Doit-on se résoudre à vivre avec une menace terroriste toujours plus présente ?

  • l’année dernière

Alerte à la bombe, attaque au couteau, fusillade... Les événements du lycée Gambetta d'Arras et plus récemment l'attentat à Bruxelles font resurgir sur le devant de la scène, la menace terroriste. Au point de devoir apprendre à vivre avec ? Pascal Praud revient sur ce sujet avec les auditeurs d'Europe 1, ainsi que son invité Matthieu Valet , porte-parole du Syndicat indépendant des Commissaires de Police.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
Transcript
00:00 - Europain, Pascal Praud. - Merci, nous rejoignons sur Europain, 11h-13h, vous écoutez Pascal Praud, vous réagissez au 0 à 80 20 39 21 et nous revenons bien sûr sur l'attentat qui a eu lieu hier à Bruxelles.
00:09 Pascal.
00:10 - Nous sommes avec Mathieu Vallée que vous connaissez, qui représente les commissaires.
00:14 Bonjour Mathieu, et qui va nous parler de la sécurité et peut-être souhaite-t-il dans nos vies tout simplement faire attention à ce que nous faisons, là où nous sortons,
00:25 être vigilant, j'ai envie de dire, et que faire dans ces cas-là, vous pouvez peut-être nous donner des renseignements, mais avant cela Olivier Guenec, vous avez recueilli un témoignage de quelqu'un qui était dans le stade hier soir de Bruxelles.
00:38 - Exactement, le match Belgique-Suède avait lieu hier soir à Bruxelles dans le stade Roi-Baudouin, il a été interrompu à cause de l'attaque terroriste qui a eu lieu juste avant le début de la rencontre,
00:48 des milliers de spectateurs n'ont pas eu le droit de sortir de l'enceinte, et parmi eux Joël, 16 ans, qui ne s'attendait pas à la soirée qu'elle a vécue, elle nous raconte le déroulé des événements pour Europe 1.
00:59 - Au temps de la première mi-temps, on m'a montré une vidéo par une de mes collègues du foot, donc on m'a montré une vidéo d'un homme qui avait abattu de sang froid une personne innocente,
01:13 du coup c'est là qu'on m'a su qu'il y avait un gros souci, et donc à 21h30, ils nous ont mis en état d'alerte pour nous dire qu'on devait rester dans le stade et qu'on ne devait plus bouger de notre place.
01:26 - Il y a eu une annonce par un speaker, c'est ça ?
01:28 - Oui, alors la personne qui parlait a dit que nous devions rester à notre place, qu'on ne devait plus bouger et qu'ils nous donneront plus d'informations après,
01:37 du coup on a dû attendre plus de 2h pour avoir des informations, donc c'est à 23h qu'on a eu plus d'infos.
01:44 - Et quelles annonces vous avez eues au bout de 2h ?
01:46 - Alors les annonces qu'on a eues, c'était au tout départ à 23h15, ils nous ont dit qu'ils nous donneront plus d'informations pour que nous puissions sortir,
01:55 sauf qu'on n'a toujours pas eu d'infos, ils nous ont dit 23h30.
02:00 C'est finalement à ce moment-là qu'ils nous disent qu'ils ont pris une décision et qu'ils vont nous faire sortir,
02:06 et du coup 23h50 ils font sortir la première tribune, ensuite la deuxième, c'est nous qui sortons,
02:12 et puis voilà, donc la police nous escorte vers la sortie du parking, tout le monde a pu rentrer chez soi.
02:17 - Vous avez eu peur quand vous êtes rentré ?
02:18 - Personnellement oui, j'ai quand même eu peur, enfin j'ai plus eu peur quand j'étais dans le stade,
02:22 parce qu'on nous a plutôt dit comme quoi le terroriste arrivait,
02:27 donc on m'a quand même eu peur parce qu'on nous a dit comme quoi il arrivait dans moins de 20 minutes,
02:32 et nous on était toujours bloqués au stade à ce moment-là, et du coup ça venait comme peur.
02:36 - Qu'est-ce que vous avez ressenti quand vous étiez dans le stade ?
02:39 - Alors moi ce que j'ai ressenti personnellement, j'ai quand même ressenti de la peur et du stress,
02:44 parce que moi c'est la première fois que je vis quelque chose comme ça,
02:48 enfin j'ai déjà vu des histoires comme ça, mais quand je les voyais j'étais plus chez moi au chaud,
02:53 donc je n'avais pas trop peur, mais là le fait de le vivre en vrai,
02:57 c'est très stressant, voire quand même effrayant.
03:01 - Témoignage intéressant, et merci Olivier de cette jeune femme qui s'appelle Joël,
03:05 qui était donc dans le stade, et Mathieu Vallée qui est porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police,
03:10 c'est intéressant pour vous ce témoignage, vous ça ne doit pas vous surprendre,
03:14 parce que très souvent vous rencontrez des gens qui ont été victimes,
03:18 et qui ont connu la peur, donc vous savez comment ils réagissent,
03:23 et ce qu'ils vous disent dans ces cas-là, mais à ceux à qui il n'est rien arrivé,
03:28 l'immense majorité tant mieux, qu'est-ce qu'on peut dire pour être peut-être plus vigilant,
03:33 et que faire s'il arrive quelque chose qu'on voit ou de suspect ?
03:38 Je pense que j'avais un témoignage ce matin d'une jeune fille qui était dans un métro,
03:42 qui a appelé son père, et qui lui a dit "voilà, il y a quelqu'un qui est en train de faire une prière,
03:47 dans le wagon, c'est à se passer à Paris, dans la rame,
03:52 et vous voyez elle était paniquée, et son père lui a dit "ben écoute, sort de la rame,
03:56 pour plus de prudence", voilà, il y avait sans doute une provocation de la part de cette personne.
