse pour prendre le poste
00:18:28 et qu'il n'a pas pu former un Suisse.
00:18:30 Ça s'appelle le bon sens.
00:18:32 Allez, dernière interview,
00:18:33 décidément très sergée cette actualité,
00:18:35 celle de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées dans les colonnes du Parisien,
00:18:39 où il dit que la menace terroriste ne doit pas conduire à ce qu'il n'y ait plus de vie diplomatique,
00:18:44 culturelle, sportive et associative.
00:18:45 Bref, la France a peur.
00:18:47 Oui, alors il fait aussi un point, un constat sur la menace qui pèse aujourd'hui sur la France.
00:18:52 Et ce climat.
00:18:53 Et ce climat.
00:18:54 Donc, comme on l'a vu à Arras, des personnes qui sont déjà sur le territoire français.
00:18:58 Et ce qu'on voit aussi dans ce qu'on lit dans cette interview de Sébastien Lecornu,
00:19:01 c'est qu'il y a aussi toujours cette menace d'attentat projetée avec, dit-il, le Hamas,
00:19:07 en tout cas l'attaque terroriste du Hamas, qui pourrait relancer une forme de dynamique
00:19:11 auprès d'autres groupes structurés.
00:19:13 Vous parliez tout à l'heure du Levant.
00:19:14 Ça peut faire partie des régions qui sont particulièrement à surveiller.
00:19:18 Alors, il nous dit que la DGSI est mobilisée.
00:19:21 Il reprend aussi l'expression de sociétés de vigilance
00:19:24 qu'on a beaucoup entendu de la part du gouvernement ces derniers jours.
00:19:27 Et puis, il parle, du point de vue un peu plus politique française, de la France insoumise,
00:19:32 parce que ce que dit Sébastien Lecornu dans sa position de ministre des Armées,
00:19:36 et donc de représentant aussi de la puissance de la France,
00:19:39 c'est, dit-il, que les débordements de la France insoumise deviennent un problème
00:19:42 pour l'image de la France à l'international.
00:19:45 Ce positionnement commence à nous faire honte, déclare notamment Sébastien Lecornu.
00:19:49 - Philippe David.
00:19:50 - C'est sûr qu'on aimerait bien pouvoir vivre normalement.
00:19:53 La société de vigilance, ça nous rajeunit un peu.
00:19:55 Vous vous rappelez l'automne 86, quand il y avait eu la vague d'attentats organisée par l'Iran en France,
00:20:01 où il y avait eu l'attentat de la rue de Rennes qui avait fait beaucoup de morts, etc.
00:20:05 On lui disait "faites attention partout, regardez s'il y a un sac abandonné,
00:20:09 regardez si la poubelle, il n'y a pas quelque chose douteux dedans".
00:20:12 C'est à partir de ce moment-là qu'on a mis des poubelles dans les zones publiques transparentes.
00:20:15 Vous vous en souvenez peut-être, parce que même il y en avait eu des attentats
00:20:18 dans les consignes à bagages des gares, qui ont été surprimées.
00:20:21 Alors la société de vigilance, c'est bien,
00:20:23 mais ce serait peut-être bien aussi que l'État soit capable de nous protéger.
00:20:27 Je rappelle qu'on est le pays le plus taxé du monde
00:20:29 et qu'on est le pays où le régalien fonctionne pratiquement le plus mal.
00:20:32 Et pour rebondir, permettez-moi 30 secondes,
00:20:35 je reprends ces termes de Sébastien Lecornu.
00:20:37 "On est la France, dit-il, ne vivons pas comme si on était incapable de faire de grandes choses.
00:20:42 L'âme française, c'est aussi de ne pas avoir peur.
00:20:44 On aimerait et il croit, mais dans le climat".
00:20:47 Et on parlera de la crainte dans le cours de cette émission de la communauté juive
00:20:51 qui vit effectivement dans un climat.
00:20:52 Et on aura un témoignage tout à l'heure, un invité qui nous dira un petit peu
00:20:55 quel est le climat actuel sur le sol français.
00:20:57 Nos compatriotes doivent se cacher et cacher leur religion
00:21:00 et cacher le fait qu'ils soient juifs, c'est dramatique, c'est insupportable.
00:21:04 Et là on nous dit "on est la France".
00:21:05 Et bien en France, ce n'est pas possible.
00:21:08 C'est inadmissible que nos compatriotes juifs doivent justement se cacher.
00:21:13 Ce n'est pas possible.
00:21:14 On en parlera plus tard ma chère Naïma M. Fadel.
00:21:16 On va marquer une première pause dans ce Midi News Week-end.
00:21:18 Beaucoup d'actualités.
00:21:18 On parlera d'un collectif de 20 maires qui lance un appel au président de la République
00:21:22 dans les colonnes du Journal du Dimanche.
00:21:23 On vous dira tout ça dans quelques instants.
00:21:25 On sera avec un maire, un des 20 maires justement, qui a signé cette tribune.
00:21:29 A tout de suite.
00:21:31 Il est 11h30.
00:21:32 Merci de nous accueillir ce Midi News Week-end jusqu'à 13h.
00:21:35 Horaire du dimanche tout de suite.
00:21:37 Un Point Info avec Isabelle Piboulot.
00:21:39 Dans le Tarn, la mobilisation contre le projet d'autoroute A69 va se poursuivre aujourd'hui.
00:21:45 Hier, 2400 opposants ont manifesté entre Toulouse et Castres,
00:21:49 ajoutés à 2500 éléments radicaux et violents.
00:21:52 Deux entreprises sous-traitantes du chantier controversé ont été prises pour cibles.
00:21:56 Les forces de l'ordre ont fait usage de 65 000 tirs
00:21:59 et ont fait usage de 74 grenades lacrymogènes.
00:22:02 Au total, sept personnes ont été interpellées.
00:22:05 Avant son opération terrestre, l'armée israélienne intensifie ses frappes sur la bande de Gaza
00:22:10 afin de détruire les infrastructures et les terroristes du Hamas.
00:22:14 Les bombardements se sont succédés cette nuit, faisant au moins 80 morts.
00:22:18 Parallèlement, les États-Unis ont annoncé le renforcement de leurs moyens militaires dans la région
00:22:23 pour y prévenir un embrasement généralisé.
00:22:26 Dans le nord-est de l'Ukraine, au moins six personnes ont été tuées hier
00:22:30 par des tirs de missiles russes sur un dépôt postal de la région de Kharkiv.
00:22:34 Les victimes, âgées de 19 à 42 ans, étaient des employés de l'entreprise.
00:22:39 Elles ont été touchées par des éclats d'obufs et le souffle des explosions.
00:22:42 14 blessés sont également à déplorer, dont sept dans un état grave.
00:22:47 Merci beaucoup Isabelle. On se retrouve dans 30 minutes.
00:22:50 On poursuit les débats avec mes grands témoins de ce dimanche.
00:22:53 On me voit toujours dans Imam Fadel, Kevin Bossuet, Philippe David et Thomas Bonnet,
00:22:56 qui a un programme très chargé en ce dimanche. Je ne cesse de le dire.
00:22:59 On va commencer par cette initiative.
00:23:01 Je vous le disais, un collectif de 20 maires qui lance un véritable appel
00:23:05 au président de la République dans les colonnes du journal du dimanche ce matin
00:23:08 après la mort de Dominique Bernard, ce professeur de français poignardé, vous le savez,
00:23:12 à Arras le 13 octobre dernier.
00:23:13 Il réclame une meilleure implication des élus dans la lutte contre le terrorisme à l'échelle locale.
00:23:18 Nous sommes avec Bernard Guiraud, le maire de l'Espar en Médoc.
00:23:23 Bonjour Bernard Guiraud. Merci d'accepter de témoigner dans notre émission.
00:23:29 J'ai une première question à vous poser. Bernard Guiraud, pourquoi cet appel ?
00:23:33 Oui, bonjour à vous toutes et vous tous. Alors pourquoi cet appel ?
00:23:37 Parce que c'est un drôle de bol des élus.
00:23:39 Je pense qu'on se fait le relais de beaucoup d'élus de territoire ruraux
00:23:45 parce qu'à chaque fois on pleure, on nous demande de faire des silences,
00:23:49 des minutes de silence après les terribles catastrophes qui sont arrivées.
00:23:54 Et il vient un moment où ça dure, ça dure, mais il n'y a aucune...
00:23:58 Alors il y a des prises de conscience, mais il n'y a aucune action qui soit menée réellement
00:24:03 pour nous amener à nous les élus de territoire des vraies solutions et des solutions en un an.
00:24:08 Sauf que quand ça arrange le gouvernement, on se tourne vers les élus de la République
00:24:14 et quand ça ne les arrange pas, on les ignore.
00:24:17 Je pense notamment au fichier S dans nos communes.
00:24:20 Nous ne sommes pas au courant et je trouve ça détestable.
00:24:24 Alors pourquoi 20 maires, pourquoi pas 25, pourquoi pas 30 ?
00:24:27 Et quels sont les profils des communes et de vos collègues ?
00:24:30 Comment ça s'est passé justement ? Qui est à l'initiative de tout cela ?
00:24:33 Ça s'est passé parce que nous pensons que les villes sous préfecture de notre France
00:24:40 sont des réels piliers pour la République et pour la démocratie.
00:24:45 Je développe, c'est-à-dire que nos villes sous préfecture, on constate, nous toutes et nous tous,
00:24:51 que les extrêmes sont portés en piédestal dans nos territoires ruraux.
00:24:57 Pourquoi ? Je ne crois pas que ce soit par adhésion, c'est surtout parce que les gens en ont marre.
00:25:01 Ils en ont marre de voir nos services publics dans nos territoires ruraux partir.
00:25:06 Je pense notamment aux tribunaux, aux sous préfecture, etc.
00:25:11 Et donc nous nous prenons justement de ramener les services publics dans nos villes sous préfecture
00:25:17 et de nous aider à remettre la démocratie et les services publics au sein de nos territoires ruraux.
00:25:24 Vous avez le sentiment d'être un peu les oubliés de l'État là, Bernard Guiraud ?
00:25:28 C'est exactement ce que nous disons d'ailleurs.
00:25:30 Nous sommes les oubliés de la République et de l'État.
00:25:33 Et il vient au moment où si l'État ne comprend pas notre démarche,
00:25:39 ça va s'accentuer je pense et ça va devenir de plus en plus compliqué.
00:25:44 Je vous garde avec nous quelques instants, je vais donner la parole à mes grands témoins.
00:25:48 Quelle est votre réaction sur cette initiative et cet appel lancé, Philippe David, par ma mère de commune moyenne ?
00:25:54 Déjà mère c'est un sacerdoce.
00:25:56 Parce que vous êtes en première ligne et vous avez les parents qui viennent se plaindre
00:26:00 parce qu'il y a une ampoule qui ne marche pas sur un cours de tennis municipal.
00:26:04 Et vous pouvez même y laisser votre vie.
00:26:06 Je rappelle qu'il n'y a pas très longtemps, un mère a été tué, mais c'était dans le Var à l'autre bout de la France,
00:26:11 par des gens qui jetaient je crois des déchets dans un endroit où c'était interdit.
00:26:15 Et les mères, il ne faut pas oublier une chose,
00:26:17 ce sont eux qui sont doublement les victimes avec les baisses de dotations de l'État.
00:26:21 Rappelons-le, la dotation globale de fonctionnement a baissé
00:26:24 et ils doivent faire la même chose, voire mieux, sans augmenter les impôts.
00:26:28 Mais ils sont obligés d'augmenter les impôts.
00:26:30 Qu'aujourd'hui ils s'émeuvent de ce qui se passe.
00:26:32 Moi j'estime anormal que des filles chez S, comme le disait Monsieur le maire de l'Espar-Médoc,
00:26:36 puissent aller s'installer dans une ville sans que personne ne soit au courant.
00:26:39 Ce n'est pas anodin cet appel.
00:26:41 Naïma et Kévin, et on retrouvera dans quelques instants Bernard Giroud.
00:26:45 Moi je trouve que c'est très bien que les mères, là c'est certains mères,
00:26:50 se rappellent au bon souvenir de notre président.
00:26:54 Sachant que sur votre plateau vendredi, vous savez,
00:26:58 quand on a abordé cette question de la demande de notre président d'être dans l'unité et la vigilance,
00:27:04 j'ai moi-même demandé à ce que l'Association des mères de France puisse porter cet élan d'unité,
00:27:12 puisqu'il y a un maillage territorial dans notre pays qui est extrêmement intéressant
00:27:19 et qui permet vraiment de toucher toute la population.
