• l’année dernière
L’entreprise joue un rôle significatif dans la transformation des territoires et, réciproquement, le territoire est un enjeu majeur de la stratégie de l’entreprise.
C’est sur les territoires que se construisent aujourd’hui les réponses aux grands défis de demain.
Quelle est la contribution de l’entreprise au développement économique, social et environnemental du territoire ?
Sur quels sont les secteurs d’activités stratégiques sur lesquels s’appuyer pour accentuer la transformation des territoires par les entreprises ? Economie décarbonée, logement, transport, santé ?

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00:00 [Musique]
00:08 Nous voilà effectivement pour continuer à débattre à l'occasion de cette journée formidable.
00:15 Je suis pas sûr, vous allez le voir, je suis pas sûr qu'on garde le même unanimisme à l'occasion de la table ronde qui va venir maintenant, mais on va voir.
00:24 On va discuter ensemble. On va discuter avec Delphine André qui va venir me rejoindre. Delphine, présidente du groupe Charles André.
00:32 On présentera ça évidemment dans un instant. Avec Marguerite Bérard, la directrice de la Banque Commerciale France de BNP Paribas.
00:40 Avec Isabelle Patrier, la directrice France de Total Energy. Et avec Gianmarco Montselato, le président de Deloitte.
00:48 Allez-y, allez-y, allez-y. Prenez place. Prenez place, je vous en prie. Voyons, on a une petite mise en scène comme ça pour vous faire monter.
00:56 Voilà, histoire de mettre un petit peu de solennité là-dedans. Oui, je disais, après avoir discuté évidemment avec chacun d'entre vous.
01:04 Chacune, chacun, chacun. Il y a un homme, chacun. Et non ! La grammaire est ainsi faite.
01:15 Je disais qu'on n'allait peut-être pas être dans le même unanimisme magnifique qu'on a eu autour de notre pays, autour de l'innovation.
01:23 Sur ce sujet de l'entreprise et des territoires, une alliance stratégique. Une alliance stratégique, en fait, les représentants des entreprises qui sont là.
01:30 Et c'est vrai qu'il n'y a pas de représentants des territoires. Tant mieux d'une certaine manière.
01:34 Parce qu'on se rend bien compte que les représentants des entreprises qui sont là voudraient qu'elle soit peut-être un peu plus stratégique, justement, cette alliance.
01:41 Et qu'elle se renforce. Mais je voudrais d'abord rentrer justement, on a là, alors Delphine peut-être, une petite présentation quand même du groupe Charles-André.
01:51 Très connu ici. Vous êtes vous-même personnalité patronale éminente de la région.
01:57 Mais c'est vrai qu'à côté de Total Energy, de BNP Paribas, y compris de Deloitte, petite présentation, magnifique ETI dans le transport, Delphine.
02:05 Oui, alors GCA, c'est une entreprise de transport et logistique familiale, 100% familiale, donc qui est fortement ancrée dans les territoires.
02:12 Puisque nous avons une soixantaine de filiales sur toute la France et une vingtaine en Europe.
02:20 Voilà, et nous sommes au service de nos clients industriels pour tout ce qui concerne le transport par tout mode, y compris le ferroviaire et la barge, la logistique et tous les services associés à la logistique.
02:31 Question, alors, grandes entreprises, peut-être Marguerite, votre stratégie de développement vis-à-vis des territoires.
02:37 Est-ce que le territoire, c'est quelque chose dans la stratégie de BNP Paribas qui compte ? Quel est le degré d'autonomie, par exemple, que vous donnez aux différentes équipes qui sont implantées partout en France ?
02:48 Bonjour à tous. C'est vrai que quand on pense BNP Paribas, on se dit "Ouh là là, c'est une grande banque".
02:53 Première banque de la zone euro, voilà, on est comme ça.
02:56 La zone mondiale, ça paraît bien loin. La réalité, c'est que notre organisation en France, nous, on est organisé en 150 territoires avec des patrons de territoire qui ont effectivement beaucoup d'autonomie,
03:09 des patrons de région qui, je vois Pierre Vert là qui est juste là, bon, il est né à Montauban, d'accord, mais aujourd'hui, ça fait quand même quelques années qu'après avoir roulé sa bosse en Asie, en Asie...
03:22 Et Marguerite, le territoire n'est pas obligé d'être défendu par le local de l'étape non plus ?
03:26 C'est ce que je voulais dire. Même un gars de Montauban peut jouer un rôle ici à Marseille.
03:35 Un homme politique me disait "C'est très mauvais quand c'est l'amiral qui devient ministre de la Marine".
03:39 Voilà. Ça, je le lui laisse. Non mais c'est pour nous un attachement très fort. D'ailleurs, dans quelques semaines, nous, on vient avec le top 400 de la Banque Commerciale en France ici à Marseille,
03:52 parce qu'on ne se réunit pas à Paris, mais on vient se réunir tous ensemble à Marseille. Et notre rôle, finalement, c'est souvent, moi, ça me marque à chaque fois, partout, on était à Vannes la semaine dernière, etc.
04:08 En fait, on réunit des chefs d'entreprise et on se rend compte que le rôle du banquier, parfois, c'est de permettre à des chefs d'entreprise qui pourtant vivent sur le même territoire,
04:16 mais dans des activités un peu différentes, de se rencontrer, d'élargir le réseau et de faire finalement des affaires ensemble.
04:24 On va commencer à dire du mal des institutions, mais c'est le boulot des chambres de commerce, ça, normalement, Marguerite.
04:29 On peut y contribuer.
04:30 Mais vous vous donnez un rôle qui va au-delà, en fait, du développement de Paris-Bas, qui est un rôle de BNP Paris-Bas, qui est un rôle d'animation et de développement du territoire sur lequel vous êtes emplantée.
04:41 Oui, parce que, en fait, notre job, c'est quoi ? C'est de rendre des projets possibles, des projets d'entrepreneurs possibles et puis de gérer les risques.
04:51 Et en fait, on a une vraie capacité de détection, de repérage de belles entreprises.
04:58 Je pense par exemple à une entreprise que Total Energy a récemment rachetée dans la région, qui est Ombrea, de Julie Véco, qui l'a créée avec son papa il y a quelques années, Total Energy.
05:10 C'est une entreprise qu'on avait repérée, qu'on a accompagnée, qu'on a aidée à grandir.
05:16 Notre métier, c'est ça, à la fois les repérer, mais ensuite, et c'est notre force, les emmener partout.
05:23 C'est-à-dire qu'on est dans un territoire, mais ensuite, on se déploie, on se déploie en France, on se déploie à l'international.
05:30 Et là, c'est aussi quelque chose qu'on peut apporter aux entrepreneurs.
05:34 Isabelle, vous me disiez, pour le coup, Total Energy, c'est une forme de révolution dans l'organisation autour des territoires. Vous pouvez me préciser ça ?
05:42 Total Energy est dans le cœur des territoires depuis toujours. On a nos réseaux de stations-service, on est connus pour ça, on a nos raffineries, nos dépôts.
05:51 On a toujours été dans les territoires français. Mais aujourd'hui, il faut quand même se dire les choses comme elles sont, on est à 80% d'énergie fossile sur la planète, en France, idem.
06:02 Et cette énergie, elle arrive de l'autre bout de la planète. Donc, pour demain, avoir une énergie locale, souveraine, en fait, cette énergie, elle sera dans les territoires.
06:11 Et aujourd'hui, Total Energy en France, c'est 500 unités de production d'électricité renouvelable, hydroélectricité, éolienne, solaire, dans les territoires.