04:01 D'abord le terrorisme islamiste en Europe et en France nous fait la guerre,
04:05 et donc nos compatriotes doivent être aujourd'hui plus que vigilants,
04:08 je l'ai dit il y a plusieurs semaines d'ailleurs sur votre antenne,
04:10 la menace islamiste risque de frapper à tout moment sur le territoire national,
04:13 dans un centre commercial, dans un commissariat, dans une gare, près d'un stade de foot, sur des terrasses,
04:17 moi j'étais primo intervenant sur les attentats du 13 novembre sur les terrasses du petit Corbett et du Carrillon,
04:22 et ça m'a rappelé de très mauvais souvenirs hier.
04:24 Donc quand les françaises et les français voient qu'il y a quelque chose d'anormal, de suspect,
04:28 ou qui attire leur attention, qui peut provoquer un danger, ou quelque chose même qui leur paraît vraiment anormal,
04:33 il faut qu'ils fassent ce 17, il y aura un opérateur qui rapidement leur répondra,
04:37 et nous on ne lésine pas, on n'hésite pas, on fait tout de suite une nouvelle étude si nécessaire,
04:41 on envoie un équipage de police sur place.
04:43 Donc le 17 c'est un numéro à deux chiffres que tous les français connaissent,
04:46 il ne faut absolument pas qu'on hésite, et moi je dis toujours quand on hésite, il faut le faire, c'est qu'on a un doute.
04:50 - Alors le 13 novembre, a priori, on est à l'abri de cellules qui organiseraient des attentats à Paris,
04:57 c'est ce que disait, ou même en France, c'est ce que disait Gérald Darmanin hier.
05:00 - J'ai écouté votre émission hier.
05:01 - A priori, je dis bien a priori.
05:03 En revanche, c'est le passage à l'acte d'une personne radicalisée qui est plus difficile à appréhender.
05:09 Alors on est avec Mathéo, bonjour Mathéo, parce que vous êtes étudiant, vous habitez Lille, vous avez 19 ans, bonjour.
05:15 - Bonjour Pascal.
05:17 - Et vous faites partie d'une génération qui a toujours, qui a grandi avec le terrorisme.
05:23 En 2015, vous aviez, c'était il y a 8 ans, vous aviez 11 ans.
05:30 Donc j'imagine que c'était très présent déjà pour vous.
05:33 - C'est ça, mais on est une génération qui malheureusement doit apprendre et doit vivre avec ces attentats.
05:41 On a connu 2015, on a connu 2016, on a connu le 13 novembre,
05:46 et puis on a connu aussi Samuel Paty et Dominique Bernard qui nous touchent encore plus la jeunesse,
05:52 parce que c'est s'attaquer à l'éducation, et plus récemment Bruxelles.
05:56 Donc on est un peu une génération, si je puis dire, sacrifiée.
06:00 On va devoir apprendre à vivre et vivre avec ces attentats,
06:04 ce qui peut faire peur à une grande partie de cette jeunesse.
06:08 - Bon, vous allez rester avec nous et vous allez peut-être dialoguer avec Mathieu Vallet,
06:12 que je remercie, que vous connaissiez.
06:14 Mathieu Vallet qui est très présent évidemment sur le terrain.
06:17 Il est porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
06:20 Il est avec nous pendant quelques minutes.
06:22 A tout de suite.
06:22 - 11h-13h, c'est Pascal Praud et vous sur Europe 1.
06:24 - Pascal Praud et vous.
06:26 - 11h-13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
06:28 Vous réagissez bien sûr au 0 à 80 20 39 21.
06:31 Et Pascal, on vous retrouve avec votre invité, Mathieu Vallet,
06:33 porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
06:36 - Et nous sommes en direct et je crois qu'Emmanuel Macron est en train de prendre la parole en ce moment.
06:41 Donc nous allons l'écouter en direct.
06:43 - Écoutez, malheureusement, nous l'avons encore vu hier à Bruxelles,
06:47 tous les États européens sont vulnérables.
06:51 Et il y a un retour en effet de ce terrorisme islamiste.
06:56 Et nous avons tous une vulnérabilité, c'est celle qui va avec des démocraties,
07:01 des États de droit où vous avez des individus qui à un moment peuvent décider de commettre le pire.
07:08 Il y a, je veux ici redire notre solidarité à nos amis belges,
07:14 et je serai très prudent sur ce qui s'est passé, et sur la qualification du terrorisme.
07:20 Et nous avons pris immédiatement en coordination avec les autorités belges, évidemment,
07:24 on fait à chaque fois des mesures de suivi.
07:27 Comme vous le savez, nous avons une coopération sécuritaire et judiciaire exemplaire avec la Belgique,
07:32 qui a été encore renforcée depuis 2015.
07:36 Et les attentats que nous avions subis, qui impliquaient des groupes qui avaient des organisations transfrontalières.
07:42 Et je le rappelle, la France depuis 2015 a un contrôle des frontières.
07:45 - Le président de la République, je vous disais qu'il était en direct, c'était il y a trois minutes précisément.
07:50 Il est intervenu à Tirana, il est en voyage officiel là-bas, donc en Albanie.
07:54 Et vous venez d'entendre ce qu'il a dit il y a quelques secondes.
07:57 C'est intéressant d'analyser ce que dit le président de la République, Mathieu Vallée.
08:01 - Oui, les Belges, pour qui j'ai une pensée, notamment cet attentat qui a frappé en plein cœur de la Belgique, dans la capitale de Bruxelles.
08:07 C'est une ville que je connais bien, j'y vais régulièrement parce que je suis natif du Nord.
08:10 Et en réalité, on a un partenariat très fort avec ses amis fraternels belges.