00:27:22 Et puis dans ce cadre de l'unité, d'un élan d'apaisement et de vigilance,
00:27:28 j'ai aussi parlé des associations culturelles, sportives, sociales, etc.
00:27:36 Pour que justement aujourd'hui on soit dans cet élan de citoyenneté.
00:27:42 Vous voyez, on parle aussi de nos compatriotes de confession juive
00:27:45 qui aujourd'hui malheureusement sont attaqués et ne peuvent plus vivre leur religion en toute liberté.
00:27:54 Ils sont obligés de se cacher.
00:27:56 Justement cet élan de citoyenneté par le biais de l'Association des mères de France
00:28:01 permettrait une vigilance et surtout de demander à tous, tous de protéger nos compatriotes.
00:28:07 Je pense aussi aux autorités religieuses musulmanes,
00:28:12 qui je sais la majorité sont dans cette citoyenneté,
00:28:15 aujourd'hui de réagir à ce qui se passe
00:28:18 et d'en appeler à ce qu'on ne protège nos compatriotes de confession juive.
00:28:23 Kévin Bossuet.
00:28:24 Non mais on ne gagnera pas la lutte et même la guerre contre l'islamisme si nous ne sommes pas unis.
00:28:31 Donc nous devons sur le sol français nous tenir la main,
00:28:34 que ce soit au niveau de l'État ou que ce soit au niveau des collectivités locales.
00:28:39 Surtout qu'il faut comprendre une chose, c'est qu'aujourd'hui au niveau du terrorisme,
00:28:43 on est plutôt dans une marée basse.
00:28:44 Regardez ce qui est en train de se passer en Afghanistan.
00:28:46 Il y a une recrudescence des organisations terroristes qui risquent à terme de refaire des attentats projetés.
00:28:54 Il y a au Sahel aussi des groupes djihadistes encore actifs
00:28:59 et même il y a encore une guerre civile en Syrie avec 10 000 djihadistes actifs.
00:29:03 Si on n'agit pas maintenant, si on ne prend pas des décisions qui sont fermes
00:29:07 en concertation avec les élus locaux, encore une fois je le redis simplement,
00:29:12 les islamistes vont nous bouffer.
00:29:14 Attention dans les répartitions Thierry, parce que là aujourd'hui on répartit justement des demandeurs d'asile
00:29:20 et parfois les maires ne savent pas qui vient sur leur territoire.
00:29:23 Thomas Bonnet.
00:29:24 Juste une précision, c'est je crois sans me souvenir que Gérald Darmanin a un peu répondu justement
00:29:29 à cette demande des élus locaux d'être tenu informé des personnes fichées S.
00:29:33 Ça pose néanmoins un certain nombre de questions en termes de confidentialité de ces informations
00:29:38 qui sont vous le savez des fichés de surveillance et qui ne sont pas forcément communicables même aux élus.
00:29:43 Alors peut-être de manière ponctuelle c'est possible mais je crois qu'il y a une question aussi de confidentialité.
00:29:48 Bernard Guiraud.
00:29:50 C'est quoi l'objectif ? C'est qu'en fait vous augmentiez la liste ou vous passiez à 25, à 30, à 40
00:29:57 je le disais tout à l'heure en vous intervievant ?
00:30:00 Alors aujourd'hui on a vraiment rapidement réalisé cette tribune et donc on a envoyé une vingtaine de nos collègues
00:30:07 mais aujourd'hui on a créé l'association en mars 2023 et nous sommes pas loin d'une centaine à avoir adhéré
00:30:14 alors que seulement 235 villes sous préfecture sont existantes en France.
00:30:19 Je voudrais revenir sur le propos du monsieur en premier qui disait qu'on nous baisse les dotations.
00:30:24 Alors oui mais le pire c'est qu'on nous augmente les fonctionnements.
00:30:27 C'est-à-dire je prends la sécurité publique, sécurité publique domaine régalien de l'État
00:30:33 et donc il vient un moment où nous les maires on est tellement confrontés au ras-le-bol de nos concitoyens
00:30:38 qu'on crée nos polices municipales, deuxième charge sur nos concitoyens sur les impôts.
00:30:43 Il vient un moment où l'État, moi j'ai une gendarmerie qui couvre une quinzaine de communes,
00:30:48 on me prend le quotient des 1 pour 1000.
00:30:51 Ce sont des chiffres, aujourd'hui, ils devraient être 18 et je peux vous dire qu'à 18 ça serait pas du confort
00:30:58 et ils ne sont que 15. On perd des officiers de police judiciaire.
00:31:02 Enfin la gendarmerie souffre, fait son travail avec nous la police municipale
00:31:07 mais il vient un moment où je réitère mes propos de tout à l'heure et ça a été repris.
00:31:11 Il est anormal que les maires ne soient pas au courant de ce qui se passe sur leur commune.
00:31:15 Alors on parle bien sûr aujourd'hui des fichiers S mais ça peut être des gens qui sont dangereux sexuellement etc.
00:31:22 Aujourd'hui on est au courant de rien.
00:31:24 Dites-moi, c'est toute étiquette politique confondue je suppose ?
00:31:28 Absolument, vous pouvez d'ailleurs constater que sur la tribune c'est des maires de...
00:31:33 On a choisi un peu de mailler le territoire aux français
00:31:36 donc on a tapé un peu dans les quatre coins de la France mais on a de toute sensibilité dans notre association.
00:31:44 Quel est le climat au sein de votre commune de l'Espart, Médoc, Bernard-Guiraud,
00:31:49 avec cette ambiance plutôt très anxiogène évidemment.
00:31:53 Vous percevez cette inquiétude chez vous à l'Espart en Médoc ?
00:31:57 Bien sûr et quand on dit dans notre tribune le laxisme depuis de nombreuses années.
00:32:02 On cible bien sûr Macron puisqu'aujourd'hui il est aux commandes mais ça fait plus de 30 ans que ça dure.
00:32:07 C'est le laxisme.
00:32:09 On a aujourd'hui des jeunes qui commencent à démarrer par des incivilités.
00:32:15 Comme ils n'ont pas de punition, derrière ils augmentent, ils augmentent
00:32:18 et à la fin c'est de la prison qu'ils risquent mais encore une fois qu'ils risquent
00:32:22 parce que le nombre de places est en limité.
00:32:25 Ces jeunes reviennent dans nos communes et ont un sentiment d'impunité
00:32:29 et aujourd'hui ce n'est presque plus qu'un sentiment, c'est bien au-delà.
00:32:33 Il n'y a pas eu de réaction, c'est encore un petit peu tôt en haut lieu suite à cette tribune.
00:32:39 Je vous pose la question quand même.
00:32:41 Pour le moment je ne crois pas, on s'est parlé avec le président Fabien Verdier qui est le maire de Châteaudun.
00:32:47 Qui était l'invité de la matinale ce matin sur CNews.
00:32:49 Absolument, il était l'invité.
00:32:51 Je ne crois pas qu'on a eu de réaction mais bon, depuis mars 2023 on a rencontré
00:32:56 du président de la République en passant par le président du Sénat de l'Assemblée nationale,
00:33:00 la ministre des Collectivités territoriales.
00:33:03 On fait passer le message, il faut qu'il s'appuie sur les villes et sur les préfectures.
00:33:07 Il faut qu'on y mette les moyens et qu'on remette les services publics
00:33:10 et peut-être que notre République reviendra forte dans notre pays.
00:33:14 Merci beaucoup Bernard Guiraud.
00:33:16 Je rappelle que vous êtes le maire de cette belle commune de l'Espard en Bédoc.
00:33:19 C'est important Philippe David, cette initiative de ces 20 élus locaux.
00:33:23 Ça veut dire quelque chose aussi.
00:33:26 Ils se sont arrangés à faire un maillage territorial.
00:33:30 L'Espard Bédoc, je connais bien l'Espard Bédoc, pour aller notamment à Sous-Lac-Sur-Mer
00:33:35 qui est une petite station balnéaire magnifique.
00:33:37 C'est théoriquement une ville calme, c'est pas une ville où il y a des brûles régulièrement.
00:33:42 Mais ça prouve que cette France qu'on appelle, que Christophe Guillouis appelait,
00:33:46 et l'appelle encore, la France périphérique aujourd'hui, elle en a, vous ne passerez l'expression,
00:33:50 mais ras le pompon.
00:33:52 Oui, et Guillouis justement que vous citez, il parle aussi des dépossédés.
00:33:57 Et on sait que les dépossédés, c'est ceux qui sont plutôt au milieu rural,
00:34:01 qu'on a oublié malheureusement.
00:34:03 En se focalisant trop sur l'urban, on les a oubliés.
00:34:05 Et aujourd'hui, il faut rattraper tout ça.
00:34:07 Et les petites sous-préfectures, elles avaient cette vocation justement
00:34:10 dans le cadre de la ruralité, des communes rurales.
00:34:13 Kévin.
00:34:14 Oui, un petit mot aussi pour ces jeunes des milieux ruraux.
00:34:17 Parce que c'est vrai qu'on n'en parle jamais, on parle toujours des jeunes des banlieues, etc.
00:34:21 Et la situation des jeunes ruraux est parfois catastrophique.
00:34:25 Ou même moi, dans mes Ardennes profondes, quand j'y revais,
00:34:30 mais vraiment j'ai vécu là et j'ai beaucoup d'attachement pour ce territoire,
00:34:33 il y a parfois des cadeaux d'anniversaire.
00:34:35 Vous savez ce que c'est Thierry ? C'est un plein d'essence.
00:34:37 Pour aller faire quoi ? Pour aller à l'entretien d'embauche qui a lieu dans la ville d'à côté.
00:34:42 Ou parfois les jeunes sont dans la solitude, les jeunes ne savent pas quoi faire de leur journée
00:34:46 parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'extraire de ces milieux ruraux.
00:34:50 Ce qui est très bien, c'est qu'on a abandonné les milieux ruraux sur l'autel des banlieues.
00:34:55 Et j'estime que 1 euro dépensé dans les banlieues, ça doit être 1 euro dépensé dans les territoires ruraux.
00:35:00 Ça s'appelle l'égalité territoriale et républicaine.
00:35:03 – Philippe, un dernier mot.
00:35:04 – Regardons bien l'Espar-Médoc, c'était à l'époque le Médoc, le Sud-Ouest, une terre de gauche.
00:35:09 Aujourd'hui, regardez, dans l'Ageran, vous avez au moins deux députés du RN.
00:35:13 Vous prenez des départements qui étaient très à gauche comme l'Aude,
00:35:16 trois députés, trois députés RN.
00:35:18 Parce que comme le disait Kévin, on a abandonné les zones rurales
00:35:21 en leur supprimant les gares, en leur fermant des écoles, etc.
00:35:24 Aujourd'hui, ils disent "on est abandonnés" et donc ils se vengent dans les urnes.
00:35:28 – On l'a vu avec le maire de l'Espar-Médoc, le climat est quand même très anxiogène.
00:35:34 Le château de Versailles a été évacué pour la sixième fois hier,
00:35:38 à cette époque de l'année, jusqu'à 15 000 visiteurs fréquentent le domaine.
00:35:41 Et à chaque fois, à chaque alerte, tout le monde est obligé de déguerpir, d'évacuer.
00:35:46 Regardez ce sujet de Sarah Varny, Audrey Bertheau et Laura Lestrade.
00:35:49 Quelle triste époque.
00:35:50 – Évacué pour la sixième fois en une semaine,
00:35:55 le château de Versailles a été une nouvelle fois la cible d'une alerte à la bombe ce samedi.
00:36:00 Pour des raisons de sécurité, les visiteurs ont été appelés à quitter les lieux,
00:36:04 une situation incompréhensible pour de nombreux touristes.
00:36:07 – On vient de Lyon pour visiter le château et on espérait pouvoir en profiter,
00:36:13 mais non, pas cette fois, ce sera pour une autre fois.
00:36:15 – Comment est-ce possible en France, à Paris ? C'est terrible.
00:36:20 – Des fausses alertes qui inquiètent, mais qui suscitent également l'indignation parmi les élus.
00:36:25 – Ces alertes à la bombe, il faut que ça cesse, ce sont vraiment de très, très mauvaises plaisanteries.
