• il y a 4 mois
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00Bonjour à tous, dans quelques instants, Midi News nous reviendrons sur cette émotion très forte ce matin à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, un rassemblement qui était organisé à 11h devant la mairie en soutien à cette petite fille de 12 ans violée samedi dernier, ciblée par ses agresseurs parce qu'elle est juive.
00:17On va rejoindre sur place notre envoyée spéciale, notre journaliste Régine Delfour, dans quelques minutes, ce sera dès le début de Midi News, à tout de suite.
00:24Bonjour, il est un petit peu plus de 12h30, je suis ravi de vous accueillir dans Midi News, à la une de votre émission, cette question, combien de temps va-t-on encore s'indigner de l'antisémitisme dans le pays ?
00:38Ce matin, un nouveau rassemblement s'est tenu à Courbevoie en soutien à cette petite fille de 12 ans violée parce que juive, un crime atroce alors que les actes antisémites ont explosé de 1000% depuis le 7 octobre dernier.
00:49Où sont les gouvernants, les ministres, toute la classe politique, mais aussi les sportifs et les artistes qui, pour dénoncer tout ça et enfin agir, ont posé la question aujourd'hui sur ce plateau ?
00:58Puis la sécurité est aujourd'hui une inquiétude majeure pour les Français et pas seulement ceux de confession juive.
01:04Je vous emmène à Châteauneuf-les-Martigues, dans les bouches du Rhône, là-bas, la liste de Jordan Bardella est arrivée en tête avec près de 55% des voix.
01:11Les habitants nous expliquent aujourd'hui quelles sont leurs attentes pour ces élections législatives.
01:16Et puis enfin, le programme économique du Nouveau Front Populaire, cette foire aux promesses décriée depuis une semaine pour son coup dispendieux.
01:22Bien d'autres cadeaux dont on vous parle dans quelques minutes.
01:26On rase gratis un programme qui sidère même certains économistes de gauche.
01:30Le Nouveau Front Populaire qui donne aujourd'hui une conférence de presse pour chiffrer son projet.
01:33On en parle tout à l'heure à 13h30.
01:36Mais tout d'abord, le journal avec vous.
01:37Sommeil à l'habitude.
01:38Bonjour Anthony, bonjour à tous.
01:40À la une de l'actualité, ce sera l'un de vos thèmes de débat dans Midi News.
01:44Anthony, l'émotion toujours vive à Courbevoie.
01:47Six jours après le drame, la mairie a organisé un rassemblement silencieux en fin de matinée pour soutenir l'adolescente violée samedi par ce que juive.
01:55Un rassemblement qui a duré une petite heure et où le seul le maire a pris la parole.
02:00À Paris, plusieurs centaines de personnes se sont réunies hier dans le 19e arrondissement pour dire stop à l'antisémitisme.
02:08Un rassemblement organisé par plusieurs associations et élus de gauche.
02:12Sacha Robin, Mathieu Devez et Marine Saboie.
02:16L'initiative de plusieurs associations, dont SOS Racisme et la Fondation des femmes, contre l'antisémitisme.
02:22Mais pas que.
02:23Une mobilisation contre le racisme et les violences faites aux femmes où est dénoncée la haine des Juifs,
02:28mais aussi l'environnement dans lequel évoluent les auteurs de ces actes.
02:32C'est un viol antisémite.
02:33C'est un crime aggravé.
02:36Mais quand des enfants violent des enfants,
02:37c'est nous qu'il faut interroger.
02:39Le viol est une arme de destruction, d'humiliation.
02:44Et où peuvent-ils l'avoir appris, si ce n'est en étant biberonnés à la pornographie ?
02:48Plusieurs élus de gauche ont répondu présents,
02:51comme pour afficher un message d'unité contre les actes anti-juifs à neuf jours du premier tour des législatives.
02:57L'objectif est clair, se désolidariser des propos de Jean-Luc Mélenchon,
03:01qui avait affirmé que l'antisémitisme était résiduel en France.
03:05Aujourd'hui, la question se pose aussi pour une partie de la gauche.
03:08Et elle ne peut pas faire comme si ça n'existait pas
03:12et avoir un examen de conscience en se disant
03:14« mais est-ce que là, on n'a pas joué avec le feu ? »
03:15Aujourd'hui, on doit être extrêmement clair,
03:17l'antisémitisme n'a pas sa place à gauche.
03:19Celles et ceux qui malheureusement sont soit peut-être trop ambiguës
03:23ou même qui entrent eux-mêmes dans des dynamiques antisémites,
03:25je pense qu'il faut qu'on les dénonce.
03:26Évidemment que l'antisémitisme n'est pas résiduel et que c'est une faute de dire ça.
03:33Un appel à voter pour le nouveau front populaire
03:35a été accueilli par un mélange d'applaudissements et de huées.
03:39La lutte contre l'antisémitisme qui est devenue un vrai sujet
03:42dans cette campagne face aux nombreuses attaques
03:45depuis l'alliance avec LFI.
03:47Sandrine Rousseau, membre de la coalition de gauche,
03:50a tenu à se défendre.
03:52Il n'y a pas d'antisémitisme structurel, je l'ai dit, à gauche.
03:56Nous ne sommes pas dans une idéologie de supériorité
03:59de certains humains par rapport à d'autres,
04:01contrairement au Rassemblement national
04:02qui postule l'idée qu'il y ait une espèce de hiérarchie,
04:06même une hiérarchie de races.
04:09Je veux dire, historiquement, c'est quand même ça, le Rassemblement national.
04:12Nous, nous ne sommes pas là.
04:14L'idéologie, le logiciel, la matrice de la gauche,
04:18ça a toujours été la lutte contre les discriminations
04:20et l'égalité des humains entre eux.
04:22L'égalité des humains entre eux.
04:24Et je dis aux Juifs et Juives de France,
04:25vous serez protégés avec le front populaire au pouvoir.
04:30Et puis, on termine avec un peu de sport,
04:32comme un air de super-héros, mais uniquement à l'entraînement.
04:36Le masque tricolore arboré par Kylian Mbappé
04:38ne pourra pas être porté par le joueur en match officiel.
04:42Le règlement est on ne peut plus clair.
04:44L'équipement médical sur le terrain de jeu doit être de couleur unie
04:47et ne doit présenter aucune identification de l'équipe ni du fabricant.
04:53Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi et demi, Anthony.
04:56C'est bien dommage, il y avait un petit côté Avengers avec ce masque.
04:59Ça aurait été très sympa pour le match.
05:00Merci Somaïa Labidi.
05:01On vous retrouve tout à l'heure pour un nouveau journal.
05:03Je vous présente mes invités sur ce plateau pour décrypter aujourd'hui l'actualité.
05:06J'ai le plaisir d'avoir à mes côtés Céline Pina.
05:07Bonjour.
05:08Bonjour.
05:09Vous avez aussi Naïma Mfadel qui m'accompagne comme tous les vendredis.
05:13Philippe David.
05:14Bonjour.
05:15Toujours heureux d'être en votre compagnie.
05:17Et merci, merci.
05:18Ça me fait très plaisir.
05:19Journaliste, animateur Sud Radio et Jean-Christophe Gallien,
05:24politologue qui nous accompagne,
05:25puisqu'évidemment, on va beaucoup parler des législatives aujourd'hui,
05:29entre autres sujets.
05:30Merci d'être avec nous.
05:31Beaucoup d'émotions à Courbevoie ce matin.
05:34Un rassemblement était organisé tout à l'heure devant la mairie.
05:36Aux alentours de 11 heures, on soutient cette petite fille de 12 ans,
05:40violée samedi dernier, ciblée par ses agresseurs parce qu'elle est juive.
05:43On va rejoindre tout de suite sur place notre journaliste Régine Delfour.
05:46Bonjour Régine.
05:47Vous avez assisté tout à l'heure à ce rassemblement.
05:50Vous y avez ressenti énormément de peine et d'indignation.
05:56Oui, absolument, Anthony.
05:57Il y avait énormément de personnes ici présentes,
06:00des personnes venues de tout horizon.
06:02Il y avait des jeunes aussi, de toutes confessions aussi, des élus.
06:05Il y avait beaucoup, beaucoup d'émotions.
06:07Un texte, un discours du maire très, très poignant.
06:10Un extrait aussi du livre « La vie de François » de Romain Garry,
06:14qui a été lu par deux collégiennes qui ont 13 et 12 ans
06:19et qui nous ont dit que pour elles, c'était très important aussi
06:21de prendre cette parole.
06:23Et puis, il y a eu donc, après la Marseillaise qui a été entonnée,
06:26un moment de recueillement.
06:28On a pu donc échanger avec beaucoup de personnes présentes,
06:30notamment aussi de confessions juives qui nous ont dit
06:32qu'elles avaient désormais peur de vivre ici en France,
06:36qu'il fallait qu'il y ait un sursaut, que le monde se réveille.
06:41Il y a eu un petit incident aussi à la fin du rassemblement
06:45puisqu'une femme est venue vêtue d'un keffier,
06:48un signe de provocation pour beaucoup de personnes ici.
06:51Alors, il reste encore quelques personnes,
06:54mais beaucoup sont partis.
06:55Il faut imaginer que sur le parvis, il y avait énormément de monde
06:57et même au niveau de la route.
07:00Merci infiniment, Régine Delfort.
07:02Merci également à Charles Bajet qui est derrière la caméra.
07:04Combien de temps, et c'est la question que je posais en titre tout à l'heure,
07:08va-t-on encore s'indigner de l'antisémitisme en France
07:11sans agir de façon efficace et limpide ?
07:15Bon, la réponse, on l'a déjà.
07:16C'est-à-dire que si vous me demandez s'il ne peut pas...
07:19On est condamné à l'indignation perpétuelle.
07:21C'est ça, ma question.
07:22C'est même pire que ça.
07:23Je pense qu'il y aura à nouveau des actes de ce genre
07:27parce que, justement, on n'est pas capable d'être assez clair.
07:31Regardez ce qui se passe, ce qu'on nous a montré.