08:13 On a les frères Abdeslam et Abaoud, qui avaient organisé notamment,
08:17 ils étaient les commanditaires djihadistes des attentats du 13 novembre,
08:20 qui avaient fait comme 131 victimes le 13 novembre 2015, au stade de France, sur les terrasses et au Bataclan.
08:25 Et finalement, on voit aujourd'hui que le profite de l'assaillant fait froid dans le dos.
08:29 Il a revendiqué son appartenance à l'État islamique, il était étranger en situation irrégulière,
08:33 il avait été débouté du droit d'asile sur les territoires belges,
08:36 et il faisait l'objet d'une fiche de recherche Interpol pour des faits commés en Tunisie,
08:40 parce qu'il s'était évadé de la Tunisie.
08:42 Donc on voit bien aujourd'hui que, vous l'avez dit sur votre plateau hier, je vous ai entendu,
08:45 on a une partie des attentats en France qui sont le fait d'auteur de nationalités étrangères,
08:50 et là, malheureusement, si j'ose dire, la règle n'est pas différente en Belgique,
08:54 qui emprunt aussi un terrorisme islamiste assez important.
08:58 Rappelez-vous, en mars 2016, l'attentat de Zaventen et aussi la capitale Bruxelles,
09:02 où ils ont le siège du Parlement européen, avait été visé par les terroristes
09:05 qui étaient de la même équipe du 13 novembre 2015.
09:07 - Emmanuel Macron, il y a quelques secondes, tous les États européens sont vulnérables
09:12 face au retour du terrorisme, et il a également dit qu'il n'y a pas eu de défaillance
09:17 des services français, des services de sécurité, lors de l'attentat à Arras.
09:23 Mathéo, votre vie en tant qu'étudiant à Lille, est-ce que vous pouvez nous dire
09:28 ce qui a pu être modifié ces dernières heures, ces derniers jours ?
09:33 - Écoutez, premièrement, lundi matin, en arrivant, pour ma part, sur mon campus,
09:39 le campus de Lille 2, qui se trouve dans un quartier populaire,
09:42 on a été accueilli par un camion de CRS et un certain nombre de policiers
09:47 qui étaient devant le campus pour surveiller, ce qui, en France, en 2023,
09:53 fait un petit peu peur, qu'on soit obligé de mobiliser des forces de sécurité
09:57 devant les universités pour protéger les étudiants, et puis même le dispositif
10:03 au sein de l'université a été renforcé, désormais une fouille totale
10:08 des sacs à l'entrée, et on sent qu'il y a une certaine peur de la part
10:13 de l'institution face à ces attentats-là, mais au-delà de ça, c'est toute une
10:18 atmosphère de notre génération qui est là, mon campus, comme je l'ai dit,
10:22 au sein d'un quartier populaire, qui est à la fois gangrené par l'immigration
10:26 et le trafic de drogue. Pour aller de la faculté au métro, nous devons traverser
10:32 une rue où les trafiquants de drogue sont en train de vendre, tout simplement,
10:37 ce qui est assez effrayant et fait peur à beaucoup d'étudiants.
10:42 - Oui, c'est effrayant ce que vous racontez, en même temps, il y a quelque chose
10:47 qui peut être rassurant, le fait que les sacs, si je comprends bien,
10:50 les cartables, sont fouillés à l'entrée du campus, à l'entrée de l'université,
10:55 ce qui, effectivement, est à la fois effrayant et en même temps rassurant,
10:59 parce que ça permet d'être davantage en sécurité, bien sûr, durant ces cours.
11:04 Restez avec nous, Mathéo, parce que votre témoignage, vraiment, nous intéresse beaucoup.
11:08 Il est 11h57, on va marquer la pause traditionnelle de midi,
11:13 Émilie Dez sera là pour nous rappeler les titres, et puis nous, nous continuerons
11:17 notre discussion avec Mathieu Vallée, à tout de suite.
11:19 - Vous écoutez Pascal Praud de 11h à 13h, tous les jours, sur Europe 1.
11:22 - Europe 1. - Mi 3 sur Europe 1.
11:25 - Europe 1, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
11:32 - Pascal Praud et vous, la suite sur Europe 1, avec vos réactions, bien sûr,
11:35 et témoignages au 01.80.20.39.21, apprendre à vivre avec la menace terroriste.
11:40 On en parle avec vous, Pascal, et votre invité, Mathieu Vallée,
11:43 porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
11:46 - Vous voyez, par exemple, et chacun de nous est confronté à cela,
11:50 il y a France-Écosse, ce soir, c'est un match de football, vous êtes Lillois,
11:55 vous êtes père de famille, vous n'avez pas forcément prévu d'aller au match ce soir,
12:00 mais vous savez que vos deux enfants, qui ont 17, 18 ou 20 ans, ont pris des places,
12:05 parce que l'équipe de France à Lille, c'est un événement,
12:07 elle n'est pas tous les quatre matins précisément à Lille, elle joue plus souvent à Paris.
12:11 Et il y a un arbitrage dans une famille, affaire, et c'est ce que vous dites à vos enfants,
12:17 évidemment qu'il faut vivre, bien sûr qu'il ne faut pas se laisser menacer par les terroristes,
12:22 bien sûr qu'ils ne doivent pas avoir le dernier mot,
12:24 mais en même temps, il y a une petite voix qui vous dit,
12:27 est-ce bien utile d'aller voir ce match, tu ne peux pas le regarder avec moi à la maison,
12:32 c'est jamais ce qui peut arriver, etc.
12:33 Vous voyez cette petite musique et ces arbitrages qui font la vie de tous les jours, Mathieu Vallée.
12:39 - D'abord, moi ce soir, je serai à Lille pour aller voir le match.
12:42 - Mais vous travaillerez ou vous serez en spectateur ?
12:44 - Non, on m'a invité, j'ai un ami d'enfance qui m'a invité.
12:46 - Parce que vous êtes du Nord, vous avez dit.