00:36:30 Je crois qu'il faut dire, répéter que les sanctions sont très lourdes.
00:36:35 Il y a déjà une personne qui a été interpellée, et c'est les sanctions, c'est la prison,
00:36:42 et c'est des peines financières qui sont très élevées.
00:36:46 – Même si le château a rouvert ses portes peu après 14h30,
00:36:49 les fausses alertes à la bombe à répétition découragent peu à peu les touristes.
00:36:54 Selon des chiffres communiqués par le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
00:36:59 ces fausses alertes ont déjà donné lieu à l'ouverture de 22 enquêtes judiciaires.
00:37:04 – Sixième alerte, je le disais, pour le château de Versailles,
00:37:08 ça va devenir problématique parce qu'il y a toute une économie derrière, évidemment.
00:37:11 – Est-ce que vous ne conseillez pas pour les gens qui ont réservé leur place,
00:37:13 est-ce que vous êtes remboursé s'il fouille pendant trois heures et que c'est bientôt fini ?
00:37:17 On voudrait fuir les touristes, on ne s'y prendrait pas autrement,
00:37:20 mais vous avez vu le nombre de lycées qui ont été victimes d'alertes à la bombe,
00:37:23 les aéroports, même des petits aéroports comme Carcassonne, etc.
00:37:27 Là, je pense qu'il faut que la justice soit d'une dureté,
00:37:30 mais implacable avec ceux qui font de fausses alertes.
00:37:33 Ça doit être de la prison ferme immédiatement,
00:37:35 et surtout, taper extrêmement fort au portefeuille.
00:37:38 – Le problème c'est que les risques zéro n'existent pas,
00:37:40 et qu'on est obligé de prendre très au sérieux chacune de ces alertes.
00:37:43 – Mais au bout d'un moment, on va peut-être dire qu'on va arrêter de fermer,
00:37:46 et puis un jour il y aura une bombe.
00:37:48 – Déjà la manière de qualifier, vous vous rendez compte ?
00:37:50 C'est des petits plaisantins, des guignols, non, c'est criminel,
00:37:54 surtout en cette période d'alerte, attentat.
00:37:57 Donc on ne peut pas aussi nommer ça d'une manière un peu plus désavolte,
00:38:01 alors qu'effectivement c'est extrêmement grave,
00:38:04 et il ne faut pas se rater comme vous avez dit,
00:38:06 c'est-à-dire qu'on est obligé d'évacuer,
00:38:09 parce que justement ça peut être la foi de trop.
00:38:13 – Et surtout Thibault de Mondrial, qui intervient souvent sur cette chaîne,
00:38:17 a mis en avant le fait que pour lui, ce ne sont pas que des plaisantins,
00:38:21 ce sont aussi des gens qui testent la France,
00:38:24 qui regardent comment ça se passe quand il y a,
00:38:27 s'il y avait un éventuel attentat, par exemple au château de Versailles,
00:38:31 au musée du Louvre, c'est ça qu'il faut comprendre.
00:38:34 Il y a la déstabilisation de notre pays,
00:38:36 il y a le fait de faire peur aux gens, il y a l'économie qui est touchée,
00:38:39 mais derrière il y a peut-être des attentats en préparation.
00:38:42 De toute façon, il faut vivre avec l'idée que dans les semaines
00:38:46 ou les mois qui viennent, il y aura sans doute un attentat
00:38:49 qui va nous échapper et qui se produira.
00:38:51 C'est peut-être affreux, mais c'est la réalité.
00:38:53 – Alors justement, vous faites la transition mon cher Kevin,
00:38:56 quel est le climat ambiant, c'est la question que j'ai posée
00:38:59 au maire de l'Espar, Médoc.
00:39:01 Regardez ce témoignage requis par Audrey Bertheau, Célia Guyère
00:39:04 et Florent Ferraud dans "La Capitale" et puis on en parle juste après.
00:39:08 [Bruit de tonnerre]
00:39:09 – Depuis vendredi dernier, la France est passée en alerte urgence attentat,
00:39:14 le niveau le plus élevé du plan Vigipirate.
00:39:16 Si la sécurité a été renforcée partout en France,
00:39:19 dans les gares et les transports, les usages ne semblent pas davantage inquiets.
00:39:23 – Franchement non, je suis plus vigilant pour les punaises de lit
00:39:26 que pour les transports en commun par rapport à ça.
00:39:29 Non, les transports comme c'est petit, je sais pas,
00:39:32 je me sens moins… c'est plus en extérieur.
00:39:34 – De toute façon, les transports, étant obligé de les prendre
00:39:36 tous les matins, tous les soirs, ça ne change pas grand-chose pour moi.
00:39:39 Après, est-ce que je suis plus vigilante ?
00:39:41 Oui, peut-être faire un peu plus attention aux gens qui sont louches
00:39:43 mais comme d'habitude, de manière générale, dans le métro,
00:39:46 quand on voit quelqu'un un peu bizarre, on fait attention.
00:39:48 – Évidemment que ce n'est pas drôle, mais m'angoisser,
00:39:51 qu'est-ce que vous voulez que ça change ? Rien du tout.
00:39:53 Ça ne sert à rien de s'angoisser.
00:39:55 – Près des lieux publics ou des grands magasins,
00:39:57 les Français interrogés n'ont pas non plus réellement changé leurs habitudes.
00:40:00 – On a malheureusement pris l'habitude et donc à force,
00:40:04 on voit juste des répétitions, ça se répète et on prend l'habitude malheureusement.
00:40:07 Donc on n'a pas forcément de changement.
00:40:09 – Il faut continuer à vivre.
00:40:11 Les événements, c'est quand même assez exceptionnel.
00:40:13 Moi, je me balade en vélo, je pense que j'ai plus de chances
00:40:15 de me faire renverser par un bus qu'il se passe quelque chose.
00:40:17 Donc aucun changement pour moi.
00:40:19 – Jusqu'à 7000 soldats de la force Sentinelle sont déployés sur le territoire
00:40:23 pour assister policiers et gendarmes dans leurs missions de surveillance.
00:40:27 Quel est l'état d'esprit autour de vous ?
00:40:29 Par exemple chez vous à Dreux, Naimem, Fadel,
00:40:32 vous sentez un petit peu cette inquiétude ?
00:40:34 Moi je sais qu'hier j'avais un dîner et tout le monde ne me parle que de ça en fait.
00:40:38 C'est le sujet numéro un.
00:40:40 – Non sincèrement, sur Dreux, je n'ai pas trop ressenti ce climat
00:40:44 un peu d'inquiétude, de menace.
00:40:46 Je touche du bois, mais je le sens, notamment sur certaines villes,
00:40:51 Paris, j'ai de la famille aussi sur Bordeaux, sur Marseille.
00:40:56 Et c'est vrai que les gens ont extrêmement peur et les gens sortent beaucoup moins.
00:41:01 Là actuellement, moi j'ai des amis qui me disent
00:41:03 "on sort moins, on organise des petites soirées entre amis chez nous,
00:41:07 mais on sort moins".
00:41:08 Ils sortent moins aussi dans les grandes surfaces, ça c'est important aussi.
00:41:13 Et puis il y a aussi ce climat d'insécurité, je l'ai dit à plusieurs reprises,
00:41:18 dans nos compatriotes, moi j'ai des amis qui sont de confession juive
00:41:23 et qui m'ont dit qu'elles avaient, et ça, ça m'a vraiment fait beaucoup de peine,
00:41:27 changé leur nom sur leur boîte à lettres,
00:41:30 changer aussi leur nom sur, vous savez, les applications Uber,
00:41:34 parce qu'ils ont peur, certains de leurs enfants qui vont dans les écoles confessionnelles
00:41:40 ne mettent plus leur kippa, c'est une réalité aujourd'hui.
00:41:44 Il y a une angoisse terrible.
00:41:46 On en parlera effectivement tout à l'heure.
00:41:48 Et c'est pour ça que vraiment, encore une fois, vous savez,
00:41:49 je parle souvent de cohésion sociale, cohésion nationale,
00:41:52 je radote à ce niveau-là, je trouve très triste qu'on n'ait pas eu,
00:41:56 depuis au moins 30 ans, cette conscience que le pays se fracturait, vraiment.
00:42:04 Kévin, vous sentez vous aussi que vous prenez les transports en commun,
00:42:08 les gens font attention, regardent, vous percevez cette inquiétude ?
00:42:13 Les gens ont peur, les gens voient l'autre comme une menace potentielle.
00:42:18 Et c'est là où on peut se dire que les terroristes sont en train de gagner.
00:42:22 Quand je prends le métro, les gens sont moins sur leur téléphone.
00:42:26 Ils surveillent qui rentre dans la rame,
00:42:28 ils surveillent peut-être un bruit suspect, une parole suspecte,
00:42:32 et ils ont conscience, surtout à Paris, mais il serait ailleurs aussi,
00:42:36 que le terroriste peut nous toucher à tout moment.
00:42:40 L'anxiété est importante dans la communauté juive, on en parlera tout à l'heure,
00:42:44 et ça vraiment, moi, c'est ce que j'ai le plus remarqué.
00:42:47 Et avec mes amis, j'ai des amis où il y a un déclic psychologique,
00:42:52 même au niveau électoral.
00:42:54 C'est-à-dire que ce sont des gens qui ont du pouvoir d'achat,
00:42:57 qui ont toujours dit l'économie avant la sécurité.
00:43:00 Et là, progressivement, ils sont en train de changer,
00:43:02 ils sont en train de se dire, la sécurité, peut-être que ça doit passer avant aujourd'hui,
00:43:06 que la lutte contre l'immigration illégale, ça doit passer avant,
00:43:09 que la lutte contre le terrorisme, ça doit passer avant.
00:43:11 Et puis que tout ce qui est économique, tout ce qui est histoire d'argent,
00:43:14 ça passe après, parce que l'heure est grave, on est à un tournant de l'histoire.
00:43:17 - Allez, on va marquer une pause, c'est la première grande pause
00:43:20 dans ce mini-The Week-end, on se retrouve dans quelques instants
00:43:23 avec beaucoup de sujets, on parlera notamment d'une grande enquête
00:43:26 publiée par nos confrères du Parisien,
00:43:28 ce que veulent les Français, sécurité, pouvoir d'achat, famille,
00:43:31 services publics, etc.
00:43:33 On prendra la direction également d'Israël avec nos envoyés spéciaux,
00:43:36 et on parlera également de la crainte, on l'a évoqué très rapidement,
00:43:40 de la communauté juive, on sera avec Johan qui témoignera dans cette émission.
00:43:44 Beaucoup de choses encore, restez avec nous, c'est sur ce News
00:43:46 que ça se passe, à tout de suite.
00:43:48 - Il est midi tout juste, merci de nous accueillir,
00:43:54 c'est le mini-News Week-end jusqu'à 13h.
00:43:57 Je vous présente mes grands témoins du jour dans quelques instants,
00:43:59 mais tout de suite, un point info avec Isabelle Piboulot.
00:44:02 Rebonjour, ma chère Isabelle.
00:44:04 - Rebonjour Thierry, bonjour à tous.
00:44:06 A la une, cette déclaration,
00:44:08 "toute personne qui adhérera à une idéologie radicale
00:44:11 se verra retirer son titre de séjour immédiatement",
00:44:14 le ministre de l'Intérieur l'assure,
00:44:16 il n'y a aucune question au tabou pour protéger les Français.
00:44:19 Gérald Darmanin s'est exprimé dans un entretien inédit au JDD,
00:44:23 une interview très largement consacrée au projet de loi immigration
00:44:27 dont l'examen au Sénat débutera le 6 novembre.
00:44:30 Dans le 20e arrondissement de Paris,
00:44:32 la porte d'un appartement a été incendiée
00:44:35 après avoir été aspergée d'essence dans la nuit de jeudi à vendredi.
00:44:39 Les habitants de ce logement sont de confession juive.
00:44:42 Le suspect Mohamed B s'est dénoncé spontanément auprès de la police.
00:44:46 Il aurait affirmé avoir entendu des voix l'incitant à commettre ce geste.
00:44:51 Il a ensuite été transféré à l'infirmerie psychiatrique
00:44:54 de la préfecture de police de Paris.
00:44:57 Hier après-midi, les Marseillais ont rendu hommage à Soukaina.