07:33Vous avez une jeune femme qui arrive et qui, au nom d'un mouvement féministe,
07:36vous explique que ce qui s'est passé, le viol, est un acte d'humiliation.
07:41Ça n'a rien à voir avec le désir.
07:43Ça n'a presque rien à voir avec le sexe.
07:44C'est une volonté de détruire.
07:46Là, je suis tout à fait d'accord.
07:47Et ensuite, qu'est-ce qu'elle vous dit ?
07:49Elle vous dit que ça prouve que les hommes ont une sorte de culture du viol.
07:53Mais ce n'est pas vrai.
07:54Ce à quoi cet imaginaire fait référence, ce que ces gamins ont fait,
07:59ils l'ont fait pourquoi ?
08:01Parce qu'ils avaient dans la tête l'image des jeunes filles juives
08:05violées le 7 octobre et que l'on voyait le pantalon maculé de sang.
08:10Pourquoi ?
08:11Parce qu'ils étaient dans une logique dans laquelle ils reproduisaient les actes du Hamas
08:16et dans laquelle le viol est une arme de guerre qui servait justement à punir
08:22ces femmes juives au nom de la souffrance des Palestiniens.
08:27Or, c'est exactement ce qui s'est passé.
08:28Et on se rappelle que certains ont qualifié les actes du Hamas d'actes de résistance.
08:32C'est ça.
08:33Et donc, ce qui s'est passé, c'est que ces gamins ont mis en place
08:36la même logique que celle du Hamas pour agresser une jeune fille juive
08:41au nom de la Palestine.
08:42Tout ça est raccord.
08:44Et comment est-ce qu'ils savent tout ça ?
08:46Ils ont vu les images.
08:47Mais pire, il y a un parti qui s'appelle LFI qui a légitimé le terme de résistance
08:53pour des actes aussi abominables.
08:55Il y a un parti qui s'appelle LFI qui a semé l'antisémitisme.
09:00Il y a un parti qui s'appelle LFI qui a fait du kéfier une façon de déclarer
09:05sa haine des Juifs en la planquant derrière l'antisionisme.
09:10Voilà ce à quoi nous sommes confrontés aujourd'hui.
09:12Et voilà ce que taisent tous les hommes politiques face à cette situation.
09:16Tant qu'on n'aura pas mis les mots, on ne pourra pas combattre la chose.
09:19Avant de donner la parole à Jean-Christophe Gallien,
09:21je voudrais vous faire écouter l'émotion de cette femme juive,
09:23elle aussi qui a participé tout à l'heure au rassemblement.
09:26Comment une enfant de 12 ans, même quel que soit son âge,
09:32elle peut être frappée, violée, torturée parce qu'elle est juive ?
09:36Non, ce n'est plus acceptable.
09:38Et si on n'a pas un sursaut républicain,
09:41je ne sais pas ce qu'on va devenir.
09:43Et il n'est surtout pas question que les Juifs aient peur.
09:45Moi-même, je suis une Française de confession juive,
09:49je suis vigilante, tout le monde est vigilant.
09:51Mais nous ne pouvons pas avoir peur, ni céder à la peur.
09:53Ce n'est pas possible.
09:55Et la question de cette femme, à quand un sursaut républicain ?
09:58Et je le disais tout à l'heure, où sont les gouvernants, les ministres,
10:01toute la classe politique, les sportifs, les artistes
10:04qu'on a entendus ces derniers jours sur d'autres sujets ?
10:07Avant de parler des indignations sélectives,
10:09il y a quand même, on parle d'une jeune fille de 12 ans,
10:11on parle de jeunes gens de 13 ans.
10:13C'est-à-dire qu'on est en France en 2024,
10:15on n'est pas, je ne sais où, dans une contrée lointaine.
10:18Ils ont 13 ans et 12 ans, donc on franchit un cap
10:21qui est quand même au-delà du lien avec le Hamas, la Palestine.
10:25Si vous voulez, c'est quand même quelque chose qu'il faut interroger
10:28sur l'idée qu'il y a une jeune fille, qu'elle est de confession juive,
10:30qu'on la viole parce qu'elle est juive et parce qu'elle est une fille.
10:33Et qu'elle est une jeune fille, mais on le fait à 13 ans.
10:34Ça veut dire, imaginez, il faut élargir la photo.
10:37C'est-à-dire que là, on est sur le parvis, mais élargissons,
10:39dézoumons, ils vivent dans quelle atmosphère ?
10:42Ils vivent dans quelles conditions ? Dans quelle famille ?
10:44Avec quels amis ? Ils regardent quoi, en effet ?
10:46Comment ils sont nourris ? Comment ils sont informés ?
10:48Comment ils sont éduqués ?
10:49Et la réalité, c'est qu'il faut parler de cette bulle qui est là,
10:52parce que ça, c'est malheureusement un acte terrifiant,
10:55morbide, même extraordinaire.
10:58Mais ça cache, si vous voulez, c'est comme un iceberg qui sort
11:01et dessous, sous l'eau, vous avez quelque chose qui est beaucoup plus puissant,
11:05beaucoup plus présent, beaucoup plus massif que cet acte-là
11:08et qui d'ailleurs se traduit par des actes ça et là depuis le 7 octobre,
11:11mais bien avant, si on est honnête, c'est bien avant.
11:14Donc en réalité, il faut interroger ça.
11:15Cette bulle-là, elle existe, cette bulle de haine,
11:19cette bulle de volonté de faire mal aux autres,
11:21de ne pas regarder ce racisme, cet antisémitisme,
11:23est là et bien présente.
11:25Après, il y a un deuxième point.
11:26Il y a effectivement une force politique qui en a saisi une occasion
11:30et qui l'a presque théorisée à l'intérieur de sa stratégie électorale,
11:33si vous voulez, pour essayer en tout cas de se défaire
11:37d'un mauvais résultat annoncé aux Européennes
11:38et je parle vraiment du contexte à ce moment-là,
11:40mais qu'il l'a fait bien plus tôt et qu'il l'a intégré dans sa rhétorique électorale,
11:45dans son marketing électoral et qui en a fait quelque chose qui a gagné.
11:47Il faut quand même le dire.
11:48Par rapport à cette bulle, il y a une performance électorale de LFI
11:51sur un enjeu qui était la radicalisation du message
11:54autour de ce qui se passait à Gaza et en Palestine.
11:57Donc ça, c'est un point essentiel.
11:58Il y a une volonté de le faire et il y a une volonté qui a réussi.
12:02Au moment où ils accélèrent le tempo là-dessus,
12:04ils sont plutôt autour de six points
12:05et quand ils finissent au moment de l'élection, ils sont à dix points,
12:07ce qui veut dire qu'ils se sont sauvés dans l'union qui est à l'oeuvre,
12:10c'est-à-dire le nouveau front populaire.
12:12Dans le rapport de force qu'il y a à l'intérieur, c'est un point important.
12:14Puis il y a un troisième point, vous le disiez Anthony,
12:16c'est-à-dire que oui, alors il y a une marche, il y a une célébration.
12:19On voit Valéry Pécresse, M. Karouchi, vous voyez.
12:22Oui, OK, avec des écharpes comme ça.
12:24On a une marche blanche demain ou je ne sais où, voilà.
12:26Mais ça suffit.
12:27Tout ça est très largement insuffisant.
12:31Les entretiens à l'intérieur de l'école.
12:32On est dans quelque chose, je vous dis,
12:34parlons de cette bulle énorme, énorme, qui est à l'oeuvre
12:38et qui se traduit par des incidents et qu'il faut,
12:41je ne sais pas comment aujourd'hui, c'est difficile de le faire.
12:43On dit chez Céline que c'est impossible.
12:45Non, moi, je pense que c'est possible.
12:46Il faut d'ailleurs que la communauté,
12:47qui est en grande partie au cœur de cette bulle, le dise elle-même,
12:50parce que tout le monde ne partage pas ces idées-là.
12:53Et il faut à un moment donné que les forces politiques qui s'amusent
12:55et qui prospèrent sur ces concepts s'interrogent eux-mêmes
12:58et soient interrogés par les autres qui se sont associés, notamment avec eux.
13:01Et je pense à M. Jadot qui détourne le regard quand ça l'arrange
13:04et pas véritablement quand on l'arrange.
13:05Juste un point, je ne pense pas que c'est impossible.
13:07Je pense qu'on peut très bien combattre tout ça.
13:09Je pense, en revanche, qu'il n'y a aucune volonté politique pour le faire
13:13par souci de ménager, justement, l'électorat musulman
13:18que l'on voit comme massivement entre les mains des islamistes,
13:22ce qui est aussi insultant, d'ailleurs, pour les musulmans.
13:25Écoutez ce que dit le maire de Courbevoix, Jacques Kossowski.
13:28Sommes-nous condamnés à nous indigner indéfiniment des malheurs qui nous frappent ?
13:32Je vous propose de l'écouter.
13:33Je vous donne la parole juste après, Naïm.
13:35Il y a un peu plus d'un an, je me tenais à cette place sur le perron de cette mairie,
13:40entourée du conseil municipal pour pleurer la mort de Dominique Bernard
13:44et avant lui, celle de Samuel Paty.
13:47Quelle réponse avancer face à tout cela ?
13:50La désunion ne mène à rien et l'unité réconcilie.
13:54Malgré la colère et la tristesse, ils sont plus que légitimes.
13:58Nous ne devons pas, nous ne pouvons pas nous laisser aller au désespoir.
14:04Une fois qu'on a dit ça, nous ne pouvons pas, on ne doit rien laisser passer.
14:09C'est tout ce qu'on va entendre encore dans les prochains jours.
14:11C'est pour ça, moi, Anthony, pour être sincère avec vous, j'ai du mal avec ces hommages,
14:15j'ai du mal avec ces nounours, ces fleurs.
14:19C'est bientôt une envolée de plus.
14:22Après, on peut comprendre qu'à Courbevoix, les habitants aient besoin de se réunir en soutien à cette jeune fille.
14:27Je crois que les politiques doivent aujourd'hui,
14:30j'espère enfin, réagir en responsabilité et au plus haut sommet de l'État,
14:36arrêter de nous baratiner.