12:48 - Oui, c'est ça, je suis de Lille aussi, c'est pour ça que Théo, qui est sur votre antenne,
12:50 j'ai bien compris qu'il était aussi du Nord.
12:52 Et donc oui, je sais que les gens hésitent et qu'on se pose la question,
12:55 même quand on se dit qu'on a un match de foot,
12:57 on peut croiser la route d'un terroriste qui s'origine du bar,
13:00 parce qu'aujourd'hui, on en parlait hors antenne,
13:02 vous me demandiez s'il y avait des équipes qui étaient encore projetables sur le territoire national
13:06 comme on l'a connu très bien en 2015.
13:08 Aujourd'hui, le risque est très amené et mis en place hier soir sur votre antenne, sur CNews.
13:12 Mais ce que je veux vous dire, c'est que les gens ne doivent pas hésiter.
13:15 On ne va pas cesser de vivre, on ne va pas se priver de vivre,
13:18 on ne va pas faire tout ce qui est la vie à la française,
13:20 parce qu'on a des gens qui détestent et qui haïssent tout ce que nous sommes.
13:23 - Aller au match de foot, aller boire un coup sur les terrains,
13:25 à un concert, ça fait partie de notre patrimoine.
13:28 - J'entends ce que vous dites, mais quand on est sous le coup d'une émotion,
13:31 pendant un, deux, trois, une semaine peut-être,
13:34 ça peut...
13:36 Voilà, on sait qu'on est dans une période
13:39 où ce mimétisme peut jouer,
13:42 parce qu'effectivement, c'est l'effet miroir,
13:45 c'est les neurones miroir, comme dit l'autre.
13:48 C'est-à-dire que tu vois quelque chose et ça peut donner
13:51 l'envie de faire la même chose chez certaines
13:54 personnes radicalisées ou déséquilibrées.
13:57 - Oui, sachant qu'on a 20 000 personnes en France
14:00 qui sont suivies pour radicalisation, on a 30 000 fiches S,
14:03 dont un peu moins de 5 000 liées à l'islamisme radical.
14:05 - 5 000, pas fiches S, islamisme radical.
14:07 - Un peu moins de 5 000.
14:09 Donc ça fait quand même énormément de monde à suivre pour nos services de renseignement.
14:12 - Je suis d'accord. Philippe est avec nous, bonjour Philippe.
14:15 - Oui, bonjour. - Et merci d'être avec nous.
14:18 Vous, vous n'avez pas envie, vous allez nous remonter le moral,
14:21 parce que vous n'avez pas envie de "psychoter", comme vous dites.
14:24 - Bah non, ça sert à rien, si.
14:27 - D'abord, vous avez sans doute raison que "psychoter", ça sert à rien.
14:30 Mais il y a tellement de choses qu'on fait qui ne servent à rien, hélas !
14:33 S'inquiéter, ça ne sert à rien.
14:36 L'inquiétude n'enlève pas le danger, bien sûr.
14:39 Mais on est tous des humains.
14:42 On est tous des êtres humains.
14:45 - Gilles Lapin n'évite pas le danger, sinon tout le monde prend un abonnement Netflix
14:48 et tout le monde reste à sa maison.
14:51 - Philippe, vous parlez comme un sage, sans doute,
14:54 ou comme quelqu'un qui a beaucoup de force.
14:57 D'abord, parfois on ne s'inquiète pas pour soi, pour tout vous dire, mais on s'inquiète pour les autres.
15:00 Je vous assure, on est tous des parents.
15:03 Moi j'ai dîné hier soir avec mes filles. Bon, il y en a une qui est repartie
15:06 dans la ville. Je lui ai dit "prends un taxi".
15:09 "Mais non, je ne vais pas prendre un taxi", etc.
15:12 Et elle a été prendre le métro parce qu'elle prend le métro.
15:15 Bon, voilà, on est tous pareils.
15:18 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? - On n'est pas rassurés quand même.
15:21 - Voilà, on n'est pas rassurés. Et justement, les enfants, parfois,
15:24 c'est les enfants qui rassurent les parents. "Ne t'inquiète pas,
15:27 ça va aller". Je veux dire, bon, elles sont grandes,
15:30 elles n'ont pas 15 ans, mes filles. Mais vous voyez,
15:33 ce que je veux vous dire, c'est qu'on s'inquiète pour les autres, bien sûr.
15:36 - Ah, mais on est bien d'accord. - Vous avez des enfants, Philippe ?
15:39 - Oui, oui, j'en ai trois.
15:42 - De temps en temps, j'imagine que vous
15:45 vérifiez où ils sortent,
15:48 vous demandez des explications. Quel âge ont vos enfants ?
15:51 - 20, 16 et 9 ans.
15:54 - Bon, alors celui de 20, il est un peu plus lime, mais celui de 16,
15:57 il commence déjà à vouloir sortir.
16:00 - Surtout que c'est une fille, donc c'est encore plus compliqué.
16:03 - Non, mais vous n'avez pas peur, d'ailleurs ?
16:06 Mais vous n'avez pas peur ? C'est plus compliqué peut-être aujourd'hui
16:09 pour une fille, dans l'espace public, que ça ne l'était il y a 30 ans.
16:12 Je parle sous le contrôle de Géraldine.
16:15 - Non, mais ce qui est très intéressant, c'est que par exemple, moi, mes parents,
16:18 à l'époque où il n'y avait pas de portable, ils nous laissaient sortir avec ma sœur sans problème.
16:21 Et là, ils s'inquiètent plus pour ma nièce ou pour ma fille
16:24 que nous, leur propre fille.
16:27 Vous voyez ce que je veux dire ? C'était ça il y a une vingtaine d'années,
16:30 une trentaine d'années. - Il y a 30 ans, les filles sortaient la nuit tranquillement.