00:45:00 Une marche blanche s'est tenue à la mémoire de la jeune femme
00:45:03 victime d'une balle perdue le 10 septembre
00:45:06 alors qu'elle se trouvait dans sa chambre.
00:45:08 Un drame sous fond de trafic de stupéfiants.
00:45:10 Les habitants sont encore sous le choc.
00:45:12 Reportage de Laure Parra et Sarah Varni.
00:45:15 La cité fosséenne s'est drapée de blanc ce samedi.
00:45:20 Une marche organisée à la mémoire de Soukaina,
00:45:24 victime d'une balle perdue le 10 septembre dernier
00:45:27 lors d'un règlement de compte sous fond de trafic de drogue.
00:45:30 La famille, mais aussi des associations et des amis de la jeune victime
00:45:34 se sont réunis. Tous restent sous le choc.
00:45:37 La façon de partir, même plus. J'ai jamais vu ça.
00:45:41 J'ai jamais vu ça. De perdre un enfant de cette manière,
00:45:46 j'ai jamais vu ça.
00:45:48 Cette marche était également l'occasion de dire stop
00:45:51 aux règlements de compte qui ont déjà fait plus de 40 morts
00:45:54 depuis le début de l'année.
00:45:55 On a l'impression qu'il y a vraiment un abandon.
00:45:57 Hier, j'ai fait le tour des quartiers à Marseille.
00:46:00 Ils vivent dans des conditions incroyablement difficiles.
00:46:05 Ce n'est pas simplement la police et la justice,
00:46:08 mais c'est une dimension globale.
00:46:10 Aujourd'hui, avec quoi il faudra de toute façon avancer.
00:46:14 Un mois après le drame, les responsables de la mort de Soukaina
00:46:18 n'ont toujours pas été retrouvés.
00:46:22 Dans l'actualité internationale, deux semaines après
00:46:25 l'attaque meurtrière du Hamas, plus de 1 400 morts
00:46:28 sont à déplorer en Israël.
00:46:30 Certaines victimes n'ont toujours pas été identifiées.
00:46:33 Une incertitude insupportable pour les familles
00:46:35 et les proches des disparus.
00:46:37 A Tel Aviv, nos reporters Anne-Isabelle Tollé
00:46:39 et Stéphanie Rouquier vous racontent.
00:46:41 C'est dans cette base militaire de Choura que des centaines
00:46:44 de cadavres attendent d'être identifiés.
00:46:46 Un jour après le massacre perpétré par le Hamas,
00:46:49 il serait 400 victimes militaires et civiles
00:46:52 à n'avoir toujours pas été identifiées.
00:46:55 Vous allez comprendre pourquoi.
00:46:57 Dans cette morgue improvisée, une armée de médecins
00:47:00 et d'experts travaillent sans relâche afin de donner
00:47:03 un nom à ces personnes.
00:47:05 Mais l'état de leur corps complique considérablement
00:47:08 leurs tâches, tant les corps sont meurtris,
00:47:10 des têtes écrasées par des voitures,
00:47:12 des personnes brûlées vives, des grands-mères et des enfants
00:47:15 dont les bassins et les jambes ont été cassés
00:47:18 après avoir été cruellement violées.
00:47:20 Dans ces conditions particulièrement éprouvantes,
00:47:23 les légistes tentent de redonner un nom à chacune
00:47:26 de ces dépouilles alors que certaines n'ont plus de visage.
00:47:29 Car il s'agit bien ici d'un film d'horreur
00:47:32 et de retrouver l'identité de ces personnes
00:47:34 avant de pouvoir les enterrer et ainsi leur redonner leur dignité.
00:47:38 Dans le nord des Etats-Unis, la présidente d'une synagogue
00:47:42 progressiste de Détroit a été retrouvée morte,
00:47:45 en prison, hier.
00:47:48 Samantha Wall, 40 ans, était proche d'élus locaux
00:47:51 du Parti démocrate.
00:47:53 La police a mis en garde contre toute spéculation
00:47:56 quant au mobile du meurtre.
00:47:58 Une enquête confiée à la brigade criminelle
00:48:00 a été ouverte pour homicide.
00:48:02 Voilà pour le journal.
00:48:04 De suite, la suite de Midi News Weekend.
00:48:06 - Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
00:48:08 On se retrouve dans 30 minutes.
00:48:10 C'est la dernière ligne droite, la dernière heure
00:48:12 pour Midi News Weekend.
00:48:14 On se retrouve avec Naïm Fadel, essayiste,
00:48:16 chargé de mission politique de la ville.
00:48:18 Tout va bien Naïm Fadel, malgré cette actualité un peu lourde.
00:48:21 Kevin Bossuet, professeur d'histoire.
00:48:23 - Très bien aussi.
00:48:25 - Philippe David, animateur sur radio.
00:48:27 - Très bien.
00:48:29 - Et Thomas Bonnet, fidèle au poste pour nos deux heures
00:48:32 d'émission avec beaucoup de sujets qui vous concernent.
00:48:35 On a besoin de votre expertise.
00:48:37 On va commencer avec cette une du Parisien
00:48:39 sur la grande métamorphose de notre société.
00:48:41 Une enquête très intéressante avec un baromètre
00:48:43 qui est un peu dans la sécurité.
00:48:45 Mais il n'y a pas que cela.
00:48:47 On le verra avec vous Thomas.
00:48:49 La sécurité, on a 52% des Français qui estiment
00:48:51 que l'endroit où ils vivent était plus sûr il y a 10 ans.
00:48:53 On en parle ensemble dans quelques instants.
00:48:55 Clémence Barbier, Yvonne Egren, cette enquête passionnante.
00:48:58 - C'est la lutte contre le terrorisme
00:49:00 qui est le premier enjeu sécuritaire pour 54% des Français.
00:49:03 En deuxième position, c'est la lutte contre l'indélinquance
00:49:06 pour 39% d'entre eux.
00:49:08 Vient ensuite la lutte contre le trafic de drogue
00:49:11 pour 33% d'entre eux.
00:49:13 Enfin, le dernier enjeu sécuritaire pour 16% des Français
00:49:17 est la lutte contre les violences intrafamiliales.
00:49:20 A noter que ces questions ont été posées
00:49:22 après les attaques du Hamas contre Israël
00:49:25 et après l'attentat à Arras au lycée Gambetta
00:49:28 où Dominique Bernard, ce professeur de français, a été tué.
00:49:31 Ce sondage nous apprend également que 27% des Français
00:49:35 estiment que leurs enfants ne sont pas en sécurité à l'école.
00:49:39 Un chiffre en augmentation de 3 points
00:49:42 entre septembre et octobre.
00:49:44 Un climat anxiogène qui pousse les Français
00:49:46 à soutenir des mesures fortes.
00:49:48 82% se disent favorables aux caméras de surveillance
00:49:52 placées dans tous les lieux publics.
00:49:54 16% y sont opposés.
00:49:56 Concernant les systèmes de reconnaissance faciale
00:49:59 pour identifier les délinquants et criminels,
00:50:01 77% sont favorables, 21% contre.
00:50:05 52% des Français sont favorables
00:50:10 au rétablissement de la peine de mort.
00:50:12 46% y sont opposés.
00:50:14 - Elle est passionnante, cette enquête.
00:50:18 On parle du pouvoir d'achat, de la famille,
00:50:23 de l'environnement.
00:50:26 Elle est aussi révélatrice ce dont on parle depuis une heure.
00:50:29 Ce climat excessivement anxiogène.
00:50:33 - Ce sondage est accompagné de deux enquêtes du Parisien
00:50:38 dans des communes moyennes,
00:50:40 pour voir la France périphérique.
00:50:42 - On y était tout à l'heure.
00:50:44 - On est à Châteaudun et à Lonce-le-Saunier.
00:50:46 - C'est important de prendre en compte
00:50:48 la température de ce qui se passe en France.
00:50:50 - On voit les préoccupations du point de vue sécuritaire,
00:50:53 économiques,
00:50:55 ça ressort énormément dans les différents indicateurs
00:50:58 de ces sondages.
00:51:00 Il y a aussi la relation à la politique
00:51:03 qui est très fortement dégradée dans ces régions.
00:51:06 69% des personnes interrogées
00:51:09 affirment que l'action politique n'a aucun effet positif
00:51:12 sur leur vie quotidienne.
00:51:14 Il y a une déconnexion.
00:51:17 Il va falloir convaincre ces personnes-là
00:51:21 d'aller voter dans trois ans.
00:51:24 - On peut mettre en corollaire le taux d'abstention
00:51:28 qui ne cesse d'augmenter.
00:51:30 - Absolument.
00:51:32 On voit que des partis comme le PS,
00:51:35 qui a longtemps été au pouvoir,
00:51:37 qui a eu des responsabilités à de nombreuses reprises en France,
00:51:40 organisait cet été une université d'été,
00:51:43 faisait une table ronde.
00:51:45 La France périphérique est telle la France des beaufs.
00:51:48 Ces personnes-là n'ont plus aucun accroche
00:51:51 avec les partis politiques.
00:51:53 Autre indicateur intéressant,
00:51:55 60% des personnes interrogées estiment que leurs opinions
00:51:58 se sont radicalisées en l'espace de cinq ans.
00:52:01 - On dégrainera les chiffres autour de ce plateau.
00:52:04 - On a eu le grand déclassement, le grand remplacement.
00:52:08 Maintenant, on a le grand effacement.
00:52:11 Le sentiment qui domine dans la population française,
00:52:15 c'est cette peur de disparaître au niveau électoral.
00:52:19 On voit bien que les Français ne se reconnaissent pas
00:52:23 dans les partis politiques.
00:52:26 On a l'impression que leur avis n'est pas pris en compte
00:52:30 par les grands responsables politiques.
00:52:33 Le grand effacement, pourquoi?
00:52:35 Avec toute cette insécurité, on sait qu'à tout moment,
00:52:38 on peut en être victime.
00:52:40 Regardez ce qui s'est passé à Marseille,
00:52:43 avec cette jeune fille qui était chez elle,
00:52:46 à côté de sa mère, et qui a été abattue par une balle perdue
00:52:49 à cause du trafic de drogue.
00:52:51 La violence est telle qu'on peut mourir à chaque instant.
00:52:56 Aujourd'hui, il y a la menace terroriste qui est présente.
00:53:00 Un dernier grand effacement, c'est au niveau de notre identité.
00:53:04 C'est tout ce qui fait la France.
00:53:06 C'est nos valeurs, nos racines chrétiennes.
00:53:09 On a le sentiment que notre culture, notre civilisation
00:53:13 sont en train de s'effacer.
00:53:16 Je prends souvent le bus, par exemple dans le 93,
00:53:20 je n'entends plus un mot de français.
00:53:23 Je me dis "mais où suis-je?"
00:53:25 Eric Zemmour avait parlé de grands remplacements,
00:53:28 Laurent Bouvet, le politologue, avait parlé d'insécurité culturelle.
00:53:31 On est aussi là-dedans.
00:53:33 Je pense que ce qui prédomine chez les Français,
00:53:35 c'est la peur de disparaître.
00:53:37 - Naïm M. Fadel, que vous inspire cette enquête?
00:53:40 - Ce qui me frappe, c'est le pourcentage donné par Thomas.
00:53:43 69% n'ont pas confiance en l'action politique.
00:53:47 - Ce n'est pas une surprise en soi.
00:53:51 - Evidemment, mais ils trouvent que leurs politiques
00:53:55 sont complètement déconnectées de la réalité qu'ils vivent.
00:53:58 On l'a vu dernièrement avec cet épisode lié à l'inflation.
00:54:03 La majorité vous dit qu'on se recroqueville sur notre famille.
00:54:09 La famille qui reste, c'est celle qui rassure.
00:54:13 - Le cocon, la racine, la base.
00:54:16 - On a aussi la débrouillardise.
00:54:19 Je le vois dans des petites communes rurales,
00:54:24 tout en étant plus grosses qu'une commune ruralité
00:54:28 qui a entre 20 et 30 000 habitants.
00:54:31 Elles sont complètement enclavées.
00:54:34 Vous avez cité Châteaudun.
00:54:36 Pour y aller, c'est très difficile.
00:54:38 Il n'y a pas de bus.
00:54:40 Il y a des difficultés de mobilité des habitants.
00:54:43 On a oublié dans notre pays depuis une trentaine d'années
00:54:48 ce maillage en termes d'organisation et de mobilité.