14:38Je veux dire qu'en 2015, quand il y a eu
14:42les attaques antisémitisme, la tuerie de Mohamed Merah,
14:46rappelons-nous, dans cette école de Juive, en 2012, pardon.
14:52Je me souviens qu'on avait dit plus jamais ça.
14:55Il y avait eu la grande marche, etc.
14:58Et puis, finalement, ça n'a pas arrêté.
15:00Ça n'a pas arrêté jusqu'au viol, à ce crime absolu,
15:05ce viol de cette petite fille par des enfants.
15:08Rappelez que c'est par des enfants.
15:09Donc, qu'est-ce qu'il fait ? Et elle a été torturée.
15:12Je ne dirai pas ce qu'on a pu lire dans les journaux de ce qu'elle a subi, cette gamine.
15:19Et puis là, on vient encore nous dire, écoutez, vous allez voir, on va réagir, etc.
15:24Et puis, vous savez, les filles, effectivement, je rejoins complètement ce qu'a dit Céline,
15:29mais les filles, on l'a laissé faire, en fait.
15:31Qui a été dans les quartiers pour parler à ces jeunes ?
15:33Personne. Il n'y avait que les filles qui étaient dans les quartiers.
15:37Moi, je suis dans les quartiers et je parle aux jeunes des quartiers.
15:40Je parle aux familles.
15:42Je peux vous dire qu'ils disent que c'est instrumentalisé, effectivement.
15:45Ils disent, on sait très bien, bien sûr, la majorité,
15:48parce que vous regarderez même ceux qui ont voté.
15:50Vous avez une abstention au moins record,
15:54malgré qu'effectivement, ceux qui se sont mobilisés dans les votants
15:58se sont mobilisés pour les aides-filles.
16:00Mais personne n'a été leur parler.
16:02Alors où sont les autres parties ?
16:03Que ce soit la droite ou on va dire la gauche, parce qu'en général, ils votent gauche.
16:08Ils n'ont pas été là.
16:09Donc moi, je veux bien tout ça.
16:10Mais aujourd'hui, je crains, comme elle l'a dit Céline, que ça ne s'arrête pas.
16:15On va marquer une courte pause.
16:16Philippe David, je ne vous ai pas oublié.
16:17On va continuer à en parler juste après la pause.
16:19Et notamment, cette réponse de l'État face à ce drame.
16:23Emmanuel Macron a proposé un temps d'échange.
16:26Un temps d'échange dans les écoles sur le racisme et l'antisémitisme
16:29avant la fin de l'année scolaire.
16:30Ah ben, c'est sûr, ça va tout changer.
16:32On en parle juste après la pause, à tout de suite.
16:38De retour dans Midi News, au programme de cette nouvelle heure d'information.
16:41Plusieurs rassemblements aujourd'hui à travers le pays
16:44pour dénoncer le viol d'une fillette de 12 ans de confession juive.
16:47Et la seule réponse à proposer aujourd'hui par le chef de l'État face à l'antisémitisme,
16:52c'est un temps d'échange dans les écoles avant la fin de l'année.
16:55Les syndicats dénoncent un coup de com' et on en parle dans quelques instants.
17:00Le programme économique du Nouveau Front Populaire,
17:02cette foire aux promesses décriée depuis une semaine pour son coût dispendieux.
17:06Avec de fortes augmentations des prestations sociales,
17:09une hausse de 10% pour les fonctionnaires,
17:11un salaire minimum à 1600 euros et bien d'autres cadeaux.
17:14On rase gratis, un programme qui sidère même certains économistes de gauche.
17:18Le Nouveau Front Populaire donne d'ailleurs aujourd'hui une conférence de presse
17:20pour chiffrer son projet.
17:22On en parle dans quelques minutes à 13h30.
17:24Mais tout d'abord, le journal Sommeil à l'habit.
17:27Bonjour Anthony, bonjour à tous.
17:28À la une de l'actualité, l'émotion toujours vive à courbe voie.
17:32Six jours après le drame, la mairie a organisé un rassemblement silencieux
17:36en fin de matinée pour soutenir l'adolescente violée samedi parce que juive.
17:40Un rassemblement qui a duré une petite heure et où seul le maire a pris la parole écoutée.
17:45Il y a un peu plus d'un an, je me tenais à cette place sur le perron de cette mairie,
17:49entourée du conseil municipal pour pleurer la mort de Dominique Bernard
17:53et avant lui, celle de Samuel Paty.
17:57Quelle réponse avancer face à tout cela ?
18:00La désunion ne mène à rien et l'unité réconcilie.
18:04Malgré la colère et la tristesse, ils sont plus que légitimes.
18:07Nous ne devons pas, nous ne pouvons pas, nous laisser aller au désespoir.
18:12On passe à présent à la campagne des législatives qui bat son plein
18:16et dans les bouches du Rhône, c'est le RN qui caracole en tête,
18:20provoquant une certaine inquiétude.
18:22Illustration à Châteauneuf-les-Martigues, Stéphanie Rouquier.
18:27À 30 kilomètres de Marseille, au bord de l'étang de Berre,
18:30les 15 000 habitants de Châteauneuf-les-Martigues mènent une vie paisible
18:34et pourtant, certains sont gagnés par le sentiment d'insécurité.
18:38Disons que la nuit, je ne me promènerai pas.
18:41Avant, il y avait quand même des tournées de police municipale qui se faisaient
18:46et là, je trouve qu'il y en a de moins serait moins.
18:49Avec les quartiers nords, trafic de drogue, tout ce que vous voulez,
18:54on n'est pas tranquille.
18:55Dans la commune, lors des élections européennes,
18:58la liste du Rassemblement national est arrivée en tête
19:01avec plus de 54% des voix, 14 points de plus qu'en 2019.
19:06Ils auraient besoin de tout à Châteauneuf-les-Martigues.
19:08Vous avez vu le village, vous avez trouvé de la vie.
19:10Donc peut-être qu'il manque quelque chose.
19:14Il n'y a plus de commerce.
19:15Les Français en auront le bol, tout simplement à mon avis.
19:19Alors, quelles sont les attentes de ces électeurs pour les législatives anticipées ?
19:23Il y a un changement total de tout ce dont tous les Français se plaignent.
19:29Parce qu'il faut arrêter de taxer sur les retraités,
19:31les gens qui ont perdu leur boulot.
19:33On touche une misère et on ne s'en sort même pas.
19:37Vous n'avez pas d'enfants à charge.
19:40On se démerde.
19:41Vous écroulez de faim, vous ne pouvez plus vous soigner.
19:44Quelles que soient leurs attentes,
19:45ces électeurs veulent se mobiliser pour les législatives anticipées.
19:52Et puis, Gabriel Attal, sur le terrain,
19:54le Premier ministre est en déplacement à Marseille
19:56pour soutenir les candidats de la majorité présidentielle.
20:00Et il en a profité pour tirer à bout les rouges
20:02sur les programmes économiques des extrêmes.
20:05Ce n'est pas avec les solutions proposées par la France insoumise
20:08ou le Rassemblement national qu'on réglera leurs problèmes.
20:11On propose un projet qui est un projet catastrophique pour l'économie française.
20:14Ce n'est pas moi qui le dis, c'est les représentants des entreprises.
20:18L'AFEP, l'association des grandes entreprises françaises, 2 millions de salariés.
20:21La CPME, l'association des patrons de PME, de petites et moyennes entreprises
20:25qui ne prennent jamais position d'habitude dans les élections.
20:28Ils ont alerté, sonné l'alerte et ils ont dit
20:30que si l'extrême droite ou l'extrême gauche gagnent,
20:32notre pays ira dans le mur.
20:34Ce sera des millions d'emplois qui seront détruits et des gens au chômage.
20:37Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 13h, Anthony.
20:40Merci beaucoup Soumaya.
20:41Je vous présente à nouveau mes invités autour de la table
20:44avec qui j'ai le plaisir d'échanger.
20:46Céline Pina, Naïma Mfadel, Philippe David et Jean-Christophe Gallien.
20:49On va évoquer à nouveau ces rassemblements
20:52dont l'un ce matin qui s'est tenu à Courbevoie.
20:54Beaucoup d'émotions, rassemblement organisé à 11h tout à l'heure devant la mairie
20:58pour soutenir cette petite fille de 12 ans violée samedi dernier,
21:02ciblée par ses agresseurs parce qu'elle est juive.
21:04Ce n'est donc pas le seul rassemblement qu'il y a eu dans le pays.
21:07Un autre rassemblement s'est tenu également à Toulouse,
21:10tout à l'heure, place Saint-Etienne.
21:11Et c'est sur place qu'on va retrouver Franck Touboul.
21:14Bonjour Franck Touboul, vous êtes président du CRIF Occitanie.
21:18Merci d'être avec nous.
21:20On imagine évidemment beaucoup de douleur, de colère aujourd'hui
21:23et cette impression que les mêmes horreurs se répètent sans cesse,
21:26sans que quiconque soit véritablement capable d'agir efficacement aujourd'hui.
21:33Oui, nous sommes à Toulouse et nous avons donc une sensibilité,
21:36je dirais plus accrue que les autres,
21:38parce que des enfants encore plus jeunes que cette jeune fille
21:41ont connu l'horreur et l'ont payé de leur vie.
21:44Et si vous voulez, il y a un ras-le-bol.
21:46En réalité, ce rassemblement a été organisé
21:49parce qu'à la demande de beaucoup de membres de la communauté juive
21:51et d'élus en général, il fallait faire quelque chose.
21:55Il fallait dire stop, ça suffit.
21:57Ça fait depuis le 7 octobre notamment, pas que,
22:00mais que nous subissons des assauts inédits de haine antisémite
22:05qui passent par des mots dérobés,
22:06par des comparaisons ignobles par rapport à la Shoah,
22:10sans jamais basculer dans l'illégalité pour pouvoir se prévaloir
22:13de ne pas avoir été condamné par la justice.
22:16Mais nous ne sommes pas naïfs et chacun comprend,
22:19y compris ceux à qui s'adresse Jean-Luc Mélenchon,
22:21chacun comprend à quoi il joue et quelle responsabilité il porte.