16:33 Aujourd'hui, j'ai beaucoup de témoignages
16:36 de parents qui me disent "moi, je vais chercher ma fille à 3h du matin,
16:39 même si elle est dans un bar ou dans une boîte de nuit,
16:42 on s'est mis d'accord sur l'heure, je me réveille, je préfère aller la chercher
16:45 que de la laisser rentrer toute seule".
16:48 - Oui, mais si je peux me permettre, il y a aussi l'effet médiat.
16:51 Alors, c'est-à-dire que...
16:54 Alors, ce que je vais peut-être dire, c'est peut-être bête,
16:57 mais je ne sais pas, disons, à l'époque, un enfant qui disparaissait,
17:00 ça passait aux 20h
17:03 ou aux 13h sur les chaînes nationales
17:06 et ça restait là. D'accord ? Aujourd'hui, un enfant
17:09 qui disparaît, ça va passer pendant 4-5h
17:12 sur BFMTV, sur CNews,
17:15 sur LCI, voilà. Du coup,
17:18 ça rend encore les gens plus anxiogènes.
17:21 - D'abord, il n'y a pas que les chaînes d'info, il y a aussi
17:24 les réseaux sociaux dans ces cas-là. Les réseaux sociaux,
17:27 c'est relativement... - On va dire l'information.
17:30 - Non, mais vous avez raison, c'est qu'elle est diffusée. Avant, personne ne savait rien.
17:33 Donc, bien sûr, c'était plus facile. Là où vous avez raison,
17:36 c'est que la guerre de 14
17:39 elle dure 2h aujourd'hui. Parce que si on savait
17:42 ou si les populations avaient su ce qui se passait
17:45 au front, les populations auraient
17:48 évidemment fait... comment dire...
17:51 se seraient unies pour faire pression sur les gouvernements pour que les gosses
17:54 ne soient pas massacrés comme ils l'ont été massacrés. Il y a eu 1,5 million
17:57 morts en 1914. Donc il y a quand même...
18:00 14-18. Il y a quand même quelques avantages aux réseaux sociaux. C'est que
18:03 cette information, elle est diffusée et elle fait
18:06 peser, notamment sur les gouvernements, une opinion qui peut être
18:09 dominante. Et effectivement, on n'aurait pas accepté ça longtemps.
18:12 Je pense que les populations n'auraient pas accepté ça longtemps.
18:15 Vous n'en avez pas tort. - Je pense qu'il y a beaucoup de choses
18:18 que les populations n'acceptaient pas ou n'acceptaient plus.
18:21 - Oui, parce que tout se sait. - Les réseaux sociaux, etc.
18:24 - Vous avez raison. - Ça ne marche pas. - Vous avez raison.
18:27 - Mais par contre, voilà, Gérardine a dit il y a 30 ans. Mais entre 30 ans
18:30 aujourd'hui, les temps ont changé parce que
18:33 l'information va vite, parce que les réseaux sociaux, etc.
18:36 Du coup, les gens aujourd'hui ont plus peur.
18:39 Des attentats, on va reprendre les attentats. Il y avait eu des attentats
18:42 dans les années 80. - Bien sûr. - Sur Paris, dans les métros.
18:45 - Mais je peux vous dire qu'on avait la trouille. Moi, quand je suis arrivé en 86,
18:48 je me souviens très bien, il y avait eu des attentats de la rue de Rennes. Les gens marchaient au milieu de la rue.
18:51 - Ma mère a perdu sa meilleure amie, d'ailleurs.
18:54 - Et parce qu'à chaque fois qu'il y a eu des attentats,
18:57 c'était rue de Rennes, c'était septembre 86,
19:00 il y a eu une série d'attentats à la rentrée.
19:03 Je vous assure, il y avait une psychose
19:06 qui a existé dans Paris, et c'était il y a 37 ans.
19:09 - C'est ça. - Donc c'est bien normal, d'ailleurs.
19:12 - Oui, mais ça n'a touché que les parisiens.
19:15 - Oui, je pense que vous avez raison,
19:18 ça a touché que les parisiens. - Voilà, le truc, c'est qu'aujourd'hui...
19:21 - Parce qu'il y avait des attentats qu'à Paris, il n'y en avait pas ailleurs. Aujourd'hui, c'est partout.
19:24 C'est même parfois plus dans les petites villes, moyennes,
19:27 qu'à Paris, donc. - Oui, ça a été changé.
19:30 - Après, il faut quand même...
19:33 Le mot "attentat", par exemple, ce qui s'est passé à Arras, pour moi,
19:36 c'est un meurtre, c'est pas un attentat. Après, il faut aussi peser les mots
19:39 par rapport... - Bah si, c'est un attentat. - Bon, je suis désolé.
19:42 - C'est défini comme ça. - Pour moi, c'est un meurtre.
19:45 - D'abord, c'est même pas un meurtre, c'est un assassinat. Mais bon, peu importe, c'est un attentat.
19:48 Bon, il est 12h11. Bah écoutez, c'est difficile de dire que c'est pas un attentat, en tout cas.
19:52 Si il y a un attentat, il faut qu'il y ait 130 morts, évidemment.
19:55 Non, un attentat, ça peut être une personne qui est tuée
19:58 pour des raisons... C'est un terroriste
20:01 qui, pour des raisons religieuses, pour des raisons
20:04 politiques, vient tuer quelqu'un, et ça s'appelle un attentat.
20:07 Il est 12h11, la pause, là, tout de suite.
20:10 - Pascal Proé, vous. 11h13h, vous écoutez Pascal Proé sur Europe 1.
20:13 Vos témoignages, vos réactions, au 01-80-20-39-21.
20:16 L'appel est non surtaxé, Pascal.
20:19 - Et nous sommes toujours avec Mathieu Valet, et puis on est avec
20:22 Philippe. Philippe, donc, manifestement,
20:25 vous n'avez pas changé votre mode
20:28 de vie en fonction...