00:54:53 On a fermé toutes les petites gares dans notre pays.
00:54:56 Le maire parlait tout à l'heure des sous-préfectures
00:54:59 qui ne sont plus vraiment des sous-préfectures
00:55:02 avec le tribunal, le commissariat, etc.
00:55:05 Mais il y a aussi toutes ces petites gares,
00:55:08 tous ces petits chemins de fer.
00:55:10 Il a été passé en France pour relier les Français.
00:55:14 Je trouve ça extrêmement intéressant.
00:55:18 - Hier soir, je dînais avec des amis.
00:55:23 Une de mes amies me disait
00:55:25 que c'est le révélateur de ce climat anxiogène
00:55:28 qui a un très joli poste avec des responsabilités.
00:55:31 Elle me disait à quoi elle sert aujourd'hui.
00:55:34 Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour changer les choses ?
00:55:37 Je ne sais pas.
00:55:39 Tu fais déjà beaucoup de choses.
00:55:41 Tu diriges une entreprise.
00:55:43 Il faut peut-être que je m'engage dans de l'humanitaire.
00:55:46 Ou alors tu fais de la politique.
00:55:48 Mais je ne sais pas si c'est la bonne réponse.
00:55:51 Cette discussion-là, je ne savais pas
00:55:53 qu'on allait aborder ce thème ce matin de mini-news.
00:55:56 Mais c'est quand même assez révélateur.
00:55:58 - Il faudrait s'y ajouter.
00:56:00 Ces gens-là, les gilets jaunes,
00:56:02 sont finalement assez représentatifs de ce qu'on a là.
00:56:05 - Je vous donne la parole.
00:56:07 Je voudrais écouter également Philippe David.
00:56:10 L'autre chiffre qui m'interpelle,
00:56:12 et ça c'est terrible quand même,
00:56:14 je ne voudrais pas non plus accentuer ce climat,
00:56:17 mais 52% des personnes interrogées
00:56:19 ont des pensées négatives au moins une fois par mois.
00:56:22 T'imagines dans quel monde on vit ?
00:56:24 - Mais ce chiffre, 69% des Français
00:56:26 ne font pas confiance dans l'action des politiques.
00:56:29 Mais c'est logique.
00:56:31 Les politiques n'ont plus de pouvoir.
00:56:33 Je vais vous prendre un exemple.
00:56:35 Vous voulez sanctionner plus durement les terroristes.
00:56:38 Vous savez, la Convention européenne des droits de l'homme
00:56:41 qui dit "vous n'avez pas le droit de faire ci, pas le droit de faire ça".
00:56:44 Je vous rappelle quand même que Salah Abdeslam,
00:56:46 à l'origine qui a fait participer au massacre du 13 novembre,
00:56:49 n'a pas été renvoyé en France par la Belgique
00:56:52 parce que des avocats ont fait un recours
00:56:54 en disant que sa peine de perpétuité réelle
00:56:57 était qu'une peine inhumaine et dégradante
00:56:59 et que donc il a pu massacrer des dizaines de personnes.
00:57:02 Il ne faut pas qu'il ait une peine de prison trop longue.
00:57:05 C'est d'ailleurs amusant.
00:57:06 52% des Français voudraient le rétablissement de la peine de mort.
00:57:09 Mais c'est strictement interdit par la Convention européenne des droits de l'homme
00:57:12 qu'on a signée.
00:57:13 On continue.
00:57:14 On nous dit qu'il faut avoir une politique régalienne plus forte.
00:57:17 Oui, mais comme on écrive les dettes
00:57:19 et qu'on est déjà à plus de 3 000 milliards de dettes sans problème
00:57:23 et qu'on explose les 3% de Maastricht,
00:57:26 on n'a plus les moyens de mettre plus de moyens à notre armée
00:57:29 qui a un demi-porte-avion.
00:57:30 Parce que quand on a un porte-avion,
00:57:32 comme il est moitié du temps en entretien,
00:57:34 on a un demi-porte-avion, on a une armée qui est à l'os.
00:57:36 On a une police qui est à l'os, on a une justice qui est à l'os.
00:57:39 Les services publics régaliens...
00:57:41 Parce que là, pour faire des tableaux Excel, ça ne manque pas.
00:57:44 Il n'y a pas de problème.
00:57:45 Mais pour le régalien, on n'a plus les moyens d'en faire.
00:57:47 Alors, comme on élit des gens qui n'ont pas de pouvoir,
00:57:49 il ne faut pas s'étonner qu'après, les gens...
00:57:51 parce qu'ils y ont renoncé.
00:57:52 Ils sont très contents d'y renoncer.
00:57:54 Mais Philippe, en fait, ce qu'on voit aussi
00:57:56 dans ce formidable travail qui a été fait par Le Parisien,
00:58:00 c'est ce qu'on connaît aussi,
00:58:02 et je rejoins ce qu'a dit aussi Thomas tout à l'heure,
00:58:04 c'est qu'en fait, les Français ont envie aussi
00:58:06 qu'on s'occupe d'eux, de leur vie, lambda.
00:58:09 En fait, tout simplement, qu'ils restent dans cette vie
00:58:11 où ils peuvent vivre, d'où il est du fruit de leur travail,
00:58:14 qu'ils puissent vivre en sécurité,
00:58:16 qu'ils aient les services publics,
00:58:18 effectivement, d'une manière égalitaire, etc.
00:58:21 Les Gilets jaunes, moi, je regrette,
00:58:23 vous ne pouvez même pas imaginer,
00:58:24 parce que moi, j'avais fait une tribune
00:58:26 dès le premier mouvement,
00:58:27 et vraiment, je regrette amèrement
00:58:29 qu'on n'ait pas vraiment accordé
00:58:31 l'importance qu'il fallait aux Gilets jaunes,
00:58:33 et qu'on les a laissés ensuite se radicaliser.
00:58:36 Parce que les Gilets jaunes étaient vraiment
00:58:38 ceux qui nous disaient quelque chose,
00:58:41 de se déposséder, dont Christophe Guy, lui.
00:58:44 Les déposséder, c'est-à-dire qu'à un moment,
00:58:46 vous avez une élite, c'est l'histoire, vous savez,
00:58:49 du rat des villes et du rat des champs.
00:58:51 Et le rat des villes, le beau beau repu, etc.,
00:58:53 va penser la vie du rat des champs.
00:58:56 Voilà, et il va la penser en fonction de lui.
00:58:58 Lui qui a tout en proximité.
00:59:00 Il n'en a rien à faire du rat des champs
00:59:02 qui, lui, est éloigné de tout,
00:59:04 et dont les enfants ne peuvent pas accéder
00:59:06 à autant de choses que le beau beau repu,
00:59:08 qui, à un moment, va décider, effectivement,
00:59:11 de ce qu'on doit manger,
00:59:12 de comment on doit se déplacer, etc.
00:59:15 - Un dernier mot ?
00:59:16 Non, je vous en prie,
00:59:17 mais je vois que vous êtes bien parti.
00:59:18 Un dernier mot, rapidement,
00:59:20 Kévin et Thomas, et ensuite, on enchaînera.
00:59:22 - Je suis évidemment d'accord
00:59:24 avec tout ce qu'a dit Naïma,
00:59:25 mais je pense que le mal est plus profond,
00:59:28 et j'aimerais rebondir sur l'anecdote
00:59:30 avec votre ami.
00:59:31 - Eh oui, c'est très bien.
00:59:32 - Le problème des Français, aujourd'hui,
00:59:34 c'est qu'ils sont dans une quête de sens.
00:59:36 Et c'est typique des peuples qui se sentent mourir.
00:59:40 En se disant, à quoi je peux servir ?
00:59:44 Quel est mon rôle dans la société ?
00:59:46 Comment je peux sauver mon pays ?
00:59:48 Comment je peux sauver ma civilisation ?
00:59:50 On est quand même là-dedans,
00:59:52 et je le vois chez les jeunes.
00:59:53 Il y a beaucoup de jeunes qui ont envie de s'engager,
00:59:55 sauf qu'ils ne trouvent plus, dans les partis politiques,
00:59:58 finalement, ce qu'ils veulent y trouver.
01:00:00 Ils ont l'impression de débats interminables,
01:00:02 et beaucoup se lancent, en effet, dans l'humanitaire.
01:00:04 Et moi, j'ai des amis qui sont, par exemple,
01:00:06 aux côtés des chrétiens d'Orient,
01:00:08 puisque, à travers cette aide qui est concrète,
01:00:10 ils ont l'impression, aussi,
01:00:12 de lutter pour la survie de notre identité chrétienne.
01:00:15 - La France est un grand pays.
01:00:17 Les Français sont un grand peuple.
01:00:19 - J'ai une question à vous poser,
01:00:21 et ensuite, on en fait.
01:00:23 C'est un débat très intéressant.
01:00:25 Je voudrais qu'on reparle de l'autoroute A69,
01:00:27 dans quelques instants,
01:00:29 et ensuite, de Sainte-Denis-Rousseau.
01:00:31 - Je pousse ce que vous disiez sur les Gilets jaunes.
01:00:33 Je pense que le clivage, aujourd'hui,
01:00:35 est aussi entre les habitants des villes
01:00:37 et les habitants des périphéries,
01:00:39 de la France périphérique.
01:00:41 - La France des beaufs.
01:00:43 - La France des beaufs, selon le Parti socialiste.
01:00:45 Je pense que c'est aussi ces Français-là
01:00:47 qui sont les plus jeunes.
01:00:49 - Vous savez qu'il est l'âge minimum
01:00:51 jusqu'auquel les Français aimeraient vivre ?
01:00:53 - 70 ans ?
01:00:55 - 75 ?
01:00:57 - Vous ?
01:00:59 - 75 ?
01:01:01 - Pour vous, oui.
01:01:03 - Si je suis en forme, il n'y a pas de limite.
01:01:05 - 100 ans.
01:01:07 - 82 ans.
01:01:09 - Pourquoi 82 ?
01:01:11 - Je ne sais pas.
01:01:13 - Il a pensé au ternier garante.
01:01:15 - C'est 90 ans, l'âge minimum
01:01:17 jusqu'auquel les Français aimeraient vivre.
01:01:19 On termine.
01:01:21 Il nous reste 4 minutes
01:01:23 dans cette avant-dernière partie
01:01:25 de Mini News Week-end.
01:01:27 On va retourner du côté de l'autoroute A69
01:01:29 que vous connaissez bien
01:01:31 puisque vous avez suivi ce sujet,
01:01:33 mon cher Thomas Bonnet,
01:01:35 entre Toulouse et Castre.
01:01:37 Il y a eu une manifestation
01:01:39 parmi lesquelles 2500 éléments radicaux et violents
01:01:41 ont dévié le parcours initial du cortège
01:01:43 avec Saravarni et Célia Gruyère.
01:01:45 On va regarder le sujet
01:01:47 et on réagira peut-être,
01:01:49 puisque c'est un nouveau saut,
01:01:51 sur ce qui s'est passé.
01:01:53 On voit les images et on en reparlera.
01:01:55 Très rapidement.
01:01:57 - Derrière ces tracteurs,
01:01:59 4900 personnes, selon la préfecture,
01:02:01 se sont rassemblées pour dire non
01:02:03 au projet de l'autoroute A69.
01:02:05 Mais le rassemblement
01:02:07 qui se déroulait dans une atmosphère bon enfant
01:02:09 a rapidement dégénéré.
01:02:11 Selon la préfecture de police,
01:02:13 2500 individus radicaux se sont séparés
01:02:15 du cortège principal et ont commis
01:02:17 des exactions contre deux entreprises
01:02:19 du BTP engagées sur le chantier de l'A69.
01:02:21 Dans cette cimenterie,
01:02:23 les bureaux, trois véhicules tout-pieds
01:02:25 et un engin de travaux publics
01:02:27 ont été incendiés par ces militants
01:02:29 qui ont également déployé cette banderole
01:02:31 avec le message "No Macadam",
01:02:33 des dégradations que condamne le ministre des Transports
01:02:35 Clément Beaune.
01:02:37 - Je condamne ces violences scandaleuses et inexcusables.
01:02:39 Beaucoup n'étaient là que pour en découdre.
01:02:41 En démocratie, manifester est un droit,
01:02:43 casser est un délit.
01:02:45 - Au total, les forces de l'ordre ont fait usage
01:02:47 de 74 grenades lacrymogènes
01:02:49 et procédé à sept interpellations.