22:25A mes yeux, je suis désolé de le dire, mais à mes yeux, elle est totale.
22:29Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui en sursaut de la société
22:33et de la part des pouvoirs publics ?
22:34Qu'est-ce que vous attendez concrètement ?
22:38Bien évidemment, j'attends que la société,
22:41parce que les pouvoirs publics ne peuvent pas être
22:44derrière chaque citoyen, quel qu'il soit.
22:47Mais il faut que la société s'émancipe de ce discours ambiant
22:51et les Juifs ne peuvent pas être la variable d'ajustement
22:55de cette campagne électorale en particulier.
22:57On ne peut pas jouer avec, je rappelais tout à l'heure
23:00dans mon discours que nous étions 0,5 ou 0,6% de la société française.
23:04Et nous avons l'impression qu'en permanence,
23:06le discours politique et les discords politiques
23:09se font sur le dos des Juifs en instrumentalisant
23:13la situation ou leur histoire.
23:15Ça ne peut pas être le cas.
23:16Les Juifs sont des citoyens français qui vivent normalement,
23:18qui n'aspirent pas à faire étalage de leur différence de croyance.
23:23Ils veulent vivre tranquillement.
23:25Et aujourd'hui, force est de constater que d'un côté,
23:28l'extrême droite cherche à montrer qu'elle n'est plus antisémite.
23:30Et de l'autre côté, Jean-Luc Mélenchon cherche à montrer
23:33à un certain nombre de clientèles électorales
23:35qu'il est sans vraiment basculer dans l'illégalité.
23:38Donc il faut qu'il assume ses responsabilités.
23:40Mais lui, j'ai l'impression que c'est une cause perdue.
23:42Ce que j'espère, c'est que tous ceux qui l'entourent,
23:44qui seraient entre guillemets émancipés du gourou de la secte,
23:47prennent conscience qu'ils vont là dans une direction qui est funeste.
23:50Et je suis volontairement derrière le buste de Mgr Saliège,
23:53qui a sauvé beaucoup de Juifs pendant la guerre par courage
23:56en écrivant cette lettre pastorale que nous avons lue tout à l'heure.
23:58Il faut que ces gens-là sachent qu'ils doivent être du bon côté de l'histoire.
24:02Et aujourd'hui, hélas, en appartenant à ce mouvement politique,
24:05ils sont dans le plus sombre côté de l'histoire.
24:08Franck Touboul, j'ai une dernière question pour vous.
24:10Pour l'heure, la seule réponse qui a été apportée cette semaine,
24:14c'est un temps d'échange dans les écoles.
24:17Est-ce que ça vous paraît utile ou dérisoire ?
24:23Écoute, il appartient aux enseignants de mesurer l'intérêt que cette disposition a prise.
24:29Nous, ça fait un certain nombre d'années que nous appelons le président de la République
24:33à ce que la lutte contre l'antisémitisme soit déclarée grande cause nationale
24:37pour qu'il y ait une prise de conscience à tous les niveaux
24:40et principalement, et il l'a compris, mais un temps d'échange, vous imaginez,
24:43c'est un travail de plusieurs mois, de plusieurs années.
24:46Donc, faire de l'antisémitisme la grande cause nationale de 2024
24:50me paraît capital pour que l'éducation nationale des enseignants jusqu'aux élèves,
24:55et on le voit, aux élèves les plus jeunes, des enfants de 12 ans, de 13 ans,
25:00ont violé une gamine de leur âge.
25:01Et on a vu dans leur téléphone portable le mobile du crime, j'allais dire.
25:05Donc, il faut que cette grande cause nationale soit décidée au sommet de l'État
25:08et qu'un certain nombre de mesures soient prises à tous les niveaux,
25:11dans l'administration, dans l'éducation nationale, bien sûr, mais pas que.
25:15– Merci infiniment, Franck Touboul.
25:16Je le rappelle, vous êtes président du CRIF Occitanie.
25:18Merci d'avoir accepté de répondre à nos questions sur ce plateau.
25:22Et je le disais, Philippe David, Emmanuel Macron a proposé un temps d'échange
25:26dans les écoles sur le racisme et l'antisémitisme
25:29avant la fin de l'année scolaire, c'est-à-dire juste là,
25:32dans les tout prochains jours, on arrive vraiment au bout.
25:36Les violences sexistes et sexuelles seront également abordées, semble-t-il.
25:40Autant vous dire que les syndicats voix rouges dénoncent un coup de com'
25:43en pleine crise politique.
25:44– Mais de qui se moque-t-on ?
25:46On a un crime, parce que le viol est un crime quand même,
25:49il faut appeler un chat un chat, un crime antisémite atroce.
25:54Et on nous dit, on va parler.
25:56Mais évidemment, il faut aussi parler du racisme
25:58pour pas qu'on ait l'impression d'en donner qu'aux juifs.
26:02Mais aussi, il faut parler, allez-y, on va mettre tout,
26:04les droits des minorités sexuelles, les droits de ceux-ci, les droits de ceux-là,
26:07mais de quoi on parle ?
26:08C'est personne issue d'une minorité sexuelle qui a été agressée,
26:12c'est un acte antisémite caractérisé.
26:14J'ai bien aimé une phrase de Bruno Retailleau hier,
26:17le président du groupe LR au Sénat, qui a dit, je cite,
26:21« Avec quel lait les familles de ces garçons les ont élevées
26:24pour les conduire à ce type d'acte ? »
26:27Mais la question se pose, désolé, on a eu vous Jean-Christophe,
26:32vous êtes des femmes, on a eu 12 à 14 ans, déjà primo,
26:36on n'aurait jamais imaginé violer une fille.
26:39On n'aurait jamais imaginé ça.
26:40Deuxièmement, on aurait encore moins imaginé la violer
26:45parce qu'elle n'aurait pas dit sa confession.
26:47Nous, quand on était gamins, vous êtes un peu plus jeunes,
26:50on n'est qu'un cagénaire, je crois, mon cher Jean-Christophe,
26:54les copains, ils ne s'appelaient pas Samuel, Rachid ou Jean-Christophe,
26:58ou Anthony, ou ce que vous voulez.
27:00On se foutait complètement de la religion ou des origines.
27:03Mais qui a eu cette obsession de la race et des origines ?
27:08Ça ne vient pas, absolument, ma chère Naïma,
27:10ça ne vient pas de la droite, c'est de la gauche.
27:12Vous savez, quand vous avez un parti qui s'appelle
27:15le Parti des Indigènes de la République,
27:17qui peut se permettre de sortir toutes les élucubrations qu'il sort,
27:22alors vous me direz, ça donne le PIR, ça donne le pire,
27:24il porte vraiment bien son nom, et des gens qui les suivent,
27:27vous savez, des personnes de plateau télé, je ne citerai pas,
27:30parce que bon, même, je n'ai pas envie de me prendre des procès,
27:33mais vous voyez qui je peux cibler.
27:35On ne les voit d'ailleurs pas sur CNews,
27:38d'un genre, parce qu'ils refusent de venir.
27:40Mais si on en est arrivé là, c'est parce qu'il y a des gens
27:43qui ont des responsabilités, des gens qui ont des responsabilités,
27:46mais qui, bien sûr, disent, non, non, ce n'est pas moi,
27:49c'est la faute, tu n'as pas de chance.
27:50Je voudrais ajouter une chose quand même.
27:52– Je ferai le mot de la fin pour que je puisse faire le tour avec mes invités.
27:55– Parce qu'il y a une chose, vous permettez en 30 secondes,
27:57ces gamins, ces criminels qui violent une jeune fille de 12 ans.
28:02Vous avez vu ce qui s'est passé à Marseille, une gamine de 9 ans
28:05a été lynchée dans la cour de récréation, à coups de pied dans la tête.
28:08– Hospitalisée une semaine.
28:09– Absolument, traumatisée évidemment, mais quand on avait 9 ans,
28:12on aurait imaginé faire ça, mais comment sont élevées ces gosses ?
28:17Comment sont-ils élevés ?
28:18– Et l'école peut-elle rattraper quoi que ce soit ?
28:22– Moi, je suis pour la fin du ministère de l'éducation,
28:24je suis pour le ministère de l'instruction publique.
28:27L'école, c'est fait pour instruire, l'éducation, c'est la famille qui la donne.
28:30– Sur ce temps d'échanges organisés à l'école, un instant,
28:32je voudrais vous faire écouter Cécile Chabot, écrivaine et professeure de français.
28:35Elle était l'invitée de la matinale de Romain Desarbres.
28:38Pour elle, cette mesure n'est pas à la hauteur.
28:40Écoutez, on en parle juste après.
28:42– La lutte contre le racisme, l'intolérance, la haine, l'antisémitisme,
28:46c'est un combat de tous les jours.
28:47Ce n'est pas une heure comme ça entre la poire et le fromage.
28:50C'est un combat que tout le monde doit mener,
28:52qu'on doit mener à l'école, sur les réseaux sociaux,
28:56dans les familles et dans toute la société.
29:00Donc cet antisémitisme qui monte et qui gangrène tout,
29:04comme aux heures les plus sombres de l'histoire,
29:07il aurait fallu s'en emparer avant, sans ambiguïté et avec fermeté.
29:12Il aurait fallu que la France entière défère dans la rue.
29:15Il aurait fallu que les dirigeants de tous bords soient dans la rue.
29:19– On voit des petits tweets désolés, lamentables.
29:23Et c'est là qu'on aurait envoyé un message fort à la jeunesse.
29:27C'est là qu'on leur aurait dit, voilà, il faut lutter contre l'antisémitisme.
29:32– Céline Pina.
29:33– On peut envoyer un message fort à la jeunesse,
29:36mais la question c'est, est-ce qu'on est aujourd'hui en capacité de le faire ?
29:39Parce que la première chose, parlons donc des professeurs.
29:43Aujourd'hui, si vous dites, eh bien on va parler de l'antisémitisme,
29:47avec un peu de chance, vous avez une partie de vos professeurs
29:49qui vont vous dire, ah mais pas du tout,
29:51le vrai problème de la France, c'est l'islamophobie.