06:22 C'est le plus grand producteur de biogaz de France, avec des biométhaniseurs qui sont dans les territoires, avec un ancrage territorial fort, avec les acteurs de ces territoires.
06:32 Un biométhaniseur, vous êtes avec les agriculteurs. Il faut quand même se dire une chose, c'est qu'aujourd'hui, notre enjeu, c'est de le développer.
06:39 Et on parlait du titre de ce forum, qui est d'accélérer. Notre sujet aujourd'hui, c'est d'arriver à accélérer.
06:45 On va y venir, on va y venir, on va y venir, oh là là, on va y venir sur l'accélération. Non, non, non, mais attends, je veux des précisions.
06:49 Parce que vous m'avez appris, on peut aussi, et en discutant avec vous, on apprend des choses, et heureusement.
06:54 Un chiffre assez terrible, quand même, dont je n'avais pas conscience. Vous avez dit 80% de l'énergie du monde est aujourd'hui produite par des hydrocarbures, par des énergies fossiles.
07:02 Oui.
07:03 Par des énergies fossiles.
07:04 Je vais même vous dire mieux.
07:05 C'était le même chiffre il y a 30 ans, c'est ça ?
07:06 Oui, parce qu'en fait, il y a 30 ans, c'était 82%, aujourd'hui, c'est 81%. Donc vous voyez les progrès qu'on a faits, à peu près zéro.
07:13 Donc, il y a un moment donné, il faut quand même se dire la vérité.
07:16 Une accélération.
07:17 Si on veut décarboner, il va falloir se dire les choses en face. On ne peut plus continuer à dire "je veux décarboner, mais je ne veux pas d'avoir d'éoliennes en face de mon jardin, dans mon paysage, de biométhaniseurs et d'eau solaire".
07:32 En fait, c'est ça l'enjeu.
07:33 Voilà. L'autre point, c'est cette souveraineté énergétique, qui est aujourd'hui le cœur même des préoccupations d'énormément de chefs d'entreprise.
07:41 On l'a bien vu avec les accords récents sur le marché de l'électricité qui ont peut-être rassuré tout le monde.
07:45 Cette souveraineté, ça ne peut pas être que des EPR. Forcément, c'est dans les territoires qu'il faut aller la chercher.
07:52 Déjà, si en 2030, on veut atteindre les objectifs que la France est fixée de décarbonation, si on veut que cette trajectoire de diminution du carbone, du CO2, de son empreinte sur les activités françaises diminue,
08:07 vous savez très bien qu'en 2030, on n'aura pas construit le parc nucléaire de demain.
08:11 Donc déjà, ne serait-ce que ça, il va falloir... Et 2030, c'est quand même demain, c'est dans 6 ans.
08:17 Donc effectivement, il faut arrêter de se mentir. Il faut se dire qu'on a des trajectoires, qu'on a des indicateurs, qu'il faut qu'on les suive et qu'il faut qu'on construit cette énergie
08:28 qui devrait déjà être en partie cette énergie d'aujourd'hui, mais qui doit être l'énergie de demain.
08:34 – Jean-Marco Deloitte, cabinet de stratégie, vous êtes auprès des entreprises pour justement...
08:41 On est sous le prisme de la transformation aujourd'hui, c'est votre métier, la transformation, à côté évidemment d'une activité cœur de commissaire au compte.
08:49 Vous me disiez, l'aménagement du territoire, c'est un truc... Vous me disiez intraduisible dans d'autres langues européennes.
08:57 J'ai adoré ce truc, dites-moi Jean-Marco.
08:59 – C'est l'exception française, vous ne pouvez pas expliquer à un Américain, à un Italien ou à un Allemand ce que c'est que l'aménagement du territoire.
09:04 Parce que les territoires existent, ils sont forts. Le prisme français d'avoir Paris et le désert français a entraîné ce concept d'aménagement du territoire
09:14 qui est un contresens en réalité. Les territoires n'ont pas besoin d'être aménagés, ils ont besoin de se développer.
09:19 Et la bonne nouvelle derrière c'est que la France, qui est un pays extrêmement puissant économiquement et pas que, a eu toujours un obstacle, c'est sa théorie des nœuds.
09:28 Dans une théorie très bien pensée, on disait qu'il faut tous être à Paris, dans une grande mégalopole, parce que c'est là que se font les nœuds de communication, de business.
09:35 Donc on va tout centraliser. Nos voisins n'ont pas fait le même choix et l'Allemagne ne me semble pas moins développée économiquement que nous.
09:41 Donc ce n'était pas forcément une idée de génie. Aujourd'hui, parce qu'on vit une double transformation numérique et écologique, comme l'évoquait Isabelle,
09:49 ça va permettre aux territoires de reprendre leur juste place dans l'économie française.
09:54 Parce que le numérique et demain l'intelligence artificielle tuent complètement la théorie des nœuds.
09:59 Vous n'avez pas besoin d'être là où il y a le plus grand nombre d'experts de quel sujet, parce que vous y avez accès par le numérique.
10:04 Aujourd'hui, vous avez besoin d'avoir des équipes motivées, impliquées, innovantes.
10:09 Ces équipes, en France ou ailleurs, elles veulent une qualité de vie. Elles veulent des circuits courts pour être responsables.
10:14 Les territoires sont source d'innovation, sont source d'insertion par l'économie.
10:19 Et l'entreprise n'a jamais été virtuelle. L'entreprise, elle est toujours ancrée dans un ou plusieurs territoires.
10:25 Nous, notre métier, c'est d'apporter la confiance, que ce soit en conseil ou en auditeur.
10:29 Pour avoir la confiance, il faut qu'on ait des talents engagés qui partagent nos valeurs.
10:33 Forcément, on va être dans les territoires. On va vivre avec les territoires de manière à la fois unique, parce qu'on porte les mêmes valeurs,
10:40 mais de manière différenciée en fonction de la culture des territoires.
10:43 – On va aller sur cette question des équipements quasi régaliens, parce que c'est un des grands points de Delphine.
10:50 Juste un point encore, John Marco, de votre expérience autour de la fiscalité.
10:55 Parce que c'est vrai que les territoires ont souvent essayé de faire, enfin on se souvient de la vignette automobile de la Marne, par exemple,
11:04 enfin, ont souvent essayé de faire de la fiscalité un argument pour attirer l'activité.
11:10 Vous dites que c'est un mauvais argument, c'est un mauvais axe de développement.
11:15 – En réalité, en France, ce n'est pas possible, parce que toute la fiscalité, y compris locale, est décidée à Paris, à Bercy.
11:20 Donc vous oubliez, vous n'avez aucun pouvoir. En Italie, c'est possible.
11:23 L'Italie a transformé Lepouille, ma région d'origine, en centre de services technologiques,
11:28 parce qu'ils ont la main sur la fiscalité locale.
11:30 Donc c'est beaucoup moins cher de vivre dans Lepouille que de vivre à Rome ou à Milan.
11:33 En France, tout est décidé à Bercy et la fiscalité, elle est unique.
11:37 Donc vous n'avez pas cette main-là. Qui plus est, même si ça peut être attractif,
11:41 c'est plus l'environnement de travail, l'éducation, les charges sur le travail aussi,
11:47 parce que c'est vrai qu'il y a une compétition entre les territoires en dehors de France,
11:50 avec l'Italie, avec l'Espagne, pour…
11:53 – C'est ça, elle est là, la compétition fiscale, maintenant.