01:02:51 Le rassemblement se poursuit jusqu'à ce dimanche.
01:02:53 La préfecture demande aux organisateurs
01:02:55 de veiller à ce que le reste de cette mobilisation
01:02:57 se déroule dans le calme.
01:02:59 - Thomas Bonnet, vous connaissez bien
01:03:01 puisque vous avez fait un portage,
01:03:03 mais vous avez une petite analyse hors plateau
01:03:05 qui était assez intéressante.
01:03:07 - On est en décembre, 2400 participants,
01:03:09 ça veut dire qu'il y a eu peut-être
01:03:11 une forme de défaillance des services de renseignement.
01:03:13 On peut quand même dire qu'il y avait
01:03:15 un dispositif de sécurité très important
01:03:17 qui a été mis en place.
01:03:19 Forcé de constater malgré tout que la manifestation
01:03:21 a rassemblé. Au mois d'avril,
01:03:23 il y avait eu des éléments perturbateurs,
01:03:25 radicaux, mais ils étaient nettement moins nombreux.
01:03:27 Ce qu'on avait déjà constaté à l'époque,
01:03:29 c'est qu'il venait pas seulement du Tarn,
01:03:31 mais de la France entière,
01:03:33 parce que ce combat contre l'autoroute A69
01:03:35 est en fait un symbole plus large.
01:03:37 Ceux qui participent à cette manifestation,
01:03:39 participaient à Sainte-Soline pour certains,
01:03:41 à d'autres événements comme Notre-Dame-des-Landes.
01:03:43 - Bon, alors c'était pas Sainte-Soline,
01:03:45 mais Sornine Goubso s'est fendue
01:03:47 la petite cuite.
01:03:49 Et je voulais absolument vous montrer
01:03:51 et François Heppe,
01:03:53 qui collabore avec moi
01:03:55 sur cette émission, on va vous le mettre
01:03:57 tout de suite à l'écran.
01:03:59 Regardez son commentaire
01:04:01 sur le trajet
01:04:03 de l'A69, il ne s'est rien passé,
01:04:05 c'était pacifiste, rien à signaler.
01:04:07 Un camion a brûlé dans une cimenterie plus loin,
01:04:09 la production de ciment pollue beaucoup.
01:04:11 Parler de dégradation émotellement, mais parler de violence,
01:04:13 c'est un parti pris.
01:04:15 - Elle a aussi commenté, je me permets de rajouter,
01:04:17 la préfecture de police parfois poste des photos
01:04:19 du matériel qui est saisi sur les manifestants,
01:04:21 il y avait un canif,
01:04:23 il y avait aussi des couteaux, des boules de pétanque.
01:04:25 - Elle a souligné ça en disant que
01:04:27 ce n'est simplement un petit canif.
01:04:29 - Elle a même dit que l'écologie ne passe que par la radicalisation.
01:04:31 C'est extrêmement grave.
01:04:33 C'est quand même une élue de la République.
01:04:35 Elle fait partie des parlementaires
01:04:37 qui votent les lois.
01:04:39 Elle est censée faire respecter la République,
01:04:41 l'état de droit.
01:04:43 Moi je trouve ça extrêmement grave.
01:04:45 C'est pour ça que, à un moment,
01:04:47 je rejoins l'enquête qui a été faite
01:04:49 par Le Parisien, c'est qu'à un moment vous vous dites
01:04:51 "mais comment croire tous ces politiques
01:04:53 quand on nous parle d'état de droit,
01:04:55 de fermeté, etc.
01:04:57 Vous avez des élus de la République et vous ne pouvez rien faire.
01:04:59 C'est-à-dire qu'elle valide,
01:05:01 elle légitimise,
01:05:03 légitime ?
01:05:05 Elle légitime la violence,
01:05:07 les dégradations.
01:05:09 C'est extrêmement grave.
01:05:11 Comment faire ?
01:05:13 - Je suis d'accord.
01:05:15 La vérité c'est que beaucoup d'écolos
01:05:17 n'aiment pas la France.
01:05:19 Déjà qu'on a une conscience nationale.
01:05:21 On ne mobilise pas autant de policiers
01:05:23 pour un tel projet.
01:05:25 Je pense que nos policiers seront utiles ailleurs,
01:05:27 notamment dans la lutte contre l'islamisme.
01:05:29 Et de manière générale, ces écolos n'aiment pas le progrès.
01:05:31 Ces écolos n'aiment pas la France.
01:05:33 Regardez ce qui s'est passé dans ce petit village
01:05:35 de 400 habitants à Saint-Pierre-de-Colombier
01:05:37 où on construit un centre religieux.
01:05:39 C'est-à-dire que vous avez des écolos
01:05:41 qui s'en prennent au chantier
01:05:43 et c'est les religieuses
01:05:45 qui doivent lutter
01:05:47 contre ces écolos,
01:05:49 parfois en les plaquant au sol,
01:05:51 pour en effet que ce centre religieux puisse être construit.
01:05:53 Mais ceux-là, en dis-lons,
01:05:55 détestent ce que nous sommes.
01:05:57 - Deux mots, Philippe David.
01:05:59 - Je regardais une interview de Louis de Funès
01:06:01 et Gérard Rory il y a quelques jours
01:06:03 sur mon téléphone à la télé canadienne.
01:06:05 Louis de Funès disait que le comique,
01:06:07 c'est un don, c'est inné.
01:06:09 En voyant les tweets de Sandrine Rousseau,
01:06:11 je me dis que Louis de Funès avait fondamentalement raison.
01:06:13 - Vous êtes vitale dans cette émission.
01:06:15 - Je l'aime bien.
01:06:17 - Vous êtes le seul qui est capable de citer Louis de Funès.
01:06:19 - C'est pour ça qu'on l'aime.
01:06:21 - Il est incroyable.
01:06:23 - On va faire la dernière ligne droite.
01:06:25 - C'est la dernière émission.
01:06:27 - On ira sur le terrain en Israël.
01:06:29 On parlera également de cette crainte
01:06:31 de la communauté juive
01:06:33 avec le témoignage de Johan
01:06:35 qui nous racontera
01:06:37 son état d'esprit.
01:06:39 A tout de suite.
01:06:41 ...
01:06:43 ...
01:06:45 - Quasiment 12h30.
01:06:47 Merci de nous accueillir chez vous.
01:06:49 C'est "Midi News Weekend", la dernière ligne droite.
01:06:51 On va se faire un instant avec mes grands témoins.
01:06:53 Mais tout de suite,
01:06:55 l'information avec Isabelle Piboulot.
01:06:57 - Dans le Tarn, la mobilisation
01:06:59 contre le projet d'autoroute A69
01:07:01 va se poursuivre aujourd'hui.
01:07:03 Hier, 2400 opposants ont manifesté
01:07:05 entre Toulouse et Castres,
01:07:07 ajoutés à 2500 éléments radicaux et violents.
01:07:09 Deux entreprises sous-traitantes
01:07:11 du chantier controversé
01:07:13 ont été prises pour cibles.
01:07:15 Les forces de l'ordre ont fait usage
01:07:17 de 74 grenades lacrymogènes.
01:07:19 Plus de 7 personnes ont été interpellées.
01:07:21 L'armée israélienne accuse l'USB
01:07:23 de chercher l'escalade militaire
01:07:25 au risque d'entraîner le Liban dans la guerre.
01:07:27 Un conflit dont le pays ne tirera aucun profit,
01:07:29 mais dans lequel il risque de perdre beaucoup.
01:07:31 De nouveaux échanges de tirs
01:07:33 entre Israël et l'USB
01:07:35 ont été observés depuis le 7 octobre.
01:07:37 L'armée israélienne est en alerte
01:07:39 à sa frontière nord
01:07:41 pour parer une éventuelle offensive du SBOLA.
01:07:43 Dans le nord-est de l'Ukraine,
01:07:45 au moins 6 personnes ont été tuées hier
01:07:47 par des tirs de missiles russes
01:07:49 en dépôt postal de la région de Kharkiv.
01:07:51 Les victimes,
01:07:53 âgées de 19 à 42 ans,
01:07:55 ont été des employés de l'entreprise.
01:07:57 Elles ont été touchées par des éclats d'obus
01:07:59 et le souffle des explosions.
01:08:01 14 blessés sont également à déplorer,
01:08:03 dont 7 dans un état grave.
01:08:05 Merci beaucoup,
01:08:07 ma chère Isabelle Piboulot,
01:08:09 avec moi pour commenter cette actualité
01:08:11 et pour la dernière demi-heure de Bini News Weekend.
01:08:13 Naïma M. Fadel,
01:08:15 David Nebos, Philippe David,
01:08:17 Thomas Bonnet et Harold Iman,
01:08:19 spécialiste des questions internationales.
01:08:21 On va commencer par cette information.
01:08:23 On parlait du climat très anxiogène
01:08:25 et de ces alertes.
01:08:27 On parlait du château de Versailles
01:08:29 tout à l'heure.
01:08:31 On me signale à l'instant
01:08:33 qu'une nouvelle alerte à la bombe
01:08:35 au château de Versailles
01:08:37 a été déclenchée ce matin.
01:08:39 Ça fait, si le compte est bon,
01:08:41 7e alerte.
01:08:43 7e alerte, ouais.
01:08:45 Tous les jours.
01:08:47 Je le dis, je le répète,
01:08:49 il faut que la justice soit d'une dureté
01:08:51 sans faille avec ceux qui commettent
01:08:53 ce genre d'alerte.
01:08:55 Il y en a un qui a été convoqué,
01:08:57 qui a des problèmes psychologiques,
01:08:59 là ça commence à vraiment être fatigant.
01:09:01 Avec les juges que nous avons,
01:09:03 vous êtes optimiste, Philippe.
01:09:05 La crainte, c'est que...
01:09:07 C'est extrêmement inquiétant,
01:09:09 parce que ça peut être aussi
01:09:11 un attentat.
01:09:13 Pendant que nos forces de l'ordre
01:09:15 sont par exemple sur le château de Versailles
01:09:17 ou dans les gares ou les aéroports,
01:09:19 malheureusement un attentat peut être
01:09:21 fait ailleurs.
01:09:23 C'est pour ça que je rejoins ce qu'a dit tout à l'heure
01:09:25 Kevin par rapport à monsieur
01:09:27 de Montbrial qui dit
01:09:29 que c'est peut-être des tests
01:09:31 de telle manière à avoir
01:09:33 les failles.
01:09:35 C'est extrêmement inquiétant.
01:09:37 Vraiment.
01:09:39 Il est avec nous, on retrouvera peut-être dans quelques instants
01:09:41 nos envoys spéciaux sur le terrain,
01:09:43 Antoine Esteve et Fabrice Elsner,
01:09:45 mais je le disais, Israël a annoncé l'intensification
01:09:47 de ses frappes sur la bande
01:09:49 de Gaza en préparation d'une invasion
01:09:51 terrestre. On en écouterait
01:09:53 précisément au moment où on se parle
01:09:55 à Roldan.
01:09:57 Dans la nuit, 50 personnes
01:09:59 civiles essentiellement
01:10:01 de Gaza ont été tuées,
01:10:03 mais c'est presque un chiffre faible
01:10:05 comparé aux jours d'avant.
01:10:07 Ce qui est intéressant, c'est que dans
01:10:09 le plan d'attaque d'Israël
01:10:11 sur Gaza, il y a la phase
01:10:13 aérienne dans laquelle nous sommes,
01:10:15 avec des pilonnages assez conséquents.
01:10:17 On a dépassé
01:10:19 4000 personnes
01:10:21 tuées, car un grand
01:10:23 nombre des personnes tuées sont
01:10:25 des miliciens du Hamas.
01:10:27 Le décompte n'est pas vraiment fait.
01:10:29 Mais pour Israël, ça tourne autour
01:10:31 de 30% des victimes
01:10:33 sont des miliciens du Hamas.
01:10:35 Donc, organisation terroriste.
01:10:37 Le pilonnage
01:10:39 s'intensifie pour rentrer dans
01:10:41 Gaza Nord.
01:10:43 Ça se poursuit,
01:10:45 mais cela traîne
01:10:47 un petit peu. On est en droit
01:10:49 de se demander pourquoi ça traîne.
01:10:51 Est-ce qu'il y a une négociation derrière ?
01:10:53 Est-ce qu'on est en train de chercher
01:10:55 où sont les otages ?