29:54Quand on parle aujourd'hui de racisme, on parle de quoi ?
29:57Pour nous, le racisme, par exemple, c'est un combat pour l'égalité.
30:03Et le racisme, c'est le fait d'attribuer aux gens
30:07des capacités inférieures à raison d'une couleur de peau différente.
30:11Mais ce n'est pas ça le racisme pour LFI aujourd'hui.
30:14Pour LFI, le racisme, c'est nous les Blancs.
30:17Nous sommes les héritiers des colonialistes et des esclavagistes.
30:22Nous sommes donc des salauds qui devons nous repentir.
30:25Et toute personne d'une couleur différente est l'héritier des opprimés
30:30et donc a des créances sur tous les Blancs qui existent.
30:35Voilà leur représentation du racisme.
30:37Et on va parler de quoi ?
30:39Imaginez qu'un prof dise, mais moi, je ne peux pas parler de ça
30:42parce que je risque de me faire menacer de mort.
30:45C'est surtout cette inquiétude-là que j'ai,
30:47quand on sait que certains professeurs ont du mal à faire respecter
30:49une minute de silence, quand ils ont du mal à parler de la Shoah en classe
30:52parce que certains élèves ne veulent pas en entendre parler ou ne le croient pas.
30:56Oui, mais pourquoi ?
30:57Parce qu'aujourd'hui, quel est l'homme politique qui dit
31:01voilà ce qui s'est passé aujourd'hui est lié à l'instrumentalisation de Gaza,
31:07est lié au fait que vous avez raconté n'importe quoi sur les Juifs,
31:11est lié au fait d'inventer un faux génocide,
31:14parce que tout ce qui est en train de se passer
31:15est aussi lié à la naissance d'une contre société dans notre pays,
31:20une contre société avec des valeurs islamistes
31:22pour laquelle l'antisémitisme est au cœur de la constitution de cette contre société.
31:30De cela, on n'ose pas parler. Pourquoi ?
31:33Parce que ça nous met mal à l'aise,
31:34parce qu'on a peur que ça astigmatise les musulmans.
31:36Mais les musulmans savent très bien ce que font les islamistes.
31:39Ils l'ont vécu la guerre civile.
31:41Les Algériens, ils la connaissent. Ils l'ont vécu.
31:44Mais nous, on se dit si on ne dit pas les choses, elles n'arriveront pas.
31:47Le résultat, c'est qu'aujourd'hui,
31:49tout le monde anticipe lors de ces élections législatives
31:53et a peur non pas que des hordes d'extrême droite arrivent.
31:59Ils ont peur de l'explosion des banlieues si jamais le RN est haut.
32:03Voilà quelle est la vraie terreur que les gens ont aujourd'hui dans le ventre.
32:07Et de cette terreur-là, on ne parle pas.
32:09Et l'antisémitisme, on ne le combat pas pour les mêmes raisons.
32:13Parce que finalement, entre 0,6% de juifs
32:16et des masses très importantes qui se chiffrent en millions,
32:21presque une dizaine de millions de musulmans,
32:23les acteurs politiques ont plus peur d'une des masses que d'une autre.
32:28Ils ont déjà choisi une forme de camp.
32:31C'est d'autant plus stupide qu'une partie des musulmans aspire exactement
32:35aux mêmes libertés et à l'égalité que nous portons.
32:38Et ce qu'ils ne veulent surtout pas de l'islamisme.
32:41Donc en plus, on trahit tout le monde dans cette histoire.
32:43Moi, j'ai honte de toute la classe politique aujourd'hui.
32:4613h15, le rappel de l'actualité, Somaïa Labidi.
32:50À la une de l'actualité, il reste en tête des intentions de vote
32:53selon notre dernier sondage Opinion We pour CNews Europe 1 et le JDD.
32:58Le RN et ses alliés recueillent 35% des voix.
33:01L'alliance de gauche leur emboîte le pas avec 27%
33:04quand le camp présidentiel atteint les 20%.
33:07L'état de catastrophe naturelle décrété en Mayenne,
33:10annonce de Christophe Béchut, ministre de la Transition écologique.
33:14Le département a été victime, je cite, d'un débordement exceptionnel de loudons
33:18et qui a même dépassé son niveau historique de 1996.
33:22Et puis, nouvel épisode de crispation entre la Maison Blanche et Benjamin Netanyahou.
33:28Le Premier ministre israélien a critiqué le rythme des livraisons
33:31des militaires américaines.
33:33Des commentaires qualifiés, je cite, de décevants et d'offensants
33:36par John Kirby, porte-parole du Conseil de Sécurité Nationale.
33:43Des actes antisémites qui explosent plus 1000% depuis le 7 octobre dernier.
33:48Des Juifs qui aujourd'hui, dans leur propre pays,
33:51la France, ne se sentent plus en sécurité.
33:53Alors on entend souvent ceux qui disent on va partir,
33:54on va quitter la France, ou du moins ceux qui s'interrogent,
33:57qui se posent la question aujourd'hui.
33:58Et puis il y a ceux qui iront voter le 30 juin prochain
34:01et qui ont le sentiment que c'est peut-être aujourd'hui
34:03le Rassemblement National qui va les protéger.
34:05Le vote erraine est sérieusement envisagé par une partie de la communauté juive.
34:10Les explications Marine Sabourin.
34:13Non, non, non, à l'antisémitisme !
34:17Autrefois hostile, une partie de la communauté juive
34:20semble lever le tabou du vote erraine pour ses élections législatives.
34:24Prise de position symbolique cette semaine de la famille Klarsfeld
34:27En cas de duel contre l'FI au second tour,
34:30Arnaud et Serge Klarsfeld voteront Rassemblement National.
34:33On choisit le Rassemblement National parce que la France insoumise
34:37est devenue aujourd'hui l'extrême droite,
34:40alors que l'extrême droite est devenue une sorte de droite populiste ou populaire
34:44selon le point de vue que l'on a,
34:46et aujourd'hui se fait la défenseur des Juifs.
34:50Un vote inédit motivé par de multiples facteurs.
34:53Il y a eu une droitisation des Juifs de France,
34:56c'est le résultat d'un long processus,
34:58mais la raison première pour laquelle aujourd'hui les Juifs en France
35:02ont décidé, pour certains de plus en plus nombreux,
35:05de voter pour le Rassemblement National,
35:07c'est principalement pour des raisons de sécurité.
35:09Autre principale cause de l'antisémitisme,
35:12la haine d'Israël et la montée de l'islamisme en France.
35:15Le parti de Jordan Bardella serait selon cet électorat
35:18le plus à même d'endiguer ces phénomènes.
35:20Pour rappel, depuis le 7 octobre,
35:22les actes antisémites en France ont bondi de 1000% selon le CRIF.
35:27Jean-Christophe Gallien, ça vous surprend aujourd'hui
35:29que le tabou du vote RN soit levé par certains Juifs de France ?
35:33En tout cas, c'est un retournement.
35:35C'est un retournement parce que c'était une parole
35:37qui était existante dans les urnes,
35:40on l'a mesurée depuis quelques années,
35:42mais qui était comme ça verbalisée notamment par des figures.
35:46Alors, il y a d'autres figures qui sont,
35:50qui sont dans des prises de parole différentes.
35:53Donc, il y a un débat.
35:54Au moins, c'est une réalité.
35:55Et ça, c'est un débat qui s'est, encore une fois,
35:57oralisé, qui s'est médiatisé.
35:59Et ça, c'est quand même un phénomène,
36:00s'il vous plaît, qui est à regarder de près.
36:02Et si on regardait même le vote,
36:04alors c'est un vote toujours extrêmement faible en participation,
36:07mais les circonscriptions qu'on appelle les Français de l'étranger,
36:10celles qui concernent et dans laquelle se retrouve Israël.
36:12Alors là, pour le coup, c'est quand même des Français
36:14qui sont en général de confession juive et qui ont voté là-bas.
36:18Alors là, pour le coup, le RN est majoritaire.
36:19Donc, c'est concrètement, alors avec une participation,
36:21encore une fois, extrêmement faible, mais réelle.
36:23Ça veut dire que pour le coup, il y a un mouvement,
36:25il y a un débat, quelque chose en train de se faire.
36:27Et c'est un peu dans, ben voilà, on cherche un protecteur.
36:30Quand on est dans une communauté, s'il vous plaît,
36:32qui est dans cette dynamique-là et qui finalement subit,
36:35pas seulement depuis le 7 octobre, mais avant.
36:36Et puis encore, parce que rappelons-nous,
36:38dans les écoles, dans les collèges de France...
36:39On parle de l'explosion de l'antisémitisme depuis le 7 octobre.
36:41Il était là bien avant, on est bien d'accord.
36:43Si vous êtes collégien, en Seine-Saint-Denis,
36:45il n'y en a plus dans les écoles.
36:46Alors, c'est un score qui était existant depuis longtemps.
36:48Mais bon, on est dans quelque chose, si vous voulez,
36:50qui... Et puis, élargissons encore une fois.
36:52Je veux dire, bien sûr qu'il y a l'antisémitisme,
36:54bien sûr qu'il y a une communauté qui est visée.
36:57Mais rappelons-nous d'autres crimes
36:58qui touchaient à la religion catholique,
37:00des gens qui sont sur la...
37:01des oppositions entre chrétienté et notre religion.
37:04Je pense qu'à un moment donné,
37:06il y a une France qui est traversée
37:07de phénomènes de déconstruction voulue.
37:09Vous avez dit, il y a de la complicité politique,
37:11mais il y a du volontarisme politique là-dessus.
37:13C'est-à-dire qu'opposer, diviser,
37:15effacer en permanence les références historiques.
37:18Vous, tout à l'heure, la personne du CRIF à Toulouse,
37:21utiliser justement la mémoire et l'action de religieux.
37:24Il y a une statue.
37:25Au lieu de la déboulonner, celle-là,
37:26on veut la garder, on veut la célébrer.
37:28Ce pays, si vous voulez, est traversé comme d'autres,
37:30mais peut-être de manière plus forte encore
37:32par ces phénomènes-là.