11:55 – Elle est là, pour avoir, effectivement, les équipes, les talents,
11:58 qui vont travailler à distance sur des sujets de technologie, mais pas que,
12:02 et qui vont choisir là où ils veulent travailler, qui entraînent des emplois locaux de service à ces personnes.
12:06 Donc c'est très vertueux. Et la compétition, elle est là.
12:08 La France a beaucoup d'atouts.
12:10 C'est sûr que si Bercy pouvait décider de baisser le coût du travail
12:13 en baissant les charges sur le travail, ça profiterait à tout le monde, y compris aux territoires.
12:16 Mais tant que ce n'est pas fait, je pense que les territoires ont une vraie carte à jouer.
12:20 Ici, on est quand même dans une ville, je le dis souvent,
12:22 qui est presque aussi vieille que Rome, la ville natale.
12:24 Et c'est une ville depuis 3000 ans qui est un centre économique.
12:27 Donc elle n'a pas grand-chose à apprendre là-dessus.
12:30 Et donc les territoires en France, ici et ailleurs, ont des vraies cartes à jouer
12:34 avec les pôles de compétitivité, avec la qualité de la vie, avec les infrastructures,
12:39 avec l'art de vivre qui est consubstantiel à l'art de travailler.
12:42 Et ça, on s'en rend de plus en plus compte.
12:44 Il faut simplement que, je vous confirme la suite,
12:46 les territoires ne fassent pas l'erreur qu'on a souvent fait à Bercy de segmenter le travail.
12:50 Il y a le travail peu qualifié sur lequel on va mettre tous les efforts.
12:53 Il y a le travail plus qualifié qui se fait tout seul. Ce n'est pas vrai.
12:55 Alors Jean-Marco, on va tout à fait, parce que c'est le point de Delphine,
12:59 ne pas segmenter le travail et ne surtout pas segmenter le travail territorialement.
13:05 Delphine, on peut peut-être commencer par ça, mais vous disiez...
13:08 Ce n'est peut-être pas aussi radical que ce que vous le dites, mais c'est vrai que...
13:11 A chaque fois, c'est la même chose. Vous discutez pour préparer le truc et tout,
13:14 et puis quand arrive, quand on est avec le micro en main, on dit...
13:17 Non, je vais parler vrai.
13:19 Mais non, moi, je pense que, on l'a dit, la réduction de l'empreinte carbone,
13:24 c'est un vrai défi. Elle va nécessiter une transformation radicale.
13:28 Transformation radicale des entreprises, une transformation radicale aussi
13:33 au niveau des usages pour les citoyens.
13:36 Moi, je pense que quand on entreprend un projet de transformation radicale,
13:41 il y a quand même un besoin de cohérence, de dialogue,
13:45 et que donc, il faut qu'il y ait une autorité, on va dire, "supérieure".
13:50 Il me semble que cette autorité, en ce qui concerne la France, elle est étatique,
13:53 pour que les choses ne partent pas dans tous les sens,
13:56 et pour que les entreprises aient justement un cadre qui soit...
14:01 et des perspectives.
14:04 Si je reprends l'exemple des ADFE, par exemple, quand les ADFE sont venus sur le tabli...
14:08 - Zone faible émission. - Donc les zones de faible émission.
14:11 Autant d'agglomérations, autant de solutions.
14:15 Donc il y en avait certains qui disaient, c'est zéro carbone en 2025, d'autres 2030,
14:19 avec les fameuses cinq catégories. Alors nous, on ne veut plus de catégorie 2,
14:23 nous, on ne veut plus de catégorie 3. Donc qu'est-ce qui se passe ?
14:26 Un, l'entreprise, elle est complètement perdue, parce qu'elle a des solutions
14:29 qui sont complètement différentes. Les constructeurs de camions,
14:32 qui doivent quand même passer du tout d'une énergie classique
14:36 à soit de l'électrique, soit de l'hydrogène, d'ailleurs personne ne sait trop,
14:40 avec des camions qui coûtent entre 2 fois et demi et 5 fois plus cher
14:44 que ce qu'ils coûtent aujourd'hui, ça nécessite quand même,
14:47 pour un constructeur, une visibilité, parce qu'il va investir des milliards d'euros
14:51 dans la transformation de sa chaîne. Si après, il ne peut pas les vendre,
14:55 parce que vous dites, ah ben non, moi je vous commande trois camions
14:57 là pour Marseille, parce qu'il y a une ZFE spécifique, deux pour Paris,
15:00 et puis en 2025, vous en commanderez 50, le gars il dit, non mais attendez,
15:04 non, je ne peux pas faire ceci.
15:06 - Delfine, vous savez que vous... Il sait qu'il y passera de toute façon.
15:09 - Oui, mais si vous voulez, l'entreprise, elle ne lève pas l'impôt.
15:13 Donc l'entreprise, elle n'a de ressources que ce qu'elle est capable
15:17 de facturer à ses clients, et après moins les charges, moins la fiscalité,
15:20 et elle a son bénéfice. Nous, Charles André, par exemple,
15:23 on réinvestit 95%, je t'entendais ce matin, monsieur Pigasse,
15:27 qui parlait des 60% que les entreprises distribuaient à leurs actionnaires,
15:32 nous, on réinvestit 95% de ce qu'on gagne, d'accord ?
15:36 Et demain, si vous me dites, vous devez Delfine, ne serait-ce que renouveler
15:41 20% de votre parc avec de l'électrique, je ne sais pas le faire.
15:45 Et parce que mes clients ne sont pas capables aujourd'hui de payer ça.
15:48 Donc il faut bien comprendre que c'est facile, on n'a pas une baguette magique
15:51 de dire, demain, tout le monde roule à l'électrique.
15:53 Mais d'ailleurs, c'est pareil pour les particuliers.
15:55 Qui est le particulier ici qui est capable, sans subvention,
15:57 de renouveler sa voiture électrique ?
15:59 Alors qui en plus, qui en mènera ? Parce qu'attendez, non mais je finis.
16:02 Parce qu'on vous dit, non mais, alors c'est deux fois et demi plus cher.
16:04 Et puis après, ça roule deux fois moins dans la journée.
16:07 Un camion, ça roule, en gros, ça peut faire à peu près 550 km aujourd'hui par jour.
16:13 Un camion électrique, ça en fait à peine 200.
16:16 Et vous ne savez pas où le recharger, parce qu'il n'y a pas d'infrastructure de rechargement.
16:20 C'est-à-dire que mon chauffeur, il vient me voir, il me dit,
16:21 "Madame André, aujourd'hui, je suis stressée."
16:22 Je lui dis, "Mais pourquoi ? Vous avez un beau camion électrique."
16:24 Parce que, quand je vois la batterie baisser, je ne sais pas où le remplir, mon camion.
16:29 Et puis quand je trouve une borne, on me l'a donnée pour X kWh,
16:32 on m'a dit, "Vous allez la charger en deux heures."
16:34 Eh bien, je mets cinq heures.
16:35 Donc il faut quand même, je pense, à un moment donné, se rendre compte de ça.
16:38 Et cette coordination, pour moi...
16:40 - C'est Isabelle qu'il faut en parler, là, des bornes de recharge.
16:43 C'est Isabelle qu'il faut en parler.
16:44 - Non, mais Total a fait...
16:46 Si vous regardez par rapport à il y a cinq ans,
16:48 j'ai un peu fait son travail.
16:49 - Isabelle, moi, je veux juste préciser votre propos, parce qu'il est super intéressant.
16:52 Vous n'êtes pas fan de la décentralisation.