01:10:57 Est-ce qu'il y a quelque chose de sensé ?
01:10:59 Est-ce qu'on a peur de déclencher
01:11:01 au mauvais moment alors qu'il y a
01:11:03 beaucoup d'activités du Hezbollah
01:11:05 dans le Nord, sur la frontière d'Israël
01:11:07 et pas seulement le Hezbollah, mais aussi
01:11:09 des groupes palestiniens qui se sont
01:11:11 constitués là-bas
01:11:13 avec la bénédiction du Hezbollah.
01:11:15 - On va retrouver tout de suite
01:11:17 nos envoyés spéciaux, l'une de nos équipes
01:11:19 Antoine Esteve et Fabrice Elsner.
01:11:21 Bonjour Antoine. Vous êtes
01:11:23 à Jérusalem et actuellement
01:11:25 des opérations anti-terroristes sont
01:11:27 en cours. Racontez-nous ce qui se passe. Bonjour Antoine.
01:11:31 - Bonjour. Effectivement une partie
01:11:33 des territoires palestiniens ont été bouclés
01:11:35 par les autorités israéliennes ce matin.
01:11:37 Nous sommes nous-mêmes
01:11:39 rendus à côté de Bethléem. On n'a pas pu passer
01:11:41 parce que les portes étaient fermées.
01:11:43 On s'est beaucoup renseigné. On a vu une opération
01:11:45 de colis qui s'est déroulée quasiment devant nos yeux
01:11:47 avec des forces spéciales israéliennes qui
01:11:49 contrôlaient des jeunes arabes tout près de cette
01:11:51 porte par laquelle nous avons essayé de passer.
01:11:53 Ce sont des opérations qui ont
01:11:55 lieu déjà depuis une bonne semaine dans la plupart
01:11:57 des territoires palestiniens. Plusieurs dizaines.
01:11:59 Alors on n'a pas le chiffre exact de membres
01:12:01 du Hamas ont été arrêtés dans ces territoires
01:12:03 car vous le savez, après les attentats du 7 octobre,
01:12:05 beaucoup d'entre eux se sont réfugiés
01:12:07 en Cisjordanie. Ce matin, donc,
01:12:09 cette scène incroyable à Bethléem avec ces
01:12:11 forces de sécurité un petit peu partout. Et puis
01:12:13 du côté de la bande de Gaza, vous le disiez, on a eu
01:12:15 des chiffres de l'armée israélienne. 300
01:12:17 bombes ont été lâchées sur Gaza City
01:12:19 pendant la nuit. C'est énorme.
01:12:21 C'est l'un des plus gros
01:12:23 bombardements depuis le début de la guerre. Et enfin,
01:12:25 vous le disiez aussi, une partie de l'aime humanitaire.
01:12:27 On a aussi eu des précisions sur cette aide.
01:12:29 Attendent toujours de passer la frontière
01:12:31 israélienne peut-être dans l'après-midi.
01:12:33 18 camions seraient attendus
01:12:35 avec notamment de l'aide
01:12:37 de médicaments mais aussi de la nourriture.
01:12:39 La plupart des Israéliens avec qui on parle
01:12:41 en évoquent cette idée
01:12:43 d'aide humanitaire pour Gaza. Nous disent tous que ce n'est
01:12:45 pas la solution. Ils nous disent tous qu'ils attendent
01:12:47 maintenant une opération militaire d'envergure.
01:12:49 Surtout, une opération militaire
01:12:51 au sol, cette fois-ci, à l'intérieur de la
01:12:53 bande de Gaza. - Merci mille fois
01:12:55 Antoine Esteve. Je vous rappelle que vous êtes
01:12:57 accompagné par Fabrice Elsner.
01:12:59 Vous étiez en direct de Jérusalem.
01:13:01 Naïma Imphad, vous avez une question à poser
01:13:03 à ce premier rôle d'imam.
01:13:05 - C'est vrai que quand on aborde
01:13:07 cette question de ce conflit-là qui
01:13:09 malheureusement n'a toujours pas
01:13:11 trouvé d'issue malgré les différents
01:13:13 accords. Et puis
01:13:15 on se rend bien compte que souvent
01:13:17 Israël dit qu'en face d'elle,
01:13:19 elle n'a pas vraiment des gens qui ont envie de faire la paix
01:13:21 avec elle, notamment le Hamas qui lui
01:13:23 a donné envie de la destruction d'Israël.
01:13:25 Et puis Mahmoud Abbas qui
01:13:27 dernièrement a tenu quand même des propos
01:13:29 clairement antisémites. - Avant la guerre.
01:13:31 - Oui, oui, avant la guerre.
01:13:33 Effectivement, oui, quelques temps
01:13:35 avant la guerre. Donc moi,
01:13:37 la question que je voulais vous demander
01:13:39 votre avis, est-ce que cette
01:13:41 truieur d'espoir peut être
01:13:43 apportée
01:13:45 par Mustapha Barghouti ?
01:13:47 C'est le docteur Mustapha Barghouti.
01:13:49 Parce qu'on sait que ça a été un artisan
01:13:51 aussi de la paix et de la coexistence
01:13:53 de deux États. - Alors c'est le seul
01:13:55 intervenant connu
01:13:57 et populaire
01:13:59 et qui a déjà attiré
01:14:01 de l'électorat sur son nom.
01:14:03 Sur la place,
01:14:05 c'est Mustapha Barghouti qui veut
01:14:07 une résistance complète à Israël
01:14:09 mais sans violence du tout.
01:14:11 Donc oui, il
01:14:13 apparaît ça et là
01:14:15 sur des télévisions internationales
01:14:17 pour dire comment
01:14:19 en est-on arrivé là
01:14:21 et le fait que, évidemment,
01:14:23 la riposte
01:14:25 du Hamas,
01:14:27 l'attaque du Hamas
01:14:29 ne rime à rien.
01:14:31 Donc oui, lui,
01:14:33 il est à la tête de ce qu'on appelle l'initiative
01:14:35 pour la Palestine.
01:14:37 Il a des idées
01:14:39 mais voilà, la parole est
01:14:41 surtout aux hommes armés.
01:14:43 Vous êtes à la tête d'une bande armée, vous avez
01:14:45 beaucoup plus d'espace médiatique
01:14:47 que quelqu'un comme
01:14:49 Mustapha Barghouti qui est un avocat
01:14:51 connu et
01:14:53 apparemment sans reproche.
01:14:55 On reviendra dans quelques instants
01:14:57 avec vous Harold
01:14:59 et notamment avec vous également
01:15:01 Thomas Abonnet sur
01:15:03 les visites
01:15:05 ou pas potentielles
01:15:07 d'Emmanuel Macron mais je voudrais qu'on revienne
01:15:09 sur ce climat dont on parlait tout à l'heure
01:15:11 en France, forcée de constater que la communauté juive
01:15:13 est très inquiète.
01:15:15 Évidemment, j'en veux pour preuve
01:15:17 à Paris, la porte d'entrée de l'appartement
01:15:19 d'un couple de confession juive
01:15:21 a été aspergée d'essence
01:15:23 avant d'être incendiée.
01:15:25 Cela s'est passé dans la nuit de jeudi à vendredi
01:15:27 et fait troublant. Les victimes sont les seuls
01:15:29 habitants de cet immeuble. Elles possédaient une
01:15:31 mésousa qui est une sorte de petit
01:15:33 parchemin traditionnellement
01:15:35 fixé sur les portes des habitations juives
01:15:37 et puis autre information également
01:15:39 importante, c'est la présidente
01:15:41 d'une synagogue progressiste de Détroit
01:15:43 aux États-Unis qui a été retrouvée morte poignardée
01:15:45 devant son domicile hier. La police a
01:15:47 mis en garde contre toute spéculation quant au
01:15:49 mobile du meurtre. Une enquête a été ouverte pour
01:15:51 homicide. Alors pour évoquer
01:15:53 cette inquiétude, nous sommes en direct avec
01:15:55 Johan. Bonjour
01:15:57 Johan, merci d'accepter
01:15:59 de témoigner dans de telles
01:16:01 circonstances. Je sais que ce n'est pas simple
01:16:03 mais vous avez accepté. Je vous en remercie
01:16:05 mille fois. J'avais
01:16:07 envie de vous entendre sur ce
01:16:09 climat et que vous nous racontiez
01:16:11 un petit peu dans quel
01:16:13 état d'esprit vous vous trouvez
01:16:15 et votre communauté. Racontez-nous un petit
01:16:17 peu, Johan.
01:16:19 Bonjour à vous, merci de
01:16:21 me donner la parole.
01:16:23 Aujourd'hui,
01:16:25 je parle au nom
01:16:27 des Juifs,
01:16:29 que ce soit de Paris, région
01:16:31 parisienne de France, il y a un
01:16:33 énorme climat d'insécurité
01:16:35
01:16:37 beaucoup ont peur,
01:16:39 ne serait-ce aujourd'hui que de mettre
01:16:41 des enfants à l'école, c'est
01:16:43 mon cas. Pas parce que
01:16:45 on a envie de
01:16:47 trouver des excuses
01:16:49 pour augmenter la crainte
01:16:51 qu'on a aujourd'hui, mais il y a des faits
01:16:53 réels. Il y a
01:16:55 des tentatives d'intrusion dans les écoles
01:16:57 qui ne cessent d'augmenter.
01:16:59 Des actes antisémites
01:17:01 comme vous venez d'en parler,
01:17:03 l'apport
01:17:05 de ces personnes qui ont été,
01:17:07 qui a été incendié.
01:17:09 Aujourd'hui, oui, les Juifs de France
01:17:11 ont peur, ont peur
01:17:13 des radicaux, pas
01:17:15 des musulmans, de manière générale,
01:17:17 il ne faut pas faire d'amalgame. Moi-même,
01:17:19 j'ai énormément d'amis musulmans, on n'a aucun
01:17:21 problème, peu importe les conflits
01:17:23 qui se passent
01:17:25 au Moyen-Orient,
01:17:27 d'en parler, d'en parler en bonne intelligence,
01:17:29 mais oui, on a peur des radicaux.
01:17:31 On se demande si on n'est
01:17:33 pas en train de revivre un
01:17:35 petit peu ce qui s'est passé
01:17:37 durant la Seconde Guerre mondiale avec les nazis
01:17:39 où les Juifs devaient se cacher.
01:17:41 Mais ce qui est très important, c'est qu'il ne faut pas
01:17:43 oublier que pendant cette période,
01:17:45 il n'y a pas que les Juifs qui ont été visés.
01:17:47 Il y avait également les homosexuels, les
01:17:49 Zyganes, des personnes de
01:17:51 toutes autres communautés ou de religions.
01:17:53 Et on s'est fait
01:17:55 avec plusieurs personnes
01:17:57 quand on en a discuté, et pas que
01:17:59 avec des personnes de la communauté juive,
01:18:01 le constat ou la réflexion
01:18:03 de se dire si à cette époque,
01:18:05 il y avait autant
01:18:07 de musulmans qu'il y a aujourd'hui en Juif,
01:18:09 est-ce que les musulmans n'auraient pas
01:18:11 aussi été pris dans ces camps,
01:18:13 cherchés à être exterminés ?
01:18:15 Aujourd'hui, il y a énormément
01:18:17 de manifestations, que ce soit en France
01:18:19 ou dans le monde pro-palestinien,
01:18:21 ce n'est pas le
01:18:23 souci. La seule chose qui est triste,
01:18:25 c'est qu'aujourd'hui en France, on entend,
01:18:27 oui Free Palestine, mais on entend aussi
01:18:29 mort aux Juifs et mort à Israël. Ce qu'il ne faut pas
01:18:31 oublier, c'est qu'en Israël, aujourd'hui, il y a 2 millions
01:18:33 d'Arabes. Donc quand on dit mort à Israël,
01:18:35 est-ce que les personnes qui sont
01:18:37 là, aujourd'hui, les musulmans en France
01:18:39 en train de clamer la mort à Israël,
01:18:41 veulent aussi la mort des 2 millions
01:18:43 d'Arabes qui y vivent ? Je ne pense pas.
01:18:45 Donc il faut bien faire
01:18:47 le distinguo entre les deux, il faut arrêter
01:18:49 de faire des amalgames, et je pense plutôt que
01:18:51 de prôner la mort à des
01:18:53 civils, peu importe dans quel camp ils sont,
01:18:55 et la mort de n'importe
01:18:57 quel civil, de n'importe quelle religion,
01:18:59 de n'importe quel pays dans le monde, est triste.