20:31 en fonction des attentats.
20:34 En fonction du climat actuel.
20:37 - Ah non. Enfin...
20:40 Je sais pas, moi aussi, à chaque fois...
20:43 Alors, en gros, on fait quoi ? Les gens vont plus oser
20:46 prendre le métro pour aller travailler ? Les gens vont plus
20:49 oser aller au restaurant, au café ? Enfin, au bout d'un moment,
20:52 faut pas arrêter de vivre, hein ? - Oui, non mais j'entends,
20:55 mais d'ailleurs... - Non mais on y pense forcément, quand on va au restaurant.
20:58 - Bah moi j'y pense pas ! Pourquoi on y pense forcément ?
21:01 Pourquoi forcément ? - Bah ouais, parce que... - Vous avez raison.
21:04 - Alors, Philippe, vous savez, toi... - Alors, attendez, je finis ma phrase vite fait.
21:07 - Je vous en prie. - Ça revient à ce que je vous disais tout à l'heure, en gros.
21:10 C'est tellement en boucle sur les chaînes infos,
21:13 et les gens, en majorité, restent sur les chaînes infos des heures...
21:16 - Mais c'est pas vrai ! - C'est pas vrai ! - Mais c'est pas vrai, les chaînes infos,
21:19 elles font pas une audience, vous savez, extraordinaire.
21:22 Moi, je suis sur une chaîne info, les chaînes infos, en ce moment, il y a 3 ou 4, 5 000 personnes
21:25 qui la regardent. C'est moins que... - Vous l'aurez fait un peu la tête, à propos.
21:28 - Mais... Laissez...
21:31 Je veux dire, Philippe, laissons cela, si vous voulez,
21:34 je vous assure, on est loin de tout ça. Il y a des choses
21:37 beaucoup plus graves. Il y a des gens qui, actuellement,
21:40 sont décédés, il y a un climat
21:43 dramatique sur la France, il y a des attentats possibles, donc je vous assure,
21:46 je vais pas me réjouir des audiences sur une chaîne
21:49 info, croyez-moi, j'ai pas envie, en tout cas. Mais en revanche,
21:52 les audiences de chaînes infos
21:55 restent minoritaires par rapport à
21:58 TF1, France 2, etc., où, les soirs, les gens regardent quand même des
22:01 programmes de divertissement plus que de l'actualité. Mathieu Vallée.
22:04 - Je veux dire à Philippe qu'il faut faire attention, parce que Lémon, en l'instant,
22:07 c'est un attentat. Quand on égorge un professeur au sein
22:10 de l'école de la République, c'est important, et je ne fais pas
22:13 de comparaison hasardeuse, Philippe, mais vous avez aujourd'hui
22:16 l'idre islamiste, qui mène un combat idéologique
22:19 qui vient armer les mains et les bras des kalachnikovs et des couteaux qui égorgent
22:22 nos professeurs, nos policiers et nos citoyens dans la rue,
22:25 qui rafalent les terrasses ou l'espace public ou les centres commerciaux.
22:28 Et quand vous avez, par exemple, et je pense qu'on va être
22:31 d'accord, parce que les mots sont importants, vous avez Diane Lobono,
22:34 une élue de la France Insoumise, qui ce matin, sur une radio,
22:37 nous explique que le Hamas est un groupe de résistance et pas un groupe
22:40 terroriste. Quand on a des femmes qui ont été
22:43 égorgées ou éventrées, quand on a des enfants qui ont été brûlés ou des bébés décapités,
22:46 quand on a des atrocités barbares qui sont commises au nom de l'islamisme radical,
22:49 on ne peut pas dire tout et n'importe quoi dans notre République.
22:52 D'ailleurs, il y a une enquête pour Apologie du terrorisme qui a été ouverte,
22:55 c'est tant mieux, parce qu'en fait, d'abord, elle n'était pas charlie en 2015,
22:58 et au bout d'un moment, quand on a ce genre de propos,
23:01 c'est qu'il y a une sorte de complicité avec l'islamisme radical
23:04 qui tue, qui assassine dans notre pays. Donc aujourd'hui,
23:07 je mets en garde nos compatriotes de faire attention aux mots
23:10 et à la qualification qu'on utilise, parce que céder les mots,
23:13 c'est déjà céder du terrain idéologique face à ces islamistes.
23:16 - Donc en fait, il y a deux points, deux mesures. En fait, on va
23:19 condamner le Hamas, d'accord, attention,
23:22 ça ne veut pas du tout dire que je cautionne,
23:25 par contre, on ne va jamais
23:28 dire qu'Israël est un État terroriste.
23:31 C'est marrant, quand même. - Philippe, on ne va pas
23:34 une nouvelle fois aller sur ces sujets-là,
23:37 parce qu'ils sont délicats,
23:41 je sais que vos mots peuvent choquer beaucoup de gens
23:44 qui nous écoutent, donc je propose qu'on
23:47 ne rentre pas dans des sujets, de toute façon, qui sont
23:50 extrêmement sensibles, qui demandent une
23:53 approche complexe, bien évidemment.
23:56 Ce que je remarque, simplement, et ce que nous avons
23:59 dit depuis le départ, et j'essaye que ce soit de notre
24:02 ligne, c'est qu'on peut être
24:05 et il faut être en compassion
24:08 avec les habitants de Gaza, avec les Gazaouis,
24:11 avec la population palestinienne, et il faut être
24:14 en revanche intransigeant sur le Hamas,
24:17 qui est une organisation terroriste, qui est entrée
24:20 en Israël, et qui a tué
24:23 des bébés, des enfants, dans des conditions
24:26 absolument abominables, et c'est d'ailleurs
24:29 ce que disait M. Darmanin
24:32 lorsqu'il a saisi le procureur
24:35 de la République, lorsque Mme Obono ne condamne pas
24:38 l'organisation du Hamas, qui est une organisation terroriste.