16:54 Regarde le micro, vous n'êtes pas fan de la décentralisation.
16:56 - Non, ce n'est pas moi, je ne suis fan de rien.
16:58 - Et vous voulez vous, qui est pour ces enjeux...
16:59 - Non, non, non, ne me dites pas ça.
17:01 Moi, je suis ancrée dans les territoires.
17:03 L'entreprise, elle a démarré à Vallon-Pendangue, dans l'Ardèche.
17:06 Aujourd'hui, on est à Montélimar, dans la Drôme,
17:08 parce qu'il fallait être connecté à l'autoroute.
17:10 Et nous avons 10 000 personnes qui sont employées en Europe.
17:14 Nous en avons plus de 85 % qui sont en France.
17:17 Et nous avons gardé notre siège social à Montélimar,
17:19 une ville de 35 000 habitants.
17:21 Donc, les territoires, je connais et je les aime.
17:23 Il n'y a pas de sujet là-dessus.
17:24 Mais après, moi, je ne comprends pas pourquoi on oppose le territoire à l'État.
17:29 Voilà.
17:30 Et d'ailleurs, si on parle de...
17:32 - Diane Marco.
17:33 - Moi, je ne prendrai pas l'Allemagne comme exemple.
17:36 Quand vous voyez l'Allemagne, je veux dire,
17:38 elle, elle produit son électricité avec des centrales à charbon,
17:41 qui polluent deux fois plus que le pétrole.
17:43 - Delphine.
17:44 - Moi, je veux bien, mais il ne faut quand même pas exagérer.
17:46 - Diane Marco, juste, c'est super intéressant,
17:49 parce qu'à un moment, on hérite, finalement,
17:51 comme vous l'avez décrit, d'un modèle de développement
17:54 qu'on a beaucoup de mal à inverser.
17:57 Et c'est vrai que cette histoire de ZFE est un très bon exemple
18:00 de ce que vous donnez du pouvoir aux régions et aux collectivités,
18:03 et elles en font ce qu'elles veulent.
18:05 Et pour une entreprise implantée sur tout le territoire,
18:08 c'est un cauchemar.
18:10 - Oui, mais les régions ne sont pas obligées
18:13 de rajouter aux millefeuilles administratives.
18:15 Ce n'est pas une obligation.
18:16 C'est le prisme français de penser qu'il va changer l'économie
18:20 par la normalisation, par l'administratif.
18:22 Ça ne marche pas.
18:23 L'innovation ne s'est jamais décrétée dans un bureau de ministre.
18:26 Jamais.
18:27 L'innovation est par des territoires,
18:29 et par du concret.
18:30 Donc il n'y a pas d'opposition entre l'Etat et les territoires.
18:33 Ce que je dis, c'est simplement le modèle français
18:35 qui est le plus centralisé au monde, quasiment,
18:37 et qui a eu des avantages, qui a eu des inconvénients,
18:39 parce qu'on le veut ou non, on a été plutôt moins innovants
18:42 que nos compétiteurs dans l'économie.
18:44 On a inventé beaucoup de choses, mais on a moins innové
18:46 parce que la centralisation est l'ennemi de l'innovation.
18:49 La révolution numérique, la révolution écologique
18:51 va redonner du pouvoir aux territoires.
18:55 On voit bien, avec les cadres qui quittent Paris,
18:57 la mire désirable des populations qualifiées,
19:00 il n'est plus à Paris, il est en dehors.
19:02 Si j'ai plus de populations qualifiées qui vont dans les territoires,
19:04 qui travaillent, qui y sont accueillies,
19:06 parce qu'il faut savoir les accueillir,
19:07 ce n'est pas si simple, il y a des effets...
19:09 -Il y a du régalien, il faut de la sécurité,
19:11 il faut des routes, des écoles...
19:12 -Ca créera des emplois dans les moins qualifiés,
19:15 inévitablement, parce que c'est vertueux.
19:17 Donc il y a toute une révolution qui va favoriser les territoires.
19:19 Simplement, je pense que les territoires,
19:22 dans l'alliance stratégique avec les entreprises,
19:23 ont plus à gagner, à favoriser des écosystèmes
19:26 innovants, de qualité de vie,
19:28 d'équilibre entre le circuit court
19:30 et la qualité de vie, de responsabilisation,
19:32 de se dire les choses, parce qu'effectivement,
19:34 personne ne veut avoir une éolienne dans son jardin,
19:35 t'as raison.
19:36 Et ça, ça attirera l'emploi.
19:39 On le voit aux Etats-Unis aujourd'hui,
19:40 où les gens quittent la Silicon Valley pour aller ailleurs.
19:43 -C'est massif.
19:44 -On le voit dans quasiment tous les pays.
19:46 La France a une chance unique,
19:47 c'est qu'elle a une richesse de territoire.
19:49 Simplement, il faut comprendre que les territoires
19:51 soient plus agiles et stratégiques
19:53 que ne l'a été l'Etat français historiquement,
19:55 de se dire que la création de valeur,
19:57 elle se fera par l'entrepreneuriat,
19:59 par l'innovation, par faire des erreurs,
20:01 par l'avenir désirable, par la qualité de la vie,
20:04 plus que par la surréglementation,
20:06 plus que par la théorie politique.
20:08 -Marguerite.
20:09 -Juste peut-être...
20:10 -Je reviendrai sur les bornes de recharge avec Isabelle.
20:11 -Une petite réaction, parce que je pense que ce que dit
20:13 Delphine à très juste titre, c'est une entreprise,
20:16 elle a besoin d'une certaine prévisibilité,
20:18 d'une certaine sécurité juridique,
20:20 et d'une certaine continuité.
20:22 Et après, je veux dire, c'est un animal Darwinien,
20:24 elle s'adapte, mais elle a besoin de ça.
20:28 Ensuite, moi, je suis tout à fait d'accord pour dire
20:32 que les territoires, c'est le fruit d'une histoire
20:37 et d'infrastructures.
20:38 Je vais vous donner juste...
20:39 Alors, histoire, je vais vous donner un exemple
20:41 qui m'avait beaucoup intriguée, amusée,
20:43 c'était une autre réunion du MEDEF qu'on avait tenue,
20:46 c'était en marche du Vendée Globe,
20:48 c'était juste l'après-Covid,
20:51 on était en plein pré-garantie par l'État,
20:54 et je regarde la carte de France des PGE,
20:56 parce qu'on en avait accompagné beaucoup,
20:59 et je regarde la carte, et l'endroit où il y a
21:01 le moins de PGE en France, c'est la Vendée.
21:03 Le seul moyen d'expliquer ça, et je le dis
21:05 aux chefs d'entreprise qui étaient là et qui se marrent,
21:07 c'est que le Vendée 1, avant d'aller demander une aide
21:09 avec un dispositif de soutien avec l'État,
21:12 il va regarder toutes ses autres options.
21:14 Donc, il y a une mémoire de l'eau,
21:16 il y a une histoire, etc.
21:18 C'est pas pour rien que quand on est à Grenoble,
21:21 on a l'héritage d'air liquide,
21:23 et on a une filière hydrogène qui est hyper créative,
21:25 c'est pas pour rien que dans les Hauts-de-France,
21:27 on a une tradition agroalimentaire qui fait que des entreprises
21:29 innovantes, que sont Insecte, Innovaphide,
21:32 viennent s'installer aujourd'hui, et inventent peut-être
21:34 l'alimentation de demain, en tout cas pour les filières animales, etc.
21:38 Il y a une histoire.
21:40 Mais ça se croise avec une infrastructure.