01:19:01 Surtout quand on touche à des
01:19:03 bébés, à des jeunes enfants,
01:19:05 mais que ce soit
01:19:07 des jeunes enfants ou qu'ils auraient été plus grands, ça reste
01:19:09 des humains. Je pense qu'aujourd'hui
01:19:11 le monde doit comprendre qu'il faut
01:19:13 repenser à l'humain,
01:19:15 revenir sur des valeurs
01:19:17 humaines, et arrêter de prôner
01:19:19 constamment cet appel à la
01:19:21 haine, l'appel à la guerre, et
01:19:23 peut-être
01:19:25 crier haut et fort "mort
01:19:27 au terrorisme" et peut-être
01:19:29 "stop au Hamas". Là, peut-être qu'il y aurait
01:19:31 une coalition, et j'espère
01:19:33 en voulant rester
01:19:35 le plus optimiste possible,
01:19:37 que c'est encore possible aujourd'hui
01:19:39 que les peuples ou que les différentes
01:19:41 religions ou communautés
01:19:43 puissent se réunir avec
01:19:45 une demande de
01:19:47 fin au terrorisme, et non pas
01:19:49 se faire la guerre les uns avec les autres.
01:19:51 – Vous avez changé
01:19:53 vos habitudes de vie, là,
01:19:55 au quotidien ?
01:19:57 – Oui, bien sûr.
01:19:59 Quand je rentre dans le parking
01:20:01 de chez moi, je regarde si je ne suis pas suivi,
01:20:03 je regarde si les personnes
01:20:05 qui sont dans le parking, étant donné que
01:20:07 je vis dans un endroit où
01:20:09 il y a un parking avec plus de
01:20:11 je crois, si je ne vous dis
01:20:13 pas de bêtises, 300 résidents,
01:20:15 oui, on n'est pas à l'abri
01:20:17 qu'il y ait une personne,
01:20:19 ben,
01:20:21 je ne me suis jamais caché d'être de religion
01:20:23 juive, et oui,
01:20:25 j'ai souvent
01:20:27 même la crainte de me dire, est-ce qu'il n'y a
01:20:29 pas une personne connaissant
01:20:31 où je me garde, le fait que je sois juif,
01:20:33 qu'on ne m'attende pas dans le parking,
01:20:35 que, comme ces personnes qui ont
01:20:37 eu leur porte brûlée, qu'on ne vienne pas
01:20:39 faire la même chose chez moi ayant une Mézouza,
01:20:41 comme je vous ai dit au début,
01:20:43 oui, mes enfants ne vont plus,
01:20:45 même s'ils sont
01:20:47 dans des petites classes de crèche,
01:20:49 mais on ne les met plus à l'école.
01:20:51 Il y a énormément
01:20:53 de choses qui ont changé, oui.
01:20:55 Je vous garde avec nous quelques instants jusqu'à la fin de cette émission,
01:20:57 je voudrais qu'on fasse réagir, votre témoignage
01:20:59 est très fort, et merci encore une fois,
01:21:01 je vous remercie encore une fois d'accepter de témoigner
01:21:03 parce que ce n'est pas facile, évidemment.
01:21:05 Kévin Bossuet.
01:21:07 Je crois qu'on parle beaucoup de montée
01:21:09 de l'antisémitisme, il faut quantifier
01:21:11 la chose. Dans les dix derniers
01:21:13 jours, en France,
01:21:15 on estime qu'il y a eu moitié
01:21:17 des actes antisémites de l'année
01:21:19 2022. Regardez ce qui se passe
01:21:21 à Londres, une augmentation depuis
01:21:23 le début du conflit de 1 353 %
01:21:25 des actes antisémites.
01:21:29 Déjà,
01:21:31 on sait que la communauté juive
01:21:33 était déjà en proie à l'antisémitisme,
01:21:35 puisque les Juifs en France
01:21:37 c'est moins de 1 % de la population
01:21:39 et ils essuient 60 %
01:21:41 des actes antireligieux.
01:21:43 Donc il y avait des réflexes qui se sont installés,
01:21:45 on cache la kippa sous la casquette,
01:21:47 on ne reste pas devant la synagogue,
01:21:49 mais là, il y a eu un déclic
01:21:51 psychologique. On se demande même si on doit
01:21:53 aller à la synagogue, si on doit emmener
01:21:55 nos enfants à l'école. Il y a des professeurs
01:21:57 de confession juive qui parfois
01:21:59 déposent des arrêts maladie parce qu'ils ont
01:22:01 peur de se rendre dans leur établissement.
01:22:03 On est dans un pays où, par exemple,
01:22:05 sur le mur de Carcassonne, il y a quelques jours,
01:22:07 on a vu un tag "Tuer un Juif
01:22:09 est un devoir". On n'a pas
01:22:11 su protéger les Juifs pendant la Seconde
01:22:13 Guerre mondiale et aujourd'hui,
01:22:15 il ne faudrait pas reproduire cela.
01:22:17 Les Juifs sont en danger
01:22:19 et j'aimerais qu'on le comprenne.
01:22:21 - Philippe et Naïma... - Pas qu'en France
01:22:23 parce que le climat... Alors on ne va pas faire
01:22:25 d'extrapolation sur T3, mais
01:22:27 hier, à Barcelone, un hôtel qui appartient
01:22:29 à un homme d'affaires
01:22:31 israélien, juif, a été
01:22:33 pris d'assaut par des manifestants pro-Palestine.
01:22:35 Je peux vous donner le nom de l'hôtel, il s'appelle
01:22:37 Hôtel Cortez, il n'est pas loin de la Rambla.
01:22:39 Ils ont viré tous les drapeaux pour mettre
01:22:41 des drapeaux palestiniens.
01:22:43 On continue, c'est Julien Drey,
01:22:45 quelqu'un qu'on connaît bien sur CNews, qui a tweeté
01:22:47 une manifestation à Varsovie,
01:22:49 vous pouvez vérifier son compte Twitter,
01:22:51 avec une étoile de David jetée dans une poubelle.
01:22:53 - Évidemment. - Vous voyez,
01:22:55 en Pologne, ça rappelle des souvenirs quand même, parce que
01:22:57 je vous rappelle que quand il y a eu le pogrom de Jed Womny,
01:22:59 des civils polonais ont bien
01:23:01 aidé les Einsatzgruppen allemands.
01:23:03 - Comme en France, il y a des civils qui ont bien aidé
01:23:05 aussi à la déportation des Juifs.
01:23:07 - J'aimerais donner le mot de la fin à Johan.
01:23:09 - Je vais juste donner un dernier mot, et quand on voit
01:23:11 que dans le Sydney, des gens ont crié "gazez les Juifs"
01:23:13 devant l'Opéra de Sydney,
01:23:15 je peux dire que le problème n'est pas
01:23:17 que franco-français.
01:23:19 - Neymar, très rapidement, parce que je voulais donner le mot de la fin à Johan.
01:23:21 - Moi, je voudrais juste dire à Johan
01:23:23 qu'il ne faut surtout pas baisser la tête,
01:23:25 qu'il ne faut surtout pas raser les murs,
01:23:27 qu'il faut continuer à être fier de sa religion
01:23:29 et de ce qu'il est.
01:23:31 Moi, je suis musulmane,
01:23:33 et je vous le dis vraiment avec émotion.
01:23:35 Ceux qui, notamment
01:23:37 dans cette manifestation,
01:23:39 représentent, ils étaient 4 000 environ,
01:23:41 vous avez 8 millions
01:23:43 de musulmans en France
01:23:45 aujourd'hui. Et vous dire que
01:23:47 vraiment, encore une fois,
01:23:49 moi je rencontre beaucoup de musulmans,
01:23:51 et je suis musulmane, comme je viens de le dire,
01:23:53 beaucoup de musulmans
01:23:55 n'acceptent pas les atrocités
01:23:57 qui ont été commises en Israël,
01:23:59 n'acceptent absolument
01:24:01 pas toute cette barbarie.
01:24:03 Et je peux vous dire que la plupart que je rencontre,
01:24:05 avec qui je discutais, notamment des jeunes,
01:24:07 c'est des jeunes qui soutiennent
01:24:09 la cause palestinienne.
01:24:11 Mais on est beaucoup, une majorité,
01:24:13 une quasi majorité, à ne pas
01:24:15 être dans cet amalgame. - On aimerait les entendre,
01:24:17 parce qu'à part l'imam Chagoumi, on n'entend personne.
01:24:19 - Oui, mais écoutez, encore une fois,
01:24:21 rapporter 4 000 environ
01:24:23 à 8 millions aujourd'hui de musulmans
01:24:25 en France, bon voilà. Et je remercie
01:24:27 Yohan d'avoir dit aussi qu'il ne faut pas
01:24:29 faire d'amalgame, et j'ai envie de vous dire
01:24:31 surtout, vraiment,
01:24:33 encore une fois, ne baissez pas la tête.
01:24:35 Ne renoncez pas les murs.
01:24:37 Et si vous avez besoin de musulmans, et j'en appelle
01:24:39 aussi vraiment aux autorités
01:24:41 religieuses musulmanes, aujourd'hui
01:24:43 nous devons être absolument
01:24:45 aux côtés de nos compatriotes
01:24:47 de confession juive.
01:24:49 Et je voudrais citer aussi un autre exemple, puisque
01:24:51 notre ami Philippe
01:24:53 a cité notamment Barcelone,
01:24:55 je voudrais dire fier de mon pays d'origine
01:24:57 qui est le Maroc, où il y a eu des manifestations,
01:24:59 où il n'y a pas eu une seule dégradation
01:25:01 des lieux de culte juif.
01:25:03 Yohan, il nous reste
01:25:05 30 secondes, le mot de la fin,
01:25:07 quel message que vous avez envie de délivrer
01:25:09 sur l'antenne de CNews, dans
01:25:11 "Bedido this weekend", le mot de la fin.
01:25:13 Comme Madame
01:25:15 vient de le préciser, oui, on ne baisse pas la tête,
01:25:17 mais on aimerait se sentir
01:25:19 beaucoup plus soutenu
01:25:21 par les autres communautés aujourd'hui de France,
01:25:23 savoir que les Juifs de France ne sont
01:25:25 pas seuls, et que cette petite
01:25:27 minorité ne l'emportera pas.
01:25:29 On n'est pas là pour prener
01:25:31 ni la haine, ni la mort de qui que ce soit,
01:25:33 on déplore les morts du
01:25:35 monde entier, peu importe
01:25:37 où la guerre a lieu, la guerre c'est
01:25:39 toujours un drame, mais voilà,
01:25:41 on a envie de voir les actes antisémites
01:25:43 ne plus
01:25:45 exister, ne plus avoir peur de sortir
01:25:47 avec une kippa, ou ne plus avoir peur d'aller
01:25:49 déposer nos enfants dans des écoles
01:25:51 de confession juive.
01:25:53 Merci beaucoup Yohan, merci
01:25:55 encore mille fois d'avoir accepté de témoigner dans
01:25:57 "Bedido this weekend", c'est avec ces paroles
01:25:59 que se termine cette émission, c'est
01:26:01 deux heures de direct, merci Naïma, merci Kevin
01:26:03 Bossuet, merci Philippe David, merci Thomas Bonnet,
01:26:05 merci Harold Imane, je voudrais remercier
01:26:07 François Hepp, Arthur Veil, Charlotte
01:26:09 Gordzala, David Bouinet, merci aux équipes de
01:26:11 la programmation, Lino Véthèze,
01:26:13 merci aux équipes en régie, vous pouvez bien
01:26:15 évidemment revivre cette émission sur notre site
01:26:17 cnews.fr, tout de suite
01:26:19 c'est "Enquête d'esprit" avec Emeric
01:26:21 Pourbet, et puis à 14h vous avez rendez-vous avec
01:26:23 180 minutes info avec Elodie Huchard,
01:26:25 je vous souhaite une belle semaine sur CNews,
01:26:27 lundi c'est Sonia Mabrouk qui
01:26:29 occupera le front de "Bille News", évidemment
01:26:31 comme tous les lundis, et moi je vous dis bye bye,
01:26:33 et je vous retrouverai vendredi, à très bientôt.
01:26:35 ♪ ♪ ♪

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