24:41 Pour le reste, la parole est libre, bien sûr,
24:44 chacun peut s'exprimer sur cette antenne, mais
24:47 il faut raison garder sur ces sujets-là,
24:50 et rappeler des évidences.
24:53 Il est 12h19, merci, la pause dans une seconde.
24:56 Et du lundi au vendredi, vous écoutez Pascal Praud'heure à 13h sur Europe 1.
24:59 Europe 1, Pascal Praud.
25:02 Vous écoutez Pascal Praud'heure à 13h sur Europe 1.
25:05 Mathieu Vallée toujours avec nous, je vous propose d'écouter Gérald Darmanin,
25:08 d'ailleurs il était invité hier soir de CNews.
25:11 - La France n'est pas laxiste comme pays migratoire, la France met trop longtemps
25:14 à juger des demandes des gens qui viennent sur son sol.
25:17 Et comme on met trop longtemps à juger, notamment
25:20 par la juridiction administrative, les gens ont le temps de se marier,
25:23 de faire des enfants, ou parfois, ce qui est plus grave,
25:26 d'avoir une vie privée et familiale, comme dit la Cour européenne des droits de l'homme,
25:29 qui nous empêche de les expulser. - Ça c'était donc le Premier ministre,
25:32 le ministre de l'Intérieur, Mathieu Vallée.
25:35 Une réaction à ce qu'il dit ? - Oui, je vais dire deux choses.
25:38 D'abord, sur la Cour européenne des droits de l'homme, il faut nous dire
25:41 pour qui elle juge, soit elle juge pour défendre les droits des citoyens,
25:44 soit elle nous met des bâtons dans les roues pour nous protéger. Lorsqu'elle
25:47 condamne la France pour avoir filmé H24 à l'abdéslam, qui est quand même
25:50 condamné pour les terribles attentats du 13 novembre 2015, il y a un sujet.
25:53 Quand elle nous condamne parce qu'on expulse des ressortissants russes
25:56 qui sont eux aussi des dangers publics pour l'islamisme radical,
25:59 presque qu'on ne veut pas ces gens-là sur le territoire islamique, on est quand même en droit de dire
26:02 qu'il part. Quand elle condamne encore la France sur différents
26:05 sujets et qu'elle veut s'introduire dans notre souveraineté, je dis
26:08 qu'il y a un vrai sujet. Et dernièrement, ce que je peux vous dire en tant que
26:11 policier aussi, c'est qu'aujourd'hui en France, Pascal Praud
26:14 expulse un étranger en situation régulière qui plus est un délinquant
26:17 ou un islamiste radical, c'est le parcours du combattant.
26:20 On finance des associations qui les accompagnent dans les démarches,
26:23 qui font tout le nécessaire pour qu'il ne puisse pas être expulsé. On a
26:26 aussi, il faut le dire, dans les centres de rétention administrative
26:29 des difficultés avec tous les recours
26:32 qui sont possibles. Ils ont le droit à un avocat, ils ont le droit à un médecin,
26:35 ils ont le droit à tous les droits. Et finalement, on a 90 jours
26:38 pour les gens qui sont à l'islamisme radical ou des faits terroristes,
26:41 c'est quasiment 7 mois que le ministre veut augmenter très bien.
26:44 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui c'est un sacerdoce et il faut dire que moi
26:47 je suis contribuable, je paye des impôts. Et quand je paye des impôts,
26:50 je n'ai pas envie que des associations ou des gens soient financés pour les
26:53 inciter à rester et les aider à rester. Il faut que quand on rentre illégalement
26:56 sur le territoire national, qu'on est à danger public ou à délinquant,
26:59 on soit expulsé parce que sinon on atteint la cohésion nationale
27:02 et sociale de notre pays et les Français n'y croient plus. - Mais c'est vrai que
27:05 notamment le MRAP qui avait été financé
27:08 qui s'était opposé à l'expulsion de ce russe,
27:11 de ce Tchétchène qui a tué
27:14 de toute cette famille en mars, en février
27:17 2018. - Non, 2014.
27:20 - C'est en 2014. - Oui c'est le père qui a été expulsé en 2018.
27:23 - C'est en février 2014 et c'est vrai que ça peut
27:26 étonner, voire choquer bien sûr.
27:29 Je vous propose d'écouter maintenant Sabrina Agresti Roubach,
27:32 elle est secrétaire d'Etat, elle est chargée de la...
27:35 Ah, elle n'est pas... Marine Le Pen. Nous allons écouter maintenant,
27:38 me dit Olivier Guenec. Écoutons Marine Le Pen.
27:41 - Il faut que toute personne étrangère,
27:44 qu'elle soit régulière ou irrégulière,
27:47 soit expulsée de notre territoire lorsqu'il
27:50 se fait trahir avec le fondamentalisme islamiste.
27:53 Il ne s'agit pas là de personnes en situation irrégulière,
27:56 il s'agit d'ennemis de la France.
27:59 Il s'agit de gens qui apportent avec eux la mort
28:02 et le terrorisme. Donc il faut faire preuve d'une fermeté absolument totale.
28:06 - Marine Le Pen, c'était sur France 2 ce matin,
28:09 sur lequel vous pouvez peut-être réagir.
28:12 Nous sommes avec Gilles, par exemple. Bonjour Gilles.
28:15 - Oui, bonjour Pascal. - Et merci Gilles d'être avec nous.
28:18 Vous nous appelez d'où ? - Je vous appelle de L'Aube,
28:21 un petit département du Grand Est. - Bien sûr.
28:24 Un département agréable, L'Aube. - Ah oui, tout à fait.
28:27 Pour travailler de bonheur. - Oui, bien sûr.