21:43 Quand les GAFA naissent dans la Silicon Valley,
21:46 qui est pas, honnêtement, là, c'est pas de la planification jacobine,
21:51 elles naissent dans la Silicon Valley,
21:53 elles naissent à Palo Alto, parce que, comment dire,
21:56 il y a une université à côté qui est hyper intéressante.
21:59 Elles naissent là, parce qu'il y a Stanford, etc.
22:01 Et pourquoi ces entreprises, qui pourtant sont hyper connectées,
22:04 hyper digitales, elles se mettent toutes au même endroit,
22:06 dans quelques kilomètres carrés, dont le prix bondit ensuite,
22:09 pourquoi elles font ça ?
22:10 Parce qu'à un moment donné, on est des animaux humains,
22:12 parce que c'est le forum du Moyen-Âge,
22:13 parce que c'est l'université, etc.
22:15 On a besoin de se parler, et que le barbecue du dimanche,
22:17 où on se retrouve entre universitaires, chefs d'entreprise, etc.,
22:20 ça crée quelque chose, et une richesse supplémentaire.
22:23 Donc c'est un mélange d'infrastructures,
22:25 dont on a absolument besoin, des universités, des routes, etc.,
22:28 de la sécurité, et puis après, on a tous une histoire,
22:32 et lui permettre de s'exprimer.
22:34 Les entreprises, elles naissent pas génération spontanée,
22:36 elles naissent quelque part, et quand vous regardez,
22:39 c'est pas pour rien.
22:40 Mais ça croise les deux, et c'est assez fertile.
22:44 Isabelle, d'abord, cette histoire de borne de recherche
22:47 pour les camions de Delphine, là, il faut faire quelque chose.
22:49 Alors nous, on a fait beaucoup de choses pour les camions de Delphine,
22:52 puisqu'on vient de passer, la semaine dernière,
22:55 le cap des 1 000 bornes haute puissance,
22:57 pour justement pouvoir accélérer sur des corridors de passage,
23:03 parce que nous pensons que, effectivement,
23:05 la mobilité sera principalement électrique,
23:08 même sur le poids lourd,
23:10 contrairement à ce que pouvait se mobiliser
23:14 avec un prisme d'hydrogène très fort,
23:16 il y a quelques temps encore.
23:19 Peut-être qu'effectivement, l'hydrogène,
23:21 ça sera sur des couloirs qui iront de la Pologne au Portugal,
23:24 où là, effectivement, la recharge électrique
23:26 sera peut-être plus complexe.
23:27 Mais effectivement, on accompagne, aujourd'hui, Total Energy,
23:30 c'est 18 000 bornes de recharge, 1 000 hautes puissances,
23:33 et on a un plan assez volontariste
23:35 pour être à 150 000 dans 2 ans.
23:37 Donc je pense qu'effectivement, c'est important.
23:40 Mais après, c'est une question d'usage.
23:42 Et je vais revenir sur nos freins.
23:44 -Allons-y.
23:45 -Parce que tant sur les bornes de recharge
23:47 que sur ce que j'évoquais tout à l'heure,
23:50 sur un plan de méthanisation, en France,
23:53 vous mettez 2 ans pour avoir un plan d'épandage,
23:56 vous mettez 2 mois aux Etats-Unis,
23:58 parce qu'évidemment, on est dans 130 pays.
24:00 Donc, nous, notre objectif, c'est d'être dans le top 5
24:02 des producteurs d'électricité renouvelable en 2030.
24:04 On l'est déjà dans le top 5 aux Etats-Unis,
24:06 parce que ça va probablement...
24:08 -Attends, redonne-moi ce chiffre.
24:10 Méthanisation, donc, du gaz à partir de la biomasse, c'est ça ?
24:12 -Voilà. En fait, on récupère des déchets,
24:14 on les méthanise, on fait du biogaz,
24:16 et il reste des digestats.
24:18 Ces digestats, il faut les épandre.
24:20 Le plan d'épandage avec l'Adréale française,
24:23 c'est à environ 2 ans.
24:25 C'est 2 mois avec les autorités américaines.
24:29 On voit exactement la même chose.
24:31 On fait de la biométhanisation au Pologne,
24:33 ça va beaucoup plus vite.
24:35 En France, une ferme solaire,
24:37 c'est 14 permis, 8 ans.
24:39 -C'est impressionnant.
24:41 -L'éolien offshore, vous avez vu...
24:43 -Attends, donne la puissance.
24:45 -Oui ?
24:47 -Ces 2 gigawatts de puissance-là qui sont bloqués ?
24:49 -Aujourd'hui, chez Total Énergie en France,
24:51 on a 1,5 gigawatt de production,
24:53 de permis bloqués.
24:55 -C'est un EPR, 1,5 gigawatt,
24:57 pour vous dire, mesdames et messieurs.
24:59 -Bloqués dans les tuyaux,
25:01 à la fois de l'acceptabilité des recours,
25:03 de l'administration.
25:05 Donc oui, ça va pas assez vite, mais attention,
25:07 parce que quand en 2030, la France,
25:09 qui s'est fixée ses objectifs,
25:11 comme je le disais tout à l'heure,
25:13 va devoir les atteindre, si elle ne débloque pas tout ça,
25:15 si nous-mêmes, on n'arrive pas à avancer,
25:17 si on n'a pas la connexion
25:19 des services et des infrastructures
25:21 d'Enedis pour connecter nos bornes de recharge,
25:23 si on n'a pas la connexion
25:25 in fine, alors après,
25:27 nos 14 permis recours, etc.,
25:29 pour connecter nos fermes solaires,
25:31 nos fermes hydro et nos fermes éoliennes,
25:33 en fait, l'énergie, on ne l'aura pas.
25:35 Et quand on nous dit,
25:37 jusqu'à maintenant, je pense que
25:39 la guerre en Ukraine a stigmatisé
25:41 sur la difficulté d'avoir
25:43 une énergie disponible en volume,
25:45 pas cher. Je pense que tout le monde a compris
25:47 à ce moment-là. -On a compris ce que c'était
25:49 que le concept de souveraineté énergétique, ça se confirme.
25:51 -On a compris. -Parfaitement. -En fait, on a cru
25:53 le comprendre, mais dans la réalité,
25:55 on ne l'applique pas. Et on ne se l'applique pas
25:57 soi-même. C'est-à-dire que... -C'est toujours aux voisins
25:59 de faire. -Voilà. Et je rappelle
26:01 quand même quelque chose.
26:03 Globalement, sur la planète,
26:05 l'industrie pétrograsiaire
26:07 a largement diminué
26:09 ses investissements dans le pétrole
26:11 et le gaz parce que la trajectoire
26:13 fait que, et qu'on investit d'ailleurs
26:15 maintenant, Total Energy, c'est 5 milliards par an
26:17 dans les énergies
26:19 bas carbone, dont 4 dans l'électricité
26:21 parce qu'à un moment donné, on ne peut pas tout faire.
26:23 Donc on fait une partie dans
26:25 le pétrole et le gaz parce que
26:27 l'IEU dit qu'encore jusqu'en 2028,
26:29 on va avoir une augmentation du nombre de
26:31 balles-rilles par jour consommées
26:33 par la planète parce que la demande augmente,
26:35 parce que la population augmente et qu'on a encore
26:37 des populations qui n'ont pas encore accès à l'énergie.
26:39 Mais en même temps, il faut qu'on prépare
26:41 l'énergie de demain et on met ces 5 milliards
26:43 dedans. Mais globalement, tout le monde le fait
26:45 de façon identique.