37:33On l'a vu devant Sciences Po.
37:34Soixante... Allez, soixante-dix,
37:36une centaine de gamins, simplement.
37:37Normal-sub, c'est l'endroit où, normalement,
37:39on fait les élites de ce pays.
37:40Là aussi, on a mis un peu de temps à sortir.
37:42Vous voyez, c'est traversé de partout.
37:44Et je dirais que c'est même très enclavé.
37:47Ça, c'est un phénomène rassurant.
37:48C'est-à-dire qu'il y a une enclave élitaire,
37:50notamment à Paris, qui peut raconter ses histoires,
37:53traverser ce pays comme ça.
37:54Mais ce n'est pas la réalité dans d'autres zones.
37:56Maintenant, et j'en finis avec ça,
37:58il y a une parole qu'on doit attendre
38:00et que je voudrais voir apparaître.
38:01Vous parliez tout à l'heure de la communauté des musulmans.
38:04Je pense qu'il y a, effectivement, on le disait hors plateau,
38:07et révélons-le, une absence du travail politique
38:10qui a été faite de développement politique,
38:11par les forces de droite,
38:13par des forces de gauche plus classiques
38:15qui les ont abandonnées,
38:16dans beaucoup de territoires de la République,
38:18auprès de ces populations qui aujourd'hui,
38:20Philippe a raison,
38:21aujourd'hui se communautarisent.
38:23Avant, on s'en fichait, on n'avait rien à faire.
38:25Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elles se communautarisent,
38:27qu'on ne doit pas les travailler politiquement.
38:28Les seules qui l'ont fait, en grande partie,
38:30c'est effectivement la France insoumise,
38:32qui a fait un pari électoral sur cette communauté.
38:34Maintenant, ce que je voudrais aussi,
38:36c'est que cette communauté ait des prises de parole,
38:39elle a quelques représentants,
38:41elle a des possibilités.
38:42Et aujourd'hui, si vous voulez,
38:44son silence est assourdissant.
38:46Son silence est assourdissant.
38:47Et il est mauvais, à la fois pour ce pays,
38:50mais il est mauvais pour cette propre communauté,
38:52fut-elle nombreuse,
38:53et au-delà des 8 millions dont on parle aujourd'hui,
38:56quand on travaille.
38:56Je me rappelle une conversation avec un numéro 4 ou 5,
38:59des frères musulmans, j'en finis.
39:00Et le mot de la fois pour Naïma M. Fadel,
39:01parce qu'on arrive au bout.
39:02J'en finis.
39:04Il me le disait droit dans les yeux,
39:06mais vous savez, on a ciblé la France,
39:07parce que c'est là qu'on peut faire tomber l'Europe,
39:10parce que si on gagne la bataille de France,
39:12et on a le temps pour le faire,
39:13on a le temps,
39:14on aura gagné la bataille de l'Europe.
39:15Et donc si on gagne la bataille de l'Europe,
39:17je ne vous dis pas ce qu'on a gagné derrière.
39:18Donc on est face à un combat,
39:19et cette communauté aujourd'hui,
39:20je veux l'entendre parler,
39:22je veux l'entendre s'exprimer,
39:23pour dire qu'elle n'est pas d'accord avec ça,
39:24qu'elle n'est pas à avoir d'autres actes,
39:25un prêtre se fasse égorger,
39:27un enseignant dans un collège lui-même se fasse égorger.
39:30On en est là, on est en France,
39:31en 2024, on ne découvre rien, on ne découvre rien.
39:34C'est pour ça que la question de l'antisémitisme,
39:36elle doit engager la France toute entière,
39:39et quelles que soient nos origines,
39:41et c'est pour ça qu'on doit aujourd'hui
39:43montrer notre solidarité à nos compréhensions juives.
39:46Ce que vous avez dit est extrêmement important,
39:48moi je l'analyse depuis les années 80 en fait.
39:5183, rappelons-nous,
39:52vous avez la marche pour l'égalité des droits.
39:54Qu'est-ce qu'on a fait la gauche ?
39:57La marche des beurres,
39:58c'est-à-dire qu'elle a ethnicisé cette marche,
40:00alors que ces jeunes-là marchaient pour l'égalité des droits,
40:03et notamment pour la carte de séjour de 10 ans,
40:05pour leurs parents, voire leurs grands-parents.
40:07C'était juste ça.
40:08Vous pouvez regarder cette marche,
40:10elle était extrêmement républicaine.
40:12On n'a eu touche pas à un bon pote,
40:14qui finalement parle de lutter contre le racisme et l'antisémitisme,
40:19on sait parfaitement qu'il lutte plutôt contre le racisme.
40:23Et puis, comme disait Céline,
40:26par rapport à la racialisation,
40:27on a lutté contre la notion de race.
40:31Mais qui a racialisé par la suite ?
40:33C'est la gauche, parce que c'est elle qui racialise,
40:36qui catégorise, qui assigne,
40:38et qui nous dit même,
40:39quand on est d'origine étrangère, issue de l'immigration,
40:42vous n'avez pas le droit de penser autrement
40:45que d'avoir des pensées plutôt d'opinion de gauche.
40:48Regardez actuellement les personnes qui se sont engagées,
40:51notamment avec les LR ou les RN,
40:55regardez comment elles se font insulter.
40:57Donc la question aujourd'hui,
41:00c'est à un moment de voir comment cette élite
41:03ou ses représentants, et notamment les autorités cultuelles,
41:06prennent aujourd'hui la parole pour condamner.
41:10Et puis sur les quartiers, pour en revenir à ça,
41:12il faut y aller parce qu'on les a enclavés,
41:15on a favorisé par les politiques publiques le séparatisme.
41:18Et aujourd'hui, on ne doit pas les laisser aux mains d'élites.
41:21On marque une courte pause,
41:22on revient dans un instant sur CNews.
41:24On évoquera, entre autres sujets,
41:26le coup dispendieux du programme du Nouveau Front Populaire.
41:30Un coup qui inquiète même, parfois,
41:32certains économistes de gauche.
41:33On en parle dans quelques minutes.
41:39De retour dans Midi News avec tous mes invités
41:41pour décrypter l'actualité.
41:42Céline Pinard, Naïma M. Fadel,
41:44Philippe David, Jean-Christophe Gallien
41:46et Éric Doré de Matten pour l'économie.
41:48Et Somaya Labidi pour le rappel de l'actualité.
41:51À la une de l'actualité, face à la dissolution surprise de l'Assemblée,
41:54les électeurs se pressent pour faire entendre leur voix.
41:58Déjà plus d'un million de procurations enregistrées.
42:01Conséquence, le record de 2022 est déjà dépassé.
42:06Présentation et chiffrage du programme du Nouveau Front Populaire
42:09lors d'une conférence de presse à la mi-journée.
42:12Un programme qui soulève beaucoup d'inquiétudes
42:14et qui est estimé à 106 milliards d'euros
42:16par la socialiste Valérie Rabault
42:18et dont vous allez débattre dans quelques instants,
42:20dans Midi News avec vos invités, Anthony.
42:23Et puis Bruno Le Maire cible les conseillers,
42:26je cite Cloporte d'Emmanuel Macron.
42:28Le ministre de l'Economie semble mal digérer
42:31la dissolution de l'Assemblée nationale
42:33et la tenue d'élections législatives anticipées
42:36qui l'imputent à l'implication de certains membres
42:39de l'entourage présidentiel.
42:42106 milliards d'euros, vous l'avez dit Somaya Labidi.
42:45On va en parler de ce programme.
42:47On rase gratis du côté du Nouveau Front Populaire.
42:50Cette foire aux promesses décriée depuis désormais une semaine
42:53pour son coût dispendieux.
42:55Un programme qui sidère jusqu'à certains économistes de gauche.
42:58On rejoint tout de suite Thomas Bonnet
42:59à la Maison de la Chimie à Paris.
43:01Bonjour Thomas.
43:02Le Nouveau Front Populaire qui tente de rattraper
43:04un petit peu le coup aujourd'hui.
43:05Il a donné tout à l'heure une conférence de presse
43:08pour détailler, chiffrer son programme.
43:13Absolument Anthony, un exercice de transparence
43:15on va dire de la part du Nouveau Front Populaire.
43:18Alors je vous le dis d'entrée de jeu,
43:19il n'y a pas de chiffre global qui a été avancé
43:22sur le coût du programme économique du Nouveau Front Populaire.
43:25Ce n'est pas faute d'avoir posé la question.
43:26Beaucoup de journalistes ont essayé d'obtenir ce fameux montant.
43:29À combien s'élèveraient toutes les mesures
43:31de ce programme économique ?
43:33On n'a pas véritablement eu de réponse.
43:35Simplement un détail sur les mesures
43:38d'abord de dépenses et de recettes.
43:40En termes de dépenses, il y a évidemment la hausse des salaires,
43:43la hausse du SMIC qui passerait à 1600 euros net par mois,
43:46des investissements pour les services publics
43:48ou encore la transition écologique.
43:50Et puis en ce qui concerne les recettes,
43:52en tout cas dans un premier temps,
43:53il y aurait 30 milliards, nous disent-ils,
43:55de rentrées fiscales nouvelles avec une taxe sur les superprofits
43:58estimée à 15 milliards d'euros.
44:00Et puis le retour de l'ISF,
44:03l'impôt de solidarité sur la fortune,
44:04qui là encore pourrait rapporter jusqu'à 15 milliards d'euros.
44:08Dans un deuxième temps, le Nouveau Front Populaire
44:10nous parle de la suppression des niches fiscales.
44:13Et puis l'idée tout au long de cette conférence de presse
44:15pour les élus qui se sont présentés face à nous,
44:17c'était d'expliquer que leur programme était équilibré,
44:20qu'il y avait autant de recettes que de dépenses.
44:23Ils ont fait d'ailleurs venir pour cela
44:25trois économistes de gauche sur scène,
44:27dont Julia Cagé qui ont pris la parole pour attester
44:30de la crédibilité du programme du Nouveau Front Populaire.
