Après l'appel de l'armée israélienne aux habitants de la bande de Gaza leur demandant de descendre vers le Sud avant un assaut qui se prépare, les populations se retrouvent dans le dénuement. RTL leur donne la parole grâce à Brice Dugénie. La première chose qu'il faut préciser, c'est que les communications deviennent difficiles.
Regardez RTL Evènement du 17 octobre 2023 avec La rédaction de RTL.
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00:02 RTL ÉVÉNEMENT
00:06 Événement ce matin sur RTL. On a choisi de donner la parole aux habitants de la bande de Gaza. Un peu plus de 2 millions de
00:12 personnes privées d'eau et d'électricité. L'armée israélienne leur a demandé, vous le savez, de descendre vers le sud avant la très probable
00:18 contre-offensive terrestre. Bonjour Brice Dugény. Bonjour. Et tous ceux que vous avez pu joindre évoquent une situation sanitaire et humanitaire critique.
00:25 Oui et tout ça se passe quasiment à huis clos parce que le réseau téléphonique,
00:29 internet, l'électricité, tout cela est coupé. Voilà ce que vous entendez quand vous tentez de joindre les gens sur place.
00:34 Un message en arabe qui vous signale que votre interlocuteur n'est plus joignable. Il est de plus en plus difficile de communiquer avec ceux qui subissent
00:44 des bombardements quotidiens.
00:46 Ziad est l'un d'entre eux. Il a 57 ans.
00:48 Sa femme et ses enfants ont quitté la ville de Gaza pour aller vers le sud, moins exposés aux bombardements.
00:53 Mais lui veut rester à Gaza, sa ville natale.
00:56 Moi je ne voulais pas être
00:58 humilié de l'intérieur. Moi je prends pour une résistance non violente et donc rester dans ma maison parce que si je, demain,
01:05 je quitte ma maison, après demain je vais quitter
01:08 Gaza, ma ville, après je vais quitter la Palestine. Parce que si je participe à une nouvelle déportation de la Palestine, je serai tout le temps
01:15 humilié. Pour cela je préfère mourir debout
01:17 en toute simbolicité. Parce que jusqu'à maintenant même les gens déplacés ont été tués souhaiter des bombardements. Donc personne n'a l'abri, personne ne sera
01:24 épargné de cette foule et mordrière.
01:27 Il sort deux fois par semaine. Une fois pour recharger une batterie et avoir un peu d'électricité pour son téléphone portable. Une autre pour trouver
01:33 quelques aliments, des pâtes, du pain, un peu d'eau. Le reste du temps il s'enferme chez lui,
01:38 attentif au bruit de bombardements extérieurs.
01:41 Quand le bruit est fort, je comprends c'est autour de moi. Un bruit très très fort, ça veut dire autour de moi,
01:46 300-400 mètres. C'est bouleversant pour moi et ça fait très mal pour la maison.
01:51 Et après il y a des bombardements autour de 900 mètres. Mais les avions militaires depuis samedi, ils n'ont jamais quitté le ciel de Gaza.
01:58 Mais ça c'est notre quotidien parce que les frappes et rien, c'est
02:01 partout dans la bande de Gaza.
02:03 Avec à chaque fois la peur que la prochaine frappe lui soit fatale.
02:07 Brice, cet homme a fait le choix de rester, on l'entend, d'autres ont préféré partir vers le sud.
02:11 Oui, pour sauver sa vie, celle de sa mère et de sa sœur Youssef, 30 ans, a migré vers le sud comme près d'un million de Gazaouis.
02:18 Ils vivent tous les trois avec une trentaine d'autres déplacés dans un deux pièces prêté par un membre de la famille.
02:24 Mais la plupart des réfugiés dorment dans les rues, sur le sol, dans les écoles, les halls d'hôpitaux.
02:30 La situation qui y décrit est apocalyptique.
02:32 C'est horrible ici. Il y a des centaines de milliers de personnes qui se massent devant les boulangeries, devant les magasins pour trouver à boire et à manger.
02:41 Il faut attendre des heures, il n'y a pas de quoi héberger tout le monde.
02:44 Ceux qui n'ont pas la chance de connaître quelqu'un dorment dehors, dans les hôpitaux, partout où il y a de la place en fait.
02:49 Et l'eau, c'est le manque d'eau le pire.
02:51 C'est affreux, on vit au jour le jour mais c'est toujours mieux que l'enfer de Gaza.
02:57 Là c'était un film d'horreur.
02:59 On vivait chaque seconde en pensant qu'on serait la prochaine cible.
03:05 Les magasins sont vides ou presque. Les habitants qui ont des puits revendent de l'eau au marché noir près de 100 fois le prix habituel.
03:12 Alors certaines familles limitent leur consommation à un verre d'eau par jour et par personne pour tenir.
03:17 Un verre d'eau seulement par jour et par personne, boire, manger donc, mais aussi s'informer.
03:22 Oui, parce que dans ce chaos, l'information est devenue une nécessité.
03:26 Pas d'électricité, pas d'internet, les réfugiés ne peuvent pas suivre l'évolution de la situation, ce qui accroît la panique.
03:33 On ne comprend rien, il n'y a aucune communication, pas d'internet ou alors juste quelques minutes.
03:38 On ne sait absolument rien de ce qui se passe.
03:41 Les rumeurs courent, on ne peut pas vérifier.
03:44 Ça stresse tout le monde, tout le monde panique.
03:46 Et dans cette panique, quand on parle à Youssef d'une éventuelle sortie par le sud vers l'Egypte et ce passage de Rafa,
03:52 il répond que comme beaucoup d'habitants à Gaza, sa mère et sa soeur n'ont pas de passeport,
03:57 qu'il est le seul de sa famille à en avoir un et qu'il ne compte pas laisser cette famille derrière lui.
04:02 Des Gazaouis condamnés donc à rester dans l'enfer de leur terre.
04:05 Dans l'enfer de la bande de Gaza récits signés Brice Dujeyni.
04:09 au cours de la semaine.
04:10 [SILENCE]