26:47 On est peut-être l'un des leaders en la matière.
26:49 Mais si
26:51 on n'investit pas dans le pétrole et le gaz,
26:53 c'est géologique. Un champ pétrolier
26:55 ou un champ gazier, il perd 4%
26:57 de son énergie par an.
26:59 Donc si vous n'investissez pas dedans,
27:01 c'est 4%. Est-ce que la planète baisse de 4% ?
27:03 Isabelle, je veux te ramener sur nos territoires.
27:05 Mais est-ce que le territoire
27:07 baisse de 4% par an ?
27:09 Non, mais c'est quoi la trajectoire que tu dessines ?
27:11 Parce que Delphine ne l'a pas dit,
27:13 mais elle le pense peut-être un peu.
27:15 C'est quoi la trajectoire que tu dessines ? C'est une
27:17 recentralisation. C'est-à-dire que la trajectoire que tu
27:19 dessines, c'est à un moment, on a parlé
27:21 du formidable préfet de la région ici,
27:23 c'est à un moment les préfets qui disent "bon les
27:25 enfants vous êtes gentils, mais enfin les panneaux solaires
27:27 ils seront là, les éoliennes elles seront là, et
27:29 la biomasse elle sera là parce qu'il faut qu'on avance".
27:31 Exactement, c'est qu'à un moment donné, il faudra que
27:33 collectivement, il va falloir se mettre...
27:35 Le président de la région
27:37 est très volontariste, il dit "une cope d'avance".
27:39 Une cope d'avance, c'est
27:41 une formule qui veut nous dire
27:43 "attention, tous,
27:45 mettez-vous autour de la table,
27:47 mettez-vous et prenez conscience, tous
27:49 citoyens, associations..."
27:51 A t'entendre, c'est très clair.
27:53 En l'instant on est en retard, mais je pense qu'il y a
27:55 une vraie volonté de dialogue,
27:57 il y a une vraie volonté, une vraie nécessité de
27:59 concertation pour pouvoir partager
28:01 ces enjeux et
28:03 probablement les suivre. Nous on est
28:05 des entreprises, dans les entreprises
28:07 comme dans les cabinets, on a des
28:09 indicateurs et on les suit, on se fixe des objectifs.
28:11 À un moment donné, nous on s'est fixé
28:13 des objectifs d'atteinte de
28:15 production d'énergie, quoi qu'il en soit
28:17 on y arrivera, si c'est pas en France, ça sera ailleurs,
28:19 on y arrivera. Mais à un moment donné,
28:21 moi je suis française, je suis citoyenne,
28:23 et j'ai envie que la France, elle y arrive.
28:25 C'est impressionnant,
28:27 Isabelle. Delphine, je vais revenir
28:29 sur un élément qu'a porté Marguerite
28:31 qui est aussi je pense très important,
28:33 au coeur d'ailleurs de la stratégie d'Agnès
28:35 Pagny-Runacher sur la réindustrialisation qui est la mémoire
28:37 des territoires. Sauf que
28:39 cette mémoire des territoires,
28:41 là aussi, enfin je pense que
28:43 vous l'intégrez évidemment,
28:45 mais vous me dites,
28:47 il y a des régions à un moment, on veut
28:49 une plateforme logistique, on veut
28:51 installer telle ou telle base
28:53 et on nous dit, "ah non,
28:55 des cols bleus chez nous, pas sûr,
28:57 vous avez pas des gars
28:59 un peu plus intelligents avec des lunettes qui font
29:01 des nouvelles technologies ?"
29:03 Est-ce que tous les gars qui ont des lunettes sont intelligents ?
29:05 Une majorité,
29:07 une immense majorité,
29:09 on est d'accord, une immense majorité.
29:11 [Rires]
29:13 Alors, oui,
29:15 c'est vrai que, c'est peut-être le cas
29:17 du transport et de la logistique, mais moi je remarque
29:19 que le transport et la logistique est un peu
29:21 le mal aimé des territoires.
29:23 C'est vrai que quand on veut implanter
29:25 soit une entreprise de transport, soit une plateforme
29:27 logistique sur le territoire, souvent on nous dit
29:29 "ah oui, vous faites de la logistique."
29:31 Je dis "bah oui, mais
29:33 vous comprenez, nous, on
29:35 préfère les cols blancs, parce que les cols blancs,
29:37 ça a plus de pouvoir d'achat, etc.
29:39 OK, donc les cols bleus, c'est pas bien.
29:41 OK, et puis
29:43 vous comprenez, vous consommez quand même beaucoup
29:45 de surface par rapport au nombre d'emplois.
29:47 Votre ratio n'est pas bon.
29:49 [Rires]
29:51 Si je me remémore un peu, pendant le Covid,
29:53 si vous voulez, tout le monde a été content
29:55 quand même que les cols bleus, ils restent
29:57 pas chez eux, derrière leur télé,
29:59 sur leur canapé, en télétravail,
30:01 et qu'ils montent dans les camions, alors que
30:03 tout était fermé, un conducteur routier, on a dû
30:05 leur acheter des glacières,
30:07 parce qu'ils ne pouvaient pas se restaurer.
30:09 Ils ne pouvaient pas non plus se soulager,
30:11 il n'y avait rien. Les mecs, ils ont pris leur camion,
30:13 malgré la peur, malgré tout,
30:15 ils ont livré. Et tout ce que vous avez vu
30:17 dans vos supermarchés, c'est parce qu'un col bleu
30:19 vous l'a emmené. Donc ça, quand même,
30:21 et je voudrais qu'il y ait un peu de respect pour les cols bleus,
30:23 parce qu'on en parle beaucoup, mais on ne les respecte pas.
30:25 - Oui, mais ce témoignage
30:27 est fort et en même temps
30:29 me surprend parce que tout le monde ne parle
30:31 que de réindustrialisation aujourd'hui.
30:33 - Exactement. Et alors après, si je reparle de
30:35 mes conducteurs routiers, parce qu'ils me tiennent à cœur,
30:37 je pense que le transport routier, c'est un des
30:39 seuls métiers où on peut avoir des gens
30:41 qui ont raté leur cursure scolaire
30:43 et je pense que ça peut arriver parce que
30:45 on ne choisit pas l'endroit où on est, on peut
30:47 naître avec des parents qui ont un peu de mal à suivre les études,
30:49 etc. Et donc nous,
30:51 nos conducteurs routiers, ils sont capables
30:53 de se faire des belles carrières et d'avoir des bons salaires.
30:55 Alors bien sûr, ils travaillent, ils travaillent beaucoup,
30:57 mais c'est un véritable
30:59 ascenseur social. Et ensuite, deuxième aspect,
31:01 parce que je pense qu'on disait, donc,
31:03 tout ce dont l'entreprise a besoin
31:05 de la part des territoires, mais je pense
31:07 que l'entreprise a aussi une responsabilité
31:09 vis-à-vis du territoire, c'est-à-dire que quand le territoire
31:11 la nourrit, lui a apporté les infrastructures,
31:13 la stabilité, etc.,
31:15 après elle doit rendre au territoire. Et c'est quoi
31:17 rendre au territoire ? C'est arriver à
31:19 former la main d'œuvre que
31:21 l'enseignement a donné à l'entreprise.
31:23 C'est arriver à la faire progresser pour
31:25 qu'elle gagne en pouvoir d'achat, pour qu'elle se stabilise,
31:27 pour que les enfants puissent faire des études et puissent avoir
31:29 une meilleure carrière. Et c'est surtout,
31:31 quand l'entreprise grossit, ne pas se délocaliser.