28:30 Avec Troyes dans L'Aube. - Tout à fait.
28:33 Monsieur Barouin. - Exactement. Vous êtes proche de Troyes ?
28:36 - Oui, je suis à 30 km de Troyes.
28:39 - Bon. C'est une ville agréable, Troyes.
28:42 C'est des villes qui sont agréables parce qu'on est assez proche de Paris.
28:45 Donc vous avez à la fois le charme de la ville,
28:48 j'ai envie de dire, moyenne,
28:51 et en même temps la proximité
28:54 de Paris lorsque vous voulez vous évader un peu.
28:57 - Exactement. - Bon. Que voulez-vous nous dire, Gilles ?
29:00 - Eh bien moi, je voulais vous dire qu'on entend justement
29:03 le gouvernement qui nous dit sans arrêt qu'on ne peut rien faire
29:06 contre terroristes parce que tous les fichiers Est,
29:09 tous les machins, on ne peut pas les expulser, qu'il y a toujours une loi,
29:12 un truc, une association. Et je voulais donner l'idée
29:15 qu'il y a une chose que le gouvernement appliquera
29:18 très souvent, c'est le principe de précaution.
29:21 Si vous trouvez une bactérie dans une boîte de conserve,
29:24 on ferme l'entreprise. Si il y a un enfant qui est malade
29:27 dans une école, on ferme l'école. Eh bien moi je dis qu'on pourrait
29:30 appliquer le principe de précaution sur tous les fichiers Est étrangers,
29:33 déjà, au moins, ça ne fait pas tout le monde,
29:36 mais ça en fait beaucoup, sur le principe qu'un fichier Est étranger
29:39 spécialisé est une menace potentielle.
29:42 Et donc à partir de ce moment-là, on prend le principe de précaution,
29:45 on l'expulse. C'était une des idées que je voulais donner.
29:48 - Oui, mais d'abord, cette question, elle est légitime.
29:51 Est-ce que des fichiers Est étrangers,
29:54 par définition, des gens qui n'ont
29:57 rien commis, sur lesquels il y a simplement
30:00 des soupçons ? - Oui, ils ont quand même le fait qu'ils sont
30:03 en situation irrégulière.
30:06 - Non, là c'est encore autre chose.
30:09 - Non, moi je parle uniquement des situations irrégulières.
30:12 - Il y a fichiers Est étrangers et fichiers Est
30:15 en situation irrégulière. De toute façon, qu'ils soient
30:18 fichiers Est ou pas, les gens en situation irrégulière, ils vont sortir.
30:21 - Là, ils sont en situation irrégulière. - Donc là, il n'y a même pas de discussion.
30:24 - Ils sont fichiers Est. Ils ont une menace.
30:27 - Non, par contre, ce qui a compliqué le travail des policiers,
30:30 c'est quand la gauche est arrivée en 2012, qui a supprimé le délit
30:33 de séjour irrégulier sur le terrain international, qui était avant une infraction pénale
30:36 passible d'une peine d'un an d'emprisonnement, et qui permettait aux policiers
30:39 lorsqu'ils croisaient un étranger en situation irrégulière de l'interpeller, de faire une procédure judiciaire.
30:42 Aujourd'hui, on ouvre une procédure administrative, avec tout le sacerdoce
30:45 et les difficultés que j'ai évoquées avant, et donc ça met plus de temps.
30:48 Et ce qu'il faut, c'est fludifier, intensifier
30:51 et accélérer les expulsions de personnes qui sont illégitimes
30:54 sur le terrain international, parce que la loi prévoit qu'on rentre régulièrement
30:57 et que surtout, on fait le jeu des passeurs, qui sont des criminels, qui transforment
31:00 notamment la mer de Védéterre, à Nansimchère, et que si on ne veut pas avoir des morts,
31:03 il faut qu'on lutte d'abord contre les fullières, mais aussi contre ces personnes
31:06 qui régulièrement sur le territoire se match-en sur notre site.
31:09 - Bah écoutez, on va vous remercier, on va passer une page de publicité
31:12 puis on va essayer d'avoir un sujet un peu plus léger, peut-être pour terminer
31:15 cette dernière demi-heure. Vous connaissez la ville de Troyes,
31:18 monsieur Boubouk ? - Oui, Pascal, bien sûr que je connais !
31:21 - Mais sérieusement, Troyes ! - Ah mais bien sûr, je connais toutes les villes !
31:24 - Bon, est-ce qu'après Troyes, vous pourriez aller
31:27 en Occitanie, dans la ville de Foix ?
31:30 - Ça existe ? - Oui, il y a une ville qui s'appelle Foix.
31:33 - Non, je n'ai jamais été à Foix. - Eh bien, vous iriez à Foix, et après, vous iriez à Sète.
31:36 Vous connaissez Sète, près de Béziers ?
31:39 - Je connais Sète, je vois un petit peu le parcours que je dois mener !
31:42 - Vous pourriez...
31:45 un parcours qui pourrait vous amener... - Numérique !
31:48 - Vous pourriez... un parcours qui pourrait vous amener jusqu'à 21 !
31:51 - Ah bah, c'est possible ! - À la fin de l'envoi, je douche !
31:54 - 21 n'est pas une ville ! Non ?
31:57 - Non, pas encore !
32:00 Si vous faites 3 fois Sète, à mon avis, vous ne serez pas loin, quand même !
32:03 (rires)
32:06 - Bon, il est 12h29, Mathieu Ballet, je vous remercie !
32:09 L'actualité sombre, elle est dramatique,
32:12 on va essayer de prendre un peu de légèreté. Avec Sheila, pourquoi pas ?
32:15 - Oui, exactement, on retrouve Sheila juste après la pause !
32:18 - A tout de suite ! - Vous écoutez Pascal Frodon, 11h à 13h, sur Europe 1.

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