44:33Tout cela, on l'a bien compris, pour tenter de rassurer,
44:36pour répondre aussi aux critiques qui fusent depuis quelques jours,
44:39particulièrement ces dernières heures de la part du Medef.
44:41Et puis un mot un peu plus anecdotique,
44:43mais on parle beaucoup de l'incarnation
44:45de ce Nouveau Front Populaire.
44:47Il faut noter que pour cette conférence de presse,
44:48il y avait quatre intervenants pour les quatre partis politiques.
44:52Là encore, il ne fallait pas qu'un parti puisse se dégager
44:54plus que les autres.
44:56Merci beaucoup, Thomas Bonnet.
44:57Merci également à Olivier Gangloff
44:59qui vous accompagne derrière la caméra.
45:01Éric Derry de Matin, décidément, c'est le juste prix
45:03pour le programme du Nouveau Front Populaire.
45:06On va essayer de regarder avec vous les propositions phares
45:09de ce front.
45:10Beaucoup de dépenses, peu de recettes.
45:12Oui, vraiment, ce sera la clé.
45:15D'où viendront les recettes ?
45:16En fait, c'est toujours les impôts, les impôts, les impôts.
45:19C'est d'ailleurs le programme le pire pour le Medef,
45:23pire même d'ailleurs que celui du Rassemblement national.
45:25C'est ce que j'entendais hier, en tout cas,
45:27à l'audition des différents partis.
45:29Alors, le problème, c'est que si vous voulez,
45:31la gauche, au sens large du terme, reprend les vieilles recettes
45:35qui, d'ailleurs, n'ont jamais fonctionné.
45:36C'est impôts, taxes, ISF, milliardaires dans le viseur,
45:39entreprises mises à contribution, nationalisation.
45:42Et puis, jamais, et c'est extraordinaire,
45:44vous ne voyez le mot productivité et travail.
45:46Alors, j'ai regardé quand même, par rapport au socialisme d'antan,
45:50le travail.
45:51Karl Marx, le travail est constitutif de l'essence humaine.
45:55Mais ça, aujourd'hui, c'est fini.
45:56On n'en parle plus.
45:57C'est plutôt l'oisiveté, le temps de repos, les congés,
46:01les 35 heures, voire moins si possible.
46:04Et d'ailleurs, n'oublions pas que les heures sup à l'époque
46:07avaient été défiscalisées par Nicolas Sarkozy
46:09et refiscalisées par François Hollande.
46:11Donc oui, c'est quand même un signe.
46:12Alors pourtant, la gauche parle de pouvoir d'achat en hausse.
46:15Oui, mais alors justement, comment voulez-vous financer
46:17le pouvoir d'achat ?
46:18J'ai calculé que si on passe à 1 600 euros net le SMIC,
46:22eh bien, ça va coûter 3 200 aux chefs d'entreprise.
46:25Ils vont devoir débourser 3 200 euros.
46:27Et pour eux, j'en parlais hier au MEDEF,
46:29c'est catastrophique parce que si on augmente le SMIC,
46:32ça veut dire que les prix augmentent.
46:34Si les prix augmentent, l'inflation progresse.
46:36Donc, vous entrez dans une spirale infernale.
46:38Donc, l'idée, c'est justement toujours,
46:41on donne, mais on ne produit pas.
46:43Parce que l'idée, quand même, pour relancer ce pays, la France,
46:45c'est quand même de créer de la richesse, de la valeur ajoutée.
46:48L'idée de créer des usines, c'est plutôt une bonne chose.
46:50C'est de créer de la richesse, d'exporter nos produits,
46:53de faire rentrer de l'argent dans les caisses.
46:54Mais l'État socialiste, lui, au contraire,
46:57préfère taxer et prendre les recettes,
47:01par les taxes, les recettes.
47:02Est-ce qu'il a été fait dans le passé ?
47:03Oui, alors j'ai regardé.
47:04François Hollande, d'ailleurs, c'est le dernier exemple en date,
47:07avait vraiment augmenté la pression fiscale
47:09dès les premières années de son mandat.
47:10Parce que, je le disais au début, c'est toujours le réflexe socialiste.
47:14Un, il avait supprimé la défiscalisation des heures sup.
47:16Deux, rappelez-vous, les allocations familiales,
47:18c'était sous condition de ressources,
47:20avec la baisse du quotient familial.
47:22Et puis, plein de mesures d'exonération, de cotisations
47:26qui avaient été supprimées.
47:27Et alors, sur 2013 et 2014,
47:3020 milliards d'euros en plus sous François Hollande.
47:3320 milliards d'euros en plus.
47:34Là, j'écoutais tout à l'heure que ce gouvernement,
47:37s'il arrivait au pouvoir, a déjà prévu de mettre un ISF à 15 milliards.
47:41J'ai regardé, actuellement, l'IFI, c'est 2,3 milliards.
47:43On sait que ça ne rapporte pas grand-chose.
47:45Et puis, en plus, ça coûte plus cher de faire rentrer l'argent de l'IFI
47:48pour le gérer, parce que, vous savez,
47:50ça demande beaucoup de mobilisation du trésor public.
47:52Donc, ça coûte plus cher à recouvrer en termes de recettes.
47:55Alors, je reviens sur l'époque Hollande.
47:58On a regardé les chiffres de la Cour des comptes.
48:00Ils sont vérifiables facilement.
48:02Les recettes fiscales de l'impôt sur le revenu,
48:05en 2011 sous Sarkozy, c'était, alors vous allez voir, 50 milliards.
48:09En 2011 sous Sarkozy, 50 milliards.
48:11En 2014 sous François Hollande, 70 milliards.
48:14Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Donc, vous voyez, c'est bien 20 milliards de plus.
48:16Il ne faut pas oublier que la pression fiscale, si vous voulez,
48:19ou les taux, ce qu'on appelle la pression, les cotisations,
48:23les hausses de TVA et tout ça, tout ce qui est la pression
48:27qui pèse sur les Français, elle n'a cessé d'augmenter.
48:29Si on reprend l'époque de François Hollande,
48:31on était à 44,9%. Vous voyez, là, c'est vraiment les prélèvements obligatoires.
48:35C'est en pourcentage de PIB. Pour vous donner une idée,
48:38le PIB, c'est la richesse que crée un pays ou crée un couple.
48:41Eh bien, quand vous gagnez 100, vous en donnez 44,9 sous François Hollande.
48:46Et c'était déjà un record. Et sous Emmanuel Macron,
48:49on est quand même monté à 48%. Vous vous rendez compte ?
48:52Et on reste très, très élevé par rapport à la moyenne européenne.
48:55C'est 6 points de plus. Là, ce sont les chiffres Eurostat.
48:57Parce que l'INSEE, elle est un peu en dessous.
48:59Ça l'arrange, l'INSEE, c'est un organisme d'État.
49:01Mais quand vous regardez vraiment les chiffres comparables aux euros,
49:04vous avez vu la différence, il y a 6 points de plus.
49:06Ce sont donc les ménages qui ont payé la note ?
49:08Toujours. Il y avait eu une enquête très intéressante
49:10qui avait été faite par le journal du dimanche à l'époque.
49:12Vous le retrouverez très facilement.
49:14On prend un couple de 3 enfants, un cadre qui a 3 enfants,
49:17qui vit en couple, qui a 97 000 euros de déclaration en termes de revenus.
49:22Il a payé 2000 euros de plus en impôts en l'espace de 2 ans.
49:27Chiffres facilement vérifiables.
49:29Je m'arrête là parce que François Hollande s'était aperçu
49:33qu'il y avait une vraie confiscation.
49:35Arnaud Montebourg, que l'on connaît, avait dit que ces hausses fiscales
49:39avaient fini par freiner la croissance et que l'effet inverse avait été obtenu.
49:43On a même vu des foyers imposables qui ne l'étaient pas auparavant.
49:46Qu'est-ce qui s'est passé ?
49:48Je conseille d'ailleurs au Front de Gauche de méditer à cette pensée.
49:50François Hollande avait fini par accepter l'idée que trop d'impôts tuent l'impôt.
49:55Et finalement, même avec Emmanuel Macron qui a baissé l'imposition sur les entreprises,
50:00même avec Bruno Le Maire qui a allégé la charge fiscale des particuliers,
50:05puisqu'aujourd'hui il y a moins d'impôts, et il a promis de la stabilité,
50:09malgré cela, la France reste le champion du monde ou de l'Union Européenne
50:13en termes de prélèvements obligatoires.
50:15Est-ce qu'on veut encore aller plus loin, frapper les classes moyennes ?
50:19Bien sûr, la gauche est facile à dire.
50:21Elle dit que les classes populaires et moyennes ne seront pas concernées.
50:24J'attends de voir.
50:25Alors on va faire un tour de table avec mes invités.
50:27Ils veulent afficher au nouveau Front populaire leur crédibilité financière et économique.
50:33Est-ce qu'ils sont convaincants ?
50:35Moi j'ai l'impression qu'il y a quand même un gros flou sur le chiffrage complet du programme,
50:39puisqu'ils n'ont toujours pas répondu à la question.
50:42C'est un peu le jeu du juste prix.
50:43Est-ce que vous permettez de nous rajeunir de 45 ans ?
50:46Allez-y.
50:47En 1979, Margaret Thatcher arrivait au pouvoir en Angleterre.
50:51Elle disait que le problème avec le socialisme
50:54est que vous finissez un jour par avoir dépensé tout l'argent des autres.
50:57En 1979, quand Margaret Thatcher arrive au pouvoir,
51:01elle suit un Premier ministre travailliste qui s'appelait, je crois, Edward Heath.
51:04Et le Royaume-Uni était sur le point d'obtenir un prêt du FMI.
51:09Vous vous rendez compte ? Un prêt du FMI.
51:11L'Angleterre, qui était la première puissance mondiale au XIXe siècle,
51:14était sur le point de finir comme un pays de butièrement.
51:17Si vous appliquez ce programme, je l'ai dit sur votre plateau il y a une semaine, Anthony Favoli,
51:22le 31 juillet, la France passe sous la coupe du FMI.