31:33 Et moi, je tiens
31:35 à ça parce que nous, Charles-André, on est restés
31:37 dans notre lieu d'origine. Souvent, on me dit
31:39 "Oui, mais vous comprenez, mais vous
31:41 n'êtes pas à Paris". Je dis "Mais non, je ne suis pas à Paris, il y a le TGV".
31:43 Alors, vous disiez la centralisation,
31:45 mais on peut tout à fait vivre en province.
31:47 Aujourd'hui, le TGV, qui est quand même une invention
31:49 aussi française
31:51 et de la centralisation, c'est quand même
31:53 assez fabuleux. Paris-Montélimar,
31:55 vous l'avez en trois heures. Alors oui, vous n'en avez
31:57 que deux ou trois par jour, mais bon,
31:59 c'est pas si grave. On s'organise !
32:01 Et donc, je pense
32:03 que c'est aussi l'entreprise, elle, le devoir
32:05 de rester dans son territoire et de
32:07 faire un peu un effort.
32:09 Oui, tu prends le TGV, oui, tu prends l'avion,
32:11 oui, c'est vrai que Montélimar, il n'y a pas de théâtre.
32:13 Mais je veux dire, Montélimar, on ne sera jamais à Paris.
32:15 Mais il y a d'autres avantages. On a la campagne,
32:17 on a zéro embouteillage,
32:19 le coût de la vie est bien plus agréable
32:21 et bien moins cher. Et voilà. - Ce moment, vous
32:23 étiez offert par le syndicat d'initiative
32:25 de Montélimar et son association
32:27 touristique.
32:29 Qu'est-ce qu'on peut faire pour essayer,
32:31 Marguerite, de fluidifier
32:33 ces relations ? C'est intéressant, parce que vraiment,
32:35 je remercie d'ailleurs, je vous remercie
32:37 de cette franchise. Voilà, on a
32:39 là quelque chose de solide et de
32:41 concret, où on se rend compte que ça bloque.
32:43 Qu'est-ce qu'on peut faire pour fluidifier cette
32:45 relation ? Vous qui êtes au cœur de l'ensemble
32:47 de ces nœuds de pouvoir aussi,
32:49 qui sont dans les régions.
32:51 - Je sais...
32:53 Voilà, je ne sais pas si ça...
32:55 Si ça bloque. Il y avait un papier
32:57 que vous avez peut-être vu, c'était...
32:59 C'était en juillet, dans
33:01 "Yéconomie", c'était pour la première fois. Je ne sais pas si
33:03 vous l'avez vu, mais... - Oui, allez-y.
33:05 - C'était assez marrant, parce que "Yéconomie", c'était pas
33:07 le magazine, c'est un magazine très
33:09 anglo-saxon, le plus favorable à la France.
33:11 - Je vous confirme. - Généralement, quand il y a une crise sur
33:13 la France, comment dire ? - Je vous le confirme.
33:15 - Donc là, leur papier, c'était un truc qui démarrait
33:17 par... Bon, alors,
33:19 ces Français, ils sont
33:21 en transe,
33:23 sur leur réforme des retraites, ils sillonnent
33:25 entre des poubelles en feu,
33:27 etc. Enfin, c'est toujours la grande scène de l'acte 3.
33:29 Il y a un côté... On a du mal à comprendre
33:31 la France. Et pourtant, on regarde
33:33 ce pays, je vais vous le dire, depuis
33:35 2018, si vous regardez la France par rapport
33:37 à tous nos voisins, l'Italie,
33:39 l'Allemagne, le UK, etc.,
33:41 vous prenez notre taux de croissance annuel moyen,
33:43 on a eu le meilleur. On a effectivement
33:45 des infrastructures
33:47 dont on se plaint régulièrement,
33:49 mais qui ne sont pas les plus mauvaises. En termes de
33:51 dépôt de brevets, on fait la course en tête.
33:53 Les entreprises innovantes en France, je trouve
33:55 qu'elles rendent des points
33:57 à beaucoup de nos partenaires
33:59 aujourd'hui.
34:01 On a un pays qui a de très
34:03 grandes entreprises.
34:05 Voilà, on est à Marseille,
34:07 CMHCGM, c'est un leader mondial.
34:09 Et en fait,
34:11 ces entreprises, elles sont importantes,
34:13 parce que ce sont aussi des entreprises
34:15 qui, dans leur sillage, entraînent leur territoire,
34:17 elles entraînent leur territoire,
34:19 et elles sont des éléments clés de notre souveraineté.
34:21 Moi, il y a un truc qui...
34:23 On reparlait de l'expérience
34:25 sur l'énergie. Je vous fais la même expérience
34:27 sur la banque.
34:29 Crise sanitaire,
34:31 il se passe un truc, c'est que
34:33 les marchés sont fermés pour les entreprises, y compris
34:35 celles qui ont la meilleure signature,
34:37 et les grandes banques américaines,
34:39 eh bien, comment dire,
34:41 leurs ressources rares, le capital, la liquidité,
34:43 elles ne sont pas sûres de quoi demain, elle sera faite.
34:45 C'est pour leur client cœur, et le client cœur,
34:47 ce n'est pas l'européen, même si elle l'aime beaucoup,
34:49 c'est l'américain. Et donc, on a des entreprises
34:51 en France et en Europe qui sont
34:53 complètement en l'air, en train
34:55 de se demander... Bon, nous, c'est pas parce
34:57 que... Je ne dis pas qu'on est sympa, mais on est...
34:59 On vit ici. Et en France, on est...
35:01 - Non, mais à ton niveau, c'est ce que disait Delphine, tu rends au territoire ce qu'il donne.
35:03 - Exactement. Donc, on a... Nous, on a dit
35:05 de toute façon, on n'est pas ripassu avec nos clients,
35:07 donc on a pris notre bilan, et vous regardez le bilan de BNP
35:09 Paris-Bas en 2020, on a un gros ventre,
35:11 parce qu'on faisait l'aspirateur, tout ce que...
35:13 Mais parce qu'on n'avait pas le choix, parce que de toute façon, soit
35:15 les entreprises, elles passaient de l'autre côté du truc,
35:17 soit elles n'y passaient pas. Donc, ce sont des éléments
35:19 de souveraineté. Moi, je suis comme Diabelle,
35:21 je suis extraordinairement attachée
35:23 à avoir des entreprises puissantes. Je voudrais
35:25 juste dire un truc, parce que
35:27 voilà, on est français,
35:29 donc on aime bien...
35:31 On aime bien parfois... Mais je prends
35:33 un certain nombre d'indicateurs... - On aime bien parfois se
35:35 flageller, c'est ça que vous dites, Marguerite ? - Un peu, un peu.
35:37 Mais on a aussi un certain nombre
35:39 d'indicateurs, voilà, de...
35:41 La part des femmes dans la population active,
35:43 on n'est pas si mal que ça.
35:45 On proteste beaucoup sur les modes de garde en France...
35:47 - Ça nous éloigne des territoires, tout ça,
35:49 Marguerite ? - Non, je dis juste que...
35:51 On dit "c'est bloqué", "ça marche pas",
35:53 etc. Moi, je suis comme Delphine, je suis pas si
35:55 sûre que ça, que ce soit l'horreur. - On le dit pas, on le voit.
35:57 - Non, mais il y a des réglages qui sont...
35:59 qu'il faut absolument revoir. Et
36:01 moi, je suis complètement d'accord avec ce qu'on exprime là,
36:03 c'est qu'on a tous envie de trucs, mais c'est
36:05 "not in my backyard", s'il vous plaît,
36:07 pas dans mon jardin, pas chez moi, donc il y a des trucs...
36:09 - Et puis simplifier, simplifier, simplifier.
36:11 - Mais bien sûr...
36:13 - Je crois qu'il va ouvrir un conseil de la simplification,
36:15 notre ministre de l'économie.
36:17 Il y en a eu un il y a 7 ou 8 ans,
36:19 je sais plus, patron formidable,
36:21 on peut le citer ici, Guillaume Poitrinal,
36:23 qui a été très très loin dans son combat pour la simplification.
36:25 - Mais vous savez quoi ? Mais non, c'est comme...
36:27 Je vais vous dire, vous parlez d'un truc,
36:29 c'est comme faire le ménage, pardon, c'est un truc...
36:31 - Faut recommencer sans arrêt. - Exactement.
36:33 Parce que vous savez quoi ? Ça sédimente,
36:35 ça s'empile, et de temps en temps,
36:37 c'est un travail bronien,
36:39 il faut nettoyer en permanence,
36:41 c'est jamais fini.
36:43 Donc il ne faut pas dire que ce qui a été fait
36:45 il y a 8 ans, Guillaume Poitrinal, n'est pas suffisant.
36:47 Il faut y revenir sans cesse,
36:49 on nettoie, et on se sent plus léger après.
36:51 On vide les placards.
36:53 - Allez, phrase de conclusion, il nous reste 3 minutes.
36:55 Jean-Marco, comment est-ce qu'on peut
36:57 essayer de fluidifier un peu tout ça ?
36:59 Et encore une fois, merci,
37:01 parce qu'on est loin d'une image d'épinal,
37:03 on va le dire comme ça,
37:05 de relations entre les territoires et leurs entreprises.
37:07 - Je conclurai sur ce qui a été beaucoup dit,
37:09 c'est que la souveraineté ne s'oppose pas
37:11 à la décentralisation au territoire.
37:13 La souveraineté se nourrit des territoires,
37:15 on va prendre un mot bien français, le "soft power",
37:17 ici, il y a autant de liens avec la Méditerranée,
37:19 plus qu'avec la Méditerranée, qu'avec l'île.
37:21 Donc les territoires sont un outil de souveraineté,
37:23 je pense qu'il faut les penser comme ça,
37:25 oui, il faut un minimum de centralisation,
37:27 parce que sinon c'est le chaos,
37:29 mais il y a une chance historique, avec la révolution écologique,
37:31 avec la révolution numérique,
37:33 de mieux équilibrer l'empreinte de l'entreprise
37:35 dans les territoires,
37:37 qu'elle puisse rendre à l'ensemble des territoires.
37:39 La France est bien placée, ces îles sont là,
37:41 parce que c'est vraiment une chance historique
37:43 qui ne repassera pas avant longtemps.
37:45 - Tout à fait. Isabelle ?
37:47 - On a parlé de CMA-CGM,
37:49 on a Deloitte, BNP Paris-Bas,
37:51 - Le groupe Charles-André.
37:53 - Le groupe Charles-André, Total Energy,
37:55 et je rejoins ce que dit Madeleine,
37:57 si on fait ce qu'on fait aujourd'hui,
37:59 c'est parce qu'on est des entreprises françaises,
38:01 parce qu'on a un ancrage territorial.
38:03 Si Delphine a livré pendant le Covid,
38:05 c'est parce qu'elle était française,
38:07 qu'elle a décidé de le faire,
38:09 et que ses équipes l'ont fait.
38:11 Si nous on fait du soutien à la pompe,
38:13 à 99, c'est le seul pays dans lequel on le fait,
38:15 c'est la France, c'est parce qu'on est français.
38:17 Si CMA-CGM accompagne les containers,
38:19 c'est parce qu'elle est française,
38:21 avec des incitations.
38:23 Si BNP Paris-Bas accompagne les startups,
38:25 comme Ombrea,
38:27 qui aujourd'hui est dans le giron de Total Energy,
38:29 c'est parce que c'est une bonne française.
38:31 Donc réjouissons-nous d'avoir des entreprises françaises.
38:33 Le dynamisme du territoire passera par des grands champions,
38:35 ou des plus petits champions dans les territoires français.
38:37 - Et est-ce que cette transition énergétique,
38:39 elle peut aussi passer par,
38:41 donc il y a, et on l'a bien compris,
38:43 l'ensemble des programmes d'investissement de Total Energy,
38:45 il y a aussi, et on en parlait sur la table ronde précédente,
38:47 un bouillonnement d'initiatives autour de cette transition énergétique.
38:49 Alors d'accord, ça ne passe pas à l'échelle,
38:51 mais est-ce qu'il y a aussi un bouillonnement
38:53 d'initiatives autour de cette transition énergétique ?
38:55 - Je pense que c'est une bonne question.
38:57 Alors d'accord, ça ne passe pas à l'échelle,
38:59 mais c'est de là aussi, de ces territoires,
39:01 que pourront jaillir des solutions pour l'avenir.
39:03 - Ah mais ça c'est clair. Nous on a un incubateur
39:05 qui s'appelle Total Energy Zone,
39:07 je vous donne un exemple,
39:09 où on incube tous les 6 mois 10 start-up de l'électricité,
39:11 parce que ça sera notre métier de demain,
39:13 l'électricité, et on sera un champion de l'électricité,
39:15 avec des petits acteurs,
39:17 avec des petits innovateurs,
39:19 avec des petits entrepreneurs. Donc oui.
39:21 - C'est pour vous Delphine,
39:23 le mot de la fin, 40 secondes.
39:25 - Alors, moi je pense que
39:27 chacun a sa place, et chacun est important.
39:29 L'Etat a sa place, pour tout ce qui est
39:31 aménagement du territoire,
39:33 les territoires ont leur place,
39:35 et les entreprises ont leur place.
39:37 Le territoire c'est une terre d'accueil,
39:39 donc il doit fournir, pour les salariés de l'entreprise,
39:41 le logement, la mobilité,
39:43 l'enseignement, la santé,
39:45 ça c'est important.
39:47 L'entreprise, elle, elle doit
39:49 faire son travail dans son métier,
39:51 être la meilleure, innover,
39:53 tester des solutions nouvelles,
39:55 et c'est tout ce microcosme
39:57 où chacun va rester à sa place,
39:59 où chacun va faire son travail, qui va faire
40:01 qu'on va avancer ensemble. Un petit mot
40:03 pour Marseille, puisque je crois que j'ai parlé
40:05 beaucoup de Montélimar, et donc nous, on cherche à s'implanter
40:07 dans la région PACA, on a un peu de mal,
40:09 parce que, bon, tout
40:11 l'aménagement, c'est compliqué,
40:13 qu'il faut monter des dossiers, qu'il faut bientôt 25 mètres
40:15 de haut, et on a répondu
40:17 à 200 000 questions, et malgré tout ça fait 5 ans,
40:19 et on ne peut toujours pas s'implanter,
40:21 nous avons envie de nous implanter dans le territoire PACA,
40:23 et on espère que le territoire PACA
40:25 nous accueillera, voilà, les bras ouverts.
40:27 Le message est passé,
40:29 merci
40:31 de votre participation,
40:35 et on va continuer à discuter de tout ça
40:37 avec Patrick Martin, le patron du MEDEF, justement.
40:39 - Merci beaucoup, on vous attend à un prochain moment.

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