51:25Comment peut-on croire, alors qu'on est, comme le disait très justement Éric,
51:29le pays le plus taxé du monde,
51:31le pays où les prélèvements obligatoires sont les plus hauts du monde ou presque,
51:35où la redistribution est la plus maximale ?
51:37Comment expliquer ?
51:39Fabien Roussel a eu une phrase terrible.
51:40Il va falloir relancer la dépense publique.
51:42Il a dit ça il y a deux ou trois jours.
51:44On croit rêver.
51:46Alors, moi je veux dire, un vrai programme économique aujourd'hui,
51:49on va revenir en Angleterre.
51:51Mais là, 13 mai 1940,
51:53tu refiles aux communes, très rapidement tu refiles aux communes,
51:57je vous promets du sang, du labeur, des larmes et de la sueur,
52:00parce qu'avec 5 000 milliards de dettes,
52:02parce qu'on nous dit 3 000 milliards,
52:04mais comme on oublie de dire que les comptes sont truqués
52:07pour ne pas être trop mauvais à Bruxelles,
52:09et qu'on oublie notamment les retraites des fonctionnaires,
52:11on n'est plus près de 5 000 milliards,
52:12ce serait un programme réaliste.
52:13Alors, pour faire plaisir à Éric qui a cité Marx,
52:15je vais citer Marx, qui disait dans le 18 brumaire de Louis Bonaparte,
52:18l'histoire se répète toujours deux fois,
52:20la première en tragédie, la seconde en farce,
52:22ben la Nupes c'était la tragédie,
52:24le nouveau Front Populaire c'est la farce.
52:26Vous nous avez rajeuni 45 ans,
52:27moi du coup il ne me reste plus grand-chose.
52:29Merci de nous mettre ce coup de bambou sur la tête.
52:35Vous savez, le Front Populaire nous présente tous les économistes
52:40qui sont censés valider leurs démarches
52:42et prouver donc qu'ils ont raison.
52:44Et il y a une phrase qui est très drôle
52:46et qui dit que les économistes ont été inventés
52:48pour rendre crédibles les astrologues,
52:50et de fait ce n'est pas vraiment faux.
52:53Franchement, il y a un petit tract qui circule aujourd'hui
52:56qui présente les principales mesures annoncées par le Front Populaire
53:00et en dessous il y a marqué
53:02« le Front Populaire vous demande de croire aux licornes volantes »
53:04et je crois que c'est la réalité.
53:06Et en plus, ils s'arrangent pour faire ça.
53:09Comment est-ce qu'on en arrive à avoir
53:11à la fois des prélèvements obligatoires qui baissent
53:14et pourtant un poids sur le PIB qui augmente de plus en plus ?
53:17Ça, ça veut dire que vous produisez très peu de richesses,
53:20ça veut dire que vous ne produisez même plus la richesse nécessaire.
53:24Or, pour redistribuer, il faut produire
53:27et on a l'impression que c'est cet élément de base
53:30que la NUPES a complètement oublié.
53:32Et puis il y a cette proposition, 15 milliards d'euros en 2024,
53:36ça compterait un ISF, un nouvel ISF, un impôt sur la fortune.
53:40Oui, parce qu'en fait, il ne faut pas oublier qu'on se trompe un petit peu,
53:43c'est-à-dire que l'entreprise Nouveau Front Populaire,
53:46pour l'instant, c'est une entreprise électorale.
53:48Son marché, ce n'est pas son marché de gouvernement.
53:50Pour revenir au MEDEF qui devrait le comprendre, c'est bizarre.
53:52Hier, je n'ai pas compris que le MEDEF ne comprenait pas
53:54ce qu'il y avait en face de lui.
53:56On est face à un effort qui, plus est le président de la République,
53:58oblige les partis politiques, je ne veux pas les aider,
54:00mais un programme économique en trois jours ou une semaine,
54:02même si vous voulez, c'est impossible.
54:04Il faut faire un budget public, dans un gouvernement local,
54:06je pense, sous votre contrôle, ou national.
54:09C'est déjà un acte fictionnel, par définition,
54:11parce que vous ne savez pas ce qui va se passer l'année suivante.
54:13C'est très compliqué à faire aujourd'hui dans les temps qui viennent.
54:15Par contre, là, on a une entreprise qui sait très bien quel est son marché.
54:19Elle sait très bien quel est son marché.
54:20Elle sait très bien comment elle peut être performante.
54:22C'est quoi ? Ce n'est pas devenir réaliste.
54:24Ce n'est pas de suivre les concepts de M. Schwab à Davos.
54:29C'est, au contraire, de promettre à un public ce qu'il attend.
54:33Et ce qu'il attend de manière très simple.
54:35C'est-à-dire qu'il faut, au maximum, quatre ou cinq mesures.
54:37Et là, on va être performant, on va les pousser.
54:39Une fois qu'on a dit ça, essentiellement, des promesses de dépenses.
54:42C'est-à-dire, évidemment, parce que quand on est en face d'une offre politique,
54:46on veut entendre des choses qui nous plaisent.
54:48Et donc, à partir de là, ensuite, la recette.
54:50Vous savez, effectivement, la recette, quand on est du front populaire,
54:53on retombe sur les fondamentaux.
54:55Les fondamentaux, c'est quoi ? Trouver l'argent où il se trouve.
54:57C'est ce qu'on nous a toujours dit.
54:59L'argent, on sait où il se trouve.
55:00Alors, ça va être, effectivement, l'ISF, la grande fortune, les super profits,
55:03et ainsi de suite.
55:04Esther Duflo, elle en a fait.
55:05C'est la mécanique.
55:06Thomas Piketty, ils en ont fait.
55:07Il n'y a pas de problème d'argent dans ce monde.
55:09C'est une réalité.
55:10Ça n'a pas de volonté pour aller le chercher.
55:12Donc, on n'a plus besoin de travailler quasiment.
55:13Donc, encore une fois, c'est une entreprise qui sait très bien
55:16quel est son marché.
55:17Là, pour le coup, ils sont très performants là-dessus.
55:19Ils savent d'ailleurs que pour gouverner, ça sera compliqué.
55:21Pourquoi ils sont quatre ?
55:22Pourquoi ils sont quatre ?
55:23C'est parce que le lendemain, si vous voulez, d'une victoire potentielle,
55:25là, les problèmes commercent parce que l'entreprise de gouvernement,
55:28elle sera difficile à garder.
55:30Le conseil d'administration sera difficile à diriger pour reprendre une image économique.
55:34Et on aura beaucoup de mal à avoir un CEO, c'est-à-dire, en gros,
55:37un Premier ministre qui travaille pour les quatre ensemble.
55:39C'est ça dont on peut se réjouir.
55:41D'ici là, effectivement, c'est promesse contre promesse.
55:43Pour le coup, la réalité d'une élection, c'est que vont acheter les clients.
55:48Les clients, c'est les électeurs.
55:49Et là, pour le coup, pour l'instant, leur marketing, à mon avis,
55:51sur leur cible, il est plutôt pas bon.
55:53Madame Fadel, vous achetez ou pas ?
55:55Si j'achète, d'où vous parlez ?
55:57Le programme, le programme économique.
55:58Ah non, non, évidemment, non.
55:59Mais vous savez, moi, ça me fait un peu de la peine parce qu'on peut en sourire.
56:03Mais aujourd'hui, on a les Français qui sont dans le désespoir.
56:07Il y a des personnes qui ont du mal à faire trois repas par jour.
56:10Il y a des personnes qui étaient complètement déclassées, notamment les classes moyennes.
56:14Donc, ce programme, cette entreprise, comme vous disait Franck Populaire,
56:18c'est tout simplement, ils sont dans une démarche d'attrape-nigaud,
56:21excusez-moi de le dire ainsi.
56:22Et c'est là où le bas blesse, parce qu'on pourrait se dire
56:25qu'ils pourraient aborder cette élection avec sérieux,
56:28mais ils savent très bien, comme vous l'avez parfaitement résumé,
56:32qu'ils ne pourront pas mettre en place ce programme
56:35et qu'encore une fois, les Français se sentiront trompés.
56:39Allez, il nous reste à peu près une minute.
56:41Juste un mot sur ce baromètre Opinion Way pour CNews Europe 1 et le JDD.
56:45Comme chaque vendredi, on vous dévoile les intentions de vote des Français.
56:49Si le premier tour des législatives avait lieu dimanche prochain, regardez,
56:52vous seriez 35% à voter pour un candidat du Rassemblement national et de ses alliés.
56:59C'est trois points de plus en l'espace d'une semaine.
57:01Deux points de plus également pour les candidats du Front populaire
57:04qui cumulent 27% des intentions de vote.
57:07La majorité, quant à elle, à 20%, elle gagne un point.
57:10Elle est suivie de la droite à 7% et reconquête 2%.
57:14Ça nous amène à 13h46.
57:17Au rappel de l'actualité, avec vous Somay Alhabiti.
57:19À la une de l'actualité, la campagne des législatives bat son plein.
57:23Gabriel Attal en déplacement à Marseille pour soutenir les candidats de la majorité présidentielle
57:28dont la secrétaire d'État Sabrina Agresti-Roubach,
57:31candidate dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône.
57:35L'état de catastrophe naturelle décrétée en Mayenne,
57:38annonce de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
57:42Le département a été victime, je cite, d'un débordement exceptionnel de loudon
57:46qui a même dépassé son niveau historique de 1996.
57:50Et puis une saisie exceptionnelle de 216 kg de méthamphétamine
57:55effectué dans le Var pour une valeur marchande de près de 6 millions d'euros.
57:59Cette drogue présentée comme un puissant stimulant se revendrait 30 euros le gramme en moyenne.
58:05J'aurais pu tenir encore une demi-heure d'émission.
58:08Malheureusement, on doit s'arrêter là.
58:10On doit laisser place à Nelly Denac, 180 minutes d'info dans quelques minutes.
58:13Le temps pour moi de vous remercier, chers invités, Céline Pina, Naïma Enfadel,
58:17Philippe David, Jean-Christophe Gallien et bien sûr Éric Derry de Matten.
58:21Très bon après-midi à tous sur CNews.

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